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L'invention du skateboard n'est pas attestée et ses origines sont peut-être variées. Des [[jeux d'enfant]] constitués d'une « boite à roulettes » ou d'une « planche avec roulettes » ont certainement été bricolés par différentes personnes et dans différents endroits ; à partir de caisses roulantes de marchandise, de patins à roulette ou de trottinettes.
L'invention du skateboard n'est pas attestée et ses origines sont peut-être variées. Des [[jeux d'enfant]] constitués d'une « boite à roulettes » ou d'une « planche avec roulettes » ont certainement été bricolés par différentes personnes et dans différents endroits ; à partir de caisses roulantes de marchandise, de patins à roulette ou de trottinettes.


L'engin, dont la pratique a été médiatisée et s'est répandue ultérieurement, a été inventé en [[Californie]] dans les [[années 1950]], dans la communauté des [[surf]]eurs<ref name="Milos2013">Xiradakis Milos, « Faire (de) la planche en ville », Spirale, 2013/4 (N° 68), p. 17-23. DOI : 10.3917/spi.068.0017. [https://www.cairn.info/revue-spirale-2013-4-page-17.htm lire en ligne]</ref>. L'engin est alors dénommé ''roll-surf'' (« surf roulant » en français) <ref name="ufa">Sébastien Cretin,'' La transmission des savoirs du skateboard à l'épreuve des nouvelles technologies de l'information et de la communication'', Thèse de sociologie, Université de France-Comté, 2007, p.62</ref>.
L'engin, dont la pratique a été médiatisée et s'est répandue ultérieurement, a été inventé en [[Californie]] dans les [[années 1950]], dans la communauté des [[surf]]eurs<ref name="Milos2013">Xiradakis Milos, « Faire (de) la planche en ville », Spirale, 2013/4 (N° 68), p. 17-23. DOI : 10.3917/spi.068.0017. [https://www.cairn.info/revue-spirale-2013-4-page-17.htm lire en ligne]</ref>. L'engin est alors dénommé ''roll-surf'' (« surf roulant » en français) <ref name="ufa">Sébastien Cretin,'' La transmission des savoirs du skateboard à l'épreuve des nouvelles technologies de l'information et de la communication'', Thèse de sociologie, Université de France-Comté, 2007, p.62 [http://indexation.univ-fcomte.fr/nuxeo/nxfile/default/28f0b69b-02f0-4961-a7f9-fb8fc9eb59fa/blobholder:0/these_cretin.pdf lire en ligne]</ref>.


Les premiers skateboards industriels sont vendus sous la marque Humco<ref>[{{en}} [http://sensestreamz.com/Skatetown/VintageSkates.html Aloha! Vintage Skateboard Gallery]</ref> en 1956{{référence nécessaire}}. Très vite le skateboard sera surnommé « ''sidewalk surfboard'' » ou « roll-surf », littéralement « planche à surfer les trottoirs », et deviendra de plus en plus populaire. Dans le film de Billy Wilder sorti en 1966 et tourné en 1965 ''[[The Fortune Cookie]]'', une scène montre des enfants roulant sur des skateboards. En France, le magazine pour enfant ''[[Tintin (périodique)|Le Journal de Tintin]]'' tire un article sur le roll'surf en mai 1966, montrant des figures inspirées du surf, de la gymnastique et de l'athlétisme (saut en hauteur). Au Québec, toujours en 1966, [[Claude Jutra]] réalise ''Rouli-roulant'', un court-métrage sur la passion de jeunes montréalais pour ce sport et la loi qui en interdit la pratique dans les rues.
Les premiers skateboards industriels sont vendus sous la marque Humco<ref>[{{en}} [http://sensestreamz.com/Skatetown/VintageSkates.html Aloha! Vintage Skateboard Gallery]</ref> en 1956{{référence nécessaire}}. Très vite le skateboard sera surnommé « ''sidewalk surfboard'' » ou « roll-surf », littéralement « planche à surfer les trottoirs », et deviendra de plus en plus populaire. Dans le film de Billy Wilder sorti en 1966 et tourné en 1965 ''[[The Fortune Cookie]]'', une scène montre des enfants roulant sur des skateboards. En France, le magazine pour enfant ''[[Tintin (périodique)|Le Journal de Tintin]]'' tire un article sur le roll'surf en mai 1966, montrant des figures inspirées du surf, de la gymnastique et de l'athlétisme (saut en hauteur). Au Québec, toujours en 1966, [[Claude Jutra]] réalise ''Rouli-roulant'', un court-métrage sur la passion de jeunes montréalais pour ce sport et la loi qui en interdit la pratique dans les rues.

Version du 6 août 2019 à 19:11

Un skateboard moderne de street
Un skateboard (cruiser) des années 1970 avec imprimé en fibre de verre
Un skateboard moderne de type longboard

Un skateboard[1] (prononcé : [skeɪt.bɔɹd]) ou skate[1],[2] ou plus rarement une planche à roulettes est un objet composé d'une planche (deck) sous laquelle sont fixés deux essieux (les trucks) maintenant chacun deux roues, qui sont équipées de deux roulements à billes chacune[3].

Un skateboard est utilisé comme moyen de déplacement ou pour réaliser des figures acrobatiques (tricks), le plus souvent en environnement urbain, ou dans des espaces spécialement aménagés (skateparks).

Le skateboard est aussi la pratique de cet objet, généralement considérée comme un sport, une activité récréative, une forme artistique ou un moyen de transport. Les pratiquants sont appelés « skateurs » ou « riders ».

En 2009, le marché annuel du skateboard était estimé à 4,8 milliards de dollars (3,5 milliards d'euro) avec plus de 11 millions de pratiquants actifs dans le monde[4] et 200 000 pratiquants en France (2010)[5].

Histoire

Années 1950-1960

L'invention du skateboard n'est pas attestée et ses origines sont peut-être variées. Des jeux d'enfant constitués d'une « boite à roulettes » ou d'une « planche avec roulettes » ont certainement été bricolés par différentes personnes et dans différents endroits ; à partir de caisses roulantes de marchandise, de patins à roulette ou de trottinettes.

L'engin, dont la pratique a été médiatisée et s'est répandue ultérieurement, a été inventé en Californie dans les années 1950, dans la communauté des surfeurs[6]. L'engin est alors dénommé roll-surf (« surf roulant » en français) [7].

Les premiers skateboards industriels sont vendus sous la marque Humco[8] en 1956[réf. nécessaire]. Très vite le skateboard sera surnommé « sidewalk surfboard » ou « roll-surf », littéralement « planche à surfer les trottoirs », et deviendra de plus en plus populaire. Dans le film de Billy Wilder sorti en 1966 et tourné en 1965 The Fortune Cookie, une scène montre des enfants roulant sur des skateboards. En France, le magazine pour enfant Le Journal de Tintin tire un article sur le roll'surf en mai 1966, montrant des figures inspirées du surf, de la gymnastique et de l'athlétisme (saut en hauteur). Au Québec, toujours en 1966, Claude Jutra réalise Rouli-roulant, un court-métrage sur la passion de jeunes montréalais pour ce sport et la loi qui en interdit la pratique dans les rues.

La première compétition date de 1963[7]. À cette même date, les premiers skates font leur apparition en Europe et en France notamment, où la première compétition se tient en 1965[7]. Arnaud de Rosnay s'illustre à l'occasion des éditions du championnat de France 1965, 1966 et 1967[9]. Jusqu'au début des années 1970, toutefois, le skate peine à se développer.

Années 1970

En 1973, une innovation change la donne : le Californiens Frank Nasworthy met au point la roue en polyuréthane (un type de plastique résistant à l'abrasion) ; le skate moderne est né[9]. Le succès est immédiat et le phénomène devient mondial dès 1974 avec la vente de plusieurs millions de planches : 15 millions de skates vendus en 1975 aux États-Unis[10]. Le polyuréthane atténue en effet les vibrations provoquées par les aspérités du sol et accroît l'adhérence, ce qui améliore la maniabilité de la planche et favorise l'invention de nouvelles figures et du freestyle[11], dont les premières vraiment marquantes sont réalisées durant l'été 1975 à Los Angeles dans des piscines vides et des fosses de drainages, alors que sévit une sécheresse[12]. Les premiers skateparks voient le jour[10]. tandis qu'une presse spécialisée émerge. En France, la discipline est reconnue comme sport par le ministère[Lequel ?] en 1974[10]. 27 skateparks sont créés en France entre 1974 et 1978[13].

Années 1980

La discipline s'effondre au début des années 1980[13]. L'innovation, facteur très important, est plus que jamais à l'ordre du jour. Des stars tels que Natas Kaupas (inventeur du Wall ride) ou Mark Gonzales voient très loin : les mains courantes, les rails, etc. Ils poussent leurs boards dans une nouvelle direction, plus folle. La pratique reste essentiellement urbaine, mais cette fois les skateurs utilisent au maximum la configuration de la ville. Si cette époque fait l'apanage de l'utilisation des rails, la nouvelle génération de la fin des années 1980 montre également son niveau sur des gaps : des sauts d'espaces, de marches.

En 1985, le film Retour vers le futur participe à populariser la culture skate. Urbaine, celle-ci est liée à des attributs vestimentaires (pantalons amples, baskets basses en toile, t-shirts graphiques) et musicaux. Dès 1976, Vans commercialise ses premières chaussures de skate[12].

Parallèlement, la pratique sur des rampes a de plus en plus de succès, devenant très vite à la mode.

Apparaissent Mike Carroll, Colin McKay, Salman Agah, des skateurs aujourd'hui moins médiatisés que des skateurs comme Tony Hawk, Rodney Mullen, mais toujours en activité.

Années 1990

Entre 1992 et 1995, le skate met l'accent sur la technique, abandonnant quelque peu le côté esthétique. Cette époque verra l'émergence de centaines de nouveaux tricks : des flips, se créent et s'améliorent, Salman Agah "invente" le switch (le fait de pratiquer avec la jambe opposée à celle d'appel, à l'envers en quelque sorte).

Rodney Mullen est principalement, avec Natas Kaupas, celui qui est à l'origine du skate moderne et qui a inventé une vingtaine de figures dont le kickflip et le heelflip.

Après ces quelques années passées à parfaire leurs tricks (figures), les skateurs — imitant des stars comme Pépé Martinez— reviennent à leurs premières amours, s'emparant plus que jamais de la rue. Une nouvelle fois, les gros gaps et les handrails sont mis à l'honneur, couplés cette fois-ci à la toute nouvelle technique.

Si la rampe, très à la mode dans les années 1980, semble se marginaliser au début des années 1990, celle-ci voit finalement se dessiner un ciel radieux. C'est l'époque, de Danny Way (considéré par certains comme le « plus grand ramprider de l'Histoire » ou encore le « maître de la vert' »), mais aussi de Rune Glifberg, Bucky Lasek, Tony Hawk, John Cardiel, Tony Trujillo.

L'année 1998 verra le début du festival Jamie Thomas — du nom de son créateur, un skateur qui créa également les marques Zero Skateboards, et Fallen Shoes — toujours en vogue aujourd'hui. Il fut connu et médiatisé grâce à la vidéo Welcome to Hell de la marque Toy Machine.

Des années 2000 à aujourd'hui

Les décennies précédentes, les skateurs étaient majoritairement des jeunes garçons (15-20 ans) issus de la classe moyenne ou aisés[14]. Ces dernières années sont marquées par le développement du skateboard féminin (sport, déplacement)[15], dans les milieux modestes[14], ainsi que l'émergence de pratiquants plus âgés (30-40 ans).

À côté d'une pratique dominée par le street, on assiste à une diversification ou un engouement des pratiques autour de la longboard et la miniboard[15]. En Amérique du Nord, la longboard semble particulièrement progresser en zone urbaine ou auprès de pratiquants âgés de 25-35 ans ; la progression des ventes était estimée à 15-25% par an[16].

De même la pratique de nouveaux engins voisins du skate s'est développée, à l'exemple du bladeboard et du waveboard[15], ou bien l'émergence à la fin des années 2000 du skateboard électrique comme moyen de transport. Le succès de nouveaux modèles de trottinette à partir des années 2000 crée des conflits d'usage dans les skateparks.

En 2016, le skateboard est sélectionné pour les Jeux olympiques de 2020 à Tokyo.

Éléments d'un skateboard

Un skateboard se compose de plusieurs pièces distinctes, généralement choisies séparément et ensuite assemblées.

La planche

Il s'agit de l'élément principal. Il en existe de plusieurs formes et tailles, selon les disciplines pratiquées.

La planche moderne des disciplines du street et bowl est en bois (érable canadien le plus souvent pour les planches européennes) et composée de sept à douze couches fines. La largueur varie généralement de 7,4 pouces (190 mm, utilisées généralement en street) jusqu'à 9,5 pouces (pour le bowl). D'autres critères que la largeur permettent de distinguer différentes planches et elles ont aussi des formes uniques (le concave). Premièrement, le motif, lié à une marque ou encore à un skateur célèbre (pro-model), mais également la longueur et la courbure. Les bords et les arêtes des planches sont arrondis, mais généralement ces dernières deviennent coupantes à force d'usure. La planche est recouverte du grip, une feuille adhésive « anti-dérapante » comparable à du papier de verre, indispensable pour certaines figures (ollie) et responsable de l'usure rapide des chaussures.

L'avant de la planche est appelé le nose (« nez » en anglais) côté le plus long du plateau et l'arrière de la planche se nomme le tail (« queue ») l'extrémité la plus courte du plateau. Sur la plupart des planches actuelles de street/bowl, il n'y a pas de réelle distinction entre l'avant et l'arrière de la planche.

Les trucks

Un truck de la marque Independent

Il y en a deux par skate. Ils sont vissés à la planche et servent de liaison entre la planche et les roues. Un truck est constitué d'une armature en alliage d'aluminium, d'axes en acier et d'une pièce en gomme.

Il en existe également de plusieurs couleurs et allures, mais il ne diffèrent pas réellement de celui présent sur la photo. Le type de « gomme » plus ou moins dure et la force de serrage de l'écrou de l'axe déterminent la stabilité et la vivacité du skateboard.

Le terme axe (kingpin en anglais) fait également référence à la vis autour de laquelle toutes les parties du truck viennent s'assembler : l'embase, le hanger (partie sur laquelle le grind se fait) et les « gommes ».

Il existe des variantes de trucks, à l'exemple des trucks à suspension favorisant l'absorption de chocs[17], ou des trucks de surfskate facilitant les virages.

Les roulements à billes

Des roulements à billes

Ce sont tous des roulements à billes. Il existe plusieurs types de qualité, classés selon les normes ABEC qui vont de 1 à 9. Les ABEC1 étant des roulements bas de gamme peu performants mais solides, les ABEC3 et 5 sont les plus courants, solides et rapides tandis que les ABEC7 et 9 ont tendance à être moins solides, mais bien plus rapides. Beaucoup de marques actuelles ne tiennent plus vraiment compte de ces standards pour leurs roulements haut de gamme. Une planche nécessite huit roulements (deux par roue). Les roulements sont le plus souvent espacés par un pallier (petit cylindre métallique qui sert à faciliter le glissement entre l'axe et le roulement).

Les roues

En polyuréthane, elles ont un diamètre qui peut varier de 45 à 60 mm pour les modèles les plus courants. En général les roues de petit diamètre sont préférées par les skateurs de street car elles offrent plus de réactivité au skateboard en abaissant le centre de gravité de la planche qui entre donc plus rapidement en contact avec le sol lorsque le skateur fait son trick. Les roues de grand diamètre offrent au contraire une moindre réactivité mais une plus grande stabilité ainsi qu'une vitesse de ride plus élevée et sont généralement utilisées par les ramp-riders ou les skateurs qui aiment la vitesse. La dureté des roues varie également, les roues de « filmeurs » étant généralement assez molles afin de diminuer les vibrations et le bruit lié au roulement sur le sol dans le but d'améliorer la qualité du film. Enfin, les roulements sont insérés dans la partie centrale des roues. Celle-ci se trouve parfois renforcée par un cœur en matière plastique afin d'améliorer la durée de vie des roulements. Cette dureté est écrite avec un chiffre suivi d'un A correspondant à la dureté Shore. Il en existe plusieurs types: 92A (plus pour le street), 95A, 99A et même 101A pour les plus durs (utilisés surtout pour les skateparks ainsi que les slides en longskate).

La visserie

Des boulons (couple vis/écrou) sont utilisés pour faire tenir le skateboard aux trucks. Les vis peuvent être de longueurs différentes, selon que le skate possède des pads ou non. La taille classique de la visserie est de 1 pouce (25,4 mm).

Pour serrer les vis (en acier) on utilise généralement une clé allen et une clé plate (taille 8). Les vis de couleurs différentes sont utiles afin de déterminer où se trouvent le nose et le tail.

Il existe une alternative aux vis, des clous prévus à cet effet qui permettent de se passer de boulons.

Les pads

Petits rectangles en plastique à placer entre le truck et la planche. Ils ont la même superficie que la base du truck avec une hauteur d'environ 1 ou 2 mm. Ils permettent l'absorption des vibrations du sol et l'amortissement des chocs et le surélevement des trucks pour accueillir des roues d'un plus gros diamètre pour éviter le wheel-biting (quand les roues touchent la planche) ; ces éléments sont optionnels.


Types de pratiques

Street

Saut au-dessus d'un obstacle, exemple de pratique moderne du street

La pratique du street (« rue » en anglais) consiste principalement à réaliser des déplacements et des figures (tricks) sur des mobiliers et éléments urbains (escalier, rampe, bordure). Mais le street inclut communément les tricks sur un espace dégagé et plat (flat) à l'identique de l'ancienne pratique du freestyle. Le street est typiquement pratiqué dans la rue, mais il peut être pratiqué dans des skateparks dédiés, comportant des modules imitant le mobilier urbain : rampe, escalier, rail, box...

Depuis les années 1990, le street est la discipline la plus populaire et répandue du skateboard. Pour le grand public ou les skateurs, la pratique du « skateboard » est ainsi souvent confondue ou rattachée par défaut avec celle du street.

Le skate pratiqué dans les espaces publics peut créer des conflits d'usage avec les riverains. La pratique de rue est fréquemment considérée par les pouvoirs publics comme une source de nuisance (bruits), de dégradation du mobilier urbain, d'insécurité (rassemblement de jeunes). Selon les pays et les villes, des règlementations visent à interdire partiellement ou totalement la pratique du skate dans les rues[18]. La création de skateparks pour le street est souvent considérée comme un moyen d'éloigner les skateurs des espaces publics.

Rampe et bowl

Sean Goff exécute une figure aérienne (aerial) sur une rampe (half-pipe).

La rampe, le bowl, le half-pipe (ou parfois la « vert' » ou la « courbe ») consiste à réaliser des déplacements et figures sur des modules de skatepark constitués de pentes courbées plus ou moins hautes et verticales. Cette discipline a pour origine la pratique du skateboard dans les années 1970 dans des piscines californiennes vidées (poolriding).

Dans son déplacement, le skateur cherche les meilleures « lignes » (trajectoires) et réalise des transferts de poids sur sa planche (pompage) dans les zones de « transition » courbées entre le sol (flat) et le mur vertical (vert), afin de conserver ou augmenter sa vitesse. Une vitesse suffisante permet ensuite au skateur d'atteindre le rebord du module et de réaliser des figures en l'air (aerial) ou sur la bordure métallique (coping).

Les skates de rampe et bowl sont souvent légèrement plus large que ceux de street, avec des roues plus grosses. L'usage de protections (casque, genouillères, etc) est obligatoire dans certaines compétitions.

Descente

Virage dans une descente sur route
Toeside Coleman grab slide

La descente (downhill) consiste à descendre de longues routes le plus rapidement possible avec des planches de type longboard[19]. La discipline trouve un regain d'intérêt depuis les années 1990. Des compétitions officielles sont organisées depuis 2002, notamment sur des routes fermées avec une pente de l'ordre de 10%[19]. Le record du monde de vitesse est une pointe à 147 km/h (2017)[20].

Cette pratique nécessite une maitrise du positionnement du corps (aérodynamisme et contrôle) à grande vitesse. La technique fondamentale est le freinage glissant de type powerslide, sorte de dérapage avec la planche et les roues perpendiculaires à la trajectoire, le dos (backside/toeside) ou le torse (frontside/heelside) face à la pente. Plusieurs variantes de slide existent : le stand-up slide réalisé debout, le sitdown accroupi, le Coleman slide avec un gant s'appuyant sur la route[21], le grab en tenant la planche, le check en bref coup de freinage, etc.

La descente nécessite des équipements de protection spécifiques contre les chocs et l'abrasion : casque intégral, combinaison en cuir, gants à puck (rondelle de glisse), genouillère renforcée, etc. Si le skate est l'engin le plus populaire pour la descente, la discipline peut également être pratiquée en roller, streetluge ou buttboard[19].

Freestyle

One-handed handstand, 1989

Le freestyle consiste à réaliser des figures sur un terrain dégagé et plat (flat). C'est l'une des plus anciennes pratique de skateboard et elle fut très populaire à certaines périodes entre les années 1960 et le début des années 1990, avec des figures emblématiques comme le saut en longueur, le saut en hauteur, l'équilibre sur les mains (hand stand) et d'autres figures désignées depuis comme old school (« vieille école »)[22].

De nos jours, certaines pratiques acrobatiques du longboard dancing ou du street sur le plat peuvent être comparées au freestyle.

Freeride

Le freeride consiste à se déplacer rapidement, souvent dans des pentes, en réalisant de multiples manœuvres de freinages et virages dérapés (slides) ou de multiples virages coupés (carving).

Les planches dites de « carving » sont en général longues et flexibles (carving longboard), ou au contraire courtes et rigides (surfskate), et disposant d'un truck avant adapté permettant un virage plus serré

Slalom

Le slalom consiste à se déplacer rapidement entre des plots. Les planches étaient généralement courte et étroite (de type Penny), pour faciliter les virages nerveux et rapides. Si la discipline a été relativement populaire aux débuts du skate, la pratique du slalom n'est plus répandue.

Dancing et boardwalking

Le dancing consiste à faire des mouvements de danse sur son longboard, ainsi que quelques figures (manual). Les planches dites « longboard dancing » ont un nose et un tail pour pouvoir effectuer des figures artistiques. elles sont aussi plus souples afin de maitriser totalement l'utilisation de la planches et tourner plus facilement.

Le bordwalking consiste à réaliser des déplacements sur une longue planche, de manière comparables aux figures de surf sur longboard.

Promenade

La promenade, balade ou le cruising désigne l'usage du skateboard pour des déplacements. Munies de grosses roues souples, pour faciliter le roulement sur des sols irréguliers, les planches peuvent être de très petite taille (miniboard) ou relativement longues (longboard dite « classique »).

Types de skateboard

Depuis son émergence, la configuration des éléments constitutifs du skateboard a évolué. Au fil des décennies, il s'est créé divers types de planches correspondant à des pratiques distinctes. Depuis plusieurs années, la pratique dominante est celle du street (tricks sur plat ou mobilier urbain), mais il existe d'autres type de planches et pratiques :

  • le cruiserboard ou miniboard ou Penny planche très courte et à grosses roues. Utilisé par exemple pour les petits déplacements et la promenade (cruising), le slalom
  • le longboard ou longskate : la planche ainsi que les trucks sont plus longs pour permettre plus de vitesse et de stabilité. Utilisé pour la descente (downhill), le slalom, la danse (longboard dancing), la promenade...
  • le surfskate : le truck avant facilite les virages serrés à plat et le pumping
  • le buttboard : littéralement « planche à fesse » pour la vitesse en position allongée, qui évoluera vers la streetluge
  • la mountainboard : planche avec footstraps, 4 roues avec jantes et pneus.
  • la streetboard ou snakeboard

Il existe des skateboard à moteur dédiés au déplacement, notamment le skateboard électrique.

Il existe des objets apparentés au skateboard à quatres roues :

  • la Bladeboard : les roues sont en ligne
  • la Waveboard : Essboard ou Caster board, seulement deux roues en ligne, planche très flexible
  • la Freeboard : innovation marque déposée aux USA (Freebord), 3 roues à l'avant, 3 roues à l'arrière
  • les Freeline skate : chaque pied a une mini-planche avec deux roues
  • la Cut board : chaque pied a une mini-planche avec une roue
  • le Flowboard : la planche possède deux rangées de 7 roues à l'avant et à l'arrière de la planche.
  • le soleskate : la planche possède deux roues à l'avant, une seule à l'arrière.

Il existe des jeux ou jouets inspirés du skateboard :

  • le fingerboard : planche d'une dizaine de cm. de long, elle se manie avec les doigts
  • la handboard : planche d'environ 27 cm. de long, elle se manie avec les mains

Tricks

Frontside lipslide

Il existe un grand nombre de figures, ou tricks. Pratiquement toutes les figures peuvent s'effectuer en nollie, en switch ou même en fakie. Le plus simple est le ollie (le saut) ou tout simplement le wheeling ou manual (rouler sur les deux roues arrière de la planche en restant en équilibre). Le ollie est le trick qu'un débutant doit apprendre s'il veut pouvoir évoluer. Pour passer à un autre niveau il faut réussir le kickflip ou le heelflip et ainsi avoir accès à une multitude d'autres tricks. Avant son invention, les premiers skateurs s'élevaient dans les airs en effectuant un boneless ou un no comply, consistant à élever la planche en tapant du pied sur le sol, ou en agrippant la planche pour le boneless, et qui sont aujourd'hui considérés comme des tricks old-school. À présent, le ollie permet de sauter sans avoir besoin de toucher la planche avec les mains ni de mettre le pied au sol. Voici la liste des tricks et leurs variantes les plus connus  :

Figures de base  :

  • Ollie : simple saut.
  • Ollie 180 : rotation à 180° du skateur et de la planche. Il en existe beaucoup de variantes (selon le sens de rotation (backside/frontside), le pied d'appel par rapport à la direction suivie par la planche (normal/fakie/switch/nollie).
  • Shove-it : rotation à 180° du skate sous les pieds du skateur en frontside ou backside. il en existe une variante, le Pop shov-it, où la planche est popée comme pour un Ollie pour que la rotation soit effectuée dans les airs

Flip (rotation longitudinale) :

  • Kickflip : figure populaire inventée par Rodney Mullen consistant à faire tourner la planche autour de son axe longitudinal dans le sens des aiguilles d'une montre pour un goofy et dans le sens contraire des aiguilles d'une montre pour un regular.
  • Heelflip : rotation longitudinale de sens inverse du kickflip.

Ces variantes peuvent encore être complexifiées en changeant le pied d'appel ou le sens de déplacement du skateur (nollie, switch, fakie) ou en ajoutant une rotation du skateur en plus du trick.

  • Slide (le fait de glisser sur une barre en prenant appuie sur le plateau et non sur les trucks)  :

boardslide, lipslide, tailslide, noseslide, bluntslide, noseblunt, combo slide, crail slide, darkslide... Ces tricks sont réalisables en backside (lors du saut, le skateur a la barre dans le dos) ou en frontside (lors du saut, le skateur a la barre devant lui).

  • Grind (le fait de glisser sur les trucks)  :
  • 50-50, 5-O (prononcer Five-O), nosegrind, smithgrind, feeblegrind, crookedgrind, overcrook, willys grind, over willys, hurricane...
  • Grab (le fait d'attraper la planche en étant en l'air) : Nosegrab, tailgrab, indy, cannonball, melon, tweak, seatbelt, doublegrab, one foot, benihana, madonna, japan...

Sport ou art

Le skateboard est-il un sport ou un art ? La question se pose dès que l'on désire aborder le style et la philosophie de la discipline. Un sport est une discipline mettant l'accent sur la performance, tandis qu'un art vise à atteindre un idéal esthétique, par une technique, un style propre. En tant qu'art, le skateboard se rapprocherait de la danse, en ce que la recherche de beauté se fait à travers le mouvement.

Les systèmes d'évaluation des skateurs lors des compétitions montrent l'ambivalence de la discipline. Ainsi, à l'issue de son run (passage, prestation), le skateboarder sera jugé non seulement sur la technique et la performance, mais aussi sur la créativité et le style (l'esthétisme). Limité en temps, un run peut être comparé à un programme de patinage artistique, avec toutefois des règles moins strictes et l'absence de dichotomie entre programme libre et programme imposé.

La plupart des adeptes de skate ne considèrent pas leur discipline comme un sport à part entière. Deux voies différentes, mais néanmoins complémentaires se dessinent donc, le skateboard est un sport à 100 % — tous les aspects de la discipline n'étant pas quantifiable en termes de performance — la pratique de la discipline comme objet esthétique visuel (en photographie notamment) se répand.

Le skateboard est généralement considéré comme un sport extrême, même s'il peut être pratiqué à des niveaux bien différents. Il est aussi considéré comme un sport urbain.

Compétitions

Des compétitions internationales et nationales sont régulièrement organisées depuis les années 1980 pour différentes disciplines du skateboard, bien que la pratique compétitive concerne une minorité de skateurs. Ces compétitions prennent la forme de circuits (World Cup Skateboarding, Association of International Skateboarders) ou d'évènements compétitifs isolés (contest). Sont distingués notamment les disciplines de street, de rampe ou bowl, de freestyle[23] ; et pour la longboard les disciplines de downhill, slalom, dancing[24]. Les compétitions internationales et leur médiatisation favorisent la professionnalisation des meilleurs skateurs, par les récompenses financières et le sponsoring de marques d'équipement ou de vêtements.

En France, le skateboard est rattaché depuis 1997 à la Fédération française de roller et skateboard et compte très peu de pratiquants fédérés (de l'ordre de 2000). Un circuit annuel de Championnat de France (street, bowl) est organisé[25].

Pour les Jeux olympiques de 2020, les disciplines de skateboard retenues sont le street et le « park terrain » (bowl), en partenariat avec la World Skate et le circuit professionnel Street League Skateboarding (SLS)[26].

Risques

Le port de protections (casques, genouillères, coudières...) diminue fortement les risques de blessure.

Le skateboard est généralement considéré comme un sport extrême ; il est notamment intégré aux X Games, ce qui contribue à lui donner une image de sport à risques.

Selon la littérature internationale sur les blessures des sports à roulettes, la grande majorité des blessures sont liés à des chutes (89% sur une étude d'un département français). Les autres circonstances sont les collisions avec des obstacles fixes (5%), avec un véhicule motorisé, avec un vélo ou d'autres pratiquants à roulettes[18].

De nombreuses publications suggèrent une faible proportion (0-5%) de collisions entre engins à roulettes et autres véhicules, mais les blessures sont alors les plus graves. Les collisions avec piétons sont rares[18].

Sur les circonstances des blessures, une étude sur des skateboarders canadiens rapportent que « 56% des cas résultent de chutes lors d’une progression normale, 2 % de chutes lors d’une descente, et 41 % de chutes lors de la réalisations de figures (sauts ou autres : tricks) »[18].

Sur la nature des blessures, les études relèvent une prédominance des atteintes aux membres supérieurs (fractures), mais également des atteintes fréquentes aux membres inférieurs et à la tête (tête et face)[18].

Selon une étude américaine de 2002 relative aux nombre de pratiquants, la pratique du skateboard apparait deux fois moins risquée (blessures) que celle d'un sport de contact comme le basket-ball[18]. La pratique du skateboard est néanmoins deux fois plus risquée que celle du roller en ligne[18].

Culture du skateboard

Anglicismes

De par son origine américaine, le vocabulaire lié à la discipline est truffé de néologismes directement empruntés à l'anglais. Au niveau même de son nom, le skateboard, souvent raccourcit en skate, revendique ses origines anglophones, étant aujourd'hui plus utilisé que l'appellation originelle et officielle : la planche à roulettes[27].

Il en va de même pour les noms des tricks (figures) : du varial flip au boardslide, toutes les figures sont nommées à l'anglaise. Il n'est pas rare d'entendre un skateur qualifier une simple rotation de 360° de three-sixty (litt. « trois (cent) soixante »).

Certains éléments ont une appellation double. Ainsi, dans un skatepark, on n'hésitera pas à parler de « rampes » (français), mais on précisera de quel type il s'agit en parlant de half-pipe (anglais) et de quarter-pipe (anglais). Dans d'autres cas, l'appellation anglaise côtoie l'appellation française sans que l'une prédomine sur l'autre forme (par exemple fifty-fifty (50-50) en anglais et « cinquante-cinquante (50-50) » en français).

Le skateboard et l'image

Les vidéos qui ont marqué, à chaque génération, l'histoire du skateboard, témoignent du lien entre skateboard et images. Même si l'innovation dans les figures et leurs enchaînements est devenue la mesure de référence d'une bonne vidéo, l'aspect esthétique de cet enchaînement, l'impression générale rendue, et le style demeurent indispensables pour que celle-ci entre dans l'histoire. Elle est, en général, associée à une bande-son qui « colle » aux séquences de chaque skateboarder.

On note la sortie du film Les Seigneurs de Dogtown, de Catherine Hardwicke, qui retrace l'évolution du skateboard à partir des années 1970 et des fondateurs d'une nouvelle discipline (le poolriding) qui va révolutionner le skateboard : Jay Adams, Stacy Peralta et Tony Alva.

Les vidéastes de skate Ty Evans et Spike Jonze, connus pour avoir réalisé la vidéo Yeah Right, sont les premiers à avoir franchi un cap au niveau de la réalisation des vidéos de skate. Ils utilisent des techniques et effets spéciaux de cinéma, et filment maintenant avec des caméras HD.

Mode vestimentaire

Paire de baskets Vans très utilisée dans les années 1980 et qui revient beaucoup à la mode à partir de 2010.

La récupération par les médias de l'image de la planche à roulettes et la profusion des marques de skate (Black label, Enjoi, Blind, DVS, World Industries, Element, Chocolate, éS,Lakai, Supra, etnies, Jart, Flip, toy machine, Girl, Globe, Independent, Matix, Osiris, Spitfire, Venture, Vinkel, Volcom, WESC, Circle, Cliché Skateboards, Emerica, Doble skateboards, Blend Matoël, Baker Skateboard, Anti Hero, Soldier Brand, Vans, Bones, Altamont Apparel, Carhartt, DC, Quicksilver, Plan-B , BoardBreaker, DGK, popular skateshop, Darkstar, Trauma , Alien Workshop (en), Magenta, Perdu et tant d'autres) a également fait du « style skateur » une mode à part entière. En effet, les habitudes stylistiques des adeptes, issues des cultures populaires californienne et urbaine américaine, se voient reproduites par une multitude de jeunes, la plupart n'étant même pas intéressés par la pratique du skate. Cette nouvelle génération est vue d'un drôle d'œil par certains « véritables » skateurs, qui les qualifient alors de « poseurs ». Ce style s'étant développé en mode, l'attirail vestimentaire des skateurs coûte cher, ce qui mène quelquefois à des situations où seuls les « poseurs » portent réellement des habits de skate, tandis que les pratiquants n'en voient pas forcément l'intérêt. Mais il ne faut pas voir là-derrière une imitation désœuvrée ou une reproduction ridicule. La récupération de cette mode est une façon de montrer son adhésion à une façon de penser, plus encore qu'à une discipline en soi. L'esprit du skateboard a donc beaucoup inspiré la nouvelle génération, devenant un phénomène de société, et une référence parmi les jeunes.

Fichier:Sagging skater.jpg
Un skateur pratiquant le sagging

Dans les années, 2000, le style « skateur » est caractérisé par des vêtements amples (influence Hip Hop) ou des vêtements serrés (influence Rock'n'Roll / Punk). La préférence est ainsi donnée aux t-shirts longs et aux pantalons « baggy », style que l'on qualifiera de « Big pants, small wheels » (littéralement grands pantalons, et petites roues) ou aux pantalons « slim » avec des chaussures fines et des T-shirt serré. Les pantalons sont, chez le skateurs, porté très souvent à la manière du sagging.

Les chaussures de skate, quant à elles, sont très particulières. Conçues à l'origine pour tenir au mieux sur un skateboard et s'abîmer le moins possible, avec de grosses semelles et munies de lacets épais, les "skate-shoes" sont désormais plus fines, privilégiant ainsi la sensibilité pour permettre aux skaters de réaliser des figures qui sont de plus en plus techniques.

Depuis 2010, les skaters représentent souvent le style "à la mode". De nouvelles marques fleurissent autour de ce mouvement plus "hype" plus soigné, avec des marques comme Qhuit, Sixpack, Olow... La société a fait des skaters (à leur insu) "les gens branchés" du moment. Tatouées, Rock n' Roll, fêtards, ils représentent désormais une sorte de fantasme de liberté dans cette société qui tend à être de plus en plus normée.

Musique

La culture musicale qui se trouve derrière le skateboard est le résultat d'une longue évolution, et est ainsi très diversifiée. Les styles de musique varient, vers Los Angeles on écoutera les chanteurs de rap de la côte Ouest (dit « West Coast »), alors qu'à New York on écoutera la musique de la côte Est (dit « East Coast »).

Issu du surf, discipline à la culture profondément rock 'n' roll, le skateboard s'est ensuite développé dans la rue. Il n'y a pas de généralité absolue à faire. Le hip-hop est récupéré pour son appartenance à la street culture américaine, tandis que le rock rappelle l'euphorie des débuts. Néanmoins il semblerait que la plupart des skaters écoutent du rock. Mais il faut également noter que certains skateurs, pouvant être qualifiés de roots écoutent des genres musicaux différents, tels que le reggae, le dub ou encore le ska. Une autre branche des skaters écoute du metal. Il semblerait toutefois que les deux styles de musiques les plus écoutés par les skateurs sont du Rap (hip-hop, rap US, etc.) ou du Rock (Rock'n'roll, Metal, Hard Rock, etc.)

Les Skateurs écoutant du Rap se caractériseraient en s'habillant avec des jeans baggie, et la plupart aimeraient skater de la "street" (les manuals, curbs, flips parfois très techniques...). Tandis que ceux écoutant du Rock feraient plutôt de la "street" du genre hammer (Gros gaps, handrails...). Quant aux plus âgés d'entre eux, écoutant en général du Rock'n'Roll, pratiqueraient de la vert (les débuts du skate, années 1970) comme du bowl (qui étaient autrefois des piscines californiennes) et de la rampe. Ceci étant tout de même qu'une image (les skateurs pratiquent ce qu'ils aiment, un skateur qui écoute du rap peut aimer du hammer et vice-versa). La musique (dans les vidéos) a souvent une influence sur les jeunes skaters, qui parfois découvrent et s'ouvrent vers un nouveau genre musical. La musique de chaque part (section de vidéo), étroitement liée à l'image du skateur et de la marque, influencent certains jeunes qui se mettent à s'habiller comme le skateur qu'ils aiment bien et à écouter le même style de musique. Dans les vidéos on peut souvent voir que le skateur enchaîne ses tricks dans les temps. Lorsque le skateur fera un gap ou un trick au ralenti quand il replaquera, il le fera en même temps que la musique. Cela vient aussi des montages vidéos qui sont faits.

Un style de musique apparenté au punk californien, le Skatecore, a pris un nom rappelant le skate.

Lors de compétitions ou sessions, dites AM (amateur) ou Pro (professionnel), il y aura toujours la présence de musique. La musique donne un rythme aux runs des skateurs, ils s'en inspirent et font preuve d'imagination. Tout combiné, le skateur, sa planche et la musique donne un résultat qui sera noté par les jurys. C'est pourquoi la musique joue un rôle assez important pour les runs des skateurs.

Jeux vidéo

Plusieurs jeux vidéo ont tenté de recréer les sentiments que l'on peut éprouver en faisant du skateboard. Parmi ces jeux, on trouve entre autres :

  • Top Skater, un jeu d'arcade de simulation créé par Sega en 1997 qui n'est pas vraiment représentatif du skateboard pratiqué par la majorité puisqu'il s'agit de descente.
  • Skate and Destroy, sorti en février 2000 édité par Rockstar Games, qui peine à reproduire les figures au niveau de l'ergonomie des boutons mais qui est amusant pour les chutes où le skater devient un pantin désarticulé.

Mais le premier jeu de skateboard à avoir eu un gros succès est la série des Tony Hawk's Skateboarding développée par Activision et sortie en 1999 ; les personnages ont été créés à partir de skaters pro numérisés à l'aide de capteurs, ce qui ne devait surement pas être le cas sur Top Skater où les skaters ont leurs planches qui restent collées aux pieds. On n'avait jamais atteint ce réalisme dans un jeu de skateboard, tout est une reproduction de l'existant, les figures de bases, les vêtements, le matériels, certains spots. Seuls les enchainements interminables de figures que les joueurs créent peuvent souffrir d'un manque de réalisme, pour le plus grand plaisir de ces derniers. Ce jeu, de par sa diffusion, a énormément contribué à vulgariser les termes techniques de skateboard et le nom des pros auprès du grand public. En septembre 2007, Electronic Arts a publié un nouveau jeu de skate qui présente un gameplay qui imite bien les mouvements qu'on peut effectuer sur une planche.

  • Skate est un jeu vidéo de skateboard d'EA Sports sorti sur PlayStation 3 et Xbox 360 le 24 septembre 2007 aux États-Unis et le 11 octobre 2007 en France et en Europe. Une suite, intitulée Skate 2, est sortie en 2008 ainsi qu'un dérivé pour Nintendo DS et Wii appelé Skate It. Ce jeu a apporté ce qui manquait cruellement à Tony Hawk's Skateboarding. Alors qu'auparavant le réalisme était essentiellement « visuel », Skate se rapproche d'une simulation (si on exclut le fait de jouer avec les mains !). Lorsqu'on jouait à Tony Hawk's Skateboarding, les commandes servaient uniquement à se diriger et pour l'exécution de tricks (figures) si on lâchait la manette, le skater continuait sa route, chaque bouton correspondait à un type de figure différent. Ici le joueur fait face à de nouvelles difficultés, chaque poussée pour avancer doit être exécutée avec la manette. Ainsi, lorsqu'on se trouve a quelques mètres d'un obstacle, on doit gérer l'élan et se préparer à exécuter la figure comme si on était dans la rue. Le joueur doit apprendre à gérer l'espace comme dans la réalité, ce qui rend ce jeu excitant.

Cinéma

Films dans lesquels le skateboard tient une place importante ou centrale :

Le skate pro

Voir Catégorie:Skater professionnel

Règlementation

Panneau d'interdiction du skateboard (Royaume-Uni)
Éléments métalliques « anti-skate » fixés sur un muret, pour empêcher les glissades (grind)

La pratique du skateboard dans les espaces publics est fréquemment considérée par les pouvoirs publics comme une source de nuisance (bruits), de dégradation (mobilier urbain), d'insécurité (rassemblement de jeunes), de danger (collision avec piétons ou automobiles)[18].

Selon les villes, de nombreuses règlementations locales ou nationales visent à interdire partiellement ou totalement la pratique du skate dans les rues, les places publiques, sur la chaussée ou les trottoirs.

Pour le chercheur Thierry Brenac, les interdictions du skateboard (en France) sont également motivées (au niveau local) par « une volonté de normaliser les conduites dans l’espace public, voire d’écarter une certaine population — jeune, peu consommatrice, et jugée susceptible de gêner ou d’effrayer les consommateurs et les touristes — d’espaces économiquement importants comme les secteurs touristiques et commerçants.[18] »

Règlementation en France

Le « skateur », lorsqu'il circule sur la voie publique, est un piéton au regard du code de la route. C'est en tous les cas le sens de la réponse du ministre de l'intérieur à une question écrite[28] posée par la députée Marie-Jo Zimmermann : « En l'absence de réglementation spécifique, les utilisateurs d'engins à roulettes sont, lorsqu'ils circulent sur la voie publique, assimilés à des piétons ».

À ce titre, le « skateur » est soumis « aux dispositions des articles R. 412-34 à R. 412-42 du code de la route » poursuit le ministre. Il a donc l'obligation :

  • d'utiliser les trottoirs [article R412-34],
  • lorsqu'il emprunte la chaussée, de circuler près de l'un de ses bords. Hors agglomération et sauf si cela est de nature à compromettre sa sécurité ou sauf circonstances particulières, il doit se tenir près du bord gauche de la chaussée dans le sens de sa marche [article R412-36],
  • de traverser la chaussée en tenant compte de la visibilité ainsi que de la distance et de la vitesse des véhicules [article R412-37],
  • d'utiliser, lorsqu'il en existe à moins de 50 mètres, les passages prévus à son intention. Aux intersections à proximité desquelles n'existe pas de passage prévu à son intention, le skateur doit emprunter la partie de la chaussée en prolongement du trottoir [article R412-37],
  • lorsque la traversée d'une chaussée est réglée par des feux de signalisation, le skateur ne doit s'engager qu'au feu vert [article R412-38],
  • lorsque la traversée d'une chaussée est réglée par un agent chargé de la circulation, il ne doit traverser qu'à son signal [article R412-38],
  • hors des intersections, il est tenu de traverser la chaussée perpendiculairement à son axe [article R412-39],
  • il lui est interdit de circuler sur la chaussée d'une place ou d'une intersection à moins qu'il n'existe un passage prévu à son intention lui permettant la traversée directe [article R412-39],
  • il doit contourner la place ou l'intersection en traversant autant de chaussées qu'il est nécessaire [article R412-39],
  • lorsque la chaussée est divisée en plusieurs parties par un ou plusieurs refuges ou terre-pleins, le longboarder parvenu à l'un de ceux-ci ne doit s'engager sur la partie suivante de la chaussée qu'en respectant les règles prévues par les articles qui précèdent [article R412-40],
  • le fait, pour tout skateur, de contrevenir aux dispositions de la présente section est puni de l'amende prévue pour les contraventions de la première classe [article R412-43]. « Le montant de l'amende forfaitaire pour les contraventions au Code de la Route de la première classe commises par les piétons était fixé à 30 F par le Code de Procédure Pénale (R. 49). L'ordonnance n° 2000-916 du 19 septembre 2000 fixant la correspondance en euros des montants exprimés en francs dans les textes législatifs prévoyait l'équivalence : 30 F ≈ 4,5 €. Toutefois l'article R-49 du Code de Procédure Pénale réactualisé prévoit bien une amende forfaitaire de 4 € »

Cas de Paris

Certaines villes ont mis en place une réglementation spécifique. Ainsi à Paris, les services de la préfecture de police estiment que la pratique de la planche à roulettes est assimilée à un jeu dangereux, au sens de l'article 113 de l'ordonnance du Préfet de Police du 25 juillet 1862[29] et donc, par voie de conséquence, interdite à la fois sur les trottoirs et sur la chaussée.

Il est également interdit d'utiliser sa planche à roulettes pour se déplacer. Pour la préfecture de police, « ce type d'équipement ne peut être utilisé comme un moyen de déplacement ».

La pratique du skateboard ne peut donc se faire que dans des lieux officiellement recensés par la Mairie de Paris. Les arrêtés des 3 février 1978 et 22 mars 1979 ont fixé la liste des emplacements où les utilisateurs peuvent s'adonner à cette activité.

Bibliographie

  • Claire Calogirou et Marc Touché, « Sport-passion dans la ville : le skateboard », Terrain, 1995 en ligne

Notes et références

  1. a et b De l'américain skateboard formé de skate « patin » et board « planche » Dictionnaire Larousse
  2. Terme le plus courant chez les adolescents. (Calogirou, par. 12)
  3. Calogirou, par. 12)
  4. Montgomery, Tiffany (May 12, 2009). « The state of the skateboarding industry »
  5. Enquête pratique physique et sportive 2010, CNDS / direction des sports, INSEP, MEOS, cité dans http://www.sports.gouv.fr/IMG/pdf/la_pratique_des_activites_physiques_et_sportives_en_france.pdf
  6. Xiradakis Milos, « Faire (de) la planche en ville », Spirale, 2013/4 (N° 68), p. 17-23. DOI : 10.3917/spi.068.0017. lire en ligne
  7. a b et c Sébastien Cretin, La transmission des savoirs du skateboard à l'épreuve des nouvelles technologies de l'information et de la communication, Thèse de sociologie, Université de France-Comté, 2007, p.62 lire en ligne
  8. [(en) Aloha! Vintage Skateboard Gallery
  9. a et b Sébastien Cretin, op. cit., p.63 Thèse en ligne [PDF]
  10. a b et c Sébastien Cretin, op. cit., p.64 Thèse en ligne [PDF]
  11. Corinne Dubreuil, Guillaume Dufau, Skate, Editions Milan, , p. 11.
  12. a et b Gaëtane Morin, « Les pionniers du skate », Le Parisien week-end, 11 août 2018, p. 34-37.
  13. a et b Sébastien Cretin, op. cit., p.65 Thèse en ligne [PDF]
  14. a et b Caligourou, Le skateboard : une pratique urbaine sportive, ludique et de liberté, 2000
  15. a b et c Fédération française roller et skateboard, « SKATEBOARD
  16. https://journals.openedition.org/teoros/455
  17. (en-US) « Avenue Trucks – High Performance Suspension Skate Trucks », sur avenuetrucks.com (consulté le )
  18. a b c d e f g h et i Thierry Brenac, « Sécurité et nouvelles pratiques de l’espace public : le cas des trottinettes, skateboards et autres engins à roulettes », 2015
  19. a b et c https://ffroller.fr/les-disciplines/evenements-descente/
  20. Record de vitesse 2017 sur Youtube
  21. https://riders.co/en/longboard/slides/heelside-coleman-slide
  22. Voir en anglais Freestyle skateboarding tricks
  23. (Calogirou)
  24. Voir http://www.cns-l.fr
  25. http://skateboard-france.fr/championnat-de-france-2019/
  26. http://skateboard-france.fr/haut-niveau-infos-generales/
  27. Voir Calogirou par. 12
  28. no 45849 publiée au Journal Officiel le 10 août 2004 page 6 189
  29. Avis de la commission de la sécurité des consommateurs relatif à la pratique du patin à roulettes (roller quad), du patin en ligne (roller in line) et de la planche à roulettes (skateboard) sur le site du Bulletin officiel de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes

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