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« Incident 228 » : différence entre les versions

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En 1987, la loi martiale est levée<ref name="TaiwanMag_2017_02_22" />{{,}}<ref name="TaiwanInfo_1997_09_01">{{Lien web|langue=fr|auteur institutionnel=Taiwan Info|titre=Une décennie de changements politiques|année=1997|mois=septembre|jour=1|url=http://taiwaninfo.nat.gov.tw/news.php?post=67819&unit=75,81,90,182|éditeur=[[Ministère des Affaires étrangères (Taïwan)|ministère des Affaires étrangères de Taïwan]]|consulté le=13 novembre 2017}}.</ref>. La même année, à l'initiative de personnalités taïwanaises, dont le [[psychiatre]] {{lien|langue=|trad=Chen Yung-hsing}}, l'association du jour de la paix du 28 février est créée, rompant quarante années de silence sur la question<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=La véritable cause de l'Incident du 28 février|jour=13|mois=décembre|année=2004|url=https://www.courrierinternational.com/article/2000/03/09/la-veritable-cause-de-l-incident-du-28-fevrier|auteur institutionnel=[[Courrier international]]|consulté le=13 novembre 2017}}.</ref>.
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== Mémoire de l'incident ==
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== Notes et références ==
== Notes et références ==

Version du 14 novembre 2017 à 02:02

Une foule en colère, manifestant devant un bâtiment gouvernemental mis à sac[1].

L’incident 228 (du chinois : 二二八事件 ; pinyin : èrèrbā shìjiàn), aussi connu comme le massacre 228, est un soulèvement populaire contre le gouvernement de Taïwan qui a débuté le , et qui a été violemment réprimé par le Parti nationaliste chinois au pouvoir : le Kuomintang, alors dirigé du continent par Chiang Kai-shek. Les estimations du nombre de morts varient de 10 000 à 30 000 individus.

Le nombre « 228 » fait référence au jour où le massacre a commencé, le 28 février ou « 02-28 ».

Contexte historique

À l'issue de la Seconde Guerre mondiale, la République de Chine, contrôlée par le Kuomintang, dirigé par Tchang Kaï-chek, reprend sa tutelle administrative sur Taïwan au colonisateur japonais, installé sur l'île depuis 1895. Elle est localement représentée par le gouverneur Chen Yi qui impose à la population taïwanaise un régime autoritaire[2].

L'incident

Le , dans les rues de Taipei, des inspecteurs du bureau du monopole gouvernemental du tabac effectuent des contrôles. Dans un vieux quartier de la capitale taïwanaise, ils confisquent des cigarettes de contrebande à une femme, vendeuse sur le marché noir local. Alors que cette dernière se rebiffe contre les policiers venus épauler les agents de l'État, elle est passée à tabac. À la vue de la femme gisant sur le trottoir, des passants interviennent. Des affrontements commencent ; un homme est tué par balle[2],[3].

Développement

Dès le lendemain , dans de nombreuses villes de Formose, l'indignation soulevée par l'incident entraîne des manifestations de rue contre le gouvernement nationaliste. Des confrontations violentes opposent des Taïwanais et des Chinois nouvellement arrivés du continent, et l'armée, appelée en renfort début mars, tire sur la foule des manifestants[2],[3]. Quelques mois tard, une fois les foyers de rébellion réprimés, et l'ordre rétabli, la loi martiale est instaurée[2] ; et la « Terreur blanche » entretenue par le Kuomintang se répand dans toute la République de Chine[4],[3]. Des milliers de Taïwanais sont exécutés, portés disparus ou emprisonnés[5],[3].

En 1987, la loi martiale est levée[2],[6]. La même année, à l'initiative de personnalités taïwanaises, dont le psychiatre Chen Yung-hsing (en), l'association du jour de la paix du 28 février est créée, rompant quarante années de silence sur la question[7].

Mémoire de l'incident

Pendant des décennies, l'événement tragique reste tabou, et source de ressentiment entre communautés insulaires. En 1993, un comité d'historiens, constitué par la branche exécutive du gouvernement de la République de Chine (en), rédige et publie un rapport sur le sujet[2]. Deux ans plus tard, le président en exercice Lee Teng-hui présente des excuses publiques aux familles des victimes dans le parc du Mémorial de la Paix 228, et introduit dans le calendrier national un nouveau jour férié : le Jour de la paix (zh)[6],[8],[3]. Depuis, chaque 28 février, un hommage officiel est rendu aux victimes et martyrs de 1947[3]. En 2016, lors de la journée commémorative, Tsai Ing-wen, vainqueure de l'élection présidentielle de janvier sous les couleurs du Parti démocrate progressiste, exprime son souhait de mettre en place une commission « vérité et réconciliation » sur « l’incident du 28 février », malgré les réticences du Kouomintang[4].

Notes et références

  1. (zh) The Liberty Times (en), « 台灣文史噩耗!見證228事件歷史建物將拆除改建 »,‎ (consulté le ).
  2. a b c d e et f Taiwan Mag, « Le massacre du 28 février 1947 », sur Taiwan Mag : le portail francophone de Taiwan, (consulté le ).
  3. a b c d e et f Vera Su, « Des milliers de Formosans massacrés au printemps 1947 », sur Le Huffington Post, Le HuffPost, (consulté le ).
  4. a et b Brice Pedroletti, « Massacres de 1947 à Taïwan : « L’Etat doit faire toute la lumière sur ses responsabilités » », Le Monde, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
  5. (en) Huang Tai-lin, « White Terror exhibit unveils part of the truth », Taipei Times, (consulté le ).
  6. a et b Taiwan Info, « Une décennie de changements politiques », ministère des Affaires étrangères de Taïwan, (consulté le ).
  7. Courrier international, « La véritable cause de l'Incident du 28 février », (consulté le ).
  8. (en) Michael Dillon, Jason Lim, Young-tsu Wong, Lik Hang Tsui et al., Encyclopedia of Chinese history [« Encyclopédie de l'histoire de la Chine »], New York, Routledge, (1re éd. 2010), 861 p. (ISBN 9780415426992, OCLC 949922942), p. 197.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Liens externes

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