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« Controverse du Gamergate » : différence entre les versions

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Le mouvement du Gamergate est essentiellement présent sur Twitter<ref name="Newsweek 25-10-14">{{lien web|langue=en|url=http://www.newsweek.com/gamergate-about-media-ethics-or-harassing-women-harassment-data-show-279736|titre= Is GamerGate About Media Ethics or Harassing Women? Harassment, the Data Shows|auteur=Taylor Wofford|date=25 octobre 2014|site=Newsweek}}</ref>, bien qu'il soit né sur 4chan<ref name="Arstechnica 10-9-14"/> {{refsou|et sur quelques plateformes de blog}}.
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La première utilisation du [[hashtag]] Gamergate<ref group=note>Composé à partir de ''gamer'', terme générique pour les joueurs de jeux vidéo et parfois utilisé pour parler des joueurs les plus assidus, et du [[suffixe]] ''gate'', utilisé pour les grandes affaires et scandales en référence au [[scandale du Watergate]].</ref> a été faite par [[Adam Baldwin]], un acteur, qui le 28 août utilise ce terme dans un tweet en liant deux vidéos d'un youtubeur au contenu misogyne et conspirationniste, dénonçant la « Quinnspiracy »<ref group=note>[[Mot-valise]] constitué de Quinn, le nom de famille de Zoe Quinn et ''{{lang|en|Conspiracy}}'', ou conspiration en anglais.</ref>{{,}}<ref name="Arstechnica 10-9-14">{{lien web|langue=en|url=http://arstechnica.com/gaming/2014/09/new-chat-logs-show-how-4chan-users-pushed-gamergate-into-the-national-spotlight/|titre=Chat logs show how 4chan users created #GamerGate controversy|site=[[Ars Technica]]|auteur=Casey Johnston|date=10 septembre 2014}}</ref>. Des extraits d'[[historique (informatique)|historique]]s [[Internet Relay Chat|IRC]] sur lequel étaient réunis des utilisateurs de [[4chan]], sont initialement tweetés par Zoe Quinn à partir du 6 septembre, après qu'elle se soit insérée anonymement dans le salon de discussion<ref name="escapist 7-9-14">{{lien web|langue=en|url=http://www.escapistmagazine.com/news/view/137293-Exclusive-Zoe-Quinn-Posts-Chat-Logs-Debunking-GamerGate-4Chan-and-Quinn-Respond|titre=Exclusive: 4Chan and Quinn Respond to Gamergate Chat Logs|auteur=Greg Tito|date=7 septembre 2014|site=[[The Escapist (magazine)|The Escapist]]}}</ref>. Ces extraits, d'un salon nommé « quinnspiracy », sont alors contestés par des utilisateurs de 4chan, qui considèrent les logs comme « hors contexte »<ref name="escapist 7-9-14"/> et fournissent alors au magazine ''[[The Escapist (magazine)|The Escapist]]'' d'autres logs, du salon « burgersandfries ». Quels que soient les extraits néanmoins, leur analyse montre alors que d'une part, les utilisateurs sont entièrement focalisés sur la meilleure manière de ruiner la carrière de Zoe Quinn, et d'autre part, que le hashtag Gamergate a été artificiellement poussé vers le devant de la scène après son invention par Baldwin, grâce à des comptes dormants et des ''[[sockpuppet]]s''<ref name="Arstechnica 10-9-14"/>.
La première utilisation du [[hashtag]] Gamergate<ref group=note>Composé à partir de ''gamer'', terme générique pour les joueurs de jeux vidéo et parfois utilisé pour parler des joueurs les plus assidus, et du [[suffixe]] ''gate'', utilisé pour les grandes affaires et scandales en référence au [[scandale du Watergate]].</ref> a été faite par [[Adam Baldwin]], un acteur, qui le 28 août utilise ce terme dans un tweet en liant deux vidéos d'un youtubeur au contenu misogyne et conspirationniste, dénonçant la « Quinnspiracy »<ref group=note>[[Mot-valise]] constitué de Quinn, le nom de famille de Zoe Quinn et ''{{lang|en|Conspiracy}}'', ou conspiration en anglais.</ref>{{,}}<ref name="Arstechnica 10-9-14">{{lien web|langue=en|url=http://arstechnica.com/gaming/2014/09/new-chat-logs-show-how-4chan-users-pushed-gamergate-into-the-national-spotlight/|titre=Chat logs show how 4chan users created #GamerGate controversy|site=[[Ars Technica]]|auteur=Casey Johnston|date=10 septembre 2014}}</ref>. Des extraits d'[[historique (informatique)|historique]]s [[Internet Relay Chat|IRC]] sur lequel étaient réunis des utilisateurs de [[4chan]], sont initialement tweetés par Zoe Quinn à partir du 6 septembre, après qu'elle s'est insérée anonymement dans le salon de discussion<ref name="escapist 7-9-14">{{lien web|langue=en|url=http://www.escapistmagazine.com/news/view/137293-Exclusive-Zoe-Quinn-Posts-Chat-Logs-Debunking-GamerGate-4Chan-and-Quinn-Respond|titre=Exclusive: 4Chan and Quinn Respond to Gamergate Chat Logs|auteur=Greg Tito|date=7 septembre 2014|site=[[The Escapist (magazine)|The Escapist]]}}</ref>. Ces extraits, d'un salon nommé « quinnspiracy », sont alors contestés par des utilisateurs de 4chan, qui considèrent les logs comme « hors contexte »<ref name="escapist 7-9-14"/> et fournissent alors au magazine ''[[The Escapist (magazine)|The Escapist]]'' d'autres logs, du salon « burgersandfries ». Quels que soient les extraits néanmoins, leur analyse montre alors que d'une part, les utilisateurs sont entièrement focalisés sur la meilleure manière de ruiner la carrière de Zoe Quinn, et d'autre part, que le hashtag Gamergate a été artificiellement poussé vers le devant de la scène après son invention par Baldwin, grâce à des comptes dormants et des ''[[sockpuppet]]s''<ref name="Arstechnica 10-9-14"/>.


Le [[hashtag]] #NotYourShield (« pas ton (votre) bouclier ») a été lancé sur proposition d'un utilisateur de 4chan sur le ''{{lang|en|board}}'' /v/ dédié aux vidéos, qui suggérait d'employer NotYourShield sur Twitter en réclamant {{citation|aux SJWs d'arrêter de nous utiliser comme un bouclier pour éviter les vraies critiques}} {{incise|SJW signifiant ''{{lang|en|Social Justice Warrior}}'', Guerrier de la Justice Sociale littéralement en anglais}}. Cette campagne est fabriquée de la même manière que plusieurs fausses campagnes Twitter, comme #EndFathersDay ou #BikiniBridge<ref group=note>L'utilisation massive de comptes ''sockpuppets'' dans le but de lancer un hashtag en ''{{lang|en|trending topic}}'' sur Twitter est utilisée dès janvier 2014. Un article du Daily Dot en résume quelques-unes : {{lien web|langue=en|url=http://www.dailydot.com/lifestyle/4chan-end-fathers-day/|titre=No, feminists aren't trying to #EndFathersDay—it's a hoax|auteur=Fernando Alfonso III|site=The Daily Dot|date=13 juin 2014}}</ref>, à l'aide de multiples comptes récents, dormants ou suckpuppets<ref name="Arstechnica 10-9-14"/>. Le principe du hashtag est alors de tweeter une photo de soi avec une pancarte ou un papier sur lequel est écrit « gamer, blanc, hétéro et pas votre bouclier ».
Le [[hashtag]] #NotYourShield (« pas ton (votre) bouclier ») a été lancé sur proposition d'un utilisateur de 4chan sur le ''{{lang|en|board}}'' /v/ dédié aux vidéos, qui suggérait d'employer NotYourShield sur Twitter en réclamant {{citation|aux SJWs d'arrêter de nous utiliser comme un bouclier pour éviter les vraies critiques}} {{incise|SJW signifiant ''{{lang|en|Social Justice Warrior}}'', Guerrier de la Justice Sociale littéralement en anglais}}. Cette campagne est fabriquée de la même manière que plusieurs fausses campagnes Twitter, comme #EndFathersDay ou #BikiniBridge<ref group=note>L'utilisation massive de comptes ''sockpuppets'' dans le but de lancer un hashtag en ''{{lang|en|trending topic}}'' sur Twitter est utilisée dès janvier 2014. Un article du Daily Dot en résume quelques-unes : {{lien web|langue=en|url=http://www.dailydot.com/lifestyle/4chan-end-fathers-day/|titre=No, feminists aren't trying to #EndFathersDay—it's a hoax|auteur=Fernando Alfonso III|site=The Daily Dot|date=13 juin 2014}}</ref>, à l'aide de multiples comptes récents, dormants ou suckpuppets<ref name="Arstechnica 10-9-14"/>. Le principe du hashtag est alors de tweeter une photo de soi avec une pancarte ou un papier sur lequel est écrit « gamer, blanc, hétéro et pas votre bouclier ».

Version du 3 décembre 2014 à 17:54

La controverse du Gamergate (souvent écrit #Gamergate car massivement utilisé comme hashtag sur Twitter) est une série de polémiques née durant le mois d'août 2014[1] agitant le monde du jeu vidéo suite à des problèmes de misogynie et de harcèlement ayant touché une développeuse et une vidéo-blogueuse féministe. Les tenants du Gamergate affirment que l'objet du mouvement concerne le problème de la déontologie du journalisme, déjà touché par le passé dans l'affaire du « Doritos Gate ». Les détracteurs du Gamergate dénoncent la misogynie de la culture du jeu vidéo et plus particulièrement les violences verbales et les campagnes de harcèlement dont sont victimes les femmes s'opposant au Gamergate[2]. Certains membres du Gamergate ont aussi été victimes de harcèlement et de doxxing selon des témoignages recueillis sur le blog de OneAngryGamer, un partisan du mouvement[3],[4].

Contexte

Lors de la genèse du mouvement Gamergate, les sujets de harcèlement sexiste et d'éthique journalistique ne sont pas nouveaux dans la sphère du jeu vidéo, mais n'étaient pas liés auparavant. En 2012 déjà, le Doritos Gate et les menaces contre Anita Sarkeesian, deux événements séparés ayant entraîné leur propre controverse indépendamment de l'autre, ont déjà agité la communauté du jeu vidéo.

Le Doritos Gate concerne la connivence entre les journalistes de jeux vidéo et les annonceurs. Ainsi nommé à cause du paquet de Doritos, une marque de chips, à côté duquel le journaliste canadien Geoff Keighley pose tout en présentant une critique de Halo 4, cette controverse fait alors grand bruit pour l'exposition crue de la relation entre journaux et industriels du jeu vidéo et d'autres produits de consommation[1]. Ce scandale, plus complexe que ne l'était le « Gerstmanngate », du nom d'un journaliste de jeu vidéo renvoyé en 2007 de Gamespot suite à un article peu flatteur rédigé sur le jeu Kane and Lynch: Dead Men. Plusieurs facteurs — mauvaise communication, achat d'espace publicitaire, disparition ou édition des textes et vidéo originaux postés par Jeff Gerstmann — alimentent pendant plusieurs jours de nombreuses rumeurs et théories sur la possibilité qu'Eidos Interactive, l'éditeur du jeu, ait pu faire pression, via par exemple le budget publicitaire, sur Gamespot pour renvoyer Gerstmann[5],[6],[7].

Sur le sujet, Canard PC Hardware publie alors au début 2013 un dossier sur les pratiques du milieu du journalisme « high-tech », notamment du jeu vidéo et du hardware[8]. La controverse amène cependant de multiples réflexions sur les liens entre publicitaires, commerciaux des grands éditeurs et journalistes, dont un long article de Kotaku analysant les différents points de vue des membres de l'industrie[9].

Anita Sarkeesian, la même année, fait face à une vague d'insultes à caractère sexiste ainsi qu'à la publication de ses informations personnelles sur internet dès lors qu'elle lance une campagne de levée de fond sur Kickstarter afin de réaliser ses vidéos de la série des Tropes vs Women, une série centrée sur les stéréotypes touchant les personnages féminins dans les jeux vidéo[2]. Une frange de sites « réactionnaires » voire « conspirationnistes » d'après un article paru dans Le Monde, suspecte Sarkeesian d'avoir fabriqué elle-même les preuves de ce harcèlement pour attirer l'attention sur elle et ses projets, rhétorique qui est réutilisée lors des premières vagues de critiques contre Zoe Quinn[1] et consistant à faire de la victime une coupable[10]. Elle n'est pas la seule à dénoncer le sexisme des jeux vidéo ou de la culture geek, et les critiques ont été régulières depuis[11].

Conflit d'origine

Le 16 août 2014, Eron Gjoni, ex-petit-ami de Zoe Quinn (en), une développeuse de jeux vidéo, publie sur un blog dédié un billet détaillant sa relation avec elle, et dévoilant de nombreux détails, l'accusant par ailleurs d'adultère et de mythomanie[1], affirmant qu'elle l'a trompé avec plusieurs professionnels du jeu vidéo[12].

Bien que Gjoni ne fournisse aucune preuve particulière de ce qu'il avance, et qu'il n'accuse pas formellement, tout en sous-entendant fortement, que Quinn a cherché à faire progresser sa carrière via ces relations sexuelles, le sujet est saisi rapidement par des membres des sites 4chan, Reddit et plusieurs YouTubeurs[1], qui accusent dès lors ouvertement Quinn d'avoir échangé des faveurs sexuelles en échange de critiques positives de son jeu Depression Quest[12],[1]. Néanmoins, le journaliste accusé de collusion avec Quinn n'a jamais rédigé de critique de ce jeu[12]. Un Youtuber, « Triox », justifie alors la virulence des réactions par le fait que le jeu développé par Quinn a reçu un accueil extrêmement favorable par la presse vidéo-ludique, en inadéquation avec la réception des joueurs, ceci combiné au fait que Depression Quest ne serait sorti de l'anonymat qu'après les allégations de harcèlement de Zoe Quinn, allégation qui a conféré une couverture médiatique suffisante pour que le jeu puisse être lancé sur la plateforme de distribution Steam[12]. Plusieurs autres Youtubers ou utilisateurs de tumblr font rapidement de Zoe Quinn le symbole d'un biais supposé des médias du jeu vidéo en faveur des femmes porteuses de messages de justice sociale[12].

Plusieurs vidéos publiées concernant le jeu de Quinn ou Quinn elle-même, dont une du Youtuber MundaneMatt, sont dépubliées ou menacées de dépublication via le Digital Millenium Copyright Act, faisant valoir son droit d'auteur sur les extraits de Depression Quest inclus dans ces vidéos[12],[1]. Ces tentatives, parfois réussies, parfois vaines, ne font qu'apporter de l'eau au moulin de ses détracteurs qui considèrent que ces requêtes DMCA font partie d'une stratégie de Quinn pour attirer l'attention[12].

Le 18 août, le vidéo-bloggueur InternetAristocrat commence une série de vidéo nommée « Quinnspiracy » critiquant vivement l'éthique des journalistes et la censure de la vidéo par Zoe Quinn.

#Gamergate et #NotYourShield

Le mouvement du Gamergate est essentiellement présent sur Twitter[13], bien qu'il soit né sur 4chan[14] et sur quelques plateformes de blog[réf. souhaitée].

La première utilisation du hashtag Gamergate[note 1] a été faite par Adam Baldwin, un acteur, qui le 28 août utilise ce terme dans un tweet en liant deux vidéos d'un youtubeur au contenu misogyne et conspirationniste, dénonçant la « Quinnspiracy »[note 2],[14]. Des extraits d'historiques IRC sur lequel étaient réunis des utilisateurs de 4chan, sont initialement tweetés par Zoe Quinn à partir du 6 septembre, après qu'elle s'est insérée anonymement dans le salon de discussion[15]. Ces extraits, d'un salon nommé « quinnspiracy », sont alors contestés par des utilisateurs de 4chan, qui considèrent les logs comme « hors contexte »[15] et fournissent alors au magazine The Escapist d'autres logs, du salon « burgersandfries ». Quels que soient les extraits néanmoins, leur analyse montre alors que d'une part, les utilisateurs sont entièrement focalisés sur la meilleure manière de ruiner la carrière de Zoe Quinn, et d'autre part, que le hashtag Gamergate a été artificiellement poussé vers le devant de la scène après son invention par Baldwin, grâce à des comptes dormants et des sockpuppets[14].

Le hashtag #NotYourShield (« pas ton (votre) bouclier ») a été lancé sur proposition d'un utilisateur de 4chan sur le board /v/ dédié aux vidéos, qui suggérait d'employer NotYourShield sur Twitter en réclamant « aux SJWs d'arrêter de nous utiliser comme un bouclier pour éviter les vraies critiques » — SJW signifiant Social Justice Warrior, Guerrier de la Justice Sociale littéralement en anglais —. Cette campagne est fabriquée de la même manière que plusieurs fausses campagnes Twitter, comme #EndFathersDay ou #BikiniBridge[note 3], à l'aide de multiples comptes récents, dormants ou suckpuppets[14]. Le principe du hashtag est alors de tweeter une photo de soi avec une pancarte ou un papier sur lequel est écrit « gamer, blanc, hétéro et pas votre bouclier ».

Les deux hashtags gagnent alors en visibilité et ont depuis attiré une grande quantité de personnes, supporters ou détracteurs[14].

Une étude statistique des tweets affiliés au Gamergate, effectuée fin octobre par Brandwatch à la demande de Newsweek, montre un clair déséquilibre du traitement des personnes impliquées, avec par exemple bien plus de tweets envoyés à Zoe Quinn qu'à Nathan Grayson — le journaliste accusé à tort d'avoir écrit un article positif sur Depression Quest en échange de faveurs sexuelles de Quinn —, Anita Sarkeesian et Brianna Wu en recevant à deux, plus que tous les autres journalistes de jeux vidéo étudiés dans la statistique. Newsweek estime que le déséquilibre net entre la quantité de tweets #Gamergate envoyé aux femmes s'étant élevées contre le mouvement et les hommes, montre que le mouvement harcèle plus qu'il ne réclame une meilleure éthique journalistique, et se concentre particulièrement sur les femmes[13]. En outre, l'aspect négatif, positif ou indéterminé du ton des tweets montrerait qui si en proportion les journalistes masculins ont reçu plus de tweets négatifs, en termes de quantité, ce sont les journalistes féminines et les développeuses qui ont reçu le plus de tweets négatifs[13].

Harcèlement de personnalités du jeu vidéo

Anita Sarkeesian

En octobre 2014, Anita Sarkeesian, vidéo-bloggeuse, critique de la pop-culture et féministe décide d'annuler[16],[17] sa conférence après avoir reçu des menaces anonymes l'avertissant que si elle se présentait à l'université où devait avoir lieu la conférence, cette personne perpétrerait un massacre « du style de Montréal[18] ». Bien que les menaces n'y fassent pas référence, Anita Sarkeesian attribua ces menaces à des membres du GamerGate.

The Fine Young Capitalist

Le 12 août 2014 une campagne Indie Gogo est lancée pour aider cinq développeuses indépendantes. Zoe Quinn est approchée par le groupe pour faire partie du groupe de développeuses. Le projet ne lui plait pas.[réf. souhaitée] The Fine Young Capitalist accuse par la suite Zoe Quinn de leur avoir fait une mauvaise réputation[réf. souhaitée], ce qui aurait eu pour effet de leur fermer tout accès aux journaux, mais aussi de les avoir doxxé[source insuffisante][19], ce qui se révéle cependant faux[4].

En réaction, le groupe /v/ de 4chan décide d'aider financièrement le projet de The Fine Young Capitalist amenant Quinn et d'autres féministes[Qui ?] à reprocher à The Fine Young Capitalist d'avoir pactisé avec le groupe /v/.[réf. souhaitée]

Le 24 août la page de campagne de The Fine Young Capitalist est piratée.[Par qui ?] Il faut deux jours à The Fine Young Capitalist et au site de financement participatif pour remettre la page en ligne[pertinence contestée][20],[21].

L'éthique du journalisme de jeu vidéo

Les bloggueurs ont découvert que des journalistes étaient des financeurs (au travers de Patreon) de certains développeurs de jeu indépendant. Des journalistes et des développeurs, impliqués sentimentalement ou financièrement, étaient aussi membres de jury pour attribuer des récompenses aux jeux indépendants.[réf. nécessaire]

Le 26 août, le rédacteur en chef de Kotaku annonce qu'il change le code éthique de ces journalistes en interdisant à ceux-ci de participer financièrement aux jeux vidéo indépendants. Le même jour, Polygon fait une annonce similaire, en demandant en plus aux journalistes de lister toutes leurs contributions financières passées.[réf. souhaitée]

GameJournoPros

Le 17 septembre Milo Yiannopoulos affirme avoir des preuves d'une coordination entre journalistes de jeu vidéo, notamment à travers un groupe privé sur Google nommé GameJournoPros. Des décisions y seraient prises en commun notamment le fait de sortir des articles ayant le même contenu, le fait de défendre Zoe Quinn, ou commun renvoyer un journaliste sans éveiller les soupçons sur la cause réelle du renvoi[22][source insuffisante].

GameJournoPros est un groupe privé sur Google dans lequel plusieurs journalistes de différentes rédactions sont regroupés pour discuter entre eux[23],[24].

Lors de la fuite d'informations sur le groupe GameJournoPros, des images montrent que Kyle Orland (rédacteur chez Ars Technica), Ben Kuchera (éditeur chez Polygon), Jason Schreier (rédacteur chez Kotaku) et James Fudge (managing editor chez GamePolitics.com) ont discuté du traitement de l'affaire Zoe Quinn[25][source insuffisante]. Parmi ces mails, Ben Kuchera demande à effacer les messages sur le site The Escapist parlant de la vie privée de Quinn et d’effacer les messages la critiquant.[réf. nécessaire]

Sur le blog OneAngryGamer, des mails du groupe GameJournoPros ont été dévoilés : dans ceux-ci est évoquée la situation du journaliste chez Destructoid Alisstair Pinsof, suite à la publication de son enquête sur une campagne Indiegogo nommé Gamers Against Bigotry qu'il jugeait frauduleuse. La publication de cet article a fait l'objet de critiques, car il pouvait heurter certaines communautés[23],[26],[27]. Suite au conflit entre Chloe Sagal, qui est à l'origine de cette campagne, et Allistair Pinsof, ils se seraient réconciliés après discussion[28]. Cependant cette histoire aurait mené à la suspension du journaliste avec comme instruction de ne pas parler de l'affaire sur Twitter.[réf. nécessaire]

Sur ce même blog, Yanier Gonzalez, fondateur du site de jeux vidéo Destructoid, répond que le rédacteur oublie de signaler le changement de ton qui a fait suite à ses attaques sur Twitter et Reddit, et qu'il a désobéi aux ordres qui lui ont été donnés de ne pas communiquer sur l'affaire via Twitter[23].[pertinence contestée]

Allistair Pinsof, de son côté, a fait un résumé de sa situation sur son Twitter[29] et dit la personne ayant révélé ces discussions.[pas clair][pertinence contestée]

Suite à ces révélations, Kyle Orland, rédacteur chez Ars Technica, dit que la discussion sur le traitement de l'affaire Quinn a eu lieu suite à la révélation des détails de sa vie privée, qu'il n'y avait pas lieu de parler d'éthique journalistique suite à la relation de Nathan Grayson avec la développeuse indépendante Zoe Quinn et que selon lui, le groupe devrait apporter son soutien à Zoe Quinn[30].

Le 17 octobre 2014, dans une note éditoriale, le journaliste Christopher Grant répond dans un article sur le Gamergate que l'éthique journalistique est un des sujets du groupe et que des désaccords ont fréquemment lieu entre les membres[31].

Sexisme dans les jeux vidéo et mutation de la communauté « gamer »

« Gamers are over »

Le 28 août douze sites sortent le même jour des articles au contenu similaire[32] : ils stipulent que les attaques contre Zoe Quinn et Anita Sarkeesian sont des attaques sexistes, sous couvert de défendre l'éthique dans le journalisme du jeu vidéo[33]. Ils critiquent également la culture du jeu vidéo et son sexisme rampant. Leigh Alexander de Gamasutra signe un article virulent, intitulé « 'Gamers' don't have to be your audience. 'Gamers' are over. », où elle affirme que le stéréotype du jeune homme joueur de jeu vidéo n'est plus représentatif de la communauté et que ses valeurs doivent évoluer[34].

Christina Hoff Sommers

Le 16 septembre, Christina Hoff Sommers publie une vidéo intitulée Are Video Games Sexist? sur la chaîne de l'American Enterprise Institute, dans laquelle elle se montre critique quant à la description faite des stéréotypes dans le milieu du jeu vidéo et prend des positions favorables au mouvement du GamerGate[35].[réf. souhaitée] Bien que Sommers se déclare « féministe égalitariste », Zaid Jilani[Qui ?] a critiqué le fait que Sommers prenne part au débat autour du Gamergate, n'étant ni journaliste ni connaisseuse du milieu du jeu vidéo mais qu'elle profite de la situation, comme le journaliste Milo Yiannopoulos, pour défendre une position anti-féministe[36].

Actions attribuées aux « Gamergaters »

Opération Direspectful Nod

Opération Baby Seal

L'opération Baby Seal est une campagne de mail coordonnée par des gamergaters ciblant les agence de publicités présentes dans le site Gawker. Le but affiché est de présenter un maximum de preuves que Gawker viole les conditions générales de ces agences, dans le but de leur faire stopper leur partenariat avec Gawker. Par exemple pour Google Adsense, le contenu adulte[37], la violation de copyright[38], le contenu violent[39] ou illégal viole la politique de Google Adsense.

Les membres du GamerGate écrivent de manière coordonné à chaque annonceur des sites Gawker, Gamasutra, Polygon, etc. Ils reprochent à ces sites leurs articles particulièrement offensant envers les joueurs, et le font savoir aux sponsors du site.

Intel[40], Adobe, BMW et Mercedes[41] ont cessé leur coopération avec ces sites.

Vivian James

Le groupe /v/ de 4chan ayant collectivement dépassé la somme de 2000$, les membres du groupe décidèrent de réclamer ce que le financement participatif offrait en échange de cette somme : la création d'un personnage qui serait intégré dans un jeu.

Des votes furent mis en place. Le personnage qui en résultat fut un personnage féminin roux au regard apathique, nommé Vivian James. Le polo à rayure violet et vert et le serre-tête avec un trèfle vert servent à rappeler 4chan. C'est une femme au physique imparfait et peu sexualisé pour contrer l'image misogyne du groupe /v/.

Le personnage est une joueuse dont la phrase type est "Pouvons-nous jouer maintenant ?"

Vivian James est ensuite devenue une représentation du GamerGate.

Harcèlement et doxxing

Notes et références

Notes

  1. Composé à partir de gamer, terme générique pour les joueurs de jeux vidéo et parfois utilisé pour parler des joueurs les plus assidus, et du suffixe gate, utilisé pour les grandes affaires et scandales en référence au scandale du Watergate.
  2. Mot-valise constitué de Quinn, le nom de famille de Zoe Quinn et Conspiracy, ou conspiration en anglais.
  3. L'utilisation massive de comptes sockpuppets dans le but de lancer un hashtag en trending topic sur Twitter est utilisée dès janvier 2014. Un article du Daily Dot en résume quelques-unes : (en) Fernando Alfonso III, « No, feminists aren't trying to #EndFathersDay—it's a hoax », sur The Daily Dot,

Références

  1. a b c d e f et g William Audureau, « Comprendre les affaires de sexisme dans le jeu vidéo », sur Le Monde.fr,
  2. a et b William Audureau, « Une féministe spécialiste des jeux vidéo victime de menaces de mort », sur Le Monde.fr,
  3. Wikipedia Editors Doxxed For Updating #GamerGate Wiki Page
  4. a et b http://blogjob.com/oneangrygamer/2014/10/gamergate-tfyc-was-doxxed-by-a-games-writer-not-zoe-quinn/
  5. (en) Andy Chalk, « Gamespot Editor Fired, Rumors Say Eidos Did It », sur The Escapist,
  6. Junaid Alam, « Gamespot Staff on Verge of Mass Resignation: Kotaku Source », sur The Escapist,
  7. (en) Kyle Orland, « GameSpot addresses Gerstmann-gate concerns in depth », sur Joystiq,
  8. « Doritos Gate ? De la rigolade ! », Canard PC Hardware, les pages du doc',‎ , p. 90-97 (lire en ligne [[PDF]])
  9. Stephen Totilo, « The Contemptible Games Journalist: Why So Many People Don’t Trust The Gaming Press (And Why They’re Sometimes Wrong) », sur Kotaku,
  10. Damien Leloup, « Photos volées : les victimes ne sont pas coupables », sur Le monde,
  11. Alexandre Léchenet, « Des enquêtes mettent en cause le sexisme des geeks », sur M le magazine du Monde,
  12. a b c d e f et g (en) Aja Romano, « The sexist crusade to destroy game developer Zoe Quinn », sur The Daily Dot, (consulté le )
  13. a b et c (en) Taylor Wofford, « Is GamerGate About Media Ethics or Harassing Women? Harassment, the Data Shows », sur Newsweek,
  14. a b c d et e (en) Casey Johnston, « Chat logs show how 4chan users created #GamerGate controversy », sur Ars Technica,
  15. a et b (en) Greg Tito, « Exclusive: 4Chan and Quinn Respond to Gamergate Chat Logs », sur The Escapist,
  16. (en) Frank, Jenn, 1er septembre 2014 : « How to attack a woman who works in video gaming ». The Guardian. Consulté le 18 septembre 2014.
  17. (en) Alex Hern, « Feminist games critic cancels talk after terror threat », The Guardian,‎ (lire en ligne)
  18. (en) Kevin Rawlinson, 2 septembre 2014 : « Gamers take a stand against misogyny after death threats ». BBC News. Consulté le 7 septembre 2014.
  19. http://knowyourmeme.com/memes/events/the-fine-young-capitalists-game-jam
  20. http://knowyourmeme.com/memes/vivian-james
  21. http://www.forbes.com/sites/erikkain/2014/09/04/gamergate-a-closer-look-at-the-controversy-sweeping-video-games/
  22. (en)The List: Every Journalist in the GameJournoPros Group Revealed, Breibart
  23. a b et c (en)#GamerGate: Destructoid, Corruption And Ruined Careers, OneAngryGamer
  24. (en)The Escapist #GamerGate Forums Brought Down In DDoS Attack, Forbes
  25. (en)Exposed: The Secret Mailing List of the Gaming Journalism Elite, Breibart
  26. (en)Article d'un blog destructoid
  27. (en)A Journalist “Outs” a Trans* Person, Gets Eviscerated Online: How we are missing the point, Article de Gamers Against Bigotry
  28. (en)Reconciliation: A roundtable discussion with Chloe and Allistair, Gamers Against Bigotry
  29. (en)Statut twitter de Allistair Pinsof
  30. (en)Addressing allegations of “collusion” among gaming journalists, Ars Technica
  31. (en)On GamerGate: A letter from the editor, Polygon
  32. http://www.slate.com/articles/technology/bitwise/2014/09/gamergate_explodes_gaming_journalists_declare_the_gamers_are_over_but_they.html
  33. (en) Nick Wingfield, « Intel Pulls Ads From Site After ‘Gamergate’ Boycott »
  34. (en) Leigh Alexander, « 'Gamers' don't have to be your audience. 'Gamers' are over. »,
  35. https://www.youtube.com/watch?v=9MxqSwzFy5w
  36. (en) Zaid Jilani, « "Gamergate’s fickle hero: The dark opportunism of Breitbart’s Milo Yiannopoulos" »,
  37. (en) « Gawker publish Lenore Zann nudes », sur Gawker
  38. (en) « Gizmodo illegally acquired an iPhone prototype »
  39. (en) « Jezebel writers bragged about perpetrating domestic violence »
  40. http://arstechnica.com/gaming/2014/10/intel-folds-under-gamergate-pressure-pulls-ads-from-gamasutra/
  41. http://www.breitbart.com/Breitbart-London/2014/10/23/Gawker-dishonest-fascists-of-GamerGate-could-cost-us-millions

Annexes

Articles connexes

Liens externes