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Il s'engage pour la durée du conflit en mai 1915, à seulement 17 ans, ayant fini par obtenir de guerre lasse l'autorisation de son père. Il fait ses classes de canonnier à [[Maisons-Alfort]] au dépôt du [[59e régiment d'artillerie|{{59e|régiment}} d’artillerie]]. Il est reçu au concours d'élève officier et rentre à l'[[école de l'artillerie]] de Fontainebleau le 25 juin.
Il s'engage pour la durée du conflit en mai 1915, à seulement 17 ans, ayant fini par obtenir de guerre lasse l'autorisation de son père. Il fait ses classes de canonnier à [[Maisons-Alfort]] au dépôt du [[59e régiment d'artillerie|{{59e|régiment}} d’artillerie]]. Il est reçu au concours d'élève officier et rentre à l'[[école de l'artillerie]] de Fontainebleau le 25 juin.


A la fin octobre il est affecté au [[8e régiment d'artillerie|{{8e|régiment}} d’artillerie]]. Il participe aux combats de [[Bataille de Verdun|Verdun]]<ref>«L'enfer de Verdun, un témoin raconte», revue ''Histoire'' du 26 février 1964.</ref>. Ainsi son groupe s'installe du 1er au 6 juin 1916 au calvaire d'[[Esnes-en-Argonne|Esnes]] à {{unité|1500|m}} des Allemands en vue du Mort-Homme et y subit un incessant bombardement allemand. Il y gagne une citation à l'ordre du régiment. Il prend part à la [[Bataille de la Somme (1916)|bataille de la Somme]] au coté du [[20e corps d'armée (France)|{{20e|corps d'armée}}]] avant d'être renvoyé six semaines en cours à Fontainebleau.
A la fin octobre il est affecté au [[8e régiment d'artillerie|{{8e|régiment}} d’artillerie]]. Il participe aux combats de [[Bataille de Verdun|Verdun]]<ref>«L'enfer de Verdun, un témoin raconte», revue ''Histoire'' du 26 février 1964.</ref>. Ainsi son groupe s'installe du 1er au 6 juin 1916 au calvaire d'[[Esnes-en-Argonne|Esnes]] à {{unité|1500|m}} des Allemands en vue du Mort-Homme et y subit un incessant bombardement allemand. Il y gagne une citation à l'ordre du régiment. Il prend part à la [[Bataille de la Somme|front de la Somme]] au coté du [[20e corps d'armée (France)|{{20e|corps d'armée}}]] avant d'être renvoyé six semaines en cours à Fontainebleau.


Promu sous-lieutenant, André Zeller est affecté au [[27e régiment d'artillerie|{{27e|régiment}} d’artillerie]] qui fait partie du [[1er corps d'armée (France)|1er corps d'armée]]. Il est désigné comme officier de liaison avec l'infanterie. De novembre 1916 à février 1917, il séjourne dans le secteur de Champagne. Transporté dans l'Aisne il assiste le 16 avril au début désastreux de la [[bataille du chemin des dames]] (anéantissement de deux des trois bataillons du [[208e régiment d'infanterie|{{208e|régiment}} d’infanterie]], destruction en quelques minutes d'un groupe du [[13e régiment d'artillerie|{{13e|régiment}} d’artillerie]] ayant avancé fidèlement à l'ordre d'opération, incendie des chars du commandant [[Louis Bossut|Bossut]] à [[Berry-au-Bac#Première Guerre mondiale|Berry-au-Bac]]).
Promu sous-lieutenant, André Zeller est affecté au [[27e régiment d'artillerie|{{27e|régiment}} d’artillerie]] qui fait partie du [[1er corps d'armée (France)|1er corps d'armée]]. Il est désigné comme officier de liaison avec l'infanterie. De novembre 1916 à février 1917, il séjourne dans le secteur de Champagne. Transporté dans l'Aisne il assiste le 16 avril au début désastreux de la [[bataille du chemin des dames]] (anéantissement de deux des trois bataillons du [[208e régiment d'infanterie|{{208e|régiment}} d’infanterie]], destruction en quelques minutes d'un groupe du [[13e régiment d'artillerie|{{13e|régiment}} d’artillerie]] ayant avancé fidèlement à l'ordre d'opération, incendie des chars du commandant [[Louis Bossut|Bossut]] à [[Berry-au-Bac#Première Guerre mondiale|Berry-au-Bac]]).

Version du 16 avril 2019 à 00:00

Marie-André Zeller
Naissance
Besançon
Décès (à 81 ans)
Paris
Origine Drapeau de la France France
Allégeance France
Algérie française
Grade Général d'armée
Années de service 19151959
Conflits Première Guerre mondiale
Campagne de Cilicie
Seconde Guerre mondiale
Guerre d'Algérie
Faits d'armes putsch des généraux
Famille fils de Léon Zeller
frère de Henri Zeller
père de Alain-Michel, Marie-Odile Zeller et Bernard Zeller
grand-père de Guillaume Zeller et de Francois Xavier Nicot

André Zeller, né le à Besançon et mort à Paris le , est l'un des quatre généraux organisateurs du putsch des généraux à Alger (Algérie française) en 1961.

Il fut condamné à quinze ans de détention criminelle, mais bénéficia d'une amnistie en 1968.

Biographie

Né le à Besançon, André Zeller entre en classe préparatoire au collège Stanislas, à Paris, pour préparer le concours de l’École polytechnique quand la Première Guerre mondiale est déclarée.

Première Guerre mondiale

Il s'engage pour la durée du conflit en mai 1915, à seulement 17 ans, ayant fini par obtenir de guerre lasse l'autorisation de son père. Il fait ses classes de canonnier à Maisons-Alfort au dépôt du 59e régiment d’artillerie. Il est reçu au concours d'élève officier et rentre à l'école de l'artillerie de Fontainebleau le 25 juin.

A la fin octobre il est affecté au 8e régiment d’artillerie. Il participe aux combats de Verdun[1]. Ainsi son groupe s'installe du 1er au 6 juin 1916 au calvaire d'Esnes à 1 500 m des Allemands en vue du Mort-Homme et y subit un incessant bombardement allemand. Il y gagne une citation à l'ordre du régiment. Il prend part à la front de la Somme au coté du 20e corps d'armée avant d'être renvoyé six semaines en cours à Fontainebleau.

Promu sous-lieutenant, André Zeller est affecté au 27e régiment d’artillerie qui fait partie du 1er corps d'armée. Il est désigné comme officier de liaison avec l'infanterie. De novembre 1916 à février 1917, il séjourne dans le secteur de Champagne. Transporté dans l'Aisne il assiste le 16 avril au début désastreux de la bataille du chemin des dames (anéantissement de deux des trois bataillons du 208e régiment d’infanterie, destruction en quelques minutes d'un groupe du 13e régiment d’artillerie ayant avancé fidèlement à l'ordre d'opération, incendie des chars du commandant Bossut à Berry-au-Bac).

Il participe à quatre batailles de l'offensive des Flandres entre le 31 juillet et le 23 octobre 1917. Le 1er décembre il est de nouveau envoyé à Fontainebleau pour y suivre durant trois mois un cours de "commandants de batterie de la victoire".

De retour le 23 mars 1918 au 27e régiment d’artillerie dans l'Aisne il est dépité d'être désigné à l'état-major du régiment comme officier de transmissions du régiment. Entre les 5 et 15 avril 1918 son régiment est mis à la disposition de la 151e division d’infanterie du général des Vallières engagée au nord de l'Ailette pour protéger son repli au sud de la rivière. Dans les derniers jours d'avril André Zeller est nommé lieutenant.

Cantonné dans la région de Beauvais, il participe à des manœuvres de division. A la fin de celles-ci le 23 mai, le général Mignot commandant la 2e division d’infanterie explique que les Allemands s'essoufflent, qu'ils ne pourront renouveler leurs efforts de mars et d'avril, que la grippe met leurs unités sur le flanc, que le point critique est dépassé. Le 27 mai, les Allemands rompent le front français dans le secteur du chemin des dames tenu par la 6e armée. Le général des Vallières est tué. Le général Duchêne est limogé. C'est le début de la Seconde bataille de la Marne.

Du 28 mai au 2 juin, André Zeller découvre la guerre de mouvements et la pagaille des ordres successifs son unité ayant pour mission de barrer la route de Paris aux allemands. Il doit vite économiser le fil téléphonique, celui-ci étant abandonné à chaque mouvement du régiment. Installé avec le PC du régiment au château de Bourneville à Marolles pour faire face aux allemands maintenant sur l'Ourcq, André Zeller attrape la grippe espagnole. A moitié inconscient pendant trois jours, il mettra plusieurs semaines avant de s'en remettre complétement.

Après l'échec de l'ultime offensive allemande du 15 juillet en Champagne et sur la Marne, il participe du 18 au 28 juillet à la contre-offensive alliée victorieuse. Entretemps le 23 juillet, il quitte ses vingt téléphonistes pour être nommé commandant de batterie. Son unité passe ensuite à la 10e armée et erre au gré des ordres pendant une quinzaine de jours. Elle est engagée à partir du 15 août dans les violents combats de la bataille de l'Aisne à l'Ailette.

Le 12 septembre son régiment est embarqué pour un secteur calme dans le Territoire de Belfort où il retrouve les paysages de sa jeunesse. Il obtient une permission de 8 jours pour assister aux obsèques de la plus jeune de ses sœurs emportée par la grippe espagnole. André Zeller retrouve son régiment en route pour le front de Lorraine et a la mauvaise surprise d'apprendre qu'il doit céder sa place de commandant de la 3e batterie à un lieutenant plus âgé. Le jour de l'armistice son régiment traverse Nancy devant une population en apparence indifférente.

Le 19 novembre, il s'échappe en carriole avec deux lieutenants pour assister à l'entrée officielle à Metz et voir en début d'après-midi des troupes de la 10e armée, acclamées par une foule en liesse, défiler devant le général Pétain, nommé maréchal à midi, impassible sur son cheval blanc suivi du général Buat et de vingt-cinq officiers du GQG.

André Zeller entre avec son régiment en Allemagne par la Sarre et défile le 14 décembre 1918 devant le général Mangin à Mayence puis passe sur la rive droite du Rhin et séjourne deux mois dans de petits villages du Taunus.

Campagne de Cilicie

Le 20 février 1919 il rejoint, à contre-cœur, le centre de préparation à Polytechnique mis sur place à Strasbourg. A l'été, il échoue à l'examen d'entrée, mais reste dans l'armée et rejoint son régiment en garnison à Saint-Omer puis à Bailleul. Il est ensuite affecté au 60e régiment d’artillerie à Strasbourg.

En juillet 1920, il est désigné pour un théâtre d'opération extérieur. Il choisit le Levant de préférence au Maroc. Avant de partir, il assiste en Basse-Alsace aux cérémonies du cinquantenaire des combats de 1870.

André Zeller s'embarque le 22 novembre 1920 sur le cargo Jérusalem manœuvré par un équipage russe blanc. Huit jours plus tard il débarque à Beyrouth siège du quartier général de l'Armée du Levant. Il reçoit sans plaisir son ordre d'affectation à la 2e section mixte de munitions. Après une semaine de conférences au cercle militaire, il prend le train et rejoint le 8 décembre le quartier général de la deuxième division du Levant à Alep, puis le 12 décembre la station de chemin de fer de l'oued Sadjour.

Au sein du convoi-navette qui approvisionne les troupes du colonel Andréa engagées dans le siège d'Aïntab, il a sous son commandement pour le transport des munitions : 250 hommes, 100 voitures araba et 350 chevaux et mulets.

Après le départ du général Goubeau et des éléments de la quatrième division du Levant qui ont pendant trois semaines renforcé le siège d'Aïntab, André Zeller est nommé au commandement d'une batterie de 75, la 3e batterie du 273e régiment d'artillerie.

Il participe au début de l'année 1921 au siège et à la prise aux Turcs d'Aïntab. Dans la suite de l'année 1921, il mène diverses opérations le long de l'Euphrate.

Entre-deux-guerres

Promu au grade de capitaine en 1928, il est admis à l'École supérieure de Guerre en 1931. Il sert à l'état-major du 19e corps à Alger en 1935. Commandant en 1938, il est chef de la mission française des transports en Belgique auprès du roi des Belges.

Seconde Guerre mondiale

Il est à Bruges le 27 mai 1940, au moment de la reddition de l’armée belge. Échappant à l'encerclement à Dunkerque, il embarque le 29 mai 1940 sur un chasseur de sous-marins français à La Panne, entre Dunkerque et Nieuport. Après un bref séjour à Londres et revenu en France, il est nommé « régulateur général » de la VIIe armée (général Frère) au début de juin.

Muté sur sa demande en Afrique du Nord, il arrive à Alger le 26 septembre 1940 comme « Directeur militaire des transports ». Promu Lieutenant-colonel en août 1942, il devient chef d’état-major du général Mast, commandant la division d’Alger, quelques jours avant le débarquement des Alliés en Afrique du Nord. Chef de l’état-major de la Division de marche d’Alger, il participe à la campagne de Tunisie de novembre 1942 à mai 1943.

De décembre 1943 à juillet 1944, il est sous-chef d’état-major du Corps expéditionnaire français en Italie commandé par le général Juin. Le 16 août 1944, à l’état-major du général de Lattre, commandant de l’armée B, il débarque sur les côtes de Provence et prend peu après le commandement de l’artillerie de la 3e D.I.A. puis de la 1re D.B. avec laquelle il mène les combats des Vosges, participe à la « course au Rhin » et à la réduction, au début de 1945, de la poche de Colmar.

Guerre d'Algérie

Directeur de l’Artillerie et commandant en second l’École de guerre, il est promu général de brigade en 1946, puis nommé inspecteur de l’artillerie. Général de division en 1950, commandant la 3e région militaire à Rennes de 1951 à 1955, il est appelé au poste de chef d’état-major de l’armée par le général Koenig, ministre de la Défense et des Forces armées, en 1955, et prend rang de général de corps d’armée. Il démissionne de son poste en février 1956 pour protester contre une diminution d’effectifs en Algérie décidée par le gouvernement. Le 19 décembre 1957, il est nommé général d’armée dans la 2e section des officiers généraux de l’armée de terre. Réintégré dans la 1re section le 1er juillet 1958, après le retour au pouvoir du général de Gaulle, il reprend ses fonctions de chef d’état-major de l’armée qu’il conserve jusqu’au 1er octobre 1959, date à laquelle il passe définitivement en deuxième section.

Putsch des généraux

Il participe au Coup d'État d'Alger du 21 au 25 avril 1961 avec les généraux Challe et Jouhaud, bientôt rejoints par le général Salan[2]. Chargé des affaires économiques et financières, il n'a tout au plus qu'un mois de ressources pour payer les soldes des putschistes[3]. Caché un moment à Alger après son échec, destitué, il se rend le 6 mai 1961 au général de Belenet, à Alger, est incarcéré à la prison de la Santé. Comme le général Challe, il est condamné à quinze ans de détention criminelle et à la privation de ses droits civiques par le Haut tribunal militaire après que le procureur de la République, Antonin Besson, eut refusé de requérir la peine de mort exigée par Edmond Michelet, ministre de la Justice. Interné à la maison de détention de Clairvaux puis à celle de Tulle[4], il est libéré en juillet 1966 et amnistié en 1968.

Il meurt à Paris le 18 septembre 1979. Sa tombe se trouve à Menetou-Salon. Son épouse née Elisabeth Siméon est décédée centenaire en 2009.

Publications

André Zeller est l’auteur de plusieurs ouvrages :

  • Dialogues avec un lieutenant, Plon, 1971
  • Dialogues avec un colonel, Plon, 1972
  • Dialogues avec un général, Presses de la Cité, 1974
  • Les Hommes de la Commune, Éditions Perrin, 1969
  • Soldats perdus, des armées de Napoléon aux garnisons de Louis XVIII, Éditions Perrin, 1977
  • Journal d'un prisonnier, Tallandier, 2014[5]

Décorations

Livres

  • Le procès des Généraux Challe et Zeller - Texte intégral des débats, Nouvelles Éditions Latines, Paris, 1961

Notes et références

  1. «L'enfer de Verdun, un témoin raconte», revue Histoire du 26 février 1964.
  2. 1961 : pourquoi le putsch d'Alger de militaires français contre la politique du général de Gaulle a échoué, atlantico.fr, 5 avril 2014.
  3. Pierre Abramovici, Le Putsch des Généraux. De Gaulle contre l’Armée 1958-1961, éd. Fayard, mars 2011.
  4. Putsch d'Alger: dans la tête des généraux, Emmanuel Hecht et Grégoire Kauffmann, lexpress.fr, 29 mars 2014.
  5. Journal d’un prisonnier (1961-1966), valeursactuelles.com, 23 avril 2014.

Voir aussi

Article connexe

Liens externes