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== Fonctionnement ==
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Le mellotron est un instrument [[analogique]] qui ne crée pas de son, il fonctionne comme un [[échantillonneur]] ainsi, chaque note du clavier controle directement la lecture d’une petite [[bande magnétique]] contenant l’enregistrement à restituer. C’est un instrument entièrement [[polyphonique]] car chaque touche actionne sa propre bande. L’échantillon préenregistré est linéaire (la note n’est pas jouée en boucle), et dure environ 8 secondes. Sur les modèles les plus anciens, les banques sonores sont intégrées dans l’appareil et ne sont pas modifiables. Le modèle M400, simplifié, utilise des [[rack]]s interchangeables contenant 35 bandes magnétiques (largeur 3/8 de [[Pouce (unité)|pouce]]), ce qui permet d’étendre à l’infini les possibilités sonores, comme sur un [[Orgue numérique#La naissance du son numérique|échantillonneur numérique]].
Le mellotron est un instrument [[analogique]] qui ne crée pas de son, il fonctionne comme un [[échantillonneur]] ainsi, chaque note du clavier contrôle directement la lecture d’une petite [[bande magnétique]] contenant l’enregistrement à restituer. C’est un instrument entièrement [[polyphonique]] car chaque touche actionne sa propre bande. L’échantillon préenregistré est linéaire (la note n’est pas jouée en boucle), et dure environ {{unité|8 secondes}}. Sur les modèles les plus anciens, les banques sonores sont intégrées dans l’appareil et ne sont pas modifiables. Le modèle M400, simplifié, utilise des [[rack]]s interchangeables contenant {{unité|35 bandes}} magnétiques (largeur 3/8 de [[Pouce (unité)|pouce]]), ce qui permet d’étendre à l’infini les possibilités sonores, comme sur un [[Orgue numérique#La naissance du son numérique|échantillonneur numérique]].


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== Utilisation musicale ==
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[[Fichier:Changing the tape cartidge on the Mellotron.jpg|vignette|Changement de la cartouche des bandes magnétiques d'un mellotron]]
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En offrant une riche palette sonore dans un seul instrument, le Mellotron connaît un certain succès auprès des groupes des années 1960 ([[Graham Bond]] est le premier à l'utiliser en Angleterre dès 1963). Mais, le mellotron s’impose à la fin de cette décennie auprès des groupes [[rock]]. Au sein du groupe The [[Beatles]], [[Paul McCartney]] compose, fin 1966, l'introduction de la chanson de [[John Lennon]] ''[[Strawberry Fields Forever]]'' sur un Mellotron. Les [[Moody Blues]] sont quant à eux les premiers à l'utiliser de manière systématique<ref name="Pirenne">{{Ouvrage |auteur1=Christophe Pirenne |titre=Le rock progressif anglais (1967-1977) |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Honoré Champion|Librairie Honoré Champion]] |collection=Musique - Musicologie |année=2005 |pages totales=354 |passage=p. 113 |isbn=978-2-7453-1200-6}}</ref>. Dans le style musicale [[rock progressif]], des groupes comme [[King Crimson]], [[Yes]] et [[Genesis (groupe)|Genesis]] en font usage, apportant un son orchestral à leur musique déjà très élaborée. Notons toutefois que son coût élevé (5 200 $ en 1973) a réservé son usage aux plus fortunés. Il est important de préciser que le Mellotron est fragile, ce qui le rend difficile à utiliser lors d’une tournée. Son transport a tendance à dérégler l’alignement des têtes, et des ruptures de bandes ne sont pas exceptionnelles. Certains groupes des années 1970 emportent deux Mellotrons lors de leurs tournées pour ne pas risquer de tomber en panne. Si le Mellotron a presque disparu à la fin des années 1980, avec l’arrivée des échantillonneurs numériques, il fait un retour remarqué à partir des années 1990 et des groupes comme [[Radiohead]] ou, plus récemment [[Pearl Jam]] (album ''Riot Act'' de 2002), [[Spock's Beard]] et le groupe suédois [[The Flower Kings]] l’utilisent.
En offrant une riche palette sonore dans un seul instrument, le Mellotron connaît un certain succès auprès des groupes des années 1960 ([[Graham Bond]] est le premier à l'utiliser en Angleterre dès 1963). Mais, le mellotron s’impose à la fin de cette décennie auprès des groupes [[rock]]. Au sein du groupe The [[Beatles]], [[Paul McCartney]] compose, fin 1966, l'introduction de la chanson de [[John Lennon]] ''[[Strawberry Fields Forever]]'' sur un Mellotron. Les [[Moody Blues]] sont quant à eux les premiers à l'utiliser de manière systématique<ref name="Pirenne">{{Ouvrage |auteur1=Christophe Pirenne |titre=Le rock progressif anglais (1967-1977) |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Honoré Champion|Librairie Honoré Champion]] |collection=Musique - Musicologie |année=2005 |pages totales=354 |passage=p. 113 |isbn=978-2-7453-1200-6}}</ref>. Dans le style musicale [[rock progressif]], des groupes comme [[King Crimson]], [[Yes]] et [[Genesis (groupe)|Genesis]] en font usage, apportant un son orchestral à leur musique déjà très élaborée. Notons toutefois que son coût élevé ({{unité|5200 $}} en 1973) a réservé son usage aux plus fortunés. Il est important de préciser que le Mellotron est fragile, ce qui le rend difficile à utiliser lors d’une tournée. Son transport a tendance à dérégler l’alignement des têtes, et des ruptures de bandes ne sont pas exceptionnelles. Certains groupes des années 1970 emportent deux Mellotrons lors de leurs tournées pour ne pas risquer de tomber en panne. Si le Mellotron a presque disparu à la fin des années 1980, avec l’arrivée des échantillonneurs numériques, il fait un retour remarqué à partir des années 1990 et des groupes comme [[Radiohead]] ou, plus récemment [[Pearl Jam]] (album ''Riot Act'' de 2002), [[Spock's Beard]] et le groupe suédois [[The Flower Kings]] l’utilisent.


=== Liste non exhaustive ===
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==== de 1960 à 1989 ====
==== de 1960 à 1989 ====
* [[Graham Bond]] : Les titres « Lease on Love » & « My Heart's in Little Pieces » - 45 tours Sp Columbia (1965) + sur l'album Colombia/EMI « There's a Bond Between Us », les titres « Who's Afraid of Virginia Woolf », « Hear Me Calling Your Name », « Walkin' in the Park », « Last Night », « Baby Can it Be True? », « Dick's Instrumental », « Don't Let Go » (1965) Sur l'album Colombia/EMI : [[:en:The Sound of '65|The Sound of '65]](1965)
* [[Graham Bond]] : les titres ''Lease on Love'' et ''My Heart's in Little Pieces'' - 45 tours Sp Columbia (1965) + sur l'album Colombia/EMI ''There's a Bond Between Us'', les titres ''Who's Afraid of Virginia Woolf, Hear Me Calling Your Name, Walkin' in the Park, Last Night, Baby Can it Be True?, Dick's Instrumental, Don't Let Go'' (1965) sur l'album Colombia/EMI : {{lien|The Sound of '65}}'' (1965)
* [[The Beatles]] : Les titres ''[[Flying]]'' et ''[[Strawberry Fields Forever]]'' (1967), ''[[The Continuing Story of Bungalow Bill]]'' et ''[[Revolution 9]]'' (1968)
* [[The Beatles]] : les titres ''[[Flying]]'' et ''[[Strawberry Fields Forever]]'' (1967), ''[[The Continuing Story of Bungalow Bill]]'' et ''[[Revolution 9]]'' (1968)
* [[The Beach Boys]] : les titres ''Country Air'' (1968) , ''Add Some Music to Your Day'' et ''Forever'' (1970) joués au ''[[Chamberlin (instrument)|Chamberlin]]''
* [[The Beach Boys]] : les titres ''Country Air'' (1968), ''Add Some Music to Your Day'' et ''Forever'' (1970) joués au ''[[Chamberlin (instrument)|Chamberlin]]''
* [[The Rolling Stones]] : albums ''[[Their Satanic Majesties Request]]'' (1967) et ''[[Beggars Banquet]]'' (1968)
* [[The Rolling Stones]] : albums ''[[Their Satanic Majesties Request]]'' (1967) et ''[[Beggars Banquet]]'' (1968)
* [[The Kinks]] : album ''[[The Kinks Are The Village Green Preservation Society]]'' (1968)
* [[The Kinks]] : album ''[[The Kinks Are the Village Green Preservation Society]]'' (1968)
* [[Small Faces (groupe)|Small Faces]] : albums ''[[Small Faces (album , 1967)|Small faces]]'' (1967) et ''[[Ogdens' Nut Gone Flake]]'' (1968)
* [[Small Faces (groupe)|Small Faces]] : albums ''[[Small Faces (album de 1967)|Small faces]]'' (1967) et ''[[Ogdens' Nut Gone Flake]]'' (1968)
* [[The Pretty Things]] : albums ''[[S.F. Sorrow]]'' (1968) et ''[[Parachute (album)|Parachute]]'' (1970)
* [[The Pretty Things]] : albums ''[[S.F. Sorrow]]'' (1968) et ''[[Parachute (album)|Parachute]]'' (1970)
* [[Traffic (groupe)|Traffic]] : album ''Mr. Fantasy'' (1967)
* [[Traffic (groupe)|Traffic]] : album ''Mr. Fantasy'' (1967)
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* [[Magma (groupe)|Magma]] : album ''[[Attahk]]'' (1978)
* [[Magma (groupe)|Magma]] : album ''[[Attahk]]'' (1978)
* [[Ange (groupe)|Ange]] : album ''Guet-Apens'' (1978)
* [[Ange (groupe)|Ange]] : album ''Guet-Apens'' (1978)
* [[Jean Michel Jarre]] : albums ''[[Oxygène (album)|Oxygène]]'' (1977) et ''[[Equinoxe (musique)|Equinoxe]]'' (1978)
* [[Jean-Michel Jarre]] : albums ''[[Oxygène (album)|Oxygène]]'' (1977) et ''[[Equinoxe (musique)|Equinoxe]]'' (1978)
* [[Daniel Balavoine]] : album ''[[Le Chanteur (album)|Le Chanteur]]'' (1978)
* [[Daniel Balavoine]] : album ''[[Le Chanteur (album)|Le Chanteur]]'' (1978)
* [[Orchestral Manoeuvres in the Dark|OMD]] : albums ''[[Architecture & Morality]]'' (1981) et ''[[Dazzle Ships]]'' (1983)
* [[Orchestral Manoeuvres in the Dark|OMD]] : albums ''[[Architecture & Morality]]'' (1981) et ''[[Dazzle Ships]]'' (1983)
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* [[Eels (groupe)|Eels]] : albums ''[[Beautiful Freak]]'' (1996) à ''[[Souljacker]]'' (2001) et ''[[Blinking Lights and Other Revelations]]'' (2005)
* [[Eels (groupe)|Eels]] : albums ''[[Beautiful Freak]]'' (1996) à ''[[Souljacker]]'' (2001) et ''[[Blinking Lights and Other Revelations]]'' (2005)
* [[Air (groupe)|Air]] : albums ''[[Moon Safari]]'' (1998) et ''[[Virgin Suicides (bande originale)|The Virgin Suicides]]'' (2000)
* [[Air (groupe)|Air]] : albums ''[[Moon Safari]]'' (1998) et ''[[Virgin Suicides (bande originale)|The Virgin Suicides]]'' (2000)
* [[Grandaddy]] : albums ''[[Under The Western Freeway]]'' (1997) et ''[[The Sophtware Slump]]'' (2000)
* [[Grandaddy]] : albums ''[[Under the Western Freeway]]'' (1997) et ''[[The Sophtware Slump]]'' (2000)
* [[The Flaming Lips]] : albums ''The Soft Bulletin'' (1999) , ''Yoshimi Battles the Pink Robots'' (2002) et '' At War With the Mystics'' (2006)
* [[The Flaming Lips]] : albums ''The Soft Bulletin'' (1999) , ''Yoshimi Battles the Pink Robots'' (2002) et '' At War With the Mystics'' (2006)
* [[Louis Bertignac]] : ''J'ai pas l'Temps'', album ''[[Quelqu'un m'a dit]]'' de [[Carla Bruni]]
* [[Louis Bertignac]] : ''J'ai pas l'Temps'', album ''[[Quelqu'un m'a dit]]'' de [[Carla Bruni]]
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* [[Opeth]] : albums ''[[Damnation (album)|Damnation]]'' (2003) à ''[[Watershed (album d'Opeth)|Watershed]]'' (2008)
* [[Opeth]] : albums ''[[Damnation (album)|Damnation]]'' (2003) à ''[[Watershed (album d'Opeth)|Watershed]]'' (2008)
* [https://www.youtube.com/watch?v=eQqyLtwbZ94 Tara Busch] : Pilfershire Lane (2013)
* [https://www.youtube.com/watch?v=eQqyLtwbZ94 Tara Busch] : Pilfershire Lane (2013)
* [[Jean-Michel Jarre|Jean Michel Jarre]] : album ''[[Oxygène 3]]'' (2016)
* [[Jean-Michel Jarre]] : album ''[[Oxygène 3]]'' (2016)


== Notes et références ==
== Notes et références ==

Version du 21 octobre 2020 à 15:59

Un mellotron

Le mellotron est un instrument de musique polyphonique à clavier qui produit des sons préalablement enregistrés sur des bandes magnétiques. Il est largement utilisé dans les années 1960 et 1970, notamment par les formations de rock progressif.

Fonctionnement

Le mellotron est un instrument analogique qui ne crée pas de son, il fonctionne comme un échantillonneur ainsi, chaque note du clavier contrôle directement la lecture d’une petite bande magnétique contenant l’enregistrement à restituer. C’est un instrument entièrement polyphonique car chaque touche actionne sa propre bande. L’échantillon préenregistré est linéaire (la note n’est pas jouée en boucle), et dure environ 8 secondes. Sur les modèles les plus anciens, les banques sonores sont intégrées dans l’appareil et ne sont pas modifiables. Le modèle M400, simplifié, utilise des racks interchangeables contenant 35 bandes magnétiques (largeur 3/8 de pouce), ce qui permet d’étendre à l’infini les possibilités sonores, comme sur un échantillonneur numérique.

Position touche au repos

Chaque touche (1) est montée sur une tige qui contrôle, par l’intermédiaire de vis de réglage, un patin de feutre (2) et un galet presseur (3) destinés à appuyer sur la bande magnétique (représentée en rouge sur les schémas). Le mellotron dispose d’un seul arbre de cabestan (5), qui est transversal à toutes les bandes magnétiques. Cet arbre est en rotation permanente à une vitesse constante.

Position touche enfoncée

Lorsqu’on presse une touche (1), le galet (4) correspondant vient pincer la bande associée sur le cabestan (6), qui l’entraîne par friction. Simultanément, le patin de feutre (3) plaque la bande contre la tête de lecture (5), ce qui permet la restitution du son préenregistré. La bande se déroule, le mou se repliant en accordéon dans un réceptacle (7) : soit jusqu’à ce que le musicien relâche la touche, soit jusqu’à arriver en bout de bande. Lorsque la touche est relâchée, le patin et le galet se relèvent, libérant un système de double poulie (8), mû par un ressort (9) ; ce mécanisme repositionne très rapidement la bande pour la prochaine note.

Histoire

Origines

Le mellotron est apparu au début des années 1960. Il est issu d’un instrument similaire, le chamberlin, créé par Harry Chamberlin en 1948. Bill Fransen, un agent commercial de Chamberlin, se rend en Angleterre en 1962 pour trouver un fabricant capable de produire 70 têtes de lecture magnétique pour les futurs chamberlins. La société Bradmatic Ltd de Birmingham (dirigée par les frères Les, Frank et Norman Bradley) décide de reprendre l’idée de Chamberlin à son compte, en la modifiant et l’améliorant. Après quelques disputes concernant la paternité de cette invention, un arrangement est trouvé entre les deux compagnies.

Mark I & II

Le nouvel instrument, baptisé Mellotron (de MELOdy et elecTRONics avec l'ajout d'un L), voit le jour en 1963. Le premier Mellotron est le modèle Mark I, dont 55 exemplaires sont produits cette année-là. Équipé de deux claviers de 35 notes côte à côte, il ressemble à un orgue électronique. Le clavier inférieur, destiné à l’accompagnement, produit des sons de basse ou des rythmiques. La partie supérieure offre six banques de trois sons différents, chaque bande magnétique possède trois pistes enregistrées. On trouve ainsi des sons de violons, de flûtes, de cuivres, etc.

La commercialisation du modèle Mark ll est proposé en 1964. Il est similaire et sa fabrication dure jusqu’en 1968 (environ 250 exemplaires produits).

Une version spéciale, la FX console, ne comporte pas de sons instrumentaux mais est capable de reproduire 1260 effets spéciaux sonores, enregistrés par la BBC. Une soixantaine de machines de ce type sont produites jusqu’en 1970, essentiellement destinées aux stations de radio et de télévision.

M300

Le successeur du Mark II est le modèle M300, apparu en 1968. Il est équipé d’un unique clavier de 52 touches, dont les notes qui se trouvent à gauche du clavier permettent de reproduire des rythmiques (samba, valse, etc.). La banque de sons est renouvelée, incorporant des sons de piano, de clavecin, d’orgues électroniques, de clarinette, de trombone, etc. Cependant, une baisse des coûts de production entraîne des problèmes d’utilisation (pas de possibilité de s’accorder, mauvaise qualité des guides de bandes…). Environ 60 exemplaires sont produits.

M400

En 1970, Mellotron commence à produire le modèle M400, qui reste le modèle le plus populaire de la marque. Pour faciliter le transport de l’instrument, son poids est réduit à 55 kg et le système complexe destiné à gérer les banques de sons est simplifié. Ce nouveau modèle est équipé de racks interchangeables dont chaque bande magnetique offre trois sons différents. La section des boucles rythmiques est supprimée, le M400 devient ainsi un instrument à clavier polyphonique standard. Des nouveaux sons sont proposés, dont les fameux chœurs à huit voix. Mellotronics offre la possibilité de leur envoyer ses propres enregistrements musicaux pour qu’ils soient intégrés dans un rack M400. Il existe également une option qui permet d’enregistrer soi-même des bandes magnétiques standard (deux pistes d’un quart de pouce), et de les faire jouer par le Mellotron mais cette manipulation nécessite un kit d’adaptation des guides de bande.

Le modèle M400 connaît un grand succès, notamment auprès des groupes de rock progressif des années 1970. L’entreprise en fabrique environ 2 000 exemplaires jusqu’en 1986 (dont une centaine sous la marque Novatron). À cette époque la fabrication du Mellotron est abandonné, l’instrument devient obsolète à côté des échantillonneurs numériques qui gagnent le marché. La société Streetly Electronics assure toujours un support technique auprès des possesseurs de Mellotrons et David keans, avec son entreprise Mellotron Archives, fabrique un nouveau modèle en 1999, le Mark VI.

Utilisation musicale

Changement de la cartouche des bandes magnétiques d'un mellotron

En offrant une riche palette sonore dans un seul instrument, le Mellotron connaît un certain succès auprès des groupes des années 1960 (Graham Bond est le premier à l'utiliser en Angleterre dès 1963). Mais, le mellotron s’impose à la fin de cette décennie auprès des groupes rock. Au sein du groupe The Beatles, Paul McCartney compose, fin 1966, l'introduction de la chanson de John Lennon Strawberry Fields Forever sur un Mellotron. Les Moody Blues sont quant à eux les premiers à l'utiliser de manière systématique[1]. Dans le style musicale rock progressif, des groupes comme King Crimson, Yes et Genesis en font usage, apportant un son orchestral à leur musique déjà très élaborée. Notons toutefois que son coût élevé (5 200 $ en 1973) a réservé son usage aux plus fortunés. Il est important de préciser que le Mellotron est fragile, ce qui le rend difficile à utiliser lors d’une tournée. Son transport a tendance à dérégler l’alignement des têtes, et des ruptures de bandes ne sont pas exceptionnelles. Certains groupes des années 1970 emportent deux Mellotrons lors de leurs tournées pour ne pas risquer de tomber en panne. Si le Mellotron a presque disparu à la fin des années 1980, avec l’arrivée des échantillonneurs numériques, il fait un retour remarqué à partir des années 1990 et des groupes comme Radiohead ou, plus récemment Pearl Jam (album Riot Act de 2002), Spock's Beard et le groupe suédois The Flower Kings l’utilisent.

Liste non exhaustive

de 1960 à 1989

Depuis 1990

Notes et références

  1. Christophe Pirenne, Le rock progressif anglais (1967-1977), Paris, Librairie Honoré Champion, coll. « Musique - Musicologie », , 354 p. (ISBN 978-2-7453-1200-6), p. 113

Voir aussi

Articles connexes

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