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La '''tekhnè''' ou '''technè''', du [[grec ancien|grec]] τέχνη, désigne la « production » ou « fabrication matérielle », l’action efficace, chez les Grecs de l’Antiquité. Elle s’oppose chez [[Aristote]] à la [[Praxis (philosophie)|praxis]], qui est la sphère de l’action proprement dite.
La '''tekhnè''' (ou '''technè'''), du [[grec ancien]] τέχνη, est un concept [[Philosophie|philosophique]] qui désigne la production, la fabrication, ou encore l’action efficace. Notion majeure dans la [[philosophie occidentale]], elle apparaît dans la [[Philosophie grecque et romaine|philosophie grecque]] durant l'[[Antiquité]].


== Concept ==

=== Chez Platon ===
[[Platon]] utilise le terme pour désigner la technique, qui, souvent, est dépeinte comme étant en possession des dieux comme [[Prométhée]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Encyclopaedia|nom1=Universalis|titre=Dictionnaire de la Philosophie: Les Dictionnaires d'Universalis|éditeur=Encyclopaedia Universalis|date=2015-10-27|isbn=978-2-85229-119-5|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=gN-KBAAAQBAJ&newbks=0&printsec=frontcover&pg=PT3230&dq=Aristote+techn%C3%A8&hl=en|consulté le=2021-12-01}}</ref>.

=== Chez Aristote ===
Le concept de ''technè'' est utilisé par [[Aristote]] tout au long de son œuvre. Dans le premier livre de la [[Métaphysique (Aristote)|''Métaphysique'']], il écrit que la technique est le propre de l'homme, qui peut s'améliorer dans un processus de production grâce à sa [[Mémoire (psychologie)|mémoire]]. En effet, dit-il, {{Citation|chez les hommes, c'est de la mémoire que naît l'expérience : la multiplicité de leurs souvenirs d'une même chose en vient à rendre possible une unique expérience [...] La technique naît lorsqu'une unique conception générale sur des choses semblables se forme à partir de plusieurs notions expérimentales}}<ref>{{Ouvrage|prénom1=Marie-Paule|nom1=Duminil|prénom2=Annick|nom2=Jaulin|titre=Métaphysique|éditeur=Flammarion|date=2008|isbn=978-2-08-070563-1|isbn2=2-08-070563-6|oclc=319898072|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/319898072|consulté le=2021-12-01}}</ref>. La ''technè'' exige ainsi le logos, c'est-à-dire l'utilisation de la raison<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Christian|nom1=Wenin|titre=L'homme et son univers au moyen âge: actes du septième congrés international de philosophie médiévale (30 aout̂-4 septembre 1982)|éditeur=Editions de l'Institut supérieur de philosophie|date=1986|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=91ErAAAAMAAJ&newbks=0&hl=en|consulté le=2021-12-01}}</ref>.

La ''technè'' est par conséquence distinguée de la [[Praxis (philosophie)|''praxis'']], qui est la sphère de l’action proprement dite.

=== Dans la scolastique ===
Au [[Moyen Âge]], la notion de techne est reprise, mais elle n'est pas considérée comme un savoir noble. Elle s'intéresse au « comment » et est enseignée dans les écoles d'Abaco. L'autre partie du savoir, l'[[épistémè]], s'intéresse au « pourquoi ». C'est le savoir « noble ». Il est enseigné dans les ''studia humanitatis''.
Au [[Moyen Âge]], la notion de techne est reprise, mais elle n'est pas considérée comme un savoir noble. Elle s'intéresse au « comment » et est enseignée dans les écoles d'Abaco. L'autre partie du savoir, l'[[épistémè]], s'intéresse au « pourquoi ». C'est le savoir « noble ». Il est enseigné dans les ''studia humanitatis''.



Version du 1 décembre 2021 à 23:34

La tekhnè (ou technè), du grec ancien τέχνη, est un concept philosophique qui désigne la production, la fabrication, ou encore l’action efficace. Notion majeure dans la philosophie occidentale, elle apparaît dans la philosophie grecque durant l'Antiquité.

Concept

Chez Platon

Platon utilise le terme pour désigner la technique, qui, souvent, est dépeinte comme étant en possession des dieux comme Prométhée[1].

Chez Aristote

Le concept de technè est utilisé par Aristote tout au long de son œuvre. Dans le premier livre de la Métaphysique, il écrit que la technique est le propre de l'homme, qui peut s'améliorer dans un processus de production grâce à sa mémoire. En effet, dit-il, « chez les hommes, c'est de la mémoire que naît l'expérience : la multiplicité de leurs souvenirs d'une même chose en vient à rendre possible une unique expérience [...] La technique naît lorsqu'une unique conception générale sur des choses semblables se forme à partir de plusieurs notions expérimentales »[2]. La technè exige ainsi le logos, c'est-à-dire l'utilisation de la raison[3].

La technè est par conséquence distinguée de la praxis, qui est la sphère de l’action proprement dite.

Dans la scolastique

Au Moyen Âge, la notion de techne est reprise, mais elle n'est pas considérée comme un savoir noble. Elle s'intéresse au « comment » et est enseignée dans les écoles d'Abaco. L'autre partie du savoir, l'épistémè, s'intéresse au « pourquoi ». C'est le savoir « noble ». Il est enseigné dans les studia humanitatis.

Articles connexes

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Lien externe

  1. Encyclopaedia Universalis, Dictionnaire de la Philosophie: Les Dictionnaires d'Universalis, Encyclopaedia Universalis, (ISBN 978-2-85229-119-5, lire en ligne)
  2. Marie-Paule Duminil et Annick Jaulin, Métaphysique, Flammarion, (ISBN 978-2-08-070563-1 et 2-08-070563-6, OCLC 319898072, lire en ligne)
  3. Christian Wenin, L'homme et son univers au moyen âge: actes du septième congrés international de philosophie médiévale (30 aout̂-4 septembre 1982), Editions de l'Institut supérieur de philosophie, (lire en ligne)