« Consonne affriquée » : différence entre les versions

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En [[phonétique articulatoire]], une '''consonne affriquée''' est une [[consonne]] composée d'une phase [[occlusive]] (un ''arrêt'') suivie par une étape [[fricative]] produites dans le temps nécessaire à la production d’une occlusive ou d’une fricative simples.
En [[phonétique articulatoire]], une '''consonne affriquée''' est une [[consonne]] composée d'une phase [[occlusive]] ( le flux d'air est bloquée) suivie par une étape [[fricative]] (où l'air retenu est relâché pour passer par une ouverture plutôt étroite). Ce son est produit en l'espace de temps nécessaire à la production d’une occlusive ou d’une fricative simples.


Ces deux étapes doivent se produire au même [[point d’articulation]] et sont donc homorganiques. Dans le cas de {{APIb|/t͡ʃ/}} (anciennement noté {{APIb|/ʧ/}}) le premier élément n’est pas à proprement parler {{SAPI|t̪}} (occlusive dentale) mais une occlusive postalvéolaire comme {{SAPI|ʃ}}. D’ailleurs, si l’on veut décrire cette articulation ({{APIb|/ʃ/}}) avec précision, il faut ajouter qu’elle est, simultanément, palatale dans la plupart des langues, prévélaire en français, et qu’elle comporte le plus souvent un avancement labial (plus ou moins prononcé selon le phone qui suit), mais pas en [[castillan]], par exemple. Toutes ces coarticulations sont également présentes dans l’élément occlusif, il est donc exclu de symboliser les affriquées au moyen de deux symboles distincts « {{APIb|/tʃ/}} » qui pourraient laisser penser que l’on a une occlusion au niveau dental ou alvéolaire suivie d’une constrictive postalvéolaire.
Ces deux étapes doivent se produire au même [[point d’articulation]] et sont donc homorganiques. Dans le cas de {{APIb|/t͡ʃ/}} (anciennement noté {{APIb|/ʧ/}}) le premier élément n’est pas à proprement parler {{SAPI|t̪}} (occlusive dentale) mais une occlusive postalvéolaire comme {{SAPI|ʃ}}. D’ailleurs, si l’on veut décrire cette articulation ({{APIb|/ʃ/}}) avec précision, il faut ajouter qu’elle est, simultanément, palatale dans la plupart des langues, prévélaire en français, et qu’elle comporte le plus souvent un avancement labial (plus ou moins prononcé selon le phone qui suit), mais pas en [[castillan]], par exemple. Toutes ces coarticulations sont également présentes dans l’élément occlusif, il est donc exclu de symboliser les affriquées au moyen de deux symboles distincts « {{APIb|/tʃ/}} » qui pourraient laisser penser que l’on a une occlusion au niveau dental ou alvéolaire suivie d’une constrictive postalvéolaire.

Version du 25 janvier 2014 à 18:28

En phonétique articulatoire, une consonne affriquée est une consonne composée d'une phase occlusive (où le flux d'air est bloquée) suivie par une étape fricative (où l'air retenu est relâché pour passer par une ouverture plutôt étroite). Ce son est produit en l'espace de temps nécessaire à la production d’une occlusive ou d’une fricative simples.

Ces deux étapes doivent se produire au même point d’articulation et sont donc homorganiques. Dans le cas de /t͡ʃ/ (anciennement noté /ʧ/) le premier élément n’est pas à proprement parler [] (occlusive dentale) mais une occlusive postalvéolaire comme [ʃ]. D’ailleurs, si l’on veut décrire cette articulation (/ʃ/) avec précision, il faut ajouter qu’elle est, simultanément, palatale dans la plupart des langues, prévélaire en français, et qu’elle comporte le plus souvent un avancement labial (plus ou moins prononcé selon le phone qui suit), mais pas en castillan, par exemple. Toutes ces coarticulations sont également présentes dans l’élément occlusif, il est donc exclu de symboliser les affriquées au moyen de deux symboles distincts « /tʃ/ » qui pourraient laisser penser que l’on a une occlusion au niveau dental ou alvéolaire suivie d’une constrictive postalvéolaire.

En effet, on a bien /t͡ʃ/ en anglais, espagnol, italien et dans de très nombreuses autres langues, ainsi qu’en français (où on trouve parfois aussi la séquence /t.ʃ/ entre deux syllabes quand celles-ci sont distinctement séparées, cependant la prononciation usuelle reste affriquée y compris lorsque cette séquence apparaît entre deux mots successifs).

Notation

Les affriquées sont souvent représentées avec deux consonnes à la suite (ex: [kx]). Cependant, un symbole unique serait préférable, pour montrer qu'elles ne forment qu'un unique phonème. Unicode dispose de ligatures propres pour six des plus communes des affriquées ; pour les autres, l’Association phonétique internationale recommande le recours à la ligature tirant [o͡o].

Une autre méthode indique la partie fricative en exposant (exemple : [pf]). On retrouve également les mêmes méthodes pour indiquer la prénasalisation, où la barre de liaison peut être utilisée (certaines consonnes affriquées peuvent elles-mêmes être prénasalisées).

Liste des affriquées pulmoniques de l'API

Remarque sur la terminologie

Les affriquées sont appelées occlu-constrictives (parfois [se]mi-constrictives). Seul ce terme est à même de faire allusion aux deux phases successives de ce mode d’articulation : la phase occlusive (aussi appelée parfois plosive, bien que ce terme soit plus courant en anglais) et la phase constrictive (fricative).

On utilise aussi parfois le terme semi-occlusive, ou mi-occlusive[1].

Notes et références

Modèle:Tableau des consonnes de l'API