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'''Frédéric Albert Winsor''' (1763, [[Braunschweig]], [[Allemagne]]-{{Date|11|mai|1830}}, [[Paris]]) est un inventeur allemand, l'un des pionniers du [[gaz d'éclairage]] au Royaume-Uni et en France.
'''Frédéric Albert Winsor''' (1763, [[Brunswick (Basse-Saxe)|Brunswick]], [[Allemagne]]-{{Date|11|mai|1830}}, [[Paris]]) est un inventeur allemand, l'un des pionniers du [[gaz d'éclairage]] au Royaume-Uni et en France.


==En Allemagne==
==En Allemagne==
En [[1801]], en [[Allemagne]], Frédéric-Albert Winsor, qui avait traduit en allemand et en anglais le rapport de [[Philippe Lebon]] à l'[[Institut de France]] à propos du [[gaz d'éclairage]], publie sur ce sujet, à [[Brunswick (Basse-Saxe)|Brunswick]], un essai en trois langues qu'il dédie à [[Frédéric Guillaume de Brunswick-Wolfenbüttel|S.A.S. le duc régnant]], qui avait été témoin avec toute sa cour de ses expériences sur l'éclairage produit par la distillation des bois de chêne et de sapin.
En [[1801]], en [[Allemagne]], Frédéric-Albert Winsor, qui avait traduit en allemand et en anglais le rapport de [[Philippe Lebon]] à l'[[Institut de France]] à propos du [[gaz d'éclairage]], publie sur ce sujet, à [[Brunswick (Basse-Saxe)|Brunswick]], un essai en trois langues qu'il dédie à [[Frédéric Guillaume de Brunswick-Wolfenbüttel|SAS le duc régnant]], qui avait été témoin avec toute sa cour de ses expériences sur l'éclairage produit par la distillation des bois de chêne et de sapin.


==En Angleterre==
==En Angleterre==
La même année, il vient à [[Londres]] faire des expériences, en public, au [[Lyceum Theatre (Londres)|Lyceum Theatre]]<ref name="Magnier">Désiré Magnier Nouveau manuel complet de l'éclairage au gaz, ou Traité élémentaire et pratique à l'usage des ingénieurs, directeurs, etc. Librairie encyclopédique de [[Nicolas Roret|Roret]], 1849 ([http://books.google.be/books?id=Ze4OAAAAYAAJ&dq=gaz&hl=fr&pg=PR3#v=onepage&q&f=false Livre numérique Google])</ref>. Il devient alors l'un des acteurs principaux dans l'avènement du gaz de houille comme gaz d'éclairage, d'abord en Angleterre, plus tard en France.
La même année, il vient à [[Londres]] faire des expériences, en public, au [[Lyceum Theatre (Londres)|Lyceum Theatre]]<ref name="Magnier">Désiré Magnier, ''Nouveau manuel complet de l'éclairage au gaz, ou Traité élémentaire et pratique à l'usage des ingénieurs, directeurs, etc.'' Librairie encyclopédique de [[Nicolas Roret|Roret]], 1849 ([http://books.google.be/books?id=Ze4OAAAAYAAJ&dq=gaz&hl=fr&pg=PR3#v=onepage&q&f=false Livre numérique Google])</ref>. Il devient alors l'un des acteurs principaux dans l'avènement du gaz de houille comme gaz d'éclairage, d'abord en Angleterre, plus tard en France.


En [[1807]], les défauts du [[gaz de houille]] sont multiples. Bien plus que le potentiel explosif des gaz, la dangerosité du [[monoxyde de carbone]] ({{fchim|CO}}), le premier d'entre tous les problèmes est l’odeur insupportable, due pour l’essentiel au [[sulfure d'hydrogène]] ({{fchim|H|2|S}}).
En [[1807]], les défauts du [[gaz de houille]] sont multiples. Bien plus que le potentiel explosif des gaz, la dangerosité du [[monoxyde de carbone]] ({{fchim|CO}}), le premier d'entre tous les problèmes est l’odeur insupportable, due pour l’essentiel au [[sulfure d'hydrogène]] ({{fchim|H|2|S}}).


Winsor à force d'argumentation et de pieux mensonges<ref>{{citation|Le gaz, disait Winsor, est un calmant très-doux, un remède efficace contre les irritations de poitrine : aussi les médecins habiles, ajoutait-il, ont recommandé d'en mettre dans des vessies, sous le chevet des personnes affectées de maladies pulmonaires, afin que, transpirant peu à peu de son enveloppe, il se mêle à l'air que respire le malade et en corrige la trop grande vivacité. Puis, se laissant entraîner sur cette pente, il reprenait : "Dans le foyer même de l'exploitation, l'air, au lieu d'être infecté d'une fumée nuisible, ne contient que des atomes de goudron et d'huile en vapeurs, d'acide acétique et d'ammoniaque. Or, on sait que chacune de ces substances est un anti-septique. L'eau goudronnée s'emploie comme un médicament intérieur ; les huiles essentielles sont aussi utiles qu'agréables à respirer ; l'acide acétique ou le vinaigre est un anti-putride, et l'ammoniaque est, comme l'hydrogène, un puissant sédatif. Et il terminait en disant qu'il serait à souhaiter que les vaisseaux qui entreprennent des voyages de long cours emportassent quelques tonneaux des résidus de la fabrication du gaz, comme précaution hygiénique. Dans "Magnier"}}</ref>, réussit à convaincre l'administration londonienne de l’innocuité du gaz d'éclairage.
Winsor à force d'argumentation et de pieux mensonges<ref>« Le gaz, disait Winsor, est un calmant très-doux, un remède efficace contre les irritations de poitrine : aussi les médecins habiles, ajoutait-il, ont recommandé d'en mettre dans des vessies, sous le chevet des personnes affectées de maladies pulmonaires, afin que, transpirant peu à peu de son enveloppe, il se mêle à l'air que respire le malade et en corrige la trop grande vivacité. » Puis, se laissant entraîner sur cette pente, il reprenait : « Dans le foyer même de l'exploitation, l'air, au lieu d'être infecté d'une fumée nuisible, ne contient que des atomes de goudron et d'huile en vapeurs, d'acide acétique et d'ammoniaque. Or, on sait que chacune de ces substances est un anti-septique. L'eau goudronnée s'emploie comme un médicament intérieur ; les huiles essentielles sont aussi utiles qu'agréables à respirer ; l'acide acétique ou le vinaigre est un anti-putride, et l'ammoniaque est, comme l'hydrogène, un puissant sédatif. » Et il terminait en disant qu'il serait à souhaiter que les vaisseaux qui entreprennent des voyages de long cours emportassent quelques tonneaux des résidus de la fabrication du gaz, comme précaution hygiénique. Dans Magnier</ref>, réussit à convaincre l'administration londonienne de l’innocuité du gaz d'éclairage.


Le point de départ de cette nouvelle industrie est probablement, en [[1804]], la publication que fait Winsor à Londres, du prospectus d'une compagnie nationale pour la lumière et la chaleur, et dans lequel il promet à ceux qui déposent cent francs, un revenu annuel d'au moins 14250 fr. et qui peut, probablement, dépasser dix fois cette somme<ref name="Magnier"/>.
Le point de départ de cette nouvelle industrie est probablement, en [[1804]], la publication que fait Winsor à Londres, du prospectus d'une compagnie nationale pour la lumière et la chaleur, et dans lequel il promet à ceux qui déposent cent francs, un revenu annuel d'au moins 14250 fr. et qui peut, probablement, dépasser dix fois cette somme<ref name="Magnier"/>.
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En [[1805]] plusieurs fabriques de [[Birmingham]], sont éclairées au gaz par Frédéric-Albert Winsor et par son concurrent l'inventeur [[William Murdoch]]. À cette époque aussi, des appareils existent qui donnent des résultats assez satisfaisants<ref name="Magnier"/>.
En [[1805]] plusieurs fabriques de [[Birmingham]], sont éclairées au gaz par Frédéric-Albert Winsor et par son concurrent l'inventeur [[William Murdoch]]. À cette époque aussi, des appareils existent qui donnent des résultats assez satisfaisants<ref name="Magnier"/>.


En [[1812]], Winsor fonde la [[Gas Light and Coke Company]] (aussi connue sous le nom de "''Westminster Gas Light and Coke Company''") qui produit du gaz et du [[Coke (charbon)|coke]]. Elle était située sur la Horseferry Road dans le quartier londonien de [[Westminster]]. De celle-ci descend l'actuelle [[British Gas|British Gas plc]]<ref>[http://www.britishgasacademy.co.uk/files/pdfs/transcript_our_history.pdf British Gas Academy]</ref>. La société constituée par [[charte]] royale le 30 avril [[1812]], sous le sceau du roi [[George III du Royaume-Uni]] est la première à fournir Londres en gaz de charbon. Elle était régi par une "Cour d'administrateurs", qui se réunit pour la première fois le 24 juin [[1812]]. La capitalisation initiale est d'un million de livres (environ £ 9 milliards aux prix de 2005), en {{formatnum:80000}} parts<ref>[http://www.parliament.uk/commons/lib/research/rp2003/rp03-082.pdf Prce index, HM Treasury]</ref>.
En [[1812]], Winsor fonde la [[Gas Light and Coke Company]] (aussi connue sous le nom de ''Westminster Gas Light and Coke Company'') qui produit du gaz et du [[Coke (charbon)|coke]]. Elle était située sur la Horseferry Road dans le quartier londonien de [[Westminster]]. De celle-ci descend l'actuelle [[British Gas|British Gas plc]]<ref>[http://www.britishgasacademy.co.uk/files/pdfs/transcript_our_history.pdf British Gas Academy]</ref>. La société constituée par [[charte]] royale le 30 avril [[1812]], sous le sceau du roi [[George III du Royaume-Uni]] est la première à fournir Londres en gaz de charbon. Elle était régi par une "Cour d'administrateurs", qui se réunit pour la première fois le 24 juin [[1812]]. La capitalisation initiale est d'un million de livres (environ £ 9 milliards aux prix de 2005), en {{formatnum:80000}} parts<ref>[http://www.parliament.uk/commons/lib/research/rp2003/rp03-082.pdf Prce index, HM Treasury]</ref>.


La première [[usine à gaz]] est réalisée par [[Friedrich Accum]] sur Curtain Road à [[Londres]] pour compte de la [[Gas Light and Coke Company]].
La première [[usine à gaz]] est réalisée par [[Friedrich Accum]] sur Curtain Road à [[Londres]] pour compte de la [[Gas Light and Coke Company]].
== En France ==
== En France ==
En [[1816]], La compagnie Winsor arrive à [[Paris]]. Les premières réalisation, le [[Passage des Panoramas]], l'éclairage du [[Palais du Luxembourg|Luxembourg]] et le pourtour de l'[[Quartier de l'Odéon|Odéon]] suscitent dans la population parisienne autant d'approbation que de désapprobation, d'enthousiasme que de peurs, notamment quant au risque d'explosion des [[gazomètre]]s<ref>Jean Emmanuel Charles Nodier, Amédée Pichot Essai critique sur le gaz hydrogène et les divers modes d'éclairage artificiel] [http://books.google.com/books?id=hTYNAAAAYAAJ&dq=charles%20nodier%20gaz&hl=fr&pg=PR9#v=onepage&q=femmes&f=false Livre numérique Google]</ref>{{,}}<ref name="Harvard">[http://harvard.academia.edu/JeanBaptisteFressoz/Papers/176458/_Gaz_gazometres_expertises_et_controverses._Londres_Paris_1815-1860_ "Gaz, gazomètres, expertises et controverses. Londres, Paris, 815-1860. Par Jean Baptiste Fressoz] sur le site [http://harvard.academia.edu harvard.academia.edu]</ref>.
En [[1816]], La compagnie Winsor arrive à [[Paris]]. Les premières réalisation, le [[passage des Panoramas]], l'éclairage du [[Palais du Luxembourg|Luxembourg]] et le pourtour de l'[[Quartier de l'Odéon|Odéon]] suscitent dans la population parisienne autant d'approbation que de désapprobation, d'enthousiasme que de peurs, notamment quant au risque d'explosion des [[gazomètre]]s<ref>Jean Emmanuel Charles Nodier, Amédée Pichot, ''Essai critique sur le gaz hydrogène et les divers modes d'éclairage artificiel''] [http://books.google.com/books?id=hTYNAAAAYAAJ&dq=charles%20nodier%20gaz&hl=fr&pg=PR9#v=onepage&q=femmes&f=false Livre numérique Google]</ref>{{,}}<ref name="Harvard">[http://harvard.academia.edu/JeanBaptisteFressoz/Papers/176458/_Gaz_gazometres_expertises_et_controverses._Londres_Paris_1815-1860_ ''Gaz, gazomètres, expertises et controverses''. Londres, Paris, 1815-1860. Par Jean Baptiste Fressoz] sur le site [http://harvard.academia.edu harvard.academia.edu]</ref>.


Winsor abandonne l'entreprise qui s'avère désastreuse et elle est reprise par un certain Pauwels<ref>L. Pauwels. Mémoire de M. Pauwels fils ainé, directeur gérant de la Compagnie française d'éclairage par le gaz, en réponse aux rapports faits sur sa gestion (http://books.google.com/books?id=2P1CAAAAcAAJ&hl=fr&pg=PP2#v=onepage&q&f=false Livre numérique Google)</ref>: La [[Compagnie française]], comme elle est nommée prend son siège, [[Faubourg Poissonnière]] et fonctionne jusqu'en [[1833]], époque où elle est supprimée.
Winsor abandonne l'entreprise qui s'avère désastreuse et elle est reprise par un certain Pauwels<ref>L. Pauwels. ''Mémoire de M. Pauwels fils aîné, directeur gérant de la Compagnie française d'éclairage par le gaz, en réponse aux rapports faits sur sa gestion'' (http://books.google.com/books?id=2P1CAAAAcAAJ&hl=fr&pg=PP2#v=onepage&q&f=false Livre numérique Google)</ref>: la [[Compagnie française]], comme elle est nommée prend son siège, [[faubourg Poissonnière]] et fonctionne jusqu'en [[1833]], époque où elle est supprimée.


[[Louis XVIII]], désireux de rattacher à son règne quelques grandes innovations, et voyant en France la décadence d'une industrie qui fleurit en Angleterre, investit personnellement dans une autre entreprise qui prend le titre de "[[Compagnie royale d'Éclairage par le Gaz]]". Par la suite, en [[1822]], [[Louis XVIII]] ordonne qu'on vende l'établissement, et les acquéreurs<ref>Le fils de [[Jean-Antoine Chaptal]] aidé par son ami [[Jean-Pierre-Joseph d'Arcet]] Denis Varaschin. Risques et prises de risques dans les sociétés industrielles. Peter Lang, 2007 [http://books.google.com/books?id=KDstSsw-hrQC&lpg=PP1&hl=fr&pg=PP1#v=onepage&q&f=false google books]</ref> lui conservent son premier nom.
[[Louis XVIII]], désireux de rattacher à son règne quelques grandes innovations, et voyant en France la décadence d'une industrie qui fleurit en Angleterre, investit personnellement dans une autre entreprise qui prend le titre de [[Compagnie royale d'éclairage par le gaz]]. Par la suite, en [[1822]], [[Louis XVIII]] ordonne qu'on vende l'établissement, et les acquéreurs<ref>Le fils de [[Jean-Antoine Chaptal]] aidé par son ami [[Jean-Pierre-Joseph d'Arcet]] Denis Varaschin. ''Risques et prises de risques dans les sociétés industrielles''. Peter Lang, 2007 [http://books.google.com/books?id=KDstSsw-hrQC&lpg=PP1&hl=fr&pg=PP1#v=onepage&q&f=false google books]</ref> lui conservent son premier nom.


Dans la foulée une troisième société, la [[Société anglaise]] détenue par des anglais est autorisée. Trois sociétés sont en concurrence pour l'éclairage de [[Paris]].
Dans la foulée une troisième société, la [[Société anglaise]] détenue par des anglais est autorisée. Trois sociétés sont en concurrence pour l'éclairage de [[Paris]].


Winsor meurt lui en 1830 à Paris et est enterré au cimetière du Père Lachaise, dans la division 37<ref name="Bauer"/>. Sa tombe est entretenue par la mairie de Paris.
Winsor meurt lui en 1830 à Paris et est enterré au cimetière du Père-Lachaise, dans la division 37<ref name="Bauer"/>. Sa tombe est entretenue par la mairie de Paris.


== Notes et références ==
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* [[Histoire du gaz manufacturé]]
* [[Histoire du gaz manufacturé]]


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Version du 26 novembre 2014 à 15:13

Frédéric-Albert Winsor
Description de cette image, également commentée ci-après
Portrait de Frédéric-Albert Winsor.
Naissance
Brunswick
Décès
Paris
Nationalité allemand
Profession
Activité principale
Tombe de Frédéric-Albert Winsor au cimetière du Père-Lachaise

Frédéric Albert Winsor (1763, Brunswick, Allemagne-, Paris) est un inventeur allemand, l'un des pionniers du gaz d'éclairage au Royaume-Uni et en France.

En Allemagne

En 1801, en Allemagne, Frédéric-Albert Winsor, qui avait traduit en allemand et en anglais le rapport de Philippe Lebon à l'Institut de France à propos du gaz d'éclairage, publie sur ce sujet, à Brunswick, un essai en trois langues qu'il dédie à SAS le duc régnant, qui avait été témoin avec toute sa cour de ses expériences sur l'éclairage produit par la distillation des bois de chêne et de sapin.

En Angleterre

La même année, il vient à Londres faire des expériences, en public, au Lyceum Theatre[1]. Il devient alors l'un des acteurs principaux dans l'avènement du gaz de houille comme gaz d'éclairage, d'abord en Angleterre, plus tard en France.

En 1807, les défauts du gaz de houille sont multiples. Bien plus que le potentiel explosif des gaz, la dangerosité du monoxyde de carbone (CO), le premier d'entre tous les problèmes est l’odeur insupportable, due pour l’essentiel au sulfure d'hydrogène (H2S).

Winsor à force d'argumentation et de pieux mensonges[2], réussit à convaincre l'administration londonienne de l’innocuité du gaz d'éclairage.

Le point de départ de cette nouvelle industrie est probablement, en 1804, la publication que fait Winsor à Londres, du prospectus d'une compagnie nationale pour la lumière et la chaleur, et dans lequel il promet à ceux qui déposent cent francs, un revenu annuel d'au moins 14250 fr. et qui peut, probablement, dépasser dix fois cette somme[1].

En 1805 plusieurs fabriques de Birmingham, sont éclairées au gaz par Frédéric-Albert Winsor et par son concurrent l'inventeur William Murdoch. À cette époque aussi, des appareils existent qui donnent des résultats assez satisfaisants[1].

En 1812, Winsor fonde la Gas Light and Coke Company (aussi connue sous le nom de Westminster Gas Light and Coke Company) qui produit du gaz et du coke. Elle était située sur la Horseferry Road dans le quartier londonien de Westminster. De celle-ci descend l'actuelle British Gas plc[3]. La société constituée par charte royale le 30 avril 1812, sous le sceau du roi George III du Royaume-Uni est la première à fournir Londres en gaz de charbon. Elle était régi par une "Cour d'administrateurs", qui se réunit pour la première fois le 24 juin 1812. La capitalisation initiale est d'un million de livres (environ £ 9 milliards aux prix de 2005), en 80 000 parts[4].

La première usine à gaz est réalisée par Friedrich Accum sur Curtain Road à Londres pour compte de la Gas Light and Coke Company.

En France

En 1816, La compagnie Winsor arrive à Paris. Les premières réalisation, le passage des Panoramas, l'éclairage du Luxembourg et le pourtour de l'Odéon suscitent dans la population parisienne autant d'approbation que de désapprobation, d'enthousiasme que de peurs, notamment quant au risque d'explosion des gazomètres[5],[6].

Winsor abandonne l'entreprise qui s'avère désastreuse et elle est reprise par un certain Pauwels[7]: la Compagnie française, comme elle est nommée prend son siège, faubourg Poissonnière et fonctionne jusqu'en 1833, époque où elle est supprimée.

Louis XVIII, désireux de rattacher à son règne quelques grandes innovations, et voyant en France la décadence d'une industrie qui fleurit en Angleterre, investit personnellement dans une autre entreprise qui prend le titre de Compagnie royale d'éclairage par le gaz. Par la suite, en 1822, Louis XVIII ordonne qu'on vende l'établissement, et les acquéreurs[8] lui conservent son premier nom.

Dans la foulée une troisième société, la Société anglaise détenue par des anglais est autorisée. Trois sociétés sont en concurrence pour l'éclairage de Paris.

Winsor meurt lui en 1830 à Paris et est enterré au cimetière du Père-Lachaise, dans la division 37[9]. Sa tombe est entretenue par la mairie de Paris.

Notes et références

  1. a b et c Désiré Magnier, Nouveau manuel complet de l'éclairage au gaz, ou Traité élémentaire et pratique à l'usage des ingénieurs, directeurs, etc. Librairie encyclopédique de Roret, 1849 (Livre numérique Google)
  2. « Le gaz, disait Winsor, est un calmant très-doux, un remède efficace contre les irritations de poitrine : aussi les médecins habiles, ajoutait-il, ont recommandé d'en mettre dans des vessies, sous le chevet des personnes affectées de maladies pulmonaires, afin que, transpirant peu à peu de son enveloppe, il se mêle à l'air que respire le malade et en corrige la trop grande vivacité. » Puis, se laissant entraîner sur cette pente, il reprenait : « Dans le foyer même de l'exploitation, l'air, au lieu d'être infecté d'une fumée nuisible, ne contient que des atomes de goudron et d'huile en vapeurs, d'acide acétique et d'ammoniaque. Or, on sait que chacune de ces substances est un anti-septique. L'eau goudronnée s'emploie comme un médicament intérieur ; les huiles essentielles sont aussi utiles qu'agréables à respirer ; l'acide acétique ou le vinaigre est un anti-putride, et l'ammoniaque est, comme l'hydrogène, un puissant sédatif. » Et il terminait en disant qu'il serait à souhaiter que les vaisseaux qui entreprennent des voyages de long cours emportassent quelques tonneaux des résidus de la fabrication du gaz, comme précaution hygiénique. Dans Magnier
  3. British Gas Academy
  4. Prce index, HM Treasury
  5. Jean Emmanuel Charles Nodier, Amédée Pichot, Essai critique sur le gaz hydrogène et les divers modes d'éclairage artificiel] Livre numérique Google
  6. Gaz, gazomètres, expertises et controverses. Londres, Paris, 1815-1860. Par Jean Baptiste Fressoz sur le site harvard.academia.edu
  7. L. Pauwels. Mémoire de M. Pauwels fils aîné, directeur gérant de la Compagnie française d'éclairage par le gaz, en réponse aux rapports faits sur sa gestion (http://books.google.com/books?id=2P1CAAAAcAAJ&hl=fr&pg=PP2#v=onepage&q&f=false Livre numérique Google)
  8. Le fils de Jean-Antoine Chaptal aidé par son ami Jean-Pierre-Joseph d'Arcet Denis Varaschin. Risques et prises de risques dans les sociétés industrielles. Peter Lang, 2007 google books
  9. Paul Bauer, Deux siècles d'histoire au Père-Lachaise, Mémoire et Documents, (ISBN 978-2914611480), p. 786

Voir aussi

Articles connexes

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