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La fosse des Mariannes a été découverte en 1875. C'est durant cette année que les premières mesures de profondeur ont été réalisées, lors de l'[[expédition du Challenger]] menée à bord du navire de la [[Royal Navy]] le [[HMS Challenger|HMS ''Challenger'']] (cinquième du nom) en [[1875]]. Des profondeurs de plus de {{unité|8000 mètres}} furent alors enregistrées.
La fosse des Mariannes a été découverte en 1875. C'est durant cette année que les premières mesures de profondeur ont été réalisées, lors de l'[[expédition du Challenger]] menée à bord du navire de la [[Royal Navy]] le [[HMS Challenger|HMS ''Challenger'']] (cinquième du nom) en [[1875]]. Des profondeurs de plus de {{unité|8000 mètres}} furent alors enregistrées.


La fosse a été étudiée pour la première fois dans son intégralité en 1951 par le [[HMS Challenger (1931)|HMS ''Challenger'']] ({{7e}} du nom), qui a donné son nom au point le plus bas de la fosse, [[Challenger Deep]]. Sa profondeur a été mesurée par [[sonar|écho sondage]], qui a donné comme résultat {{unité|10900 mètres}} aux coordonnées {{coord|11|19|N|142|15|E}}. En raison de l'extrême profondeur et des différentes [[thermocline]]s traversées par le signal sonore, perturbant ainsi la précision du relevé, les responsables de la Royal Navy ont préféré être prudents lors de leur communiqué officiel, en déclarant la profondeur de {{unité|10863 mètres}}.
La fosse a été étudiée pour la première fois dans son intégralité en 1951 par le [[HMS Challenger (1931)|HMS ''Challenger'']] ({{7e}} du nom), qui a donné son nom au point le plus bas de la fosse, [[Challenger Deep]]. Sa profondeur a été mesurée par [[sonar|écho sondage]], qui a donné comme résultat {{unité|10900 mètres}} aux coordonnées {{coord|11|19|N|142|15|E}}. En raison de l'extrême profondeur et des différentes [[thermocline]]s traversées par le signal sonore, perturbant ainsi la précision du relevé, les responsables de la Royal Navy ont préféré être prudents lors de leur communiqué officiel, en déclarant la profondeur de {{unité|11 034 mètres|}}.


En 1957, le vaisseau de l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]] ''Vityaz'', annonce que la profondeur maximale de la fosse est de {{unité|11034 mètres}}. Ce nouveau fond, surnommé ''Mariana Hollow'', n'a jamais pu être détecté à nouveau et ne peut donc être considéré comme exact. En 1962, le ''Spencer F. Baird'' enregistre {{unité|10915 mètres}} comme profondeur maximale, suivi en 1984 par des [[Japon]]ais à bord du ''Takuyo'', qui relève une profondeur de {{unité|10924 mètres}}. La mesure la plus précise est également d'origine japonaise, grâce à la sonde sous-marine ''[[Kaiko]]'' qui, le {{Date-|24|mars|1995}}, relève une profondeur de {{unité|10911 mètres}}.
En 1957, le vaisseau de l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]] ''Vityaz'', annonce que la profondeur maximale de la fosse est de {{unité|11034 mètres}}. Ce nouveau fond, surnommé ''Mariana Hollow'', n'a jamais pu être détecté à nouveau et ne peut donc être considéré comme exact. En 1962, le ''Spencer F. Baird'' enregistre {{unité|10915 mètres}} comme profondeur maximale, suivi en 1984 par des [[Japon]]ais à bord du ''Takuyo'', qui relève une profondeur de {{unité|10924 mètres}}. La mesure la plus précise est également d'origine japonaise, grâce à la sonde sous-marine ''[[Kaiko]]'' qui, le {{Date-|24|mars|1995}}, relève une profondeur de {{unité|10911 mètres}}.

Version du 4 avril 2018 à 16:21

La fosse des Mariannes dans le Pacifique nord-ouest.

La fosse des Mariannes est la fosse océanique la plus profonde actuellement connue et est l'endroit le plus profond de la croûte terrestre. Elle est située dans la partie nord-ouest de l'océan Pacifique, à l'est des Îles Mariannes aux coordonnées 11° 21′ N, 142° 12′ E, à proximité de l'île de Guam. Le point le plus bas connu se situerait selon les relevés à 11 034 mètres de profondeur, mais la mesure la plus fiable, réalisée en 1995, donne 10 911 mètres. Des organismes dits « piézophiles » y vivent malgré des pressions atteignant 1 100 atmosphères.

Origine et contexte tectonique

La fosse se situe sur une frontière de plaques tectoniques, dans une zone de subduction où la plaque pacifique passe sous la plaque philippine. Il s'agit d'une fosse engendrée par subduction spontanée en domaine océanique : la subduction océan-océan est couplée à un bassin arrière-arc en extension.

Elle se poursuit au nord sous le nom de fosse d'Izu-Ogasawara le long de l'archipel Nanpō, soit l'archipel d'Izu et l'archipel d'Ogasawara aussi appelé « îles Bonin », avec laquelle elle forme l'arc Izu-Bonin-Mariannes (en).

Mesures

La fosse des Mariannes avec localisation du Challenger Deep.

La fosse des Mariannes a été découverte en 1875. C'est durant cette année que les premières mesures de profondeur ont été réalisées, lors de l'expédition du Challenger menée à bord du navire de la Royal Navy le HMS Challenger (cinquième du nom) en 1875. Des profondeurs de plus de 8 000 mètres furent alors enregistrées.

La fosse a été étudiée pour la première fois dans son intégralité en 1951 par le HMS Challenger (7e du nom), qui a donné son nom au point le plus bas de la fosse, Challenger Deep. Sa profondeur a été mesurée par écho sondage, qui a donné comme résultat 10 900 mètres aux coordonnées 11° 19′ N, 142° 15′ E. En raison de l'extrême profondeur et des différentes thermoclines traversées par le signal sonore, perturbant ainsi la précision du relevé, les responsables de la Royal Navy ont préféré être prudents lors de leur communiqué officiel, en déclarant la profondeur de 11 034 mètres.

En 1957, le vaisseau de l'Union soviétique Vityaz, annonce que la profondeur maximale de la fosse est de 11 034 mètres. Ce nouveau fond, surnommé Mariana Hollow, n'a jamais pu être détecté à nouveau et ne peut donc être considéré comme exact. En 1962, le Spencer F. Baird enregistre 10 915 mètres comme profondeur maximale, suivi en 1984 par des Japonais à bord du Takuyo, qui relève une profondeur de 10 924 mètres. La mesure la plus précise est également d'origine japonaise, grâce à la sonde sous-marine Kaiko qui, le , relève une profondeur de 10 911 mètres.

Explorations

Le Trieste, au-dessus de la fosse des Mariannes, le .

Le , à bord du bathyscaphe Trieste, le Suisse Jacques Piccard, fils d'Auguste Piccard (inventeur du bathyscaphe) et le lieutenant de l'US Navy Don Walsh, atteignent le fond de la fosse à 13 h 6, après une descente de h 30. Les instruments de bord indiquent une profondeur de 11 521 mètres, nombre qui est par la suite revu à la baisse à 10 916 mètres. À cette profondeur, où la pression est extrême, les deux hommes sont surpris de découvrir, au milieu du disque de lumière dessiné par leurs projecteurs, plusieurs organismes vivants (dont un poisson abyssal ressemblant à une sole d'environ 45 centimètres)[1].

En ce qui concerne la pression exercée par la masse d'eau au-dessus, les instruments relèvent 1 086 bars, soit plus de 1 000 fois la pression existante au niveau de la mer.

En 2010, une plongée en véhicule habité dans la fosse vaut au copilote Don Walsh la médaille Hubbard, le plus grand honneur décerné par la National Geographic Society dans le domaine de la recherche et de la découverte.

Le , le réalisateur James Cameron est devenu le premier homme à explorer seul pendant plusieurs heures, la fosse des Mariannes, à une profondeur de 10 898 mètres[2]. Âgé de 57 ans, il a plongé seul à bord d'un mini sous-marin de huit mètres de long, le Deepsea Challenger, aussi surnommé « la torpille verticale ». L'appareil, qui a nécessité huit années de recherches, a été conçu pour descendre à la vitesse de 150 mètres par minute (soit 9 kilomètres par heure). Il lui a fallu deux heures et trente-six minutes pour la descente. La remontée, plus rapide que prévue, a pris 70 minutes. L'expédition doit faire l'objet d'un documentaire en 3D diffusé en salles et sur la chaîne de télévision de National Geographic, publié également dans le magazine et servant de support à des programmes éducatifs.

Bibliographie

  • C. Pomerol, Y. Lagabrielle, M. Renard, Éléments de géologie — Structure et dynamique des fonds océaniques, Dunod, Paris, 2005, (ISBN 2-10-048658-6)
  • Science et Vie, hors-série Les Grandes expéditions Scientifiques, no 202, mars 1998, p. 67

Notes et références

Références

Voir aussi

Articles connexes