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« Le Raptor » : différence entre les versions

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Le Raptor dissident est souvent accusé de jouer de l’ambiguïté de ses propos et de leur supposé second degré, mais selon lui-même : {{citation|rajouter des insultes, ça a aussi cette capacité de diminuer le niveau, de rabaisser le niveau de la vidéo pour qu'on se dise “bon c'est pas trop sérieux, on rigole”, même si les choses sont sérieuses, les idées sont sérieuses{{sfn|Darmanin|2017}}}}. De même, pour ''[[Valeurs actuelles]]'', l'humour et la dérision font office « de [[faux-nez]], pour faire passer des idées qui n’ont pas droit de cité. »{{sfn|Saverot|2018}}.
Le Raptor dissident est souvent accusé de jouer de l’ambiguïté de ses propos et de leur supposé second degré, mais selon lui-même : {{citation|rajouter des insultes, ça a aussi cette capacité de diminuer le niveau, de rabaisser le niveau de la vidéo pour qu'on se dise “bon c'est pas trop sérieux, on rigole”, même si les choses sont sérieuses, les idées sont sérieuses{{sfn|Darmanin|2017}}}}. De même, pour ''[[Valeurs actuelles]]'', l'humour et la dérision font office « de [[faux-nez]], pour faire passer des idées qui n’ont pas droit de cité. »{{sfn|Saverot|2018}}.


Alors qu'il reçoit dans un premier temps l'approbation de [[Alain Soral]], Ismaïl Ouslimani devient un farouche critique de la ligne politique du polémiste{{sfn|Dejean|2018}} en dénonçant son « [[marxisme]] » et son « [[cosmopolitisme]] ». En {{date-|juin 2018}}, il propose à Soral un duel en [[arts martiaux mixtes]] (une pratique interdite en France), que ce dernier accepte{{sfn|Dejean|2018}}. Le duel n'est pourtant jamais organisé, semble t-il suite à des désaccords sur l'organisation<ref>[http://an-2000.blogs.liberation.fr/2018/08/24/internet-fight-club/ La première règle du YouTube Fight Club, c'est de faire parler du YouTube Fight Club] sur ''[[Libération (journal)|Libération]]'', le 24 août 2018</ref>. Pour le philosophe [[Michaël Fœssel]], les deux hommes se sont « divisés au moment d’établir la hiérarchie des ennemis à abattre », à savoir que « du côté de Soral, tout le mal vient des juifs, alors que ledit Raptor réserve sa vindicte imagée aux “arabo-musulmans” »<ref>{{Lien web|url=https://www.liberation.fr/debats/2018/06/28/difficile-gauchosphere_1662651|site=[[Libération (journal)|Libération]]|titre=Difficile «gauchosphère»|date=28 juin 2018|auteur= Michaël Foessel}}.</ref>.
Alors qu'il reçoit dans un premier temps l'approbation de [[Alain Soral]], Ismaïl Ouslimani devient un farouche critique de la ligne politique du polémiste{{sfn|Dejean|2018}} en dénonçant son « [[marxisme]] » et son « [[cosmopolitisme]] ». En {{date-|juin 2018}}, il propose à Soral un duel en [[arts martiaux mixtes]] (une pratique interdite en France), que ce dernier accepte{{sfn|Dejean|2018}}. Le duel n'est pourtant jamais organisé, semble t-il suite à des désaccords sur l'organisation<ref>[http://an-2000.blogs.liberation.fr/2018/08/24/internet-fight-club/ La première règle du YouTube Fight Club, c'est de faire parler du YouTube Fight Club] sur ''[[Libération (journal)|Libération]]'', le 24 août 2018</ref>. Nombre des fans du Raptor sont déçus par ce qu'ils voient comme un abandon de la part du vidéaste. Pour le philosophe [[Michaël Fœssel]], les deux hommes se sont « divisés au moment d’établir la hiérarchie des ennemis à abattre », à savoir que « du côté de Soral, tout le mal vient des juifs, alors que ledit Raptor réserve sa vindicte imagée aux “arabo-musulmans” »<ref>{{Lien web|url=https://www.liberation.fr/debats/2018/06/28/difficile-gauchosphere_1662651|site=[[Libération (journal)|Libération]]|titre=Difficile «gauchosphère»|date=28 juin 2018|auteur= Michaël Foessel}}.</ref>.


== Notes et références ==
== Notes et références ==

Version du 22 janvier 2019 à 15:44

Le Raptor Dissident
Le « raptor » est l'avatar du vidéaste.
Informations
Genre Podcast vidéo
Naissance (30 ans)
France
Vidéos populaires Expliquez-Moi Cette Merde
Le Rendez-Vous Dissident
Nombre d'abonnés 600 000 (Le Raptor dissident renommée Le Raptor)
110 000 (Raptor Vs Wild renommée Crash Test - L'Émission)
Chaîne Le Raptor dissident
Chaîne(s) secondaire(s) Raptor Vs Wild

Ismaïl Ouslimani dit Le Raptor Dissident ou plus simplement Le Raptor, né en août 1993, est un vidéaste et polémiste classé à l’extrême droite et considéré comme appartenant à la fachosphère française.

Il s'est fait connaître à partir de 2015 grâce à ses vidéos sur YouTube sur lesquelles il expose ses opinions politiques. Il est surtout remarqué pour ses prises de positions violentes et cultive une posture viriliste, notamment par la pratique du culturisme.

Biographie

Jeunesse et vie privée

Le « Raptor Dissident » est né Ismaïl Ouslimani[1],[2] en 1993. Il est d'origine algérienne kabyle. Après avoir fait deux années de classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE) au lycée militaire de Saint-Cyr puis au lycée Saint-Louis, il suit des études en école nationale supérieure d'ingénieurs (ENSI) à Toulouse[3][4].

Vidéos

Le Raptor dissident pratique le culturisme.

Inspiré par un auteur de tutoriels de musculation, Ismaïl Ouslimani commence en 2015 à publier des vidéos politiques sur YouTube en utilisant le pseudonyme « Le Raptor dissident »[3] et en se figurant sous les traits d'un dinosaure[5]. Adoptant un rythme saccadé, il réalise notamment des « revues d’actualité avec une bonne grosse dose de haine »[3]. Selon Valeurs actuelles, il s'inspire sur la forme de l'« humour Canal+ » et du Petit Journal de Yann Barthès[2]. Jean-Yves Camus le qualifie de « sous-produit de la sous-culture qui émerge sur YouTube »[2].

En novembre 2016, il atteint les 300 000 abonnés[3] puis, l'année suivante, il dépasse les 500 000[6], tout en cumulant 25 millions de vues en 2017[7]. Pour Nicolas Lebourg, « le fait qu’il s’agisse d’un individu non affilié à une organisation politique, semblant n’avoir aucune biographie militante, témoigne du nouvel âge individualiste de la politique – même Fdesouche s’était constitué grâce à un collectif, au-delà de la personnalité de son emblématique fondateur »[8]. Viriliste revendiqué[6], il monnaye par ailleurs des conseils de musculation[5].

En 2016, alors qu'il est accusé d'être à l'origine du cyberharcèlement de Marion Seclin[9], deux de ses vidéos sont supprimées par la plateforme : il dénonce alors une décision « abusive »[3]. Il critique notamment d'autres vidéastes, comme Mathieu Sommet, Dany Caligula[3] ou Usul[5]. Il s'attaque en outre aux journalistes[6] et à des figures politiques telles que Marine Le Pen, surnommée « Malika Le Pen » et paradoxalement rangée à gauche[7],[5]. Affirmant « taper » sur tout le monde[7] et revendiquant l'insulte comme moyen d'expression, il se plaint lui-même d'être harcelé[6]. Il a également été accusé de manipulation, comme lorsqu'il prête à la rédaction de Mediapart des propos écris sur un blog d'internaute[5].

Idéologie

Ismaïl Ouslimani est classé à l'extrême-droite et souvent affilié à la « fachosphère », un vocable qu'il aime à railler[5],[6]. Il reprend des symboles de la communauté jeuxvideo.com — et en particulier de la sous-culture du forum 18-25, et inspire à son tour les harceleurs de ces forums[7]. Un article de Buzzfeed le décrit comme un membre d'un groupe de youtubeurs diffusant un « discours réactionnaire et antiféministe d'une extrême violence » et se revendiquant du dessinateur Marsault[7]. Rendant aussi hommage à Jean-Marie Le Pen[5], Éric Zemmour et Henry de Lesquen[10] (lequel loue son « grand talent »[2]), il dénonce les « social justice warriors » qui selon lui « prônent tout et n'importe quoi au nom de la tolérance, de la liberté d'être et de s'exprimer, de l'amour de son prochain et du plus faible »[6].

Il affiche à ce titre son mépris envers les « fragiles », leur reprochant d'avoir des « corps de lâches » et associe la maigreur à la soumission ou à l'homosexualité[5]. Il s'oppose à l'avortement qu'il compare à un génocide et a soutenu selon Buzzfeed l'utilisation de la violence physique contre des femmes ou des féministes avec des propos tel que « ça fait un moment je t'aurais mis un coup de frein à main dans la gueule histoire de tester ton port de ceinture, et que je t'aurais balancée sur le bas-côté » ou encore « punir son insolence en lui ébouriffant d’une claque humiliante ses cheveux mal coiffés »[7].

Le Raptor dissident est souvent accusé de jouer de l’ambiguïté de ses propos et de leur supposé second degré, mais selon lui-même : « rajouter des insultes, ça a aussi cette capacité de diminuer le niveau, de rabaisser le niveau de la vidéo pour qu'on se dise “bon c'est pas trop sérieux, on rigole”, même si les choses sont sérieuses, les idées sont sérieuses[7] ». De même, pour Valeurs actuelles, l'humour et la dérision font office « de faux-nez, pour faire passer des idées qui n’ont pas droit de cité. »[2].

Alors qu'il reçoit dans un premier temps l'approbation de Alain Soral, Ismaïl Ouslimani devient un farouche critique de la ligne politique du polémiste[1] en dénonçant son « marxisme » et son « cosmopolitisme ». En , il propose à Soral un duel en arts martiaux mixtes (une pratique interdite en France), que ce dernier accepte[1]. Le duel n'est pourtant jamais organisé, semble t-il suite à des désaccords sur l'organisation[11]. Nombre des fans du Raptor sont déçus par ce qu'ils voient comme un abandon de la part du vidéaste. Pour le philosophe Michaël Fœssel, les deux hommes se sont « divisés au moment d’établir la hiérarchie des ennemis à abattre », à savoir que « du côté de Soral, tout le mal vient des juifs, alors que ledit Raptor réserve sa vindicte imagée aux “arabo-musulmans” »[12].

Notes et références

  1. a b et c Dejean 2018.
  2. a b c d et e Saverot 2018.
  3. a b c d e et f Signoret 2016.
  4. La première confession du “Raptor dissident”, youtubeur le plus influent de la droite 2.0 sur Valeurs actuelles, le 11 juillet 2018
  5. a b c d e f g et h Matalon 2017.
  6. a b c d e et f Ridel 2017.
  7. a b c d e f et g Darmanin 2017.
  8. Nicolas Lebourg, « À l'extrême droite, quoi de nouveau ? », sur nouveau-magazine-litteraire.com, .
  9. « L’histoire d’un duel », sur franceinter.fr, .
  10. Xavier Ridel, « Comment Henry de Lesquen est devenu l'emblème des jeunes d'extrême droite sur internet ? », sur lesinrocks.com, .
  11. La première règle du YouTube Fight Club, c'est de faire parler du YouTube Fight Club sur Libération, le 24 août 2018
  12. Michaël Foessel, « Difficile «gauchosphère» », sur Libération, .

Voir aussi

Articles connexes

Sources

Liens externes