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== Construction navale ancienne ==
== Construction navale ancienne ==
[[File:Construction de navires au XVe siecle a terre.jpg|thumb|Un chantier naval médiéval (miniature de la fin du XVe siècle).]]
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La construction navale ancienne nous a laissé très peu de documentation précise sur les techniques employées par le passé.
La construction navale ancienne nous a laissé très peu de documentation précise sur les techniques employées par le passé.



Version du 11 septembre 2016 à 11:41

Voilier de pêche en bois en construction, Cap-Haïtien (Haïti).

La construction navale est le processus par lequel un bateau ou un navire est fabriqué et assemblé. On parle aussi de construction maritime ou de construction nautique (plutôt pour de petits bateaux).

La construction est un des processus de l'acquisition d'un navire, suivant la conception détaillée dans l'article architecture navale. Elle se réalise dans un chantier naval.

Construction navale ancienne

Un chantier naval médiéval (miniature de la fin du XVe siècle).

La construction navale ancienne nous a laissé très peu de documentation précise sur les techniques employées par le passé.

Plusieurs moyens sont aujourd'hui utilisés pour redécouvrir et reconstituer ces techniques d'antan, mieux comprendre l'évolution de la marine et des navires:

  • l'archéologie navale, qui consiste à fouiller selon les procédures archéologiques les sites pouvant receler des épaves (sites d'échouage ou de naufrage, vasières, ports comblés…
  • l'étude des sites anciens -encore existants- témoins des réalisations passées comme celui de l'Arsenal de Venise qui explique pour une part l'émergence de la République Sérénissime et les succès comme celui de la Bataille de Lépante en 1571. Dès une première période d'expansion, entre 1303 et 1325 le quadruplement de la superficie de l'arsenal de Venise, protégé par une enceinte secrète de 25 hectares, lui permet de devenir le premier Parc industriel du monde, grâce au développement naval permis par le système d'enchères pour les convois de galères en Méditterrannée.
  • la recherche documentaire dans les archives disponibles à travers le monde
  • l'analyse des ouvrages anciens, pour en déduire certaines informations délivrées à l'occasion d'un rapport, d'un compte rendu d'activité, d'une description de voyage ou d'un état ponctuel d'un navire.

Le modélisme d'arsenal s'appuie sur ces recherches pour reconstituer des maquettes totales ou partielles, à diverses échelles, représentant au plus près de ce qui était pratiqué les détails de conception des navires anciens.

Construction navale moderne

Construction d'un navire militaire en 1943 aux États-Unis.
Chantier naval de Seattle en 1983

La construction navale a souvent été considérée comme représentative de la capacité industrielle d'un pays, d'autant que la capacité militaire navale a joué et joue encore un grand rôle dans la puissance d'un pays. Les capacités de fabrication des arsenaux expliquent pour une part les rapports de force qui ont pu s'établir notamment en Méditerranée (voir le rôle de l'Arsenal de Venise dans l'émergence de la puissante République Sérénissime et le succès dans les batailles décisives comme celle de Lépante en 1571).

Après avoir été la force des nations occidentales jusqu'au milieu du XXe siècle, la construction navale commerciale s'est déplacée au Japon en reconstruction au début des années 1960, puis a symbolisé l'émergence industrielle de la Corée du Sud dans les années 1980. Elle devient aujourd'hui le symbole de l'émergence de la Chine en tant que puissance industrielle.

Ce déplacement progressif des grands chantiers navals vers les pays émergents industriellement tient aussi au fait que cette industrie réclame une très nombreuse main-d’œuvre dont le coût, dans les nations les plus développées, devient non concurrentiel face aux nouveaux arrivants à bas salaires.

Situation en 2006 et 2012

Oasis of the Seas, le plus grand paquebot du monde, en construction dans le chantier naval de Turku par STX Europe, une filiale de STX Offshore & Shipbuilding de Corée du Sud.
Un supertanker de classe TI construit par Daewoo Shipbuilding & Marine Engineering à Okpo (Corée du Sud).

Concernant la marine marchande, en 2006, la Corée du Sud était le premier constructeur mondial, suivie par le Japon . La Chine et l'Europe représentent chacun environ 15 % du marché.

En 2012, trois pays (la Chine avec 38,677 millions de tonnes, la Corée du Sud avec 32,030 millions de tonnes et le Japon avec 17,431 millions de tonnes) ont construit 92 % du tonnage livré cette année concernant la marine marchande (navire de moins de 100 tonnes exclus), la Chine en livrant plus de 40 %, le reste du monde avec 8 % totalise 7,69 millions de tonnes, le total étant de 95,828 millions de tonnes en port en lourd. Près de 57 % du tonnage livré en 2012 concernaient des navires de vrac sec, suivis par les pétroliers (18,4 %) et les porte-conteneurs (14,4 %).

Les chantiers navals se spécialisent également dans différents types de navires. La Chine et le Japon ont principalement construit des cargos de vrac sec, la Corée du Sud produit plutôt des navires porte-conteneurs et des pétroliers, l'Europe construit essentiellement des navires à passagers.

Outre les vraquiers, le Japon se concentre également sur d'autres navires spécialisés, y compris les méthaniers et les transporteurs de véhicules.

Les quatre plus grands groupes de construction navale individuels sont situés en Corée du Sud ; la construction navale en Chine est dispersée en un grand nombre d'entreprises[1].

La construction navale européenne et la concurrence asiatique

Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, la construction navale en Europe s’est vue concurrencée par le marché asiatique. Le Japon puis la Corée du Sud et ensuite la Chine notamment - grâce à de faibles coûts de main-d’œuvre et une très bonne organisation du travail - sont devenues en moins de trente ans les premiers constructeurs de navires, forçant les différents grands chantiers européens à se spécialiser pour ne pas réduire leur activité.

Ainsi, seuls les secteurs de la construction de navires de passagers ainsi que celle des navires spécialisés sont restés l’atout des chantiers italiens, français ou encore scandinaves, les asiatiques produisant environ quatre-vingt pour cent des navires réguliers tels que tankers ou porte-conteneurs.

Aujourd'hui, la construction navale européenne se trouve face à une nouvelle conjoncture, et les méthodes de travail et de gestions doivent évoluer pour permettre la survie de ce secteur. En effet, le Japon et la Corée du Sud d’une part, ayant réalisés depuis la fin des années 1980 d’importants progrès sur le point de la modernisation et de la productivité, et la Chine d’autre part, devenant de plus en plus présente dans ce secteur, il devient nécessaire pour les constructeurs européens de réorganiser leur travail pour rester compétitifs.

Pour cela, l’alliance entre grands groupes – tel que le norvégien Aker Yards et les Chantiers de l'Atlantique en France – ainsi que la pratique de la sous-traitance sont devenues une habitude en Europe de l'Ouest.

La construction navale dans le nautisme

Le bois est encore très utilisé dans le domaine de la plaisance. Tout d'abord utilisé de manière traditionnelle, il a su s'adapter aux nouvelles colles synthétiques puis sous forme de composite ce qui en fait un matériau très moderne.

Le bois en lui-même est en quelque sorte un composite naturel. Toutefois plusieurs méthodes de mise en œuvre permettent d'obtenir une coque légère, relativement bon marché (face à la fibre de verre par exemple) tout en s'affranchissant des anciens défauts du bois comme le pourrissement ou la confrontation avec les xylophages marins.

On dénombre essentiellement quatre approches pour le bois moderne :

  • le contreplaqué : requérant l'usage du bouchain vif, cette méthode permet une coque plus lourde mais moins sensible au poinçonnement,
  • le bois moulé : mise en œuvre sur un mannequin au maillage serré, la coque est composée de plusieurs plis de faible épaisseur,
  • le bois latté : nommée aussi strip planking, cette technique permet d'utiliser le maillage comme seconde peau intérieure et permet donc de construire une coque très légère au fini esthétiquement concurrentiel
  • le sandwich : un peu le mélange de toutes ces approches avec une âme en balsa bois de bout ou en mousse PVC avec des plis ou du contreplaqué.

Enfin, on ne peut passer sous silence la technique d'imprégnation en époxy. C'est une méthode brevetée par les frères Gougeon sous le nom de WEST System, consistant à saturer les plis de bois en résine époxy.

Les entreprises

Principaux constructeurs navals[Quand ?] :
Compagnie Société mère Nationalité Date de création Activités
BAE Systems Maritime BAE Systems Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni 2008 Navire militaire
China Shipbuilding Industry Corporation CSIC Drapeau de la République populaire de Chine Chine 1999 Navire de commerce, navire militaire
Daewoo DSME Drapeau de la Corée du Sud Corée du Sud 1978 Porte-conteneurs, navire militaire
DCNS DCNS Drapeau de la France France 1931 Navire militaire
Fincantieri Fintecna Drapeau de l'Italie Italie 1959 Navire militaire, paquebot, ferry
Hanjin Heavy Industries Hanjin Drapeau de la Corée du Sud Corée du Sud 1937 Porte-conteneurs
Hudong-Zhonghua Shipbuilding CSSC Drapeau de la République populaire de Chine Chine 2001 Méthanier, navire militaire
Huntington Ingalls Industries Huntington Drapeau des États-Unis États-Unis 2011 Navire militaire
Hyundai Heavy Industries Hyundai Drapeau de la Corée du Sud Corée du Sud 1972 Navire de forage, méthanier, porte-conteneurs
Hyundai Mipo Dockyard Hyundai Drapeau de la Corée du Sud Corée du Sud 1975 Porte-conteneurs, ferry
Mitsubishi Heavy Industries Mitsubishi Drapeau du Japon Japon 1934 Méthanier, pétrolier, navire de croisière
Samsung Heavy Industries Groupe Samsung Drapeau de la Corée du Sud Corée du Sud 1974 constructing ships, offshore floaters, gantry cranes
Sevmash Sevmash Drapeau de la Russie Russie 1939 Navire militaire, plate-forme pétrolière
STX Offshore & Shipbuilding Groupe STX Drapeau de la Corée du Sud Corée du Sud 1967 porte-conteneurs, pétrolier, gazier, vraquier, navire de guerre

Voir aussi

Notes et références

  1. (en) Review of maritime transport 2013, Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement, , 184 p. (ISBN 978-92-1-112872-7, lire en ligne), p. 58.

Articles connexes

Bibliographie

Jean Boudriot, Le Vaisseau de 74 canons, Éditions Ancre, Collection "Archéologie navale française". Le vaisseau de 74 canons, bâtiment trois-mâts de 3 000 tonneaux, est la principale machine de guerre navale à la fin du XVIIIe siècle. Cet ouvrage en quatre volumes est unique en son genre, et décrit entre autres l'ensemble des éléments constitutifs de ces vaisseaux, ainsi que les méthodes de construction de l'époque :

  • Tome I (relatif à la charpente)
  • Tome II (relatif aux aménagements intérieurs et à l'accastillage)
  • Tome III (relatif au gréement)
  • Tome IV (relatif aux marins, à leurs conditions de vie et à la manœuvre des navires)

Liens externes

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