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Le rythme boogie-woogie a fortement influencé les débuts de [[rock 'n' roll]]<ref>{{Lien web |langue=en-US |titre=1940s musicians laid the cornerstone for rock 'n' roll |url=https://www.goldminemag.com/articles/1940s-musicians-laid-the-cornerstone-for-rock-n-roll |site=Goldmine Magazine |date=2011-09-29 |consulté le=2019-08-26 }}</ref>{{,}} <ref name=":0" />.
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{{c'est-à-dire|De nos jours}}, {{ref nec|certains groupes de rock comme [[Canned Heat]] ou [[ZZ Top]] se réclament également du boogie, bien que le lien avec ce style musical soit difficile à établir.}} {{ref nec|Certains morceaux du groupe britannique [[Status Quo]], comme''Whatever You Want'' ou ''Roll Over Lay Down'', ont un rythme de boogie-woogie.}}
Certains groupes de rock comme [[Canned Heat]]<ref>{{Lien web |titre=Canned Heat - Boogie with Canned Heat |url=https://lightintheattic.net/releases/3462-boogie-with-canned-heat |site=Light In The Attic Records |consulté le=2019-08-26 }}</ref> ou [[ZZ Top]] se réclament également du boogie. {{ref nec|Certains morceaux du groupe britannique [[Status Quo]], comme''Whatever You Want'' ou ''Roll Over Lay Down'', ont un rythme de boogie-woogie.}}


== La danse ==
== La danse ==

Version du 26 août 2019 à 09:52

Boogie-woogie
Dudlow Joe
Origines stylistiques Blues
Swing
Jazz
Country
Origines culturelles population noire ségrégée des Drapeau des États-Unis États-Unis
Début des années 1920
Instruments typiques Piano solo (racine), big band
Popularité Développement dans les années 1930
pic dans les années 1940
persistance en tant que base de beaucoup d'autres musiques

Le boogie-woogie, également appelé Dudlow Joe dans l'État du Texas[1] est initialement une manière pianistique d'interpréter le blues. Avec son succès, le boogie-woogie est devenu un style musical à part entière, intégré par les big bands et encore source d'inspiration de nos jours.

Fondement musical

Notes bleues du mode du blues, également utilisé en boogie-woogie

Le boogie-woogie[2] suit la structure harmonique du blues à 12 mesures[3], utilisant principalement les degrés I, IV et V, soit do, fa et sol dans la tonalité de do[4][Quoi ?]. Les douze mesures s'enchaînent généralement selon la séquence suivante : I - I - I - I - IV - IV - I - I - V - IV - I - I.

La mesure est en
.ou en 8/8

Le rythme de base du boogie-woogie est donné par la basse, qui s'inspire du jeu des basses de la guitare blues. Généralement interprété dans le registre grave, la basse est un ostinato joué en croches (eight-to-the-bar, soit « 8 notes par mesure »)[5]. Les pianistes utilisent parfois un jeu alternant basses et accords dans le milieu du piano (« stride bass »), technique apparue dans le ragtime[6],[7].

\relative c'' {
    \key c \major
    \clef "bass"
    \tuplet 3/2 { c,,,4 c'8 }
    \tuplet 3/2 { e,4 f8 }  
    \tuplet 3/2 { fis!4 g8 }
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    \tuplet 3/2 { fis!4 g8 }
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    |
}
Red Dog Shuffle - Colin Ross Quartet

La mélodie, plutôt située dans le registre aigu, est interprétée par la main droite au piano. Elle s'inspire du jeu des guitaristes de blues[6] et consiste en des variations improvisées sur la trame harmonique du blues.

Histoire

Origines

Le boogie-woogie dérive du blues et apparaît à la fin du XIXe siècle. C'est un style rythmique spécifique de musique de piano.

Au début du XXe siècle, des pianistes noirs développent, dans des campements d'ouvriers au Sud des États-Unis, une forme plus rapide et rythmée du blues. Ils circulent de barrel house en honky tonk (baraques en bois aménagées en bar/saloon/tripot), et jouent toute la nuit du " Honky Tonk"[5].

La crise aidant, les ouvriers migrent progressivement durant les années 1920 à 1930 vers les grandes villes industrielles du nord, notamment Chicago. Comme l'industrie n'assure pas la fortune de tout le monde, de nombreuses familles organisent des « House Rent Parties ». Les pianistes itinérants des circuits des barrel houses trouvent ainsi naturellement un débouché à leur activité.

À l'époque, ce nouveau style de musique est désigné par plusieurs noms : dudlow joe, rolling blues, the dozen, fast western, shuffle, etc. Le premier boogie enregistré est The Rocks de George W. Thomas en 1923[8], mais c'est Clarence « Pine Top » Smith qui fait naître le mot « boogie-woogie » en enregistrant en 1928[9] Pinetop's Boogie Woogie[7], [10]. À la suite de cet enregistrement, cette expression désigne ce style de musique très caractéristique.

Le terme « boogie-woogie » se réfère au rythme très caractéristique des trains (tadam… tadam… tadam…). Ce bruit vient des roues du train qui passent avec un petit à-coup d'un rail à un autre (les jointures étant très sommaires). Or les essieux sont groupés par deux au sein d'un bogie (boogie en anglais), supportant le wagon, d'où la double percussion répétitive.[réf. nécessaire] Ensuite, comme souvent dans le langage quotidien, les Américains ont accolé un terme artificiel créé par assonances, allitérations et onomatopées, comme c'est également le cas pour le hip-hop, dérivé de hip (hanche), voire du rock 'n' roll.[réf. nécessaire]

Développement

Les premiers spécialistes du boogie-woogie se font connaître dans les environs de Chicago et à Kansas City dans les années 1920. Parmi eux, on peut citer Jimmy Blythe (Chicago Stomp, 1924), mais aussi Cow Cow Davenport, Jimmy Yancey, Cripple Clarence Lofton (en), Charlie Spand, Montana Taylor (en) et surtout Clarence « Pine Top » Smith.

Dans les années 1930, aidés par le producteur John Hammond, émergent les figures de ce style de piano blues : Meade Lux Lewis (Honky Tonk Train Blues), Albert Ammons (Boogie Woogie Stomp) et Pete Johnson (Roll 'Em Pete). Puis se révélent aussi Sammy Price, Memphis Slim, Lloyd Glenn ou Jay McShann.

Ce n'est qu'à partir de 1938 que le boogie-woogie prend ses lettres de noblesse auprès du grand public grâce à John Hammond, qui organise pour la première fois des concerts boogie-woogie au Carnegie Hall de New York[7], [11], faisant connaître et apprécier au public blanc les talents noirs, tels que Albert Ammons, Pete Johnson et Meade Lux Lewis. Le boogie-woogie devient alors très populaire dans toute l'Amérique.

Le boogie-woogie obtient un tel succès dans les années 1940 que tout bon pianiste de jazz se doit d'intégrer un ou deux boogie-woogies dans son répertoire : Count Basie (Boogie Woogie), Earl Hines (Boogie Woogie On St. Louis Blues), Art Tatum (St. Louis Blues), Mary Lou Williams (Roll 'Em), Lionel Hampton et Milt Buckner (Hamp's Boogie Woogie), etc.

Principalement considéré comme un genre pour piano, c'est Mary Lou Williams qui, selon ses dires, écrit le premier boogie-woogie pour big band : Roll'Em, composé pour Benny Goodman vers 1937[12]. D'autres big bands s'y mettent à leur tour, tels Glenn Miller, Count Basie, Tommy Dorsey ou Lionel Hampton.

En 1946, Choo Choo Ch'Boogie par le Tympany Five dirigé par le saxophoniste et chanteur Louis Jordan reste pendant 18 semaines au top[13] et qui se vend en plus d'un million d'exemplaires[14].

Le boogie-woogie est également adapté au chant (The Andrews Sisters, Ella Fitzgerald, The Ink Spots, Cow Cow Boogie) ou à la guitare (les multiples versions de Guitar Boogie d'Arthur Smith à Tommy Emmanuel[15] en passant par The Shadows[16] et Matt Murphy[17], T-Bone Walker, T-Bone Boogie).

L'héritage

La tradition du boogie-woogie reste très vivante dans le blues de Chicago et chez quelques pianistes contemporains qui se spécialisent dans ce style.

Le rythme boogie-woogie a fortement influencé les débuts de rock 'n' roll[18], [5].

Certains groupes de rock comme Canned Heat[19] ou ZZ Top se réclament également du boogie. Certains morceaux du groupe britannique Status Quo, commeWhatever You Want ou Roll Over Lay Down, ont un rythme de boogie-woogie.[réf. nécessaire]

La danse

La danse, très populaire à l'époque du boogie-woogie, a très vite intégré le rythme et l'explosivité de cette musique.

Artistes de boogie-woogie

Artistes de Hard Boogie

Festivals de boogie-woogie

Quelques festivals se consacrent au boogie-woogie :

Notes et références

  1. (en) « History of Boogie Woogie », sur nonjohn.com (consulté le )
  2. (en) « Boogie-woogie », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
  3. (en) « Style Sheets — Boogie Woogie », sur Jazz in America (Thelonious Mong Institute of Jazz)
  4. Silvester 2009, p. 5.
  5. a b et c « BOOGIE-WOOGIE - Encyclopædia Universalis », sur www.universalis.fr (consulté le )
  6. a et b Silvester 2009, p. 4.
  7. a b et c (en) « Boogie-woogie », sur britannica.com (consulté le ).
  8. (en-US) « George W. Thomas », sur PianoBluesReview.com (consulté le )
  9. (en) « Definition of BOOGIE-WOOGIE », sur www.merriam-webster.com (consulté le )
  10. (en) « Mr. Boogie Woogie, "Pine Top" Smith », sur African American Registry (consulté le )
  11. (en) « Boogie Woogie Press Barrelhouse to Carnegie », sur www.colindavey.com (consulté le )
  12. (en-US) « Mary Lou Williams: Jazz for the Soul | Smithsonian Folkways Magazine », sur Smithsonian Folkways Recordings (consulté le )
  13. « Biographie de Louis Jordan », sur Universal Music France (consulté le )
  14. (en-US) « Louis Jordan », sur TeachRock (consulté le )
  15. (en) « Guitar Boogie’: Watch Tommy Emmanuel Shred on this Acoustic Classic », sur acousticguitar.com, (consulté le )
  16. (en) The Shadows - Guitar Boogie (Tab) (lire en ligne)
  17. (en-US) Richard Sandomir, « Matt Murphy, Master of Blues Guitar, Is Dead at 88 », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  18. (en-US) « 1940s musicians laid the cornerstone for rock 'n' roll », sur Goldmine Magazine, (consulté le )
  19. « Canned Heat - Boogie with Canned Heat », sur Light In The Attic Records (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Liens externes