« Victoire Doutreleau » : différence entre les versions
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Version du 18 janvier 2015 à 21:28
Victoire | |
Naissance | |
---|---|
Nationalité | française |
Physique | |
Cheveux | bruns |
Yeux | noirs[1] |
Taille | 1,65 m[2] |
Mensurations | 85 - 48 - 86 |
Carrière | |
Période active | années 1950 - 60 |
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Victoire est un mannequin français, née en 1934, muse du couturier Christian Dior au milieu des années 1950 puis d'Yves Saint Laurent.
Biographie
Née Jeanne Devis[3], elle ne connait pas son père[1]. À l'âge de seize ans elle prend des cours de dessins, souhaitant entrer aux Arts-Déco ; à la même époque, elle pose pour Louis Touchagues[4],[5]. Lorsque des amis l'encouragent à faire du mannequinat, elle demande conseil à Touchagues qui, enthousiasmé, l’envoie rencontrer l'influent Michel de Brunhoff pour obtenir une lettre de recommandation[4].
Dior
Au printemps 1953, sans même lire la lettre de Michel de Brunhoff, Christian Dior engage Jeanne immédiatement[6] : elle débute sa carrière vers l'âge de dix-huit ans dans la cabine du couturier[7]. Celui-ci la rebaptise « Victoire »[7]. Elle est petite — pour un mannequin —, a une taille de guêpe[2] et de la poitrine[1], mais élégante et sensuelle, « mélange d'insolence et de classicisme[8] », elle bouleverse les codes habituels de la haute couture[6]. Loin des standards de l'époque en matière de mannequinat, nettement plus jeunes que ses collègues, son arrivée dans la maison est pourtant peu appréciée : « Je n'avais pas « le bon ton » dira-t-elle[1].
Durant ces années, elle sort assidument le soir, notamment au Bœuf sur le toit ainsi que d'autres lieux de la nuit parisienne, accompagnée d'Yves Saint Laurent et Karl Lagerfeld[7],[8], avec qui elle part en vacances également[9]. « Si je m'étais marié, c'est Victoire que j'aurais épousée » dit Saint Laurent[8] qui entretien une relation « platonique » très intime avec son mannequin[9].
En 1954, Dior créé les premiers balconnets et la ligne « H » — appelée Busty Look par la presse anglo-saxonne — sur Victoire[6],[10]. Victoire évolue au sein de la maison de couture jusqu'à devenir « mannequin vedette », intéressé aux ventes des robes qu'elle présente[7]. « Victoire devint vedette, justifiant ainsi le nom que je lui avais donné », dira Dior[11]. Mais à quelques exceptions, après la première collection qu'elle présente lors d'un défilé, l'inimitié dans la maison et auprès des clientes est forte : la plupart des autres mannequins ne lui parlent pas, les critiques sont nombreuses[6]. Pourtant, le couturier s'obstine et impose Victoire pour une seconde collection[6].
Alors que jusque là la tendance voulait des mannequins hautains, sophistiqués et maniérés[n 1], Victoire revendique son style plus libéré dès la seconde collection qu'elle présente[12]. C'est la consécration ; bien que préférant les essayages aux séances photos, elle apparait dans les pages de Vogue, Harper's Bazaar ou Elle sous l'objectif de William Klein, d'Henry Clarke, ou d'Hiro[12], puis Irving Penn plus tard[13]. Elle est de tous les voyages, tous les bals pour accompagner le couturier[12]. En 1956, marraine d'une promotion, elle arrive vêtue d'un uniforme spécialement créé par Dior à Polytechnique[12].
Saint Laurent
À la mort de Christian Dior, Yves Saint Laurent, arrivé en 1955 comme simple modéliste, reprend la haute couture de la maison ; il présente sa ligne « Trapèze » le 15 janvier 1958 et fait la couverture du numéro de Paris Match du mois de mars avec Victoire en robe de mariée, photographiés par Willy Rizzo[13]. Plus tard, c'est pour son mariage avec Roger Thérond[n 2] qu'elle porte une robe de mariée de la même collection[13].
Victoire quitte le métier peu après que Saint Laurent quitte la maison Dior. Yves Saint Laurent la rappelle quelque temps après et elle participe à la création de la nouvelle maison du couturier[8]. Alors qu'elle apparait de nouveau dans Paris Match[14],[15],[n 3], elle devient quelque temps après « directrice des salons »[7] et responsable du recrutement des mannequins[15] : « Il dessine sa première collection qu'il présentera dans trois mois. Il est secondé par Victoire, son mannequin-vedette qui jouera un rôle important dans la direction de la maison » écrit encore Paris Match[16]. Elle l'accompagne pour quelques années après la création de sa maison en 1962[15]. Le trio complice formé par Bergé, avec qui elle a une relation qu'elle qualifie de « très sexuelle » durant trois ans[9], Saint Laurent et Victoire se termine au moment de la collection printemps-été 1963[n 4] « pour une obscure histoire de photo » dit-elle[9] ; le couturier n'aura plus de muse fidèle et inspirante durant plusieurs années, jusqu'à l'arrivée de Danielle Luquet de Saint Germain[17] et restera sans contact avec Victoire durant douze ans[9].
Victoire se lance par la suite dans ses propres créations de prêt-à-porter[18] pour enfants, alors conseillée par Karl Lagerfeld et aidée par Évelyne Prouvost[18]. Elle divorce, puis prend le nom de Doutreleau au début des années 1970 suite à son mariage avec le peintre Pierre Doutreleau, avec qui elle aura deux enfants[2].
Notes et références
Notes
- On peut citer par exemple Lisa Fonssagrives-Penn, ou quelques années après Dovima, Bettina, Fiona Campbell-Walter ou Ivy Nicholson comme mannequins reflétant cette période à la recherche de sophistication.
- Gaston Bonheur et Yves Saint Laurent sont les témoins de mariage.
- Roger Thérond, mari de Victoire, est alors rédacteur en chef du magazine. « J'ai demandé à Roger de publier quatre pages dans Match sur la création de la maison Saint Laurent…[9] »
- Collection présentée plusieurs mois avant le printemps 1963.
Références
- Schwaab - Paris Match 2014, p. 108
- Guy Monréal, « Et Dior créa une sublime Victoire », L'Officiel Paris, Éditions Jalou, no 816, , p. 96 à 97 (ISSN 0030-0403, lire en ligne)
- Filiation sur Wikifrat de Fraternelle
- Liaut 1994, p. 185
- [image] Victoire de profil par Touchagues
- Liaut 1994, p. 186
- Katell Pouliquen, « Christian Dior et Victoire - Souvenirs couture », L'Express Styles, no 3152, , p. 10 à 13 (ISSN 0014-5270, lire en ligne)
- Schwaab - Paris Match 2014, p. 107
- Schwaab - Paris Match 2014, p. 109
- [image] Victoire en couverture du Elle d'août 1954, sur le site elle.fr
- Christian Dior, Christian Dior et moi, Bibliothèque Amiot - Dumont (réimpr. La Librairie Vuibert, octobre 2011) (1re éd. 1956), 260 p. (ISBN 978-2311004410, présentation en ligne), p. 163
- Liaut 1994, p. 187
- Liaut 1994, p. 188
- Anne-Cécile Sanchez, « Et Saint Laurent aima la femme », sur lepoint.fr, Le Point, (consulté le ) : « En août 1961, sous le titre « Deux Parisiennes semblent porter du Yves Saint Laurent », Paris Match, photos de Zizi Jeanmaire et du mannequin Victoire à l’appui, braque ses projecteurs sur le couturier - qui a bien dessiné les vêtements de ses deux égéries. »
- Liaut 1994, p. 189
- Paris Match cité in : Sandro Cassatti, Yves Saint Laurent : l'enfant terrible, City Éditions, coll. « City Biographie », , 233 p. (ISBN 978-2-8246-0436-7), p. 57
- Cassati - op. cit. 2014, p. 66 et sv.
- Liaut 1994, p. 190
Voir aussi
Bibliographie
- Victoire Doutreleau, Et Dior créa Victoire, Paris, Robert Laffont, , 332 p. (ISBN 2-221-08514-0) Livre de mémoires, pour la période de 1953 à 1957, réédité en 1999 par Le Livre de poche.
- Jean-Noël Liaut, Modèles et mannequins : 1945 - 1965, Paris, Filipacchi, , 220 p. (ISBN 9782850183416, BNF 35660421, présentation en ligne), « Victoire », p. 185 à 190
Presse
- Article et interview in : Catherine Schwaab, « Victoire : de Dior à Saint Laurent », Paris Match, HFM, no 3418, , p. 104 à 109 (ISSN 0397-1635)