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« Harmonie » : différence entre les versions

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[[Fichier:Moodswingerscale.svg|vignette|upright=1|Harmoniques]]

En [[musique]], l{{'}}'''harmonie''' est l'émission simultanée de plusieurs [[Son musical|sons]] différents<ref name="Danhauser1929p42">{{harvsp|Danhauser|1929|p=42|id=Danhauser1929}}</ref>.

Dans la [[théorie de la musique occidentale]], l'harmonie étudie la construction des [[accord (musique)|accords]], les principes qui les gouvernent et leurs enchaînements ; on parle alors de l'aspect « vertical » de la musique par opposition à la dimension [[mélodie (succession de hauteurs)|« horizontale » (mélodie)]]<ref>{{harvsp|Bitsch|1957|p=7|id=Bitsch1957}}</ref>.

Dans son acception la plus courante, relative aux simultanéités dans la musique, l'harmonie a suscité une abondante littérature, depuis [[Platon]] et [[Aristote]], jusqu'à [[Paul Hindemith|Hindemith]] ou [[Olivier Messiaen|Messiaen]]. Cependant, même dans ce domaine précis, le terme peut revêtir différentes significations — [[histoire de la musique|historiquement]] liées — depuis la plus large — [[#L'harmonie, une des composantes de la musique|composante musicale intégrant des simultanéités]] — jusqu'à la plus étroite — [[#L'harmonie tonale|science des accords]] — en passant par les différentes [[#L'harmonie au XXe siècle|évolutions du concept au {{s-|XX|e}}]]. Il est dérivé du [[latin]] ''harmonia'', signifiant initialement « arrangement », « ajustement », et désignant plus précisément la manière d'[[Accordage|accorder]] la [[lyre]].

== Histoire ==
C'est Olympos, fils d'[[Héraclès]] et d'[[Euboée]], qui passe pour l’inventeur de l’harmonie<ref>{{Harvsp|Pellegrin|2014|p=2531}}</ref>.

== Description ==
Le mot provient du grec {{grec ancien|αρμόζω}} (armozo), qui veut dire joindre, faire coïncider, adapter, emboiter.
Dans son sens le plus large, le mot '''harmonie''' désigne traditionnellement une des quatre composantes de la musique — les trois autres étant le [[Rythme (solfège)|rythme]], la [[mélodie (composante de la musique)|mélodie]] et le [[timbre (musique)|timbre]]. L'harmonie relève de l'utilisation ''délibérée'' de [[fréquence]]s simultanées, dans la perspective d'apporter relief et profondeur au [[chant]] ou au [[jeu (musique)|jeu]] instrumental : elle représente donc l'aspect ''vertical'' de la musique, tandis que la mélodie en représente l'aspect ''horizontal'' (relativement au sens de lecture d'une partition : la lecture horizontale décrit la succession de notes qui composent la mélodie, la lecture verticale décrit la ou les notes jouées simultanément à un instant T).

L'harmonie dans son sens large inclut la polyphonie et s'oppose ainsi à la [[monodie#Musique à l'unisson|monodie]] médiévale, et, plus généralement à tout [[type de musique]] traditionnelle jouée ou chantée à l'[[unisson]].

Un [[instrument de musique]] est dit « harmonique » quand il est capable de jouer plusieurs sons simultanés et de créer des accords : comme la plupart des instruments à [[clavier (musique)|clavier]] ([[piano]], [[orgue]], [[clavecin]], [[accordéon]], [[harmonium]], etc.). Les autres instruments sont le plus souvent mélodiques et ne peuvent produire qu'un son à la fois e.g. certains instruments à corde peuvent produire deux sons en même temps<ref>Le [[violon]] tient ici une place à part, puisque normalement utilisé comme instrument mélodique, il a été poussé par certains auteurs, comme J.S. Bach, aux confins de ses possibilités comme instrument harmonique, voir : http://erato.uvt.nl/files/imglnks/usimg/2/2d/IMSLP29448-PMLP04292-Acro4eT8Ab.pdf</ref>.

L'usage éventuel de simultanéités délibérées sera qualifié « d'[[hétérophonie]] » plutôt que d'harmonie.

La notion d'harmonie est liée à une éducation de l'[[oreille]], et soumise à une évolution [[Histoire de la musique classique occidentale|historique]] : ainsi les auditeurs du {{XXIe siècle}} auront du mal à entendre un [[accord de cinq sons|accord de neuvième]] comme [[dissonance|dissonant]], alors même que ce type d'accord était proscrit à l'ère baroque. Ce n'est d'ailleurs qu'au cours du Moyen Âge que les [[intervalle (solfège)|intervalles]] de [[Tierce (musique)|tierce]] — base de l'[[Harmonie tonale|harmonie classique]] — ont été considérés comme [[Consonance (harmonie tonale)|consonants]]. Auparavant, seuls l'unisson, l'[[octave (musique)|octave]], la [[quinte]] et la [[Quarte (musique)|quarte]] l'étaient.

Pour comprendre la notion d'harmonie, il faut se reporter au phénomène sonore lui-même. Chaque [[Son (physique)|son]] émis par un [[corps sonore]] mis en vibration — [[corde (musique)|corde]], [[peau]], métal, etc. — produit une [[note de musique|note]] [[Fréquence fondamentale|fondamentale]] que l'oreille perçoit et dont on peut aussitôt identifier la [[Hauteur (musique)|hauteur]]. Dans le même temps, sont émis d'autres sons, appelés [[Harmonique (musique)|harmoniques]], que l'on peut entendre par exemple en écoutant une note sur un piano au cours de son évolution : les sons harmoniques deviennent progressivement perceptibles à l'oreille lorsque la fondamentale s'atténue.

Mais l'explication des origines de l'harmonie par l'[[acoustique]] et les harmoniques du son fondamental a ses limites : ainsi, dans la théorie de [[Jean-Philippe Rameau|Rameau]], l'accord parfait mineur — ''do mi bémol sol'' — est une sorte ''d'anomalie'', puisque le ''mi bémol'' n'est pas un des harmoniques de ''do''. On peut remarquer cependant que ces trois notes ont beaucoup d'harmoniques communs : ainsi le cinquième harmonique de ''mi bémol'' est le ''sol'', qui est aussi un des harmoniques de ''do'' (et de ''sol'', bien sûr).

=== Antiquité grecque ===

Parmi les différentes civilisations antiques, la [[Grèce antique|civilisation grecque]] mérite d'être traitée à part en matière de musique, d'une part parce qu'un certain nombre de textes décrivant et commentant son système et sa pratique, sont parvenus jusqu'à nous, d'autre part parce qu'elle a souvent servi de point de départ aux théories savantes sur la [[musique médiévale]]. À ce titre, la musique de la Grèce antique peut être considérée comme l'une des sources de la musique occidentale, mais aussi de la musique classique arabe, même si les théoriciens médiévaux ''interprétaient'' ce qu'ils savaient de la musique grecque.

* La [[Musique de la Grèce antique|musique des Grecs anciens]] — telle qu'on la connaît à travers les textes philosophiques et les traités d'harmonie, dont le premier est celui d'[[Aristoxène de Tarente]], un élève d'Aristote qui se démarque de la pensée de son maître — apparaît fortement imprégnée de concepts [[philosophie|philosophiques]] : théorisation de « l'éthique musicale » par [[Platon]]<ref>Platon, ''La république'', livre III, 398c</ref> puis [[Aristote]] qui s'inspiraient de la pensée pythagoricienne, respect des rapports [[mathématiques]] qui « régissent l'univers », la musique comme une « source de sagesse », etc.
:Le système dit des « harmonies » n'était pas une théorisation des usages en matière de simultanéités sonores, mais une description des échelles de base, fondées sur l'accord de la lyre — c'est-à-dire, la « manière d'accorder » cet instrument — : aspects de l'octave, choix de la [[Note réelle#Fondamentale|note fondamentale]], succession des intervalles conjoints, etc.

* L'échelle mélodique en usage, l'[[accord pythagoricien]], est produit par la « [[Cycle des quintes|génération des quintes]] » sur un [[monocorde]]. [[Pythagore]] ayant remarqué que la hauteur du son est inversement proportionnelle à la longueur de la corde, avait défini les rapports harmoniques comme des rapports de longueur — ou des rapports de fréquence. Par exemple, l'octave correspond au rapport 2/1, la quinte au rapport 3/2, la quarte au rapport 4/3, et ainsi de suite. Ces trois intervalles étaient par ailleurs considérés comme les principales consonances du système musical — cette conception sera maintenue jusqu'à la fin du Moyen Âge.

Dans l'[[Antiquité]], la musique était [[Monodie|monodique]] et le son était donc un élément simple sans aucune notion d'accord<ref>{{Harvsp|Chailley|1979|p=26}}</ref>. Ce qui n'empêchait pas de jouer des simultantéités sonores — au moins en ce qui concerne certains instruments qui se prêtaient à ce type d'expérience : l'[[aulos (instrument)|aulos]] (en duo avec un chanteur), la [[lyre]], la [[harpe]], etc.

=== Moyen Âge ===

Ce n'est qu'au milieu du [[Moyen Âge]] que va se produire ce grand bouleversement qu'est la naissance de la notation musicale. La tentative de fixer la musique sur le papier entraînera l'invention du [[solfège]] — qui ne trouvera sa forme définitive qu'à la Renaissance — ainsi que le développement du concept de [[partition de musique|partition]], ceci, au détriment de la mémoire et de la transmission orale.

* Le système harmonique en usage dès l'époque [[carolingien]]ne, est plus proprement appelé la [[polyphonie]] : la musique médiévale superpose et articule plusieurs [[voix (polyphonie)|voix]] ou lignes mélodiques sans considérer encore que cette superposition forme des accords ; le travail polyphonique y est contrapuntique et jamais harmonique : il ne s'attache pas à la succession des accords. Les premiers témoignages écrits des expérimentations en matière de simultanéités sonores nous montrent que l'évolution de la notation musicale et les progrès en matière d'écriture polyphonique sont intimement liés : ce sont, semble-t-il, les nécessités de la polyphonie qui ont entraîné l'élaboration du solfège.

* Le système musical médiéval est de nature [[Mode (musique)|modale]], et l'échelle en usage est l'accord pythagoricien, hérité de la Grèce antique.

* Au cours du Moyen Âge, c'est surtout la [[Quinte|quinte juste]] qui est considérée comme l'intervalle consonant par excellence.

* Au {{IXe siècle}}, les [[Mouvement harmonique|mouvements harmoniques]] utilisés sont les suivants.
** Le [[Mouvement harmonique#Mouvement oblique|mouvement oblique]] — c'est le principe du [[bourdon (musique)|bourdon]] des instruments populaires, tel que la [[vielle à roue]] ou le [[biniou]].
** Le [[Mouvement harmonique#Mouvement parallèle|mouvement parallèle]] que l'on retrouve, tout d'abord, dans l'[[organum]] — succession de quintes ou d'octaves harmoniques — mais également, un peu plus tard, dans le [[gymel]] — succession de tierces ou de [[sixte]]s harmoniques.

* Ces premiers essais d'écriture de mouvements obliques ou parallèles sont en fait assez modestes. Ils s'apparentent somme toute, aux [[musique traditionnelle|musiques traditionnelles]] de certaines parties du Globe, qui pratiquent une polyphonie spontanée. Au fond, la musique savante de cette période se contente d'utiliser l'écrit pour aller vers plus de cérébralité et se doter d'une théorisation : le [[musicien]] ne se contente plus « d'agir », désormais, « il agit en connaissance de cause ».

* Au {{XIIe siècle}}, cependant, le système de composition se fait plus complexe. L'utilisation du [[Mouvement harmonique#Mouvement contraire|mouvement contraire]] — technique du [[déchant]] — et l'indépendance des voix qui en résulte, permettent la véritable naissance du procédé d'écriture baptisé [[Contrepoint rigoureux|contrepoint]]. Celui-ci, pour l'essentiel, consiste en une superposition de [[mélodie (succession de hauteurs)|mélodies]] : « l'accord » — qui n'existe pas encore en tant que ''concept'' — n'est alors que le résultat fortuit de la simultanéité d'intervalles harmoniques produite par cette superposition.

=== Renaissance ===

La [[Renaissance]] marque la transition entre la polyphonie et l'homophonie, et entre le système modal médiéval et le [[système tonal]] du siècle suivant — {{XVIIe siècle}}. C'est, somme toute, l'apparition de l'harmonie au sens strict et contemporain du terme lequel, rétrospectivement, implique qu'il n'y avait à proprement parler pas d'harmonie auparavant : la musique médiévale était polyphonique, la notion d'''accord'' lui était étrangère et elle n'effectuait donc aucun travail sur l'enchaînement des accords.

* L'harmonie des {{XVe s}} et {{XVIe siècle}}s — toujours appelée polyphonie — comporte les caractéristiques suivantes.
** La musique est essentiellement [[Consonance (harmonie tonale)|consonante]] : les accords utilisés sont des accords de trois notes — la [[Septième (musique)|septième]] et la [[neuvième]], en tant que notes dissonantes au sein d'un accord, ne seront utilisées qu'au cours des époques ultérieures.
** La [[Accord (musique)#Construction des accords|basse]] devient progressivement indépendante : alors qu'au cours de la période précédente, elle était une mélodie comme une autre, elle est désormais traitée comme une [[partie (musique)|partie]] chargée d'une fonction spécifique.
** La [[Sensible (musique)|sensible]] est employée de manière systématique : elle sera la marque de la musique tonale, comme la [[sous-tonique]] était celle de la musique modale.
** Les [[Mouvement chromatique|chromatismes]] — très fréquents dans le [[madrigal]] — les [[modulation (musique)|modulations]], les [[marche harmonique|marches d'harmonie]], les [[cadence (musique)|cadences]], font leur apparition.

* C'est à cette époque que la [[Tierce (musique)|tierce]] est définitivement considérée comme un intervalle consonant, et que l'on passe d'accord pythagoricien à la [[Gamme naturelle|gamme zarlinienne]].

* L'accord au sens moderne du terme, n'est pas encore pleinement théorisé, et le système d'écriture musicale demeure le contrepoint, qui connaît son apogée au cours de cette période.

== Harmonie tonale ==
{{Article détaillé|Harmonie tonale}}
En [[musique classique]], l'harmonie peut désigner la simple utilisation d'[[Accord (musique)|accords]], on parle alors de [[polyphonie]] (système musical en usage de la fin du [[Moyen Âge]] à la fin de la [[Renaissance]]). Dans son sens le plus étroit, elle désigne la discipline étudiant la [[Disposition de l'accord|disposition]] et l'[[Accord en mouvement|enchaînement]] des accords. Elle est alors qualifiée de « tonale » puisqu'elle est indissociable du [[système tonal]] en tant que système d'écriture musicale. L'harmonie classique ou tonale est le système musical qui se substitue à la polyphonie à partir du {{XVIe siècle}}, et qui, durant plus de trois siècles, restera le système de référence de l'écriture des simultanéités dans la musique occidentale savante.

L'harmonie n'est pas seulement une théorie statique visant à classifier les accords selon certaines règles, que celles-ci soient naturelles — c'est-à-dire, fondées sur des harmoniques communs — ou bien artificielles — c'est-à-dire, fondées sur l'éducation de l'oreille et le goût d'une époque. L'harmonie, c'est aussi l'étude des [[Accord en mouvement|enchaînements d'accords]], qui, en utilisant [[note de passage|notes de passage]], [[retard (musique)|retards]], dissonances passagères, permet de structurer une [[œuvre musicale|œuvre]] de musique tonale. Écrire l'histoire de l'harmonie, de [[Claudio Monteverdi|Monteverdi]] à [[Arnold Schönberg|Schönberg]], c'est quasiment écrire « l'histoire de la musique tonale ».

=== Le concept d'accord ===

La notion d'''[[Accord (musique)|accord]]'', en tant que simultanéité sonore ''synthétisée'', succède à celle d'intervalle harmonique en usage depuis le Moyen Âge. En harmonie tonale, un accord est une entité particulière, définie comme une combinaison simultanée ''d'au moins'' trois notes, disposées au départ sous la forme d'une superposition de tierces.

:Le mot ''accord'', en tant que concept renvoyant à un ensemble de sons simultanés, ne semble pas antérieur au {{XVIe siècle}}.

:Il faut bien entendu distinguer « l'accord » en tant qu'élément de l'harmonie, de « l'accord » en tant que réglage des fréquences d'un instrument par rapport au [[diapason]], ou encore, de « l'accord » en tant que [[Accordage|manière de réaliser ce réglage]].

* La structure de l'accord correspond ''globalement'' aux [[Harmonique (musique)|harmoniques]] du [[son musical|son]], mis en évidence par la science [[acoustique]] au {{XVIIIe siècle}}, mais pressentis par les musiciens bien avant cette époque.

* L'harmonie tonale connaîtra des [[Accord de trois notes|accords de trois notes]] (ou ''accords de quinte''), [[Accord de quatre notes|de quatre notes]] (ou ''accords de septième'') et [[Accord de cinq notes|de cinq notes]] (ou ''accords de neuvième''). Les accords de plus de cinq notes ne sont pas pris en considération par l'harmonie classique.

=== Le procédé d'écriture contrapuntique ===
{{Article détaillé|Contrepoint rigoureux}}
Le [[contrepoint rigoureux|contrepoint]] est de plus en plus en retrait. Il subsistera toutefois en tant que discipline enseignée dans les [[Enseignement spécialisé de la musique en France|conservatoires]] et [[Enseignement spécialisé de la musique en France#Enseignement non supérieur public|écoles de musique]], afin de contribuer à la formation des musiciens.

* Dès le début du {{XVIIe siècle}} cependant, il est concurrencé par un autre procédé, appelé [[monodie#Monodie accompagnée|monodie]] ou « mélodie accompagnée » : de même que le contrepoint est la technique d'écriture associée à la polyphonie, la monodie est la technique d'écriture associée à l'harmonie tonale.

* Le système tonal et harmonique a été théorisé par [[Jean-Philippe Rameau]], fameux [[compositeur]] de la période [[musique baroque|baroque]]. Dans son ''Traité de l'harmonie réduite à ses principes naturels'' celui-ci remarque que la résonance d'un [[corps sonore]] s'accompagne de l'émission de sons dits « harmoniques » — qui seront plus tard analysés par le physicien [[Hermann von Helmholtz|Helmholtz]] — et en déduit que l'harmonie est consubstantielle à la musique elle-même (plus encore que la mélodie) puisqu'un son [[fréquence fondamentale|fondamental]] porte en lui-même sa propre harmonie comme, écrit-il, « une sorte de chant intérieur ».

* L'[[harmonisation (écriture musicale)|harmonisation]] est le procédé d'écriture musicale consistant à ajouter à une mélodie préexistante, une ou plusieurs [[voix (polyphonie)|voix]] simultanées, généralement sous la forme d'une succession d'accords, conformément aux règles de la [[tonalité]].

=== Les caractéristiques du système ===

La pierre angulaire du système tonal est le principe de « tension-détente » condensé dans la [[cadence parfaite]], à savoir, succession d'un accord dissonant, chargé de ''tension'', et d'un accord consonant ou accord stable — [[Accord parfait#Accord parfait majeur|accord parfait]] — apportant la ''détente''.

* La notion de tension a évolué au cours des siècles, puisque chaque génération d'auditeurs s'est en quelque sorte accoutumée aux dissonances. C'est pourquoi il est important pour l'analyste moderne de se remettre dans la peau des contemporains de l'œuvre qu'il étudie. Ainsi, les sonates de Mozart ou Haydn, relativement simples sur le plan tonal, recèlent des petits trésors de dissonances, que le romantisme a effacé par son effusion de tensions (cf Schumann ou Liszt). Cette surenchère historique a amené les compositeurs du {{s-|XX|e}} à essayer de nouvelles voies atonales pour continuer à surprendre l'auditeur.

* Au {{XVIIIe siècle}}, le système du [[Gamme tempérée|tempérament égal]] vient se substituer aux gammes pythagoricienne et zarlinienne afin de simplifier l'échelle chromatique, et permettre ainsi de [[modulation (musique)|moduler]] et [[Transposition (musique)|transposer]] dans toutes les tonalités, même les plus éloignées.

* On notera l'importance accordée à la basse, comme ''symétrique'' de la mélodie dans le [[Grave (musique)|grave]], et, en conséquence, le rôle plus effacé des [[partie (musique)#Appellation des différentes parties|parties intermédiaires]], ces dernières constituant souvent un simple ''complément harmonique''.
En [[harmonie tonale]], une pièce musicale peut être notée sur seulement deux [[Portée (musique)|portées]], la première affectée à la mélodie, la deuxième, à la basse, avec, entre les deux, un certain nombre de [[Chiffrage des accords|chiffres]] figurant les accords à réaliser sur un instrument harmonique — [[clavecin]], [[luth]], etc. Ce procédé, très en vogue à la période baroque, est appelé « [[basse continue]] ».

== L'harmonie au {{s-|XX|e}} ==

Au début du {{XXe siècle}}, l'harmonie classique perd le monopole de l'écriture musicale savante. Elle évolue alors dans plusieurs directions, souvent divergentes.

=== L'harmonie et les nouveaux systèmes musicaux ===

Les structures traditionnelles sont remises en question par bon nombre de compositeurs — [[Claude Debussy|Debussy]], [[Arnold Schönberg|Schönberg]], etc. Le système tonal éclate, les anciennes échelles sont souvent abandonnées, etc. Dans les nouveaux systèmes inventés de toutes pièces — [[musique sérielle]], [[musique aléatoire]], [[musique concrète]], etc. — l'harmonie classique ne trouve plus sa place. Celle-ci en effet peut difficilement survivre en dehors de la tonalité et des échelles traditionnelles, échelle diatonique et échelle chromatique.

=== L'évolution de l'harmonie dans la musique tonale ===

Lorsque les compositeurs font le choix de travailler dans la musique tonale, ou modale, ou tout au moins, dans des [[Gamme musicale|gammes]] reproductibles sur l'échelle chromatique habituelle, ils utilisent parfois l'harmonie, mais ne manquent pas de faire évoluer celle-ci, au gré de leur inspiration ou de leurs recherches : par exemple, en inventant de nouveaux accords, toujours plus chargés : accords de six notes, accord de sept notes, ou encore, en trouvant des simultanéités inanalysables selon les règles classiques — simplement appelées [[agrégat]]s.

=== L'enseignement de l'harmonie ===

L'[[Harmonie tonale|harmonie classique]] telle qu'elle s'est développée du {{XVIIe s}} au {{XIXe siècle}} subsiste, cependant elle n'a pas pris en compte les évolutions du {{XXe siècle}} : elle s'arrête généralement à l'étude des [[accord de cinq notes|accords de cinq notes]]. Celle-ci est désormais devenue une discipline enseignée dans les conservatoires et les écoles de musique, au même titre que la [[Composition musicale|composition]] ou le [[Contrepoint rigoureux|contrepoint]]. Ces trois disciplines sont regroupées dans les conservatoires dans les classes dites "d'écriture".

=== L'utilisation de l'harmonie dans les autres types de musique ===

Les ressources de l'harmonie classique sont également adoptées par le [[jazz]], et les [[musique populaire|musiques populaires]] plus ou moins apparentées à ce [[genre musical]] : [[blues]], [[rock]], [[Musique de variétés|variété]], etc. Cette utilisation est effectuée cependant au prix d'un certain nombre d'aménagements, notamment en matière de notation des accords.

L'harmonie s'entend alors quasiment exclusivement verticalement, faisant abstraction du [[Contrepoint rigoureux|contrepoint]]. Les accords sont notés, non pas pour les notes qu'il contiennent effectivement dans la partition, mais plutôt comme un champ de pôles d'attraction à un instant donné. C'est spécifiquement le cas dans la musique [[Jazz]], où les accords, bien qu'il contiennent en théorie un nombre conséquent de notes, ne sont en réalité que réduits à des formes contractées, où seules les dissonances, qui donnent la couleur spécifique d'un accord sont jouées.

== Les autres sens du mot harmonie ==

=== Un ensemble de sons agréables ===
Une '''harmonie''' peut ensuite renvoyer à un ensemble de sons agréables à l'oreille (successifs ou simultanés), évoquant une « musique harmonieuse ».
Par exemple : « l'harmonie » du chant des oiseaux.

En [[poésie]], on peut parler également de « l'harmonie » d'un [[vers]], pour en désigner les effets sonores — [[rime]]s, [[assonance]]s, [[allitération]]s ou consonances, [[Accent tonique|accents toniques]], [[intonation prosodique]], etc.

=== Un type d'orchestre ===
Une '''harmonie''' — ou [[orchestre d'harmonie]] — est un [[orchestre]] composé, pour l'essentiel, d'[[instrument à vent|instruments à vent]] : [[Bois (musique)|bois]] et [[instrument à vent, cuivres|cuivres]]. S'y ajoutent des [[Instrument de percussion|percussions]] et quelques instruments à cordes (contrebasse à cordes, harpe, parfois piano).

=== Sens extra-musical ===
Le terme '''Harmonie''' peut cependant recevoir plusieurs autres significations, en relation ou non avec la musique et les sons, c'est-à-dire qu'outre l'oreille, il s'adresse aux yeux et constitue une appréciation de la valeur agréable dans la communication de caractère général. Communication picturale, architecturale dans les arts, et relationnelle dans les sociétés.
De manière très générale, le mot '''harmonie''' signifie « bonnes relations », « concordance », « entente », entre des personnes ou des personnes et des objets.
* C'est ainsi, par exemple, qu'à propos d'un tableau, d'un vêtement, d'un décor, etc., on pourra parler de « l'[[Harmonie (couleur)|harmonie des couleurs]] ».
* On pourra dire également, en parlant de personnes cette fois, que celles-ci s'entendent bien et travaillent toujours en bonne « harmonie ».
* En architecture et sculpture, dans le rapport homme et objet perçu, l'harmonie est l'ensemble « Proportions agréables, beauté des lignes, des volumes, des formes. »<ref>Source: [[CNRTL]], ''http://www.cnrtl.fr/definition/harmonie''</ref>.
Du point de vue philosophique, en particulier dans la Grèce antique, on peut considérer l'harmonie comme le fait pour tous les éléments d'un tout d'être à la place qui leur est destinée, de telle sorte que le tout est meilleur que la somme des parties. L'harmonie est ainsi une propriété structurelle de ce tout.

== Notes et références ==
{{Références}}

== Voir aussi ==
{{Autres projets|wiktionary=harmonie}}

=== Articles connexes ===
* [[Accord (musique)|Accord]]
* [[Consonance (musique)|Consonance]]
* [[Contrepoint rigoureux|Contrepoint]]
* [[Harmonie des sphères]]

=== Bibliographie ===
* {{fr}} {{ouvrage|titre=Aristote|sous-titre=Œuvres complètes|auteur=[[Pierre Pellegrin]]|directeur=oui|année=2014|éditeur=Éditions Flammarion|pages totales=2923|isbn=978-2081273160}}
* {{Ouvrage
| prénom1 = Adolphe
| nom1 = Danhauser
| titre = Théorie de la musique
| sous-titre = Édition revue et corrigée par Henri Rabaud
| lieu = Paris
| éditeur = Henry Lemoine
| année = 1929
| pages totales = 128
| id = Danhauser1929
}}
* {{Ouvrage
| prénom1 = Marcel
| nom1 = Bitsch
| titre = Précis d'harmonie tonale
| lieu = Paris
| éditeur = Alphonse Leduc
| année = 1957
| pages totales = 115
| ismn = 979-0-046-21681-7
| id = Bitsch1957
}}
* {{Ouvrage|langue = |auteur1 = Arnold Schoenberg|titre = Traité d'Harmonie|lieu = |éditeur = |année = |pages totales = 592|isbn = 978-2952271530|lire en ligne = |passage = }}

* {{Ouvrage
| prénom1 = Philippe
| nom1 = Ganter
| titre = Les bases de l'harmonie
| lieu = Paris
| éditeur = Dareios & ID Music
| année = 2013
| pages totales = 320
| isbn = 978-2-917280-09-6
| présentation en ligne = http://www.dareios.fr/bdh
}}
* {{ouvrage| auteur1=[[Émile Durand (musicien)|Émile Durand]]| titre=Traité complet d'harmonie théorique et pratique| année=1881| lieu=Paris| éditeur=Leduc| bnf=42970475r[| lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k11689687}}
* {{La musique grecque antique}}

{{Palette|Esthétique}}
{{Portail|Musique classique|Musique}}


[[Catégorie:Théorie de la musique]]
[[Catégorie:Théorie de la musique]]

Version du 2 mars 2019 à 11:12

Harmoie c'est quand tu pecho des meu et la t en hamoie avec lameuf mec !!!!!!!!!!!!!!