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Au début du {{XXe siècle}}, au Texas, des [[pianiste]]s noirs développent, une forme plus rapide et rythmée du [[blues]]<ref name=":1">{{Lien web |langue=en |titre=History of Boogie Woogie |url=http://nonjohn.com/History%20of%20Boogie%20Woogie.htm |site=nonjohn.com |périodique= |date= |consulté le=2019-08-26 }}</ref>, qu'ils jouent dans les [[Barrel House|barrel house]] et [[honky tonk]] du Texas<ref name=":0" />.
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La crise aidant, les ouvriers migrent progressivement durant les [[années 1920]] à [[années 1930|1930]] vers les grandes villes industrielles du nord, notamment [[Chicago]]. Comme l'industrie n'assure pas la fortune de tout le monde, de nombreuses familles organisent des « House Rent Parties ». Les pianistes itinérants des circuits des barrel houses trouvent ainsi naturellement un débouché à leur activité.
Lors de la [[Grande migration afro-américaine]] durant les [[années 1920]] à [[années 1930|1930]] vers les grandes villes industrielles du nord, les pianistes des barrel house vont suivre le mouvement pour s'installer notamment à [[Chicago]].


À l'époque, ce nouveau style de musique est désigné par plusieurs noms : ''dudlow joe, rolling blues, the dozen, fast western, shuffle,'' etc. Le premier boogie enregistré est ''The Rocks'' de George W. Thomas en [[1923 en musique|1923]]<ref>{{Lien web |langue=en-US |titre=George W. Thomas |url=http://pianobluesreview.com/george-w-thomas/ |site=PianoBluesReview.com |consulté le=2019-08-26 }}</ref>, mais c'est [[Pine Top Smith|Clarence « Pine Top » Smith]] qui fait naître le mot « boogie-woogie » en enregistrant en [[1928 en musique|1928]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Definition of BOOGIE-WOOGIE |url=https://www.merriam-webster.com/dictionary/boogie-woogie |site=www.merriam-webster.com |consulté le=2019-08-26 }}</ref> ''Pinetop's Boogie Woogie''<ref name="Britannica"/>{{,}} <ref>{{Lien web |langue=en |titre=Mr. Boogie Woogie, "Pine Top" Smith |url=https://aaregistry.org/story/mr-boogie-woogie-pine-top-smith/ |site=African American Registry |consulté le=2019-08-26 }}</ref>. À la suite de cet enregistrement, cette expression désigne ce style de musique très caractéristique.
À l'époque, ce nouveau style de musique est désigné par plusieurs noms : ''dudlow joe, rolling blues, the dozen, fast western, shuffle,'' etc. Le premier boogie enregistré est ''The Rocks'' de George W. Thomas en [[1923 en musique|1923]]<ref>{{Lien web |langue=en-US |titre=George W. Thomas |url=http://pianobluesreview.com/george-w-thomas/ |site=PianoBluesReview.com |consulté le=2019-08-26 }}</ref>, mais c'est [[Pine Top Smith|Clarence « Pine Top » Smith]] qui fait naître le mot « boogie-woogie » en enregistrant en [[1928 en musique|1928]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Definition of BOOGIE-WOOGIE |url=https://www.merriam-webster.com/dictionary/boogie-woogie |site=www.merriam-webster.com |consulté le=2019-08-26 }}</ref> ''Pinetop's Boogie Woogie''<ref name="Britannica"/>{{,}} <ref>{{Lien web |langue=en |titre=Mr. Boogie Woogie, "Pine Top" Smith |url=https://aaregistry.org/story/mr-boogie-woogie-pine-top-smith/ |site=African American Registry |consulté le=2019-08-26 }}</ref>. À la suite de cet enregistrement, cette expression désigne ce style de musique très caractéristique.

Version du 26 août 2019 à 10:38

Boogie-woogie
Dudlow Joe
Origines stylistiques Blues
Swing
Jazz
Country
Origines culturelles population noire ségrégée des Drapeau des États-Unis États-Unis
Début des années 1920
Instruments typiques Piano solo (racine), big band
Popularité Développement dans les années 1930
pic dans les années 1940
persistance en tant que base de beaucoup d'autres musiques

Le boogie-woogie est un style pianistique propre au jazz, consistant à jouer le blues primitif sur un rythme rapide, en le ponctuant d'une formule d'accompagnement constante par le jeu de la main gauche qui frappe la même mesure en triolets.

Fondement musical

Notes bleues du mode du blues, également utilisé en boogie-woogie

Le boogie-woogie[1] suit la structure harmonique du blues à 12 mesures[2], utilisant principalement les degrés I, IV et V, soit do, fa et sol dans la tonalité de do[3][Quoi ?]. Les douze mesures s'enchaînent généralement selon la séquence suivante : I - I - I - I - IV - IV - I - I - V - IV - I - I.

La mesure est en
.ou en 8/8

Le rythme de base du boogie-woogie est donné par la basse, qui s'inspire du jeu des basses de la guitare blues. Généralement interprété dans le registre grave, la basse est un ostinato joué en croches (eight-to-the-bar, soit « 8 notes par mesure »)[4]. Les pianistes utilisent parfois un jeu alternant basses et accords dans le milieu du piano (« stride bass »), technique apparue dans le ragtime[5],[6].

\relative c'' {
    \key c \major
    \clef "bass"
    \tuplet 3/2 { c,,,4 c'8 }
    \tuplet 3/2 { e,4 f8 }  
    \tuplet 3/2 { fis!4 g8 }
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    \tuplet 3/2 { fis!4 g8 }
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    |
}
Red Dog Shuffle - Colin Ross Quartet

La mélodie, est jouée par la main droite au piano, elle se développe en des variations improvisées sur une trame rythmico-harmonique.

Histoire

Origines

Le boogie-woogie est la seule musique de piano issue du blues[7].

Au début du XXe siècle, au Texas, des pianistes noirs développent, une forme plus rapide et rythmée du blues[8], qu'ils jouent dans les barrel house et honky tonk du Texas[4].

Lors de la Grande migration afro-américaine durant les années 1920 à 1930 vers les grandes villes industrielles du nord, les pianistes des barrel house vont suivre le mouvement pour s'installer notamment à Chicago.

À l'époque, ce nouveau style de musique est désigné par plusieurs noms : dudlow joe, rolling blues, the dozen, fast western, shuffle, etc. Le premier boogie enregistré est The Rocks de George W. Thomas en 1923[9], mais c'est Clarence « Pine Top » Smith qui fait naître le mot « boogie-woogie » en enregistrant en 1928[10] Pinetop's Boogie Woogie[6], [11]. À la suite de cet enregistrement, cette expression désigne ce style de musique très caractéristique.

Le terme « boogie-woogie » se réfère au rythme très caractéristique que font les roues des trains (tadam… tadam… tadam…)[12].

Développement

Les premiers spécialistes du boogie-woogie se font connaître dans les environs de Chicago et à Kansas City dans les années 1920. Parmi eux, on peut citer Jimmy Blythe (Chicago Stomp, 1924), mais aussi Cow Cow Davenport, Jimmy Yancey, Cripple Clarence Lofton (en), Charlie Spand, Montana Taylor (en) et surtout Clarence « Pine Top » Smith.

Dans les années 1930, aidés par le producteur John Hammond, émergent les figures de ce style de piano blues : Meade Lux Lewis (Honky Tonk Train Blues), Albert Ammons (Boogie Woogie Stomp) et Pete Johnson (Roll 'Em Pete). Puis se révélent aussi Sammy Price, Memphis Slim, Lloyd Glenn ou Jay McShann.

Ce n'est qu'à partir de 1938 que le boogie-woogie prend ses lettres de noblesse auprès du grand public grâce à John Hammond, qui organise pour la première fois des concerts boogie-woogie au Carnegie Hall de New York[6], [13], faisant connaître et apprécier au public blanc les talents noirs, tels que Albert Ammons, Pete Johnson et Meade Lux Lewis. Le boogie-woogie devient alors très populaire dans toute l'Amérique.

Le boogie-woogie obtient un tel succès dans les années 1940 que tout bon pianiste de jazz se doit d'intégrer un ou deux boogie-woogies dans son répertoire : Count Basie (Boogie Woogie), Earl Hines (Boogie Woogie On St. Louis Blues), Art Tatum (St. Louis Blues), Mary Lou Williams (Roll 'Em), Lionel Hampton et Milt Buckner (Hamp's Boogie Woogie), etc.

Principalement considéré comme un genre pour piano, c'est Mary Lou Williams qui, selon ses dires, écrit le premier boogie-woogie pour big band : Roll'Em, composé pour Benny Goodman vers 1937[14]. D'autres big bands s'y mettent à leur tour, tels Glenn Miller, Count Basie, Tommy Dorsey ou Lionel Hampton.

En 1946, Choo Choo Ch'Boogie par le Tympany Five dirigé par le saxophoniste et chanteur Louis Jordan reste pendant 18 semaines au top[15] et qui se vend en plus d'un million d'exemplaires[16].

Le boogie-woogie est également adapté au chant (The Andrews Sisters, Ella Fitzgerald, The Ink Spots, Cow Cow Boogie) ou à la guitare (les multiples versions de Guitar Boogie d'Arthur Smith à Tommy Emmanuel[17] en passant par The Shadows[18] et Matt Murphy[19], T-Bone Walker, T-Bone Boogie).

L'héritage

La tradition du boogie-woogie reste très vivante dans le blues de Chicago et chez quelques pianistes contemporains qui se spécialisent dans ce style.

Le rythme boogie-woogie a fortement influencé les débuts de rock 'n' roll[20], [4].

Des groupes de rock comme Canned Heat[21], ZZ Top (Tube Snake Boogie (en)) ou Status Quo[22] se réclament du boogie.

Artistes de boogie-woogie

Artistes de Hard Boogie

Festivals de boogie-woogie

Quelques festivals se consacrent au boogie-woogie :

Notes et références

  1. (en) « Boogie-woogie », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
  2. (en) « Style Sheets — Boogie Woogie », sur Jazz in America (Thelonious Mong Institute of Jazz)
  3. Silvester 2009, p. 5.
  4. a b et c « BOOGIE-WOOGIE - Encyclopædia Universalis », sur www.universalis.fr (consulté le )
  5. Silvester 2009, p. 4.
  6. a b et c (en) « Boogie-woogie », sur britannica.com (consulté le ).
  7. (en-US) « BOOGIE-WOOGIE DEFINITION,MUSICIAN AL AMMONS FOREMOST EXPONENT OF BOOGIE-WOOGIE MUSIC,BOOGIE-WOOGIE ARTICLE 1941,DEFINING BOOGIE-WOOGIE,ORIGINS OF BOOGIE-WOOGIE MUSIC 1941,MUSICIAN AL AMMONS FOREMOST EXPONENT OF BOOGIE-WOOGIE MUSIC,ORIGINS OF BOOGIE-WOOGIE MUSIC 1941,BOOGIE-WOOGIE MUSIC DURING 1940S,POPULARITY OF BOOGIE-WOOGIE MUSIC 1941,BOOGIE-WOOGIE MAGAZINE ARTICLE 1941,BOOGIE-WOOGIE MUSIC IN MAGAZINE ARTICLES 1941 - Magazine Article - Old Magazine Articles », sur www.oldmagazinearticles.com (consulté le )
  8. (en) « History of Boogie Woogie », sur nonjohn.com (consulté le )
  9. (en-US) « George W. Thomas », sur PianoBluesReview.com (consulté le )
  10. (en) « Definition of BOOGIE-WOOGIE », sur www.merriam-webster.com (consulté le )
  11. (en) « Mr. Boogie Woogie, "Pine Top" Smith », sur African American Registry (consulté le )
  12. Mémoires de Guerre, « Boogie-Woogie », sur Rolling Stones Stories (consulté le )
  13. (en) « Boogie Woogie Press Barrelhouse to Carnegie », sur www.colindavey.com (consulté le )
  14. (en-US) « Mary Lou Williams: Jazz for the Soul | Smithsonian Folkways Magazine », sur Smithsonian Folkways Recordings (consulté le )
  15. « Biographie de Louis Jordan », sur Universal Music France (consulté le )
  16. (en-US) « Louis Jordan », sur TeachRock (consulté le )
  17. (en) « Guitar Boogie’: Watch Tommy Emmanuel Shred on this Acoustic Classic », sur acousticguitar.com, (consulté le )
  18. (en) The Shadows - Guitar Boogie (Tab) (lire en ligne)
  19. (en-US) Richard Sandomir, « Matt Murphy, Master of Blues Guitar, Is Dead at 88 », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  20. (en-US) « 1940s musicians laid the cornerstone for rock 'n' roll », sur Goldmine Magazine, (consulté le )
  21. « Canned Heat - Boogie with Canned Heat », sur Light In The Attic Records (consulté le )
  22. Mémoires de Guerre, « Boogie-Woogie », sur Rolling Stones Stories (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Liens externes