« Victoire Doutreleau » : différence entre les versions

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=== Dior ===
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En 1954, Dior créé les premiers [[Soutien-gorge#Mod.C3.A8les|balconnets]] et la ligne « H » {{incise|appelée ''{{Lang|en|Busty Look}}'' par la presse anglo-saxonne}} sur Victoire<ref name=L186 />{{,}}<ref>{{img}} [http://www.elle.fr/Mode/Dossiers-mode/ELLE-aime-Christian-Dior/N-455-du-30-aout-1954 Victoire] en couverture du ''Elle'' d'août 1954, sur le site elle.fr</ref>. Victoire évolue au sein de la maison de couture jusqu'à devenir « mannequin vedette », intéressé aux ventes des robes qu'elle présente<ref name="lexpr2011" />. {{Citation|Victoire devint vedette, justifiant ainsi le nom que je lui avais donné}}, dira Dior<ref>{{ouvrage|langue=fr|prénom1=Christian|nom1=Dior|titre=Christian Dior et moi |numéro d'édition=|éditeur=Bibliothèque Amiot - Dumont |année première édition =1956|réimpression=La Librairie Vuibert, octobre 2011 |pages totales=260|passage=163|isbn=978-2311004410|présentation en ligne =http://www.actualitte.com/actualite/monde-edition/librairies/christian-dior-et-moi-une-reedition-de-l-autobiographie-du-grand-couturier-28960.htm }}</ref>. Mais à quelques exceptions, après la première collection qu'elle présente lors d'un [[Défilé de mode|défilé]], l'inimitié dans la maison et auprès des clientes est forte : la plupart des autres mannequins ne lui parlent pas, les critiques sont nombreuses<ref name=L186 />. Pourtant, le couturier s'obstine et impose Victoire pour une seconde collection<ref name=L186 />.
En 1954, Dior créé les premiers [[Soutien-gorge#Mod.C3.A8les|balconnets]] et la ligne « H » {{incise|appelée ''{{Lang|en|Busty Look}}'' par la presse anglo-saxonne}} sur Victoire<ref name=L186 />{{,}}<ref>{{img}} [http://www.elle.fr/Mode/Dossiers-mode/ELLE-aime-Christian-Dior/N-455-du-30-aout-1954 Victoire] en couverture du ''Elle'' d'août 1954, sur le site elle.fr</ref>. Victoire évolue au sein de la maison de couture jusqu'à devenir « mannequin vedette », intéressé aux ventes des robes qu'elle présente<ref name="lexpr2011" />. {{Citation|Victoire devint vedette, justifiant ainsi le nom que je lui avais donné}}, dira Dior<ref>{{ouvrage|langue=fr|prénom1=Christian|nom1=Dior|titre=Christian Dior et moi |numéro d'édition=|éditeur=Bibliothèque Amiot - Dumont |année première édition =1956|réimpression=La Librairie Vuibert, octobre 2011 |pages totales=260|passage=163|isbn=978-2311004410|présentation en ligne =http://www.actualitte.com/actualite/monde-edition/librairies/christian-dior-et-moi-une-reedition-de-l-autobiographie-du-grand-couturier-28960.htm }}</ref>. Mais à quelques exceptions, après la première collection qu'elle présente lors d'un [[Défilé de mode|défilé]], l'inimitié dans la maison et auprès des clientes est forte : la plupart des autres mannequins ne lui parlent pas, les critiques sont nombreuses<ref name=L186 />. Pourtant, le couturier s'obstine et impose Victoire pour une seconde collection<ref name=L186 />.

Version du 15 septembre 2014 à 22:11

Victoire
Naissance
Nationalité française
Physique
Cheveux bruns
Taille 1,65 m[1]
Mensurations 85 - 48 - 86
Carrière
Période active années 1950 - 60

Victoire, née Jeanne Devis[2], est un mannequin français, née en 1934, muse du Couturier Christian Dior puis d'Yves Saint Laurent.

Biographie

À l'âge de seize ans, elle prend des cours de dessins, souhaitant entrer aux Arts-Déco ; à la même époque, elle pose pour Louis Touchagues[3],[4]. Lorsque des amis l'encouragent à faire du mannequinat, elle demande conseil à Touchagues qui, enthousiasmé, l’envoie rencontrer l'influent Michel de Brunhoff pour obtenir une lettre de recommandation[3].

Dior

Au printemps 1953, sans même lire la lettre de Michel de Brunhoff, Christian Dior engage Jeanne immédiatement[5] : elle débute sa carrière à l'âge de dix-huit ans dans la cabine du couturier[6]. Celui-ci la rebaptise « Victoire »[6]. Elle est petite — pour un mannequin —, a une taille de guêpe[1], mais élégante et sensuelle, elle bouleverse les codes habituels de la haute couture[5]. Durant ces années, elle sort le soir, notamment au Bœuf sur le toit, fréquentant Yves Saint Laurent et Karl Lagerfeld[6].

En 1954, Dior créé les premiers balconnets et la ligne « H » — appelée Busty Look par la presse anglo-saxonne — sur Victoire[5],[7]. Victoire évolue au sein de la maison de couture jusqu'à devenir « mannequin vedette », intéressé aux ventes des robes qu'elle présente[6]. « Victoire devint vedette, justifiant ainsi le nom que je lui avais donné », dira Dior[8]. Mais à quelques exceptions, après la première collection qu'elle présente lors d'un défilé, l'inimitié dans la maison et auprès des clientes est forte : la plupart des autres mannequins ne lui parlent pas, les critiques sont nombreuses[5]. Pourtant, le couturier s'obstine et impose Victoire pour une seconde collection[5].

Alors que jusque là la tendance voulait des mannequins hautains, sophistiqués et maniérés[n 1], Victoire impose son style plus libéré dès la seconde collection qu'elle présente[9]. C'est la consécration ; bien que préférant les essayages aux séances photos, elle apparait dans les pages de Vogue, Harper's Bazaar ou Elle sous l'objectif de William Klein, d'Henry Clarke ou d'Hiro[9], puis Irving Penn plus tard[10]. Elle est de tous les voyages, tous les bals pour accompagner le couturier[9]. En 1956, marraine d'une promotion, elle arrive vêtue d'un uniforme spécialement créé par Dior à Polytechnique[9].

Saint Laurent

À la mort de Christian Dior, Yves Saint Laurent, arrivé en 1955 comme simple modéliste, reprend la haute couture de la maison ; il présente sa ligne « Trapèze » le 15 janvier 1958 et fait la couverture du numéro de Paris Match du mois de mars avec Victoire en robe de mariée, photographiés par Willy Rizzo[10]. Un mois plus tard, c'est pour son mariage avec Roger Thérond[n 2] qu'elle porte une robe de mariée de la même collection[10].

Victoire quitte le métier peu après que Saint Laurent quitte la maison Dior. Alors qu'elle apparait de nouveau dans Paris Match[11],[12], Yves Saint Laurent la rappelle quelque temps après et elle devient alors « directrice des salons »[6] et responsable du recrutement des mannequins[12], puis l'accompagne pour quelques années après la création de sa maison en 1962[12].

Victoire se lance par la suite dans ses propres créations de prêt-à-porter[13] pour enfants, alors conseillée par Karl Lagerfeld et aidée par Évelyne Prouvost[13]. Elle divorce, puis prend le nom de Doutreleau au début des années 1970 suite à son mariage avec le peintre Pierre Doutreleau, avec qui elle aura deux enfants[1].

Notes et références

Notes

  1. On peut citer par exemple Lisa Fonssagrives-Penn, ou quelques années après Dovima, Bettina, Fiona Campbell-Walter ou Ivy Nicholson comme mannequins reflétant cette période à la recherche de sophistication.
  2. Gaston Bonheur et Yves Saint Laurent sont les témoins de mariage.

Références

  1. a b et c Guy Monréal, « Et Dior créa une sublime Victoire », L'Officiel Paris, Éditions Jalou, no 816,‎ , p. 96 à 97 (ISSN 0030-0403, lire en ligne)
  2. Filiation sur Wikifrat de Fraternelle
  3. a et b Liaut 1994, p. 185
  4. [image] Victoire de profil par Touchagues
  5. a b c d et e Liaut 1994, p. 186
  6. a b c d et e Katell Pouliquen, « Christian Dior et Victoire - Souvenirs couture », L'Express Styles, no 3152,‎ , p. 10 à 13 (ISSN 0014-5270, lire en ligne)
  7. [image] Victoire en couverture du Elle d'août 1954, sur le site elle.fr
  8. Christian Dior, Christian Dior et moi, Bibliothèque Amiot - Dumont (réimpr. La Librairie Vuibert, octobre 2011) (1re éd. 1956), 260 p. (ISBN 978-2311004410, présentation en ligne), p. 163
  9. a b c et d Liaut 1994, p. 187
  10. a b et c Liaut 1994, p. 188
  11. Anne-Cécile Sanchez, « Et Saint Laurent aima la femme », sur lepoint.fr, Le Point, (consulté le ) : « En août 1961, sous le titre « Deux Parisiennes semblent porter du Yves Saint Laurent », Paris Match, photos de Zizi Jeanmaire et du mannequin Victoire à l’appui, braque ses projecteurs sur le couturier - qui a bien dessiné les vêtements de ses deux égéries. » Note : Roger Thérond, mari de Victoire, est alors rédacteur en chef du magazine.
  12. a b et c Liaut 1994, p. 189
  13. a et b Liaut 1994, p. 190

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Lien externe