« Mannequinat » : différence entre les versions

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=== Origines ===
=== Origines ===
Jusqu'alors, personne n'avait besoin de mannequin. La mode commerciale n'existe pas, elle est réservée à une aristocratie et des [[tailleur]]s ou couturières répondent à la demande de confection suivant les désirs du client<ref name=HQ23>{{harvsp|Quick|1997|loc=Les premiers mannequins {{page|23}}|id=HQ1997}}</ref>. Au milieu du {{s-|XIX}}, [[Charles Frederick Worth]] invente la [[haute couture]] et le métier de [[grand couturier]] ; il doit alors présenter ses réalisations. Le premier mannequin, qui défile et présente des créations de mode, est la vendeuse d'une boutique parisienne, Marie Vernet. Elle devint mannequin professionnel, pour aider Worth qui est devenu son mari. Afin d'établir la réputation de celui ci, Marie Vernet-Worth porte en public ses créations, aux [[Course de chevaux|courses]] et autres événements mondains<ref name=HQ24>{{harvsp|Quick|1997|loc=Les premiers mannequins {{page|24}}|id=HQ1997}}</ref>. Dès lors que la commercialisation des créations devient nécessaire, le mannequin pour le défilé ou le modèle pour l'[[Illustration de mode|illustration]] est indispensable<ref name=HQ23 /> pour toutes les maisons de confection. Rapidement, l'activité de Worh s'étend : sa femme forme les autres mannequins sélectionnés parmi les employées, ses défilés se transforment en spectacles prisés du [[tout-Paris]]<ref name=HQ24 />.
Jusqu'alors, personne n'avait besoin de mannequin. La mode commerciale n'existe pas, elle est réservée à une aristocratie et des [[tailleur]]s ou couturières répondent à la demande de confection suivant les désirs du client<ref name=HQ23>{{harvsp|Quick|1997|loc=Les premiers mannequins {{page|23}}|id=HQ1997}}</ref>. Au milieu du {{s-|XIX}}, [[Charles Frederick Worth]] invente la [[haute couture]] et le métier de [[grand couturier]] ; il doit alors présenter ses réalisations. Le premier mannequin, qui défile et présente des créations de mode, est la vendeuse d'une boutique parisienne, Marie Vernet. Elle devint mannequin professionnel, pour aider Worth qui est devenu son mari. Afin d'établir la réputation de celui ci, Marie Vernet-Worth porte en public ses créations, aux [[Course de chevaux|courses]] et autres événements mondains<ref name=HQ24>{{harvsp|Quick|1997|loc=Les premiers mannequins {{page|24}}|id=HQ1997}}</ref>. Dès lors que la commercialisation des créations devient nécessaire, le mannequin pour le défilé ou le modèle pour l'[[Illustration de mode|illustration]] est indispensable<ref name=HQ23 /> pour toutes les maisons de confection. Rapidement, l'activité de Worh s'étend : sa femme forme les autres mannequins sélectionnés parmi les employées, vendeuses ou ouvrières<ref name="Fashion-mix-161">{{harvsp|Sylvie Lécallier - Fashion Mix|2014|p=161|id=MHCI2014}}</ref>, ses défilés se transforment en spectacles prisés du [[tout-Paris]]<ref name=HQ24 />.


Au début, les mannequins sont appelés des {{Citation|sosies car elles devaient ressembler aux clientes}} précise Sylive Lecailler<ref group=n>Sylive Lecailler est commissaire de l'exposition ''Mannequin : le corps de la mode'' qui se tient à la [[Cité de la mode et du design|Cité de la Mode et du Design]] début 2013</ref>{{,}}<ref name="obs2013" />. Ces « sosies » n'affichent pas leur métier, jugé déshonorant<ref name="obs2013">{{article|langue=fr |prénom1=Dorane |nom1=Vignando|titre=Corps au top|périodique=Le Nouvel Observateur|lien périodique=Le Nouvel Observateur|numéro=2519 |jour=14 |mois=2 |année=2013|pages=117 |issn=0029-4713 |consulté le=30 mars 2013 }}</ref>. Marie Vernet avait été acceptée dans son temps car elle était l'épouse du couturier ; mais l'activité de mannequin qui consiste à exhiber son corps contre un salaire<ref>{{harvsp|Quick|1997|loc=Les premiers mannequins {{page|29}}|id=HQ1997}}</ref>, est réservé aux classes populaires et ne suscite que mépris<ref name=HQ24 /> jusqu'au début du {{s-|XX}}. Ces années là, les fondements du mannequinat sont posés : le mannequin, svelte, défile calmement devant les clientes, sans jamais parler ni dévisager celles-ci<ref>{{harvsp|Quick|1997|loc=Les premiers mannequins {{page|27}}|id=HQ1997}}</ref>, et déjà l'activité alterne entre les présentations dans les salons des maisons de couture et la pose pour les illustrateurs<ref>{{harvsp|Quick|1997|loc=Les premiers mannequins {{page|35}}|id=HQ1997}}</ref>.
Au début, les mannequins sont appelés des {{Citation|sosies car elles devaient ressembler aux clientes}} précise Sylvie Lécallier<ref group=n>Sylvie Lécallier est commissaire de l'exposition ''Mannequin : le corps de la mode'' qui se tient à la [[Cité de la mode et du design|Cité de la Mode et du Design]] début 2013</ref>{{,}}<ref name="obs2013" />. Ces « sosies » n'affichent pas leur métier, jugé déshonorant<ref name="obs2013">{{article|langue=fr |prénom1=Dorane |nom1=Vignando|titre=Corps au top|périodique=Le Nouvel Observateur|lien périodique=Le Nouvel Observateur|numéro=2519 |jour=14 |mois=2 |année=2013|pages=117 |issn=0029-4713 |consulté le=30 mars 2013 }}</ref>. Marie Vernet avait été acceptée dans son temps car elle était l'épouse du couturier ; mais l'activité de mannequin qui consiste à exhiber son corps contre un salaire<ref>{{harvsp|Quick|1997|loc=Les premiers mannequins {{page|29}}|id=HQ1997}}</ref>, est réservé aux classes populaires et ne suscite que mépris<ref name=HQ24 /> jusqu'au début du {{s-|XX}}. Ces années là, les fondements du mannequinat sont posés : le mannequin, svelte, défile calmement devant les clientes, sans jamais parler ni dévisager celles-ci<ref>{{harvsp|Quick|1997|loc=Les premiers mannequins {{page|27}}|id=HQ1997}}</ref>, et déjà l'activité alterne entre les présentations dans les salons des maisons de couture et la pose pour les illustrateurs<ref>{{harvsp|Quick|1997|loc=Les premiers mannequins {{page|35}}|id=HQ1997}}</ref>.


[[Paul Poiret]] considère que le mannequin est {{Citation|une femme qui se devait d'être plus féminine que les autres femmes<ref>{{harvsp|Quick|1997|loc=Les premiers mannequins {{page|31}}|id=HQ1997}}</ref>.}} [[Gabrielle Chanel]] est la première a réellement s'intéresser à l'image de ses mannequins, les choisissant autant que possible à son image et n'hésitant pas à les former elle-même, mais les payant très mal<ref>{{harvsp|Quick|1997|loc=Les premiers mannequins {{page|32}}|id=HQ1997}}</ref>. Dans les années 1920, le couturier [[Jean Patou]] va jusqu'aux États-Unis chercher des filles {{Citation|grandes, minces, chevilles fines et sans hanches}}<ref name="obs2013" /> : les principes du mannequinat contemporain sont définitivement établis<ref name="obs2013" />.
[[Paul Poiret]] considère que le mannequin est {{Citation|une femme qui se devait d'être plus féminine que les autres femmes<ref>{{harvsp|Quick|1997|loc=Les premiers mannequins {{page|31}}|id=HQ1997}}</ref>.}} [[Gabrielle Chanel]] est la première a réellement s'intéresser à l'image de ses mannequins, les choisissant autant que possible à son image et n'hésitant pas à les former elle-même, mais les payant très mal<ref>{{harvsp|Quick|1997|loc=Les premiers mannequins {{page|32}}|id=HQ1997}}</ref>. Comme Chanel le fera quelques temps après<ref name="Fashion-mix-161" />, dans les années 1920, le couturier [[Jean Patou]] va jusqu'aux États-Unis chercher des filles {{Citation|grandes, minces, chevilles fines et sans hanches}}<ref name="obs2013" /> ; la mixité de sa [[Mannequin cabine|cabine]] augmente sa popularité et il impose de {{Citation|nouveaux codes de beauté}}<ref name="Fashion-mix-161" /> : les principes du mannequinat contemporain sont définitivement établis<ref name="obs2013" /> et les premiers mannequins célèbres apparaissent, à l'image de l'américaine Lilian Farley surnommée Dinarzade présente dans nombres de magazines<ref name="Fashion-mix-161" />. Les mannequins s'affichant sur les pages des [[Magazine de mode|magazines de mode]] ne sont pas toutes des professionnelles. Dans la presse ou lors des événements mondains, seules sont remarquées les chanteuses, comédiennes, actrices ou représentantes du [[Tout-Paris]]<ref name="Fashion-mix-161" /> ; l'avènement de la [[photographie de mode]] voit des femmes de la haute société, femmes de millionnaires, les artistes surtout, habillées par les grands couturiers et publiées dans les pages de ''[[Vogue]]'', de ''[[Harper's Bazaar]]'' ou de ''[[Vanity Fair (magazine)|Vanity Fair]]''<ref>{{harvsp|Quick|1997|loc=Les femmes du monde et les débutantes {{page|39, 42 et 46}}|id=HQ1997}}</ref>. Véritables publicités ambulantes, elles apparaissent également dans les lieux de villégiature incontournables tels que Paris, Deauville, ou Biarritz, et également à Londres ou New York ; la renommée [[Diana Vreeland]] précise dans son autobiographie : {{Citation|je sortais tous les soirs {{incise|pour être vue, toujours vue}} pour être mannequin du monde, la maison de couture me donnait […] une robe que je devais porter et garder}}<ref>{{harvsp|Quick|1997|loc=Les femmes du monde et les débutantes {{page|40}}|id=HQ1997}}</ref>.

Les mannequins s'affichant sur les pages des [[Magazine de mode|magazines de mode]] ne sont pas toutes des professionnelles. L'avènement de la [[photographie de mode]] voit des femmes de la haute société, femmes de millionnaires, les artistes surtout, habillées par les grands couturiers et publiées dans les pages de ''[[Vogue]]'', de ''[[Harper's Bazaar]]'' ou de ''[[Vanity Fair (magazine)|Vanity Fair]]''<ref>{{harvsp|Quick|1997|loc=Les femmes du monde et les débutantes {{page|39, 42 et 46}}|id=HQ1997}}</ref>. Véritables publicités ambulantes, elles apparaissent également dans les lieux de villégiature incontournables tels que Paris, Deauville, ou Biarritz, et également à Londres ou New York ; la renommée [[Diana Vreeland]] précise dans son autobiographie : {{Citation|je sortais tous les soirs {{incise|pour être vue, toujours vue}} pour être mannequin du monde, la maison de couture me donnait […] une robe que je devais porter et garder}}<ref>{{harvsp|Quick|1997|loc=Les femmes du monde et les débutantes {{page|40}}|id=HQ1997}}</ref>.


=== Après la Guerre : modèle ou mannequin ? ===
=== Après la Guerre : modèle ou mannequin ? ===
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Il n'y a aucun standard pour la détermination du statut de top model. Le terme lui-même est en quelque sorte une invention des médias, bien qu'on puisse relever des éléments communs entre ces mannequins : ils travaillent pour des stylistes ou des maisons de mode très réputés, tels que [[Chanel]] ou [[Christian Dior (entreprise)|Dior]], par exemple, et font les couvertures des [[Magazine de mode|magazines de mode]] dans le monde entier. Ces mannequins, presque exclusivement des femmes, profitent de leur célébrité pour signer des contrats avec de grandes marques, surtout dans le domaine très rémunérateur des produits cosmétiques, [[Accessoire de mode|accessoires]] et prêt-à-porter, ou bien commencer des carrières d'[[acteur]]. Ils sont parfois payés des dizaines de milliers de dollars par jour de travail, même pour des séances photo{{note|Dans les années 2010, le coût d'un mannequin pour un défilé va de {{unité|2000}} à {{unité|4000|euros}} en tarif de départ, jusqu'à {{unité|15000|euros}} pour les stars du mannequinat<ref name="Chal352">{{Article |langue=fr |auteur1=Thiébault Dromard |titre=Le vrai coût des défilés |périodique=[[Challenges]] |volume= |numéro=352 |jour=4 |mois=7 |année=2013 |pages=22 |issn=0751-4417 |consulté le=18 janvier 2014 }}</ref>. Dans les années 1950, [[Fiona Campbell-Walter]] gagnait {{unité|2000|£}} par jour pour des photos ; dans les années 2010, Kate Moss prend {{unité|400000|$}} par séance de photos<ref name="VF2014">{{Lien web |langue=fr |auteur=James Fox|url=http://www.vanityfair.fr/vanites/mode/articles/le-mystere-kate-moss/2110 |titre=Mise à nu L'énigme Kate Moss |série= |jour=17 |mois=1 |année=2014 |site=vanityfair.fr |éditeur=[[Condé Nast Publications|Condé Nast]] |consulté le=20 janvier 2014 }} {{Citation bloc|En 2011, elle a gagné 9 millions de dollars, ce qui faisait d'elle la deuxième mannequin la mieux payée du monde après Gisele Bündchen. À 38 ans, Kate Moss se faisait encore payer 400 000 dollars par séance photo. }}</ref>. |groupe=n}} ; outre l'omniprésence, l'une des formes de l'établissement de ce statut vient d'ailleurs du coût du top-model par rapport aux autres mannequins. [[Lisa Fonssagrives]] est considérée comme le premier ''[[:en:supermodel|supermodel]]'' de l'histoire, terme anglo-saxon définissant un statut supérieur à celui de top-model, popularisé un demi-siècle plus tard avec l’avènement des ''[[Supermodels]]''.
Il n'y a aucun standard pour la détermination du statut de top model. Le terme lui-même est en quelque sorte une invention des médias, bien qu'on puisse relever des éléments communs entre ces mannequins : ils travaillent pour des stylistes ou des maisons de mode très réputés, tels que [[Chanel]] ou [[Christian Dior (entreprise)|Dior]], par exemple, et font les couvertures des [[Magazine de mode|magazines de mode]] dans le monde entier. Ces mannequins, presque exclusivement des femmes, profitent de leur célébrité pour signer des contrats avec de grandes marques, surtout dans le domaine très rémunérateur des produits cosmétiques, [[Accessoire de mode|accessoires]] et prêt-à-porter, ou bien commencer des carrières d'[[acteur]]. Ils sont parfois payés des dizaines de milliers de dollars par jour de travail, même pour des séances photo{{note|Dans les années 2010, le coût d'un mannequin pour un défilé va de {{unité|2000}} à {{unité|4000|euros}} en tarif de départ, jusqu'à {{unité|15000|euros}} pour les stars du mannequinat<ref name="Chal352">{{Article |langue=fr |auteur1=Thiébault Dromard |titre=Le vrai coût des défilés |périodique=[[Challenges]] |volume= |numéro=352 |jour=4 |mois=7 |année=2013 |pages=22 |issn=0751-4417 |consulté le=18 janvier 2014 }}</ref>. Dans les années 1950, [[Fiona Campbell-Walter]] gagnait {{unité|2000|£}} par jour pour des photos ; dans les années 2010, Kate Moss prend {{unité|400000|$}} par séance de photos<ref name="VF2014">{{Lien web |langue=fr |auteur=James Fox|url=http://www.vanityfair.fr/vanites/mode/articles/le-mystere-kate-moss/2110 |titre=Mise à nu L'énigme Kate Moss |série= |jour=17 |mois=1 |année=2014 |site=vanityfair.fr |éditeur=[[Condé Nast Publications|Condé Nast]] |consulté le=20 janvier 2014 }} {{Citation bloc|En 2011, elle a gagné 9 millions de dollars, ce qui faisait d'elle la deuxième mannequin la mieux payée du monde après Gisele Bündchen. À 38 ans, Kate Moss se faisait encore payer 400 000 dollars par séance photo. }}</ref>. |groupe=n}} ; outre l'omniprésence, l'une des formes de l'établissement de ce statut vient d'ailleurs du coût du top-model par rapport aux autres mannequins. [[Lisa Fonssagrives]] est considérée comme le premier ''[[:en:supermodel|supermodel]]'' de l'histoire, terme anglo-saxon définissant un statut supérieur à celui de top-model, popularisé un demi-siècle plus tard avec l’avènement des ''[[Supermodels]]''.

=== Mannequins féminins ===
<!-- mannequins ayant un article sur les wikipédia française ou étrangères -->
==== Années 1950 ====
* [[Lisa Fonssagrives]]
* [[Dovima]]
* [[Bettina Graziani|Bettina]]
* [[Fiona Campbell-Walter]]
* [[Barbara Goalen]]
* [[Dorian Leigh]]
* [[Suzy Parker]]
* [[Capucine (actrice)|Capucine]]
* [[Audrey Hepburn]]
* [[Victoire Doutreleau|Victoire]]

==== Années 1960 ====
{{colonnes|taille=18|
* {{Lien|fr=Benedetta Barzini|lang=en}}
* [[Jean Shrimpton]]
* [[Twiggy]]
* [[Pattie Boyd]]
* {{Lien|fr=Peggy Moffitt|lang=en}}
* [[Veruschka]]
* [[Nicole de Lamarge]]
* [[Hiroko Matsumoto]]
* {{Lien|fr=Penelope Tree|lang=en}}
}}

==== Années 1970 ====
{{colonnes|taille=18|
* [[Naomi Sims]]
* [[Beverly Johnson]]
* [[Grace Jones]]
* [[Inès de la Fressange]]
* [[Christie Brinkley]]
* [[Janice Dickinson]]
* [[Bebe Buell]]
* [[Jerry Hall]]
}}

==== Années 1980 ====
{{colonnes|taille=18|
* [[Gia Marie Carangi|Gia Carangi]]
* [[Carol Alt]]
* [[Elle Macpherson]]
* [[Paulina Porizkova]]
* [[Iman (mannequin)|Iman]]
* [[Kim Alexis]]
* [[Vendela Kirsebom]]
* [[Stephanie Seymour]]
* [[Katoucha Niane]]
* [[Farida Khelfa]]
}}

==== Années 1990 ====
{{colonnes|taille=18|
* [[Nadja Auermann]]
* [[Laetitia Casta]]
* [[Naomi Campbell]]
* [[Cindy Crawford]]
* [[Helena Christensen]]
* {{Lien|fr=Esther Cañadas|lang=en}}
* [[Linda Evangelista]]
* {{Lien|fr=Shalom Harlow|lang=en}}
* [[Amber Valletta]]
* [[Tatiana Sorokko]]
* {{Lien|fr=Irina Pantaeva|lang=en}}
* {{Lien|fr=Angelika Kallio|lang=en}}
* {{Lien|fr=Beverly Peele||lang=en}}
* [[Valeria Mazza]]
* [[Kate Moss]]
* [[Karen Mulder]]
* [[Carolyn Murphy]]
* {{Lien|fr=Trish Goff|lang=en}}
* [[Claudia Schiffer]]
* [[Niki Taylor]]
* [[Christy Turlington]]
* [[Louise Bourgoin]]
* [[Carla Bruni]]
* [[Adriana Sklenaříková]]
* [[Stephanie Seymour]]
* [[Tyra Banks]]
* [[Eva Herzigova]]
* [[Ève Salvail]]
* [[Estelle Lefébure]]
* [[Martina Colombari]]
* [[Monica Bellucci]]
* [[Tatjana Patitz]]
* [[Elle Macpherson]]
}}

==== Années 2000 ====
{{colonnes|taille=18|
* [[Ruslana Korshunova]]
* [[Gisele Bündchen]]
* [[Gemma Ward]]
* [[Lily Cole]]
* [[Freja Beha Erichsen]]
* [[Jessica Stam]]
* [[Daria Werbowy]]
* [[Sasha Pivovarova]]
* [[Anja Rubik]]
* [[Doutzen Kroes]]
* [[Carmen Kass]]
* [[Natasha Poly]]
* [[Adriana Lima]]
* [[Angela Lindvall]]
* [[Alessandra Ambrosio]]
* [[Lily Donaldson]]
* [[Natalia Vodianova]]
* [[Lara Stone]]
* [[Isabeli Fontana]]
* [[Selita Ebanks]]
* [[Candice Swanepoel]]
* [[Agyness Deyn]]
* [[Miranda Kerr]]
* [[Bianca Balti]]
* [[Noémie Lenoir]]
* [[Cintia Dicker]]
* [[Anna Selezneva]]
* [[Alek Wek]]
* [[Liya Kebede]]
* [[Rosie Huntington-Whiteley]]
* [[Chanel Iman]]
* [[Jourdan Dunn]]
* [[Marisa Miller]]
* [[Hilary Rhoda]]
* [[Eva Berberian]]
* [[Lily Aldridge]]
* [[Irina Shayk]]
}}

==== Années 2010 ====
{{colonnes|taille=18|
* [[Arizona Muse]]
* [[Lindsay Ellingson]]
* [[Joan Smalls]]
* [[Karlie Kloss]]
* [[Monika Jagaciak]]
* [[Anna Selezneva]]
* [[Toni Garrn]]
* [[Erin Heatherton]]
* [[Sigrid Agren]]
* [[Constance Jablonski]]
* [[Barbara Palvin]]
* [[Cara Delevingne]]
* [[Behati Prinsloo]]
* [[Frida Gustavsson]]
* [[Abbey Lee Kershaw]]}}

=== Mannequins masculins ===
==== Années 1990 ====
<div style='-moz-column-count:2; -moz-column-gap:10px;'>

* [[Albert Delègue]]
* [[Alain Gossuin]]
* [[Marcus Schenkenberg]]
* [[Werner Schreyer]]
</div>

==== Années 2000 ====
* [[Jamie Dornan]]
* [[Baptiste Giabiconi]]
* [[Francisco Lachowski]]
* [[Marlon Teixeira]]

==== Années 2010 ====
* [[Andrej Pejic]]
* [[Andrés Velencoso Segura]]
* [[Jon Kortajarena]]
* [[Francisco Lachowski]]


== Notes et références ==
== Notes et références ==
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=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* {{ouvrage |langue= fr|prénom1=Jean-Noël |nom1=Liaut|lien auteur=Jean-Noël Liaut |titre=Modèles et mannequins|sous-titre=1945 - 1965 |éditeur=Filipacchi |lien éditeur=Daniel Filipacchi |lieu=Paris|mois=2 |année=1994 |pages totales=220|passage=|titre chapitre=|isbn= 9782850183416|bnf=35660421d |présentation en ligne=http://www.lexpress.fr/informations/modeles-et-mannequins_607300.html|id=JNL1994 }}
* {{ouvrage |langue= fr|prénom1=Jean-Noël |nom1=Liaut|lien auteur=Jean-Noël Liaut |titre=Modèles et mannequins|sous-titre=1945 - 1965 |éditeur=Filipacchi |lien éditeur=Daniel Filipacchi |lieu=Paris|mois=2 |année=1994 |pages totales=220|passage=|titre chapitre=|isbn= 9782850183416|bnf=35660421d |présentation en ligne=http://www.lexpress.fr/informations/modeles-et-mannequins_607300.html|id=JNL1994 }} {{plume}}
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Harriet Quick |titre=Défilés de mode |sous-titre=Une histoire du mannequin| titre original=Catwalking - A History of the Fashion Model |éditeur=Éditions Soline |lieu=Courbevoie |année=1997 |pages totales=174 |isbn=2-87677-280-9 |id=HQ1997 }} <!-- {{harvsp|Quick|1997|p=|id=HQ1997}} -->
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* {{Ouvrage|langue=fr|préface=Catherine Join-Diéterle |auteur1=[[Musée Galliera]]|auteur2=Anna Zazzo|auteur3=Farid Chenoune|auteur4=Morgan Jan|auteur5=[[Didier Grumbach]]|et al.=oui |titre=Showtime |sous-titre=le défilé de mode |éditeur=[[Paris Musées]] |lieu=Paris |année=2006 |pages totales=285|isbn=2-87900-941-3|passage=209 et sv.|titre chapitre=Le mannequin : du portemanteau au top model |id=MuGa2006 }} <!-- <ref>{{harvsp|Galliera|2006|p= |id=MuGa2006}}</ref> -->
* {{Ouvrage |langue=en |auteur1=Harold Koda|auteur2=Kohle Yohannan |titre=The Model as Muse |sous-titre=Embodying Fashion |éditeur=[[Metropolitan Museum of Art]] |lieu=New York |année=2009 |pages totales=223 |isbn=9781588393135 |lire en ligne= }}
* {{Ouvrage |langue=en |auteur1=Harold Koda|auteur2=Kohle Yohannan |titre=The Model as Muse |sous-titre=Embodying Fashion |éditeur=[[Metropolitan Museum of Art]] |lieu=New York |année=2009 |pages totales=223 |isbn=9781588393135 |lire en ligne= }}
* {{Ouvrage|langue=fr |auteur1=Harriet Worsley |titre=100 idées qui ont transformé la mode| titre original={{Lang|en|100 ideas that changed fashion}} |éditeur=[[Éditions du Seuil|Seuil]] |lieu=Paris |année=2011 |mois=10 |pages totales=215 |passage=106 à 107|titre chapitre=Les top-modèles |isbn=9782021044133|id=HaWo2011 }}
* {{Ouvrage|langue=fr |auteur1=Harriet Worsley |titre=100 idées qui ont transformé la mode| titre original={{Lang|en|100 ideas that changed fashion}} |éditeur=[[Éditions du Seuil|Seuil]] |lieu=Paris |année=2011 |mois=10 |pages totales=215 |passage=106 à 107|titre chapitre=Les top-modèles |isbn=9782021044133|id=HaWo2011 }}
*{{Ouvrage|langue=fr |auteur1=[[Olivier Saillard]] | directeur1=oui |auteur2=Sylvie Lécallier | et al.=oui|titre=Fashion Mix |sous-titre=Mode d'ici. Créateurs d'ailleurs |éditeur=[[Flammarion]]| auteur institutionnel =[[Musée de l’histoire de l’immigration|Musée de l'Histoire et des Cultures de l'immigration]] |lieu=Paris |année=2014 |pages totales=176 |passage=161 à 163|titre chapitre=Quelques repères pour une histoire du mannequin |isbn=9782081343092 |id=MHCI2014| présentation en ligne=http://www.histoire-immigration.fr/2014/6/fashion-mix }} {{plume}}


=== Reportage ===
=== Reportage ===

Version du 30 décembre 2014 à 15:01

Le top model Gisele Bündchen
Le mannequin Filippa Palmstierna Hamilton

Le mannequinat est l'activité exercée par le mannequin, personne qui pose ou s'expose pour valoriser les produits de l'industrie de la mode. Les mannequins sont employés principalement pour la promotion de l'habillement, des accessoires de mode et des produits de beauté. À l'origine, la distinction était faite entre le « modèle » statique du « mannequin » mobile, mais le domaine de la mode n'a retenu de nos jours que le terme « mannequin » de façon générique.

Histoire

Préambule

Le modèle artistique qui pose pour le dessinateur, le peintre, ou le sculpteur de façon anonyme est à l'origine du métier[1]. Les premiers modèles datent de la Grèce antique ; durant des siècles, ces modèles sont prisés pour certaines parties spécifiques de leur corps[2]. À l'aube du XXe siècle la photographie, et plus précisément la photographie de mode, vont bouleverser le statut de modèle et « aux yeux du public, il [est] remplacé par le mannequin[3]. »

Origines

Jusqu'alors, personne n'avait besoin de mannequin. La mode commerciale n'existe pas, elle est réservée à une aristocratie et des tailleurs ou couturières répondent à la demande de confection suivant les désirs du client[4]. Au milieu du XIXe siècle, Charles Frederick Worth invente la haute couture et le métier de grand couturier ; il doit alors présenter ses réalisations. Le premier mannequin, qui défile et présente des créations de mode, est la vendeuse d'une boutique parisienne, Marie Vernet. Elle devint mannequin professionnel, pour aider Worth qui est devenu son mari. Afin d'établir la réputation de celui ci, Marie Vernet-Worth porte en public ses créations, aux courses et autres événements mondains[5]. Dès lors que la commercialisation des créations devient nécessaire, le mannequin pour le défilé ou le modèle pour l'illustration est indispensable[4] pour toutes les maisons de confection. Rapidement, l'activité de Worh s'étend : sa femme forme les autres mannequins sélectionnés parmi les employées, vendeuses ou ouvrières[6], ses défilés se transforment en spectacles prisés du tout-Paris[5].

Au début, les mannequins sont appelés des « sosies car elles devaient ressembler aux clientes » précise Sylvie Lécallier[n 1],[7]. Ces « sosies » n'affichent pas leur métier, jugé déshonorant[7]. Marie Vernet avait été acceptée dans son temps car elle était l'épouse du couturier ; mais l'activité de mannequin qui consiste à exhiber son corps contre un salaire[8], est réservé aux classes populaires et ne suscite que mépris[5] jusqu'au début du XXe siècle. Ces années là, les fondements du mannequinat sont posés : le mannequin, svelte, défile calmement devant les clientes, sans jamais parler ni dévisager celles-ci[9], et déjà l'activité alterne entre les présentations dans les salons des maisons de couture et la pose pour les illustrateurs[10].

Paul Poiret considère que le mannequin est « une femme qui se devait d'être plus féminine que les autres femmes[11]. » Gabrielle Chanel est la première a réellement s'intéresser à l'image de ses mannequins, les choisissant autant que possible à son image et n'hésitant pas à les former elle-même, mais les payant très mal[12]. Comme Chanel le fera quelques temps après[6], dans les années 1920, le couturier Jean Patou va jusqu'aux États-Unis chercher des filles « grandes, minces, chevilles fines et sans hanches »[7] ; la mixité de sa cabine augmente sa popularité et il impose de « nouveaux codes de beauté »[6] : les principes du mannequinat contemporain sont définitivement établis[7] et les premiers mannequins célèbres apparaissent, à l'image de l'américaine Lilian Farley surnommée Dinarzade présente dans nombres de magazines[6]. Les mannequins s'affichant sur les pages des magazines de mode ne sont pas toutes des professionnelles. Dans la presse ou lors des événements mondains, seules sont remarquées les chanteuses, comédiennes, actrices ou représentantes du Tout-Paris[6] ; l'avènement de la photographie de mode voit des femmes de la haute société, femmes de millionnaires, les artistes surtout, habillées par les grands couturiers et publiées dans les pages de Vogue, de Harper's Bazaar ou de Vanity Fair[13]. Véritables publicités ambulantes, elles apparaissent également dans les lieux de villégiature incontournables tels que Paris, Deauville, ou Biarritz, et également à Londres ou New York ; la renommée Diana Vreeland précise dans son autobiographie : « je sortais tous les soirs — pour être vue, toujours vue — pour être mannequin du monde, la maison de couture me donnait […] une robe que je devais porter et garder »[14].

Après la Guerre : modèle ou mannequin ?

Après la Seconde Guerre mondiale, le métier devient alors enviable et n'est plus « déshonorant »[15]. La comédie musicale La Reine de Broadway de 1944, titré Cover Girl en anglais, montre la réussite d'une danseuse après avoir gagné le concours d'un magazine. Alors qu'à l'époque les mannequins gèrent leur carrière, Eileen Ford et son mari, fondateurs de l'agence Ford, révolutionnent le système[16], suivis de Lucie Clayton (en) en Angleterre. La différenciation est alors nette entre les modèles posant de façon statiques, « spécialistes de la beauté immobile »[17], et les mannequins appartenant à la cabine d'un couturier, faisant essayages et présentations. Ces derniers, qui n'ont pas toujours un physique parfait, sont recrutés pour leur gestuelle et leur aisance une fois vêtus[17]. Les modèles, à l'opposé, se doivent d'avoir uniquement une grande photogénie[17]. Mais dès les années 1950, un mélange de genre se créé dans l'élite de la profession : les grands modèles de l'époque, tels Bettina ou Ivy Nicholson, sont tout autant demandés par les couturiers que par la presse ; de l'autre côté, des mannequins, comme Victoire, deviennent très sollicités par la presse une fois leur renommée faite dans les salons des maisons de couture[18]. À cette époque, pour un mannequin ou un modèle, la photographie lorsqu'elle est réalisée pour les grands magazines ou les publicités de marques prestigieuses, est considéré comme un art majeur[18]. Métier mal rémunéré jusqu'alors, les salaires augmentent[19] ; les premiers mannequins-stars comme Lisa Fonssagrives ou Dovima font augmenter les tarifs qui vont atteindre parfois des sommes astronomiques.

Jusque la fin des années 1960, les mannequins sont donc théoriquement soit destinés aux défilés, soit aux magazines (plus encore, soit à Vogue, soit à Harper's Bazaar)[16]. Bien que le principe ait été établi lors des précédentes décennies, Ralph Lauren en 1972 va bouleverser les habitudes en faisant défiler un mannequin jusque-là image de publicité ; cette date sera symboliquement retenue comme une transition, regroupant le métier de modèle photographique et de mannequin[16]. Elite Model Management ouvre ces mêmes années.

Au cours des décennies suivantes, diverses tendances vont voir le jour : dans les années 1970, c'est l'absence de seins et de hanches ; une dizaine d'années plus tard, la prédominance de la poitrine ; dans les années 1990 apparaissent les Supermodels puis des looks moins classiques, à l'image de Kate Moss posant la première fois à l'âge de quinze ans ; le passage à l'an 2000 donne un retour au « corps parfait »[7].

En un siècle environ, le statut de mannequin passe du « porte-manteau » anonyme à celui d'égérie[7].

Juliette B., un des mannequins de l'agence People International.

Hiérarchisation

Mannequin-cabine

Le mannequin-cabine est le mannequin sur lequel le styliste va essayer ses patrons et prototypes des modèles qu'il est en train de créer. Quelques très rares mannequins-cabine ont eu une carrière publique, comme Grace Jones pour Azzedine Alaïa.

Mannequin « public »

Le travail des mannequins de mode est considéré comme une forme d'art, plus encore depuis la fin des années 1980 où les mannequins deviennent des stars. Ces modèles, lorsqu'ils sont photographiés par les plus grands comme Mario Testino, Patrick Demarchelier, Richard Avedon, ou Barry Lategan, utilisent leur visage et leur corps pour exprimer les différentes émotions requises par les photographes, créateurs, directeurs artistiques, ou rédacteurs en chef de la presse spécialisée. Les photographes de mode et l'image qu'ils réalisent des mannequins sont une part très importante du succès de certains mannequins[7].

Finalement, pluridisciplinaires, ces mannequins travaillent pour les stylistes de prêt-à-porter ou les couturiers de haute couture lors des défilés, participent aux éditoriaux des magazines de mode et posent pour des campagnes de publicité. Ils apparaissent notamment dans des magazines internationaux.

Mannequin « commercial »

Le travail de ces modèles est moins prestigieux que ceux des défilés vivants. Ces modèles apparaissent dans des films publicitaires — exception où ils sont mobiles —, posent pour des magazines, des catalogues ou dépliants.

Les modèles de catalogue diffèrent des standards nécessaires aux défilés et cela afin de correspondre aux diverses tailles du prêt-à-porter et à la variété de choix. Ils peuvent avoir des poids et des tailles variés. On trouve par exemple des mannequins « grandes tailles » ou au « physique atypique ». Il existe aussi des modèles dit « de détail », spécialisés pour leurs mains, jambes, pieds, corps, tatouages, etc. pour la photographie et le cinéma.

Mensurations

Les frères Carlson, mannequins.

L'association des agents (AMA) indique que les mensurations des modèles féminins doivent approcher 86-61-86[20], et 1,72 m de hauteur minimum. Mais les exigences de la mode ont changé et lors des derniers défilés en Europe, la taille moyenne était de 1,79 m, le tour de poitrine entre 85 cm et 90 cm, le tour de taille inférieur à 62 cm, et le tour de hanches inférieur à 90 cm, afin de correspondre aux tailles 34/36 des prototypes de vêtements[20].

De même, les mannequins hommes sont athlétiques et fins, plutôt que musculeux (lingerie). Avec un poids entre 65 kg et 75 kg pour une taille minimale de 1,80 m[20].

Ces mensurations doivent être conservées afin de pouvoir mettre les vêtements de taille unique car les mannequins d'usines utilisés pour les créer ont la même largeur mais les hauteurs sont différentes.

« Le corps « mode » aujourd'hui, c'est une silhouette faite au moule, d'une étroitesse incroyable, avec des bras et des jambes interminables, un cou très long et une très petite tête. Il ne faut pas avoir d'os trop larges. Il y a des choses qu'on ne peut pas raboter[21] »

— Karl Lagerfeld

Karl Lagerfeld, avec sa très longue expérience du domaine de la mode, note un changement important de morphologie au cours des dernières décennies, mais rappelle la phrase de Christopher Marlowe : « Il n'y a pas de beauté sans quelque chose d'étrange dans les proportions. »[22]

Critiques

Poids

Une critique récente concerne l'extrême maigreur de certains mannequins féminins participant aux défilés de mode. À travers le monde, des débats se tiennent à propos des effets négatifs possibles que ce canon esthétique peut avoir sur les jeunes personnes impressionnables, à l'origine notamment de troubles anorexiques chez certains adolescents.

Dans le milieu de la mode, le concept de la « taille zéro »[23] a obtenu une exposition médiatique : les organisateurs de la Semaine de la mode 2006 de Madrid avaient interdit la participation des mannequins dont l'indice de masse corporelle était inférieur à 18 (classé comme pathologique par l'Organisation mondiale de la santé)[21].

La France a refusé de suivre ces précautions, et le couturier Karl Lagerfeld s'est déclaré fortement défavorable à ce type de mesures.

Depuis le , la législation israélienne interdit aux mannequins hommes et femmes de défiler ou d'apparaître dans les médias du pays si leur indice de masse corporelle (IMC) est inférieur à 18,5[24].

Agressions sexuelles

Certains mannequins féminins ont dénoncé des agressions sexuelles dont elles ont été victimes, y compris de la part de photographes, et certaines ont créé leur syndicat[25]. Le film documentaire Picture me, le journal vérité d'un top model[26] rapporte à ce sujet le témoignage de mannequins qui racontent les attouchements et demandes à caractère sexuel dont elles ont été victimes.

Top model

Cindy Crawford, l'un des principaux top models des années 1990.

Les « top-models » sont l'élite des mannequins, c'est-à-dire les plus demandés et les mieux payés pour les défilés et les parutions presse.

Il n'y a aucun standard pour la détermination du statut de top model. Le terme lui-même est en quelque sorte une invention des médias, bien qu'on puisse relever des éléments communs entre ces mannequins : ils travaillent pour des stylistes ou des maisons de mode très réputés, tels que Chanel ou Dior, par exemple, et font les couvertures des magazines de mode dans le monde entier. Ces mannequins, presque exclusivement des femmes, profitent de leur célébrité pour signer des contrats avec de grandes marques, surtout dans le domaine très rémunérateur des produits cosmétiques, accessoires et prêt-à-porter, ou bien commencer des carrières d'acteur. Ils sont parfois payés des dizaines de milliers de dollars par jour de travail, même pour des séances photo[n 2] ; outre l'omniprésence, l'une des formes de l'établissement de ce statut vient d'ailleurs du coût du top-model par rapport aux autres mannequins. Lisa Fonssagrives est considérée comme le premier supermodel de l'histoire, terme anglo-saxon définissant un statut supérieur à celui de top-model, popularisé un demi-siècle plus tard avec l’avènement des Supermodels.

Notes et références

Notes

  1. Sylvie Lécallier est commissaire de l'exposition Mannequin : le corps de la mode qui se tient à la Cité de la Mode et du Design début 2013
  2. Dans les années 2010, le coût d'un mannequin pour un défilé va de 2 000 à 4 000 euros en tarif de départ, jusqu'à 15 000 euros pour les stars du mannequinat[27]. Dans les années 1950, Fiona Campbell-Walter gagnait 2 000 £ par jour pour des photos ; dans les années 2010, Kate Moss prend 400 000 $ par séance de photos[28].

Références

  1. Quick 1997, Les égéries p. 9
  2. Quick 1997, Les égéries p. 10
  3. Quick 1997, Les égéries p. 20

    « Aux yeux du public, il fut remplacé par le mannequin. Au siècle suivant, l'histoire du mannequin de mode se fit écho de celle du modèle de l'artiste. »

  4. a et b Quick 1997, Les premiers mannequins p. 23
  5. a b et c Quick 1997, Les premiers mannequins p. 24
  6. a b c d et e Sylvie Lécallier - Fashion Mix 2014, p. 161
  7. a b c d e f et g Dorane Vignando, « Corps au top », Le Nouvel Observateur, no 2519,‎ , p. 117 (ISSN 0029-4713)
  8. Quick 1997, Les premiers mannequins p. 29
  9. Quick 1997, Les premiers mannequins p. 27
  10. Quick 1997, Les premiers mannequins p. 35
  11. Quick 1997, Les premiers mannequins p. 31
  12. Quick 1997, Les premiers mannequins p. 32
  13. Quick 1997, Les femmes du monde et les débutantes p. 39, 42 et 46
  14. Quick 1997, Les femmes du monde et les débutantes p. 40
  15. Jean-Noël Liaut, p. 10
  16. a b et c Carole Sabas, « Son nom est Ford…Eileen Ford », Vogue Paris, Condé Nast, no 942,‎ , p. 206 à 211 (ISSN 0750-3628)
  17. a b et c Jean-Noël Liaut, p. 15
  18. a et b Jean-Noël Liaut, p. 16
  19. Jean-Noël Liaut, p. 17
  20. a b et c SoYouWanna be a model?
  21. a et b Cécile Daumas, « Le corps du délit », sur NextLiberation.fr
  22. Françoise-Marie Santucci, Olivier Wicker, «Des bras et des jambes interminables et une très petite tête», Next, sur liberation.fr, Libération, (consulté le )
  23. Référence à la taille US 0 (FR 34)
  24. (en)The Jerusalem Post, David Horovitz (dir.), Jerusalem, 01/01/2013, quotidien (ISSN 0021-597X) [lire en ligne]
  25. (en) 'We might need to see you without your bra, he told me. I was 14. I didn't even have breasts yet' - The Guardian, 7 juin 2009
  26. (fr) Fiche ImDb de Picture Me: Le journal vérité d'un top model
  27. Thiébault Dromard, « Le vrai coût des défilés », Challenges, no 352,‎ , p. 22 (ISSN 0751-4417)
  28. James Fox, « Mise à nu L'énigme Kate Moss », sur vanityfair.fr, Condé Nast, (consulté le )

    « En 2011, elle a gagné 9 millions de dollars, ce qui faisait d'elle la deuxième mannequin la mieux payée du monde après Gisele Bündchen. À 38 ans, Kate Moss se faisait encore payer 400 000 dollars par séance photo. »

Annexes

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Bibliographie

Reportage

Articles connexes

Liens externes