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Nicolae S. Petrescu-Gain a aussi montré qu'il était un excellent dessinateur grâce aux portraits qu'il a réalisés au cours de la première décennie du {{s|20}} jusqu'à la [[première guerre mondiale]]{{sfn|Rezeanu|2008|p=19}}. Ce sont des compositions d’intellectuels, d’écrivains, de peintres et de sculpteurs, comme la douzaine de portraits de Nicolae Romanescu, maire de Craiova, ou ceux de Grigore Ventura, de l'architecte G. Davidescu, de l'ami Alexandru Bogdan-Piteşti, d'Alexandru Macedonski, de Constantin Mille, de Nicolae Iorga, de Ion D. Berindey, de Grigore Tocilescu, d'Ion Brezeanu, etc.{{sfn|Rezeanu|2008|p=20}}.
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=== Les Contemporains ===
=== Les Contemporains ===

Version du 20 octobre 2018 à 11:10

Nicolae S. Petrescu-Găină
Autoportrait en saint
Naissance

Craiova
Décès
(à 59 ans)
Bucarest
Nom dans la langue maternelle
Nicolae S. Petrescu-GăinăVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Nicolae PetrescuVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
GăinăVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
roumaine
Activité
caricaturiste
Formation
Lieu de travail
Influencé par
signature de Nicolae S. Petrescu-Găină
Signature

Nicolae S. Petrescu-Găină, né le à Craiova et mort le à Bucarest, en Roumanie, est un caricaturiste roumain. Considéré comme un précurseur de la caricature roumaine, il a réalisé des dessins des hommes politiques de cette époque, des sculpteurs, des peintres et des grands intellectuels qui ont vécu au tournant du XXe siècle.

Biographie

Formation

Sfântul

Nicolae (Nicu, Nae) S. Petrescu est né dans une famille modeste de commerçants de Craiova[1]. Malgré leur situation précaire, tous les enfants, six garçons, ont poursuivi leurs études au moins jusqu’au lycée. Ioan-Iancu est devenu professeur de langue française et de latin au lycée Sfântul Sava à Bucarest, et pendant une certaine période, directeur du lycée. Grigore a suivi une carrière militaire, Ilarion est devenu ingénieur dans une exploitation de gaz méthane, Iulică avocat à la Cour d’appel de Craiova et Ștefan, scénographe et metteur en scène[2] de l’Opéra roumain, mais aussi peintre célèbre[3] sous le nom de Ștefan Petrescu-Muscă[1].

Diplômé du lycée de Craiova, qui prend plus tard le nom de « Collège national Carol Ier », Nicolae Petrescu se rend en 1891 à pied[4] à Bucarest pour entrer à l’université nationale d'art de Bucarest. Selon d'autres sources, cependant, le départ de Petrescu pour Bucarest aurait eu lieu en 1892[5]. Il y vit avec Costin Petrescu dans la rue Pictor Grigorescu et, plus tard, dans la rue Buzeşti[6]. On ne sait rien des études à Petrescu à Bucarest, sauf que ses caricatures de Constantin I. Stancescu, qui occupait la chaire de peinture[7] à l'université d'art, l’ont fait expulser de l’école[5], avant d’y être réintégré sur l’intervention d’un ami de son frère ainé, Alexandru Obedenaru[4]. NS Petrescu s’y représente comme un saint (l'autoportrait fameux du « saint », Sfântul), tandis que Stancescu apparaît au deuxième plan de manière satirique, comme statue-balai[7].

Carrière

Avant...

Le 2 mai 1896, la première exposition du Salonul Artiștilor Independenți (Salon des artistes indépendants) est inaugurée, au 12 rue Franklin, devant le salon officiel et l’Expoziția Artiștilor în Viață, organisée par Constantin I. Stăncescu[7]. L’exposition des indépendants est soutenue par Alexandru Bogdan-Pitești, Ion Angelescu, Nicolae Grant, Ion Ticu et Ludovic Dolinski. Nicolae Petrescu participe ainsi pour la première fois à un événement public, avec 42 dessins et caricatures, aux côtés de Nicolae Vermont, Ștefan Luchian et Constantin Artachino ; sa caricature de Constantin I. Stancescu, en particulier, est exposée au firmament de l'exposition[8]. Le catalogue de l'exposition déclare : « Nous voulons rompre avec le passé et nous déclarer indépendants ... L'art doit être libre, l'art doit être indépendant et les artistes ne doivent s'élever que par leur conscience et leur travail ... A bas les gangs des églises et des cercles d'admiration mutuelle ! Devant l'art officiel, nous sommes l'art indépendant[9] ! »

Doué d’une culture sérieuse, agréable et spirituel, Nicolae Petrescu est facilement accueilli dans les différents milieux de Bucarest[8]. Une nécrologie le décrit comme un « homme plein de contradictions, mais gentleman irréprochable »[10],[8].

Il s'engage dans le dessin de caricatures, parfois politiques[8] ou militaires[11] dans des revues satiriques ou les quotidiens et les périodiques. En 1898, il publie l'album de caricatures intitulé Contimporani (Les contemporains), qui contient 26 caricatures des personnalités de l’époque[12].

Avec son ami Ștefan Luchian, Nicolae Petrescu-Gain organise en 1904 une exposition à l'Ateneul Român (l'Athénée roumain). Mais il ne réussit à y exposer que 25 caricatures, Constantin I. Stăncescu ayant déclaré que pour lui, comme pour le public, la caricature n’était qu’un genre mineur qui n’avait pas sa place à l’Athénée. Petrescu est cependant défendu par plusieurs journaux, comme Adevărul ou Furnica, dont le directeur, George Ranetti, déclare par exemple :

Ranetti et Țăranu, par Nicolae Petrescu-Găină (septembre 1905).

« Ô Daumier, ô Gavarni, ô Grandville, ô Cham ! … vous qui désarmez d’un sourire même la vengeance des souverains … si vous viviez en Roumanie aujourd’hui, vous auriez été reconduits par le maître, Mr. Costică Stăncescu, comme de simples délinquants … nous devons courber la tête, obéissant au signal de Mr. Costică Stăncescu, empereur autocratique sur tout l’esprit artistique de Roumanie — Partout votre sort comme auteur dramatique, peintre, chanteur, sculpteur, se heurte au travail de Mr. Stancescu comme un pauvre bâteau sur la dureté d’une inexorable falaise. Tout talent qui ne porte pas le sceau d’approbation de la compétence universelle de M. Stancescu est un talent qui n’est pas sur le marché[13],[14] ».

Malgré ses soutiens, les effets de l’affaire de l’Athénée attriste Nicolae Petrescu pendant de nombreuses années. Il gagne néanmoins sa vie, assez médiocrement, en vendant ses caricatures. La plupart d’entre elles sont exécutées dans les cafés de Bucarest, car Nicholas Petrescu n’a jamais d’atelier de création[15]. Outre la publication imprimée, ses œuvres sont aussi exposées et vendues[16] à l’Imperial Café (anciennement Kubler), au Fialkowski Café, chez Otetelişeanu ou chez Capsu[17], qui a ses murs couverts des caricatures des politiciens du moment.

Sensible aux événements politiques, Petrescu fait aussi des dessins satiriques à propos de la politique internationale[11], par exemple sur des thèmes inspirés par la deuxième guerre des Balkans ou sur le militarisme allemand représenté par Guillaume II d'Allemagne ou François-Joseph Ier d'Autriche[11]. Cela lui vaut d’être déporté dans un camp à Golemo Konjari (alors en Bulgarie)[18] pendant un an et demi. Après la Première Guerre mondiale, sa francophilie et ses caricatures anti-guerre contre l’Allemagne sont récompensées par le gouvernement français, qui confère à Petrescu le titre d’officier de l'Instruction publique[19].

Après 1918, le nombre de caricatures qu'il réalise diminue nettement[20], et bien que membre associé de la Société de la Jeunesse artistique Societății Tinerimea artistică, il n’expose pas dans les expositions qu'elle organise, mais plutôt, au cours de la période 1921-1926, dans cinq ou six salons de satiristes à Bucarest[21],[22], avec Ion Bărbulescu (B’arg), Victor Ion Popa, Camil Ressu, Nicolae Tonitza, Joseph Theodorescu-Sion[22], Francisc Șirato et d’autres[19]. À partir de 1928, il expose trois années consécutives au Salon du dessin et de la gravure.

En janvier 1928, il publie dans le magazine Rampa des articles discutant de l'authenticité d'un tableau de l'Athénée roumain signé par Luchian et intitulé Nud de femeie (Nu de femme)[19]. Il soutient que le tableau avait été exécuté par Alexandru Mihăilescu dans ses années d'école[23]. Cette supposition est finalement avérée et le faux démasqué.

Ultima lucrare...

Dans la dernière période de sa vie, Nicolae Petrescu ne peut plus assurer son existence grâce à la vente de caricatures et doit trouver un autre moyen de subsistance[20]. Bibliophile passionné et collectionneur de timbres, il devient antiquaire et vendeur de livres d'occasion. Il n'abandonne pas le dessin qu’il pratique en permanence, mais publie de plus en plus rarement. Les œuvres qu’il réalise circulent surtout de la main à la main ou dans son magasin[20].

Petrescu tombe malade au début de 1931 et est hospitalisé. Sur son lit d'hôpital, il réalise ses dernières caricatures, des auto-portraits au stylo et au crayon noir sur des morceaux de papier. Sur presque toutes les œuvres, est écrit : « Dernière œuvre du peintre N.S. Petrescu-Găină ». Ces dessins le montrent courbé sous le fardeau d'un sac d'argent sur lequel est écrit 5 000 lei, tandis que sa sueur coule à flot[20]. Il meurt le 15 février 1931. De nombreux amis peintres, sculpteurs, écrivains et antiquaires suivent son enterrement : Jean Alexandru Steriadi, Camil Ressu, Constantin Artachino, Alexandru Obedenaru, Alexandru Theodor Stamatiad, Ion Minulescu, Francisc Șirato, Ary Murnu, Oscar Han, Alexandre Satmari, Ion Foti, Alexandre Tzigara-Samurcaş, Jean Demetrescu, Nicolae Dărăscu, Corneliu Moldovan et la presse de l'époque commente l'événement[24].

Œuvre

Le dessin humoristique roumain a constamment évolué depuis 1859, lorsque les premières caricatures sont apparues dans l’espace roumain. Ce genre artistique a imposé son propre style, en concordance avec le niveau atteint dans la presse internationale au cours des premières décennies avant la Première Guerre mondiale, à travers la création de jeunes artistes tels que Constantin Jiquidi, Ary Murnu, Nicolae Mantu, Nicholas Petrescu-Gain, puis Joseph [Iser], Francisc Șirato et Camil Ressu[25].

Le travail de Nicolae S. Petrescu été influencé par Honoré Daumier. Il se caractérisait par l’utilisation d’un corps petit par rapport à la tête, et l’ajoût de détails physiques ou vestimentaires spécifiques du modèle caricatural[8]. Dessinateur et caricaturiste, il savait capturer le visage et le caractère de ses modèles, sans blesser, parfois avec une fine ironie[26]. Un témoignage en ce sens est constitué par les commentaires critiques formulés par Tudor Arghezi en 1913 : « Le caricaturiste Găină, comme l'appellent ses amis, a [des] qualités d'intelligence et un sarcasme bienveillant qui le rendent intéressant et qu'il aurait pu transformer en talent classique et d’une finesse surprenante, si le bohémien en lui ne l'avait empêché, du moins jusqu'à présent, de l'approfondir à l'aide de journées d’étude et de voyages actifs à travers les mondes de l'art international, en France, en Italie et aux Pays-Bas[27],[28]. »

Nicolae S. Petrescu-Gain a aussi montré qu'il était un excellent dessinateur grâce aux portraits qu'il a réalisés au cours de la première décennie du 20e siècle jusqu'à la première Guerre mondiale[17]. Ce sont des compositions d’intellectuels, d’écrivains, de peintres et de sculpteurs, comme la douzaine de portraits de Nicolae Romanescu, maire de Craiova, ou ceux de Grigore Ventura, de l'architecte G. Davidescu, de l'ami Alexandru Bogdan-Piteşti, d'Alexandru Macedonski, de Constantin Mille, de Nicolae Iorga, de Ion D. Berindey, de Grigore Tocilescu, d'Ion Brezeanu, etc.[29].

Les Contemporains

La couverture de l’album Contimporani

Nicolae S. Petrescu a publié en 1898 un album de caricatures intitulé Contimporani. Cet album est l’un des premiers ouvrages de caricatures publiés en Roumanie[30]. L’album contient 26 reproductions en couleurs d'après des dessins, des caricatures et des aquarelles réalisés par Nicolae Petrescu entre 1897 et 1898[31]. Comme l’annonce l’auteur au début de l’album, sont représentés « les contemporains les plus sympathiques : politiciens, soldats, artistes, savants et journalistes qui ont accepté de poser en face de l’article dont le crayon, quand il griffonne, ne produit que des histoires, aussi fugaces que plaisantes, donc si cela vous plaît, feuilletez, et vous ne verrez aucun médécin. Signé-Galus[32],[33] ». Petrescu choisit les sujets, l’accompagnement de textes explicatifs lui fut en revanche imposé par d’autres[31].

Après l’autoportrait de l’auteur en couverture, l’album commence avec le croquis de Constantin I. Stăncescu (alors directeur du Théâtre national et professeur à l’université des arts de Bucarest) dans une pose grotesque, un sujet repris par Petrescu au fil des ans, avec seulement quelques variantes. Le texte fut une allusion ironique aux études de Stăncescu à Paris : « Costică del Paris - Je suis l’auteur du beau, mais il n’y a pas de relation entre nous ».

Hommage

Le salon international de la caricature, organisé chaque année sous le patronage du musée d'art de Craiova, porte le nom de « Salon Nicolae Petrescu-Găină » depuis 2007.

Notes

(ro) Cet article est partiellement ou en totalité issu de la page de Wikipédia en roumain intitulée « Nicolae Petrescu-Găină » (voir la liste des auteurs).

  1. a et b Rezeanu 2008, p. 5.
  2. (ro) « Opéra roumain - La première décennie (1923-1924; 1924-1925) ».
  3. « Les écrivains roumains et le film - Le cri de Caragiale ».
  4. a et b « Nicolae Petrescu », Rampa, Bucarest,‎ .
  5. a et b Rezeanu 2008, p. 32.
  6. (ro) Vasile Georgescu Paleologus, Tinerețea lui Brâncuși, Bucarest, , p. 95.
  7. a b et c Rezeanu 2008, p. 6.
  8. a b c d et e Rezeanu 2008, p. 7.
  9. Catalogul expoziției -Salonul Artiștilor Independenți de 1896.
  10. « Nicolae Petrescu », Ziarul Curentul, București, vol. IV, no 1099,‎ , p. 2.
  11. a b et c Rezeanu 2008, p. 26.
  12. Rezeanu 2008, p. 8.
  13. (ro) Caifa (= George Ranetti), « Expulzarea caricaturii din Ateneu », Furnica, vol. 1, no 14,‎ , p. 8-9 (lire en ligne).
  14. Rezeanu 2008, p. 14.
  15. Rezeanu 2008, p. 15.
  16. (ro) Petru Comarnescu, « Caricatura lui N.S. Petrescu-Găină », Tribuna, Cluj, nos 34/604,‎ .
  17. a et b Rezeanu 2008, p. 19.
  18. Rezeanu 2008, p. 27.
  19. a b et c Rezeanu 2008, p. 28.
  20. a b c et d Rezeanu 2008, p. 29.
  21. Constantin Prodan, Sculptura, pictura și gravura românească, Bucarest, , p. 75.
  22. a et b Petre Oprea, Societăți artistice bucureștene, Bucarest, Editura Meridiane, , p. 80-82.
  23. (ro) Nicolae Petrescu, « Nud de femeie », Rampa (Bucarest), vol. 8, no 2930,‎ , p. 4.
  24. Rezeanu 2008, p. 30, 36.
  25. Șerbănescu 2013, p. 40.
  26. Rezeanu 2008, p. 30.
  27. Tudor Arghez, « Desinatorul Petrescu », Seara, Bucarest, vol. 4, no 1178,‎ 29 aprilie 1913.
  28. Rezeanu 2008, p. 24.
  29. Rezeanu 2008, p. 20.
  30. Constantin Prodan, Sculptura, pictura și gravura românească, Bucarest, , p. 9.
  31. a et b Researnu 2008, p. 8.
  32. Researnu 2008, p. 7.
  33. Nicolae S. Petrescu-Găină, Contimporani, , p. 1

Bibliographie

  • (ro) Paul Rezeanu, Caricaturistul N.S. Petrescu-Găină, Craiova, Editura Alma, .
  • (ro) Victoria Ionescu, Albumul „Contimporani” de Nicolae Petrescu Găină, MIM, .
  • (ro) Horia Vladimir Șerbănescu, « Caricatura militară în presa umoristică românească, de la Unire până la Războiul cel Mare (1859 - 1916) », Studii si cercet. ist. art., Artă plastică, nouvelle, vol. 3(47),‎ , p. 9–48 (lire en ligne).

Liens externes