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[[Image:Vélocipédomanie.jpg|thumb|''Vélocipédomanie''<br /> (dessin humoristique français anonyme, paru entre 1865 et 1870).]]

Le terme '''vélocipède''' regroupe l'ensemble des cycles à propulsion humaine, quel que soit le nombre de roues.

Ce fut le nom [[français]] donné par [[Karl Drais]] à sa [[draisienne]], pour son importation en [[France]] en [[1818]], avant de devenir un [[Nom de marque lexicalisé|nom générique]]. Il est à l'origine du terme [[vélo]], utilisé en [[langage courant]] pour désigner une [[bicyclette]]<ref name="CNRTLVélocipèdeEtymologie">Centre national de ressources textuelles et lexicales, ''Vélocipède'' [http://www.cnrtl.fr/etymologie/v%C3%A9locip%C3%A8de# lire] (consulté le 29/09/2009).</ref>.

== Histoire ==
[[Image:Velocipedes, Jardin de Luxembourg, 1818.JPG|left|thumb|Course -officieuse- de [[draisienne]]s au [[jardin du Luxembourg]], en avril 1818.]]
En [[1818]]<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k122613j/f34 La première course -officieuse- de vélocipèdes (draisiennes)] eut lieu au Jardin du [[Luxembourg]], en 1818 -
''L'Industrie vélocipédique'', 10-22 janvier 1894, p.20.</ref>, l'avocat Louis-Joseph Dineur emploie le terme « vélocipède »<ref>Bulletin des lois de la République française, Volume 6, {{p.|279}} [https://books.google.fr/books?id=PSYUAAAAYAAJ&pg=PA279&dq=drais+brevet+v%C3%A9locip%C3%A8de&as_brr=3&ei=dRbBSrEdnZQ1iPLF0Q4#v=onepage&q=drais%20brevet%20v%C3%A9locip%C3%A8de&f=false lire] (consulté le 28/09/2009).</ref> lorsqu'il dépose une demande d'un brevet d'importation de cinq ans au nom de son client [[Karl Drais]] qui cherche à commercialiser sa [[draisienne]], présentée l'année précédente à [[Mannheim]]. Il a auparavant hésité à utiliser « machine à courir », traduction de l'[[allemand]] « ''Laufmaschine'' ». Le 5 avril 1818, le ''Journal de Paris'' confirme cette appellation en l'utilisant, associée à « draisienne », pour annoncer une course au [[jardin du Luxembourg]]<ref name="CNRTLVélocipèdeEtymologie"/>.
La draisienne comportait deux parties principales, le cadre assez bas pour que les pieds puissent toucher le sol et le train de direction relié au cadre par un pivot commandé par un timon directeur (dénomination du guidon).
Le vélocipède tombé dans un relatif oubli fut amélioré par l'artisan serrurier [[Pierre Michaux]] qui aurait inventé avec son fils Ernest la pédale en 1861, une machine appelée « vélocipède-Michaux » ou [[michaudine]], vendue pour un minimum de 250 francs (soit une année de salaire d'ouvrier manuel)<ref group=Note>Pierre Michaux est le premier fabricant connu de vélocipèdes en série mais le seul témoignage de son fils Henry ne permet pas de lui attribuer avec certitude la paternité de l’invention de l'adaptation de la pédale sur la roue avant, revendiquée notamment par [[Pierre Lallement]] ou par un inventeur bordelais Jean Lacou qui aurait construit en 1846 un vélocipède à pédales à deux roues. L'invention est également attribuée en Allemagne à [[Philipp Moritz Fischer]] au cours de l'année 1853</ref>.
L'engin connaît un beau succès dans la haute société : le fils de [[Napoléon III]] se met en tête de convertir toute la cour au « vélocipède », au point qu'on le surnomme « Vélocipède IV » <ref name="LaCroix"> Journal ''[[La Croix]]'', 2 et 3 juillet 2011</ref>.
Le Français [[Pierre Lallement]] a déposé le 20 [[novembre 1866]] le [[Pierre Lallement#/media/Fichier:Lallement-bicycle-patent-1866.gif|brevet n° 59,915]] pour le vélocipède. Comme il n'avait pas de ressort au siège, il fut aussi appelé "tapecul". Il a été amélioré dans les années 1869-1870 notamment par des bandages en caoutchouc plein (premier brevet pris le 24 novembre 1869 par [[Clément Ader]]) remplaçant le cerclage de fer et par des roues aux rayons métalliques en tension (brevet n° 86705 pris le 4 août 1869 par E. Meyer).
Parmi ces inventions, le vélocipède à vapeur à propulsion par la roue arrière construit par [[Louis-Guillaume Perreaux]], avec les établissements Michaux, dont un modèle existe au musée d'Île-de-France à Sceaux préfigure la [[moto]] : c'est le premier cyclomoteur.
[[Image:Original Costumes for the Velocipede Race in Bordeaux, 1868.jpg|thumb|Course féminine de vélocipèdes en belles tenues, à [[Bordeaux]] en 1868.]]
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Des courses sur piste et sur routes sont organisées, la première course de fond (sur route) ayant relié [[Paris-Rouen (cyclisme)|Paris à Rouen]] le 7 novembre 1869 à l'initiative du bi-hebdomadaire ''[[Le Vélocipède illustré]]'' dirigé par [[Richard Lesclide]] et du fabricant la [[Compagnie parisienne des vélocipèdes]].
Des courses sur piste et sur routes sont organisées, la première course de fond (sur route) ayant relié [[Paris-Rouen (cyclisme)|Paris à Rouen]] le 7 novembre 1869 à l'initiative du bi-hebdomadaire ''[[Le Vélocipède illustré]]'' dirigé par [[Richard Lesclide]] et du fabricant la [[Compagnie parisienne des vélocipèdes]].
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Au premier Congrès international de l'automobile, en 1900, [[Georges Forestier (ingénieur)|Georges Forestier]] rappelle le rôle du [[cyclisme]] ayant préparé et facilité la [[histoire de l'automobile|naissance de l'automobile]]<ref>[[Jacques Ickx]], ''Ainsi naquit l'automobile'', Lausanne, Edita, 1971, {{p.}}129.</ref>.
Au premier Congrès international de l'automobile, en 1900, [[Georges Forestier (ingénieur)|Georges Forestier]] rappelle le rôle du [[cyclisme]] ayant préparé et facilité la [[histoire de l'automobile|naissance de l'automobile]]<ref>[[Jacques Ickx]], ''Ainsi naquit l'automobile'', Lausanne, Edita, 1971, {{p.}}129.</ref>.


Peu à peu le « vélo », produit en séries de plus en plus importantes, quitte le statut de loisir élégant pour devenir un engin de randonnée, de sport et même de transport : en 1914, plusieurs millions de Français l'avaient adopté, mettant à profit la dernière grande invention vélocipédique, le [[dérailleur]] promu et amélioré dans les années 1900 par le grand randonneur stéphanois promoteur du [[cyclotourisme]] Paul de Vivie au surnom évocateur : « [[Vélocio]] » <ref name="LaCroix"> Journal ''[[La Croix]]'', 2 et 3 juillet 2011</ref>. Pendant la [[Première Guerre mondiale|Grande Guerre]], le vélo connaît des applications utilitaires.
Peu à peu le « vélo », produit en séries de plus en plus importantes, quitte le statut de loisir élégant pour devenir un engin de randonnée, de sport et même de transport : en 1914, plusieurs millions de Français l'avaient adopté, mettant à profit la dernière grande invention vélocipédique, le [[dérailleur]] promu et amélioré dans les années 1900 par le grand randonneur stéphanois promoteur du [[cyclotourisme]] Paul de Vivie au surnom évocateur : « [[Vélocio]] » <ref name="LaCroix" />. Pendant la [[Première Guerre mondiale|Grande Guerre]], le vélo connaît des applications utilitaires.


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Vélocipédomanie
(dessin humoristique français anonyme, paru entre 1865 et 1870).

Le terme vélocipède regroupe l'ensemble des cycles à propulsion humaine, quel que soit le nombre de roues.

Ce fut le nom français donné par Karl Drais à sa draisienne, pour son importation en France en 1818, avant de devenir un nom générique. Il est à l'origine du terme vélo, utilisé en langage courant pour désigner une bicyclette[1].

Histoire

Course -officieuse- de draisiennes au jardin du Luxembourg, en avril 1818.

En 1818[2], l'avocat Louis-Joseph Dineur emploie le terme « vélocipède »[3] lorsqu'il dépose une demande d'un brevet d'importation de cinq ans au nom de son client Karl Drais qui cherche à commercialiser sa draisienne, présentée l'année précédente à Mannheim. Il a auparavant hésité à utiliser « machine à courir », traduction de l'allemand « Laufmaschine ». Le 5 avril 1818, le Journal de Paris confirme cette appellation en l'utilisant, associée à « draisienne », pour annoncer une course au jardin du Luxembourg[1]. La draisienne comportait deux parties principales, le cadre assez bas pour que les pieds puissent toucher le sol et le train de direction relié au cadre par un pivot commandé par un timon directeur (dénomination du guidon). Le vélocipède tombé dans un relatif oubli fut amélioré par l'artisan serrurier Pierre Michaux qui aurait inventé avec son fils Ernest la pédale en 1861, une machine appelée « vélocipède-Michaux » ou michaudine, vendue pour un minimum de 250 francs (soit une année de salaire d'ouvrier manuel)[Note 1]. L'engin connaît un beau succès dans la haute société : le fils de Napoléon III se met en tête de convertir toute la cour au « vélocipède », au point qu'on le surnomme « Vélocipède IV » [4]. Le Français Pierre Lallement a déposé le 20 novembre 1866 le brevet n° 59,915 pour le vélocipède. Comme il n'avait pas de ressort au siège, il fut aussi appelé "tapecul". Il a été amélioré dans les années 1869-1870 notamment par des bandages en caoutchouc plein (premier brevet pris le 24 novembre 1869 par Clément Ader) remplaçant le cerclage de fer et par des roues aux rayons métalliques en tension (brevet n° 86705 pris le 4 août 1869 par E. Meyer). Parmi ces inventions, le vélocipède à vapeur à propulsion par la roue arrière construit par Louis-Guillaume Perreaux, avec les établissements Michaux, dont un modèle existe au musée d'Île-de-France à Sceaux préfigure la moto : c'est le premier cyclomoteur.

Course féminine de vélocipèdes en belles tenues, à Bordeaux en 1868.
Illustration pour la chanson Les vélocipèdes (mai 1869 - Bibliothèque Impériale).

Des courses sur piste et sur routes sont organisées, la première course de fond (sur route) ayant relié Paris à Rouen le 7 novembre 1869 à l'initiative du bi-hebdomadaire Le Vélocipède illustré dirigé par Richard Lesclide et du fabricant la Compagnie parisienne des vélocipèdes. L'éclosion d'une presse spécialisée, notamment Le Vélocipède Illustré est un témoignage de cet engouement.

La guerre de 1870 met fin à cette euphorie, qui traverse la Manche au profit des industries britanniques.

En 1886, Thomas Stevens publie le récit du premier tour du monde à vélocipède : en fait il s'agit d'un grand-bi. En 1892, Frank Lenz se lance à son tour dans l'aventure comme correspondant du magazine Outing avec un engin plus moderne entraîné par une chaîne et disposant de roues équipées de pneumatiques, mais, après avoir traversé les États-Unis, le Japon et l'Asie, il disparaît début 1893 en Turquie orientale[5].

Par la suite, les améliorations se multiplient :

  • La chaîne et les pignons permettent d'installer le pédalier sous la selle.
  • Dès 1889, les vélos peuvent rouler sur des boudins de caoutchouc gonflés d'air et fixés à la jante. Système plus confortable mais peu pratique : réparer ou changer un pneu crevé est une opération longue et délicate.
  • Édouard et son frère André Michelin inventent un nouveau système de pneu avec chambre à air, qui est breveté en 1891. On raconte que l'idée leur serait venue après avoir rencontré un cycliste anglais demandant une réparation lors de son passage à Clermont-Ferrand. Le nouveau pneu est mis à l'épreuve de la réalité la même année par Charles Terront qui sort vainqueur de la première course cycliste Paris-Brest-Paris.

Ainsi équipé, le vélo prend son envol auprès d'une bourgeoisie en mal de sensations fortes, entraînée par quelques mordus célèbres comme Alfred Jarry ou Émile Zola. En mai 1892, La Bicyclette : journal d'informations vélocipédiques est fondé à Paris[6], puis en décembre, Le Vélo, un quotidien, fait son apparition, bientôt au milieu de dizaine d'autres périodiques sur le même sujet, dont l'ancêtre est Le Véloce-sport, lancé à Bordeaux en mars 1885, et qui fut influencé par la mode venue d'Angleterre.

Au premier Congrès international de l'automobile, en 1900, Georges Forestier rappelle le rôle du cyclisme ayant préparé et facilité la naissance de l'automobile[7].

Peu à peu le « vélo », produit en séries de plus en plus importantes, quitte le statut de loisir élégant pour devenir un engin de randonnée, de sport et même de transport : en 1914, plusieurs millions de Français l'avaient adopté, mettant à profit la dernière grande invention vélocipédique, le dérailleur promu et amélioré dans les années 1900 par le grand randonneur stéphanois promoteur du cyclotourisme Paul de Vivie au surnom évocateur : « Vélocio » [4]. Pendant la Grande Guerre, le vélo connaît des applications utilitaires.

Notes et références

Références

  1. a et b Centre national de ressources textuelles et lexicales, Vélocipède lire (consulté le 29/09/2009).
  2. La première course -officieuse- de vélocipèdes (draisiennes) eut lieu au Jardin du Luxembourg, en 1818 - L'Industrie vélocipédique, 10-22 janvier 1894, p.20.
  3. Bulletin des lois de la République française, Volume 6, p. 279 lire (consulté le 28/09/2009).
  4. a et b Journal La Croix, 2 et 3 juillet 2011
  5. David Herlihy : Le Cycliste perdu, Traduction française 2011, éd. J-C Lattès
  6. Notice d'autorité sur data.bnf.fr.
  7. Jacques Ickx, Ainsi naquit l'automobile, Lausanne, Edita, 1971, p. 129.

Notes

  1. Pierre Michaux est le premier fabricant connu de vélocipèdes en série mais le seul témoignage de son fils Henry ne permet pas de lui attribuer avec certitude la paternité de l’invention de l'adaptation de la pédale sur la roue avant, revendiquée notamment par Pierre Lallement ou par un inventeur bordelais Jean Lacou qui aurait construit en 1846 un vélocipède à pédales à deux roues. L'invention est également attribuée en Allemagne à Philipp Moritz Fischer au cours de l'année 1853

Annexes

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Bibliographie

  • Philippe Daryl, La vélocipédie pour tous par un vétéran, Librairies-imprimeries réunies, 1892 lire en ligne sur Gallica
  • Jacques Seray, « Naissance de la vélocipédie… et d'une polémique », Cyclisme Magazine 100, 1976, p. 17-21
  • Keizo Kobayashi, Histoire du vélocipède de Drais à Michaux (1817—1870). Mythes et réalités, Tokyo, Bicycle Culture Center, 1993.
  • Claude Reynaud. Le vélocipède illustré. 2008. Editions : musée vélo de Domazan

Liens externes

Articles connexes