« Vikings dans les îles Britanniques » : différence entre les versions
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⚫ | Les '''[[Vikings]]''' sont présents dans les '''[[îles Britanniques]]''' du {{sp-|VIII|au|XI}}. Leurs activités dans cette région vont du commerce pacifique aux campagnes de conquêtes territoriales en passant par des incursions épisodiques. Le nom « Viking » est couramment appliqué à tous les individus d'origine scandinave actifs dans les îles Britanniques durant cette période mais certains historiens préfèrent le réserver à ceux qui se livrent à des pillages. |
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Au début du [[Haut Moyen Âge]], les royaumes de [[Scandinavie]] ont développé des liens commerciaux en direction du [[Europe du Sud|sud de l'Europe]] et la [[Mer Méditerranée|Méditerranée]], leur donnant ainsi accès aux importations étrangères telles que l'argent, l'or, le bronze et les épices. Ces liens commerciaux s'étendaient également vers l'ouest en [[Irlande (île)|Irlande]] et en [[Grande-Bretagne]]{{sfn|Hunter Blair|2003|p=56-57}}. |
Au début du [[Haut Moyen Âge]], les royaumes de [[Scandinavie]] ont développé des liens commerciaux en direction du [[Europe du Sud|sud de l'Europe]] et la [[Mer Méditerranée|Méditerranée]], leur donnant ainsi accès aux importations étrangères telles que l'argent, l'or, le bronze et les épices. Ces liens commerciaux s'étendaient également vers l'ouest en [[Irlande (île)|Irlande]] et en [[Grande-Bretagne]]{{sfn|Hunter Blair|2003|p=56-57}}. |
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À partir de 793, les pillards nordiques ont saccagé une série de [[Monastère|monastères]] chrétiens situés dans ce qui est aujourd'hui le [[Royaume-Uni]] notamment le monastère de [[Lindisfarne]] sur la côte nord-est de l'Angleterre. L'année suivante, c'est au tour de l'[[Abbaye de Wearmouth-Jarrow|abbaye]] voisine de [[Abbaye de Wearmouth-Jarrow|Monkwearmouth-Jarrow]]. En 795, ils ont de nouveau attaqué, en pillant l'[[abbaye d'Iona]] sur la côte ouest de l'[[Écosse au haut Moyen Âge|Écosse]]{{sfn|Hunter Blair|2003|p=55}}. |
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== Contexte == |
== Contexte == |
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Dans le nord de la Grande-Bretagne, dans la région qui correspondent aujourd'hui à l'Écosse, vivaient trois groupes ethniques distincts dans leurs propres royaumes : les [[Pictes]], les [[Écossais (peuple)|Scots]] et les [[Bretons insulaires|Bretons]]{{sfn|Graham-Campbell|Batey|1998|p=5}}. Le groupe culturel des Pictes dominait la majorité de l'Écosse, avec une importante population concentrée entre le [[Firth of Forth]] et la rivière [[Dee (Aberdeenshire)|Dee]], ainsi que dans [[Sutherland (Écosse)|Sutherland]], [[Caithness]] et les [[Orcades]]{{sfn|Graham-Campbell|Batey|1998|p=5-7}}. Les Scots étaient, selon des sources écrites, un groupe tribal qui avait traversé la Grande-Bretagne depuis [[Dál Riata|Dalriada]] dans le nord de l'Irlande à la fin du {{s-|V}}. Dans sa culture matérielle, le royaume scots ne se distingue pas de la culture picte{{sfn|Graham-Campbell|Batey|1998|p=14-16}}. Les Bretons, quant à eux, habitaient le [[Hen Ogledd]] (« Vieux Nord »), à cheval sur le sud de l'Écosse et le nord de l'Angleterre. Cette région passe sous le contrôle politique des Anglo-Saxons au {{sp-|VII|ou|VIII}}{{sfn|Graham-Campbell|Batey|1998|p=18}}. |
Dans le nord de la Grande-Bretagne, dans la région qui correspondent aujourd'hui à l'Écosse, vivaient trois groupes ethniques distincts dans leurs propres royaumes : les [[Pictes]], les [[Écossais (peuple)|Scots]] et les [[Bretons insulaires|Bretons]]{{sfn|Graham-Campbell|Batey|1998|p=5}}. Le groupe culturel des Pictes dominait la majorité de l'Écosse, avec une importante population concentrée entre le [[Firth of Forth]] et la rivière [[Dee (Aberdeenshire)|Dee]], ainsi que dans [[Sutherland (Écosse)|Sutherland]], [[Caithness]] et les [[Orcades]]{{sfn|Graham-Campbell|Batey|1998|p=5-7}}. Les Scots étaient, selon des sources écrites, un groupe tribal qui avait traversé la Grande-Bretagne depuis [[Dál Riata|Dalriada]] dans le nord de l'Irlande à la fin du {{s-|V}}. Dans sa culture matérielle, le royaume scots ne se distingue pas de la culture picte{{sfn|Graham-Campbell|Batey|1998|p=14-16}}. Les Bretons, quant à eux, habitaient le [[Hen Ogledd]] (« Vieux Nord »), à cheval sur le sud de l'Écosse et le nord de l'Angleterre. Cette région passe sous le contrôle politique des Anglo-Saxons au {{sp-|VII|ou|VIII}}{{sfn|Graham-Campbell|Batey|1998|p=18}}. |
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Au milieu du {{s-|IX}}, l'Angleterre anglo-saxonne était divisée en quatre royaumes distincts et indépendants: l'[[Royaume d'Est-Anglie|Est-Anglie]], le [[Wessex]], la [[Northumbrie]] et la [[Mercie]]. Ce dernier étant le plus puissant{{sfn|Richards|1991|p=13}}. Entre un demi-million et un million de personnes vivaient en Angleterre à cette époque. La société |
Au milieu du {{s-|IX}}, l'Angleterre anglo-saxonne était divisée en quatre royaumes distincts et indépendants: l'[[Royaume d'Est-Anglie|Est-Anglie]], le [[Wessex]], la [[Northumbrie]] et la [[Mercie]]. Ce dernier étant le plus puissant{{sfn|Richards|1991|p=13}}. Entre un demi-million et un million de personnes vivaient en Angleterre à cette époque. La société était rigoureusement hiérarchisée avec un système de classe comprenant, au sommet, un [[roi]] et ses [[Ealdorman|officiers]], sous lesquels se trouvaient les [[Thegn|barons]] ou les propriétaires terriens, puis on trouvait les différentes catégories de travailleurs agricoles et à la base, les esclaves qui représentaient peut-être jusqu'à un quart de la population. |
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La majorité de la population vivait à la campagne bien que quelques grandes villes se soient développées comme [[Londres]] et [[York]] qui étaient des centres de l'administration royale et ecclésiastique. Il y avait également un certain nombre de ports, comme Hamwic ([[Southampton]]) et [[Ipswich]], destinés au commerce vers le continent. |
La majorité de la population vivait à la campagne bien que quelques grandes villes se soient développées comme [[Londres]] et [[York]] qui étaient des centres de l'administration royale et ecclésiastique. Il y avait également un certain nombre de ports, comme Hamwic ([[Southampton]]) et [[Ipswich]], destinés au commerce vers le continent. |
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=== Scandinavie === |
=== Scandinavie === |
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La société scandinave était fortement tributaire de la pêche au hareng et, lorsque les ressources vinrent à manquer, les marins nordiques se sont aventurés vers le sud et l'ouest{{sfn|Richards|1991|p=12}}. Ces populations ont ainsi développé des liens commerciaux avec de nombreuses régions d'Europe, obtenant de grandes quantités d'or à la fin du {{s-|V}}, dont la plupart ont été retrouvées en Suède et, dans une moindre mesure, en Norvège{{sfn|Hunter Blair|2003|p=56-57}}. |
La société scandinave était fortement tributaire de la pêche au hareng et, lorsque les ressources vinrent à manquer, les marins nordiques se sont aventurés vers le sud et l'ouest{{sfn|Richards|1991|p=12}}. Ces populations ont ainsi développé des liens commerciaux avec de nombreuses régions d'Europe, obtenant de grandes quantités d'or à la fin du {{s-|V}}, dont la plupart ont été retrouvées en Suède et, dans une moindre mesure, en Norvège{{sfn|Hunter Blair|2003|p=56-57}}. |
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== Histoire == |
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⚫ | Dans la dernière décennie du {{s-|VIII}}, les pillards |
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⚫ | Le premier récit que nous connaissons d'un raid |
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⚫ | Dans la dernière décennie du {{s-|VIII}}, les pillards venus du Nord ont attaqué plusieurs [[Monastère|monastères]] chrétiens dans les îles Britanniques. Ces monastères avaient souvent été construits sur de petites îles et dans des régions côtières éloignées afin que les moines puissent vivre dans l'isolement, se consacrant au culte sans être dérangés par le reste de la société. Cependant, cela en ont fait des cibles isolées et non protégées pour des attaques{{sfn|Hunter Blair|2003|p=63}}. L'historien [[Peter Hunter Blair]] a fait remarquer que les vikings auraient été étonnés « de trouver autant de communautés abritant une richesse considérable et dont les habitants ne portaient pas d'armes ». Ces incursions auraient constitués le premier contact avec le christianisme pour de nombreux Scandinaves. De telles attaques n'étaient pas spécifiquement anti-chrétiennes, les monastères étaient simplement considérés comme des cibles faciles{{sfn|Graham-Campbell|Batey|1998|p=32}}. |
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⚫ | Le premier récit que nous connaissons d'un raid viking dans l'Angleterre anglo-saxonne remonte à 787, lorsque trois navires de [[Comté de Hordaland|Hordaland]] ont accosté sur l'[[île de Portland]] sur la côte sud du Wessex. Ils ont été approchés par le [[Reeve|préfet royal]] de [[Dorchester (Dorset)|Dorchester]], chargé d'identifier tous les marchands étrangers accostant sur les côtes du royaume, qui fut tué. Il est probable qu'il y eut d'autres incursions peu de temps après, car en 792, le roi [[Offa (roi de Mercie)|Offa]] de Mercie commença à prendre des dispositions pour la défense du [[Kent]] contre les raids perpétrés par des peuples païens. |
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L'année suivante, en 793, le {{date-|8 juin}}, a eu lieu la seconde attaque dont nous gardons la trace : le monastère de [[Lindisfarne]], au large de la côte est de l'Angleterre, fut saccagé et en 794 ce fut au tour de l'[[Abbaye de Wearmouth-Jarrow|abbaye]] voisine de [[Abbaye de Wearmouth-Jarrow|Monkwearmouth-Jarrow]]{{sfn|Hunter Blair|2003|p=55}}. |
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En 795, les vikings attaquèrent à nouveau |
L'année suivante, en 793, le {{date-|8 juin}}, a eu lieu la seconde attaque dont nous gardons la trace : le monastère de [[Lindisfarne]], au large de la côte est de l'Angleterre, fut saccagé. En 794 ce fut au tour de l'[[Abbaye de Wearmouth-Jarrow|abbaye]] voisine de [[Abbaye de Wearmouth-Jarrow|Monkwearmouth-Jarrow]]{{sfn|Hunter Blair|2003|p=55}}. En 795, les vikings attaquèrent à nouveau, cette fois l'[[abbaye d'Iona]] au large de la côte ouest de l'Écosse{{sfn|Hunter Blair|2003|p=55}}. Ce monastère a de nouveau été attaqué en 802 puis en 806, date à laquelle {{nombre|68|personnes}} périrent. Suite à cette tragédie, la communauté monastique d'Iona a abandonné le site et s'est enfuie à [[Kells (Irlande)|Kells]] en Irlande{{sfn|Graham-Campbell|Batey|1998|p=24}}. |
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Dans la première décennie du {{s-|IX}}, les vikings ont commencé à attaquer les districts côtiers de l'Irlande{{sfn|Hunter Blair|2003|p=66}}. Quand au sud de l'Angleterre, |
Dans la première décennie du {{s-|IX}}, les vikings ont commencé à attaquer les districts côtiers de l'Irlande{{sfn|Hunter Blair|2003|p=66}}. Quand au sud de l'Angleterre, la première incursion viking majeure a eu lieu en 835 et a été dirigé contre l'[[île de Sheppey]]{{sfn|Hunter Blair|2003|p=68}}. |
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⚫ | À partir de 865, les intentions des hommes du Nord à l'égard des îles Britanniques ont changé. Ils ont commencé à voir ces contrées comme des lieux propices à l'établissement de colonies plutôt que des lieux à piller. À la suite de cela, de plus grandes armées ont commencé à arriver sur les côtes britanniques, dans le but de conquérir des terres. |
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⚫ | Les |
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==== Conquête ==== |
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⚫ | Certaines pierres runiques se rapportent |
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⚫ | Les armées nordiques ont capturé [[York]], l'une des deux grandes villes de l'Angleterre anglo-saxonne en 866{{sfn|Richards|1991|p=20}}. De nombreux rois anglo-saxons ont rapidement capitulés face aux demandes des Vikings et leur ont cédé des terres<ref name="starkey51">[[Viking activity in the British Isles#star51|Starkey 2004]]. {{p.|51}}</ref>. En outre, de nombreuses régions de l'est et du nord de l'Angleterre – y compris une grande partie du [[Northumbrie|Royaume de Northumbrie]] – sont tombées sous la domination directe des chefs vikings ou de leurs rois fantoches. |
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⚫ | Le roi [[Æthelred (roi du Wessex)|Æthelred]] du Wessex qui dirigeait le conflit contre les Vikings mourut en 871 et son frère cadet [[Alfred le Grand|Alfred]] lui succéda sur le trône{{sfn|Richards|1991|p=20}}. Le roi viking de Northumbrie, [[Halfdan Ragnarsson|Halfdan Ragnarrson]] (''Healfdene'' en vieil anglais) – l'un des chefs de la [[Grande Armée (Vikings)|grande armée païenne]] – a néanmoins dû rendre ses terres, confronté à une deuxième vague d'envahisseurs vikings en 876. Au cours des quatre années suivantes, les Vikings ont également conquis de nouvelles terres dans les royaumes de Mercie et d'Est-Anglie. Le roi Alfred poursuivit son combat contre les envahisseurs mais a été refoulé dans le [[Somerset]] au sud-ouest de son royaume en 878, où il fut contraint de se réfugier dans les marais d'[[Athelney]]. En réponse, le roi anglo-saxo réunit ses forces et vainquit les armées du roi viking d'Est-Anglie, [[Guthrum]], lors de la [[Bataille d'Ethandun|bataille d'Edington]] en mai 878. |
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⚫ | 27 pierres runiques, soit la grande majorité, ont été élevées sur le territoire de Suède actuelle et 17 dans les plus anciennes provinces suédoises autour du lac [[Lac Mälar|Mälaren]]. En revanche, le [[Danemark]] d'aujourd'hui n'en a pas. Seule une pierre runique en [[Scanie]] mentionne [[Londres]]. Enfin, il existe également une pierre runique en [[Norvège]] et une autre au [[Schleswig (ville)|Schleswig]], en [[Allemagne]] . |
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==== Création du Danelaw ==== |
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{{Article détaillé|Danelaw}} |
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⚫ | En 886, le [[traité de Wedmore]] fut signé entre le Wessex et les Scandinaves qui contrôlaient le royaume d'Est-Anglie. Il établissait une frontière entre les deux royaumes : la zone au nord et à l'est de cette frontière était sous influence scandinave et définie comme étant le [[Danelaw]], tandis que la zones au sud et à l'ouest de frontière instaurée par le traité restait sous domination anglo-saxonne{{sfn|Richards|1991|p=20}}. Le gouvernement d'Alfred entreprit de construire une série de villes fortifiées (ou ''[[Burh|burhs]]'') le long de cette frontière afin de pouvoir la défendre. Il commença la construction d'une flotte navale et organisa un système de milice (les ''[[fyrd|fyrds]]'') qui permit à la moitié des paysans de son armée de rester en service actif à tout moment. Pour maintenir cette infrastructure, il mit en place une taxe et un service militaire obligatoire, mesures qui sont connues aujourd'hui grâce au [[Burghal Hidage]]<ref name="horspool102">[[Viking activity in the British Isles#Hors102|Horspool 2006]]. {{p.|102}}</ref>. |
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: Grjótgarðr (et) Einriði, les fils |
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: fait (la pierre) en mémoire de (leur) père capable. |
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: Guðvér était à l'ouest; |
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: paiement (majoré) en Angleterre; |
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: attaqué virilement |
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: cantons de Saxe<ref name="harrison199" />{{,}}<ref name="rundatasö166">Entry Sö 166 in [[Rundata]] 2.0 for Windows.</ref>. |
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⚫ | En 892, une nouvelle armée viking, avec 250 navires, s'établit à [[Appledore (Kent)|Appledore]], dans le Kent, et une autre de 80 navires peu après à [[Milton Regis]]<ref name="Peter Sawyer 58–59">{{Ouvrage|nom1=Peter Sawyer|titre=The Oxford Illustrated History of the Vikings|pages totales=58–59|isbn=978-0-19-285434-6}}</ref>. Les vikings ont ensuite lancé une série continue d'attaques contre le Wessex. Cependant, grâce en partie aux efforts d'Alfred et de son armée, les nouvelles défenses du royaume ont permis de repousser les envahisseurs. Les Vikings ont rencontré une résistance déterminée et leurs assauts ont eu moins d'impact qu'ils ne l'avaient espéré. En 896, les envahisseurs se dispersent, s'installant en Est-Anglie et en Northumbrie, d'autres naviguant plutôt vers la [[Normandie]]{{sfn|Richards|1991|p=20}}. |
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==== Reconquête anglo-saxonne ==== |
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La politique d'Alfred de s'opposer aux colons vikings se poursuivit sous sa fille [[Æthelflæd]] , qui épousa [[Æthelred (seigneur des Merciens)|Æthelred]], [[Ealdorman]] de Mercie. Ce fut aussi le cas sous le règne de son frère, le roi [[Édouard l'Ancien|Edouard l'Ancien]] (899-924), qui reconquit la région des [[Cinq Bourgs]] et l'[[Est-Anglie]]. |
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Le fils d'Édouard, [[Æthelstan]] (924-939), parachève l'unification de l'Angleterre en s'emparant du [[royaume viking d'York]] en 927. Il reçoit également la soumission des autres souverains de Grande-Bretagne : le roi d'[[Royaume d'Écosse|Écosse]], le roi de [[Royaume de Strathclyde|Strathclyde]], le seigneur de [[Bamburgh]] (une poche anglo-saxonne ayant subsisté au nord du Danelaw, dans l'ancien royaume de [[Northumbrie]]) et les divers roitelets du [[pays de Galles]]. |
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⚫ | L'un de ces dépôts, découvert à [[Croydon]] (partie historique du comté de [[Surrey (comté)|Surrey]], maintenant dans le [[Grand Londres]] ) en 1862, contenait 250 pièces, trois lingots d'argent, une partie d'un quatrième ainsi que quatre pièces d'argent (hack silver) dans un sac en lin |
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⚫ | En 937, la [[bataille de Brunanburh]] entraîna l'effondrement du pouvoir scandinave dans le nord de la Grande-Bretagne{{sfn|Richards|1991|p=22}}. La domination anglaise sur York est remise en question après la mort d'Æthelstan en 939, mais son demi-frère et successeur [[Edmond Ier|Edmond]] (939-946) parvient à s'en rendre à nouveau maître en 944, chassant le roi [[Olaf Kvaran|Olaf Sihtricsson]]. Son frère cadet [[Eadred]], qui lui succéda à sa mort, fut démis de son titre en 947, lorsque les Northumbriens firent du norvégien [[Éric Ier de Norvège|Éric <abbr>I<sup>er</sup></abbr> de Norvège]] (Eirik Haraldsson) leur roi. Eadred riposta en envahissant la Northumbrie, et en menaçant de ravager la région. C'est pourquoi les Northumbriens tournèrent le dos à leur roi, reconnurent Eadred puis, par la suite, désignèrent [[Olaf Kvaran|Olaf Sihtricsson]] comme souverain. Cette stratégie permit à Éric <abbr>I<sup>er</sup></abbr> de régner à nouveau entre 1952 et 1954. Finalement, en 954, il fut expulsé pour la deuxième et dernière fois par Eadred, ce qui en fit le dernier roi scandinave de la Northumbrie<ref name="Panton135">[[Viking activity in the British Isles#Pan135|Panton 2011]]. p. 135.</ref>. |
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=== Deuxième invasion : 980–1066 === |
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== Invasion et création du [[Royaume viking d'York|Danelaw]] : 865–896 == |
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⚫ | À partir de 865, |
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Sous le règne du roi [[Edgar le Pacifique|Edgar le Paisible]], l'Angleterre est unie, Edgar étant reconnu comme le roi de toute l'Angleterre par les populations anglo-saxonnes et scandinaves vivant sur le territoire{{sfn|Richards|1991|p=24}}. Cependant, sous le règne de son fils [[Édouard le Martyr]], assassiné en 978, puis celui de [[Æthelred le Malavisé]], la monarchie anglaise s’affaiblit, et en 980, les incursions vikings reprirent. |
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=== Angleterre === |
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⚫ | Les armées nordiques ont capturé York, l'une des deux grandes villes de l'Angleterre anglo-saxonne |
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⚫ | Le roi [[Æthelred (roi du Wessex)|Æthelred |
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Un paiement anglais de 10000 livres romaines (3300 kg) d'argent a été effectué pour la première fois en 991 après la victoire des Vikings à la [[bataille de Maldon]] dans l'Essex, lorsque Æthelred a tenté d'acheter les Vikings plutôt que de poursuivre la lutte armée. Un manuscrit de la ''[[Chronique anglo-saxonne]]'' précise qu'Olav Tryggvason dirigeait les forces vikings. Le paiement de ces premiers tribus n'a pas été suffisant et au cours de la décennie suivante, le royaume anglais a été contraint de payer des sommes d'argent de plus en plus importantes. |
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⚫ | Au fil du temps, ces versement sont très mal vécus par beaucoup d'Anglais, qui ont commencé à exiger qu'une résistance plus véhémente soit adoptée contre les Vikings. Le jour de la Saint-Brice en 1002, le roi Æthelred ordonna l'exécution de tous les Danois vivant en Angleterre. Ce jour est connu sous le nom de [[massacre de la Saint-Brice]]. La nouvelle du massacre parvint jusqu'au roi [[Sven à la Barbe fourchue]] au Danemark. Les historiens estiment que sa sœur, Gunhilde, aurait pu être parmi les victimes, ce qui l'incita à attaquer l'Angleterre l'année suivante. [[Exeter]] fut incendiée et les comtés de [[Hampshire (comté)|Hampshire]], du [[Wiltshire]] et de [[Salisbury (Royaume-Uni)|Salisbury]] furent également attaqués. Sven poursuivit ses raids en Angleterre et, en 1004, son armée pilla l'Est-Anglie, [[Thetford]] et saccaga [[Norwich]], avant de retourner au Danemark. |
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⚫ | En 892, une nouvelle armée viking, avec 250 navires, s'établit à [[Appledore (Kent)|Appledore, Kent]]<ref name="Peter Sawyer 58–59">{{Ouvrage|nom1=Peter Sawyer|titre=The Oxford Illustrated History of the Vikings|pages totales=58–59|isbn=978-0-19-285434-6}}</ref> |
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==== Dernières conquêtes ==== |
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La fille d'Alfred, [[Æthelflæd]], a continué la politique de son père. En 920, le gouvernement de Northumbrie et le gouvernement écossais se soumirent tous deux au pouvoir militaire du Wessex, et en 937, la [[bataille de Brunanburh]] entraîna l'effondrement du pouvoir nordique dans le nord de la Grande-Bretagne{{sfn|Richards|1991|p=22}}. |
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En 1013, [[Sven à la Barbe fourchue]] envahit à nouveau l'Angleterre avec une grande armée, et Æthelred s'enfuit en Normandie. Sven s'empara du trône mais mourut dans l'année qui suivit, ce qui permit le retour d'Æthelred. Le fils de Sven, Knut le Grand, est contraint de se retirer à [[Gainsborough (Lincolnshire)|Gainsborough]], dans le [[Lincolnshire]], d'où il est chassé le 25 avril par une attaque anglaise imprévue. |
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⚫ | En |
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En 1016, une autre invasion par le roi danois [[Knut le Grand|Knut]]{{sfn|Richards|1991|p=28}}. Il mène une campagne peu concluante contre les Anglais, menés par Æthelred, puis par son fils [[Edmond Côte-de-Fer]], jusqu'à sa victoire écrasante à [[Bataille d'Assandun|Assandun]] en octobre 1016, due en grande partie à la trahison de l'ealdorman anglais [[Eadric Streona]]. Lors d'une rencontre sur l'île d'[[Alney]], Knut et Edmond s'accordent sur un partage du royaume : le second conserve le [[Wessex]], tandis que le premier obtient la [[Mercie]] et probablement la [[Northumbrie]]. Cette situation ne dure guère, car Edmond meurt le [[30 novembre]] [[1016]]. Knut est alors reconnu comme seul roi de toute l'Angleterre. |
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=== Peuplement nordique dans les îles Britanniques === |
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Les premiers colons nordiques de l'Angleterre anglo-saxonne étaient différents de la population anglo-saxonne. Ils portaient des styles de bijoux spécifiquement scandinaves et probablement portaient aussi leurs propres styles de vêtements. Les hommes nordiques et anglo-saxons avaient également des coiffures différentes : les cheveux des nordiques étaient rasés à l'arrière et laissés hirsutes sur le devant tandis que les anglo-saxons portaient généralement des cheveux longs{{sfn|Richards|1991|p=11-12}}. |
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Après la mort de Knut en 1035, les deux royaumes ont de nouveau été déclarés indépendants et le sont restés en dehors d'une courte période de 1040 à 1042 lorsque le fils de Knut, [[Hardeknut]], est monté sur le trône anglais. |
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Une ultime tentative d'invasion eut lien en 1066 lorsque [[Harald Hardrada]], roi de Norvège, tenta de soumettre l'Angleterre en 1066. Ses prétentions s'appuient sur un traité conclu entre son neveu Magnus et Hardeknut en 1038, en vertu duquel le premier à mourir est censé léguer ses domaines à l'autre. Tentant de s'emparer du trône anglais pendant le différend de succession suivant la mort d'[[Édouard le Confesseur|Edouard le Confesseur]], son armée fut repoussée à la [[bataille de Stamford Bridge]] et Hardrada fut tué avec la plupart de ses hommes. Alors que la tentative des Vikings a échoué, la [[conquête normande de l'Angleterre]] par [[Guillaume le Conquérant]] fut un succès. Ce qui marque la fin de l'ère viking en Grande-Bretagne. |
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Sous le règne du roi Wessex [[Edgar le Pacifique|Edgar le Paisible]], l'Angleterre est unie, Edgar étant reconnu comme le roi de toute l'Angleterre par les populations anglo-saxonnes et nordiques vivant dans le pays{{sfn|Richards|1991|p=24}}. Cependant, sous le règne de son fils [[Édouard le Martyr|Edward le Martyr]], assassiné en 978, puis [[Æthelred le Malavisé|Æthelred The Unready]], la monarchie anglaise s'est affaiblie, et en 980, les raids vikings de Scandinavie ont repris. Le gouvernement anglais décida de leur verser de l'argent afin d'éviter les massacres ({{unité|10000|£}} en 991). Cela n'a pas été suffisant et au cours de la décennie suivante, le royaume anglais a été contraint de payer des sommes d'argent de plus en plus importantes. Beaucoup d'Anglais ont commencé à exiger qu'une résistance plus violente soit adoptée contre les Vikings. Le jour de la Saint-Brice en 1002, le roi Æthelred ordonna l'exécution de tous les Danois vivant en Angleterre. Ce jour est connu sous le nom [[Massacre de la Saint-Brice|de massacre de]] la [[Massacre de la Saint-Brice|Saint-Brice]]. |
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== Traces historiques == |
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⚫ | La nouvelle du massacre |
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=== Archéologie === |
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⚫ | Les [[Pierres runiques vikings|pierres runiques d'Angleterre]] (''Englandsstenarna'' en [[suédois]]) sont un groupe d'une trentaine de [[Pierre runique|pierres runiques]] localisées en [[Suède]] et qui se réfèrent aux expéditions de l'[[âge des Vikings]] en Angleterre<ref name="harrison199">Harrison & Svensson 2007:199</ref>. Elles constituent l'un des plus grands groupes de pierres runiques mentionnant des voyages vers d'autres pays. Elles ne sont comparables en nombre qu'aux quelque 30 [[Pierres runiques grecques|pierres]] runiques [[Pierres runiques grecques|grecques]]<ref name="Jansson34">Jansson 1980:34.</ref> ainsi qu'aux 26 pierres runiques d'[[Ingvar]], qui, elles, se réfèrent à une expédition viking au Moyen-Orient. Elles ont été gravées en [[Runes scandinaves|futhark récent]] et en [[vieux norrois]]. |
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⚫ | Certaines pierres runiques se rapportent aux Danegelds comme celle d'Yttergärde, U 344, qui raconte qu'Ulf de Borresta a reçu le danegeld trois fois, le dernier lui ayant été versé par [[Knut le Grand|Canute le Grand]]. Ce dernier a renvoyé chez lui la plupart des Vikings qui l'avaient aidé à conquérir l'Angleterre mais il a gardé une garde, le Þingalið, dont les membres sont également mentionnés sur plusieurs pierres runiques<ref name="harrison198">Harrison & Svensson 2007:198.</ref>. |
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⚫ | 27 pierres runiques, soit la grande majorité, ont été élevées sur le territoire de Suède actuelle et 17 dans les plus anciennes provinces suédoises autour du lac [[Lac Mälar|Mälaren]]. En revanche, le [[Danemark]] d'aujourd'hui n'en a pas. Seule une pierre runique en [[Scanie]] mentionne [[Londres]]. Enfin, il existe également une pierre runique en [[Norvège]] et une autre au [[Schleswig (ville)|Schleswig]], en [[Allemagne]] . |
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==== Dépôts ==== |
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En 1013, [[Sven à la Barbe fourchue]] revint envahir l'Angleterre avec une grande armée, et Æthelred s'enfuit en Normandie. Sven pris alors le trône. Cependant, il mourut dans l'année et Æthelred revint. Il s'ensuivit en 1016 une autre invasion par le roi danois [[Knut le Grand|Knut]], le fils de Sven{{sfn|Richards|1991|p=28}}. Après avoir vaincu les forces anglo-saxonnes lors de la [[bataille d'Assandun]], Knut est devenu roi d'Angleterre, régnant par la suite sur les royaumes danois et anglais. Après la mort de Knut en 1035, les deux royaumes ont de nouveau été déclarés indépendants et le sont restés en dehors d'une courte période de 1040 à 1042 lorsque le fils de Knut, [[Hardeknut|Harthacnut]], est monté sur le trône anglais. |
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== Références == |
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Version du 9 février 2021 à 21:25
Les Vikings sont présents dans les îles Britanniques du VIIIe au XIe siècle. Leurs activités dans cette région vont du commerce pacifique aux campagnes de conquêtes territoriales en passant par des incursions épisodiques. Le nom « Viking » est couramment appliqué à tous les individus d'origine scandinave actifs dans les îles Britanniques durant cette période mais certains historiens préfèrent le réserver à ceux qui se livrent à des pillages.
Au début du Haut Moyen Âge, les royaumes de Scandinavie ont développé des liens commerciaux en direction du sud de l'Europe et la Méditerranée, leur donnant ainsi accès aux importations étrangères telles que l'argent, l'or, le bronze et les épices. Ces liens commerciaux s'étendaient également vers l'ouest en Irlande et en Grande-Bretagne[1].
Contexte
Au début du Moyen Âge, l'Irlande et la Grande-Bretagne étaient composées de divers peuples à la culture, à la langue et à la religion différentes.
Langues
Les langues des Bretons insulaires (approximativement l'Angleterre actuelle) et des Gaëls (approximativement l'Irlande et l’Écosse actuelles) sont issues des langues celtiques parlées par les habitants de l'âge du fer en Europe. En Irlande, dans certaines parties de l'ouest de l'Écosse ainsi que dans l'île de Man, les habitants parlaient une forme ancienne de gaélique connue sous le nom de vieil irlandais. Il se peut qu'il y ait eu une autre langue pré-indo-européenne parlée par les Erainn jusqu'au VIIIe siècle dans ce qui est aujourd'hui le comté de Kerry mais le celtique voire une autre langue indo-européenne est plus susceptible d'y avoir été parlé. En Cornouailles, en Cumbrie, au Pays de Galles et dans le sud-ouest de l'Écosse, on parlait les langues celtiques brithoniques. Dans la zone située au nord des rivières Forth et Clyde, qui constitue une grande partie de l'Écosse moderne, habitaient les Pictes qui parlaient la langue picte. En raison de la rareté de l'écriture en picte, tout ce qui reste se trouve à Ogham. Les opinions divergent quant à savoir si le picte était une langue celtique comme celles parlées plus au sud, ou une langue non indo-européenne comme le basque. La plupart des inscriptions et des noms de lieux suggèrent cependant que les Pictes était celtes tant en ce qui concerne la langue que la culture.
Il est largement admis que l'île de Man était de langue brythonique avant que le vieil irlandais (qui deviendra plus tard le manx) ne s'y propage. La gaélicisation aurait pu avoir lieu avant l'âge viking ou peut-être au cours de celle-ci, lorsque la région a été colonisée par des nordiques-gaëlliques (Norse-Gaels) qui pratiquaient leur propre culture.
Religion
A cette époque, la plupart des peuples de Grande-Bretagne et d'Irlande s'étaient déjà principalement convertis au christianisme laissant leurs anciennes religions polythéistes. Contrairement au reste des îles, une grande partie du sud de la Grande-Bretagne était considérée comme faisant partie de l'Angleterre anglo-saxonne, où des migrants anglo-saxons d'Europe continentale s'étaient installés au Ve siècle, apportant avec eux leur propre langue germanique (connue comme le vieil anglais), une religion polythéiste (paganisme anglo-saxon) et leurs propres cultures. Cependant, au moment des incursions vikings, l'Angleterre anglo-saxonne était devenue principalement chrétienne.
Politique
Dans le nord de la Grande-Bretagne, dans la région qui correspondent aujourd'hui à l'Écosse, vivaient trois groupes ethniques distincts dans leurs propres royaumes : les Pictes, les Scots et les Bretons[2]. Le groupe culturel des Pictes dominait la majorité de l'Écosse, avec une importante population concentrée entre le Firth of Forth et la rivière Dee, ainsi que dans Sutherland, Caithness et les Orcades[3]. Les Scots étaient, selon des sources écrites, un groupe tribal qui avait traversé la Grande-Bretagne depuis Dalriada dans le nord de l'Irlande à la fin du Ve siècle. Dans sa culture matérielle, le royaume scots ne se distingue pas de la culture picte[4]. Les Bretons, quant à eux, habitaient le Hen Ogledd (« Vieux Nord »), à cheval sur le sud de l'Écosse et le nord de l'Angleterre. Cette région passe sous le contrôle politique des Anglo-Saxons au VIIe ou VIIIe siècle[5].
Au milieu du IXe siècle, l'Angleterre anglo-saxonne était divisée en quatre royaumes distincts et indépendants: l'Est-Anglie, le Wessex, la Northumbrie et la Mercie. Ce dernier étant le plus puissant[6]. Entre un demi-million et un million de personnes vivaient en Angleterre à cette époque. La société était rigoureusement hiérarchisée avec un système de classe comprenant, au sommet, un roi et ses officiers, sous lesquels se trouvaient les barons ou les propriétaires terriens, puis on trouvait les différentes catégories de travailleurs agricoles et à la base, les esclaves qui représentaient peut-être jusqu'à un quart de la population.
La majorité de la population vivait à la campagne bien que quelques grandes villes se soient développées comme Londres et York qui étaient des centres de l'administration royale et ecclésiastique. Il y avait également un certain nombre de ports, comme Hamwic (Southampton) et Ipswich, destinés au commerce vers le continent.
Pour Peter Hunter Blair, la totale impréparation de la Grande-Bretagne à faire face à de telles attaques sont devenus des facteurs importants pour comprendre les invasions scandinaves et la colonisation d'une grande partie des îles Britanniques[7].
La société scandinave du VIIIe siècle, contrairement à certaines parties des îles Britanniques, n'était pas encore alphabétisée et vivait à l'âge du fer. Cependant, cette période s'est avérée être «une période de développement technologique, économique et social rapide » qui conduisit la région à sortir dans ce que les historiens ont appelé l'ère viking[8].
Au début du Haut Moyen Âge, les populations nordiques se considéraient principalement comme des habitants de lieux spécifiques, tels que le Jutland, Vestfold et Hordaland. Ce ne sera qu'au cours des siècles suivants que les identités nationales se développeront en groupes nationaux tels que les Danois, les Suédois et les Norvégiens[9].
Les peuples scandinaves de l'âge du fer tardif n'étaient pas encore convertis au christianisme comme les peuples de Grande-Bretagne et d'Irlande et suivaient plutôt le paganisme nordique, c'est-à-dire un ensemble de croyances polythéistes qui révéraient des divinités comme Odin, Thor, Frey et Freyja[10].
La société scandinave était fortement tributaire de la pêche au hareng et, lorsque les ressources vinrent à manquer, les marins nordiques se sont aventurés vers le sud et l'ouest[11]. Ces populations ont ainsi développé des liens commerciaux avec de nombreuses régions d'Europe, obtenant de grandes quantités d'or à la fin du Ve siècle, dont la plupart ont été retrouvées en Suède et, dans une moindre mesure, en Norvège[1].
Histoire
Incursions vikings : 793–850
Dans la dernière décennie du VIIIe siècle, les pillards venus du Nord ont attaqué plusieurs monastères chrétiens dans les îles Britanniques. Ces monastères avaient souvent été construits sur de petites îles et dans des régions côtières éloignées afin que les moines puissent vivre dans l'isolement, se consacrant au culte sans être dérangés par le reste de la société. Cependant, cela en ont fait des cibles isolées et non protégées pour des attaques[7]. L'historien Peter Hunter Blair a fait remarquer que les vikings auraient été étonnés « de trouver autant de communautés abritant une richesse considérable et dont les habitants ne portaient pas d'armes ». Ces incursions auraient constitués le premier contact avec le christianisme pour de nombreux Scandinaves. De telles attaques n'étaient pas spécifiquement anti-chrétiennes, les monastères étaient simplement considérés comme des cibles faciles[10].
Le premier récit que nous connaissons d'un raid viking dans l'Angleterre anglo-saxonne remonte à 787, lorsque trois navires de Hordaland ont accosté sur l'île de Portland sur la côte sud du Wessex. Ils ont été approchés par le préfet royal de Dorchester, chargé d'identifier tous les marchands étrangers accostant sur les côtes du royaume, qui fut tué. Il est probable qu'il y eut d'autres incursions peu de temps après, car en 792, le roi Offa de Mercie commença à prendre des dispositions pour la défense du Kent contre les raids perpétrés par des peuples païens.
L'année suivante, en 793, le , a eu lieu la seconde attaque dont nous gardons la trace : le monastère de Lindisfarne, au large de la côte est de l'Angleterre, fut saccagé. En 794 ce fut au tour de l'abbaye voisine de Monkwearmouth-Jarrow[12]. En 795, les vikings attaquèrent à nouveau, cette fois l'abbaye d'Iona au large de la côte ouest de l'Écosse[12]. Ce monastère a de nouveau été attaqué en 802 puis en 806, date à laquelle 68 personnes périrent. Suite à cette tragédie, la communauté monastique d'Iona a abandonné le site et s'est enfuie à Kells en Irlande[13].
Dans la première décennie du IXe siècle, les vikings ont commencé à attaquer les districts côtiers de l'Irlande[14]. Quand au sud de l'Angleterre, la première incursion viking majeure a eu lieu en 835 et a été dirigé contre l'île de Sheppey[15].
Première invasion : 865–896
À partir de 865, les intentions des hommes du Nord à l'égard des îles Britanniques ont changé. Ils ont commencé à voir ces contrées comme des lieux propices à l'établissement de colonies plutôt que des lieux à piller. À la suite de cela, de plus grandes armées ont commencé à arriver sur les côtes britanniques, dans le but de conquérir des terres.
Conquête
Les armées nordiques ont capturé York, l'une des deux grandes villes de l'Angleterre anglo-saxonne en 866[16]. De nombreux rois anglo-saxons ont rapidement capitulés face aux demandes des Vikings et leur ont cédé des terres[17]. En outre, de nombreuses régions de l'est et du nord de l'Angleterre – y compris une grande partie du Royaume de Northumbrie – sont tombées sous la domination directe des chefs vikings ou de leurs rois fantoches.
Le roi Æthelred du Wessex qui dirigeait le conflit contre les Vikings mourut en 871 et son frère cadet Alfred lui succéda sur le trône[16]. Le roi viking de Northumbrie, Halfdan Ragnarrson (Healfdene en vieil anglais) – l'un des chefs de la grande armée païenne – a néanmoins dû rendre ses terres, confronté à une deuxième vague d'envahisseurs vikings en 876. Au cours des quatre années suivantes, les Vikings ont également conquis de nouvelles terres dans les royaumes de Mercie et d'Est-Anglie. Le roi Alfred poursuivit son combat contre les envahisseurs mais a été refoulé dans le Somerset au sud-ouest de son royaume en 878, où il fut contraint de se réfugier dans les marais d'Athelney. En réponse, le roi anglo-saxo réunit ses forces et vainquit les armées du roi viking d'Est-Anglie, Guthrum, lors de la bataille d'Edington en mai 878.
Création du Danelaw
En 886, le traité de Wedmore fut signé entre le Wessex et les Scandinaves qui contrôlaient le royaume d'Est-Anglie. Il établissait une frontière entre les deux royaumes : la zone au nord et à l'est de cette frontière était sous influence scandinave et définie comme étant le Danelaw, tandis que la zones au sud et à l'ouest de frontière instaurée par le traité restait sous domination anglo-saxonne[16]. Le gouvernement d'Alfred entreprit de construire une série de villes fortifiées (ou burhs) le long de cette frontière afin de pouvoir la défendre. Il commença la construction d'une flotte navale et organisa un système de milice (les fyrds) qui permit à la moitié des paysans de son armée de rester en service actif à tout moment. Pour maintenir cette infrastructure, il mit en place une taxe et un service militaire obligatoire, mesures qui sont connues aujourd'hui grâce au Burghal Hidage[18].
En 892, une nouvelle armée viking, avec 250 navires, s'établit à Appledore, dans le Kent, et une autre de 80 navires peu après à Milton Regis[19]. Les vikings ont ensuite lancé une série continue d'attaques contre le Wessex. Cependant, grâce en partie aux efforts d'Alfred et de son armée, les nouvelles défenses du royaume ont permis de repousser les envahisseurs. Les Vikings ont rencontré une résistance déterminée et leurs assauts ont eu moins d'impact qu'ils ne l'avaient espéré. En 896, les envahisseurs se dispersent, s'installant en Est-Anglie et en Northumbrie, d'autres naviguant plutôt vers la Normandie[16].
Reconquête anglo-saxonne
La politique d'Alfred de s'opposer aux colons vikings se poursuivit sous sa fille Æthelflæd , qui épousa Æthelred, Ealdorman de Mercie. Ce fut aussi le cas sous le règne de son frère, le roi Edouard l'Ancien (899-924), qui reconquit la région des Cinq Bourgs et l'Est-Anglie.
Le fils d'Édouard, Æthelstan (924-939), parachève l'unification de l'Angleterre en s'emparant du royaume viking d'York en 927. Il reçoit également la soumission des autres souverains de Grande-Bretagne : le roi d'Écosse, le roi de Strathclyde, le seigneur de Bamburgh (une poche anglo-saxonne ayant subsisté au nord du Danelaw, dans l'ancien royaume de Northumbrie) et les divers roitelets du pays de Galles.
En 937, la bataille de Brunanburh entraîna l'effondrement du pouvoir scandinave dans le nord de la Grande-Bretagne[20]. La domination anglaise sur York est remise en question après la mort d'Æthelstan en 939, mais son demi-frère et successeur Edmond (939-946) parvient à s'en rendre à nouveau maître en 944, chassant le roi Olaf Sihtricsson. Son frère cadet Eadred, qui lui succéda à sa mort, fut démis de son titre en 947, lorsque les Northumbriens firent du norvégien Éric Ier de Norvège (Eirik Haraldsson) leur roi. Eadred riposta en envahissant la Northumbrie, et en menaçant de ravager la région. C'est pourquoi les Northumbriens tournèrent le dos à leur roi, reconnurent Eadred puis, par la suite, désignèrent Olaf Sihtricsson comme souverain. Cette stratégie permit à Éric Ier de régner à nouveau entre 1952 et 1954. Finalement, en 954, il fut expulsé pour la deuxième et dernière fois par Eadred, ce qui en fit le dernier roi scandinave de la Northumbrie[21].
Deuxième invasion : 980–1066
Sous le règne du roi Edgar le Paisible, l'Angleterre est unie, Edgar étant reconnu comme le roi de toute l'Angleterre par les populations anglo-saxonnes et scandinaves vivant sur le territoire[22]. Cependant, sous le règne de son fils Édouard le Martyr, assassiné en 978, puis celui de Æthelred le Malavisé, la monarchie anglaise s’affaiblit, et en 980, les incursions vikings reprirent.
Danegelds
Les dirigeants anglo-saxons payèrent des sommes importantes, les Danegelds, aux Vikings qui venaient principalement du Danemark et de la Suède dans les années 990 et dans les premières décennies du XIe siècle.
Un paiement anglais de 10000 livres romaines (3300 kg) d'argent a été effectué pour la première fois en 991 après la victoire des Vikings à la bataille de Maldon dans l'Essex, lorsque Æthelred a tenté d'acheter les Vikings plutôt que de poursuivre la lutte armée. Un manuscrit de la Chronique anglo-saxonne précise qu'Olav Tryggvason dirigeait les forces vikings. Le paiement de ces premiers tribus n'a pas été suffisant et au cours de la décennie suivante, le royaume anglais a été contraint de payer des sommes d'argent de plus en plus importantes.
Au fil du temps, ces versement sont très mal vécus par beaucoup d'Anglais, qui ont commencé à exiger qu'une résistance plus véhémente soit adoptée contre les Vikings. Le jour de la Saint-Brice en 1002, le roi Æthelred ordonna l'exécution de tous les Danois vivant en Angleterre. Ce jour est connu sous le nom de massacre de la Saint-Brice. La nouvelle du massacre parvint jusqu'au roi Sven à la Barbe fourchue au Danemark. Les historiens estiment que sa sœur, Gunhilde, aurait pu être parmi les victimes, ce qui l'incita à attaquer l'Angleterre l'année suivante. Exeter fut incendiée et les comtés de Hampshire, du Wiltshire et de Salisbury furent également attaqués. Sven poursuivit ses raids en Angleterre et, en 1004, son armée pilla l'Est-Anglie, Thetford et saccaga Norwich, avant de retourner au Danemark.
Dernières conquêtes
De nouveaux raids menés par Thorkell le Grand ont eu lieu en 1006-1007 et en 1009-1012.
En 1013, Sven à la Barbe fourchue envahit à nouveau l'Angleterre avec une grande armée, et Æthelred s'enfuit en Normandie. Sven s'empara du trône mais mourut dans l'année qui suivit, ce qui permit le retour d'Æthelred. Le fils de Sven, Knut le Grand, est contraint de se retirer à Gainsborough, dans le Lincolnshire, d'où il est chassé le 25 avril par une attaque anglaise imprévue.
En 1016, une autre invasion par le roi danois Knut[23]. Il mène une campagne peu concluante contre les Anglais, menés par Æthelred, puis par son fils Edmond Côte-de-Fer, jusqu'à sa victoire écrasante à Assandun en octobre 1016, due en grande partie à la trahison de l'ealdorman anglais Eadric Streona. Lors d'une rencontre sur l'île d'Alney, Knut et Edmond s'accordent sur un partage du royaume : le second conserve le Wessex, tandis que le premier obtient la Mercie et probablement la Northumbrie. Cette situation ne dure guère, car Edmond meurt le 30 novembre 1016. Knut est alors reconnu comme seul roi de toute l'Angleterre.
Après la mort de Knut en 1035, les deux royaumes ont de nouveau été déclarés indépendants et le sont restés en dehors d'une courte période de 1040 à 1042 lorsque le fils de Knut, Hardeknut, est monté sur le trône anglais.
Une ultime tentative d'invasion eut lien en 1066 lorsque Harald Hardrada, roi de Norvège, tenta de soumettre l'Angleterre en 1066. Ses prétentions s'appuient sur un traité conclu entre son neveu Magnus et Hardeknut en 1038, en vertu duquel le premier à mourir est censé léguer ses domaines à l'autre. Tentant de s'emparer du trône anglais pendant le différend de succession suivant la mort d'Edouard le Confesseur, son armée fut repoussée à la bataille de Stamford Bridge et Hardrada fut tué avec la plupart de ses hommes. Alors que la tentative des Vikings a échoué, la conquête normande de l'Angleterre par Guillaume le Conquérant fut un succès. Ce qui marque la fin de l'ère viking en Grande-Bretagne.
Traces historiques
Archéologie
Pierres runiques d'Angleterre
Les pierres runiques d'Angleterre (Englandsstenarna en suédois) sont un groupe d'une trentaine de pierres runiques localisées en Suède et qui se réfèrent aux expéditions de l'âge des Vikings en Angleterre[24]. Elles constituent l'un des plus grands groupes de pierres runiques mentionnant des voyages vers d'autres pays. Elles ne sont comparables en nombre qu'aux quelque 30 pierres runiques grecques[25] ainsi qu'aux 26 pierres runiques d'Ingvar, qui, elles, se réfèrent à une expédition viking au Moyen-Orient. Elles ont été gravées en futhark récent et en vieux norrois.
Certaines pierres runiques se rapportent aux Danegelds comme celle d'Yttergärde, U 344, qui raconte qu'Ulf de Borresta a reçu le danegeld trois fois, le dernier lui ayant été versé par Canute le Grand. Ce dernier a renvoyé chez lui la plupart des Vikings qui l'avaient aidé à conquérir l'Angleterre mais il a gardé une garde, le Þingalið, dont les membres sont également mentionnés sur plusieurs pierres runiques[26].
27 pierres runiques, soit la grande majorité, ont été élevées sur le territoire de Suède actuelle et 17 dans les plus anciennes provinces suédoises autour du lac Mälaren. En revanche, le Danemark d'aujourd'hui n'en a pas. Seule une pierre runique en Scanie mentionne Londres. Enfin, il existe également une pierre runique en Norvège et une autre au Schleswig, en Allemagne .
Dépôts
Divers dépôts ont été enterrés en Angleterre à cette époque. Certains d'entre eux peuvent avoir été déposés par des Anglo-Saxons tentant de cacher leur richesse aux vikings, et d'autres par les Vikings eux-mêmes.
L'un de ces dépôts, découvert à Croydon (partie historique du comté de Surrey, maintenant dans le Grand Londres ) en 1862, contenait 250 pièces, trois lingots d'argent, une partie d'un quatrième ainsi que quatre pièces d'argent (hack silver) dans un sac en lin. En datant les objets, les archéologues ont estimé que ce trésor avait été enterré en 872, lorsque l'armée viking a hiverné à Londres. Les pièces de monnaie provenaient d'un large éventail de royaumes différents (Wessex, Mercie et Est-Anglie, trouvés aux côtés de ceux de Francie et du monde arabe). Outre les pièces de monnaie, 19 lingots d'argent ont été retrouvés à Bowes Moor, Durham, tandis qu'à Orton Scar, dans le comté de Cumbria, un collier en argent et une broche pénannulaire ont été découverts[27].
Références
- Hunter Blair 2003, p. 56-57.
- Graham-Campbell et Batey 1998, p. 5.
- Graham-Campbell et Batey 1998, p. 5-7.
- Graham-Campbell et Batey 1998, p. 14-16.
- Graham-Campbell et Batey 1998, p. 18.
- Richards 1991, p. 13.
- Hunter Blair 2003, p. 63.
- Graham-Campbell et Batey 1998, p. 1.
- Richards 1991, p. 11.
- Graham-Campbell et Batey 1998, p. 32.
- Richards 1991, p. 12.
- Hunter Blair 2003, p. 55.
- Graham-Campbell et Batey 1998, p. 24.
- Hunter Blair 2003, p. 66.
- Hunter Blair 2003, p. 68.
- Richards 1991, p. 20.
- Starkey 2004. p. 51
- Horspool 2006. p. 102
- Peter Sawyer, The Oxford Illustrated History of the Vikings, 58–59 p. (ISBN 978-0-19-285434-6)
- Richards 1991, p. 22.
- Panton 2011. p. 135.
- Richards 1991, p. 24.
- Richards 1991, p. 28.
- Harrison & Svensson 2007:199
- Jansson 1980:34.
- Harrison & Svensson 2007:198.
- Richards 1991, p. 17.
Bibliographie
- (en) James Graham-Campbell et Colleen E. Batey, Vikings in Scotland : An Archaeological Survey, Édimbourg, Edinburgh University Press, (ISBN 978-0-7486-0641-2).
- (en) Peter Hunter Blair, An Introduction to Anglo-Saxon England, Cambridge, Cambridge University Press, , 3e éd. (ISBN 978-0-521-53777-3).
- (en) Julian D. Richards, Viking Age England, Londres, B. T. Batsford and English Heritage, (ISBN 978-0-7134-6520-4).