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Dans son autobiographie, elle écrit : {{citation|Il me demande si j’éprouve du plaisir, c’est le cas. Et ça, c’est déjà assez horrible en soi. Mon esprit se débat mais mon corps me trahit}}<ref name="p.66-L3" group="L3">{{p.}}66.</ref>.
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Alors que Polanski s'apprête à raccompagner Samantha chez elle, ils croisent l'actrice [[Anjelica Huston]], compagne de Nicholson, qui vient de rentrer dans la maison. Selon Huston, l'adolescente, avec qui elle parle brièvement, n'a l'air ni {{citation|apeurée}}, ni {{citation|bouleversée}}<ref name="p.81-L3" group="L3">{{p.}}81.</ref>.
Alors que Polanski s'apprête à raccompagner Samantha chez elle, ils croisent l'actrice [[Anjelica Huston]], compagne de Nicholson, qui vient de rentrer dans la maison. Selon Huston, l'adolescente, avec qui elle parle brièvement, n'a l'air ni {{citation|apeurée}}, ni {{citation|bouleversée}}<ref name="p.81-L3" group="L3">{{p.}}81.</ref>. Elle témoigne:<blockquote>« J'étais heureuse de savoir que j'allais bientôt rentrer à la maison », « j'étais épuisé, dépassée, et même si je ne m'en rendais pas compte, assez droguée.», « J'ai commencé à pleurer, avec soulagement et colère. Je savais que quelque chose de mal était arrivé, et que j'avais fait des choses stupides, mais j'allais m'en sortir. »<ref>{{Lien web|titre=Roman Polanski's rape victim describes sex attack in graphic detail|url=https://www.dailymail.co.uk/news/article-2435255/Samantha-Geimer-Roman-Polanskis-rape-victim-describes-sex-attack-graphic-time.html|site=Mail Online|date=2013-09-27|consulté le=2019-04-24}}</ref></blockquote>Une fois rentrée chez elle, Samantha se confesse sur ce qui vient de lui arriver à son petit ami<ref name="SamanthaTranscripts"/>.

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Sa sœur surprend la conversation et prévient leur mère immédiatement.
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Susan Gailey, furieuse, appelle la police et dépose plainte le soir même contre Polanski<ref name="Toobin-NewYorker"/>.
Susan Gailey, furieuse, appelle la police et dépose plainte le soir même contre Polanski<ref name="Toobin-NewYorker"/>.

Version du 24 avril 2019 à 16:57

Affaire Roman Polanski
Photographie d'identité judiciaire de Roman Polanski.
Photographie d'identité judiciaire de Roman Polanski.

Fait reproché Abus sexuel sur mineur
Pays États-Unis
Ville Los Angeles
Nombre de victimes Une victime, Samantha Geimer
Jugement
Statut Affaire jugée : Roman Polanski a été reconnu coupable d'avoir eu des rapports sexuels illégaux avec un mineur.
Tribunal Los Angeles County Superior Court

L'affaire Polanski est une affaire judiciaire impliquant le réalisateur franco-polonais, Roman Polanski, arrêté et inculpé à Los Angeles en mars 1977 dans une affaire d'abus sexuel sur mineur contre Samantha Geimer, une jeune fille alors âgée de treize ans. La justice retient six chefs d'accusation contre lui : viol sur mineur, sodomie, fourniture d'une substance prohibée à une mineure, actes licencieux et débauche, relations sexuelles illicites et perversion. En échange de l'abandon des autres charges, Roman Polanski plaide coupable pour rapports sexuels illégaux avec une mineure. Il est condamné à une peine de quatre-vingt-dix jours de prison puis est libéré pour conduite exemplaire après en avoir effectué quarante-deux. L'évaluation psychiatrique est favorable mais le juge, sensible aux critiques de la presse et du public, revient sur sa décision — décision contestée aussi bien par la défense que par l'accusation, et souhaite à nouveau condamner Polanski. Ce dernier fuit les États-Unis et s'installe en France, pays refusant l'extradition de ses citoyens et dont il possède la nationalité puisqu'il y est né.

Selon Roger Gunson, le procureur en charge de l'affaire au moment des faits, la temps passé par Roman Polanski en prison correspondait à la totalité de la peine qu'il devait et a exécuté. La justice américaine a cependant toujours refusé de clôturer l'affaire si le réalisateur ne revenait pas sur le sol américain.

En 2009, Roman Polanski est arrêté à Zurich, dans le cadre d'un traité d’entraide judiciaire pénale entre la Suisse et les États-Unis, et incarcéré pendant deux mois avant d'être assigné à résidence à Gstaad. En 2010, la Suisse refuse l'extradition du réalisateur. En 2015, la Pologne refuse à son tour une demande d'extradition des États-Unis.

Le réalisateur est, en raison des poursuites engagées par la justice américaine contre lui depuis 1977, toujours considéré par Interpol comme fugitif, et ne peut circuler librement que dans trois pays : la France, la Pologne et la Suisse.

Sa victime, Samantha Geimer, lui a publiquement pardonné et a demandé à plusieurs reprises l'arrêt des poursuites.

De nombreux intellectuels et artistes, ainsi que le gouvernement français, ont apporté leur soutien à Roman Polanski. Certaines personnes ont depuis retiré leur soutien.

L'affaire de 1977

Les faits

Au début de l'année 1977, Roman Polanski, alors âgé de quarante-quatre ans, est engagé par l'édition française du magazine Vogue pour réaliser un reportage photographique sur les jeunes filles européennes et américaines[L1 1],[1]. Par l'intermédiaire d'un ami commun, il rencontre Jane Gailey, une aspirante actrice, et sa fille Samantha, une jeune adolescente de treize ans, à qui il propose d'être l'un de ses modèles[L1 2],[L3 1]. Cette dernière donne son accord, avec l'approbation de sa mère, voyant dans ce projet l'opportunité de réaliser son rêve de devenir une « vedette de cinéma »[2]. Selon Geimer, Polanski lui avait promis qu'il pourrait faire de son rêve d'adolescente de devenir mannequin et actrice une réalité[3].

Une première séance photo a lieu le près du domicile de l'adolescente à Woodland Hills, sur les hauteurs de Los Angeles[1]. Au cours de cette séance, Polanski photographie Samantha seins nus. Ce qu’elle ne raconte pas à sa mère sans pouvoir expliquer pourquoi[2]. Satisfait par les clichés, Polanski propose une deuxième séance, ce que Samantha, qui voit en lui son « passeport pour la célébrité », et sa mère acceptent[L3 2]. Le , le réalisateur la conduit jusqu'au domicile de Jack Nicholson afin de prendre de nouvelles photos[4]. La propriété de Nicholson, absent ce jour-là, leur est ouverte par Helena Kallianiotes, actrice et voisine de l'acteur[L1 3],[1]. À l'intérieur, Samantha réclame un rafraîchissement. Polanski propose alors du champagne, ce à quoi Samantha répond que ça lui est « égal », et sert trois verres, un pour Kallianiotes, un autre pour l'adolescente et un dernier pour lui[5]. Après le départ de Kallianiotes, la séance photo se déroule dans la cuisine puis à l'extérieur de la maison, sur le patio, près de la piscine et dans un jacuzzi[5].

Selon son témoignage, Samantha continue de boire du champagne tout au long de la séance[5]. Lorsque, d'après elle, Polanski lui propose de partager avec lui une pilule de quaalude, un sédatif très utilisé à l'époque comme drogue récréative, l'adolescente accepte, sachant les effets qu'il produit — « Je fumais beaucoup, prenais des acides à l'occasion, consommais énormément de speed, et étais passé à la cocaïne et au Quaalude »[L3 3], mais déclare lors de son audition « Je pense que j'étais ivre, sinon je ne l'aurais pas fait »[5].

Avant de photographier Samantha dans le jacuzzi, Polanski lui demande d'appeler sa mère, la séance durant plus longtemps que prévu, afin de savoir s'il pouvait la ramener chez elle un peu plus tard[L1 4],[5]. Jane Gailey accepte. Samantha se déshabille de sa propre initiative, à l'exception de ses sous-vêtements, qu'elle accepte finalement de retirer à la demande de Polanski, avant de rentrer dans le jacuzzi[1]. Le réalisateur prend plusieurs photos de l'adolescente avant de se déshabiller à son tour pour entrer dans l'eau[L1 5]. Samantha prétend alors avoir de l'asthme afin de sortir du jacuzzi[L3 4]. Polanski lui propose ensuite d'aller dans la piscine[L1 5],[5]. L'adolescente hésite puis accepte, traverse la piscine à la nage, avant d'en sortir et de rejoindre la salle de bain afin de se sécher[5].

D'après son témoignage, elle suit Polanski jusqu'à une chambre où il lui demande de s'allonger sur un divan[5]. Au moment où le crime est commis, Nicholson était en vacances au ski dans le Colorado. Sa petite amie, Anjelica Huston, est elle présente mais momentanément absente. À son retour, Polanski et Geimer sont toujours là. Dans un témoignage ultérieur, Geimer déclare que Huston était devenu méfiante à propos de ce qui se passait derrière la porte de la chambre fermée et avait commencé à frapper dessus, mais était repartie après que Polanski eut insisté pour achever la séance photo[6]. « Nous avons fait des photos avec moi en buvant du champagne », explique Geimer. « Vers la fin, ça a fait un peu peur, et j'ai réalisé qu'il avait d'autres intentions et je savais que je n'étais pas là où je devrais être. Je ne savais tout simplement pas comment me sortir de là »[7]. Dans une interview en 2003, elle a rappelé qu'elle avait commencé à se sentir mal à l'aise après qu'il lui ait demandé de s'allonger sur un lit et qu'elle ait décrit comment elle avait tenté de résister. « J'ai dit: 'Non, non. Je ne veux pas y aller. Non, je ne veux pas faire ça. Non! ', Et ensuite je ne savais pas quoi faire d'autre », a-t-elle déclaré, ajoutant : « Nous étions seuls et je ne savais pas quoi d'autre se passerait si je faisais une scène. J'avais donc peur et après avoir résisté, je me suis dit que j'allais bien pouvoir rentrer à la maison après ça »[8].

Le réalisateur commence alors à l'embrasser avant de lui faire un cunnilingus et la contraindre à un rapport vaginal puis anal[1],[5].

L'adolescente atteste lui avoir dit « Non » et souhaite le repousser mais, bien qu'elle voit qu'« il ne me veut pas de mal », la peur l'en empêche[L3 5]. Polanski lui a fourni un narcotique illégal et de l'alcool. Ces substances limitent la capacité de dire non[2]. Elle décide de « le laisser faire » et déclare, lors de son audition, pouvoir « à peine me souvenir de ce qui est arrivé » en raison des effets de l'alcool et de la drogue — « J’étais en quelque sorte étourdie, vous savez, comme quand les choses sont parfois dans une sorte de brouillard »[L3 5],[5]. Dans son autobiographie, elle écrit : « Il me demande si j’éprouve du plaisir, c’est le cas. Et ça, c’est déjà assez horrible en soi. Mon esprit se débat mais mon corps me trahit »[L3 6].

Alors que Polanski s'apprête à raccompagner Samantha chez elle, ils croisent l'actrice Anjelica Huston, compagne de Nicholson, qui vient de rentrer dans la maison. Selon Huston, l'adolescente, avec qui elle parle brièvement, n'a l'air ni « apeurée », ni « bouleversée »[L3 7]. Elle témoigne:

« J'étais heureuse de savoir que j'allais bientôt rentrer à la maison », « j'étais épuisé, dépassée, et même si je ne m'en rendais pas compte, assez droguée.», « J'ai commencé à pleurer, avec soulagement et colère. Je savais que quelque chose de mal était arrivé, et que j'avais fait des choses stupides, mais j'allais m'en sortir. »[9]

Une fois rentrée chez elle, Samantha se confesse sur ce qui vient de lui arriver à son petit ami[5].

Sa sœur surprend la conversation et prévient leur mère immédiatement. Susan Gailey, furieuse, appelle la police et dépose plainte le soir même contre Polanski[1]. Samantha est alors interrogée et amenée à l'hôpital pour être examinée[1],[5].

La condamnation, la prison et la fuite

Le lendemain, le , Roman Polanski est arrêté. Informé qu'une accusation de viol pèse contre lui, le cinéaste est pourtant incapable d'établir « un lien quelconque entre le viol et ce qui s'était passé la veille »[L1 6]. Contre une caution de deux mille cinq cents dollars versée par son avocat, Polanski est libéré et poursuit son travail sur l'adaptation d'un roman de Lawrence Sanders intitulé The First Deadly Sin, produit par Columbia Pictures[L1 7],[1].

Le , Samantha témoigne devant le Grand Jury du comté de Los Angeles[1]. Polanski est inculpé pour six motifs : avoir fourni une substance prohibée à une mineure, s'être livré à des actes licencieux et de débauche, s'être rendu coupable de relations sexuelles illicites, de perversion, de sodomie et de viol[1],[4],[10].

Polanski s'installe ensuite au Château Marmont afin d'échapper aux paparazzis[L1 8]. La Columbia Pictures l'informe alors qu'ils abandonnent le projet The First Deadly Sin[L1 9].

Le , Polanski se voit signifier officiellement les six chefs d'inculpation par le juge en charge de l'affaire, Laurence J. Rittenband[L1 9]. Il plaide non coupable et voit sa libération sous caution reconduite. Le juge Rittenband accède à sa demande de quitter provisoirement les États-Unis afin de se rendre à Londres puis à Paris, où il pense « être moins livré aux journalistes »[L1 9].

Polanski regagne ensuite Los Angeles où il est informé que la famille de Samantha souhaite qu'elle ne comparaisse pas en public[L1 10],[L3 8]. Un accord entre l'avocat de Polanski, Me Douglas Dalton, celui de la famille de Samantha, Me Lawrence Silver, le procureur chargé de l'accusation, Roger Gunson, et le juge Rittenband est engagé en faveur d'une négociation pour l'abandon des accusations les plus graves et une condamnation sans procès[11],[1]. Au même moment, Polanski se voit proposer un contrat d'un million de dollars par le producteur Dino De Laurentiis pour la réalisation d'un remake du film The Hurricane de John Ford[L1 11],[1].

Le , Polanski plaide coupable pour rapports sexuels illégaux avec un mineur, les autres charges étant abandonnées suite à la négociation entre les différentes parties pour éviter un procès public[1].

Selon deux experts psychiatriques commissionné par la cour, les docteurs Alvin E. Davis et Ronald Markman, Polanski « ne présente pas un profil de délinquant sexuel mentalement dérangé », précisent qu'il est d'une « intelligence supérieure, a un bon jugement et de fortes valeurs morales et éthiques », estiment que « les circonstances étaient provocatrices, qu'il y avait une certaine permissivité de la part de la mère » et ajoutent que « la victime n'était pas seulement physiquement mature, mais désireuse »[12].

Le , le juge Rittenband condamne Polanski à une peine de quatre-vingt-dix jours de prison pendant laquelle il doit subir une « évaluation diagnostique »[11],[1]. À sa sortie, Rittenband prévoit de classer l'affaire avec une mise à l'épreuve[11],[1]. Entre temps, le juge accorde à Polanski un sursis afin qu'il puisse terminer la préparation du film Hurricane[1]. Polanski se rend à Munich, en Allemagne, puis à Bora-Bora, où il effectue des repérages[4].

Il retourne ensuite aux États-Unis où, le , il est incarcéré dans la prison californienne de Chino. Après avoir passé quarante-deux en prison, Polanski est libéré pour conduite exemplaire le [1]. Le lendemain, le juge Rittenband convoque l'avocat du réalisateur Me Douglas Dalton et le procureur Roger Gunson et les informe qu'il souhaite condamner le réalisateur à une nouvelle peine[1]. Sensible aux critiques du public et soucieux de soigner son image dans la presse, le juge prévoit une condamnation à « durée indéterminée » mais déclare à Dalton et Gunson que le réalisateur sera libéré après quarante-huit jours s'il accepte de quitter définitivement les États-Unis[11],[1],[10].

Dalton informe alors Polanski de la situation. L'avocat ne peut cependant pas lui assurer qu'il sera bien libre après les quarante-huit jours, un emprisonnement d'une durée indéterminée permettant au juge de prolonger la peine jusqu'à cinquante ans s'il le désire[1]. Dans son autobiographie, Polanski écrit : « Puisque le juge semblait bien décidé à m'empêcher de vivre et de retravailler aux États-Unis, et puisqu'il était manifeste que j'avais passé quarante-deux jours à Chino pour rien, une question évidente se posait désormais : qu'avais-je à gagner en restant ? Et la réponse semblait bien être : rien du tout »[L1 12].

Le , sans en informer son avocat, Polanski se rend à l'aéroport de Los Angeles et prend un avion pour Londres puis pour Paris[L1 12],[L1 13],[11].

Le , les autorités américaines ouvrent un dossier d’extradition à l’encontre du cinéaste. La France, comme d'autres États, refuse généralement l'extradition de ses citoyens et annonce que Polanski ne sera pas renvoyé aux États-Unis[13].

L'accusation, le procureur et la défense dénoncent alors le comportement du juge, qui est déchargé du dossier en février 1978 pour « irrégularités »[10]. L'affaire est confiée au juge Paul Breckinridge qui refuse de juger Polanski par « contumace »[L1 14],[11].

En 1979, Polanski donna une interview controversée avec le romancier Martin Amis dans laquelle, parlant à propos de sa condamnation, il déclara :

« Si j'avais tué quelqu'un, ça n'aurait pas suscité un tel attrait auprès de la presse, vous voyez? Mais ... putain, tu vois, les jeunes filles. Les juges veulent baiser les jeunes filles. Les jurys veulent baiser les jeunes filles. Tout le monde veut baiser les jeunes filles! » [14],[15].

Suites de l'affaire, procès au pénal et un documentaire

La justice américaine va alors tenter de mettre la main sur Polanski lors de ses déplacements à l'étranger. Des demandes d'extraditions sont adressées aux pays avec lesquels les États-Unis ont signé une convention d'extradition : en mai 1978 au Royaume-Uni, en décembre 1986 au Canada, en 1988 en Allemagne, au Brésil, au Danemark et en Suède, en octobre 2005 en Thaïlande et en 2007 en Israël. Cependant, toutes ces tentatives restent vaines[16],[17].

En 1993, Polanski s'engage à verser une indemnité de cinq cent mille dollars à Samantha Gailey, devenue épouse Geimer, à la suite d'un procès civil. Le réalisateur ne tient pas cet engagement dans le délai convenu et la somme qu'il a finalement versée demeure inconnue[1].

En 1994, il déclare dans un entretien avec Diane Sawyer : « À cette époque, il m'a été très difficile de me persuader que c'était mal. Je pensais que personne n'en avait souffert. Plus tard j'ai réalisé que ce n'était pas bien de faire ça mais il n'y avait aucune préméditation, c'est juste arrivé comme ça... »[18].

En 1997, Samantha Geimer dévoile publiquement lui avoir pardonné[19].

La même année, l'avocat de Polanski, Me Douglas Dalton, et le procureur chargé de l'accusation, Roger Gunson tente de résoudre le procès pénal et apporte le dossier au juge Larry P. Fidler[20]. Ce dernier déclare que que si Polanski accepte de revenir aux États-Unis, il ne sera pas arrêté et n'aura pas à purger une nouvelle peine. Selon Dalton et Gunson, le juge souhaite cependant que l'audition de Polanski soit télévisée mais le cinéaste s'y oppose[20]. Des emails du juge Fidler dévoilés en 2014 par The New York Times indiquent que si le réalisateur était retourné aux États-Unis lors de son procès, le magistrat aurait pu être contraint de le libérer, en raison de la conduite du juge Rittenband. Les emails dévoilent également les craintes du juge Fidler : « Depuis que la loi était de son côté avec le traitement de l'affaire par Rittenband, j'étais convaincu que j'étais grillé si jamais il revenait et que ma carrière serait terminé. Au cours de ces années, j'ai dit à plusieurs juges que j'avais de la peine pour eux, de la peine qu'il aient à juger ce cas »[21].

En février 2003, alors que le réalisateur est nommé à l'Oscar du meilleur réalisateur pour son film Le Pianiste, Samantha Geimer prend publiquement sa défense et déclare que leur affaire ne doit pas entrer en considération pour juger son travail[22]. Geimer défend également la décision du réalisateur d'avoir fui les États-Unis et réitère son souhait qu'un terme soit mis aux poursuites[23].

Intriguée par les déclarations de Geimer, la réalisatrice Marina Zenovich décide de consacrer un documentaire sur le réalisateur auquel ce dernier refuse de participer[24]. Dévoilé en 2008, Roman Polanski: Wanted and Desired met en lumière l'acharnement judiciaire et médiatique de l'affaire[25]. L'avocat de Polanski, Me Douglas Dalton, et le procureur, Roger Gunson, confirment que les quarante-deux jours en prison de Polanski devaient être sa seule peine[11]. Dalton et Gunson dénoncent les agissements du juge Rittenband qu'ils accusent d'avoir abusé de son autorité[26]. Gunson déclare même à propos du réalisateur : « Je ne suis pas surpris qu’il ait fuit dans ces circonstances »[27]. Également interrogée par Zenovich, Samantha Geimer déclare : « Le juge aimait la publicité. Il n'avait rien à faire de ce qui pouvait m'arriver, ni à moi, ni à Polanski »[19].

Après avoir vu le documentaire, Roman Polanski envoie une lettre à Geimer dans laquelle il assume l'entière responsabilité de l'affaire et écrit : « J'aimerais que vous sachiez à quel point je suis désolé d'avoir tant bouleversé votre existence »[28].

Le , Mes Chad Hummel et Bart Dalton, avocats de Polanski, demandent à la justice californienne d'abandonner les poursuites contre leur client. Ils affirment disposer de nouvelles preuves montrant que le réalisateur n'a pas bénéficié d'une procédure pénale équitable et mettent en avant le documentaire de Marina Zenovich pour dénoncer « un ensemble de mauvais comportements et de communications entre la Cour et le bureau du procureur, en violation de l'égalité devant la loi, et sans que l'accusé ni ses avocats en aient eu connaissance »[29]. Le , Samantha Geimer dépose une requête devant la justice de Los Angeles pour que les poursuites contre Polanski soient abandonnées. Elle explique que l'insistance avec laquelle le parquet de la ville exige le retour du cinéaste aux États-Unis tient d'une « blague cruelle » dont elle fait les frais[30]. Le , le juge Peter Espi­noza refuse d'abandonner les poursuites contre Polanski s'il ne se présente pas en personne devant la Cour mais suspend sa décision afin de lui donner la possibilité de se présenter à l'audience. Le juge estime également « qu'il y a eu, appa­rem­ment, une faute profes­sion­nelle substan­tielle » de la part du parquet en 1977[31]. Le , Polanski ne s'étend pas présenté devant lui, le juge Espinoza confirme son refus de clore l'affaire[32]. Les avocats du cinéaste demandent alors à la cour d'appel de l'État de Californie d'examiner les vices de procédure et atteintes aux droits constitutionnels de leur client.

L'arrestation à Zurich et l'assignation à résidence (2009—2010)

Le , alors qu'il se rend au festival de film de Zurich en Suisse afin d'y recevoir un prix pour l'ensemble de sa carrière, Roman Polanski est arrêté par la police à Zurich dans le cadre d'un traité d’entraide judiciaire pénale que la Suisse a signé avec les États-Unis, par lequel les deux parties s’engagent à se livrer réciproquement les personnes poursuivies pour des faits d’une certaine gravité[33],[34].

Très rapidement, il reçoit le soutien personnel d'une centaine de représentants du monde politique, dont Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture[35], et artistique (notamment en France et en Pologne, les deux pays dont il a la nationalité), puis aux États-Unis, parmi lesquels Martin Scorsese, David Lynch, Darren Aronofsky, Jeanne Moreau ou encore Monica Bellucci,[36]. La plupart des grands journaux américains approuvent cette arrestation, s'étonnant du soutien manifesté au réalisateur, étonnement partagé par une partie de la population américaine[37]. Ces soutiens soulèvent également des oppositions et indignations dans l'opinion publique et la presse française[38].

Dans son édition du , le Los Angeles Times s'interroge sur le coût de cette arrestation et juge curieux que le district attorney du comté de Los Angeles, alors que l'État de Californie est en proie à des difficultés financières et à une surpopulation carcérale, cherche à boucler Polanski pour une affaire vieille de trente-deux ans et alors même que la victime a exprimé le souhait que les poursuites cessent[39].

La conseillère fédérale suisse responsable du département de Justice et Police Eveline Widmer-Schlumpf défend quant à elle l'arrestation comme conforme au traité d'extradition helvético-américain et comme manifestation de l'égalité devant la loi[40],[41]. L'article 22 du traité prévoit qu'il « s'applique pour tous les faits commis avant ou après son entrée en vigueur » sauf lorsque la procédure d'extradition a été lancée avant son entrée en vigueur, auquel cas un traité de 1900 doit être appliqué[40]. Widmer-Schlumpf affirme par ailleurs que l'arrestation ne résulte d'aucune pression politique américaine[42]. Dans l'ensemble, la classe politique suisse approuve l'arrestation de Polanski[43].

Le réalisateur s'oppose à son extradition et engage l'avocat suisse Me Lorenz Erni pour assurer sa défense[44]. Le , le Tribunal pénal fédéral accepte la libération conditionnelle de Polanski contre une caution de 4,5 millions de francs suisses (environ trois millions d'euros) et une assignation à résidence avec port d'un bracelet électronique à son chalet de Gstaad en Suisse[45].

Le , le procureur chargé de l'affaire en 1977, Roger Gunson, déclare sous serment que le défunt juge Rittenband avait bien déclaré à toutes les parties le que la peine de prison au pénitencier de Chino correspondait à la totalité de la peine que Polanski devait et a exécuté[46]. Le , la cour d’appel du 2e district de Californie rejette la demande de Polanski de pouvoir être jugé par contumace, ouvrant la voie à son extradition vers les États-Unis. La demande d’abandon des poursuites présentée par la victime est également rejetée[47].

Le , Roman Polanski sort de son silence dans une lettre ouverte publiée sur le site de Bernard-Henri Lévy, La règle du jeu, intitulée, « Je ne peux plus me taire »[48].

Le , la ministre suisse de la Justice Eveline Widmer-Schlumpf annonce que le cinéaste « ne sera pas extradé vers les États-Unis et les mesures de restriction de sa liberté sont levées » en raison d'un possible vice de procédure dans la demande d’extradition américaine[49]. Le refus des autorités américaines à faire parvenir aux autorités suisses le procès-verbal du procureur de l'époque, Roger Gunson, arguant du caractère confidentiel de la pièce, amène l'Office fédéral de la justice à refuser l'extradition. Selon Widmer-Schlumpf, le procès-verbal devait permettre d’apprécier si « les quarante-deux jours que Roman Polanski avait passés dans la division psychiatrique d’une prison californienne couvraient la totalité de la peine d’emprisonnement qu’il devait exécuter »[50].

Le réalisateur retrouve la liberté et peut désormais circuler librement dans trois pays : la France, la Pologne et la Suisse. Interpol rappelle aux États membres de l'organisation qu'une notice rouge le concernant est toujours en vigueur, et qu'il est toujours considéré comme fugitif[51].

Réactions suite à l'arrestation à Zürich

France

Cette arrestation a provoqué une controverse particulière en France, où beaucoup avaient minimisé au fil des ans la gravité du crime commis par Polanski, soulignant plutôt ses réalisations en tant que réalisateur et les nombreuses années écoulées depuis sa fuite des États-Unis[52].

Le ministre français de la Culture et de la Communication, Frédéric Mitterrand, s'est montré particulièrement vif, tout en annonçant sa « très profonde émotion » après l'interrogatoire du réalisateur, « citoyen français » et « cinéaste de dimension internationale » : « Le voir jeté aux lions pour une vieille histoire qui n'a pas beaucoup de sens, emprisonné lors d'un voyage pour un événement qui avait pour but de lui rendre hommage : être pris, en un mot, dans un piège, est absolument terrible ». « Polanski », a poursuivi Mitterrand, avait « une vie difficile » mais « avait toujours dit à quel point il aimait la France, et il est un homme merveilleux ». Il existe, a-t-il ajouté, « une Amérique généreuse que nous aimons et une certaine Amérique qui nous fait peur. C'est cette Amérique qui vient de se montrer »[53],[54],[55]. Ces réactions ont toutefois entraîné une réaction politique en France.

Daniel Cohn-Bendit a critiqué ces déclarations de Mitterrand, principalement au motif qu'il s'agissait d'une « question de justice » dans la mesure où « une jeune fille de 13 ans a été violée », ajoutant « je pense qu'un ministre de la Culture, même si son nom est Mitterrand, devrait dire : je vais attendre et lire les fichiers [moi-même] »[56]. « C'est un appel difficile, car il est vrai qu'une jeune fille de 13 ans a été violée, qu'elle a dit avec ses propres mots : Je me suis plainte [comme cela se passait] » et elle a ensuite ajouté : « J'ai accepté une grosse somme d'argent [pour rester silencieuse] »[57].

Marc Laffineur, vice-président de l' Assemblée nationale française et membre du parti de centre-droit du président Nicolas Sarkozy, a reproché aux ministres du gouvernement de s'être précipités pour juger, affirmant que les accusations portées contre Polanski ne devraient pas être minimisées.

Marine Le Pen, du Front national, lors d'une émission télévisée sur la prévention de la récidive sexuelle, a critiqué Mitterrand pour son soutien à Polanski[58]. Elle a rappelé qu'en 2005, Mitterrand avait publié un livre fortement similaire aux mémoires[59] dans lequel il avait écrit sur les relations sexuelles avec des prostituées en Thaïlande. Le livre ne contenait rien sur les relations sexuelles avec des mineurs, mais Mitterrand a utilisé le nom de « garçons » pour désigner les prostituées. À la télévision, Le Pen l'a transformé en « jeunes garçons » et a ensuite accusé Mitterrand de soutenir les pédophiles, ce qui était en contradiction avec l’objectif de l’État de décourager le tourisme sexuel et l’abus des mineurs. Le Front national a lancé une pétition demandant la démission de Mitterrand. Il n'a pas réussi à recueillir un soutien.

La SACD, société qui perçoit les droits d’auteur pour les œuvres de film et de théâtre et les redistribue aux auteurs, a organisé une pétition internationale en faveur de Polanski[60]. La pétition disait :

De par leur extraterritorialité, les festivals de cinéma du monde entier ont toujours permis de montrer des œuvres et aux réalisateurs de les présenter librement et en toute sécurité, même lorsque certains États s'y opposaient.[60]

Un certain nombre de célébrités, principalement françaises, ont exprimé leur soutien à Polanski par le biais d'un manifeste public :

« Roman Polanski est un citoyen français, un artiste de renommée internationale, qui risque maintenant d'être extradé. Cette extradition, si elle était appliquée, aurait de lourdes conséquences et priverait le cinéaste de sa liberté ». Les signataires concluant : « Nous demandons la libération immédiate de Roman Polanski »[61].

Le , La règle du jeu, le site de Bernard-Henri Lévy, rend publique une liste de noms de signataires de la pétition en soutien à Roman Polanski lancée au lendemain de l'arrestation du cinéaste en Suisse. Parmi plus de 400 noms, figurent Isabelle Adjani, Paul Auster, Pascal Bruckner, Patrice Duhamel, Isabelle Huppert, Milan Kundera, Yann Moix, Salman Rushdie, Barbet Schroeder, Mathilde Seigner, Jean-Pierre Thiollet, Danièle Thompson et Henri Tisot[62].

L'acteur Michael Douglas et le réalisateur Luc Besson refusent quant à eux de signer la pétition[63],[64]. Luc Besson a déclaré à ce propos : « Je ne connais pas l’histoire du procès. . . . Je ressens beaucoup d'affection pour [Polanski], c'est un homme que j'aime beaucoup et je le connais un peu. Nos filles sont de très bonnes amies, mais il y a une justice, [et] c'est la même chose pour tout le monde »[65],[66]

Le 30 septembre 2009, le gouvernement français a retiré son soutien public à Polanski, au motif qu'il n'était pas « au-dessus de la loi ». Le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, a déclaré : « Nous avons une procédure judiciaire en cours pour une affaire grave, le viol d'un mineur, sur laquelle les systèmes judiciaires américain et suisse font leur travail », ajoutant : « On peut comprendre l'émotion que cette arrestation tardive, plus de 30 ans après l'incident, et la méthode de l'arrestation, ont causée »[67].

Les sondages d'opinion en France montrent régulièrement qu'entre 65% et 75% de la population veut le voir être extradé aux États-Unis[68].

Parmi les personnes ayant apporté leur soutien à Roman Polanski figurent notamment Bernard Kouchner et Jack Lang.

Pologne

Le Premier ministre polonais, Donald Tusk, a réagi aux premières réactions en exhortant ses ministres à faire preuve de calme et en leur rappelant qu'il s'agissait « d'un cas de viol et de punition pour avoir eu des relations sexuelles avec un enfant »[69].

Un sondage d’opinion réalisé en 2009 a montré que plus de 75% des Polonais n’aimeraient pas que Polanski échappe à un autre procès[70].

Suisse

En Suisse, l'arrestation a provoqué des réactions très diverses dans les médias et en politique, tandis que la ministre suisse de la Justice, Eveline Widmer-Schlumpf, a défendu l'arrestation requise par la loi en vertu du traité d'extradition entre la Suisse et les États-Unis et par égalité devant la loi[71].

États Unis

Lorsqu'on lui a demandé s'il envisageait d'accorder une grâce à Polanski, le gouverneur de la Californie, Arnold Schwarzenegger a déclaré : « Je pense qu'il est une personne très respectée et que je suis un grand admirateur de son travail. Mais, néanmoins, je pense qu'il devrait être traité comme tout le monde. Peu importe si vous êtes un acteur de cinéma à succès, un réalisateur ou un producteur de cinéma à succès ». Schwarzenegger a ajouté: « Et il faut examiner toutes les allégations, non seulement ses allégations, mais également les allégations relatives à son cas. Est-ce que quelque chose s'est mal passé? Vous savez, une injustice a-t-elle été commise dans l'affaire? »[72].

Plus de 100 personnes de l'industrie cinématographique, dont Woody Allen, Martin Scorsese, Darren Aronofsky, David Lynch, Wes Anderson, Tilda Swinton, Pedro Almodovar, Guillermo Del Toro, Harmony Korine, Michael Mann, Alfonso Cuaron, Jonathan Demme, Alexandre Desplat, Terry Gilliam, Stephen Frears, Thierry Fremaux, Wim Wenders, Alejandro González Iñárritu, Julian Schnabel et Wong Kar-wai, entre autres, ont signé une pétition en 2009 demandant la libération de Polanski[60],[73],[74]. Harvey Weinstein a également défendu Polanski[75],[76].En 2018, Natalie Portman, Xavier Dolan et Asia Argento ont exprimé leurs regrets et se sont excusés pour la signature de cette pétition[77],[78],[79],[80],[81].

Le procès en Pologne (2014) et ses suites

En 2013, Samantha Geimer publie son autobiographie, La Fille : Ma vie dans l'ombre de Roman Polanski. Elle y revient sur la traque dont elle a fait l'objet, affirme que « ma mésaventure avec Polanski ne m’a pas traumatisée, ni mentalement, ni physiquement » et ajoute « Si je devais choisir entre le viol et revivre ce qui s'est passé après, je choisirais le viol »[L3 9],[82]. Elle confie correspondre ponctuellement par mail avec le cinéaste depuis 2009 et s'exprime sur le pardon qu'on lui a « souvent reproché » : « Je ne souffre pas du syndrome de Stockholm. Je lui ai pardonné pour moi, pas pour lui. Tout le monde veut me voir traumatisée, brisée, mais c'était il y a trente-six ans, maintenant, ça va, merci. Et tant pis si je ne suis pas la victime idéale, celles que veulent voir les médias ou le procureur »[82].

Le , les autorités américaines tentent de le faire arrêter en Pologne, où il s'est rendu pour assister à l'inauguration du Musée Polin d'histoire des Juifs du pays[83]. Polanski est entendu par un procureur puis finalement remis en liberté.

Le , ses avocats lancent une procédure afin de le réhabiliter, accusant les procureurs et les juges d'avoir commis une « grave faute professionnelle »[84]. Le , le tribunal de Los Angeles refuse de mettre un terme aux poursuites en raison du statut de fugitif de Polanski et de son refus de se plier aux ordres de la cour[85]. Le , les États-Unis dépose une demande d'extradition à l'encontre du réalisateur aux autorités polonaises[86]. Le , Polanski déclare : « Bien sûr je vais me soumettre à la procédure. On verra. Je fais confiance à la justice polonaise. J'espère que tout se passera bien »[87].

Le , le cinéaste se rend à l'audience du tribunal de Cracovie pour l'ouverture de son procès à huis clos où il témoigne pendant neuf heures. Il est ensuite libéré, aucune mesure préventive n'ayant été décidé à son encontre par le tribunal, et admet à sa sortie : « C'était fatiguant et douloureux »[88]. Ses avocats polonais, Mes Jerzy Stachowicz et Jan Olszewski, expliquent à la presse que leur ligne de défense consiste à « démontrer que la demande d'extradition n'est pas fondée ».

Le , Polanski se rend de nouveau au tribunal où ses avocats présente de nouveaux documents, analyses d'experts et témoignages réunis lors de la précédente demande d'extradition des États-Unis à la Suisse. Le réalisateur déclare aux journalistes à sa sortie : « Je voulais savoir quels documents seront présentés et reconnus (valables) par le tribunal. Je suis content que presque tous aient été acceptés »[89]. Le , le tribunal de Cracovie se prononce contre son extradition et confirme sa décision le , le parquet de la ville représentant les États-Unis ayant renoncé à contester en appel[90].

Le , le ministre de la justice conservateur polonais Zbigniew Ziobro annonce son intention de rouvrir la procédure d’extradition, affirmant que Polanski ne doit pas être favorisé en raison de sa carrière artistique[91]. Le , la Cour suprême de Pologne rejette le pourvoi en cassation introduit par le ministre et met un terme définitif à la procédure d’extradition[92]. Le réalisateur déclare alors : « Enfin je pourrai me sentir en sécurité dans mon propre pays, je pourrai aller tranquillement à Salwator (quartier résidentiel de Cracovie) sur la tombe de mon père ou sur celle d'Andrzej Wajda, mon ami »[93].

Le , la presse rapporte que le réalisateur souhaite retourner aux États-Unis pour clôturer l'affaire, à condition d’avoir la garantie qu’il ne sera pas incarcéré[94]. Le , Samantha Geimer, « fatiguée de cette affaire qui continue depuis quarante ans », témoigne en faveur du cinéaste devant le juge Scott Gordon au tribunal de Los Angeles. Le , elle avait adressé une lettre à la procureure du comté, Jackie Lacey, et à son adjointe, Michele Hanisee, dans laquelle elle écrivait : « Les cas impliquant des célébrités ne devraient pas être utilisés à mauvais escient par ceux comme vous qui cherchent la célébrité et des promotions pour leur carrière. Vous et ceux avant vous ne m’avez jamais protégée, vous m’avez traitée avec mépris, utilisant un crime commis contre moi pour faire avancer votre carrière »[95],[96].

Le , le juge Gordon annonce son refus de mettre un terme aux poursuites contre Polanski[97]. L'avocat du cinéaste estime alors que « ce tribunal continue à étudier une affaire vieille de quarante ans avec un accusé de 84 ans qui a déjà purgé plus de trois fois en détention la peine que cette cour lui avait infligée »[98]. Samantha Geimer se déclare « profondément déçue » par la décision du juge Gordon, s'interroge « Qui s'en soucie, je suis juste la victime, je suis insignifiante », et s'adresse à ceux qui lui reproche son désir de voir mettre un terme à cette affaire : « Votre impitoyable indifférence à mon égard montre qui vous êtes »[99].

Conséquences

L'affaire de 1977 a suscité plusieurs polémiques. Le , Roman Polanski est invité à recevoir un prix spécial lors de la 67e édition du Festival de Locarno où il doit également donner une leçon de cinéma[100]. Le , le cinéaste renonce finalement à sa participation par peur des « tensions et des controverses » à la suite d'une campagne hostile lancée sur les réseaux sociaux[101].

Le , l'Académie française des arts et techniques du cinéma désigne Roman Polanski comme président de la prochaine cérémonie des César[102]. Il décide cependant de décliner cet honneur le , des associations féministes ayant vivement protesté contre sa désignation, en raison de sa situation judiciaire. Une pétition a circulé, en faveur de sa destitution ainsi qu'un appel au boycott de l'évènement[103]. Samantha Geimer prend une nouvelle fois publiquement la défense du réalisateur, s'insurgeant contre les associations féministes qu'elle accuse d'utiliser son nom et son histoire sans son consentement afin, selon elle, de servir leurs propres intérêts[104]. Elle dénonce également l'acharnement dont ferait l'objet Polanski et accuse la justice américaine de chercher « à couvrir ses propres erreurs »[105].

Le , des associations féministes s'insurgent contre la rétrospective intégrale des films de Roman Polanski, prévue du 30 octobre au 3 décembre 2017 par la Cinémathèque française, et demandent son annulation[106]. Le , l'organisme culturel, présidé par le réalisateur Costa-Gavras, dénonce dans un communiqué une demande de « censure pure et simple » et confirme le maintien de la rétrospective, affirmant que l'œuvre de Polanski est « plus que jamais indispensable »[107]. Le , jour de l'ouverture de la rétrospective en présence de Roman Polanski, quelques dizaines de personnes manifestent leur désapprobation devant la Cinémathèque[108],[109]. Alors qu'il présente à l'intérieur son film D'après une histoire vraie, le réalisateur dénonce les « zinzins » qui veulent détruire son œuvre et évoque un parallèle entre sa situation actuelle et les autodafés de 1933 en Allemagne[110].

Le , dans le sillage de l'affaire Harvey Weinstein, Roman Polanski est exclu de l'Académie des Oscars en accord avec les nouvelles « normes de bonne conduite » de l’organisation. Jan Olszewski, l'avocat polonais du réalisateur, qualifie cette décision de « harcèlement », estime qu'elle « s'apparente à de la maltraitance psychique à l'encontre de notre client, une personne âgée », et ajoute que « Polanski n'a eu qu'un seul incident (de ce genre) dans sa vie, pour lequel il été été reconnu coupable, en a assumé la responsabilité, et sa victime lui a pardonné »[111]. Roman Polanski a parallèlement qualifié le mouvement #MeToo d'« hystérie collective » et d'« hypocrisie »[112]. Le , le réalisateur dépose plainte contre l'Académie des Oscars qui, selon lui, n'aurait pas respecté la procédure avant son exclusion, et fait part de son souhait d'y être réintégré[113]. L'organisation estime cependant que la procédure d'exclusion a été faite dans les règles et maintient que sa décision était « appropriée »[114].

Autres accusations

Le , alors que Roman Polanski est assigné à résidence suite à son arrestation à Zurich, l'actrice britannique Charlotte Lewis, que le réalisateur avait dirigée dans Pirates, l'accuse d'avoir abusé d'elle « de la pire façon qui soit » lorsqu'elle avait 16 ans[115]. Me Georges Kiejman, l'un des avocats de Polanski, menace alors de poursuivre Lewis en justice pour ses allégations[116]. La presse interroge la crédibilité de l'actrice, cette dernière ayant reconnu dans un entretien en 1999 s'être adonnée à la prostitution dès l'âge de quatorze ans et déclaré avoir voulu être la maîtresse de Polanski : « Je le désirais probablement plus que lui ne me voulait »[117],[118].

Le , alors que Roman Polanski souhaite à nouveau de faire mettre un terme à ses poursuites judiciaires (voir Le procès en Pologne et ses suites), une femme identifiée sous le nom de « Robin M. » l'accuse de l'avoir agressée sexuellement en 1973, alors qu'elle avait 16 ans. L'avocat du cinéaste, Me Harland Braun, déclare avoir rapporté les accusations à son client, qui lui a répondu qu’il ne savait pas « de quoi il s’agissait », et dénonce « une tentative d’influencer le juge Gordon », chargé du dossier de 1977 que Roman Polanski tente une nouvelle fois de clôturer[119].

Le , une ancienne actrice allemande, Renate Langer, affirme avoir été violée par le réalisateur alors qu'elle avait 15 ans ; un mois plus tard, il l'aurait appelée pour s'excuser, lui offrant également un rôle, qu'elle accepte, dans son film Quoi ?[120]. La police suisse annonce alors ouvrir une enquête[121] avant de déclarer prescrites les accusations[122].

Le , la presse rapporte que Roman Polanski a déposé plainte pour diffamation contre l'israélien Matan Uziel, responsable de la mise en ligne d'une plateforme intitulée « I Met Polanski » (« J'ai rencontré Polanski ») et chargée de recueillir de façon anonyme et cryptée des témoignages d'autres victimes potentielles du réalisateur[123],[124]. Uziel est la première personne à rentrer en contact avec Marianne Barnard, une artiste américaine, qui, le , affirme dans un entretien avec le tabloïd britannique The Sun avoir été abusée par Roman Polanski en 1975 alors qu'elle avait dix ans[123]. Dans une série de messages postés sur son compte Twitter, Barnard décrit Polanski comme étant un « disciple de Satan »[125]. Elle affirme d'autre part que Matan Uziel serait un « intimidateur abusif » et l'accuse de l'avoir harcelée après avoir refusé de témoigner en sa faveur lors de son procès contre Polanski[126],[127]. Elle estime également que la demande d'Uziel était un piège la faire venir en Israël et faire d'elle un « donneur d'organes involontaire »[128]. Le , le tabloïd The Sun rapporte que cinq femmes (âgées de 9 à 15 ans selon les témoignages), sous couvert d'anonymat, et Mallory Millett (29 ans à l'époque des faits présumés), ancienne actrice, auraient affirmé sur la plateforme de Matan Uziel avoir été agressée sexuellement par le réalisateur[129]. Uziel déclare être à la recherche « des informations et des preuves pour aider à prouver ces accusations » et promet une récompense de vingt mille dollars, somme qu'il avoue pourtant ne pas pouvoir payer, à quiconque puisse lui fournir un « tuyau » suffisamment solide pour incriminer Polanski[123]. L'avocat de ce dernier, Hervé Témime, parle d'une « dérive gravissime » à propos des allégations relayées par le site : « Un site qui lève des fonds, pour inciter à la délation, on dépasse toutes les limites de l'acceptable ! La fin ne saurait justifier tous les moyens. Je suis très gêné par cette atmosphère de chasse à l'homme »[123]. Alors que Roman Polanski réclamait à Uziel 1,5 million de shekels, somme qu'il comptait reverser dans son intégralité à des associations israéliennes de victimes de la Shoah[124], il abandonne finalement les poursuites en novembre 2018, après que la justice israélienne lui ait demandé de venir témoigner sur place, pour ne pas risquer d'être arrêté et extradé vers les États-Unis[130]. Polanski se voit alors condamné par la justice israélienne à payer à Uziel vingt mille shekels (soit environ cinq mille quatre-cent dollars), somme destinée à couvrir ses frais de justice[131].

Dans un droit de réponse publié sur Vanity Fair le , Roman Polanski conteste, à l'exception de celle concernant Samantha Geimer, toutes les accusations « sans fondement » dont il fait l'objet[132].

Notes et références

Références

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