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=== Carrière ===
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Ses débuts, plutôt prometteurs, datent de [[1961 au cinéma|1961]] avec la réalisation de ''[[L'Assassin (film)|L'Assassin]]''. Les films suivants, comme ''[[Les Jours comptés]]'' (''I giorni contati'') (1962), et surtout ''[[À chacun son dû]]'' (1967), d'après un récit de [[Leonardo Sciascia]], sont méritoires, mais ne reçoivent pas encore un large accueil public. C'est avec ''[[Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon]]'' (1970) puis ''[[La classe ouvrière va au paradis]]'' (1971), [[Palme d'or]] au [[Festival de Cannes]] [[1972 au cinéma|1972]], tous deux formidablement servis par le talent de [[Gian Maria Volontè]], qu'Elio Petri acquiert une reconnaissance à l'échelle internationale.
Les films suivants, comme ''[[Les Jours comptés]]'' (''I giorni contati'') (1962), et surtout ''[[À chacun son dû]]'' (1967), d'après un récit de [[Leonardo Sciascia]], sont méritoires, mais ne reçoivent pas encore un large accueil public. C'est avec ''[[Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon]]'' (1970) puis ''[[La classe ouvrière va au paradis]]'' (1971), [[Palme d'or]] au [[Festival de Cannes]] [[1972 au cinéma|1972]], tous deux formidablement servis par le talent de [[Gian Maria Volontè]], qu'Elio Petri acquiert une reconnaissance à l'échelle internationale.


Le cinéma de Petri, d'une vigueur contestataire souvent dérangeante, fut l'objet de blocages de la part des producteurs. Selon l'historien du cinéma [[Jean A. Gili]], spécialiste du [[cinéma italien]], Petri s'impose comme l'un des « analystes les plus lucides et les plus désespérés de la [[schizophrénie]] contemporaine. »
Le cinéma de Petri, d'une vigueur contestataire souvent dérangeante, fut l'objet de blocages de la part des producteurs. Selon l'historien du cinéma [[Jean A. Gili]], spécialiste du [[cinéma italien]], Petri s'impose comme l'un des « analystes les plus lucides et les plus désespérés de la [[schizophrénie]] contemporaine. »

Version du 23 juin 2022 à 02:36

Elio Petri
Naissance
Rome
Italie
Nationalité Drapeau de l'Italie Italienne
Décès (à 53 ans)
Rome
Italie
Profession Réalisateur, scénariste
Films notables Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon
La classe ouvrière va au paradis
La propriété, c'est plus le vol

Elio Petri, né le à Rome et mort le dans la même ville des suites d'un cancer, est un réalisateur et scénariste italien.

Biographie

Jeunesse

Eraclio Petri[1],[2],[3] est né à Rome, Via dei Giubbonari, dans une famille d'artisans : son grand-père et son père étaient artisans dans l'industrie du travail du cuivre. Sa mère travaillait dans une laiterie gérée par des parents. Avec eux vit une grand-mère qui a une certaine influence sur l'éducation répressive qu'Elio reçoit. C'est en partie pour cette raison qu'enfant, Elio, fils unique, passait son temps libre dans la rue. Dès son adolescence, il décide d'adhérer profondément aux idéaux de gauche, en rejoignant la fédération des jeunes du parti communiste italien[4] (il retirera son adhésion au parti après les événements de l'insurrection de Budapest en signant le Manifeste des 101). Il avait une bonne relation avec son père, avec qui il allait souvent se baigner dans le Tibre le dimanche. En été, ils allaient aussi ensemble au bord de la mer, à Ostie, où ils passaient toute la journée.

Petri a déclaré dans une interview avec Dacia Maraini[5] que les personnes suivantes ont eu une influence sur son éducation : sa mère pour le côté émotionnel, son père comme modèle social, et sa grand-mère pour sa rigueur morale.

À quinze ans, il se passionne pour le journalisme et le cinéma, ce qui l'amène à s'inscrire dans des ciné-clubs et à écrire dans les bulletins d'associations cinématographiques. Plus tard, en 1949, il commence à écrire dans l'Unità et dans Gioventù Nuova en tant que critique de cinéma.

Les débuts

Par l'entremise de son ami Gianni Puccini, Petri fait la connaissance du réalisateur Giuseppe De Santis (« Mon seul maître de cinéma était Peppe ») qui lui demande de l'aider à mener une enquête, sous forme de dossier d'interviews, pour un film qu'il est en train de réaliser : Onze heures sonnaient (1952).

Il faisait partie des habitués de l'Osteria Fratelli Menghi, un lieu de rencontre réputé pour les peintres, les réalisateurs, les scénaristes, les écrivains et les poètes entre les années 1940 et 1970. Entre 1953 et 1960, Petri commence à collaborer au scénario de films de différents réalisateurs : outre Giuseppe De Santis, Giuseppe Amato, Guido Brignone, Aglauco Casadio, Veljko Bulajić, Enzo Provenzale, Carlo Lizzani, Gianni Puccini et Leopoldo Savona. Dans ces mêmes années, il fait ses premières expériences de mise en scène, en réalisant deux courts métrages : Nasce un campione (1954) et I sette contadini (1957).

À 32 ans, il tourne son premier long métrage, L'Assassin (1961), une analyse psychologique dans le milieu policier qui, malgré quelques problèmes avec la censure, est accueillie sous de bons auspices. Le protagoniste du film est incarné par Marcello Mastroianni, avec qui il s'était lié d'amitié lors du tournage de Jours d'amour de De Santis. Dès sa première œuvre, les thèmes fondamentaux de son cinéma sont déjà présents : la névrose et le pouvoir.

Carrière

Les films suivants, comme Les Jours comptés (I giorni contati) (1962), et surtout À chacun son dû (1967), d'après un récit de Leonardo Sciascia, sont méritoires, mais ne reçoivent pas encore un large accueil public. C'est avec Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon (1970) puis La classe ouvrière va au paradis (1971), Palme d'or au Festival de Cannes 1972, tous deux formidablement servis par le talent de Gian Maria Volontè, qu'Elio Petri acquiert une reconnaissance à l'échelle internationale.

Le cinéma de Petri, d'une vigueur contestataire souvent dérangeante, fut l'objet de blocages de la part des producteurs. Selon l'historien du cinéma Jean A. Gili, spécialiste du cinéma italien, Petri s'impose comme l'un des « analystes les plus lucides et les plus désespérés de la schizophrénie contemporaine. »

Elio Petri meurt à Rome le des suites d'un cancer. Il est inhumé au cimetière communal monumental de Campo Verano de Rome.

Filmographie

Réalisateur et scénariste

Gian Maria Volonté dans Todo modo (1977).

Scénariste

Producteur

Monteur

Assistant-réalisateur

Acteur

Récompenses

Publications

  • Roma ore 11 (Rome & Milan : Sellerio Editore Palermo, 1956; 2004).
  • L’assassino (Milan : Zibetti, 1962). Avec Tonino Guerra.
  • Indagine su un cittadino al di sopra ogni sospetto (Rome : Tindalo, 1970). Avec Ugo Pirro.
  • La proprietà non è più un furto (Milan : Bompiani, 1973). Avec Ugo Pirro.
  • Scritti di cinema e di vita, éd. par Jean A. Gili (Rome : Bulzoni Editore, 2007).
  • Writings On Cinema & Life (New York : Contra Mundum Press, 2013). Éd. par Jean A. Gili

Liens externes

  1. (it) « PETRI, Elio », sur treccani.it (consulté le )
  2. (en) Gino Moliterno, Historical Dictionary of Italian Cinema, Scarecrow Press, (ISBN 9780810862548, lire en ligne), p. 249
  3. (it) Carlo Lizzani et Roberto Chiti, Il cinema italiano, 1895-1979, Editori Riuniti, (lire en ligne)
  4. (it) Marco Colombo, « Elio Petri, 90 anni fa nasceva il padre rinnegato di un cinema che non c’è più », sur ilfattoquotidiano.it,
  5. (it) Dacia Maraini, Elio Petri. Catalogo della mostra, Palazzo del Cinema, 31 agosto - 11 settembre, Venezia, RAI-ERI/La Biennale di Venezia, , « E tu chi eri? », p. 29-38