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== Biographie ==
== Biographie ==
Née en Argentine d'un père avocat et d'une mère femme d'affaires, Marcela Iacub se consacre au droit et devient à 21 ans la benjamine du barreau de Buenos Aires<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Éric|nom1=Aeschimann|lien auteur1=Éric Aeschimann|titre=Marcela Iacub : "On croit que je suis un monstre"|périodique=Le Nouvel Observateur|lien périodique=Le Nouvel Observateur|lieu=Paris|jour=5|mois=01|année=2012|issn=0029-4713|lire en ligne=http://tempsreel.nouvelobs.com/l-affaire-dsk/20130221.OBS9627/marcela-iacub-on-croit-que-je-suis-un-monstre.html}}, republié le 21 février 2013.</ref>. Elle se spécialise dans le droit du travail. En 1989, grâce à une bourse accordée par la France, elle vient vivre à Paris où elle devient juriste spécialisée dans la [[bioéthique]]. Après un [[Diplôme d'études approfondies|DEA]] sous la direction de [[Yan Thomas]] et sa thèse de doctorat à l'[[École des hautes études en sciences sociales|École des hautes études en sciences sociales (EHESS)]] sous la direction du professeur [[Antoine Lyon-Caen]], elle devient chercheuse au [[Centre national de la recherche scientifique|CNRS]]. Elle est membre du Laboratoire de démographie et d'histoire sociale (LaDéHIS)<ref>[http://www.ehess.fr/ldh/equipe/Equipe_LDH.htm Voir sur ''ehess.fr''].</ref> de l'EHESS. Elle a été mariée au philosophe [[Patrice Maniglier]]<ref>[[Julie Clarini]] et Marion Van Renterghem, [http://www.lemonde.fr/livres/article/2013/02/28/marcela-iacub-perdue-dans-la-lumiere_1840174_3260.html « Marcela Iacub, perdue dans la lumière »], ''Le Monde des livres'', supplément au journal ''Le Monde'', 28 février 2013.</ref>.
Née en Argentine d'un père avocat et d'une mère femme d'affaires, Marcela Iacub se consacre au droit et devient à 21 ans la benjamine du barreau de Buenos Aires<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Éric|nom1=Aeschimann|lien auteur1=Éric Aeschimann|titre=Marcela Iacub : "On croit que je suis un monstre"|périodique=Le Nouvel Observateur|lien périodique=Le Nouvel Observateur|lieu=Paris|jour=5|mois=01|année=2012|issn=0029-4713|lire en ligne=http://tempsreel.nouvelobs.com/l-affaire-dsk/20130221.OBS9627/marcela-iacub-on-croit-que-je-suis-un-monstre.html}}, republié le 21 février 2013.</ref>. Elle se spécialise dans le droit du travail. En 1989, grâce à une bourse accordée par la France, elle vient vivre à Paris où elle devient juriste spécialisée dans la [[bioéthique]]. Après un [[Diplôme d'études approfondies|DEA]] sous la direction de [[Yan Thomas]] et sa thèse de doctorat à l'[[École des hautes études en sciences sociales|École des hautes études en sciences sociales (EHESS)]] sous la direction du professeur [[Antoine Lyon-Caen]], elle devient chercheuse au [[Centre national de la recherche scientifique|CNRS]]. Elle est membre du Laboratoire de démographie et d'histoire sociale (LaDéHIS)<ref>[http://www.ehess.fr/ldh/equipe/Equipe_LDH.htm Voir sur ''ehess.fr''].</ref> de l'EHESS.


Marcela Iacub s'est rendue célèbre par plusieurs livres, notamment ''Le crime était presque sexuel'', et aussi par des interventions médiatiques où elle exprime des points de vue défendant radicalement la liberté de choix des individus. Sa démarche consiste toujours à partir d'exemples juridiques précis et souvent en apparence « mineurs » afin de montrer quels en sont les enjeux plus larges et élargir le sujet aux questions de société qui y sont liées, proposant ainsi de nouvelles façons d'envisager la manière dont la loi gère les questions de mœurs.
Marcela Iacub s'est rendue célèbre par plusieurs livres, notamment ''Le crime était presque sexuel'', et aussi par des interventions médiatiques où elle exprime des points de vue défendant radicalement la liberté de choix des individus. Sa démarche consiste toujours à partir d'exemples juridiques précis et souvent en apparence « mineurs » afin de montrer quels en sont les enjeux plus larges et élargir le sujet aux questions de société qui y sont liées, proposant ainsi de nouvelles façons d'envisager la manière dont la loi gère les questions de mœurs.

Version du 3 octobre 2014 à 13:35

Marcela Iacub
Description de l'image Marcela Iacub mars 2014.jpg.
Naissance
Buenos Aires, Argentine
Nationalité Drapeau de l'Argentine Argentine Drapeau de la France France
Profession
Juriste et chercheuse

Marcela Iacub est une juriste, chercheuse et essayiste franco-argentine, née en 1964 à Buenos Aires, en Argentine. Elle est principalement connue pour sa défense d'idées à contre-courant du féminisme dans ses expressions socialement majoritaires. Elle a acquis une certaine notoriété en France en 2013, à la suite de la publication de son livre Belle et Bête — inspiré de sa relation avec Dominique Strauss-Kahn — et de la polémique qui s'ensuivit.

Elle rejoint, en septembre 2014, Les Grosses Têtes de Laurent Ruquier sur RTL.

Biographie

Née en Argentine d'un père avocat et d'une mère femme d'affaires, Marcela Iacub se consacre au droit et devient à 21 ans la benjamine du barreau de Buenos Aires[1]. Elle se spécialise dans le droit du travail. En 1989, grâce à une bourse accordée par la France, elle vient vivre à Paris où elle devient juriste spécialisée dans la bioéthique. Après un DEA sous la direction de Yan Thomas et sa thèse de doctorat à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS) sous la direction du professeur Antoine Lyon-Caen, elle devient chercheuse au CNRS. Elle est membre du Laboratoire de démographie et d'histoire sociale (LaDéHIS)[2] de l'EHESS.

Marcela Iacub s'est rendue célèbre par plusieurs livres, notamment Le crime était presque sexuel, et aussi par des interventions médiatiques où elle exprime des points de vue défendant radicalement la liberté de choix des individus. Sa démarche consiste toujours à partir d'exemples juridiques précis et souvent en apparence « mineurs » afin de montrer quels en sont les enjeux plus larges et élargir le sujet aux questions de société qui y sont liées, proposant ainsi de nouvelles façons d'envisager la manière dont la loi gère les questions de mœurs.

Parmi les causes qui lui sont chères, citons : la défense du droit à la prostitution, du mariage et de l'adoption pour les homosexuels (hommes ou femmes), des méthodes de procréation artificielle, le végétarisme. Elle s'en prend au féminisme français, qu'elle juge trop moralisateur car demandant une extension toujours plus grande de la répression pénale et elle défend l'idée que la révolution sexuelle des années 1970 a été un échec partiel dans la mesure où elle a renoncé à ses ambitions émancipatrices. Toutes ces prises de position lui ont valu de violentes critiques, notamment de la part de certaines féministes françaises plus traditionnelles, mais aussi le fervent soutien de nombreux militants et militantes des droits des minorités sexuelles.

Prises de position sur la question sexuelle

Dans un livre intitulé Une société de violeurs ?, publié en janvier 2012, à la suite de l'impact médiatique qu'a eu l'affaire Dominique Strauss-Kahn en France, Marcela Iacub réagit aux revendications juridiques de certains groupes féministes faisant « le procès de l'impunité du viol », revendications qu'elle juge excessives, arguant notamment pour sa part que le viol est devenu, au contraire, un crime particulièrement réprimé, de façon sévère et efficace, par la justice française.

Dans un article publié dans le numéro des Cahiers français de septembre-octobre 2012[3], Marcela Iacub prend position face à la question « Faut-il interdire la prostitution ? ». Pour elle, la prostitution s'inscrit dans l'économie des relations sexuelles entre les hommes et les femmes fondée sur le principe de restriction sexuelle[4], principe que n'a pas remis en cause la révolution des mœurs des années 1970, les femmes restant cantonnées dans les fonctions maternelles et familiales. Selon Marcela Iacub, la pénalisation du client de la prostituée voulue par des groupes féministes vise en fait à accroître la pénurie sexuelle existante, cette volonté de pénaliser les clients des prostituées étant, à ses yeux, également lourde de menaces pour les libertés individuelles.

Dans le cadre de sa chronique hebdomadaire du samedi du journal Libération, le 29 septembre 2012, réfléchissant aux remèdes à apporter à la misère sexuelle contemporaine, et évoquant notamment certaines idées socialistes utopiques de Charles Fourier relatives à « une solidarité sexuelle socialement organisée », elle exprime des propositions dans un article intitulé « Pour un service public du sexe »[5].

Polémique autour de Belle et Bête

Dominique Strauss-Kahn condamne « le comportement d'une femme qui séduit pour écrire un livre, se prévalant de sentiments amoureux pour les exploiter financièrement[6]. »

En février 2013, Marcela Iacub publie Belle et Bête, livre dans lequel elle évoque sa liaison avec un personnage public. Ce dernier n'est jamais nommé dans l'ouvrage, mais l'écrivain indique, dans un entretien accordé au Nouvel Observateur, qu'il s'agit de Dominique Strauss-Kahn, avec qui elle a entretenu une relation de janvier à août 2012[7]. Il apparait dès lors que pendant cette liaison (en juin) et après (en octobre et décembre), Marcela Iacub a usé de sa situation de chroniqueuse à Libération pour publier trois articles soutenant Dominique Strauss-Kahn, sans avoir auparavant fait état de la nature de ses liens avec lui[8],[9]. Marcela Iacub dépeint dans cet ouvrage Dominique Strauss-Kahn comme un « être double, mi-homme mi-cochon », et commente :

« Ce qu'il y a de créatif, d'artistique chez Dominique Strauss-Kahn, de beau, appartient au cochon et non pas à l'homme. L'homme est affreux, le cochon est merveilleux même s'il est un cochon. C'est un artiste des égouts, un poète de l'abjection et de la saleté[10]. »

Avant même sa parution en librairie, le livre suscite une vive polémique, largement médiatisée. Dominique Strauss-Kahn qualifie pour sa part l'ouvrage d'« abomination » et exprime son « dégoût » devant ce qu'il estime être « le comportement d'une femme qui séduit pour écrire un livre, se prévalant de sentiments amoureux pour les exploiter financièrement[6]. »

Conséquences judiciaires

Le 25 février, à l'avant-veille de la parution de l'ouvrage, Dominique Strauss-Kahn assigne en référé Marcela Iacub et son éditeur, Stock, pour « atteinte à l'intimité de la vie privée », l'ancien ministre demandant l'insertion d'un encart dans chacun des exemplaires de Belle et Bête, ainsi qu'« à titre subsidiaire » une interdiction de diffusion du livre. Un e-mail écrit en novembre 2012 par Marcela Iacub à Dominique Strauss Kahn, laissant entendre que la première aurait manipulé le second, est versé au dossier et lu publiquement à l'audience du tribunal de grande instance de Paris le 26 février[11]. Au soir du jour de cette audience, la juge des référés, sans interdire la diffusion de l'ouvrage, ordonne l'insertion, en en-tête de chacun des exemplaires, d'un encart faisant état de la position de Dominique Strauss-Kahn sur le livre. Marcela Iacub et son éditeur sont, en outre, condamnés à verser solidairement 50 000 euros de dommages et intérêts à Dominique Strauss-Kahn, tandis que Le Nouvel Observateur, qui a publié des extraits du livre, est également condamné à verser à l'ancien ministre 25 000 euros de dommages et intérêts ; la juge ordonne également qu'une publication judiciaire figure sur la moitié de la une du Nouvel Observateur[12].

Réactions diverses

À la suite de cette affaire, et en raison de la liaison entretenue par Marcela Iacub avec Dominique Strauss-Kahn alors qu'elle prenait la défense de ce dernier dans Libération, la Société civile des personnels de Libération publie le 26 février un communiqué dénonçant le manquement à « certaines règles élémentaires du journalisme » et posant la question de la poursuite de la chronique de l'écrivaine dans le quotidien[13]. Libération continue cependant de publier les articles de Marcela Iacub, notamment un dans lequel celle-ci rend hommage à l'éditeur Jean-Marc Roberts — directeur de Stock, qui a publié Belle et Bête — à l'occasion du décès de ce dernier, survenu le 25 mars[14].

Le 22 mars, dans l'émission télévisée Ce soir (ou jamais !), invitée par Frédéric Taddeï à répondre aux critiques virulentes dont elle et son livre ont fait l'objet pendant plusieurs semaines, Marcela Iacub se déclare « honorée de ce lynchage », qualifiant l'agitation médiatique qui a entouré la publication de l'ouvrage d'« hystérie » de la part de « gens qui sont excités sexuellement » — alors que le livre en question ne contient pourtant « aucune scène pornographique » — et de « flics » d'un certain « ordre culturel ». À la question de savoir si elle a manipulé Dominique Strauss-Kahn dans le but prémédité d'écrire un livre à succès, Marcela Iacub dément cette thèse, en précisant que Belle et Bête, écrit à la suite d'une histoire d'amour « très douloureuse » pour elle, est un roman[15]. L'entretien télévisé est fortement critiqué notamment par le chroniqueur politique et télévisuel Bruno Roger-Petit, qui reproche à Marcela Iacub de s'être présentée en victime et à Frédéric Taddeï d'avoir eu une attitude complaisante vis-à-vis d'elle[16].

Bibliographie

Notes

  1. Éric Aeschimann, « Marcela Iacub : "On croit que je suis un monstre" », Le Nouvel Observateur, Paris,‎ (ISSN 0029-4713, lire en ligne), republié le 21 février 2013.
  2. Voir sur ehess.fr.
  3. Marcela Iacub, « La pénalisation de la prostitution : un mauvais combat pour les femmes », in Cahiers français no 370, septembre-octobre 2012 (parution en août), p. 66-70.
  4. « Ainsi, pourrait-on définir le principe de restriction comme la création par les femmes d'une situation de pénurie sexuelle pour les hommes dont les désirs ne peuvent pas être satisfaits immédiatement sur le marché érotique à cause du refus de principe que leur opposent les femmes. Le but d'un tel refus est de transformer la satisfaction de ces désirs en un objet de négociation et d'échange contre des positions sociales, des biens matériels et symboliques. Pour elles, leurs désirs sont moins à satisfaire qu'à contrôler et à maîtriser afin de leur donner de la valeur dans les échanges avec les hommes. Il en est résulté toute une série de discours médicaux, psychologiques voire politiques qui tentent de faire paraître cette situation de conflit et de négociation comme l'expression de la physiologie naturelle des désirs sexuels des unes et des autres. Les femmes lieraient le sexe aux affects, à l'amour, à la personnalisation, et les hommes à la satisfaction de leurs instincts. »

    — « La pénalisation de la prostitution : un mauvais combat pour les femmes », op. cit., p. 66

  5. Marcela Iacub, « Pour un service public du sexe », Libération, Paris,‎ (ISSN 0335-1793, lire en ligne).
  6. a et b Marie-Amélie Lombard, « Le «dégoût» de DSK après la parution du livre d'une ex-maîtresse », Le Figaro, Paris,‎ (ISSN 1241-1248, lire en ligne) ; Violette Lazard, « «Une atteinte méprisable à la dignité humaine» », Libération, Paris,‎ (ISSN 0335-1793, lire en ligne)
  7. Éric Aeschimann, « DSK par Marcela Iacub : une stupéfiante puissance littéraire », Le Nouvel Observateur, Paris,‎ (ISSN 0029-4713, lire en ligne) ; « Marcela Iacub : tu aurais transformé l'Élysée en boîte échangiste », Le Point, Paris,‎ (ISSN 0242-6005, lire en ligne).
  8. Charlotte Pudlowski, « Marcela Iacub / DSK : un travail de cochon », .
  9. « Quand Marcela Iacub défendait DSK », Le Point, Paris,‎ (ISSN 0242-6005, lire en ligne).
  10. « DSK dépeint comme un être "mi-homme mi-cochon" », Le Figaro, Paris,‎ (ISSN 1241-1248, lire en ligne).
  11. Pascale Robert-Diard, Le mail à DSK dont Marcela Iacub « ne se souvient plus », blog "Chroniques judiciaires" de Pascale Robert-Diard, chroniqueuse judiciaire au journal Le Monde, 26 février 2013.
  12. « DSK-Iacub : Le livre pas interdit, mais un encart sera inséré dans chaque exemplaire », 20minutes.fr, 26 février 2013 ; « DSK : la justice autorise l'ouvrage de Marcela Iacub », Le Point.fr, 26 février 2013.
  13. « Affaire Marcela Iacub : le communiqué des personnels de Libération », Libération, Paris,‎ (ISSN 0335-1793, lire en ligne).
  14. Marcela Iacub, Il était capable de vous offrir votre propre courage, sur le site du journal Libération, 25 mars 2013.
  15. Zineb Dryef, Marcela Iacub parle enfin : « Je suis honorée de ce lynchage », Rue89, 23 mars 2013 ; Thierry de Cabarrus, Livre sur DSK : une Marcela Iacub intelligente et combative face à Taddeï, Le Plus (espace participatif en ligne du Nouvel Observateur), 23 mars 2013.
  16. Bruno Roger-Petit, Livre sur DSK : Marcela Iacub face à Frédéric Taddeï, une interview dérangeante, Le Plus (espace participatif en ligne du Nouvel Observateur), 23 mars 2013.
  17. Éric Aeschimann, « DSK par Marcela Iacub : "Un être double, mi-homme mi-cochon" », Le Nouvel Observateur, Paris,‎ (ISSN 0029-4713, lire en ligne)
  18. « Le Prix de la Coupole 2013 pour Marcela Iacub », sur nouvelobs.com, (consulté le )