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« Chashitsu » : différence entre les versions

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Version du 23 mai 2021 à 09:22

Une « case à thé » connue sous le nom de Yugao-tei, Kanazawa (Japon).

Dans la tradition japonaise, les pièces où se déroulent la cérémonie du thé sont connues sous le nom de chashitsu (茶室?, littéralement « salle de thé »). On peut aussi traduire chashitsu par « case de thé » ou « lieu destiné à la cérémonie du thé ». Il en existe deux types :

  • une structure posée sur pilotis, ou à part des autres bâtiments, qui contient plusieurs pièces (connue en français comme un « salon de thé ») ;
  • des pièces situées dans d'autres bâtiments ou au sein de bâtiments qui sont destinés à la cérémonie du thé.

Maison de thé

Les maisons de thé japonaises sont conçues pour tenir lieu à la cérémonie du pays[Quoi ?]. La plus petite maison de thé a deux pièces : une pièce de thé et une mizuya, où les hôtes préparent le matériel, et a une superficie totale de deux ou trois tatamis.

Premières pièces à thé et pavillons de thé au Japon

Le Tai-an de Sen no Rikyū au temple de Nyōki-an, Yamasaki en 1952

En 1482 le shōgun Ashikaga, Yoshimasa (1436-1490) se retire définitivement de la vie politique et se fait construire une demeure restée célèbre pour sa vie culturelle et artistique (Higashiyama-bunka) ; elle a été transformée en temple, le Ginkaku-ji (« temple du Pavillon d'argent »). Cette demeure était centrée sur un Palais de la vie quotidienne et un Palais des réunions auxquels étaient adjoints, dans le jardin plusieurs éléments, dont un reliquaire, un cabinet de travail et un belvédère. Deux chapelles privées encadraient le Palais de la vie quotidienne, l'Ermitage qui indique l'Ouest et la Chapelle de la quête de l'Est (Tōgu-dō)[1]. De plan carré, il fait 6,90 m de côté et possède une toiture brisée, couverte de bardeaux d'écorce de cyprès du Japon. Il est occupé par quatre pièces, dont une salle pour les prières, au sud, et la "Chambre de la même vertu", Dōjinsai, au Nord. Dans cette pièce, très sobre qui possède un shoin, les étagères étaient couvertes de dictionnaires et d'ouvrages de poésie, ce qui semble en faire un cabinet de travail. Cette pièce fait quatre tatamis et demi, la première du genre dans l'architecture japonaise, et constitue donc le lien entre le style shoin (aux éléments décoratifs particuliers) et la pièce à thé (sukya, à la surface spécifique), mais qui appartient à l'époque suivante[2].

Le Tai-an est le plus ancien témoin des pavillons de style « chaumière ». C'est le premier pavillon de thé, chashitsu, classé trésor national. Le Tai-an aurait été conçu en 1582 par le célèbre maître de thé Sen no Rikyū (1522-1591), sur le flan du mont Tenno, non loin de Kyōto pour Toyotomi Hideyoshi. Il emploie alors des matériaux frustres et bruts : terre, paille, bois non écorcé, et remplace les habituelles portes coulissantes par une toute petite porte, qui oblige à faire preuve d'humilité et à ressentir physiquement ce que représente la « porte »[3]. Mais Rikyū changea de lieu de résidence et abandonna le pavillon. Au début de l'époque d'Edo on le déplaça tout près de Kyōto, dans un autre temple, dans le temple de Myōki-an[4]. On suppose qu'il fut donc démonté et rebâtit plus loin. Rikyū poursuit sa quête d'un minimalisme pur. Datant de 1638, la pièce à thé qu'il conçoit au château d'Osaka pour Toyotomi Hideyoshi, possède un « poteau central », naka-bashira, une pièce de bois indépendante de la structure porteuse qui instaure une légère séparation entre le maître et les invités[5]. Le Teigyoku-ken, dans le pavillon Shinjū-an (1638) du temple Daitoku-ji[6] possède un tel poteau. On rencontre aussi un poteau central dans le pavillon de thé de la villa impériale de Katsura

Le shoin, littéralement « lieu d'étude » ou bibliothèque, était à l'origine le cabinet de travail des moines dans les temples zenMiyeko Murase, L'Art du Japon, Paris, Éditions LGF - Livre de Poche, coll. « La Pochothèque », , 414 p., 19 cm. (ISBN 978-2-253-13054-3, BNF 35842863), p. 180</ref>. Au sens restreint, le shoin désignait une petite table de lecture-écriture, dans ce type de cabinet de travail. Au Tōgu-dō, dans la pièce désignée comme Dōjinsai, une niche (tsuke-shoin, « shoin-annexe ») donne l'idée de ce premier shoin ; les étagères décalées de la niche contigüe, représentent une version plus sophistiquée des étagères simples sur lesquelles on posait papier et nécessaire à l'écriture, ainsi que des objets décoratifs.


Le troisième pavillon de thé à être classé trésor national a, lui-aussi, été déplacé mais sur une courte distance, probablement trainé[7]. La pièce à thé Jo-an, initialement dans la résidence de la famille Mitsui d'Azabu à Tōkyō a été démonté et reconstruite dans la jardin Uraku-en.

Chashitsu très connus

Jo-an.
  • Jo-an (如庵?), aujourd'hui situé à Inuyama à Aichi, cet endroit avait été construit dans la ville de Kyōto par Uraku, le plus jeune frère de Oda Nobunaga en 1618 et fut déménagé à son emplacement actuel en 1972. Il a été désigné comme trésor architectural et national du Japon en 1951.
  • Konnichi-an (今日庵?, « ermitage d'aujourd'hui »), une grande maison à thé dans l'école Urasenke à Kyōto.
  • Zangetsu-tei (残月亭?, « pavillon de la lune de l'aurore »), une maison attenante à l'école de Omotesenke à Kyōto.

Noms locaux pour le chashitsu

Il est d'usage pour un chashitsu d'être nommé par ses propriétaires. Les noms incluent par habitude le caractère pour « ermitage » (), « hall » (), et reflète l'esprit de la rusticité de la cérémonie du thé et des enseignements du bouddhisme zen.

Quelques exemples :

  • Fushin-an (不審庵?, « ermitage du doute »)
  • Mugai-an (無外庵?, « ermitage introverti » ou plus littéralement « ermitage qui n'est pas étranger »)
  • Mokurai-an (黙雷庵?, « ermitage du tonnerre silencieux »)
  • Tokyū-dō (東求堂?, « hall de la recherche de l'est »)
  • Shō-an (松庵?, « ermitage du pin »)
  • Ichimoku-an (一木庵?, « ermitage de l'arbre unique »)
  • Rokusō-an (六窓庵?, « ermitage aux six fenêtres »)
  • Bōji-tei (忘路停?, « halte du chemin oublié »)

Annexes

Bibliographie

  • Donald Keene, William Theodore De Bary, Ryusaku Tsunoda, Marius Jansen et Hyman Ku, Sources of the Japanese Tradition: Introduction to Oriental Civilizations, vol. 2, New York, Columbia University Press, .
  • Rhoads Murphey, East Asian: A New History, Addison-Wesley Educational Publishers, , 2e éd.
  • Paul Varley (édition mise à jour et augmentée), Japanese Culture, University of Hawaii Press, , 4e éd.
  • Christine Shimizu, dir. : Sixtine de Norois, Nicolas Fiévé, Sylvie Guichard-Anguis, Michèle Pirazzoli-t'Serstevens, Jean-Noël Robert, Les Arts de la Cérémonie du Thé, Dijon, Editions Faton, , 255 p. (ISBN 2-87844-035-8), p. 50-85 : Les pavillons de thé : Philosophie et fonctionnalisme

Articles connexes

Lien externe

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Notes et références

  1. « 315 : Tōgu-dō », dans Iwao Seiichi et al., Dictionnaire historique du Japon, Paris, Maisonneuve et Larose, (ISBN 2-7068-1633-3, lire en ligne), p. 117-118, tome 19, lette T.
  2. Christine Shimizu dir., 1996, p. 29.
  3. Christine Shimizu dir., 1996, p. 73.
  4. Christine Shimizu dir., 1996, p. 68-71 : photographies, plan et coupes.
  5. Christine Shimizu dir., 1996, p. 74.
  6. [1], Alamy Images.
  7. Nishida Masatsugu, Yagasaki Zentarõ, Yoshida Kõichi et Jean Sébastien Cluzel, « Transmission du patrimoine architectural au Japon : décryptage », Persperctive, vol. 1 « Japon »,‎ , p. 43-66 (lire en ligne, consulté le ).
  8. Chashitsu 茶室, Mizuya 水屋, Rōka no ma 廊下の間, Nijiri guchi躙り口, Musō mado無双窓, Renji mado 連子窓, Shitaji mado 下地窓, Uraku mado 有楽窓, Dōko 洞庫, Ro 炉, Maru ro 丸炉, Toko 床, Shoin 書院