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Les '''Nouvelles Éditions latines''' ('''NEL''') est une maison d'édition française créée en [[1928]] par [[Fernand Sorlot]] dont le nom reste associé à la publication de la traduction française de ''[[Mein Kampf]]'' d'[[Adolf Hitler]].
Les '''Nouvelles Éditions latines''' ('''NEL''') est une maison d'édition française créée en [[1928]] par [[Fernand Sorlot]] dont le nom reste associé à la publication de la traduction française de ''[[Mein Kampf]]'' d'[[Adolf Hitler]].

La ligne éditoriale des NEL se situe généralement dans la mouvance de l'[[extrême droite]] traditionaliste.


== Historique ==
== Historique ==
=== Création ===
En avril 1928, Fernand Sorlot, proche du mouvement d'[[Action française]] de [[Charles Maurras]], et [[Marcel Bucard]], crée les éditions Les Étincelles situées 34, [[rue des Archives]]. En février 1931 les Nouvelles Éditions latines sont fondées par un groupe de jeunes écrivains. D'abord en dépôt aux Étincelles, elles s'installent à la fin de l'année au 21, [[rue Servandoni]] et confient la distribution de leurs ouvrages à la Maison du livre français. Elles sont dirigées par [[Georges Raeders]] et Fernand Sorlot. Au cours des années 1930, la maison rachète les [[Éditions Bossard]] ainsi que les [[Éditions Catalogne]], consacrées à la littérature étrangère. Par ailleurs, certains ouvrages seront publiés sous des marques comme ''Fernand Sorlot'' ou ''Sorlot''.
En avril 1928, [[Fernand Sorlot]], proche du mouvement d'[[Action française]] de [[Charles Maurras]], et [[Marcel Bucard]], créent les éditions Les Étincelles situées 34 [[rue des Archives]]. En février 1931, les Nouvelles Éditions latines sont fondées par un groupe de jeunes écrivains. D'abord en dépôt aux Étincelles, elles s'installent à la fin de l'année au 21 [[rue Servandoni]] et confient la distribution de leurs ouvrages à la Maison du livre français. Elles sont dirigées par [[Georges Raeders]] et Fernand Sorlot.


Au cours des années 1930, la maison rachète les [[Éditions Bossard]] ainsi que les [[Éditions Catalogne]], consacrées à la littérature étrangère. Par ailleurs, certains ouvrages sont publiés sous des marques comme ''Fernand Sorlot'' ou ''Sorlot''.
Le 18 juin 1934 est rendu le jugement dans le procès intenté par l'éditeur munichois d'Hitler contre la récente traduction de ''[[Mein Kampf]]'' aux Nouvelles Éditions latines, laquelle traduction a été saisie. Fernand Sorlot qui est accusé d'avoir publié la traduction sans autorisation déclare que c'est volontairement qu'il a passé outre l'interdiction, voulant mettre à la disposition des Français, pour les informer, une traduction non expurgée alors que celle qui a été cédée aux Anglais et aux Italiens l'est<ref>[[Eugen Weber]], ''Action française: Royalism and Reaction in Twentieth Century France'', Stanford University Press, 1962, 594 p., {{p.}}285.</ref>. Il est condamné à ne plus vendre le livre et à détruire les stocks existants et les clichés.


Le 18 juin 1934 est rendu le jugement dans le procès intenté par l'éditeur munichois d'Hitler contre la récente traduction de ''[[Mein Kampf]]'' aux Nouvelles Éditions latines, laquelle traduction est saisie. Sorlot, qui est accusé d'avoir publié la traduction sans autorisation, déclare que c'est volontairement qu'il a passé outre l'interdiction, voulant mettre à la disposition des Français, pour les informer, une traduction non expurgée alors que celle qui a été cédée aux Anglais et aux Italiens l'est<ref>[[Eugen Weber]], ''Action française: Royalism and Reaction in Twentieth Century France'', Stanford University Press, 1962, 594 p., {{p.}}285.</ref>. Il est condamné à ne plus vendre le livre et à détruire les stocks existants et les clichés.
Le 10 décembre 1941, Fernand Sorlot accepte l'aide<ref>P. Fouché, ''L'Édition française sous l'Occupation (1940-1944)'', 2 volumes, Bibliothèque de Littérature française contemporaine, 1987.</ref> de l'éditeur allemand [[Paul List Verlag]] pour publier trois nouvelles collections : « Écrivains du Siècle », « Les Chefs d'œuvre » et « La Vie européenne ». Le 5 septembre 1944, il est arrêté mais est remis en liberté le 24. Entre temps, le [[Syndicat national de l'édition|Syndicat des éditeurs]] décide l'exclusion de [[Bernard Grasset (éditeur)|Bernard Grasset]], [[Éditions Baudinière|Gilbert Baudinière]], [[Jacques Bernard (éditeur)|Jacques Bernard]], [[Jean de La Hire]], [[Henry Jamet]] et Fernand Sorlot. Le 6 décembre, il est de nouveau arrêté et est remis en liberté le 17 janvier 1945. le 17 mai, la [[Épuration à la Libération en France|Commission nationale interprofessionnelle d’épuration]] prononce un blâme sans publicité à l’encontre de Fernand Sorlot. Son jugement a lieu le 15 mai 1948 pour ses activités pendant l’Occupation<ref>Pascal Fouché, ''Dictionnaire encyclopédique du Livre'', Cercle de la Librairie, T. 1, 2003, p. 593, § 2.</ref>. Il est condamné à vingt ans<ref>[[Pascal Ory]], ''Les Collaborateurs. 1940-1945'', Le Seuil, 1976.</ref> d’[[indignité nationale]] et à la confiscation de ses biens à concurrence de deux millions de francs de l'époque<ref>D'après [http://www.editionfrancaise.com/ Chronologie de l'édition française de 1900 à nos jours], en ligne.</ref>.


=== L'Occupation et l'épuration ===
La maison d'édition a par la suite continué son activité éditoriale, diffusant également l'éditeur [[Les Sept Couleurs (maison d'édition)|Les Sept Couleurs]] (la maison créée par [[Maurice Bardèche]]).
Le 10 décembre 1941, Fernand Sorlot accepte l'aide<ref>[[Pascal Fouché]], ''L'Édition française sous l'Occupation (1940-1944)'', 2 volumes, Bibliothèque de Littérature française contemporaine, 1987.</ref> de l'éditeur allemand [[Paul List Verlag]] pour publier trois nouvelles collections : « Écrivains du siècle », « Les Chefs d'œuvre » et « La Vie européenne ». Le 5 septembre 1944, il est arrêté puis remis en liberté le 24.


Entre temps, le [[Syndicat national de l'édition|Syndicat des éditeurs]] décide l'exclusion de [[Bernard Grasset (éditeur)|Bernard Grasset]], [[Éditions Baudinière|Gilbert Baudinière]], [[Jacques Bernard (éditeur)|Jacques Bernard]], [[Jean de La Hire]], [[Henry Jamet]] et Fernand Sorlot.
== Catalogue éditorial ==
Le catalogue des Nouvelles Éditions latines compte plus de 2000 titres et différentes collections telles :


Le 6 décembre 1944, il est de nouveau arrêté ; il est remis en liberté le 17 janvier 1945. Le 17 mai, la [[Épuration à la Libération en France|Commission nationale interprofessionnelle d’épuration]] prononce un blâme sans publicité à l’encontre de Sorlot. Son jugement a lieu le 15 mai 1948 pour ses activités pendant l’Occupation<ref>Pascal Fouché, ''Dictionnaire encyclopédique du Livre'', éditions du [[Cercle de la librairie]], t. 1, 2003, p. 593, § 2.</ref>. Il est condamné à vingt ans<ref>[[Pascal Ory]], ''Les Collaborateurs. 1940-1945'', Le Seuil, 1976.</ref> d’[[indignité nationale]] et à la confiscation de ses biens à concurrence de deux millions de francs de l'époque<ref>D'après [http://www.editionfrancaise.com/ Chronologie de l'édition française de 1900 à nos jours], en ligne.</ref>.
* « Art et Tourisme ».
* « Le Monde catholique ».
* « Le Monde littéraire ».
* « Histoire » (comprend de nombreuses sous sections)


La maison d'édition continue par la suite son activité éditoriale, diffusant également l'éditeur [[Les Sept Couleurs (maison d'édition)|Les Sept Couleurs]] (la maison créée par [[Maurice Bardèche]]).
La ligne éditoriale des NEL se situe généralement dans la mouvance de l'[[extrême droite]] traditionaliste.


== Quelques publications ==
== Catalogue éditorial ==
Le catalogue des Nouvelles Éditions latines compte plus de {{formatnum:2000}} titres et différentes collections telles :
*[[Roger Trinquier]], ''L’État nouveau''
* « Art et Tourisme »
*[[Pierre Fontaine (essayiste)|Pierre Fontaine]]
* « Le Monde catholique »
* « Le Monde littéraire »
* « Histoire » (comprend de nombreuses sous-sections)


== Lien externe ==
=== Quelques publications ===
{{…}}
* [http://www.editions-nel.com/ Site officiel]
* [[Roger Trinquier]], ''L’État nouveau''
* [[Pierre Fontaine (essayiste)|Pierre Fontaine]]


== Notes et références ==
== Notes et références ==
{{Références|taille=30}}
<references />

== Voir aussi ==
=== Articles connexes ===
* [[Collaboration en France]]
* [[Épuration à la Libération en France|Épuration à la Libération]]

=== Lien externe ===
* [http://www.editions-nel.com/ Site officiel]


{{Portail édition}}
{{Portail|édition|Seconde Guerre mondiale}}


[[Catégorie:Maison d'édition française liée à l’extrême droite]]
[[Catégorie:Maison d'édition française liée à l’extrême droite]]

Version du 27 avril 2016 à 11:36

Nouvelles Éditions latines
Repères historiques
Création 1928
Fondée par Fernand Sorlot
Fiche d’identité
Site web editions-nel.com
Préfixe ISBN 978-2-7233
978-2-85147Voir et modifier les données sur Wikidata

Les Nouvelles Éditions latines (NEL) est une maison d'édition française créée en 1928 par Fernand Sorlot dont le nom reste associé à la publication de la traduction française de Mein Kampf d'Adolf Hitler.

La ligne éditoriale des NEL se situe généralement dans la mouvance de l'extrême droite traditionaliste.

Historique

Création

En avril 1928, Fernand Sorlot, proche du mouvement d'Action française de Charles Maurras, et Marcel Bucard, créent les éditions Les Étincelles situées 34 rue des Archives. En février 1931, les Nouvelles Éditions latines sont fondées par un groupe de jeunes écrivains. D'abord en dépôt aux Étincelles, elles s'installent à la fin de l'année au 21 rue Servandoni et confient la distribution de leurs ouvrages à la Maison du livre français. Elles sont dirigées par Georges Raeders et Fernand Sorlot.

Au cours des années 1930, la maison rachète les Éditions Bossard ainsi que les Éditions Catalogne, consacrées à la littérature étrangère. Par ailleurs, certains ouvrages sont publiés sous des marques comme Fernand Sorlot ou Sorlot.

Le 18 juin 1934 est rendu le jugement dans le procès intenté par l'éditeur munichois d'Hitler contre la récente traduction de Mein Kampf aux Nouvelles Éditions latines, laquelle traduction est saisie. Sorlot, qui est accusé d'avoir publié la traduction sans autorisation, déclare que c'est volontairement qu'il a passé outre l'interdiction, voulant mettre à la disposition des Français, pour les informer, une traduction non expurgée alors que celle qui a été cédée aux Anglais et aux Italiens l'est[1]. Il est condamné à ne plus vendre le livre et à détruire les stocks existants et les clichés.

L'Occupation et l'épuration

Le 10 décembre 1941, Fernand Sorlot accepte l'aide[2] de l'éditeur allemand Paul List Verlag pour publier trois nouvelles collections : « Écrivains du siècle », « Les Chefs d'œuvre » et « La Vie européenne ». Le 5 septembre 1944, il est arrêté puis remis en liberté le 24.

Entre temps, le Syndicat des éditeurs décide l'exclusion de Bernard Grasset, Gilbert Baudinière, Jacques Bernard, Jean de La Hire, Henry Jamet et Fernand Sorlot.

Le 6 décembre 1944, il est de nouveau arrêté ; il est remis en liberté le 17 janvier 1945. Le 17 mai, la Commission nationale interprofessionnelle d’épuration prononce un blâme sans publicité à l’encontre de Sorlot. Son jugement a lieu le 15 mai 1948 pour ses activités pendant l’Occupation[3]. Il est condamné à vingt ans[4] d’indignité nationale et à la confiscation de ses biens à concurrence de deux millions de francs de l'époque[5].

La maison d'édition continue par la suite son activité éditoriale, diffusant également l'éditeur Les Sept Couleurs (la maison créée par Maurice Bardèche).

Catalogue éditorial

Le catalogue des Nouvelles Éditions latines compte plus de 2 000 titres et différentes collections telles :

  • « Art et Tourisme »
  • « Le Monde catholique »
  • « Le Monde littéraire »
  • « Histoire » (comprend de nombreuses sous-sections)

Quelques publications

Notes et références

  1. Eugen Weber, Action française: Royalism and Reaction in Twentieth Century France, Stanford University Press, 1962, 594 p., p. 285.
  2. Pascal Fouché, L'Édition française sous l'Occupation (1940-1944), 2 volumes, Bibliothèque de Littérature française contemporaine, 1987.
  3. Pascal Fouché, Dictionnaire encyclopédique du Livre, éditions du Cercle de la librairie, t. 1, 2003, p. 593, § 2.
  4. Pascal Ory, Les Collaborateurs. 1940-1945, Le Seuil, 1976.
  5. D'après Chronologie de l'édition française de 1900 à nos jours, en ligne.

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe