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Le PCMLF est dirigé par [[Jacques Jurquet]]. Il édite un journal, ''L'Humanité nouvelle'', qui paraîtra publiquement jusqu'à l'interdiction du parti. Un nouvel hebdomadaire public, ''L'Humanité rouge'', est ensuite lancé ; il devient quotidien à partir d'octobre [[1975]]. Le parti s'aligne strictement sur les positions du gouvernement chinois et condamne les « dérives spontanéistes » de la [[Gauche prolétarienne]].
Le PCMLF est dirigé par [[Jacques Jurquet]]. Il édite un journal, ''L'Humanité nouvelle'', qui paraîtra publiquement jusqu'à l'interdiction du parti. Un nouvel hebdomadaire public, ''L'Humanité rouge'', est ensuite lancé ; il devient quotidien à partir d'octobre [[1975]]. Le parti s'aligne strictement sur les positions du gouvernement chinois et condamne les « dérives spontanéistes » de la [[Gauche prolétarienne]].


Le PCMLF considère avec sympathie le mouvement étudiant et lycéen de [[Mai 68|1968]]. Le 6 mai, le parti publie un tract, ponctué de citations de [[Mao Zedong]], appellant à soutenir la "juste lutte des étudiants".<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Tract du 6 mai 1968 {{!}} lesmaterialistes.com|url=http://lesmaterialistes.com/tract-mai-1968|site=lesmaterialistes.com|consulté le=2017-05-18}}</ref> Le PCMLF continuera à soutenir le mouvement dans les jours qui suivent par des tracts le 11<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Tract du 11 mai 1968 {{!}} lesmaterialistes.com|url=http://lesmaterialistes.com/tract-mai-1968-0|site=lesmaterialistes.com|consulté le=2017-05-18}}</ref>, le 17<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Tract du 17 mai 1968 {{!}} lesmaterialistes.com|url=http://lesmaterialistes.com/tract-mai-1968-1|site=lesmaterialistes.com|consulté le=2017-05-18}}</ref> et le 20 mai<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Communiqué du 20 mai 1968 {{!}} lesmaterialistes.com|url=http://lesmaterialistes.com/communique-mai-1968-0|site=lesmaterialistes.com|consulté le=2017-05-18}}</ref>, appellant à "l'union des étudiants et des travailleurs pour un pouvoir populaire révolutionnaire". Le parti parle de "première victoire révolutionnaire" dans l'édition du 22 mai 1968 de son journal [[L'Humanité nouvelle]], parlant de "Pompidou capitulant devant la grêve générale et les mobilisations des étudiants et ouvriers".<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Première victoire révolutionnaire (1968) {{!}} lesmaterialistes.com|url=http://lesmaterialistes.com/premiere-victoire-revolutionnaire-1968|site=lesmaterialistes.com|consulté le=2017-05-18}}</ref> Dans son communiqué du 30 mai, le parti dénonce alors les "accents d'apprenti dictateur" de de Gaulle, comparé à [[Napoléon Ier]] au moment du [[Coup d'État du 18 Brumaire|18 Brumaire]] et met en garde les travailleurs contre "le danger fasciste", tout en pointant la responsabilité des "révisionnistes", c'est à dire de la direction du PCF et de la CGT.<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Tract du 30 mai 1968 {{!}} lesmaterialistes.com|url=http://lesmaterialistes.com/tract-30-mai-1968|site=lesmaterialistes.com|consulté le=2017-05-18}}</ref>
Le PCMLF considère avec sympathie le mouvement étudiant et lycéen de [[Mai 68|1968]]. Le 6 mai, le parti publie un tract, ponctué de citations de [[Mao Zedong]], appelant à soutenir la "juste lutte des étudiants".<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Tract du 6 mai 1968 {{!}} lesmaterialistes.com|url=http://lesmaterialistes.com/tract-mai-1968|site=lesmaterialistes.com|consulté le=2017-05-18}}</ref> Le PCMLF continuera à soutenir le mouvement dans les jours qui suivent par des tracts le 11<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Tract du 11 mai 1968 {{!}} lesmaterialistes.com|url=http://lesmaterialistes.com/tract-mai-1968-0|site=lesmaterialistes.com|consulté le=2017-05-18}}</ref>, le 17<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Tract du 17 mai 1968 {{!}} lesmaterialistes.com|url=http://lesmaterialistes.com/tract-mai-1968-1|site=lesmaterialistes.com|consulté le=2017-05-18}}</ref> et le 20 mai<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Communiqué du 20 mai 1968 {{!}} lesmaterialistes.com|url=http://lesmaterialistes.com/communique-mai-1968-0|site=lesmaterialistes.com|consulté le=2017-05-18}}</ref>, appelant à "l'union des étudiants et des travailleurs pour un pouvoir populaire révolutionnaire". Le parti parle de "première victoire révolutionnaire" dans l'édition du 22 mai 1968 de son journal [[L'Humanité nouvelle]], parlant de "Pompidou capitulant devant la grêve générale et les mobilisations des étudiants et ouvriers".<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Première victoire révolutionnaire (1968) {{!}} lesmaterialistes.com|url=http://lesmaterialistes.com/premiere-victoire-revolutionnaire-1968|site=lesmaterialistes.com|consulté le=2017-05-18}}</ref> Dans son communiqué du 30 mai, le parti dénonce alors les "accents d'apprenti dictateur" de de Gaulle, comparé à [[Napoléon Ier]] au moment du [[Coup d'État du 18 Brumaire|18 Brumaire]] et met en garde les travailleurs contre "le danger fasciste", tout en pointant la responsabilité des "révisionnistes", c'est à dire de la direction du PCF et de la CGT.<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Tract du 30 mai 1968 {{!}} lesmaterialistes.com|url=http://lesmaterialistes.com/tract-30-mai-1968|site=lesmaterialistes.com|consulté le=2017-05-18}}</ref>


Le 12 juin 1968, comme onze autres mouvements d'extrême gauche, le PCMLF est officiellement interdit par le [[Dissolutions du 12 juin 1968|décret du président de la République]] du {{Date|12|juin|1968}}.<ref>{{Ouvrage|titre=Décret du 12 juin 1968 ASSOCIATIONS DIVERSES,SIEGE SOCIAL, DECLARATION A LA PREFECTURE|lire en ligne=https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000510882|consulté le=2017-05-18}}</ref> Il devient une organisation clandestine dont la direction est assurée par [[Raymond Casas]], [[Jacques Jurquet]] et [[François Marty (homme politique)|François Marty]].
Le 12 juin 1968, comme onze autres mouvements d'extrême gauche, le PCMLF est officiellement interdit par le [[Dissolutions du 12 juin 1968|décret du président de la République]] du {{Date|12|juin|1968}}.<ref>{{Ouvrage|titre=Décret du 12 juin 1968 ASSOCIATIONS DIVERSES,SIEGE SOCIAL, DECLARATION A LA PREFECTURE|lire en ligne=https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000510882|consulté le=2017-05-18}}</ref> Il devient une organisation clandestine dont la direction est assurée par [[Raymond Casas]], [[Jacques Jurquet]] et [[François Marty (homme politique)|François Marty]].

Version du 13 juin 2017 à 11:55

Le Parti communiste marxiste-léniniste de France (PCMLF) était un parti politique français d'orientation maoïste. Il a pris la suite du Mouvement communiste français marxiste-léniniste le et s'est transformé en Parti pour une alternative communiste en 1985.

Fichier:Programme-du-parti-communiste-marxiste-leniniste-de-france-de-collectif-914510050 ML.jpg
Programme du parti pour les élections législatives de 1978.

Historique

Instances

Le PCMLF est dirigé par Jacques Jurquet. Il édite un journal, L'Humanité nouvelle, qui paraîtra publiquement jusqu'à l'interdiction du parti. Un nouvel hebdomadaire public, L'Humanité rouge, est ensuite lancé ; il devient quotidien à partir d'octobre 1975. Le parti s'aligne strictement sur les positions du gouvernement chinois et condamne les « dérives spontanéistes » de la Gauche prolétarienne.

Le PCMLF considère avec sympathie le mouvement étudiant et lycéen de 1968. Le 6 mai, le parti publie un tract, ponctué de citations de Mao Zedong, appelant à soutenir la "juste lutte des étudiants".[1] Le PCMLF continuera à soutenir le mouvement dans les jours qui suivent par des tracts le 11[2], le 17[3] et le 20 mai[4], appelant à "l'union des étudiants et des travailleurs pour un pouvoir populaire révolutionnaire". Le parti parle de "première victoire révolutionnaire" dans l'édition du 22 mai 1968 de son journal L'Humanité nouvelle, parlant de "Pompidou capitulant devant la grêve générale et les mobilisations des étudiants et ouvriers".[5] Dans son communiqué du 30 mai, le parti dénonce alors les "accents d'apprenti dictateur" de de Gaulle, comparé à Napoléon Ier au moment du 18 Brumaire et met en garde les travailleurs contre "le danger fasciste", tout en pointant la responsabilité des "révisionnistes", c'est à dire de la direction du PCF et de la CGT.[6]

Le 12 juin 1968, comme onze autres mouvements d'extrême gauche, le PCMLF est officiellement interdit par le décret du président de la République du .[7] Il devient une organisation clandestine dont la direction est assurée par Raymond Casas, Jacques Jurquet et François Marty.

Les effectifs du PCMLF sont évalués en 1970 à entre 2000 et 3000 militants. Mais le parti éclate cette année-là en trois organisations concurrentes se réclamant chacune du PCMLF :

En 1971, le parti réuni autour de L'Humanité rouge subit de nouvelles scissions comme celles donnant naissance à Ligne rouge ou aux Cercles communistes maoïstes. L'Humanité rouge ne rassemble alors plus que quelques centaines de personnes. Il faudra attendre 1975 pour que le parti retrouve ses effectifs de 1970, notamment grâce à des ralliements comme celui du groupe Le Travailleur, de la Gauche révolutionnaire provenant du PSU et de Sklerijenn (« Clarté » en breton), composé essentiellement de militants de l'UDB. Une organisation de jeunes est créée sous le nom de Jeunesse communiste marxiste-léniniste de France qui publie La Jeune garde rouge.

Positions

À l'occasion des élections présidentielles de 1969 et 1974, le PCMLF - Humanité rouge se prononce contre tous les candidats, de droite et d'extrême droite comme de gauche et d'extrême gauche, et a appelé à l'abstention « révolutionnaire ». À partir de l'automne 1973, il souligne la dangerosité du « social-impérialisme soviétique » et développe une campagne sur la nécessité d'une défense nationale française contre le « social-impérialisme soviétique », ce qui l'a amené à participer à un meeting avec des gaullistes et la Nouvelle Action royaliste. Cette « dérive » fait rapidement l'objet d'une « autocritique ».

Après la mort de Mao Zedong en 1976, le PCMLF - Humanité rouge abandonne progressivement le maoïsme et ses positions pro-chinoises. Très impliqué dans les luttes au côté des travailleurs étrangers, il soutient en particulier les résidents des foyers Sonacotra dans la longue grève qui les oppose à la direction. À cette occasion, des militants rejoindront l'Organisation communiste marxiste-léniniste – Voie prolétarienne.

Parti communiste marxiste-léniniste

En 1978, le parti décide de sortir de la clandestinité en prenant le nom de Parti communiste marxiste-léniniste (PCML). Il présente des candidats aux élections législatives de mars 1978, en alliance avec le Parti communiste révolutionnaire. Son quotidien, L'Humanité rouge, fusionne avec celui du PCR (ml), Le Quotidien du Peuple, en gardant ce dernier titre. Début 1980, un grand nombre des membres de Bretagne, région où le parti est bien implanté, quitte l'organisation. En 1981, le dirigeant historique du parti, Jacques Jurquet, accepte de partager la direction du PCML au sein d'un secrétariat collectif composé d'Alain Doronte, Jean-Luc Einaudi, Monique Dagron, et Pierre Bauby. Le PCML appelle à voter pour François Mitterrand au second tour de l’élection présidentielle. À partir de 1982, le PCML publie la revue Travailleurs. Mais le Parti Communiste Marxiste-Léniniste perd sa raison d'être la même année lorsque la République populaire de Chine reprend officiellement contact avec le Parti Communiste Français.

Le PCML doit donc s'adapter à la nouvelle donne : en 1983, Jacques Jurquet est mis en minorité et le PCML rompt avec le stalinisme. Devant la chute accélérée de ses effectifs, le parti finit par abandonner définitivement la référence au maoïsme. En 1985, il se rebaptise Parti pour une alternative communiste (PAC) et s'autodissout trois ans plus tard.

Notes et références

  1. « Tract du 6 mai 1968 | lesmaterialistes.com », sur lesmaterialistes.com (consulté le )
  2. « Tract du 11 mai 1968 | lesmaterialistes.com », sur lesmaterialistes.com (consulté le )
  3. « Tract du 17 mai 1968 | lesmaterialistes.com », sur lesmaterialistes.com (consulté le )
  4. « Communiqué du 20 mai 1968 | lesmaterialistes.com », sur lesmaterialistes.com (consulté le )
  5. « Première victoire révolutionnaire (1968) | lesmaterialistes.com », sur lesmaterialistes.com (consulté le )
  6. « Tract du 30 mai 1968 | lesmaterialistes.com », sur lesmaterialistes.com (consulté le )
  7. Décret du 12 juin 1968 ASSOCIATIONS DIVERSES,SIEGE SOCIAL, DECLARATION A LA PREFECTURE (lire en ligne)

Bibliographie

  • Christophe Bourseiller, Les Maoïstes, Éditions Plon, Paris, 1996. (Édition augmentée.) Éditions du Seuil, 2008.
  • Raymond Casas, Mémoires, tome I ; tome II, Mes années 68 ou le Chant des Lendemains ! 350 pages - 50 chapitres - 50 photos, Éditions du Fraiseur, Blois.
  • Patrick Kessel, Le mouvement « maoïste » en France - Tomes 1 (Textes et documents 1963 - 1968) et 2 (Textes et Documents 1968 - 1969), UGE 10/18, Paris.
  • Jacques Jurquet (préface et présentation de Camille Granot), Arracher la classe ouvrière au révisionnisme moderne (Recueil de textes de 1965 à 1971, dont Le printemps révolutionnaire de 1968, paru seul précédemment aux Éditions Gît-le-cœur, Paris) , Éditions du Centenaire /E100, Paris, 1976.
  • Jacques Jurquet, A contre-courant 1963-1986, le Temps des Cerises, Paris, 2001, (ISBN 2-84109-324-7).
  • Jacques Jurquet, Les Hurlements de la vie, Éditions de La Veytizou, 2008. (ISBN 978-2-35192-053-4).
  • Raymond Marcellin, L'importune vérité - Dix ans après mai 68, un ministre de l'Intérieur parle, Éditions Plon, Paris, 1978 (chapitre XIV, Ne pas se tromper d'époque : les forces révolutionnaires mondiales).

Lien externe