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La '''transplantation hépatique''', ou '''greffe du foie''', est une intervention chirurgicale consistant à remplacer un [[foie]] malade par un foie sain, prélevé sur un [[Don d'organes|donneur]].
La '''transplantation hépatique''', ou '''greffe du foie''', est une intervention chirurgicale consistant à remplacer un [[foie]] malade par un foie sain, prélevé sur un [[Don d'organes|donneur]]. La transplantation utilisée comme traitement pour les [[cirrhose]]s en phase terminale, les [[Hépatite fulminante|hépatites fulminantes]] et d'autres syndromes métaboliques ou auto-immuns particuliers touchant le foie.


Le foie étant le seul organe possédant la capacité de se régénérer, il est possible de réaliser une transplantation hépatique à partir d'un [[Greffe (médecine)|greffon]] prélevé chez un donneur vivant, appartenant à la famille proche du receveur. Le plus fréquemment, le greffon provient d'un donneur déclaré en état de [[mort encéphalique]].
Le foie étant le seul organe du corps humain possédant la capacité de se [[Régénération|régénérer]], il est possible de réaliser une transplantation hépatique à partir d'un [[Greffe (médecine)|greffon]] prélevé chez un [[Don d'organes|donneur vivant]]. Plus fréquemment cependant, le greffon provient d'un donneur déclaré en état de [[mort encéphalique]]. Ainsi, la principale technique chirurgicale est la transplantation orthotopique, où le foie malade est remplacé par celui du donneur dans la position anatomique originale. D'autres techniques incluent la transplantation d'un seul lobe (gauche pour les enfants et droit pour les adultes), ou la greffe auxiliaire. Pour éviter le [[Rejet de greffe|rejet]], il est nécessaire d'avoir une [[Histocompatibilité|compatibilité]] [[groupe sanguin|sanguine]] optimale et le traitement [[immunosuppresseur]] est indispensable.


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Pour éviter le [[Rejet de greffe|rejet]], il est nécessaire d'avoir une [[Histocompatibilité|compatibilité]] [[Human leukocyte antigen|HLA]] optimale et le traitement [[immunosuppresseur]] est indispensable. Pour certaines [[hépatite]]s fulminantes, l'urgence peut amener à ne pas tenir compte de la compatibilité HLA.


== Historique ==
== Historique ==

=== Années 1960 ===
=== Années 1960 ===
{{Date|1|mars|1963}} : première transplantation hépatique réalisée par le {{Pr}} [[Thomas Starzl]] chez un patient de 3 ans atteint d'une [[atrésie]] des [[voies biliaires]] ayant conduit à une [[insuffisance hépatique]]. L'enfant décède d'une hémorragie lors de l'opération qui a lieu à [[Denver]], [[Colorado]].
* {{Date|1|mars|1963}} : première transplantation hépatique réalisée par le {{Pr}} [[Thomas Starzl]] chez un patient de 3 ans atteint d'une [[atrésie]] des [[voies biliaires]] ayant conduit à une [[insuffisance hépatique]]. L'enfant décède d'une hémorragie lors de l'opération qui a lieu à [[Denver]], [[Colorado]].
* 1963 : quatre autres interventions infructueuses sont effectuées chez des adultes

* 1968 : le docteur Jean Paul Clot, avec son Maître le Professeur Henri Garnier, réalise en France la première greffe du foie suivie d'une survie relativement prolongée pour l'époque
1963 : quatre autres interventions infructueuses sont effectuées chez des adultes
* [[1969]] : à [[Louvain]] en [[Belgique]], est réalisée par le {{Pr}} Kestens et le {{Pr}} Otte la première transplantation hépatique en Europe, chez un patient atteint d'une [[hépatite B]] qui décèdera d'une pneumopathie un mois plus tard.

1968 : le docteur Jean Paul Clot, avec son Maître le Professeur Henri Garnier, réalise en France la première greffe du foie suivie d'une survie relativement prolongée pour l'époque

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=== Années 1970 ===
=== Années 1970 ===
{{Date|17|mars|1971}} : transplantation réussie chez un enfant de 17 mois à Louvain.
* {{Date|17|mars|1971}} : transplantation réussie chez un enfant de 17 mois à Louvain.


=== Années 1980 ===
=== Années 1980 ===
L'arrivée de la [[Ciclosporine|Ciclosporine A]], puissant traitement [[immunosuppresseur]], va permettre l'essor de la transplantation hépatique.
L'arrivée de la [[Ciclosporine|Ciclosporine A]], puissant traitement [[immunosuppresseur]], va permettre l'essor de la transplantation hépatique. De nombreux médecins viennent se perfectionner à [[Pittsburgh]], devenu le centre pionnier.


* Février [[1984]] : succès d'une greffe hépatique chez un patient atteint d'une [[cirrhose]] due à une [[hépatite]] B réalisée par les professeurs Kestens, Otte et de Hemptinne ([[Université catholique de Louvain (depuis 1968)|Université catholique de Louvain]]).
De nombreux médecins viennent se perfectionner à [[Pittsburgh]], devenu le centre pionnier.
* Août 1984 : première transplantation hépatique, en France, sur un enfant de 11 ans avec un foie réduit à Louvain.

* Août 1986 : transplantation hépatique suite à une atrésie des voies biliaires sur un enfant de 18 mois en Belgique par le Pr Otte.
Février [[1984]] : succès d'une greffe hépatique chez un patient atteint d'une [[cirrhose]] due à une [[hépatite]] B réalisée par les professeurs Kestens, Otte et de Hemptinne ([[Université catholique de Louvain (depuis 1968)|Université catholique de Louvain]]).
* Janvier 1988 : transplantations hépatiques chez l'adulte avec greffon issu d'un donneur vivant

Août 1984 : première transplantation hépatique, en France, sur un enfant de 11 ans avec un foie réduit à Louvain.

Août 1986 : transplantation hépatique suite à une atrésie des voies biliaires sur un enfant de 18 mois en Belgique par le Pr Otte.

Janvier 1988 : transplantations hépatiques chez l'adulte avec greffon issu d'un donneur vivant


=== Années 1990 ===
=== Années 1990 ===
{{Date|22|juillet|1992}} : Première européenne : transplantation hépatique avec donneur vivant (son père âgé de 27 ans) réalisée sur un nourrisson, une petite fille de 10 mois (Clémentine atteinte d'une atrésie des voies biliaires) à l'[[Hôpital Édouard-Herriot|Hôpital Edouard Herriot]] (Lyon, France)
* {{Date|22|juillet|1992}} : Première européenne : transplantation hépatique avec donneur vivant (son père âgé de 27 ans) réalisée sur un nourrisson, une petite fille de 10 mois (Clémentine atteinte d'une atrésie des voies biliaires) à l'[[Hôpital Édouard-Herriot|Hôpital Edouard Herriot]] (Lyon, France)
* {{Date||Juillet|1993}} : Transplantations hépatiques chez l'enfant avec greffon issu d'un donneur vivant

* [[1993]] : Première xénotransplantation orthotopique d'un foie de babouin chez un homme atteint d'une hépatite B active et du [[Virus de l'immunodéficience humaine|VIH]] en phase terminale, par l'équipe du Professeur [[Thomas Starzl]] (Pittsburgh, Pennsylvanie) . Décès à 70 jours d'une hémorragie cérébrale consécutive à une [[aspergillose]], combinée à une stase biliaire pan-hépatique.
{{Date||Juillet|1993}} : Transplantations hépatiques chez l'enfant avec greffon issu d'un donneur vivant

[[1993]] : Première xénotransplantation orthotopique d'un foie de babouin chez un homme atteint d'une hépatite B active et du [[Virus de l'immunodéficience humaine|VIH]] en phase terminale, par l'équipe du Professeur [[Thomas Starzl]] (Pittsburgh, Pennsylvanie) . Décès à 70 jours d'une hémorragie cérébrale consécutive à une [[aspergillose]], combinée à une stase biliaire pan-hépatique.


== Indications ==
== Indications ==
Les indications idéales sont :
Les indications incluent :
* les maladies cholestatiques chroniques du foie c'est-à-dire, chez l'adulte, la cirrhose biliaire primitive et la cholangite sclérosante et chez l'enfant l'atrésie des voies biliaires ou le [[syndrome d'Alagille]].<br/>Les critères de transplantation sont une bilirubinémie croissante supérieure à 100 µmol/l ou des complications ;
* les maladies cholestatiques chroniques du foie c'est-à-dire, chez l'adulte, la cirrhose biliaire primitive et la cholangite sclérosante et chez l'enfant l'atrésie des voies biliaires ou le [[syndrome d'Alagille]].<br/>Les critères de transplantation sont une bilirubinémie croissante supérieure à 100 µmol/l ou des complications ;
* les maladies parenchymateuses chroniques du foie : cirrhose quelle qu'en soit la cause ([[hépatite virale|infection virale B ou C]], [[hépatite auto-immune|hépatite chronique auto-immune]], [[Alcoolodépendance#Effets biologiques de moyen et long terme|alcoolisme]]).<br/>La transplantation doit être indiquée en cas d'aggravation de l'insuffisance hépato-cellulaire et/ou de complications récidivantes.<br/>Dans le cas d'une cirrhose à virus B répliquant, il existe un risque élevé de réinfection du greffon par le virus B et l'administration prolongée de très hautes doses d'immunoglobulines anti-HBs après la greffe permet de diminuer de façon significative le taux de réinfection du greffon, mais le traitement pré ou post greffe par interféron et/ou lamivudine est encore mal codifié. Dans le cas d'une cirrhose virale C, la persistance du virus C après la greffe est constante mais n'altère pas la survie. Le pronostic à plus long terme est mal connu.<br/>Dans le cas d'une cirrhose alcoolique, la transplantation hépatique ne doit être envisagée qu'après une période d'abstinence minimale de 6 mois ;
* les maladies parenchymateuses chroniques du foie : cirrhose quelle qu'en soit la cause ([[hépatite virale|infection virale B ou C]], [[hépatite auto-immune|hépatite chronique auto-immune]], [[Alcoolodépendance#Effets biologiques de moyen et long terme|alcoolisme]]).<br/>La transplantation doit être indiquée en cas d'aggravation de l'insuffisance hépato-cellulaire et/ou de complications récidivantes.<br/>Dans le cas d'une cirrhose à virus B répliquant, il existe un risque élevé de réinfection du greffon par le virus B et l'administration prolongée de très hautes doses d'immunoglobulines anti-HBs après la greffe permet de diminuer de façon significative le taux de réinfection du greffon, mais le traitement pré ou post greffe par interféron et/ou lamivudine est encore mal codifié. Dans le cas d'une cirrhose virale C, la persistance du virus C après la greffe est constante mais n'altère pas la survie. Le pronostic à plus long terme est mal connu.<br/>Dans le cas d'une cirrhose alcoolique, la transplantation hépatique ne doit être envisagée qu'après une période d'abstinence minimale de 6 mois ;
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* Déficit immunitaire congénital ou acquis (VIH)
* Déficit immunitaire congénital ou acquis (VIH)
* Atrophie cérébrale
* Atrophie cérébrale

== Technique ==
== Technique ==

La plus courante est la transplantation orthotopique d'un foie à partir d'un donneur en mort cérébrale. Elle comporte deux interventions chirurgicales faites par deux équipes différentes :
La plus courante est la transplantation orthotopique d'un foie à partir d'un donneur en mort cérébrale. Elle comporte deux interventions chirurgicales faites par deux équipes différentes :
* sur le donneur en état de [[Mort cérébrale|mort encéphalique]] effectuant le prélèvement hépatique ;
* sur le donneur en état de [[Mort cérébrale|mort encéphalique]] effectuant le prélèvement hépatique ;
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[[hypertension artérielle]] (ciclosporine, corticoïdes),
[[hypertension artérielle]] (ciclosporine, corticoïdes),
diabète (corticoïdes, tacrolimus),
diabète (corticoïdes, tacrolimus),
[[insuffisance rénale]] (ciclosporine, tacrolimus).
[[insuffisance rénale aiguë|insuffisance rénale]] (ciclosporine, tacrolimus).
L'immunosuppression prolongée favorise le développement des cancers (syndromes lymphoprolifératifs en particulier).
L'immunosuppression prolongée favorise le développement des cancers (syndromes lymphoprolifératifs en particulier).



Version du 13 février 2020 à 13:49

Transplantation hépatique
Description de l'image Human Hepar.jpg.

MeSH « D016031 »
MedlinePlus 003006
ICD9 50.5

La transplantation hépatique, ou greffe du foie, est une intervention chirurgicale consistant à remplacer un foie malade par un foie sain, prélevé sur un donneur. La transplantation utilisée comme traitement pour les cirrhoses en phase terminale, les hépatites fulminantes et d'autres syndromes métaboliques ou auto-immuns particuliers touchant le foie.

Le foie étant le seul organe du corps humain possédant la capacité de se régénérer, il est possible de réaliser une transplantation hépatique à partir d'un greffon prélevé chez un donneur vivant. Plus fréquemment cependant, le greffon provient d'un donneur déclaré en état de mort encéphalique. Ainsi, la principale technique chirurgicale est la transplantation orthotopique, où le foie malade est remplacé par celui du donneur dans la position anatomique originale. D'autres techniques incluent la transplantation d'un seul lobe (gauche pour les enfants et droit pour les adultes), ou la greffe auxiliaire. Pour éviter le rejet, il est nécessaire d'avoir une compatibilité sanguine optimale et le traitement immunosuppresseur est indispensable.

Comme pour les autres greffes d'organes, la greffe hépatique fait l'objet de nombreuses régulations, et est conduite dans des centres de transplantation où travaillent des équipes médicales et chirurgicales spécialisées.

Historique

Années 1960

  •  : première transplantation hépatique réalisée par le Pr Thomas Starzl chez un patient de 3 ans atteint d'une atrésie des voies biliaires ayant conduit à une insuffisance hépatique. L'enfant décède d'une hémorragie lors de l'opération qui a lieu à Denver, Colorado.
  • 1963 : quatre autres interventions infructueuses sont effectuées chez des adultes
  • 1968 : le docteur Jean Paul Clot, avec son Maître le Professeur Henri Garnier, réalise en France la première greffe du foie suivie d'une survie relativement prolongée pour l'époque
  • 1969 : à Louvain en Belgique, est réalisée par le Pr Kestens et le Pr Otte la première transplantation hépatique en Europe, chez un patient atteint d'une hépatite B qui décèdera d'une pneumopathie un mois plus tard.

Années 1970

  •  : transplantation réussie chez un enfant de 17 mois à Louvain.

Années 1980

L'arrivée de la Ciclosporine A, puissant traitement immunosuppresseur, va permettre l'essor de la transplantation hépatique. De nombreux médecins viennent se perfectionner à Pittsburgh, devenu le centre pionnier.

  • Février 1984 : succès d'une greffe hépatique chez un patient atteint d'une cirrhose due à une hépatite B réalisée par les professeurs Kestens, Otte et de Hemptinne (Université catholique de Louvain).
  • Août 1984 : première transplantation hépatique, en France, sur un enfant de 11 ans avec un foie réduit à Louvain.
  • Août 1986 : transplantation hépatique suite à une atrésie des voies biliaires sur un enfant de 18 mois en Belgique par le Pr Otte.
  • Janvier 1988 : transplantations hépatiques chez l'adulte avec greffon issu d'un donneur vivant

Années 1990

  •  : Première européenne : transplantation hépatique avec donneur vivant (son père âgé de 27 ans) réalisée sur un nourrisson, une petite fille de 10 mois (Clémentine atteinte d'une atrésie des voies biliaires) à l'Hôpital Edouard Herriot (Lyon, France)
  •  : Transplantations hépatiques chez l'enfant avec greffon issu d'un donneur vivant
  • 1993 : Première xénotransplantation orthotopique d'un foie de babouin chez un homme atteint d'une hépatite B active et du VIH en phase terminale, par l'équipe du Professeur Thomas Starzl (Pittsburgh, Pennsylvanie) . Décès à 70 jours d'une hémorragie cérébrale consécutive à une aspergillose, combinée à une stase biliaire pan-hépatique.

Indications

Les indications incluent :

  • les maladies cholestatiques chroniques du foie c'est-à-dire, chez l'adulte, la cirrhose biliaire primitive et la cholangite sclérosante et chez l'enfant l'atrésie des voies biliaires ou le syndrome d'Alagille.
    Les critères de transplantation sont une bilirubinémie croissante supérieure à 100 µmol/l ou des complications ;
  • les maladies parenchymateuses chroniques du foie : cirrhose quelle qu'en soit la cause (infection virale B ou C, hépatite chronique auto-immune, alcoolisme).
    La transplantation doit être indiquée en cas d'aggravation de l'insuffisance hépato-cellulaire et/ou de complications récidivantes.
    Dans le cas d'une cirrhose à virus B répliquant, il existe un risque élevé de réinfection du greffon par le virus B et l'administration prolongée de très hautes doses d'immunoglobulines anti-HBs après la greffe permet de diminuer de façon significative le taux de réinfection du greffon, mais le traitement pré ou post greffe par interféron et/ou lamivudine est encore mal codifié. Dans le cas d'une cirrhose virale C, la persistance du virus C après la greffe est constante mais n'altère pas la survie. Le pronostic à plus long terme est mal connu.
    Dans le cas d'une cirrhose alcoolique, la transplantation hépatique ne doit être envisagée qu'après une période d'abstinence minimale de 6 mois ;
  • les hépatites fulminantes et sub-fulminantes.
    L'indication de transplantation est basée sur la chute du taux de prothrombine et surtout de l'accélérine (facteur V inférieur à 20 %) associée à une encéphalopathie hépatique ;
  • les cancers primitifs du foie sont une indication de transplantation hépatique dans des cas très sélectionnés ;
  • certaines maladies métaboliques et génétiques avec atteinte hépatique comme la maladie de Wilson, le déficit en α-1-antitrypsine, l'hémochromatose génétique décompensée au stade de cirrhose, les déficits du cycle de l'urée comme la cps peuvent être des indications de transplantation hépatique.

Contre-indications

  • Cirrhose alcoolique non sevrée
  • Tumeurs hépatiques en dehors des critères favorables à la transplantation
  • Défaillance cardiaque ou respiratoire
  • Déficit immunitaire congénital ou acquis (VIH)
  • Atrophie cérébrale

Technique

La plus courante est la transplantation orthotopique d'un foie à partir d'un donneur en mort cérébrale. Elle comporte deux interventions chirurgicales faites par deux équipes différentes :

  • sur le donneur en état de mort encéphalique effectuant le prélèvement hépatique ;
  • sur le receveur pour réaliser l'exérèse (ablation) du foie malade et l'implantation du greffon hépatique prélevé.

Une parfaite coordination entre ces deux équipes est nécessaire afin de réduire autant que possible le temps pendant lequel le greffon hépatique va être refroidi, privé de circulation sanguine. En général ce délai est de quelques heures (10 à 15 heures maximum).

Les deux interventions sont très délicates : le prélèvement chez le donneur doit être effectué dans les meilleures conditions chirurgicales et de conservation afin que ce greffon reprenne ses fonctions antérieures le mieux possible. L'intervention chez le receveur est longue et difficile (entre 5 et 15 heures). Elle comprend deux étapes :

  • l'exérèse du foie malade, ou hépatectomie, consiste à sectionner les attaches ligamentaires du foie, les vaisseaux sanguins venant au foie (artère hépatique et veine porte),ceux le quittant (veines hépatiques affluents de la veine cave inférieure) ainsi que la voie biliaire principale. La présence de troubles de la coagulation (insuffisance hépatique) et d'une hypertension portale (dilatation des veines autour du foie due à la cirrhose) augmente considérablement le risque hémorragique chez ces patients.
  • L'implantation hépatique est délicate et consiste en la réalisation de 4 anastomoses (raccordement à l'aide de fil chirurgical) :
    • les veines hépatiques du greffon à la veine cave inférieure du receveur,
    • la veine porte du greffon à la veine porte du receveur,
    • l'artère hépatique du greffon à l'artère hépatique du receveur,
    • la voie biliaire principale du greffon à la voie biliaire principale du receveur.

Complications

Complications liées à l'intervention et la pathologie causale

Les principales complications après transplantation hépatique sont :

  • le non-fonctionnement primaire du greffon ;
  • les complications vasculaires et surtout la thrombose de l'artère hépatique ;
  • les complications biliaires : fistule biliaire, sténose de l'anastomose bilio-biliaire et cholangites sclérosantes d'origine ischémique (thrombose de l'artère hépatique), infectieuses ou immunitaires ;
  • les complications infectieuses représentent la complication principale après transplantation

Ces infections peuvent être bactériennes (40 %), fungiques (10 %) ou virales essentiellement à cytomégalovirus.

Rejets et complications liées au traitement immunosuppresseur

hypertension artérielle (ciclosporine, corticoïdes), diabète (corticoïdes, tacrolimus), insuffisance rénale (ciclosporine, tacrolimus). L'immunosuppression prolongée favorise le développement des cancers (syndromes lymphoprolifératifs en particulier).

Notes et références