« Sahourê » : différence entre les versions

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| date de fonction = -2458 à -2446 (selon [[James Peter Allen|J. P. Allen]]) <br /> -2490 à -2475 (selon {{Krauss}}) <br /> -2506 à -2493 (selon {{Redford}}) <br /> -2471 à -2458 (selon {{Beckerath}}) <br /> -2447 à -2435 (selon [[Jaromir Málek|J. Málek]]) <br /> -2464 à -2452 (selon [[Aidan Mark Dodson|A. D. Dodson]])
| date de fonction = -2458 à -2446 (selon [[James Peter Allen|J. P. Allen]]) <br /> -2490 à -2475 (selon {{Krauss}}) <br /> -2506 à -2493 (selon {{Redford}}) <br /> -2471 à -2458 (selon {{Beckerath}}) <br /> -2447 à -2435 (selon [[Jaromir Málek|J. Málek]]) <br /> -2464 à -2452 (selon [[Aidan Mark Dodson|A. D. Dodson]])
| successeur = [[Néferirkarê Kakaï]]
| successeur = [[Néferirkarê Kakaï]]
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| père = [[Ouserkaf]]
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| mère = [[Néferhétepès]]
| conjoint = [[Néferthanebty]]
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| descendants = ♂ [[Netjerirenrê]] <br /> ♂ [[Néferirkarê Kakaï]] (filiation très discutée) <br /> ♂ Ranéfer Khakar (identifié parfois au précédent) <br /> ♂ Horemsaf <br /> ♂ Nebânkhrê <br /> ♂ [[Chepseskarê]] ?
| descendants = ♂ [[Néferirkarê Kakaï]] <br /> ♂ [[Netjerirenrê]]
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| sépulture = [[Pyramide de Sahourê]]
| sépulture = [[Pyramide de Sahourê]]
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| fouilles = [[1902]] à [[1908]] par [[Ludwig Borchardt]]
| fouilles = [[1902]] à [[1908]] par [[Ludwig Borchardt]]
| objets = sarcophage en basalte
| objets = sarcophage en basalte
}}
}}
'''Sahourê''' est le deuxième [[Pharaon|souverain]] de la {{Ve dynastie égyptienne}} ([[Ancien Empire égyptien|Ancien Empire]]), mais il est le premier à choisir le site d'[[Abousir]] pour construire sa pyramide. Il succède à [[Ouserkaf]] et précède [[Néferirkarê Kakaï]]. Il règne de -2458 à -2446<ref>Selon Allen. <br/>Autres avis de spécialistes : -2490 à -2475 (Krauss), -2506 à -2493 (Redford), -2471 à -2458 (von Beckerath), -2447 à -2435 (Málek), -2464 à -2452 (Dodson)</ref>.
'''Sahourê''' (signifiant « ''Rê est protecteur'' », aussi connu en grec sous le nom de ''Sephrês'', Σϵϕρής) est le deuxième [[Pharaon|souverain]] de la {{Ve dynastie égyptienne}} sous l'[[Ancien Empire égyptien|Ancien Empire]], qui régna pendant environ 12 ans au début du 25e siècle avant JC<ref>-2458 à -2446 (Allen), -2490 à -2475 (Krauss), -2506 à -2493 (Redford), -2471 à -2458 (von Beckerath), -2447 à -2435 (Málek), -2464 à -2452 (Dodson)</ref>. Sahourê est considéré comme l'un des rois les plus importants de l'[[Ancien Empire égyptien|Ancien Empire]], son règne étant un point culminant d'un point de vue politique et culturel de la {{Ve dynastie égyptienne}}. Il était le fils de son prédécesseur [[Ouserkaf]] et de la reine [[Néferhétepès]], et fut à son tour remplacé par son fils [[Néferirkarê Kakaï]].


Pendant le règne de Sahourê, l'Égypte avait d'importantes relations commerciales avec la côte [[Levant (Proche-Orient)|levantine]]. Sahourê a lancé plusieurs expéditions navales au Liban d'aujourd'hui pour se procurer du bois de cèdre, des hommes (peut-être des esclaves) et des objets exotiques. Il a également ordonné la première expédition attestée au [[pays de Pount]], qui a rapporté de grandes quantités de myrrhe, de malachite et d'électrum. Sahourê célèbre le succès de cette entreprise dans un relief de son temple mortuaire qui le montre en train d'entretenir un arbre de myrrhe dans le jardin de son palais nommé « ''La splendeur de Sahourê s'élève au ciel'' ». Ce relief est le seul dans l'art égyptien à représenter un jardin royal. Sahourê envoya d'autres expéditions dans les mines de turquoise et de cuivre du [[Sinaï]]. Il a peut-être aussi ordonné des campagnes militaires contre des chefs libyens dans le [[Désert Libyque|désert occidental]], ramenant du bétail en Égypte.
== Généalogie ==

Sahourê s'est fait construire une [[Pyramide de Sahourê|pyramide]] à [[Abousir]], abandonnant ainsi les nécropoles royales de [[Saqqarah]] et de [[Gizeh]], où ses prédécesseurs avaient construit leurs pyramides. Cette décision a peut-être été motivée par la présence du [[temple solaire]] d'Ouserkaf à [[Abousir]], le premier temple du genre de la {{Ve dynastie égyptienne}}. La [[pyramide de Sahourê]] est beaucoup plus petite que les pyramides de la {{IVe dynastie égyptienne}} mais la décoration de son temple mortuaire est plus élaborée. La chaussée et le temple mortuaire de son complexe pyramidal étaient autrefois ornés de plus de 10 000 m² de beaux reliefs, ce qui les rendait célèbres dans l'Antiquité. Les architectes de l'[[Pyramide de Sahourê|ensemble pyramidal]] de Sahourê ont introduit l'utilisation de colonnes palmiformes (c'est-à-dire de colonnes dont le chapiteau a la forme de feuilles de palmier), qui allait bientôt devenir une marque de fabrique de l'architecture égyptienne ancienne. Sahourê est également connu pour avoir construit un [[temple solaire]] appelé « ''La Roselière de Rê'' », et bien qu'il ne soit pas encore localisé, il est probablement aussi à [[Abousir]].

== Famille ==
[[Fichier:Sah temp01.jpg|vignette|Sahourê vêtu du manteau de la [[fête-Sed]] et portant la [[Desheret|couronne rouge]] de [[Basse-Égypte]]]]
[[Fichier:Sah temp01.jpg|vignette|Sahourê vêtu du manteau de la [[fête-Sed]] et portant la [[Desheret|couronne rouge]] de [[Basse-Égypte]]]]
{{Annexe |Arbre généalogique de la Ve dynastie égyptienne}}
{{Annexe |Arbre généalogique de la Ve dynastie égyptienne}}

=== Ascendance ===


L'identité des parents de Sahourê a été mise en lumière récemment à la suite des découvertes réalisées à [[Saqqarah]] et à [[Abousir]] dans les temples funéraires royaux dont le sien propre :
L'identité des parents de Sahourê a été mise en lumière récemment à la suite des découvertes réalisées à [[Saqqarah]] et à [[Abousir]] dans les temples funéraires royaux dont le sien propre :
* À [[Saqqarah]] dans le temple funéraire de la [[pyramide d'Ouserkaf]] où le cartouche de Sahourê a été retrouvé confirmant que ce dernier avait achevé le complexe de son prédécesseur direct et supposant ainsi un lien de filiation direct<ref name="ll"/> ;
* À [[Saqqarah]] dans le temple funéraire de la [[pyramide d'Ouserkaf]] où le cartouche de Sahourê a été retrouvé confirmant que ce dernier avait achevé le complexe de son prédécesseur direct et supposant ainsi un lien de filiation direct<ref name="ll"/> ;
* Non loin de ce site, les fouilles du temple funéraire de la [[pyramide de Néferhétepès]], l'épouse d'[[Ouserkaf]], ont révélé que le monument avait subi des modifications substantielles de son plan peu de temps après son édification. L'ajout, notamment d'un vestibule à colonnes dont le style est identique à celui des colonnes du temple funéraire de Sahourê, apporte un second indice favorisant l'hypothèse de la filiation entre ces différents personnages royaux<ref name="ll"/> ;
* Non loin de ce site, les fouilles du temple funéraire de la [[pyramide de Néferhétepès]], l'épouse d'[[Ouserkaf]], ont révélé que le monument avait subi des modifications substantielles de son plan peu de temps après son édification. L'ajout, notamment d'un vestibule à colonnes dont le style est identique à celui des colonnes du temple funéraire de Sahourê, apporte un second indice favorisant l'hypothèse de la filiation entre ces différents personnages royaux<ref name="ll"/> ;
* C'est à [[Abousir]] que la preuve définitive a été trouvée parmi les découvertes récentes du [[Conseil suprême des Antiquités égyptiennes]] faites dans le temple funéraire de la [[pyramide de Sahourê]]. De nouveaux blocs décorés appartenant à la chaussée du temple, et ayant échappé aux fouilles du siècle dernier, ont été mis au jour révélant de nouveaux pans entiers du programme décoratif du monument déjà bien documenté par les travaux de [[Ludwig Borchardt]]. Parmi ces scènes inédites figurent celles représentant la famille royale. Néferhétepès y est représentée portant le titre de ''Mère royale''<ref>cf. [[#TE|T. El-Awady]]</ref>. Cette découverte permet ainsi de compléter le ''puzzle'' jusque-là supposé avec les trouvailles de [[Saqqarah]]<ref name="zv"/>.
* C'est à [[Abousir]] que la preuve définitive a été trouvée parmi les découvertes récentes du [[Conseil suprême des Antiquités égyptiennes]] faites dans le temple funéraire de la [[pyramide de Sahourê]]. De nouveaux blocs décorés appartenant à la chaussée du temple, et ayant échappé aux fouilles du siècle dernier, ont été mis au jour révélant de nouveaux pans entiers du programme décoratif du monument déjà bien documenté par les travaux de [[Ludwig Borchardt]]. Parmi ces scènes inédites figurent celles représentant la famille royale. [[Néferhétepès]] y est représentée portant le titre de « ''Mère royale'' »<ref>cf. [[#TE|T. El-Awady]]</ref>. Cette découverte permet ainsi de compléter le ''puzzle'' jusque-là supposé avec les trouvailles de [[Saqqarah]]<ref name="zv"/>.

Ainsi, il est aujourd'hui largement admis que les parents du roi Sahourê sont le roi [[Ouserkaf]] et la reine [[Néferhétepès]].

=== Épouses ===

un relief ornant à l'origine la chaussée de la [[pyramide de Sahourê]] représente la reine [[Méretnebty]], qui était donc très probablement l'épouse de Sahourê et la mère de [[Néferirkarê Kakaï]] et [[Netjerirenrê]].

=== Descendance ===

Sahourê est connu pour avoir été remplacé par le roi [[Néferirkarê Kakaï|Néferirkarê]], qui était considéré comme son frère jusqu'en 2005. Cette année-là, les égyptologues [[Miroslav Verner]] et Tarek El-Awady ont découvert un relief, celui cité juste au-dessus, et représentant Sahourê assis devant deux de ses fils, ''Ranéfer Khakar'' et [[Netjerirenrê]]. A côté du nom de ''Ranéfer Khakar'', le texte « ''[[Néferirkarê Kakaï]] roi de Haute et Basse Egypte'' » avait été ajouté, indiquant que ''Ranéfer Khakar'' était le fils de Sahourê et a pris le trône sous le nom Néferirkarê Kakaï à la mort de son père. Comme ''Ranéfer Khakar'' et [[Netjerirenrê]] portent tous deux le titre de « ''Fils aîné du Roi'' », [[Miroslav Verner|Verner]] et El-Awady pensent qu'ils étaient peut-être jumeaux avec ''Ranéfer Khakar'' né le premier. Ils proposent que [[Netjerirenrê]] se soit emparé du trône pour un bref règne sous le nom de [[Chepseskare]], bien que cela reste conjectural. [[Netjerirenrê]] portait plusieurs titres religieux correspondant à des postes de haut rang dans la cour et qui suggèrent qu'il a pu agir comme un vizir pour son père. Cela fait cependant l'objet d'un débat, comme le souligne Michel Baud, à l'époque de Sahourê, l'expulsion des princes royaux du vizirat était en cours, sinon déjà achevée.

Trois autres fils, Khakarê, Horemsaf et Nebânkhrê sont représentés sur des reliefs du temple mortuaire de Sahourê, mais l'identité de leur mère est inconnue.


== Règne ==
== Règne ==
[[Fichier:Berlin 122009 015a.jpg|vignette|Sahourê tirant à l'arc. Relief provenant de son temple funéraire à [[Abousir]] - [[Ägyptisches Museum|Musée égyptien de Berlin]]]]
[[Fichier:Berlin 122009 015a.jpg|vignette|Sahourê tirant à l'arc. Relief provenant de son temple funéraire à [[Abousir]] - [[Ägyptisches Museum|Musée égyptien de Berlin]]]]


=== Durée du règne ===
Comme pour son prédécesseur, la durée du règne de Sahourê est encore sujette à discussion, cependant dans son cas, les sources et les hypothèses semblent mieux concorder. [[Manéthon de Sebennytos|Manéthon]] le nomme ''Secheres'' et lui donne treize années de règne. Le [[papyrus de Turin]], document établi au [[Nouvel Empire égyptien|Nouvel Empire]] lui en accorde douze. La [[pierre de Palerme]], liste et annales dynastiques établies à l'[[Ancien Empire égyptien|Ancien Empire]], mentionne comme dernière année enregistrée dans les annales de la dynastie pour le règne du roi, l'an quatorze, neuf mois et six jours<ref>Dans l'étude comparative de la pierre de Palerme et des fragments complémentaires du Caire, Georges Daressy parvient à une quinzième année de règne ; cf. [[#GD|G.Daressy]]</ref>. Cette citation semble préciser le moment exact ou le roi mourut<ref>cf. [[#JHB|J.H. Breasted]] § 162 ; {{p.|70}}.</ref>.


Le [[Canon royal de Turin]], écrit sous la {{XIXe dynastie égyptienne}}, lui attribue 12 ans, 5 mois et 12 jours de règne. La [[pierre de Palerme]], liste et annales dynastiques établies sous la {{Ve dynastie égyptienne}}, mentionne comme dernière année enregistrée dans les annales de la dynastie pour le règne du roi, l'an quatorze, neuf mois et six jours<ref>Dans l'étude comparative de la pierre de Palerme et des fragments complémentaires du Caire, Georges Daressy parvient à une quinzième année de règne ; cf. [[#GD|G.Daressy]]</ref>. [[Manéthon de Sebennytos|Manéthon]] le nomme ''Secheres'' et lui donne treize années de règne.
Le roi Sahourê lance des expéditions militaires contre les [[libye]]ns qu'il immortalise dans des scènes de son temple funéraire, consacrant aux dieux les prisonniers qu'il rapporte en butin. Il obtient la suzeraineté de l'[[Égypte antique|Égypte]] sur [[Byblos]] et d'autres scènes de son temple funéraire trouvées par [[Ludwig Borchardt]] présentent des navires transportant un chargement qui est interprété comme étant du [[cèdre]] du [[Liban]]. Il aurait épousé une princesse phénicienne. Il organise également une expédition vers le [[pays de Pount]], fait qu'il relate dans son temple funéraire à [[Abousir]] et qui viennent compléter les découvertes précédentes<ref name="zv"/>.


=== Activités en Égypte ===

La majorité des activités de Sahourê en Égypte enregistrées dans la [[pierre de Palerme]] sont de nature religieuse. Durant la cinquième année de son règne, la pierre mentionne la fabrication d'une péniche divine, peut-être à [[Héliopolis (Égypte) |Héliopolis]], la quantité exacte d'offrandes quotidiennes de pain et de bière à [[Rê]], [[Hathor]], [[Nekhbet]] et [[Ouadjet]] fixées par le roi et le don de terres à divers temples<ref>cf. [[#JHB|ibidem]] § 160, {{p.|69}}.</ref>..

Sahourê a également réorganisé le culte de sa mère [[Néferhétepès]], dont le complexe mortuaire avait été construit par [[Ouserkaf]] à [[Saqqarah]]. Il a notamment ajouté à son temple un portique d'entrée à quatre colonnes, de sorte que l'entrée ne faisait plus face à la pyramide d'[[Ouserkaf]].

Les preuves archéologiques suggèrent que les autres activités de construction de Sahourê étaient concentrées à [[Abousir]], où il a construit sa pyramide, et dans son voisinage immédiat qui abritait probablement son [[temple solaire]]. Ce temple, le deuxième de ce type réalisé sous la {{Ve dynastie égyptienne}} et encore à localiser, est connu pour avoir existé grâce à une inscription sur la [[pierre de Palerme]] où il est appelé ''Sekhet Rê'', ce qui signifie « ''La Roselière de Rê'' ». Quelques blocs de calcaire portant des reliefs qui ornaient autrefois le temple ont été retrouvés encastrés dans les murs de l'ensemble mortuaire de [[Niouserrê]], le quatrième successeur de Sahourê. Cela suggère soit que ces blocs sont des restes de la construction du temple, soit que [[Niouserrê]] a utilisé le temple de Sahourê comme carrière pour les matériaux de construction car il était inachevé.

Le palais de Sahourê, appelé ''Outjes-néferou-Sahourê'', « ''Loués soient les beautés de Sahourê'' »<ref>Ce nom a été trouvé sur des sceaux de jarres de stockage découvertes dans le temple funéraire de [[Néferefrê]], probable petit-fils du roi, ainsi que sur des blocs de la décoration de la chaussée du complexe funéraire de Sahourê ; cf. [[#MV|M. Verner]] et [[#ZV|Z. Hawass & M. Verner]]</ref>, est connu par une inscription sur des jarres de stockage découverts en février 2011 dans le temple mortuaire de [[Néferefrê]]. Au vu de l'intérêt particulier que la {{Ve dynastie égyptienne}} a eu pour ce site accessible depuis une retenue d'eau du fleuve qui formait un véritable lac, il est probable que le palais royal se situait à proximité en contrebas du plateau rocheux sur lequel les mausolées royaux sont édifiés, dominant une ''ville de pyramide'', cité toute consacrée au chantier du règne.

Le fragment d'une statue portant le nom du roi a été découvert en 2015, à [[El Kab]]. Au sud de l'Égypte, une stèle portant le nom de Sahourê a été découverte dans les carrières de diorite situées dans le désert au nord-ouest d'[[Abou Simbel]] en Basse-[[Nubie]]. Encore plus au sud, le cartouche de Sahourê a été retrouvé dans un graffiti à Toumas et sur des empreintes de phoque de [[Bouhen]] à la deuxième cataracte du [[Nil]].

=== Activités hors d'Égypte ===
[[Fichier:Berlin 122009 020a.jpg|vignette|La flotte de Sahourê de retour d'une expédition à [[Byblos]]]]
[[Fichier:Berlin 122009 020a.jpg|vignette|La flotte de Sahourê de retour d'une expédition à [[Byblos]]]]


==== Commerce et expéditions ====
Ces scènes inédites représentent le retour de l'expédition formée par des navires de haute mer chargés des biens précieux rapportés depuis cette lointaine contrée, dont des animaux exotiques ainsi que des arbres à [[myrrhe]], essence qui ne poussait pas en Égypte. Sahourê semble s'être particulièrement et personnellement intéressé à ces arbres car il s'est fait représenté dans son palais les cultivant en présence de son entourage, se vantant d'être le premier souverain à avoir réussi cet exploit<ref>cf. [[#TEA|T. El-Awady]]</ref>. Cette expédition est par ailleurs citée par les annales de la dynastie conservées sur la [[Pierre de Palerme]], qui mentionnent à la treizième année du règne un tribut versé par le [[pays de Pount]] consistant en quatre-vingt mille mesures de [[myrrhe]], en électrum et autres produits précieux. Cette même année est aussi l'occasion du septième grand recensement du bétail<ref>cf. [[#JHB|J.H. Breasted]] § 161 ; {{p.|70}}.</ref>.


Les documents historiques et les artefacts qui subsistent suggèrent que les contacts avec les terres étrangères ont été nombreux pendant le règne de Sahourê. En outre, ces contacts semblent avoir été essentiellement de nature économique plutôt que militaire. Les reliefs de son complexe pyramidal montrent qu'il possédait une marine composée de bateaux de 100 coudées de long (environ 50 m), dont certains reviennent du [[Liban]] chargés de troncs de cèdres précieux. D'autres navires sont représentés chargés d'"Asiatiques", adultes et enfants, qui étaient peut-être des esclaves. Un relief unique représente plusieurs ours bruns syriens, probablement ramenés de la côte [[Levant (Proche-Orient)|levantine]] par une expédition navale. Ces ours apparaissent en association avec 12 jarres de [[Syrie]] peintes en rouge à une poignée et sont donc susceptibles de constituer un hommage.
Une grande inscription du Ouadi Maghara relate le passage d'une expédition organisée dans la péninsule<ref>cf. [[#KHS|K. Sethe]] Ch.1 § 32</ref>. Cette inscription donne la titulature complète du souverain et précise qu'il écrasa « tous les asiatiques de tous les pays étrangers », proclamation sans doute exagérée mais qui peut très bien faire référence à une mission de pacification des tribus nomades de la région afin d'assurer les débouchés vers le [[Levant (Moyen-Orient)|Levant]] et les mines de [[turquoise (pierre)|turquoise]] du [[Sinaï]]<ref>cf. [[#JHB|J.H. Breasted]] § 236 ; {{p.|108}}.</ref>.


Les contacts commerciaux avec [[Byblos]] ont certainement eu lieu pendant le règne de Sahourê et les fouilles du temple de [[Baâlat]] ont permis d'obtenir un bol en albâtre portant le nom de Sahourê. Il aurait épousé une princesse phénicienne. Il existe d'autres preuves corroborant la présence de commerce avec le [[Levant (Proche-Orient)|Levant]] pendant la {{Ve dynastie égyptienne}}, avec un certain nombre de vases de pierre portant des cartouches de pharaons de cette [[Ve dynastie égyptienne|dynastie]], découverts au [[Liban]]. Enfin, un morceau d'or fin estampé sur un trône de bois et portant des cartouches de Sahourê aurait été retrouvé lors de fouilles illégales en [[Turquie]] parmi un assemblage plus large connu sous le nom de ''Trésor de Dorak''. L'existence du trésor est cependant aujourd'hui largement mise en doute.
D'un point de vue religieux, on note le renforcement de l'influence du clergé d'[[Héliopolis (Égypte)|Héliopolis]] sous son règne. Les sources indiquent qu'il a fait bâtir un [[Temple solaire égyptien|temple solaire]] nommé ''Sekhet-Rê'', c’est-à-dire ''le Champ de Rê'', qui n'a pas été retrouvé pour le moment et qu'il faut certainement chercher sous les sables du désert occidental entre les sites d'[[Abou Ghorab]] et d'[[Abousir]]. Ce temple est cité dans les annales royales lors de la cinquième année du règne, désignant par ailleurs les noms des divinités [[Rê]] et [[Hathor]] qui y étaient adorées ce qui précise encore davantage le rôle de ces sanctuaires dynastiques. Cette même source nous informe par ailleurs qu'un culte à la déesse Hathor était également rendu dans le temple de la pyramide du roi à [[Abousir]]. D'autres divinités sont également honorées par des dons d'offrande telles que [[Nekhbet]], [[Ouadjit]] ainsi que la grande [[Ennéade d'Héliopolis]]<ref>cf. [[#JHB|ibidem]] § 160, {{p.|69}}.</ref>.

Dans sa dernière année sur le trône, Sahourê a envoyé la première expédition documentée à la terre légendaire de [[pays de Pount|Pount]]. L'expédition aurait rapporté des animaux exotiques ainsi que 80 000 mesures de myrrhe et des arbres à [[myrrhe]], essence qui ne poussait pas en Égypte, ainsi que de la malachite et de l'électrum. Sahourê semble s'être particulièrement et personnellement intéressé à ces arbres car il s'est fait représenté dans son palais les cultivant en présence de son entourage, se vantant d'être le premier souverain à avoir réussi cet exploit<ref>cf. [[#TEA|T. El-Awady]]</ref> Pour cette raison, on attribue souvent à Sahourê la création d'une marine égyptienne. Cependant, on sait aujourd'hui que les rois égyptiens précédents avaient aussi une marine de haute mer, en particulier [[Khéops|Khoufou]] sous le règne duquel le plus ancien port connu, [[Ouadi el-Jarf]], sur la [[mer Rouge]], était en activité. Néanmoins, les reliefs du complexe pyramidal de Sahourê restent les « ''premières représentations définitives de navires de mer en Egypte'' » (Shelley Wachsmann).

Dans sa dernière année de règne, Sahourê envoya une autre expédition à l'étranger, cette fois dans les mines de cuivre et de [[turquoise (pierre)|turquoise]] de [[Ouadi Maghara]]<ref>cf. [[#KHS|K. Sethe]] Ch.1 § 32</ref> et [[Ouadi El-Kharit]] dans le [[Sinaï]], qui étaient actives depuis au moins le début de la {{IIIe dynastie égyptienne}}. Cette expédition a rapporté plus de 6000 unités de cuivre en Égypte et a également produit deux reliefs dans le [[Sinaï]], dont l'un montre Sahourê dans l'acte traditionnel de frapper les Asiatiques et de se vanter « ''Le Grand Dieu frappe les Asiatiques de tous pays'' ».

==== Campagnes militaires ====

La carrière militaire de Sahourê est connue principalement grâce aux reliefs de son complexe mortuaire. Il s'agissait apparemment de campagnes contre les [[Libye|Libyens]] dans le [[Désert Libyque|désert occidental]]. Les campagnes ont permis de rapporter du bétail et Sahourê est montré en train de frapper des chefs locaux. La [[pierre de Palerme]] corrobore certains de ces événements. Cependant, cette même scène de l'attaque libyenne a été utilisée deux cents ans plus tard dans le temple mortuaire de {{monarque|Pépi|II} (2284-2184 av. J.-C.) et dans le temple de [[Taharqa}} à Kawa, construit environ 1800 ans après la mort de Sahourê. En particulier, les mêmes noms sont cités pour les chefs locaux. Par conséquent, il est possible que Sahourê ait lui aussi copié une représentation encore plus ancienne de cette scène.

=== Membres de la Cour royale et haut-fonctionnaires ===


Plusieurs dignitaires contemporains de son règne sont connus et se font aménager leur mastaba à [[Saqqarah]] ou [[Abousir]] :
Plusieurs dignitaires contemporains de son règne sont connus et se font aménager leur mastaba à [[Saqqarah]] ou [[Abousir]] :
* Tepemânkh, prêtre du culte du roi et de son prédécesseur [[Ouserkaf]], qui possède un [[mastaba]] à [[Abousir]] non loin de la pyramide de son maître<ref>cf. [[#KHS|K. Sethe]] Ch.1 § 19</ref> ;
* Tepemânkh, prêtre du culte du roi et de son prédécesseur [[Ouserkaf]], qui possède un [[mastaba]] à [[Abousir]] non loin de la pyramide de son maître<ref>cf. [[#KHS|K. Sethe]] Ch.1 § 19</ref> ;
* Senouânkh, autre prêtre du culte royal ainsi que de celui d'[[Ouserkaf]]. Son mastaba a été retrouvé à [[Saqqarah]]<ref>cf. [[#KHS|ibidem]] Ch.1 § 24</ref> ;
* Senouânkh, autre prêtre du culte royal ainsi que de celui d'[[Ouserkaf]]. Son mastaba a été retrouvé à [[Saqqarah]]<ref>cf. [[#KHS|ibidem]] Ch.1 § 24</ref> ;
* Persen, prêtre rattaché au culte funéraire de [[Néferhétepès]], la mère du roi, dont le [[mastaba]] a été retrouvé à [[Saqqarah]]<ref>cf. [[#KHS|ibidem]] Ch.1 § 25</ref> ;
* Persen, prêtre rattaché au culte funéraire de [[Néferhétepès]], la mère du roi, dont le [[mastaba]] a été retrouvé à [[Saqqarah]], près de la [[pyramide de Néferhétepès]]<ref>cf. [[#KHS|ibidem]] Ch.1 § 25</ref> ;
* Niânkhsekhmet, médecin en chef de Sahourê, il demanda au roi qu'une fausse porte soit faite pour sa tombe, ce que le roi accepta. Sahourê fit graver et peindre en bleu en sa présence la fausse porte en calcaire fin de [[Tourah]]. Le roi souhaita longue vie à son médecin en lui disant : « ''Comme mes narines sont en bonne santé, comme les dieux m'aiment, puissiez-vous partir au cimetière à un âge avancé, comme on le vénérait'' ».<ref>cf. [[#KHS|ibidem]] Ch.1 § 26</ref> ;
* Niânkhsekhmet, dignitaire du règne de Sahourê dont on connaît la stèle fausse porte qui a été trouvée à [[Saqqarah]]<ref>cf. [[#KHS|ibidem]] Ch.1 § 26</ref> ;
* [[Ouash-Ptah]] dit Izi, qui commença sa carrière comme prêtre du culte du roi sous Sahourê, et deviendra le vizir de [[Néferirkarê Kakaï]]. Son mastaba a été retrouvé à [[Abousir]]<ref>cf. [[#KHS|ibidem]] Ch.1 § 27</ref> ;
* [[Ouash-Ptah]] dit Izi, qui commença sa carrière comme prêtre du culte du roi sous Sahourê, et deviendra le vizir de [[Néferirkarê Kakaï]]. Son mastaba a été retrouvé à [[Abousir]]<ref>cf. [[#KHS|ibidem]] Ch.1 § 27</ref> ;
* [[Pehenoukaï]], [[Vizir dans l'Égypte antique|vizir]], prêtre du culte d'[[Ouserkaf]] sous les règnes de Sahourê et de son successeur [[Néferirkarê Kakaï|Néferirkarê]]<ref>cf. [[#KHS|ibidem]] Ch. 1 § 30</ref>.
* [[Pehenoukaï]], [[Vizir dans l'Égypte antique|vizir]] sous le règne de [[Néferirkarê Kakaï|Néferirkarê]], prêtre du culte d'[[Ouserkaf]] sous les règnes de Sahourê et de son successeur [[Néferirkarê Kakaï|Néferirkarê]]<ref>cf. [[#KHS|ibidem]] Ch. 1 § 30</ref> :
[[Ptahchepsès Ier |Ptahchepsès {{Ier}}]] : probablement né sous le règne de [[Mykérinos|Menkaourê]], Ptahchepsès était grand prêtre de [[Ptah]] ;
* Ourbaouba : vizir sous le règne de Sahourê, attesté dans le temple mortuaire, contrairement à [[Sékhemkarê (fils de Khéphren)|Sékhemkarê]], Ourbaouba ne semble pas avoir été royal. Cela indique que Sahure a poursuivi la politique d'Userkaf de nommer des personnes non royales à de hautes fonctions ;
* [[Sékhemkarê (fils de Khéphren)|Sékhemkarê]] : prince royal, fils de [[Khéphren|Khafrê]] et vizir sous Ouserkaf et Sahourê.


== Sépulture ==
Sahourê épouse une dame de la cour, [[Néferthanebty]], avec laquelle il aura au moins deux fils. L'aîné [[Netjerirenrê]], héritier en titre, meurt avant son père et c'est donc le cadet alors nommé ''Néferrê'' qui lui succédera sous le nom de [[Néferirkarê Kakaï|Néferirkarê]]. Les égyptologues supposent également que [[Chepseskarê]] qui règnera un temps après [[Néferirkarê Kakaï|Néferirkarê]] était un jeune fils de Sahourê né tardivement d'une épouse secondaire.
[[Fichier:SahurePyramid.jpg|vignette|Pyramide de Sahourê]]


La [[pyramide de Sahourê|pyramide principale]] du complexe mortuaire de Sahourê illustre le déclin de la construction de pyramides, tant en termes de taille que de qualité. Pourtant, le temple mortuaire qui l'accompagne est considéré comme le temple le plus sophistiqué construit jusqu'alors. Avec ses nombreuses innovations architecturales, telles que l'utilisation de colonnes palmiformes, le plan d'ensemble du complexe de Sahourê servira de modèle pour tous les complexes mortuaires construits depuis le règne de Sahourê jusqu'à la fin de l'[[Ancien Empire égyptien|Ancien Empire]], quelque 300 ans plus tard.
Sahourê choisit le site d'[[Abousir]] pour édifier son [[Complexe pyramidal égyptien|complexe pyramidal]], et à dater de son règne, fixe le plan principal de tous les autres complexes pyramidaux qui seront bâtis à sa suite.


Le monument a été identifié comme étant une pyramide pour la première fois par [[Karl Richard Lepsius]] et porte alors le numéro dix-huit sur la [[Liste de Lepsius|liste des pyramides égyptiennes]] qu'il réalise lors de l'expédition [[Prusse|prussienne]] de [[1842]]. C'est [[Ludwig Borchardt]] qui identifie son propriétaire et fouille l'ensemble de manière exhaustive au début du {{s-|XX}}, publiant ses travaux par une série d'ouvrages qui feront date dans le monde égyptologique. Le complexe a été partiellement restauré depuis et au cours des travaux d'aménagement a fait l'objet de nouvelles études et fouilles effectuées par le [[Conseil suprême des Antiquités égyptiennes]].
Au vu de l'intérêt particulier que la {{Ve dynastie égyptienne}} a eu pour ce site accessible depuis une retenue d'eau du fleuve qui formait un véritable lac, il est probable que le palais royal se situait à proximité en contrebas du plateau rocheux sur lequel les mausolées royaux sont édifiés, dominant une ''ville de pyramide'', cité toute consacrée au chantier du règne. Le nom de ce palais était ''Outjes-néferou-Sahourê'', littéralement ''Loués soient les beautés de Sahourê''<ref>Ce nom a été trouvé sur des sceaux de jarres de stockage découvertes dans le temple funéraire de [[Néferefrê]], probable petit-fils du roi, ainsi que sur des blocs de la décoration de la chaussée du complexe funéraire de Sahourê ; cf. [[#MV|M. Verner]] et [[#ZV|Z. Hawass & M. Verner]]</ref>.


== Sépulture ==
=== Localisation ===

[[Fichier:SahurePyramid.jpg|vignette|Pyramide de Sahourê]]
Sahourê choisit de construire son complexe pyramidal à [[Abousir]], abandonnant ainsi [[Saqqara]] et [[Gizeh]], qui avaient été les nécropoles royales jusque-là. Une motivation possible pour la décision de Sahourê était la présence du [[temple solaire]] d'Ouserkaf.

=== Le complexe funéraire ===

Le complexe funéraire se compose d'un temple de la vallée, d'une chaussée de près de 200 m de long, d'un temple funéraire, d'une pyramide subsidiaire et bien entendu de la pyramide elle-même.

Le temple mortuaire de Sahourê a été largement décoré d'environ 10.000 m² de beaux reliefs. De nombreux fragments survivants des reliefs qui ornent les murs du temple sont de très grande qualité et beaucoup plus élaborés que ceux des temples mortuaires précédents. Plusieurs reliefs du temple et de la chaussée sont uniques dans l'art égyptien. Il s'agit notamment d'un relief représentant Sahourê prenant soin d'un myrrhe dans son palais devant sa famille, d'un relief représentant des ours bruns et d'un relief montrant la mise en place du [[pyramidion]], recouvert d'une feuille d'or<ref>cf. [[#MVE|M. Verner]], Ch. {{III}}, ''Expeditions to the Quarries'', {{p.|68}} et Ch. {{VI}}, ''Sahure's Pyramid'', {{p.|285}}.</ref>, sur la [[Pyramide à faces lisses|pyramide principale]] et les cérémonies suivant l'achèvement du complexe. Il s'agit là d'une rare représentation antique d'un chantier de construction d'une pyramide et même si la scène représentée concerne davantage la cérémonie d'accueil au chantier du pyramidion venant en quelque sorte consacrer le monument royal, elle est suffisamment inédite pour être mentionnée. Les nombreux reliefs des temples mortuaire et de la vallée illustrent aussi, entre autres, un recensement des étrangers par ou devant la déesse [[Seshat]] et le retour d'une flotte égyptienne du Proche Orient, peut-être [[Byblos]]. Certains des bas-reliefs en granit rouge sont encore en place sur le site. Les reliefs décorés de la partie supérieure de la chaussée représentent la procession de plus de 150 domaines funéraires personnifiés créés pour le culte de Sahourê, démontrant l'existence d'un système économique sophistiqué associé au culte funéraire du roi. Il existe également une pyramide subsidiaire destinée au [[Composition de l'être dans l'Égypte antique|Ka]] du roi.

Le temple mortuaire présentait les premières colonnes palmiformes de tout temple égyptien, d'imposantes architraves de granit portant le titulaire de Sahourê, recouvertes de cuivre, de basalte noire et de granit.

=== La pyramide ===

La pyramide de Sahourê atteignait 47 m lors de sa construction, beaucoup plus petite que les pyramides de la {{IVe dynastie égyptienne}}. Son noyau intérieur est fait de pierres grossièrement taillées, organisées en escaliers et maintenues ensemble dans de nombreuses sections avec un épais mortier de boue. Cette technique de construction, beaucoup moins coûteuse et plus rapide à exécuter que les techniques à base de pierre de la {{IVe dynastie égyptienne}}, s'est avérée bien pire avec le temps. De ce fait, la pyramide de Sahourê est aujourd'hui en grande partie ruinée et ne représente plus qu'un tas de gravats montrant le remplissage brut des débris et du mortier constituant le noyau, qui a été exposé après le vol des pierres de parement dans l'Antiquité.

Pendant la construction du noyau, un couloir a été laissé ouvert, menant au puits où la chambre funéraire a été construite séparément et recouverte par la suite de blocs de pierre et de débris. Cette stratégie de construction est clairement visible dans les pyramides inachevées ultérieures, en particulier la pyramide de [[Néferefrê]]. Cette technique reflète également le style plus ancien de la {{IIIe dynastie égyptienne}} qui semble revenir à la mode après avoir été temporairement abandonné par les constructeurs des cinq grandes pyramides de [[Dahchour]] et [[Gizeh]] sous la {{IVe dynastie égyptienne}}.

L'entrée du côté nord est suivie d'un court couloir descendant bordé de granit rouge suivi d'un passage se terminant à la chambre funéraire avec son toit à deux versants composé de grandes poutres en pierre calcaire. Aujourd'hui, ces poutres sont endommagées, ce qui affaiblit la structure pyramidale. Des fragments du sarcophage ont été trouvés dans la chambre funéraire, quand John Shae Perring y est entré pour la première fois au milieu du {{s-|XIX}}. Les blocs de toit colossaux du temple de Sahourê pesaient jusqu'à environ 220 tonnes selon les estimations de Perring. Il a estimé la taille des plus grands blocs à 10 m par 2,7 m par 3,7 m. Une extrémité de ces blocs a été effilée, de sorte que le volume estimé est de 95 mètres cubes.

== Culte funéraire ==

=== Ancien Empire ===

L'héritage le plus immédiat de Sahourê est son culte funéraire, qui s'est poursuivi jusqu'à la fin de l'[[Ancien Empire égyptien|Ancien Empire]] quelque 300 ans après sa mort. Au moins 22 domaines agricoles ont été créés pour produire les biens nécessaires à ce culte. Plusieurs prêtres servant ce culte ou celui du [[temple solaire]] de Sahourê au cours des [[Ve dynastie égyptienne|Ve]] et [[VIe dynastie égyptienne|VIe dynasties]] sont connus grâce aux inscriptions et aux artefacts de leurs tombes à [[Saqqarah]] et à [[Abousir]] :
* Atjema : prêtre du [[temple solaire]] de Sahourê sous la {{VIe dynastie égyptienne}}.
* Khouyemsneouy : prêtre de Sahourê pendant les règnes de [[Néferirkarê Kakaï|Néferirkarê]] et [[Niouserrê]], prêtre de [[Rê]] et d'[[Hathor]] dans le [[temple solaire]] de [[Néferirkarê Kakaï|Néferirkarê]], prêtre dans les complexes pyramidaux de [[Néferirkarê Kakaï|Néferirkarê]] et [[Niouserrê]] et « ''Dirigeant des deux greniers'' ».
* Nikarê : prêtre du culte de Sahourê et surveillant des scribes du grenier à blé de la cinquième dynastie.
* Seneouânkh : prêtre des cultes d'[[Ouserkaf]] et de Sahourê, enterré dans un mastaba à [[Saqqarah]].
* Sedaoug : prêtre du culte de Sahourê, prêtre de Râ au temple du soleil d'[[Ouserkaf]] et titulaire du titre de connaissance royale, enterré à [[Gizeh]].
* Tepemânkh : prêtre des cultes des rois de la {{IVe dynastie égyptienne}} à la {{Ve dynastie égyptienne}}, y compris [[Ouserkaf]] et Sahourê, enterré dans un mastaba à [[Abousir]].
Un autre héritage de Sahourê est son [[Pyramide de Sahourê|complexe pyramidal]] : sa disposition est devenue le modèle de tous les complexes pyramidaux ultérieurs de l'[[Ancien Empire égyptien|Ancien Empire]] et certains de ses éléments architecturaux, tels que ses colonnes palmiformes, sont devenus la marque de l'architecture égyptienne.

=== Moyen Empire ===

Au début de la période du [[Moyen Empire égyptien|Moyen Empire]], au début de la {{XIIe dynastie égyptienne}} (1991-1802 av. J.-C.), le pharaon {{monarque|Sésostris|Ier}} (1971-1926 av. J.-C.) commande une statue de Sahourê. La statue se trouvait dans le [[Karnak|temple de Karnak]] et appartenait probablement à un groupe de portraits de rois décédés.


La statue de Sahourê, qui se trouve actuellement au Musée égyptien du Caire (CG 42004 au catalogue), est en granit noir et mesure 50 cm de haut. Sahourê est représenté trônant, portant une jupe plissée et une perruque ronde frisée. Les deux côtés du trône portent des inscriptions identifiant l'œuvre comme un portrait de Sahourê réalisé sur ordre de {{monarque|Sésostris|Ier}}.
Le [[pyramide de Sahourê]] fait figure d'archétype du [[complexe pyramidal égyptien]] de la {{Ve dynastie égyptienne}}.


Une autre indication que Sahourê n'avait pas disparu de mémoire pendant le [[Moyen Empire égyptien|Moyen Empire]] est le [[papyrus Westcar]], qui a été écrit pendant la {{XIIe dynastie égyptienne}}. Le papyrus raconte l'histoire mythique des origines de la {{Ve dynastie égyptienne}}, présentant les rois [[Ouserkaf]], Sahourê et [[Néferirkarê Kakaï|Néferirkarê]] comme trois frères, fils de [[Rê]] et d'une femme nommée ''Rededjet''.
Le monument a été identifié comme étant une pyramide pour la première fois par [[Karl Richard Lepsius]] et porte alors le numéro dix-huit sur la [[Liste de Lepsius|liste des pyramides égyptiennes]] qu'il réalise lors de l'expédition [[Prusse|prussienne]] de [[1842]].


=== Nouvel Empire et époques tardives ===
C'est [[Ludwig Borchardt]] qui identifie son propriétaire et fouille l'ensemble de manière exhaustive au début du {{s-|XX}}, publiant ses travaux par une série d'ouvrages qui feront date dans le monde égyptologique. Il découvre ainsi un ensemble funéraire royal complet composé d'un temple de la vallée, d'une chaussée ascendante de plus de deux cents mètres de longueur et un temple funéraire accolé à la pyramide ruinée du roi.
Ces [[Fouille archéologique en Égypte|fouilles]] révèlent en outre des éléments architecturaux imposant comme des colonnes palmiformes et des architraves colossales en granite rouge d'Assouan, ainsi qu'une grande partie du décor qui couvrait les murs de ces monuments.


En tant que roi décédé, Sahourê a continué à recevoir des offrandes religieuses pendant le [[Nouvel Empire égyptien|Nouvel Empire]]. La meilleure preuve en est la [[Chambre des ancêtres]], une liste des ancêtres royaux inscrits sur les murs du [[Karnak|temple de Karnak]] sous le règne de {{monarque|Thoutmosis|III}} de la {{XVIIIe dynastie égyptienne}}. Contrairement à d'[[Liste royale égyptienne|autres listes de rois égyptiens anciens]], les rois ne sont pas classés par ordre chronologique. En effet, le but de la liste était purement religieux plutôt qu'historique : il s'agissait de nommer les rois défunts pour qu'ils soient honorés dans le [[Karnak|temple de Karnak]].
Le complexe a été partiellement restauré depuis et au cours des travaux d'aménagement a fait l'objet de nouvelles études et fouilles effectuées par le [[Conseil suprême des Antiquités égyptiennes]]. Au cours de ces travaux de nouvelles parties du décor de la chaussée du [[Complexe pyramidal égyptien|complexe]] ont été mises au jour, dont notamment le transport du [[pyramidion]] de la [[Pyramide à faces lisses|pyramide royale]]. Deux files de haleurs tirent deux cordes reliées au traîneau sur lequel est déposé le pyramidion. Si cette dernière partie du décor est toujours manquante, l'inscription au-dessus de la scène précise la nature du chargement et que le pyramidion était recouvert d'une feuille d'or<ref>cf. [[#MVE|M. Verner]], Ch. {{III}}, ''Expeditions to the Quarries'', {{p.|68}} et Ch. {{VI}}, ''Sahure's Pyramid'', {{p.|285}}.</ref>.


Sous la {{XIXe dynastie égyptienne}}, le prince [[Khâemouaset (fils de Ramsès II)|Khâemouaset]], fils de {{monarque|Ramsès|II}}, entreprit des travaux de restauration dans toute l'Égypte sur les pyramides et les temples tombés en ruines. Les inscriptions sur le parement de pierre de la pyramide de Sahourê montrent qu'elle a été restaurée à cette époque. C'est peut-être parce que, à partir du milieu de la {{XVIIIe dynastie égyptienne}}, le temple mortuaire de Sahourê a servi de sanctuaire à la déesse [[Sekhmet]]. Dans la seconde partie de la {{XVIIIe dynastie égyptienne}} et pendant la {{XIXe dynastie égyptienne}}, de nombreux visiteurs ont laissé des inscriptions, stèles et statues dans le temple. Les activités semblent s'être poursuivies sur le site pendant longtemps, comme en témoignent les graffitis datant de la {{XXVIe dynastie égyptienne}} (664-525 av. J.-C.) jusqu'à la [[Dynastie lagide|période ptolémaïque]] (332-30 av. J.-C.).
Il s'agit là d'une rare représentation antique d'un chantier de construction d'une pyramide et même si la scène représentée concerne davantage la cérémonie d'accueil au chantier du pyramidion venant en quelque sorte consacrer le monument royal, elle est suffisamment inédite pour être mentionnée.


== Titulature ==
== Titulature ==

Version du 11 février 2019 à 01:08

Sahourê
Image illustrative de l’article Sahourê
Statue de Sahourê
Période Ancien Empire
Dynastie Ve dynastie
Fonction IIe pharaon de la dynastie
Prédécesseur Ouserkaf
Dates de fonction -2458 à -2446 (selon J. P. Allen)
-2490 à -2475 (selon R. Krauss)
-2506 à -2493 (selon D. B. Redford)
-2471 à -2458 (selon J. von Beckerath)
-2447 à -2435 (selon J. Málek)
-2464 à -2452 (selon A. D. Dodson)
Successeur Néferirkarê Kakaï
Famille
Grand-mère paternelle Khentkaous Ire ?
Père Ouserkaf
Mère Néferhétepès
Conjoint Méretnebty
Enfant(s) Néferirkarê Kakaï
Netjerirenrê
Deuxième conjoint ?
Enfants avec le 2e conjoint ♂ Khakarê
♂ Horemsaf
♂ Nebânkhrê
Sépulture
Nom Pyramide de Sahourê
Type Pyramide à faces lisses
Emplacement Abousir
Date de découverte 1842
Découvreur Karl Richard Lepsius
Fouilles 1902 à 1908 par Ludwig Borchardt
Objets sarcophage en basalte

Sahourê (signifiant « Rê est protecteur », aussi connu en grec sous le nom de Sephrês, Σϵϕρής) est le deuxième souverain de la Ve dynastie sous l'Ancien Empire, qui régna pendant environ 12 ans au début du 25e siècle avant JC[1]. Sahourê est considéré comme l'un des rois les plus importants de l'Ancien Empire, son règne étant un point culminant d'un point de vue politique et culturel de la Ve dynastie. Il était le fils de son prédécesseur Ouserkaf et de la reine Néferhétepès, et fut à son tour remplacé par son fils Néferirkarê Kakaï.

Pendant le règne de Sahourê, l'Égypte avait d'importantes relations commerciales avec la côte levantine. Sahourê a lancé plusieurs expéditions navales au Liban d'aujourd'hui pour se procurer du bois de cèdre, des hommes (peut-être des esclaves) et des objets exotiques. Il a également ordonné la première expédition attestée au pays de Pount, qui a rapporté de grandes quantités de myrrhe, de malachite et d'électrum. Sahourê célèbre le succès de cette entreprise dans un relief de son temple mortuaire qui le montre en train d'entretenir un arbre de myrrhe dans le jardin de son palais nommé « La splendeur de Sahourê s'élève au ciel ». Ce relief est le seul dans l'art égyptien à représenter un jardin royal. Sahourê envoya d'autres expéditions dans les mines de turquoise et de cuivre du Sinaï. Il a peut-être aussi ordonné des campagnes militaires contre des chefs libyens dans le désert occidental, ramenant du bétail en Égypte.

Sahourê s'est fait construire une pyramide à Abousir, abandonnant ainsi les nécropoles royales de Saqqarah et de Gizeh, où ses prédécesseurs avaient construit leurs pyramides. Cette décision a peut-être été motivée par la présence du temple solaire d'Ouserkaf à Abousir, le premier temple du genre de la Ve dynastie. La pyramide de Sahourê est beaucoup plus petite que les pyramides de la IVe dynastie mais la décoration de son temple mortuaire est plus élaborée. La chaussée et le temple mortuaire de son complexe pyramidal étaient autrefois ornés de plus de 10 000 m² de beaux reliefs, ce qui les rendait célèbres dans l'Antiquité. Les architectes de l'ensemble pyramidal de Sahourê ont introduit l'utilisation de colonnes palmiformes (c'est-à-dire de colonnes dont le chapiteau a la forme de feuilles de palmier), qui allait bientôt devenir une marque de fabrique de l'architecture égyptienne ancienne. Sahourê est également connu pour avoir construit un temple solaire appelé « La Roselière de Rê », et bien qu'il ne soit pas encore localisé, il est probablement aussi à Abousir.

Famille

Sahourê vêtu du manteau de la fête-Sed et portant la couronne rouge de Basse-Égypte

Ascendance

L'identité des parents de Sahourê a été mise en lumière récemment à la suite des découvertes réalisées à Saqqarah et à Abousir dans les temples funéraires royaux dont le sien propre :

  • À Saqqarah dans le temple funéraire de la pyramide d'Ouserkaf où le cartouche de Sahourê a été retrouvé confirmant que ce dernier avait achevé le complexe de son prédécesseur direct et supposant ainsi un lien de filiation direct[2] ;
  • Non loin de ce site, les fouilles du temple funéraire de la pyramide de Néferhétepès, l'épouse d'Ouserkaf, ont révélé que le monument avait subi des modifications substantielles de son plan peu de temps après son édification. L'ajout, notamment d'un vestibule à colonnes dont le style est identique à celui des colonnes du temple funéraire de Sahourê, apporte un second indice favorisant l'hypothèse de la filiation entre ces différents personnages royaux[2] ;
  • C'est à Abousir que la preuve définitive a été trouvée parmi les découvertes récentes du Conseil suprême des Antiquités égyptiennes faites dans le temple funéraire de la pyramide de Sahourê. De nouveaux blocs décorés appartenant à la chaussée du temple, et ayant échappé aux fouilles du siècle dernier, ont été mis au jour révélant de nouveaux pans entiers du programme décoratif du monument déjà bien documenté par les travaux de Ludwig Borchardt. Parmi ces scènes inédites figurent celles représentant la famille royale. Néferhétepès y est représentée portant le titre de « Mère royale »[3]. Cette découverte permet ainsi de compléter le puzzle jusque-là supposé avec les trouvailles de Saqqarah[4].

Ainsi, il est aujourd'hui largement admis que les parents du roi Sahourê sont le roi Ouserkaf et la reine Néferhétepès.

Épouses

un relief ornant à l'origine la chaussée de la pyramide de Sahourê représente la reine Méretnebty, qui était donc très probablement l'épouse de Sahourê et la mère de Néferirkarê Kakaï et Netjerirenrê.

Descendance

Sahourê est connu pour avoir été remplacé par le roi Néferirkarê, qui était considéré comme son frère jusqu'en 2005. Cette année-là, les égyptologues Miroslav Verner et Tarek El-Awady ont découvert un relief, celui cité juste au-dessus, et représentant Sahourê assis devant deux de ses fils, Ranéfer Khakar et Netjerirenrê. A côté du nom de Ranéfer Khakar, le texte « Néferirkarê Kakaï roi de Haute et Basse Egypte » avait été ajouté, indiquant que Ranéfer Khakar était le fils de Sahourê et a pris le trône sous le nom Néferirkarê Kakaï à la mort de son père. Comme Ranéfer Khakar et Netjerirenrê portent tous deux le titre de « Fils aîné du Roi », Verner et El-Awady pensent qu'ils étaient peut-être jumeaux avec Ranéfer Khakar né le premier. Ils proposent que Netjerirenrê se soit emparé du trône pour un bref règne sous le nom de Chepseskare, bien que cela reste conjectural. Netjerirenrê portait plusieurs titres religieux correspondant à des postes de haut rang dans la cour et qui suggèrent qu'il a pu agir comme un vizir pour son père. Cela fait cependant l'objet d'un débat, comme le souligne Michel Baud, à l'époque de Sahourê, l'expulsion des princes royaux du vizirat était en cours, sinon déjà achevée.

Trois autres fils, Khakarê, Horemsaf et Nebânkhrê sont représentés sur des reliefs du temple mortuaire de Sahourê, mais l'identité de leur mère est inconnue.

Règne

Sahourê tirant à l'arc. Relief provenant de son temple funéraire à Abousir - Musée égyptien de Berlin

Durée du règne

Le Canon royal de Turin, écrit sous la XIXe dynastie, lui attribue 12 ans, 5 mois et 12 jours de règne. La pierre de Palerme, liste et annales dynastiques établies sous la Ve dynastie, mentionne comme dernière année enregistrée dans les annales de la dynastie pour le règne du roi, l'an quatorze, neuf mois et six jours[5]. Manéthon le nomme Secheres et lui donne treize années de règne.

Activités en Égypte

La majorité des activités de Sahourê en Égypte enregistrées dans la pierre de Palerme sont de nature religieuse. Durant la cinquième année de son règne, la pierre mentionne la fabrication d'une péniche divine, peut-être à Héliopolis, la quantité exacte d'offrandes quotidiennes de pain et de bière à , Hathor, Nekhbet et Ouadjet fixées par le roi et le don de terres à divers temples[6]..

Sahourê a également réorganisé le culte de sa mère Néferhétepès, dont le complexe mortuaire avait été construit par Ouserkaf à Saqqarah. Il a notamment ajouté à son temple un portique d'entrée à quatre colonnes, de sorte que l'entrée ne faisait plus face à la pyramide d'Ouserkaf.

Les preuves archéologiques suggèrent que les autres activités de construction de Sahourê étaient concentrées à Abousir, où il a construit sa pyramide, et dans son voisinage immédiat qui abritait probablement son temple solaire. Ce temple, le deuxième de ce type réalisé sous la Ve dynastie et encore à localiser, est connu pour avoir existé grâce à une inscription sur la pierre de Palerme où il est appelé Sekhet Rê, ce qui signifie « La Roselière de Rê ». Quelques blocs de calcaire portant des reliefs qui ornaient autrefois le temple ont été retrouvés encastrés dans les murs de l'ensemble mortuaire de Niouserrê, le quatrième successeur de Sahourê. Cela suggère soit que ces blocs sont des restes de la construction du temple, soit que Niouserrê a utilisé le temple de Sahourê comme carrière pour les matériaux de construction car il était inachevé.

Le palais de Sahourê, appelé Outjes-néferou-Sahourê, « Loués soient les beautés de Sahourê »[7], est connu par une inscription sur des jarres de stockage découverts en février 2011 dans le temple mortuaire de Néferefrê. Au vu de l'intérêt particulier que la Ve dynastie a eu pour ce site accessible depuis une retenue d'eau du fleuve qui formait un véritable lac, il est probable que le palais royal se situait à proximité en contrebas du plateau rocheux sur lequel les mausolées royaux sont édifiés, dominant une ville de pyramide, cité toute consacrée au chantier du règne.

Le fragment d'une statue portant le nom du roi a été découvert en 2015, à El Kab. Au sud de l'Égypte, une stèle portant le nom de Sahourê a été découverte dans les carrières de diorite situées dans le désert au nord-ouest d'Abou Simbel en Basse-Nubie. Encore plus au sud, le cartouche de Sahourê a été retrouvé dans un graffiti à Toumas et sur des empreintes de phoque de Bouhen à la deuxième cataracte du Nil.

Activités hors d'Égypte

La flotte de Sahourê de retour d'une expédition à Byblos

Commerce et expéditions

Les documents historiques et les artefacts qui subsistent suggèrent que les contacts avec les terres étrangères ont été nombreux pendant le règne de Sahourê. En outre, ces contacts semblent avoir été essentiellement de nature économique plutôt que militaire. Les reliefs de son complexe pyramidal montrent qu'il possédait une marine composée de bateaux de 100 coudées de long (environ 50 m), dont certains reviennent du Liban chargés de troncs de cèdres précieux. D'autres navires sont représentés chargés d'"Asiatiques", adultes et enfants, qui étaient peut-être des esclaves. Un relief unique représente plusieurs ours bruns syriens, probablement ramenés de la côte levantine par une expédition navale. Ces ours apparaissent en association avec 12 jarres de Syrie peintes en rouge à une poignée et sont donc susceptibles de constituer un hommage.

Les contacts commerciaux avec Byblos ont certainement eu lieu pendant le règne de Sahourê et les fouilles du temple de Baâlat ont permis d'obtenir un bol en albâtre portant le nom de Sahourê. Il aurait épousé une princesse phénicienne. Il existe d'autres preuves corroborant la présence de commerce avec le Levant pendant la Ve dynastie, avec un certain nombre de vases de pierre portant des cartouches de pharaons de cette dynastie, découverts au Liban. Enfin, un morceau d'or fin estampé sur un trône de bois et portant des cartouches de Sahourê aurait été retrouvé lors de fouilles illégales en Turquie parmi un assemblage plus large connu sous le nom de Trésor de Dorak. L'existence du trésor est cependant aujourd'hui largement mise en doute.

Dans sa dernière année sur le trône, Sahourê a envoyé la première expédition documentée à la terre légendaire de Pount. L'expédition aurait rapporté des animaux exotiques ainsi que 80 000 mesures de myrrhe et des arbres à myrrhe, essence qui ne poussait pas en Égypte, ainsi que de la malachite et de l'électrum. Sahourê semble s'être particulièrement et personnellement intéressé à ces arbres car il s'est fait représenté dans son palais les cultivant en présence de son entourage, se vantant d'être le premier souverain à avoir réussi cet exploit[8] Pour cette raison, on attribue souvent à Sahourê la création d'une marine égyptienne. Cependant, on sait aujourd'hui que les rois égyptiens précédents avaient aussi une marine de haute mer, en particulier Khoufou sous le règne duquel le plus ancien port connu, Ouadi el-Jarf, sur la mer Rouge, était en activité. Néanmoins, les reliefs du complexe pyramidal de Sahourê restent les « premières représentations définitives de navires de mer en Egypte » (Shelley Wachsmann).

Dans sa dernière année de règne, Sahourê envoya une autre expédition à l'étranger, cette fois dans les mines de cuivre et de turquoise de Ouadi Maghara[9] et Ouadi El-Kharit dans le Sinaï, qui étaient actives depuis au moins le début de la IIIe dynastie. Cette expédition a rapporté plus de 6000 unités de cuivre en Égypte et a également produit deux reliefs dans le Sinaï, dont l'un montre Sahourê dans l'acte traditionnel de frapper les Asiatiques et de se vanter « Le Grand Dieu frappe les Asiatiques de tous pays ».

Campagnes militaires

La carrière militaire de Sahourê est connue principalement grâce aux reliefs de son complexe mortuaire. Il s'agissait apparemment de campagnes contre les Libyens dans le désert occidental. Les campagnes ont permis de rapporter du bétail et Sahourê est montré en train de frapper des chefs locaux. La pierre de Palerme corrobore certains de ces événements. Cependant, cette même scène de l'attaque libyenne a été utilisée deux cents ans plus tard dans le temple mortuaire de {{monarque|Pépi|II} (2284-2184 av. J.-C.) et dans le temple de [[Taharqa}} à Kawa, construit environ 1800 ans après la mort de Sahourê. En particulier, les mêmes noms sont cités pour les chefs locaux. Par conséquent, il est possible que Sahourê ait lui aussi copié une représentation encore plus ancienne de cette scène.

Membres de la Cour royale et haut-fonctionnaires

Plusieurs dignitaires contemporains de son règne sont connus et se font aménager leur mastaba à Saqqarah ou Abousir :

  • Tepemânkh, prêtre du culte du roi et de son prédécesseur Ouserkaf, qui possède un mastaba à Abousir non loin de la pyramide de son maître[10] ;
  • Senouânkh, autre prêtre du culte royal ainsi que de celui d'Ouserkaf. Son mastaba a été retrouvé à Saqqarah[11] ;
  • Persen, prêtre rattaché au culte funéraire de Néferhétepès, la mère du roi, dont le mastaba a été retrouvé à Saqqarah, près de la pyramide de Néferhétepès[12] ;
  • Niânkhsekhmet, médecin en chef de Sahourê, il demanda au roi qu'une fausse porte soit faite pour sa tombe, ce que le roi accepta. Sahourê fit graver et peindre en bleu en sa présence la fausse porte en calcaire fin de Tourah. Le roi souhaita longue vie à son médecin en lui disant : « Comme mes narines sont en bonne santé, comme les dieux m'aiment, puissiez-vous partir au cimetière à un âge avancé, comme on le vénérait ».[13] ;
  • Ouash-Ptah dit Izi, qui commença sa carrière comme prêtre du culte du roi sous Sahourê, et deviendra le vizir de Néferirkarê Kakaï. Son mastaba a été retrouvé à Abousir[14] ;
  • Pehenoukaï, vizir sous le règne de Néferirkarê, prêtre du culte d'Ouserkaf sous les règnes de Sahourê et de son successeur Néferirkarê[15] :

Ptahchepsès Ier : probablement né sous le règne de Menkaourê, Ptahchepsès était grand prêtre de Ptah ;

  • Ourbaouba : vizir sous le règne de Sahourê, attesté dans le temple mortuaire, contrairement à Sékhemkarê, Ourbaouba ne semble pas avoir été royal. Cela indique que Sahure a poursuivi la politique d'Userkaf de nommer des personnes non royales à de hautes fonctions ;
  • Sékhemkarê : prince royal, fils de Khafrê et vizir sous Ouserkaf et Sahourê.

Sépulture

Pyramide de Sahourê

La pyramide principale du complexe mortuaire de Sahourê illustre le déclin de la construction de pyramides, tant en termes de taille que de qualité. Pourtant, le temple mortuaire qui l'accompagne est considéré comme le temple le plus sophistiqué construit jusqu'alors. Avec ses nombreuses innovations architecturales, telles que l'utilisation de colonnes palmiformes, le plan d'ensemble du complexe de Sahourê servira de modèle pour tous les complexes mortuaires construits depuis le règne de Sahourê jusqu'à la fin de l'Ancien Empire, quelque 300 ans plus tard.

Le monument a été identifié comme étant une pyramide pour la première fois par Karl Richard Lepsius et porte alors le numéro dix-huit sur la liste des pyramides égyptiennes qu'il réalise lors de l'expédition prussienne de 1842. C'est Ludwig Borchardt qui identifie son propriétaire et fouille l'ensemble de manière exhaustive au début du XXe siècle, publiant ses travaux par une série d'ouvrages qui feront date dans le monde égyptologique. Le complexe a été partiellement restauré depuis et au cours des travaux d'aménagement a fait l'objet de nouvelles études et fouilles effectuées par le Conseil suprême des Antiquités égyptiennes.

Localisation

Sahourê choisit de construire son complexe pyramidal à Abousir, abandonnant ainsi Saqqara et Gizeh, qui avaient été les nécropoles royales jusque-là. Une motivation possible pour la décision de Sahourê était la présence du temple solaire d'Ouserkaf.

Le complexe funéraire

Le complexe funéraire se compose d'un temple de la vallée, d'une chaussée de près de 200 m de long, d'un temple funéraire, d'une pyramide subsidiaire et bien entendu de la pyramide elle-même.

Le temple mortuaire de Sahourê a été largement décoré d'environ 10.000 m² de beaux reliefs. De nombreux fragments survivants des reliefs qui ornent les murs du temple sont de très grande qualité et beaucoup plus élaborés que ceux des temples mortuaires précédents. Plusieurs reliefs du temple et de la chaussée sont uniques dans l'art égyptien. Il s'agit notamment d'un relief représentant Sahourê prenant soin d'un myrrhe dans son palais devant sa famille, d'un relief représentant des ours bruns et d'un relief montrant la mise en place du pyramidion, recouvert d'une feuille d'or[16], sur la pyramide principale et les cérémonies suivant l'achèvement du complexe. Il s'agit là d'une rare représentation antique d'un chantier de construction d'une pyramide et même si la scène représentée concerne davantage la cérémonie d'accueil au chantier du pyramidion venant en quelque sorte consacrer le monument royal, elle est suffisamment inédite pour être mentionnée. Les nombreux reliefs des temples mortuaire et de la vallée illustrent aussi, entre autres, un recensement des étrangers par ou devant la déesse Seshat et le retour d'une flotte égyptienne du Proche Orient, peut-être Byblos. Certains des bas-reliefs en granit rouge sont encore en place sur le site. Les reliefs décorés de la partie supérieure de la chaussée représentent la procession de plus de 150 domaines funéraires personnifiés créés pour le culte de Sahourê, démontrant l'existence d'un système économique sophistiqué associé au culte funéraire du roi. Il existe également une pyramide subsidiaire destinée au Ka du roi.

Le temple mortuaire présentait les premières colonnes palmiformes de tout temple égyptien, d'imposantes architraves de granit portant le titulaire de Sahourê, recouvertes de cuivre, de basalte noire et de granit.

La pyramide

La pyramide de Sahourê atteignait 47 m lors de sa construction, beaucoup plus petite que les pyramides de la IVe dynastie. Son noyau intérieur est fait de pierres grossièrement taillées, organisées en escaliers et maintenues ensemble dans de nombreuses sections avec un épais mortier de boue. Cette technique de construction, beaucoup moins coûteuse et plus rapide à exécuter que les techniques à base de pierre de la IVe dynastie, s'est avérée bien pire avec le temps. De ce fait, la pyramide de Sahourê est aujourd'hui en grande partie ruinée et ne représente plus qu'un tas de gravats montrant le remplissage brut des débris et du mortier constituant le noyau, qui a été exposé après le vol des pierres de parement dans l'Antiquité.

Pendant la construction du noyau, un couloir a été laissé ouvert, menant au puits où la chambre funéraire a été construite séparément et recouverte par la suite de blocs de pierre et de débris. Cette stratégie de construction est clairement visible dans les pyramides inachevées ultérieures, en particulier la pyramide de Néferefrê. Cette technique reflète également le style plus ancien de la IIIe dynastie qui semble revenir à la mode après avoir été temporairement abandonné par les constructeurs des cinq grandes pyramides de Dahchour et Gizeh sous la IVe dynastie.

L'entrée du côté nord est suivie d'un court couloir descendant bordé de granit rouge suivi d'un passage se terminant à la chambre funéraire avec son toit à deux versants composé de grandes poutres en pierre calcaire. Aujourd'hui, ces poutres sont endommagées, ce qui affaiblit la structure pyramidale. Des fragments du sarcophage ont été trouvés dans la chambre funéraire, quand John Shae Perring y est entré pour la première fois au milieu du XIXe siècle. Les blocs de toit colossaux du temple de Sahourê pesaient jusqu'à environ 220 tonnes selon les estimations de Perring. Il a estimé la taille des plus grands blocs à 10 m par 2,7 m par 3,7 m. Une extrémité de ces blocs a été effilée, de sorte que le volume estimé est de 95 mètres cubes.

Culte funéraire

Ancien Empire

L'héritage le plus immédiat de Sahourê est son culte funéraire, qui s'est poursuivi jusqu'à la fin de l'Ancien Empire quelque 300 ans après sa mort. Au moins 22 domaines agricoles ont été créés pour produire les biens nécessaires à ce culte. Plusieurs prêtres servant ce culte ou celui du temple solaire de Sahourê au cours des Ve et VIe dynasties sont connus grâce aux inscriptions et aux artefacts de leurs tombes à Saqqarah et à Abousir :

Un autre héritage de Sahourê est son complexe pyramidal : sa disposition est devenue le modèle de tous les complexes pyramidaux ultérieurs de l'Ancien Empire et certains de ses éléments architecturaux, tels que ses colonnes palmiformes, sont devenus la marque de l'architecture égyptienne.

Moyen Empire

Au début de la période du Moyen Empire, au début de la XIIe dynastie (1991-1802 av. J.-C.), le pharaon Sésostris Ier (1971-1926 av. J.-C.) commande une statue de Sahourê. La statue se trouvait dans le temple de Karnak et appartenait probablement à un groupe de portraits de rois décédés.

La statue de Sahourê, qui se trouve actuellement au Musée égyptien du Caire (CG 42004 au catalogue), est en granit noir et mesure 50 cm de haut. Sahourê est représenté trônant, portant une jupe plissée et une perruque ronde frisée. Les deux côtés du trône portent des inscriptions identifiant l'œuvre comme un portrait de Sahourê réalisé sur ordre de Sésostris Ier.

Une autre indication que Sahourê n'avait pas disparu de mémoire pendant le Moyen Empire est le papyrus Westcar, qui a été écrit pendant la XIIe dynastie. Le papyrus raconte l'histoire mythique des origines de la Ve dynastie, présentant les rois Ouserkaf, Sahourê et Néferirkarê comme trois frères, fils de et d'une femme nommée Rededjet.

Nouvel Empire et époques tardives

En tant que roi décédé, Sahourê a continué à recevoir des offrandes religieuses pendant le Nouvel Empire. La meilleure preuve en est la Chambre des ancêtres, une liste des ancêtres royaux inscrits sur les murs du temple de Karnak sous le règne de Thoutmosis III de la XVIIIe dynastie. Contrairement à d'autres listes de rois égyptiens anciens, les rois ne sont pas classés par ordre chronologique. En effet, le but de la liste était purement religieux plutôt qu'historique : il s'agissait de nommer les rois défunts pour qu'ils soient honorés dans le temple de Karnak.

Sous la XIXe dynastie, le prince Khâemouaset, fils de Ramsès II, entreprit des travaux de restauration dans toute l'Égypte sur les pyramides et les temples tombés en ruines. Les inscriptions sur le parement de pierre de la pyramide de Sahourê montrent qu'elle a été restaurée à cette époque. C'est peut-être parce que, à partir du milieu de la XVIIIe dynastie, le temple mortuaire de Sahourê a servi de sanctuaire à la déesse Sekhmet. Dans la seconde partie de la XVIIIe dynastie et pendant la XIXe dynastie, de nombreux visiteurs ont laissé des inscriptions, stèles et statues dans le temple. Les activités semblent s'être poursuivies sur le site pendant longtemps, comme en témoignent les graffitis datant de la XXVIe dynastie (664-525 av. J.-C.) jusqu'à la période ptolémaïque (332-30 av. J.-C.).

Titulature

Notes

  1. -2458 à -2446 (Allen), -2490 à -2475 (Krauss), -2506 à -2493 (Redford), -2471 à -2458 (von Beckerath), -2447 à -2435 (Málek), -2464 à -2452 (Dodson)
  2. a et b cf. J. Ph. Lauer et A. Labrousse.
  3. cf. T. El-Awady
  4. cf. Zahi Hawass & Miroslav Verner
  5. Dans l'étude comparative de la pierre de Palerme et des fragments complémentaires du Caire, Georges Daressy parvient à une quinzième année de règne ; cf. G.Daressy
  6. cf. ibidem § 160, p. 69.
  7. Ce nom a été trouvé sur des sceaux de jarres de stockage découvertes dans le temple funéraire de Néferefrê, probable petit-fils du roi, ainsi que sur des blocs de la décoration de la chaussée du complexe funéraire de Sahourê ; cf. M. Verner et Z. Hawass & M. Verner
  8. cf. T. El-Awady
  9. cf. K. Sethe Ch.1 § 32
  10. cf. K. Sethe Ch.1 § 19
  11. cf. ibidem Ch.1 § 24
  12. cf. ibidem Ch.1 § 25
  13. cf. ibidem Ch.1 § 26
  14. cf. ibidem Ch.1 § 27
  15. cf. ibidem Ch. 1 § 30
  16. cf. M. Verner, Ch. III, Expeditions to the Quarries, p. 68 et Ch. VI, Sahure's Pyramid, p. 285.

Bibliographie

  • Kurt Heinrich Sethe, Urkunden des Alten Reich, vol. 1, Leipzig, J.C. Hinrichs'sche Burchhandlung,  ;
  • James Henry Breasted, Ancient records of Egypt historical documents from earliest times to the persian conquest, collected edited and translated with commentary, vol. I The First to the Seventeenth Dynasties, The University of Chicago press,  ;
  • Ludwig Borchardt, Das Grabdenkmal des König Sahure - Vol. I. Der Bau - Vol. II. Die Wandbilder, Leipzig, 1910/1913 ;
  • Georges Daressy, La Pierre de Palerme et la chronologie de l'Ancien Empire, vol. 12, Le Caire, BIFAO,  ;
  • Nicolas Grimal, Histoire de l'Égypte ancienne [détail des éditions], La suprématie héliopolitaine ;
  • Jean-Philippe Lauer & Audran Labrousse, Les complexes funéraires d'Ouserkaf et de Néferhétepès, IFAO,  ;
  • Miroslav Verner, The Pyramids: The Mystery, Culture, and Science of Egypt's Great Monuments, Grove Press, (ISBN 0802139353) ;
  • Miroslav Verner, Abusir - Realm of Osiris, The American University in Cairo Press,  ;
  • Zahi Hawass & Miroslav Verner, The Treasure of the Pyramids, Vercelli, , p. 260-263 The Surprising Abusir Blocks ;
  • Tarek El-Awady, The Old Kingdom and Archaeology, Prague, Bárta, M., , p. 37-44 Interpretation of a scene depicting king Sahure with precious trees from Punt.
  • Tarek El-Awady, Abusir and Saqqara in the Year 2005, Prague, Bárta, M., Copens, F., Krejčí, J., , p. 31-45 The Royal Family of Sahure : New Evidence.