« Bazooka » : différence entre les versions

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L'origine du nom « bazooka » tiendrait du fait de sa ressemblance avec celui d'un {{Lien|trad=Bazooka (instrument)|lang=en|texte=instrument de musique homonyme}} en cuivre se jouant comme un [[Trombone (instrument)|trombone]] et qui fut popularisé par son inventeur le fantaisiste et musicien [[Bob Burns (1890-1956)|Bob Burns]] dans les [[années 1930]].
L'origine du nom « bazooka » tiendrait du fait de sa ressemblance avec celui d'un {{Lien|trad=Bazooka (instrument)|lang=en|texte=instrument de musique homonyme}} en cuivre se jouant comme un [[Trombone (instrument)|trombone]] et qui fut popularisé par son inventeur le fantaisiste et musicien [[Bob Burns (1890-1956)|Bob Burns]] dans les [[années 1930]].


Par extension, ce mot désigne couramment tout lance-roquette portable par un seul homme.
Par extension, ce mot désigne couramment tout lance-roquettes portable par un seul homme.


C'est une des premières [[Lutte antichar|armes antichar]] destinées à être utilisées par un [[Infanterie|fantassin]], nonobstant les [[Fusil antichar|fusils antichar]] à l'efficacité très réduite. Les [[Canon antichar|canons antichar]] de l'époque nécessitaient des servants et un moyen de tractage.
C'est une des premières [[Lutte antichar|armes antichar]] destinées à être utilisées par un [[Infanterie|fantassin]], nonobstant les [[Fusil antichar|fusils antichar]] à l'efficacité très réduite. Les [[Canon antichar|canons antichar]] de l'époque nécessitaient des servants et un moyen de tractage.
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La dénomination « bazooka » provient d'un instrument de jazz popularisé dans les années 1930 présentant une silhouette proche de l'arme (le basson). Si l'armée américaine dispose, après la [[Première Guerre mondiale]], de très nombreux canons antichars performants, elle n'est pas encore dotée d'une arme anti-char portable par un seul homme. À la fin des années 1930, le [[chimiste]] [[suisse]] [[Henry Mohaupt]] travaille à des applications militaires de l'[[effet Munroe]], dont les résultats sont transmis aux franco-britanniques lorsque éclate la Seconde Guerre mondiale. Il s'expatrie aux [[États-Unis]] en octobre 1940 et y poursuit ses recherches qui débouchent sur la [[Grenade à main#Grenade antichar|grenade]] M10 à [[charge creuse]]. Des travaux visant à propulser la [[munition]] à partir d'un tube de [[Mortier (arme)|mortier]] de {{unité|60|millimètres}} sont effectués sous les ordres du [[Colonel (États-Unis)|colonel]] [[Leslie Skinner]]. Avec le chercheur [[Clarence Hickman]], ils étudient les travaux de [[Robert Goddard (physicien)|Robert Goddard]], concepteur de fusées. Début 1942, les études sont poursuivies par le [[Lieutenant (États-Unis)|lieutenant]] Edward Uhl qui monte une M10 sur une ''[[Roquette (arme)|fusée]]''<ref name=":0">{{Article|langue=|auteur1=Pierre Grumberg|titre=Le bazooka, l'arme antichar en tube|périodique=[[Guerres & Histoire]]|numéro=19|date=juin 2014|issn=2115-967X|lire en ligne=|pages=67}}</ref>. Cette charge propulsive est mise à feu électriquement. Le choix d'une propulsion du projectile par réaction permet d'éliminer le problème du recul qui rend très difficile l'emploi des grenades à fusil antichar. Mais la flamme arrière au départ du coup nécessite un espace vide assez important derrière le tireur et rend celui-ci facilement repérable.
La dénomination « bazooka » provient d'un instrument de jazz popularisé dans les années 1930 présentant une silhouette proche de l'arme (le basson). Si l'armée américaine dispose, après la [[Première Guerre mondiale]], de très nombreux canons antichars performants, elle n'est pas encore dotée d'une arme anti-char portable par un seul homme. À la fin des années 1930, le [[chimiste]] [[suisse]] [[Henry Mohaupt]] travaille à des applications militaires de l'[[effet Munroe]], dont les résultats sont transmis aux franco-britanniques lorsque éclate la Seconde Guerre mondiale. Il s'expatrie aux [[États-Unis]] en octobre 1940 et y poursuit ses recherches qui débouchent sur la [[Grenade à main#Grenade antichar|grenade]] M10 à [[charge creuse]]. Des travaux visant à propulser la [[munition]] à partir d'un tube de [[Mortier (arme)|mortier]] de {{unité|60|millimètres}} sont effectués sous les ordres du [[Colonel (États-Unis)|colonel]] [[Leslie Skinner]]. Avec le chercheur [[Clarence Hickman]], ils étudient les travaux de [[Robert Goddard (physicien)|Robert Goddard]], concepteur de fusées. Début 1942, les études sont poursuivies par le [[Lieutenant (États-Unis)|lieutenant]] Edward Uhl qui monte une M10 sur une ''[[Roquette (arme)|fusée]]''<ref name=":0">{{Article|langue=|auteur1=Pierre Grumberg|titre=Le bazooka, l'arme antichar en tube|périodique=[[Guerres & Histoire]]|numéro=19|date=juin 2014|issn=2115-967X|lire en ligne=|pages=67}}</ref>. Cette charge propulsive est mise à feu électriquement. Le choix d'une propulsion du projectile par réaction permet d'éliminer le problème du recul qui rend très difficile l'emploi des grenades à fusil antichar. Mais la flamme arrière au départ du coup nécessite un espace vide assez important derrière le tireur et rend celui-ci facilement repérable.


Le lance-roquette M1 est au point le 24 juin 1942, et en été de la même année, {{formatnum:5000}} exemplaires et {{Nombre|25000|}} roquettes M6 sont fabriqués<ref name=":0" />.
Le lance-roquettes M1 est au point le 24 juin 1942, et en été de la même année, {{formatnum:5000}} exemplaires et {{Nombre|25000|}} roquettes M6 sont fabriqués<ref name=":0" />.


L'arme débarque en [[Opération Torch|Afrique du Nord]] en novembre avec les troupes américaines et est utilisée en [[Campagne de Tunisie|Tunisie]] début 1943, avec des résultats peu encourageants, à tel point que le M1 n'est plus distribué dès mai 1943. L'efficacité du bazooka était limitée, sa précision n'était pas excellente et sa puissance ne permettait que très difficilement la destruction des chars allemands les plus puissants comme le [[Panzerkampfwagen V Panther|Panther]] ou le [[Panzerkampfwagen VI Tiger|Tigre]]. Pour ce faire, il fallait parvenir à toucher un point faible comme les chenilles ou l'arrière du tank. Il était en revanche adapté contre les blindés plus légers beaucoup plus fréquents que les redoutables mais plus rares blindés lourds. Son coût et son encombrement limités permirent de compenser la médiocrité de ses performances par une très grande disponibilité.
L'arme débarque en [[Opération Torch|Afrique du Nord]] en novembre avec les troupes américaines et est utilisée en [[Campagne de Tunisie|Tunisie]] début 1943, avec des résultats peu encourageants, à tel point que le M1 n'est plus distribué dès mai 1943. L'efficacité du bazooka était limitée, sa précision n'était pas excellente et sa puissance ne permettait que très difficilement la destruction des chars allemands les plus puissants comme le [[Panzerkampfwagen V Panther|Panther]] ou le [[Panzerkampfwagen VI Tiger|Tigre]]. Pour ce faire, il fallait parvenir à toucher un point faible comme les chenilles ou l'arrière du tank. Il était en revanche adapté contre les blindés plus légers beaucoup plus fréquents que les redoutables mais plus rares blindés lourds. Son coût et son encombrement limités permirent de compenser la médiocrité de ses performances par une très grande disponibilité.
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=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
* [[Lance-roquettes]]
* [[Lance-roquettes]]

Version du 16 septembre 2019 à 10:59

Soldats américains pendant la guerre de Corée (debout la version 60 mm, assis la nouvelle version 89 mm)

Bazooka Écouter (anglicisme) est le surnom d'un lance-roquettes (Rocket-propelled-grenade en anglais ou RPG) utilisé durant la Seconde Guerre mondiale.

L'origine du nom « bazooka » tiendrait du fait de sa ressemblance avec celui d'un instrument de musique homonyme en cuivre se jouant comme un trombone et qui fut popularisé par son inventeur le fantaisiste et musicien Bob Burns dans les années 1930.

Par extension, ce mot désigne couramment tout lance-roquettes portable par un seul homme.

C'est une des premières armes antichar destinées à être utilisées par un fantassin, nonobstant les fusils antichar à l'efficacité très réduite. Les canons antichar de l'époque nécessitaient des servants et un moyen de tractage.

Construit par l'armée américaine, il fut rapidement copié par l'armée allemande qui — bien que possédant le Panzerfaust — produisit le Panzerschreck, une arme de plus gros calibre d'une portée et d'une puissance supérieure à celles du bazooka. Le poids réduit et le faible coût de production du bazooka permirent toutefois d'en équiper massivement les troupes alliées.

Son influence sur le champ de bataille fut telle que le général Dwight D. Eisenhower le compta parmi les armes qui permirent de remporter la victoire aux côtés de la bombe atomique, la Jeep et l'avion de transport Douglas C-47 Skytrain.

Au début de la guerre de Corée, une version plus puissante d'un calibre de 89 mm, correspondant à celui du Panzerschreck, fit son apparition sous le nom de Superbazooka.

Conception

Le bazooka M1

La dénomination « bazooka » provient d'un instrument de jazz popularisé dans les années 1930 présentant une silhouette proche de l'arme (le basson). Si l'armée américaine dispose, après la Première Guerre mondiale, de très nombreux canons antichars performants, elle n'est pas encore dotée d'une arme anti-char portable par un seul homme. À la fin des années 1930, le chimiste suisse Henry Mohaupt travaille à des applications militaires de l'effet Munroe, dont les résultats sont transmis aux franco-britanniques lorsque éclate la Seconde Guerre mondiale. Il s'expatrie aux États-Unis en octobre 1940 et y poursuit ses recherches qui débouchent sur la grenade M10 à charge creuse. Des travaux visant à propulser la munition à partir d'un tube de mortier de 60 millimètres sont effectués sous les ordres du colonel Leslie Skinner. Avec le chercheur Clarence Hickman, ils étudient les travaux de Robert Goddard, concepteur de fusées. Début 1942, les études sont poursuivies par le lieutenant Edward Uhl qui monte une M10 sur une fusée[1]. Cette charge propulsive est mise à feu électriquement. Le choix d'une propulsion du projectile par réaction permet d'éliminer le problème du recul qui rend très difficile l'emploi des grenades à fusil antichar. Mais la flamme arrière au départ du coup nécessite un espace vide assez important derrière le tireur et rend celui-ci facilement repérable.

Le lance-roquettes M1 est au point le 24 juin 1942, et en été de la même année, 5 000 exemplaires et 25 000 roquettes M6 sont fabriqués[1].

L'arme débarque en Afrique du Nord en novembre avec les troupes américaines et est utilisée en Tunisie début 1943, avec des résultats peu encourageants, à tel point que le M1 n'est plus distribué dès mai 1943. L'efficacité du bazooka était limitée, sa précision n'était pas excellente et sa puissance ne permettait que très difficilement la destruction des chars allemands les plus puissants comme le Panther ou le Tigre. Pour ce faire, il fallait parvenir à toucher un point faible comme les chenilles ou l'arrière du tank. Il était en revanche adapté contre les blindés plus légers beaucoup plus fréquents que les redoutables mais plus rares blindés lourds. Son coût et son encombrement limités permirent de compenser la médiocrité de ses performances par une très grande disponibilité.

Le M1A1 apparaît plus fiable, mais le succès viendra avec le M9 de 1944 : 477 000 exemplaires en seront produits[1].

Variantes

Roquette de 89 mm pour bazooka M20A1/A1B1
  • M1 et M1A1
  • M9 "Bazooka"
  • M9A1 "Bazooka"
  • M20 "Super Bazooka"
  • M20B1 "Super Bazooka"
  • M20A1/A1B1 "Super Bazooka"

Fiche technique

Soldats américains tirant sur un poste de mitrailleuse à Lucques en 1944
Soldat américain en position de tir à genou
  • Nationalité : États-Unis
  • Dénomination officielle : Rocket Launcher (lance-roquettes)
  • Mode de tir : coup par coup
  • Cadence de tir : 2 coups/min

M1

  • Longueur : 1 370 mm (54 in)
  • Calibre : 60 mm (2,36 in)
  • Masse : 5,9 kg (13 lb)
  • Projectile : M6 à charge creuse (1,59 kg - 3.5 lb)
  • Portée
    • Maximum : 370 m (400 yards)
    • Portée utile : 140 m (150 yards)
  • Servant : 2, opérateur et chargeur

M1A1

  • Longueur : 1 370 mm (54 in)
  • Calibre : 60 mm (2,36 in)
  • Masse : 5,8 kg (12.75 lb)
  • Projectile : M6A1 à charge creuse (1,59 kg - 3.5 lb)
  • Pénétration dans l'acier de blindage : env. 100 mm avec un angle d’incidence de 90°
  • Portée
    • Maximum : 370 m (400 yards)
    • Portée utile : 140 m (150 yards)
  • Servant : 2, opérateur et chargeur

M9/M9A1

  • Longueur : 1 550 mm (61 in)
  • Calibre : 60 mm (2,36 in)
  • Masse : 6,5 kg (14.3 lb)
  • Projectile : M6A3/C à charge creuse (1,59 kg - 3.5 lb)
  • Portée
    • Maximum : 370–460 m (400–500 yards)
    • Portée utile : 110 m (120 yards)
  • Servant : 2, opérateur et chargeur (M9) ou 1, opérateur-chargeur (M9A1)

M20A1/A1B1

  • Longueur (assemblé en état de tir) : 1 524 mm (60 in)
  • Calibre : 90 mm (3,5 in)
  • Masse : (à vide): M20A1: 6,5 kg (14.3 lb); M20A1B1: 5,9 kg (13 lb)
  • Projectile : M28A2 HEAT 4,08 kg (9 lb) ou T127E3/M30 WP 4,06 kg (8.96 lb)
  • Portée
    • Maximum : 913 m (1000 yd)
    • Portée utile (cible fixe/mobile cible) : 270 m (300 yd) / 180 m (200 yd)
  • Servant : 2, opérateur et chargeur

bazooka nucléaire

M28 : surnommé le Davy Crockett

Utilisateurs

De nombreux pays en ont perçu, avant et après la Seconde Guerre mondiale, et les ont ensuite revendus à des pays tiers avec l’arrivée de matériels plus modernes.

Voir aussi

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Articles connexes

Notes et références

  1. a b et c Pierre Grumberg, « Le bazooka, l'arme antichar en tube », Guerres & Histoire, no 19,‎ , p. 67 (ISSN 2115-967X)
  2. Jane's Infantry Weapons 1995-96 page 300 - production locale avec une poignée revue et un circuit électrique de tir alimenté par deux piles AA
  3. Note: Le projectile du Type 51 est de diamètre de 90 mm. Le Type 51 peut utiliser les projectiles 3.5-inch du Super Bazookas mais pas l'inverse.
  4. « La Baie des Cochons (batailles & blindés) & la genèse de l'arme blindée castriste », sur Conops, (consulté le )

Bibliographie

« Bazooka 2.36 », Connaissance de l’histoire mensuel, Hachette, no 25,‎ , p. 56-57.