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== Histoire ==
== Histoire ==
=== Origines ===
=== Origines ===
Le [[Modèle (art)|modèle de l'artiste]] qui pose pour le dessinateur, le peintre, ou le sculpteur de façon anonyme est à l'origine du métier<ref>{{harvsp|Quick|1997|loc=Les égéries {{page|9}}|id=HQ1997}}</ref>. Les premiers modèles datent de la [[Grèce antique]] ; durant des siècles, ces modèles sont prisés pour certaines parties spécifiques de leur corps<ref>{{harvsp|Quick|1997|loc=Les égéries {{page|10}}|id=HQ1997}}</ref>.
Le premier mannequin pourrait être la vendeuse d'une boutique parisienne, Marie Vernet Worth. Elle devint mannequin professionnel en [[1853 en France|1853]], pour aider son mari [[Grand couturier|couturier]], [[Charles Frederick Worth]].

Le premier mannequin, qui défile et présente des créations de mode, est la vendeuse d'une boutique parisienne, Marie Vernet Worth. Elle devint mannequin professionnel en [[1853 en France|1853]], pour aider celui qui deviendra son mari, le [[Grand couturier|couturier]], [[Charles Frederick Worth]].


Au début, les mannequins sont appelés des {{Citation|sosies car elles devaient ressembler aux clientes}} précise Sylive Lecailler, commissaire de l'exposition ''Mannequin : le corps de la mode'' qui se tient à la [[Cité de la mode et du design|Cité de la Mode et du Design]] début 2013<ref name="obs2013" />. Ces « sosies » n'affichent pas leur métier, jugé déshonorant<ref name="obs2013">{{article|langue=fr |prénom1=Dorane |nom1=Vignando|titre=Corps au top|périodique=Le Nouvel Observateur|lien périodique=Le Nouvel Observateur|numéro=2519 |jour=14 |mois=2 |année=2013|pages=117 |issn=0029-4713 |consulté le=30 mars 2013 }}</ref>. Dans les années 1920, le couturier [[Jean Patou]] va jusqu'aux États-Unis chercher des filles {{Citation|grandes, minces, chevilles fines et sans hanches}}<ref name="obs2013" /> : les principes du mannequinat contemporain sont établis<ref name="obs2013" />.
Au début, les mannequins sont appelés des {{Citation|sosies car elles devaient ressembler aux clientes}} précise Sylive Lecailler, commissaire de l'exposition ''Mannequin : le corps de la mode'' qui se tient à la [[Cité de la mode et du design|Cité de la Mode et du Design]] début 2013<ref name="obs2013" />. Ces « sosies » n'affichent pas leur métier, jugé déshonorant<ref name="obs2013">{{article|langue=fr |prénom1=Dorane |nom1=Vignando|titre=Corps au top|périodique=Le Nouvel Observateur|lien périodique=Le Nouvel Observateur|numéro=2519 |jour=14 |mois=2 |année=2013|pages=117 |issn=0029-4713 |consulté le=30 mars 2013 }}</ref>. Dans les années 1920, le couturier [[Jean Patou]] va jusqu'aux États-Unis chercher des filles {{Citation|grandes, minces, chevilles fines et sans hanches}}<ref name="obs2013" /> : les principes du mannequinat contemporain sont établis<ref name="obs2013" />.
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Après la [[Mode sous l'Occupation|Seconde Guerre mondiale]], le métier devient alors enviable et n'est plus « déshonorant »<ref>{{harvsp|Jean-Noël Liaut|p=10|id=JNL1994}}</ref>. La comédie musicale ''La Reine de Broadway'' de 1944, titré ''{{Lang|en|Cover Girl}}'' en anglais, montre la réussite d'une danseuse après avoir gagné le concours d'un magazine. Alors qu'à l'époque les mannequins gèrent leur carrière, [[Eileen Ford]] et son mari, fondateurs de l'[[Ford (agence de mannequins)|agence Ford]], révolutionnent le système<ref name="VogueParis2013" />, suivis de {{Lien|trad=Lucie Clayton Charm Academy|texte=Lucie Clayton}} en Angleterre. La différenciation est alors nette entre les '''[[Modèle (art)|modèles]]''' [[Posture|posant]] de façon statiques, {{Citation|spécialistes de la beauté immobile}}<ref name=JNL15>{{harvsp|Jean-Noël Liaut|p=15|id=JNL1994}}</ref>, et les '''mannequins''' appartenant à la [[Mannequin-cabine|cabine]] d'un couturier, faisant essayages et présentations. Ces derniers, qui n'ont pas toujours un physique parfait, sont recrutés pour leur gestuelle et leur aisance une fois vêtus<ref name=JNL15 />. Les modèles, à l'opposé, se doivent d'avoir uniquement une grande [[photogénie]]<ref name=JNL15 />. Mais dès les années 1950, un mélange de genre se créé dans l'élite de la profession : les grands modèles de l'époque, tels [[Bettina Graziani|Bettina]] ou [[Ivy Nicholson]], sont tout autant demandés par les [[Grand couturier|couturiers]] que par la presse ; de l'autre côté, des mannequins, comme [[Victoire Doutreleau|Victoire]], deviennent très sollicités par la presse une fois leur renommée faite dans les salons des maisons de couture<ref name=JNL16>{{harvsp|Jean-Noël Liaut|p=16|id=JNL1994}}</ref>. À cette époque, pour un mannequin ou un modèle, la photographie lorsqu'elle est réalisée pour les grands [[Magazine de mode|magazines]] ou les publicités de marques prestigieuses, est considéré comme un art majeur<ref name=JNL16 />. Métier mal rémunéré jusqu'alors, les salaires augmentent<ref>{{harvsp|Jean-Noël Liaut|p=17|id=JNL1994}}</ref> ; les premiers mannequins-stars comme [[Lisa Fonssagrives]] ou [[Dovima]] font augmenter les tarifs qui vont atteindre parfois des sommes astronomiques.
Après la [[Mode sous l'Occupation|Seconde Guerre mondiale]], le métier devient alors enviable et n'est plus « déshonorant »<ref>{{harvsp|Jean-Noël Liaut|p=10|id=JNL1994}}</ref>. La comédie musicale ''La Reine de Broadway'' de 1944, titré ''{{Lang|en|Cover Girl}}'' en anglais, montre la réussite d'une danseuse après avoir gagné le concours d'un magazine. Alors qu'à l'époque les mannequins gèrent leur carrière, [[Eileen Ford]] et son mari, fondateurs de l'[[Ford (agence de mannequins)|agence Ford]], révolutionnent le système<ref name="VogueParis2013" />, suivis de {{Lien|trad=Lucie Clayton Charm Academy|texte=Lucie Clayton}} en Angleterre. La différenciation est alors nette entre les '''[[Modèle (art)|modèles]]''' [[Posture|posant]] de façon statiques, {{Citation|spécialistes de la beauté immobile}}<ref name=JNL15>{{harvsp|Jean-Noël Liaut|p=15|id=JNL1994}}</ref>, et les '''mannequins''' appartenant à la [[Mannequin-cabine|cabine]] d'un couturier, faisant essayages et présentations. Ces derniers, qui n'ont pas toujours un physique parfait, sont recrutés pour leur gestuelle et leur aisance une fois vêtus<ref name=JNL15 />. Les modèles, à l'opposé, se doivent d'avoir uniquement une grande [[photogénie]]<ref name=JNL15 />. Mais dès les années 1950, un mélange de genre se créé dans l'élite de la profession : les grands modèles de l'époque, tels [[Bettina Graziani|Bettina]] ou [[Ivy Nicholson]], sont tout autant demandés par les [[Grand couturier|couturiers]] que par la presse ; de l'autre côté, des mannequins, comme [[Victoire Doutreleau|Victoire]], deviennent très sollicités par la presse une fois leur renommée faite dans les salons des maisons de couture<ref name=JNL16>{{harvsp|Jean-Noël Liaut|p=16|id=JNL1994}}</ref>. À cette époque, pour un mannequin ou un modèle, la photographie lorsqu'elle est réalisée pour les grands [[Magazine de mode|magazines]] ou les publicités de marques prestigieuses, est considéré comme un art majeur<ref name=JNL16 />. Métier mal rémunéré jusqu'alors, les salaires augmentent<ref>{{harvsp|Jean-Noël Liaut|p=17|id=JNL1994}}</ref> ; les premiers mannequins-stars comme [[Lisa Fonssagrives]] ou [[Dovima]] font augmenter les tarifs qui vont atteindre parfois des sommes astronomiques.


Jusque la fin des années 1960, les mannequins sont donc théoriquement soient destinés aux défilés, soit aux [[Magazine de mode|magazines]] (plus encore, soit à ''[[Vogue]]'', soit à ''[[Harper's Bazaar]]'')<ref name="VogueParis2013">{{Article |langue=fr |auteur1=Carole Sabas |titre=Son nom est Ford…Eileen Ford |périodique=[[Vogue Paris]] |éditeur=[[Condé Nast Publications|Condé Nast]] |numéro=942 |mois=11 |année=2013 |pages=206 à 211 |issn=0750-3628 }}</ref>. [[Ralph Lauren]] en 1972 va symboliquement bouleverser les habitudes en faisant défiler un mannequin jusque-là image de publicité<ref name="VogueParis2013" />. [[Elite Model Management]] ouvre ces mêmes années.
Jusque la fin des années 1960, les mannequins sont donc théoriquement soit destinés aux [[Défilé de mode|défilés]], soit aux [[Magazine de mode|magazines]] (plus encore, soit à ''[[Vogue]]'', soit à ''[[Harper's Bazaar]]'')<ref name="VogueParis2013">{{Article |langue=fr |auteur1=Carole Sabas |titre=Son nom est Ford…Eileen Ford |périodique=[[Vogue Paris]] |éditeur=[[Condé Nast Publications|Condé Nast]] |numéro=942 |mois=11 |année=2013 |pages=206 à 211 |issn=0750-3628 }}</ref>. Bien que le principe ait été établi lors des précédentes décennies, [[Ralph Lauren]] en 1972 va bouleverser les habitudes en faisant défiler un mannequin jusque-là image de publicité ; cette date sera symboliquement retenue comme une transition, regroupant le métier de modèle photographique et de mannequin<ref name="VogueParis2013" />. [[Elite Model Management]] ouvre ces mêmes années.


Au cours des décennies suivantes, diverses tendances vont voir le jour : dans les années 1970, c'est l'absence de seins et de hanches ; une dizaine d'années plus tard, la prédominance de la poitrine ; dans les [[années 1990 en mode|années 1990]] apparaissent des looks moins classiques, à l'image de [[Kate Moss]] posant la première fois à l'âge de quinze ans ; le passage à l'an 2000 donne un retour au {{Citation|corps parfait}}<ref name="obs2013" />.
Au cours des décennies suivantes, diverses tendances vont voir le jour : dans les années 1970, c'est l'absence de seins et de hanches ; une dizaine d'années plus tard, la prédominance de la poitrine ; dans les [[années 1990 en mode|années 1990]] apparaissent des looks moins classiques, à l'image de [[Kate Moss]] posant la première fois à l'âge de quinze ans ; le passage à l'an 2000 donne un retour au {{Citation|corps parfait}}<ref name="obs2013" />.
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En un siècle environ, le statut de mannequin passe du {{Citation|porte-manteau}} anonyme à celui d'égérie<ref name="obs2013" />.
En un siècle environ, le statut de mannequin passe du {{Citation|porte-manteau}} anonyme à celui d'égérie<ref name="obs2013" />.


[[Fichier:Juliette-b-people-international-gabriel-moginot.jpg|thumb|Juliette B., un mannequin de l'agence [[People International]].]]
== Hiérarchisation ==
== Hiérarchisation ==
=== Mannequin cabine ===
[[Fichier:Juliette-b-people-international-gabriel-moginot.jpg|thumb|Juliette B., un mannequin de l'agence [[People International]].]]

Il existe plusieurs types de mannequins : les mannequins, qui participent aux [[Défilés de mode|défilés]] de [[prêt à porter]] dans le monde et plus épisodiquement de [[haute couture]] en France, et les modèles « commerciaux »<ref>{{en}} [http://www.lifeofamodel.com/type_of_modeling.html Kelly England - "The Types of Modeling"] </ref>, bien que la frontière soit parfois floue pour certains mannequins.

=== Mannequin « public » ===
Le [[mannequin-cabine]] est le mannequin sur lequel le styliste va essayer ses patrons et prototypes des modèles qu'il est en train de créer. Quelques très rares mannequins-cabine ont eu une carrière publique, comme [[Grace Jones]] pour [[Azzedine Alaïa]].
Le [[mannequin-cabine]] est le mannequin sur lequel le styliste va essayer ses patrons et prototypes des modèles qu'il est en train de créer. Quelques très rares mannequins-cabine ont eu une carrière publique, comme [[Grace Jones]] pour [[Azzedine Alaïa]].
{{Article détaillé|mannequin-cabine}}
{{Article détaillé|mannequin-cabine}}


=== Mannequin « public » ===
Le travail des mannequins de mode est considéré comme une forme d'[[art]], plus encore depuis la fin des années 1980 où les mannequins deviennent des stars. Ces modèles, lorsqu'ils sont [[photographie|photographiés]] par les plus grands comme [[Mario Testino]], [[Patrick Demarchelier]], [[Richard Avedon]], ou [[Barry Lategan]], utilisent leur visage et leur corps pour exprimer les différentes [[émotion]]s requises par les photographes, créateurs, directeurs artistiques, ou rédacteurs en chef de la presse spécialisée. Les [[Photographe de mode|photographes de mode]] et l'image qu'ils réalisent des mannequins sont une part très importante du succès de certains mannequins<ref name="obs2013" />.
Le travail des mannequins de mode est considéré comme une forme d'[[art]], plus encore depuis la fin des années 1980 où les mannequins deviennent des stars. Ces modèles, lorsqu'ils sont [[photographie|photographiés]] par les plus grands comme [[Mario Testino]], [[Patrick Demarchelier]], [[Richard Avedon]], ou [[Barry Lategan]], utilisent leur visage et leur corps pour exprimer les différentes [[émotion]]s requises par les photographes, créateurs, directeurs artistiques, ou rédacteurs en chef de la presse spécialisée. Les [[Photographe de mode|photographes de mode]] et l'image qu'ils réalisent des mannequins sont une part très importante du succès de certains mannequins<ref name="obs2013" />.


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=== Mannequin « commercial » ===
=== Mannequin « commercial » ===
Le travail de ces modèles est moins prestigieux que ceux des défilés vivants. Ces modèles apparaissent dans des films publicitaires {{incise|exception où ils sont mobiles}}, des magazines, des catalogues ou dépliants.
Le travail de ces modèles est moins prestigieux que ceux des défilés vivants. Ces modèles apparaissent dans des films publicitaires {{incise|exception où ils sont mobiles}}, posent pour des magazines, des catalogues ou dépliants.


Les modèles de catalogue diffèrent des standards nécessaires aux défilés ; afin de correspondre aux diverses tailles du [[prêt-à-porter]] et à la variété de choix, ils peuvent avoir des poids et des tailles variés. On trouve par exemple des mannequins « grandes tailles », ou au physique atypique. Il existe aussi des modèles dit « de détail », spécialisés pour leurs mains, jambes, pieds, corps, tatouages{{etc.}} pour la photographie et le cinéma.
Les modèles de catalogue diffèrent des standards nécessaires aux défilés ; afin de correspondre aux diverses tailles du [[prêt-à-porter]] et à la variété de choix, ils peuvent avoir des poids et des tailles variés. On trouve par exemple des mannequins « grandes tailles », ou au physique atypique. Il existe aussi des modèles dit « de détail », spécialisés pour leurs mains, jambes, pieds, corps, tatouages{{etc.}} pour la photographie et le cinéma.
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Les « top-models » sont l'élite des mannequins, c'est-à-dire les plus demandés et les mieux payés. Le terme de « top-model » n'est pas d'usage dans les pays anglo-saxons où ''[[:en:supermodel|supermodel]]'' est utilisé en anglais.
Les « top-models » sont l'élite des mannequins, c'est-à-dire les plus demandés et les mieux payés. Le terme de « top-model » n'est pas d'usage dans les pays anglo-saxons où ''[[:en:supermodel|supermodel]]'' est utilisé en anglais.


Il n'y a aucun standard pour la détermination du statut de top model. Le terme lui-même est en quelque sorte une invention des médias, bien qu'on puisse relever des éléments communs entre ces mannequins : ils travaillent pour des stylistes ou des maisons de mode très réputés, tels que [[Chanel]] ou [[Christian Dior (entreprise)|Dior]], par exemple, et font les couvertures des [[Magazine de mode|magazines de mode]] dans le monde entier. Ces mannequins, presque exclusivement des femmes, profitent de leur célébrité pour signer des contrats avec de grandes marques, surtout dans le domaine très rémunérateur des produits cosmétiques, [[Accessoire de mode|accessoires]] et prêt-à-porter, ou bien commencer des carrières d'[[acteur]]. Ils sont payés des dizaines de milliers de dollars par jour de travail, même pour des séances photo{{note|Dans les années 2010, le coût d'un mannequin pour un défilé va de {{unité|2000}} à {{unité|4000|euros}} en tarif de départ, jusqu'à {{unité|15000|euros}} pour les stars du mannequinat<ref name="Chal352">{{Article |langue=fr |auteur1=Thiébault Dromard |titre=Le vrai coût des défilés |périodique=[[Challenges]] |volume= |numéro=352 |jour=4 |mois=7 |année=2013 |pages=22 |issn=0751-4417 |consulté le=18 janvier 2014 }}</ref>. Dans les années 1950, [[Fiona Campbell-Walter]] gagnait {{unité|2000|£}} par jour pour des photos ; dans les années 2010, Kate Moss prend {{unité|400000|$}} par séance de photos<ref name="VF2014">{{Lien web |langue=fr |auteur=James Fox|url=http://www.vanityfair.fr/vanites/mode/articles/le-mystere-kate-moss/2110 |titre=Mise à nu L'énigme Kate Moss |série= |jour=17 |mois=1 |année=2014 |site=vanityfair.fr |éditeur=[[Condé Nast Publications|Condé Nast]] |consulté le=20 janvier 2014 }} {{Citation bloc|En 2011, elle a gagné 9 millions de dollars, ce qui faisait d'elle la deuxième mannequin la mieux payée du monde après Gisele Bündchen. À 38 ans, Kate Moss se faisait encore payer 400 000 dollars par séance photo. }}</ref>. |groupe=n}} ; outre l'omniprésence, l'une des formes de l'établissement de ce statut vient d'ailleurs du coût du top-model par rapport aux autres mannequins. [[Lisa Fonssagrives]] est considérée comme le premier ''supermodel'' de l'histoire.
Il n'y a aucun standard pour la détermination du statut de top model. Le terme lui-même est en quelque sorte une invention des médias, bien qu'on puisse relever des éléments communs entre ces mannequins : ils travaillent pour des stylistes ou des maisons de mode très réputés, tels que [[Chanel]] ou [[Christian Dior (entreprise)|Dior]], par exemple, et font les couvertures des [[Magazine de mode|magazines de mode]] dans le monde entier. Ces mannequins, presque exclusivement des femmes, profitent de leur célébrité pour signer des contrats avec de grandes marques, surtout dans le domaine très rémunérateur des produits cosmétiques, [[Accessoire de mode|accessoires]] et prêt-à-porter, ou bien commencer des carrières d'[[acteur]]. Ils sont parfois payés des dizaines de milliers de dollars par jour de travail, même pour des séances photo{{note|Dans les années 2010, le coût d'un mannequin pour un défilé va de {{unité|2000}} à {{unité|4000|euros}} en tarif de départ, jusqu'à {{unité|15000|euros}} pour les stars du mannequinat<ref name="Chal352">{{Article |langue=fr |auteur1=Thiébault Dromard |titre=Le vrai coût des défilés |périodique=[[Challenges]] |volume= |numéro=352 |jour=4 |mois=7 |année=2013 |pages=22 |issn=0751-4417 |consulté le=18 janvier 2014 }}</ref>. Dans les années 1950, [[Fiona Campbell-Walter]] gagnait {{unité|2000|£}} par jour pour des photos ; dans les années 2010, Kate Moss prend {{unité|400000|$}} par séance de photos<ref name="VF2014">{{Lien web |langue=fr |auteur=James Fox|url=http://www.vanityfair.fr/vanites/mode/articles/le-mystere-kate-moss/2110 |titre=Mise à nu L'énigme Kate Moss |série= |jour=17 |mois=1 |année=2014 |site=vanityfair.fr |éditeur=[[Condé Nast Publications|Condé Nast]] |consulté le=20 janvier 2014 }} {{Citation bloc|En 2011, elle a gagné 9 millions de dollars, ce qui faisait d'elle la deuxième mannequin la mieux payée du monde après Gisele Bündchen. À 38 ans, Kate Moss se faisait encore payer 400 000 dollars par séance photo. }}</ref>. |groupe=n}} ; outre l'omniprésence, l'une des formes de l'établissement de ce statut vient d'ailleurs du coût du top-model par rapport aux autres mannequins. [[Lisa Fonssagrives]] est considérée comme le premier ''supermodel'' de l'histoire, terme anglo-saxon définissant un statut supérieur à celui de top-model.


=== Mannequins féminins ===
=== Mannequins féminins ===
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=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* {{ouvrage |langue= fr|prénom1=Jean-Noël |nom1=Liaut|lien auteur=Jean-Noël Liaut |titre=Modèles et mannequins|sous-titre=1945 - 1965 |éditeur=Filipacchi |lien éditeur=Daniel Filipacchi |lieu=Paris|mois=2 |année=1994 |pages totales=220|passage=|titre chapitre=|isbn= 9782850183416|bnf=35660421d |présentation en ligne=http://www.lexpress.fr/informations/modeles-et-mannequins_607300.html|id=JNL1994 }}
* {{ouvrage |langue= fr|prénom1=Jean-Noël |nom1=Liaut|lien auteur=Jean-Noël Liaut |titre=Modèles et mannequins|sous-titre=1945 - 1965 |éditeur=Filipacchi |lien éditeur=Daniel Filipacchi |lieu=Paris|mois=2 |année=1994 |pages totales=220|passage=|titre chapitre=|isbn= 9782850183416|bnf=35660421d |présentation en ligne=http://www.lexpress.fr/informations/modeles-et-mannequins_607300.html|id=JNL1994 }}
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Harriet Quick |titre=Défilés de mode |sous-titre=Une histoire du mannequin| titre original=Catwalking - A History of the Fashion Model |éditeur=Éditions Soline |lieu=Courbevoie |année=1997 |pages totales=174 |isbn=2-87677-280-9 |id=HQ1997 }} <!-- {{harvsp|Quick|1997|p=|id=HQ1997}} -->
=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
* [[Modèle (art)]]
* [[Modèle (art)]]

Version du 8 février 2014 à 15:26

Le top model Gisele Bündchen
Filippa Palmstierna Hamilton

Le mannequinat est l'activité exercée par le mannequin, personne qui pose ou s'expose pour valoriser les produits de l'industrie de la mode. Les mannequins sont employés principalement pour la promotion de l'habillement, des accessoires de mode et des produits de beauté.

Histoire

Origines

Le modèle de l'artiste qui pose pour le dessinateur, le peintre, ou le sculpteur de façon anonyme est à l'origine du métier[1]. Les premiers modèles datent de la Grèce antique ; durant des siècles, ces modèles sont prisés pour certaines parties spécifiques de leur corps[2].

Le premier mannequin, qui défile et présente des créations de mode, est la vendeuse d'une boutique parisienne, Marie Vernet Worth. Elle devint mannequin professionnel en 1853, pour aider celui qui deviendra son mari, le couturier, Charles Frederick Worth.

Au début, les mannequins sont appelés des « sosies car elles devaient ressembler aux clientes » précise Sylive Lecailler, commissaire de l'exposition Mannequin : le corps de la mode qui se tient à la Cité de la Mode et du Design début 2013[3]. Ces « sosies » n'affichent pas leur métier, jugé déshonorant[3]. Dans les années 1920, le couturier Jean Patou va jusqu'aux États-Unis chercher des filles « grandes, minces, chevilles fines et sans hanches »[3] : les principes du mannequinat contemporain sont établis[3].

Après la Guerre : modèle ou mannequin ?

Après la Seconde Guerre mondiale, le métier devient alors enviable et n'est plus « déshonorant »[4]. La comédie musicale La Reine de Broadway de 1944, titré Cover Girl en anglais, montre la réussite d'une danseuse après avoir gagné le concours d'un magazine. Alors qu'à l'époque les mannequins gèrent leur carrière, Eileen Ford et son mari, fondateurs de l'agence Ford, révolutionnent le système[5], suivis de Lucie Clayton (en) en Angleterre. La différenciation est alors nette entre les modèles posant de façon statiques, « spécialistes de la beauté immobile »[6], et les mannequins appartenant à la cabine d'un couturier, faisant essayages et présentations. Ces derniers, qui n'ont pas toujours un physique parfait, sont recrutés pour leur gestuelle et leur aisance une fois vêtus[6]. Les modèles, à l'opposé, se doivent d'avoir uniquement une grande photogénie[6]. Mais dès les années 1950, un mélange de genre se créé dans l'élite de la profession : les grands modèles de l'époque, tels Bettina ou Ivy Nicholson, sont tout autant demandés par les couturiers que par la presse ; de l'autre côté, des mannequins, comme Victoire, deviennent très sollicités par la presse une fois leur renommée faite dans les salons des maisons de couture[7]. À cette époque, pour un mannequin ou un modèle, la photographie lorsqu'elle est réalisée pour les grands magazines ou les publicités de marques prestigieuses, est considéré comme un art majeur[7]. Métier mal rémunéré jusqu'alors, les salaires augmentent[8] ; les premiers mannequins-stars comme Lisa Fonssagrives ou Dovima font augmenter les tarifs qui vont atteindre parfois des sommes astronomiques.

Jusque la fin des années 1960, les mannequins sont donc théoriquement soit destinés aux défilés, soit aux magazines (plus encore, soit à Vogue, soit à Harper's Bazaar)[5]. Bien que le principe ait été établi lors des précédentes décennies, Ralph Lauren en 1972 va bouleverser les habitudes en faisant défiler un mannequin jusque-là image de publicité ; cette date sera symboliquement retenue comme une transition, regroupant le métier de modèle photographique et de mannequin[5]. Elite Model Management ouvre ces mêmes années.

Au cours des décennies suivantes, diverses tendances vont voir le jour : dans les années 1970, c'est l'absence de seins et de hanches ; une dizaine d'années plus tard, la prédominance de la poitrine ; dans les années 1990 apparaissent des looks moins classiques, à l'image de Kate Moss posant la première fois à l'âge de quinze ans ; le passage à l'an 2000 donne un retour au « corps parfait »[3].

En un siècle environ, le statut de mannequin passe du « porte-manteau » anonyme à celui d'égérie[3].

Juliette B., un mannequin de l'agence People International.

Hiérarchisation

Mannequin cabine

Le mannequin-cabine est le mannequin sur lequel le styliste va essayer ses patrons et prototypes des modèles qu'il est en train de créer. Quelques très rares mannequins-cabine ont eu une carrière publique, comme Grace Jones pour Azzedine Alaïa.

Mannequin « public »

Le travail des mannequins de mode est considéré comme une forme d'art, plus encore depuis la fin des années 1980 où les mannequins deviennent des stars. Ces modèles, lorsqu'ils sont photographiés par les plus grands comme Mario Testino, Patrick Demarchelier, Richard Avedon, ou Barry Lategan, utilisent leur visage et leur corps pour exprimer les différentes émotions requises par les photographes, créateurs, directeurs artistiques, ou rédacteurs en chef de la presse spécialisée. Les photographes de mode et l'image qu'ils réalisent des mannequins sont une part très importante du succès de certains mannequins[3].

Finalement, pluridisciplinaires, ces mannequins travaillent pour les stylistes de prêt-à-porter ou les couturiers de haute couture lors des défilés, participent aux éditoriaux des magazines de mode et posent pour des campagnes de publicité. Ils apparaissent notamment dans des magazines internationaux.

Mannequin « commercial »

Le travail de ces modèles est moins prestigieux que ceux des défilés vivants. Ces modèles apparaissent dans des films publicitaires — exception où ils sont mobiles —, posent pour des magazines, des catalogues ou dépliants.

Les modèles de catalogue diffèrent des standards nécessaires aux défilés ; afin de correspondre aux diverses tailles du prêt-à-porter et à la variété de choix, ils peuvent avoir des poids et des tailles variés. On trouve par exemple des mannequins « grandes tailles », ou au physique atypique. Il existe aussi des modèles dit « de détail », spécialisés pour leurs mains, jambes, pieds, corps, tatouages, etc. pour la photographie et le cinéma.

Mensurations

Les frères Carlson, mannequins.

L'association des agents (AMA) indique que les mensurations des modèles féminins doivent approcher 86-61-86[9], et 1,72 m de hauteur minimum. Mais les exigences de la mode ont changé et lors des derniers défilés en Europe, la taille moyenne était de 1,79 m, le tour de poitrine entre 85 cm et 90 cm, le tour de taille inférieur à 62 cm, et le tour de hanches inférieur à 90 cm, afin de correspondre aux tailles 34/36 des prototypes de vêtements[9].

De même, les mannequins hommes sont athlétiques et fins, plutôt que musculeux (lingerie). Avec un poids entre 65 kg et 75 kg pour une taille minimale de 1,80 m[9].

Ces mensurations doivent être conservées afin de pouvoir mettre les vêtements de taille unique car les mannequins d'usines utilisés pour les créer ont la même largeur mais les hauteurs sont différentes.

« Le corps « mode » aujourd'hui, c'est une silhouette faite au moule, d'une étroitesse incroyable, avec des bras et des jambes interminables, un cou très long et une très petite tête. Il ne faut pas avoir d'os trop larges. Il y a des choses qu'on ne peut pas raboter[10] »

— Karl Lagerfeld

Karl Lagerfeld, avec sa très longue expérience du domaine de la mode, note un changement important de morphologie au court des dernières décennies, mais rappelle la phrase de Christopher Marlowe : « Il n'y a pas de beauté sans quelque chose d'étrange dans les proportions. »[11]

Critiques

Poids

Une critique récente concerne l'extrême maigreur de certains mannequins féminins participant aux défilés de mode. À travers le monde, des débats se tiennent à propos des effets négatifs possibles que ce canon esthétique peut avoir sur les jeunes personnes impressionnables, à l'origine notamment de troubles anorexiques chez certains adolescents.

Dans le milieu de la mode, le concept de la « taille zéro »[12] a obtenu une exposition médiatique : les organisateurs de la Semaine de la mode 2006 de Madrid avaient interdit la participation des mannequins dont l'indice de masse corporelle était inférieur à 18 (classé comme pathologique par l'Organisation mondiale de la santé)[10].

La France a refusé de suivre ces précautions, et le couturier Karl Lagerfeld s'est déclaré fortement défavorable à ce type de mesures.

Depuis le , la législation israélienne interdit aux mannequins hommes et femmes de défiler ou d'apparaître dans les médias du pays si leur indice de masse corporelle (IMC) est inférieur à 18,5[13].

Agressions sexuelles

Certains mannequins féminins ont dénoncé des agressions sexuelles dont elles ont été victimes, y compris de la part de photographes, et certaines ont créé leur syndicat[14]. Le film documentaire Picture me, le journal vérité d'un top model[15] rapporte à ce sujet le témoignage de mannequins qui racontent les attouchements et demandes à caractère sexuel dont elles ont été victimes.

Top-model

Cindy Crawford, l'un des principaux top-models des années 1990.

Les « top-models » sont l'élite des mannequins, c'est-à-dire les plus demandés et les mieux payés. Le terme de « top-model » n'est pas d'usage dans les pays anglo-saxons où supermodel est utilisé en anglais.

Il n'y a aucun standard pour la détermination du statut de top model. Le terme lui-même est en quelque sorte une invention des médias, bien qu'on puisse relever des éléments communs entre ces mannequins : ils travaillent pour des stylistes ou des maisons de mode très réputés, tels que Chanel ou Dior, par exemple, et font les couvertures des magazines de mode dans le monde entier. Ces mannequins, presque exclusivement des femmes, profitent de leur célébrité pour signer des contrats avec de grandes marques, surtout dans le domaine très rémunérateur des produits cosmétiques, accessoires et prêt-à-porter, ou bien commencer des carrières d'acteur. Ils sont parfois payés des dizaines de milliers de dollars par jour de travail, même pour des séances photo[n 1] ; outre l'omniprésence, l'une des formes de l'établissement de ce statut vient d'ailleurs du coût du top-model par rapport aux autres mannequins. Lisa Fonssagrives est considérée comme le premier supermodel de l'histoire, terme anglo-saxon définissant un statut supérieur à celui de top-model.

Mannequins féminins

Années 1950

Années 1960

Années 1970

Années 1980

Années 1990

Années 2000

Années 2010

Mannequins masculins

Années 1990

Années 2000

Années 2010

Notes et références

Notes

  1. Dans les années 2010, le coût d'un mannequin pour un défilé va de 2 000 à 4 000 euros en tarif de départ, jusqu'à 15 000 euros pour les stars du mannequinat[16]. Dans les années 1950, Fiona Campbell-Walter gagnait 2 000 £ par jour pour des photos ; dans les années 2010, Kate Moss prend 400 000 $ par séance de photos[17].

Références

  1. Quick 1997, Les égéries p. 9
  2. Quick 1997, Les égéries p. 10
  3. a b c d e f et g Dorane Vignando, « Corps au top », Le Nouvel Observateur, no 2519,‎ , p. 117 (ISSN 0029-4713)
  4. Jean-Noël Liaut, p. 10
  5. a b et c Carole Sabas, « Son nom est Ford…Eileen Ford », Vogue Paris, Condé Nast, no 942,‎ , p. 206 à 211 (ISSN 0750-3628)
  6. a b et c Jean-Noël Liaut, p. 15
  7. a et b Jean-Noël Liaut, p. 16
  8. Jean-Noël Liaut, p. 17
  9. a b et c SoYouWanna be a model?
  10. a et b Cécile Daumas, « Le corps du délit », sur NextLiberation.fr
  11. Françoise-Marie Santucci, Olivier Wicker, «Des bras et des jambes interminables et une très petite tête», Next, sur liberation.fr, Libération, (consulté le )
  12. Référence à la taille US 0 (FR 34)
  13. (en)The Jerusalem Post, David Horovitz (dir.), Jerusalem, 01/01/2013, quotidien (ISSN 0021-597X) [lire en ligne]
  14. (en) 'We might need to see you without your bra, he told me. I was 14. I didn't even have breasts yet' - The Guardian, 7 juin 2009
  15. (fr) Fiche ImDb de Picture Me: Le journal vérité d'un top model
  16. Thiébault Dromard, « Le vrai coût des défilés », Challenges, no 352,‎ , p. 22 (ISSN 0751-4417)
  17. James Fox, « Mise à nu L'énigme Kate Moss », sur vanityfair.fr, Condé Nast, (consulté le )

    « En 2011, elle a gagné 9 millions de dollars, ce qui faisait d'elle la deuxième mannequin la mieux payée du monde après Gisele Bündchen. À 38 ans, Kate Moss se faisait encore payer 400 000 dollars par séance photo. »

Annexes

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Bibliographie

Articles connexes