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« Europe » : différence entre les versions

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}}


L’'''Europe''' est un [[territoire]] considéré conventionnellement comme un [[continent]], délimité à l’ouest par l’[[océan Atlantique]] et la [[mer du Groenland]], au nord par l’[[océan Arctique]]. Sa limite méridionale est marquée par la [[mer Méditerranée]] et le [[détroit de Gibraltar]] qui la sépare de l'[[Afrique]], tandis que la [[mer de Marmara]] (avec les [[Dardanelles]] et le [[Bosphore]]) et la [[mer Noire]] marquent sa frontière avec l'[[Asie de l'Ouest]]. Sa limite à l'est, fixée par [[Pierre Ier le Grand|Pierre le Grand]] aux monts [[Oural]], au fleuve [[Oural (fleuve)|Oural]], à la côte nord-ouest de la [[mer Caspienne]] et au [[Caucase]] est la limite traditionnellement retenue, mais reste, faute de séparation claire et précise, l'objet de controverses sur l'appartenance ou non d'un certain nombre de pays au continent européen. Géographiquement, l'Europe peut être considérée aussi comme une partie des [[supercontinent]]s de l'[[Eurasie]] et de l'[[Afro-Eurasie]].
L’'''Europe''' est une région terrestre qui peut être considérée comme un continent à part entière, mais aussi comme l’extrémité occidentale du [[Eurasie|continent eurasiatique]], voire comme une des sous-parties du super-continent de l’[[Afro-Eurasie]], selon le point de vue. Elle est parfois qualifiée de « Vieux Continent », par opposition au « [[Nouveau Monde]] » (l'[[Amérique]]). L'Europe est formée par les cultures de différents pays qui possèdent des influences et un héritage communs. À ce titre, elle est une communauté de peuples, qui tend à se constituer politiquement, avec l'[[Union européenne]], et un espace de [[civilisation]] forgé par une [[histoire]] millénaire<ref>[[Yves Charles Zarka]], [http://www.cairn.info/revue-cites-2003-1-page-3.htm « Quelles frontières pour l’Europe ? »], ''Cités'', PUF, p. 3 à 6.</ref>.


Dans son acception la plus commune, le continent européen couvre une superficie d’environ {{unité|10180000|km|2}} et a une population d’environ {{unité|743|millions d’habitants}} : les [[Européens]]. Il s'agit du deuxième plus petit continent couvrant un peu moins de 4 % des terres émergées.
== Étymologies ==


On peut distinguer cinq grandes régions géographiques : l'[[Europe de l'Ouest]], l'[[Europe centrale]], l'[[Europe du Sud]], l'[[Europe de l'Est]] et l'[[Europe du Nord]]. L'Europe comprend une diversité de climats : un climat tempéré sur la majorité de sa surface, du fait de l'influence de l'océan Atlantique Nord-Est et de la [[mer Méditerranée]] et un climat de type continental à l'est de la [[Pologne]] orientale. Elle connaît aussi un [[climat océanique]] froid, voire polaire, dans ses régions les plus septentrionales, et un climat subtropical humide dans les [[Balkans]] autour de la [[mer Noire]]. Arrosé par de nombreux fleuves et rivières, le continent n'est pas en stress hydrique.
[[Fichier:Antonio Carracci - Rape of Europa.jpg|thumb|upright=1.0|''L'Enlèvement d'Europe'', [[Antonio Carracci|Antonio Marziale Carracci]]. <br />L'enlèvement de la nymphe [[Europe fille d'Agénor|Europe]] par [[Zeus]] sous la forme d'un taureau est un mythe, qui donnera nom à un continent et à des peuples.]]


L'Europe recouvre une grande [[biodiversité]] et a été pionnière dans les [[Écologie politique|questions environnementales]].
[[Europe fille d'Agénor|Europé]] (en grec ancien, ''Eurṓpē'') aurait, selon la [[mythologie grecque]] comme parents [[Agénor]], roi de [[Tyr]], et [[Téléphassa]], qui eurent quatre enfants : Europé étant la seule fille. Celle-ci avait donc trois frères : [[Cadmos]], [[Phénix fils d'Agénor|Phénix]] et [[Cilix (mythologie)|Cilix]].<br />
Une autre tradition ferait d'Europé la sœur de [[Libyé]].<br />
D'autre part, dans la mythologie grecque, plusieurs Europé sont connues :
* [[Europe fille de Tityos|Europé, fille du géant Tityos]] ;
* la mère de [[Niobé]] ;
* la fille de Nil, une épouse de [[Danaé]] ;
* selon [[Hésiode]], [[Europe (Océanide)|Europé l'Océanide]] est l'une des trois mille nymphes d'[[Océan]] et de [[Téthys]] ;
* dans l'[[Iliade]], Europé est la fille de Phœnix, ascendant du peuple [[phénicie]]n.
* dans les œuvres d'[[Homère]], {{grec ancien|Εὐρώπη}} n'est donc pas un terme géographique mais une reine mythologique de [[Crète]].


Le peuplement s'est effectué de manière continue depuis {{unité|1,8|ou=2|millions}} d'années, des [[Glaciations quaternaires|cycles glaciaires]] et interglaciaires créant des périodes d'isolement géographique à l'origine d'une différenciation des formes anciennes du [[Homo|genre ''Homo'']] sur le continent à partir d'une espèce commune apparue en [[Afrique]]. Arrive ensuite ''[[Homo sapiens|Sapiens]]'', également né en Afrique, qui remplace l'espèce d'origine européenne qu'est [[Homme de Néandertal|Néandertal]], et « toutes les autres humanités » à partir de {{nombre|70000|ans}} avant l'ère commune.
C'est le mythe d'[[Europe fille d'Agénor|Europe]], d'origine crétoise, qui récite l'enlèvement divin d'Europé. Cette légende raconte que la princesse phénicienne jouait sur le bord de mer lorsque [[Zeus]] se métamorphosa en un taureau blanc pour la séduire et l'emporter sur l'île de Crète. Elle y aurait donné naissance à trois fils : [[Minos]], [[Rhadamanthe]] et [[Sarpédon]]. Zeus maria ensuite Europé à [[Astérion]], futur roi de Crète, qui éleva les fils de Zeus.


La population européenne se [[Sédentarisation|sédentarise]] entre {{nombre|7500|et=8000|ans}} avant J.-C., par l'effet de diffusion de populations et de techniques apparues sur le plateau d'[[Anatolie]] vers {{nombre|11000|ans}} avant J.-C. et pratique l'[[agriculture]] à partir de {{nombre|5000|ans}} avant J.-C. Des hypothèses [[Linguistique|linguistiques]] et [[Archéologie|archéologiques]] ainsi que des études [[Génétique|génétiques]] récentes accréditent la thèse d'un peuplement de l'ensemble du continent par des populations de l'est de l'Europe qui seraient les locuteurs du [[Indo-européen commun|proto-indo-européen]], langue-mère de la quasi-totalité des [[Langues en Europe|langues européennes]].
Selon [[Hérodote]], elle fut à l’origine de la dénomination d’un continent que, pourtant, elle n’abordera pas. En effet, Europé passa d'Asie Mineure en Crète, et de Crète en [[Lycie]]. Alors qu'il refusait le vieux mythe crétois, Hérodote considérait l'Europe, qu'il assimile de préférence à la Grèce, comme un prolongement en opposition avec la [[Libye]], l'Afrique, et l'Asie. En plus de sa localisation, Hérodote soupçonne vigoureusement l'assignation au continent européen du nom d'une phénicienne{{refnec}}.


Les peuples [[germains]] apparaissent {{nombre|2000|ans}} avant J.-C. au nord de l'Europe, les peuples [[celtes]] s'étendant quant à eux à partir de {{nombre|1200|ans}} avant J.-C. sur la majeure partie du territoire, du bassin des [[Carpates]] à l’est de la [[France]].
[[Fichier:Thraciae-veteris-typvs.jpg|thumb|upright=1.0|Carte de la Thrace antique indiquant la province d’Europe.]]


C'est la [[Grèce]], avec sa brillante civilisation de l'[[époque classique]] ({{-sp-|V|-|IV}}), qui doit être considérée comme le berceau culturel de l'Europe. Après l'[[époque hellénistique]], l'Europe voit [[Empire romain|Rome]] commencer son expansion au {{-s-|IV}} et atteindre son apogée au {{s-|II}}. Le continent est alors divisé entre le monde romain et celui des barbares (Celtes, Germains et Slaves). L'influence romaine s'inscrit dans la culture, via la langue latine, ainsi que dans l'usage de l'espace via les voies romaines et l'urbanisation, sur un vaste territoire borné au nord par le [[mur d'Hadrien]] et à l'Est par le Rhin et le Danube, et qui s'étend par ailleurs en Afrique et en Asie.
Cependant, le nom « Europe » attira l'attention et fut analysé sous divers angles et controversé. <br />
L’analyse la plus répandue de ce mot le considère comme une composition des mots grecs ''eurýs'' ({{grec ancien|εὐρύς}}, « large »), la racine Ok, « œil » ; ''ṓps'', « le [[regard]] », qui finit par se généraliser dans le sens d'« aspect ».<br />
La première mention connue du mot provient néanmoins d'une stèle [[Assyrie|assyrienne]] qui distingue les rivages de la [[mer Egée]] par deux mots [[Phénicie|phéniciens]] : ''Ereb'', le « couchant », et ''Assou'', le « levant ». L'origine des noms grecs ''Eurôpê'' et ''Asia'' se trouve vraisemblablement dans ces deux termes sémitiques<ref>« L’Europe et son mythe : à la poursuite du couchant » de Michael Barry, ''Revue des Deux Mondes'', novembre-décembre 1999 {{ISBN|2-7103-0937-8}}.</ref>. Les marins phéniciens désignaient ainsi les deux rives opposées de la Grèce actuelle et de l'Anatolie (Ἀνατολή signifiant pareillement, en grec, le ''levant''). En grec, dans un hymne à Apollon datant d’environ 700 avant notre ère, ''Eurôpê'' représente encore, comme ''Ereb'', le simple littoral occidental de l’Égée. La mythologie grecque perpétue l’origine [[sémitique]] du mot en en faisant le nom d’une princesse phénicienne.


L'Europe est ainsi le berceau de la [[civilisation gréco-romaine]], qui a donné le jour à la [[Histoire du monde occidental|civilisation occidentale.]] Le christianisme s'y diffuse à partir du {{s-|I}}.
Dans son acception géographique, le mot a signifié d'abord la Grèce continentale. La première fois que le terme « Europe » est mentionné dans les écrits pour désigner un continent, c'est vers 590 avant J.-C par Hésiode dans sa ''[[Théogonie]]''. Depuis l'année 500 avant J.-C, sa signification comprend toutes les terres au Nord{{référence nécessaire}}.


En {{date|395|apJC=o}}, l'Empire romain est définitivement scindé en deux, l'[[Empire byzantin|Empire romain d'Orient]] seul perdurant (jusqu'au milieu du {{s-|XV}}) tandis que l'[[Empire romain d'Occident]] se délite dès le {{s-|V}} sous l'effet des attaques des peuples germains, appelées les [[invasions barbares]].
Au {{s|I|er}}, [[Varron (écrivain)|Varron]]<ref>''De Lingua Latina'', 5, 31.</ref> évoque une bipartition du monde au niveau du [[Bosphore]], les parties situées au nord-ouest du détroit constituant l’Europe, celles situées au sud-est, l’[[Asie]].


Plusieurs tentatives furent faites pour reconstituer l'Empire romain d'Occident : celles de [[Charlemagne]], des souverains du [[Saint-Empire romain germanique]], d’{{souverain2|Otton Ier (empereur du Saint-Empire)}} en [[962]] à [[Charles Quint]] au {{s-|XVI}}, voire de {{souverain2|Napoléon Ier}}.
Au {{IVe siècle}} après J.-C., le mot « [[Europe (province romaine)|Europe]] » désigne l’une des six provinces du [[Diocèse (Rome antique)|diocèse]] de [[Thrace]], et son territoire correspond approximativement à celui de la Thrace orientale turque actuelle.


Le morcellement féodal prévalut au Moyen Âge, avec toutefois l'élaboration d'une civilisation commune aux Européens autour de la foi chrétienne.
Selon [[John Hale]], le mot « Europe » existait déjà avant le {{XVIe siècle}} pour désigner un continent distinct de l’Afrique et de l’Asie, mais il n’était connu que des lettrés. L’utilisation du mot par les habitants de l’Europe ne s'est généralisée qu’à partir du {{XVIe siècle}}, c’est-à-dire lorsque la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] était déjà bien engagée. Cependant, lors de la Renaissance, les lettrés n'utilisaient pas le terme d'« Europe » pour désigner la ''[[forma mentis]]'' qu'elle prenait d'elle-même.


Des [[État-nation]]s se constituèrent ensuite progressivement, et leurs rivalités entraînèrent des guerres importantes au fil des siècles, de la [[Guerre de Cent Ans|guerre de Cent ans]] aux guerres du {{s-|XX}}.
== Géographie de l’Europe ==


L'unité religieuse fut également perdue, un premier [[Séparation des Églises d'Orient et d'Occident|schisme]] séparant en 1054 les chrétiens d'Occident (catholiques) des chrétiens de l'Est de l'Europe (orthodoxes). La [[Réforme protestante]] entraîna un deuxième schisme à partir du {{s-|XV}} et de nombreuses [[Guerres de Religion (Europe)|guerres de religion]], notamment en France, entre catholiques et protestants.
{{Article détaillé|Géographie de l'Europe}}


L'Europe est toutefois, à partir de la [[Renaissance]], à l'origine de plusieurs bouleversements historiques majeurs. La [[Époque moderne|période moderne]] voit l'invention de l'imprimerie, la première alphabétisation de masse à la suite de la Réforme protestante et la découverte de nouveaux continents lors des [[grandes découvertes]]. Elle voit le [[siècle des Lumières]] et est à l'origine de la diffusion du [[capitalisme marchand]] puis de la [[révolution industrielle]]. Elle invente des formes politiques nouvelles, nées des révolutions [[Glorieuse Révolution|anglaise]] et [[Révolution française|française]].
[[Fichier:Europe satellite globe.jpg|200px|thumb|[[Image]] [[Satellite artificiel|satellitaire]] de l'Europe.]]
[[Fichier:Simplified Languages of Europe map.svg|thumb|250px|right|Carte linguistique de l'Europe.]]
[[Fichier:First.Crusade.Map.jpg|thumb|Cartes historiques Europa [[1000]].]]


Du {{sp-|XVI|au|XX}}, elle colonise par peuplement l'ensemble du [[Amérique|continent américain]]. Par ailleurs, plusieurs de ses nations établissent des [[Empire colonial|empires coloniaux]] dans la quasi-totalité de l'[[Afrique]], l'[[Océanie]] et de grandes parties de l'[[Asie]] jusque dans les années 1950-1960.
Les [[limites de l'Europe|limites terrestres de l'Europe]] ont toujours été imprécises dans leur partie [[est]] car il n'existe pas de limite clairement définie, de relief, ou de mer venant clairement scinder l'[[Eurasie]]. De plus, il ne faut pas confondre les notions d'Europe géographique et territoriale, d'une part, et celle de zone d'influence de la culture occidentale, d'autre part, ces notions étant surtout politiques (certains pensent d'ailleurs à ce propos qu'à l'instar du [[Commonwealth]] britannique, l'[[Union européenne]] pourrait être définie selon l'étendue de la culture euro-occidentale à travers le monde).


C'est en Europe également que prennent naissance les deux [[Guerre mondiale|guerres mondiales]] et que se produit la [[Shoah]]. La [[Seconde Guerre mondiale]], qui a laissé l'Europe exsangue, fait perdre à l'Europe son hégémonie mondiale et enclenche un mouvement de [[décolonisation]]. Pendant la [[Guerre froide]], le continent est divisé en deux blocs séparés par un [[rideau de fer]], celui de l'Ouest et celui de l'Est, idéologiquement opposés. Le bloc occidental, zone d'influence américaine, connaît un essor économique rapide et met en place les premières étapes d'une [[union européenne]], économique puis politique, qui va croissant dans le nombre des États membres, en intégrant en particulier un certain nombre d'ex-pays de l'Est après l'effondrement du bloc soviétique.
Dans la vision purement géographique, l'Europe est usuellement séparée de l'[[Asie]] à l'[[est]] par le [[Oural|massif de l'Oural]] et le [[Oural (fleuve)|fleuve Oural]]. Au sud-est, la [[mer Caspienne]], le massif du [[Caucase]], la [[mer Noire]] et le [[Bosphore|détroit du Bosphore]] la séparent du [[Proche-Orient]]. Au sud et au sud-ouest, la [[Méditerranée]] et le [[détroit de Gibraltar]] séparent l'Europe de l'[[Afrique]]. Le continent est bordé à l'[[ouest]] par l'[[océan Atlantique]] et au [[nord]] par l'[[Arctique]]. Sont considérées européennes l'[[Islande]] (située géologiquement sur la séparation Europe-Amérique), et les principales îles de la Méditerranée ; le cas de [[Chypre]] est toutefois particulièrement sujet à débat, à la fois sur les plans géographique, culturel, politique et historique.


== Étymologie ==
Les cas de la [[Russie]] et de la [[Turquie]] sont emblématiques du [[hiatus]] politico-géographique. Ces deux nations ayant la plus grande partie de leur territoire en Asie (Russie), et Moyen-Orient (Turquie), le plan politique ne recoupe pas le « plan » géographique premier. Ainsi, si la Russie est occidentale par sa culture, son histoire et une part de son territoire, son centre de gravité fait d'elle un quasi-continent, s'étendant du [[Océan Pacifique|Pacifique]] jusque dans l'Europe. Le cas est plus complexe pour la Turquie, celle-ci possédant la majeure partie de son territoire au Moyen-Orient, et possédant par l'histoire une culture mixte entre la culture occidentale et moyen-orientale.
Deux origines concurrentes du mot « Europe » ont été proposées<ref>{{Article |langue=fr |prénom1=Francisco |nom1=Diez De Velasco |titre=Les Mythes d'Europe. Réflexions sur l'Eurocentrisme |périodique=Mètis. Anthropologie des mondes grecs anciens |volume=11 |année=1996 |doi=10.3406/metis.1996.1050 |lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/metis_1105-2201_1996_num_11_1_1050 |pages=123-132 (p. 125)}}.</ref>.


La première fait provenir ce nom de l'usage par les marins [[phénicien]]s des deux mots ''Ereb'', le couchant, et ''Assou'', le levant pour désigner les deux rives opposées de la [[mer Égée]] : d'une part la [[Grèce]] actuelle et d'autre part l'[[Anatolie]] ({{grec ancien|Ἀνατολή|Anatolḗ}} signifie pareillement, en grec, le ''levant''). La première mention connue de ces mots [[Langues sémitiques|sémitiques]] se trouve sur une stèle [[assyrie]]nne qui distingue ''Ereb'', la nuit, le [pays du soleil] couchant, et ''Assou'', le [pays du soleil] levant. Selon [[Michael Barry (écrivain)|Michael Barry]], les deux mots sont probablement à l'origine des deux noms grecs ''Eurôpè'' et ''Asia'' dans leur acception géographique antique<ref name="barry">{{Article |langue=fr |auteur1=[[Michael Barry (écrivain)|Michael Barry]] |titre=L’Europe et son mythe : à la poursuite du couchant |périodique=Revue des deux Mondes |mois=novembre-décembre |année=1999 |isbn=978-2-7103-0937-6 |lire en ligne=http://www.revuedesdeuxmondes.fr/article-revue/leurope-et-son-mythe-a-la-poursuite-du-couchant/ |pages=111}}.</ref>. En grec, dans un hymne à Apollon datant d’environ 700 avant notre ère, ''Eurôpè'' représente encore, comme ''Ereb'', le simple littoral occidental de l’Égée<ref name="barry" />. C'est également le nom de la princesse de Tyr enlevée par Zeus. Néanmoins, cette étymologie sémitique est critiquée<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Odile Wattel de Croizant |auteur2=Gérard A. Montifroy |titre=Du mythe à la géopolitique |sous-titre=Europe entre Orient et Occident |éditeur=[[Éditions L'Âge d'Homme|L'Âge d'Homme]] |année= |isbn= |présentation en ligne=https://books.google.cz/books?id=BXd81HIuTAwC&pg=PA79&dq=mot+Europe+%C3%A9tymologie}}.</ref>, la proposition étant considérée par d'autres comme improbable ou indéfendable{{note|groupe=alpha|texte=Martin Litchfield West déclare que « phonologiquement, la correspondance entre le nom de l'Europe et toute forme de mot sémitique est très mauvaise<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=[[Martin Litchfield West|M. L. West]] |titre=The East face of Helicon |sous-titre=West Asiatic elements in Greek poetry and myth |lieu=Oxford |éditeur=[[Oxford University Press|Clarendon Press]] |année=1997 |pages totales=662 |passage=451 |isbn=0-19-815221-3}}.</ref> ».}}{{,}}{{note|groupe=alpha|texte={{Ouvrage |langue=en |auteur1=Ernest Klein |titre=A Comprehensive Etymological Dictionary of the English Language |volume=I |titre volume=A-K |éditeur=[[Elsevier (éditeur)|Elsevier]] |année=1966 }} ; l'étymologie retenue par Klein concernant l'Europe se singularise par ses conclusions « optimistes » selon P. G. W. Friedrichsen<ref>{{Article |langue=en |auteur1=G. W. S. Friedrichsen |titre=Reviews. A Comprehensive Etymological Dictionary of the English Language |périodique=The Review of English Studies. New Series |volume=18 |numéro=71 |mois=8 |année=1967 |doi=10.1093/res/XVIII.71.295 |pages=295 |nature article=recension}}.</ref>.}}.
Une {{refnec|citation célèbre de [[Paul Valéry]]}} résume bien l'ambiguïté de la délimitation stricte des frontières est et sud-est de l'Europe, puisqu'il décrit l'Europe comme le « petit cap du continent asiatique ». Par ailleurs, il a proposé sa propre définition de l'Europe : ce serait l'ensemble des régions ayant subi la triple influence :
* de l'[[hellénisme]] ([[philosophie]], raison, république et démocratie, art et technique, science, humanisme) ;
* de la romanité ([[latin]], importance du [[droit]], rapport essentiel aux textes et à l'écriture, gestion administrative des territoires, impérialisme expansif) ;
* du [[christianisme]] ([[monothéisme]], valeurs morales de pardon et d'amour de son prochain, missionarisme moral expansif) ;
le tout formant depuis la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] le fonds culturel commun de la philosophie humaniste européenne.


[[Fichier:Antonio Carracci - Rape of Europa.jpg|thumb|upright|''L'Enlèvement d'Europe'', [[Antonio Carracci]]. L'enlèvement de la [[nymphe]] [[Europe fille d'Agénor|Europe]] par [[Zeus]] sous la forme d'un taureau est un mythe, qui donnera son nom à un continent.]]
Quelques îles de l'Atlantique ([[Madère]], [[Îles Canaries|Canaries]], [[Açores]]), que la géographie ne rattache pas à ce continent, sont considérées comme européennes par l'origine de leur peuplement et de leur [[culture]]. C'est aussi le cas du [[Groenland]], qui appartient au [[Danemark]]. Certaines anciennes puissances coloniales d'[[Europe de l'Ouest|Europe occidentale]] ont conservé quelques territoires en dehors du continent dont les habitants sont européens, et intégrés à différents niveaux au sein de l'Union européenne, comme par exemple les [[France d'outre-mer|départements et territoires d'outre-mer]] pour la [[France]].


La seconde est grecque. Dans la mythologie grecque, plusieurs « Europe » sont connues, [[Europe fille de Tityos|Europe, fille du géant Tityos]] ; la mère de [[Niobé (fille de Tantale)|Niobé]] ; la fille de Nil, une épouse de [[Danaé]] ; selon [[Hésiode]], [[Europe (Océanide)|Europe l'Océanide]] est l'une des trois mille nymphes d'[[Océan]] et de [[Téthys (mythologie)|Téthys]] ; dans l’''[[Iliade]]'', Europe est la fille de Phœnix, ascendant du peuple [[phénicie]]n. {{Grec ancien|Εὐρώπη|Eurṓpē}} provient de deux mots grecs : {{Grec ancien|εὐρύς|eurús}}, « large, vaste »<ref>{{lien web |auteur=Anatole Bailly ; 2020 : Hugo Chávez, Gérard Gréco, André Charbonnet, Mark De Wilde, Bernard Maréchal & contributeurs|titre=Le Bailly |date=2020 |url=https://bailly.app/eurus |consulté le=1 janvier 2024}}.</ref>, et {{Grec ancien|ὄψ|óps}}, « regard, vue »<ref>{{lien web |auteur=Anatole Bailly ; 2020 : Hugo Chávez, Gérard Gréco, André Charbonnet, Mark De Wilde, Bernard Maréchal & contributeurs|titre=Le Bailly |date=2020 |url=https://bailly.app/ops_(2) |consulté le=1 janvier 2024}}.</ref>. Le terme signifie « [celle qui a] de grands yeux » et devient un prénom féminin, donné à plusieurs personnages mythologiques grecs, et notamment à la fameuse [[Europe fille d'Agénor|princesse Europe]] enlevée par [[Zeus]] déguisé en taureau.<!-- Selon [[Jean Haudry]], ce doublet du nom féminin ''Eurôpè'' désigne la « terre »{{refnec}}.--> [[Hérodote]] fait remarquer que la [[Europe fille d'Agénor|jeune princesse]] ne pose jamais le pied sur le continent du côté grec désigné par le terme géographique ''{{lang|grc-Latn|Eurṓpē}}'' puisque [[Zeus]] la dépose en [[Crète]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Europe, mythologie |url=https://www.universalis.fr/encyclopedie/europe-mythologie/ |éditeur=Encyclopædia Universalis en ligne |consulté le=3 janv. 2018}}.</ref>.
L'Europe a une superficie d'un peu plus de 10 millions de [[kilomètre carré|kilomètres carrés]], précisément {{formatnum:10392855}}&nbsp;km². Cela représente un tiers de l'[[Afrique]] ou un quart de l'[[Asie]] ou de l'[[Amérique]].


De nos jours, les institutions de l'Union européenne retiennent et propagent l'affirmation selon laquelle le nom du continent viendrait de la mythique [[Europe fille d'Agénor|Europe]] enlevée par Zeus<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La princesse Europe |url=http://www.strasbourg-europe.eu/la-princesse-europe,14756,fr.html |éditeur=Centre d'information sur les institutions européennes}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Les billets en euros. Le mythe d'Europe |url=http://www.nouveaux-billets-euro.eu/Les-billets-en-euros/Le-mythe-d-Europe |éditeur=Banque centrale européenne}}.</ref>{{,}}{{note|groupe=alpha|texte=En [[grec ancien]] {{grec ancien|Εὐρώπη}} / {{Langue|grc-Latn|''Eurṓpē''}}), personnage mineur de la [[mythologie grecque]], fille d’[[Agénor fils de Poséidon|Agénor]], roi de [[Tyr]], et de [[Téléphassa]], et sœur de [[Cadmos]], Phénix et [[Cilix (mythologie)|Cilix]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=L'Europe « géographique » de l'Antiquité |url=https://www.universalis.fr/encyclopedie/europe-histoire-de-l-idee-europeenne/1-l-europe-geographique-de-l-antiquite/ |éditeur=Encyclopædia Universalis en ligne}}.</ref>.}}{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Albert Deman |titre=L'Euro et l'Antiquité européenne, grecque et romaine |périodique=L'antiquité classique |volume=72 |année=2003 |doi=10.3406/antiq.2003.2526 |lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/antiq_0770-2817_2003_num_72_1_2526 |pages=245-260}}.</ref>.
On peut distinguer cinq grandes régions géographiques :
* [[Europe de l'Ouest]] ;
* [[Europe centrale]] ;
* [[Europe du Sud]] ;
* [[Europe de l'Est]] ;
* [[Europe du Nord]].


== Géographie ==
L'organisation de l'espace montre un cœur économique, la « [[banane bleue]] » ou [[mégalopole européenne]], qui comprend notamment l'[[Europe rhénane]] ainsi que les périphéries européennes.
[[Fichier:Europe geographique grande.jpg|thumb|Carte de l'Europe géographique présentant les reliefs.]]
{{Article détaillé|Géographie de l'Europe|Géologie de l'Europe}}


=== Limites géopolitiques ===
Les frontières orientales de l'Europe sont avant tout politiques : la limite de l'Oural est due aux cartographes du tsar [[Pierre Ier de Russie|Pierre I{{er}} ''le Grand'']] au {{XVIIIe siècle}}. De même, la frontière fut déplacée des hautes crêtes du [[Caucase]] vers la [[mer Caspienne]] au début du {{S-|XIX|e}} pour justifier l'annexion de la [[Géorgie (pays)|Géorgie]] et de l'[[Arménie]] dans l'[[Russie impériale|empire russe]]. D'un point de vue plus scientifique, si l'on se réfère à la [[tectonique des plaques]], l'Europe et la partie continentale de l'[[Asie]] ne sont qu'un seul et même continent, dénommé [[Eurasie]]. Aussi, quelques [[Géographie|géographes]] éminents, tels qu' [[Alexander von Humboldt]], considéraient-ils l'Europe comme une simple [[presqu'île]] de l'[[Asie]].
Selon [[Jean Haudry]], ''Europē'' est initialement une désignation de la Grèce continentale par opposition au [[Péloponnèse]], aux îles et à la [[Thrace]]. Ce serait seulement à partir des [[guerres médiques]], que le terme s'oppose à l'Asie (qui ne désigne que l'[[Anatolie|Asie Mineure]]) et à la [[Libye antique|Libye]] (l'Afrique) pour s'appliquer au continent européen, dont les limites demeurent inconnues<ref>{{lien web|auteur=[[Jean Haudry]]|url=http://etudesindoeuropeennes.fr/articleContent/564|titre= Vues nouvelles sur la tradition indo-européenne dans la Grèce ancienne|site= etudesindoeuropeennes.fr|date= 2009}}</ref>.


L'usage fait de l'Europe un continent{{note|groupe=alpha|L'Europe n'est pas ''[[Liste de locutions latines#S|stricto sensu]]'' un continent qui se définit comme « une très grande masse de terres entourée par des océans » ou « une vaste étendue de terre d'un seul tenant ». Depuis l'avènement de la [[géophysique]] dans la seconde moitié du {{s-|XX}}, l'Europe n'est, du point de vue [[Géographie|géographique]], que « ce petit cap de l'Asie » selon l'expression de [[Paul Valéry]], le continent « physique » étant l'[[Eurasie]]. Cependant, la définition géographique est souvent amendée selon des critères faisant appel à des habitudes historiques et culturelles (influence de la vision européocentrique qui se reflète dans le [[Projection de Mercator|planisphère de Mercator]] centré sur l'Europe), si bien qu'on retrouve certains systèmes de continents qui considèrent l'Europe et l'Asie comme deux continents, alors que l'Eurasie ne forme qu'une étendue de terre<ref>{{Ouvrage |auteur1=[[Christian Grataloup]] |titre=L'invention des continents |sous-titre=comment l'Europe a découpé le monde |éditeur=Larousse |année=2009 |passage=22 |isbn=}}.</ref>.}} mais il s'agit, si l'on considère la [[plaque eurasiatique]], de la partie occidentale (une [[péninsule]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Europe |url=http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/Europe/184804 |site=[[Éditions Larousse|larousse.fr]]}}.</ref>) d'un super-continent<ref name="EU-geol">{{Lien web |langue=fr |auteur1=Jean Auboin |auteur2=Pierre Rat |titre=Europe. Géologie |url=https://www.universalis.fr/encyclopedie/europe-geologie/ |éditeur=Encyclopædia Universalis en ligne}}.</ref>. Cela entraîne que les [[limites de l'Europe|limites terrestres de l'Europe]] ont donc toujours été imprécises à l'[[est]] car il n'existe pas de relief ou de mer venant clairement scinder l'[[Eurasie]]. Les frontières géographiques de l'Europe sont donc plus politiques que physiques<ref>{{Article |langue=fr |titre=L'invention des continents |nature article=recension de l'ouvrage de Roger Brunet, éd. Larousse |périodique=M@ppemonde |numéro=96 |année=2009 |lire en ligne=https://mappemonde-archive.mgm.fr/num24/librairie/lib09402.html}}.</ref>.
Dans la vision purement anthropologique du {{s-|XX|e}}, « la pensée classique des anthropologues » étendait « le substratum biologique des populations européennes au-delà des frontières politiques de l'Europe » et établissait « d'abord la présence d'une commune humanité » sans établir « une conjonction entre identité politique, identité culturelle et identité biologique »<ref>Gilles Boëtsch et Jean-Noël Ferrié, ''Identité politique, identité raciale : L'impossible construction des frontières de l'Europe'', Hermès, nº 23-24, 1999, {{p.}}195</ref>. L'Europe anthropologique comprenait donc non seulement l'Europe géographique mais aussi toutes les populations « europoïdes » du pourtour méditerranéen (Proche et Moyen-Orient, Afrique du Nord). Ainsi pour [[Marc Sauter]] « les frontières que tracent le géographe et l'historien ne signifient pas grand-chose... En fait, sur le plan anthropologique, l'Europe déborde largement les mers méridionales, la chaîne du Caucase et les steppes russes pour englober toute une humanité. Racialement, l'Europe est partout où la peau de l'homme est blanche »<ref>Marc Sauter, ''Les Races de l'Europe (1952)'', Payot, 1952, {{p.}}179-180</ref>.


Pour les Grecs, l'Europe ne s'étendait pas {{citation|au-delà du [[Bosphore]] et des rives occidentales de la [[mer Noire]]}}<ref name="EU-geog">{{Lien web |langue=fr |auteur1=Pierre-Jean Thumerelle |auteur2=Jacqueline Beaujeu-Garnier |auteur3=Catherine Lefort |titre=Europe. Géographie |url=https://www.universalis.fr/encyclopedie/europe-geographie/ |éditeur=Encyclopædia Universalis en ligne}}.</ref>. Jusqu'au règne du [[tsar]] [[Pierre Ier le Grand|Pierre le Grand]] (1682-1725), la limite orientale de l'Europe est fixée au fleuve Tanaïs (actuel [[Don (fleuve)|Don]]){{sfn|Hale|2003|p=27-29}}. Pierre le Grand mène une politique de réorientation de l'[[Empire russe]] vers l'Europe, en fondant [[Saint-Pétersbourg]] capitale ouverte sur la [[mer Baltique]] et en chargeant [[Vassili Tatichtchev]] de déplacer vers l'[[est]] la frontière de l'Europe. Ce dernier choisit le massif de l'[[Oural]] et le [[Oural (fleuve)|fleuve Oural]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Limite(s) |url=http://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/limite |site=[[Géoconfluences]] |éditeur=ENS Lyon}}.</ref>. Au sud-est, la [[mer Caspienne]], le massif du [[Caucase]], la [[mer Noire]] et le [[Bosphore|détroit du Bosphore]] séparent l'Europe du [[Proche-Orient]]. Au sud et au sud-ouest, la [[Mer Méditerranée|Méditerranée]] et le [[détroit de Gibraltar]] séparent l'Europe de l'[[Afrique]]. Le continent est bordé à l'[[ouest]] par l'[[océan Atlantique]] et au [[nord]] par l'[[Arctique]]. Sont considérées comme européennes l'[[Islande]] (située géologiquement sur la séparation Eurasie-Amérique<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=L'Islande, une île sur la dorsale médio-atlantique |url=http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/dosgeol/01_decouvrir/01_extension/01_terrain/05a.htm |série=Géomanips, les mouvements de la Terre |éditeur=CNRS}}.</ref>) et les principales îles de la Méditerranée ; le cas de [[Chypre (île)|Chypre]] est toutefois particulièrement sujet à débat, à la fois sur les plans géographique, culturel, politique et historique<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Jean-François Drevet |titre=Chypre et l’Union européenne (UE) |périodique=EchoGéo |date=3 décembre 2013 |doi=10.4000/echogeo.13658 |lire en ligne=http://journals.openedition.org/echogeo/13658}}.</ref>.
[[Fichier:Europe geographique grande.jpg|thumb|center|600px|Carte de l'Europe géographique présentant les reliefs.]]

* [http://www.wikimapia.org/#y=48866700&x=2333300&z=3&l=2&m=a&v=2 Vue satellite avec Wikimapia]
Les cas de la [[Russie]], de la [[Géorgie (pays)|Géorgie]] et de la [[Turquie]] sont emblématiques du hiatus politico-géographique. Ces nations ayant la plus grande partie de leur territoire en [[Asie]], le plan politique ne recoupe pas le « plan » géographique premier. Ainsi, si la Russie est européenne par sa culture, son histoire et une part de son territoire, son centre de gravité fait d'elle un quasi-continent, s'étendant du [[Océan Pacifique|Pacifique]] jusque dans l'Europe. Ensuite, la Géorgie conserve un territoire de part et d'autre du [[Caucase]] qui atteint la [[mer Noire]]. Le cas est plus complexe pour la Turquie, celle-ci possédant la majeure partie de son territoire en Asie, et possédant par l'histoire une culture mixte entre la culture européenne et moyen-orientale.

Le [[Groenland]], qui appartient au [[Danemark]], est politiquement et culturellement rattaché à l'Europe bien que géographiquement situé en [[Amérique du Nord]].

Certains territoires, les [[Région ultrapériphérique|régions ultrapériphériques]], font partie de l'[[Union européenne]] quoique étant situés en dehors du continent (la communauté autonome espagnole des îles Canaries, les cinq départements et régions d'outre-mer français, la collectivité d'outre-mer française de Saint-Martin et les deux régions autonomes portugaises de Madère et des Açores)<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La politique régionale et les régions ultrapériphériques |url=http://ec.europa.eu/regional_policy/fr/policy/themes/outermost-regions/ |éditeur=Commission européenne}}.</ref>.

L'Europe a une superficie d'un peu plus de {{unité|10 millions}} de kilomètres carrés ({{unité|10392855 km2}}<ref>{{Lien web |titre=La planète en chiffres |url=http://www.ecoles.cfwb.be/argattidegamond/Bo%C3%AEte%20%C3%A0%20outils/Plan%C3%A8te%20en%20chiffres.htm |site=www.ecoles.cfwb.be |consulté le=2022-05-08}}</ref>). Cela représente un tiers de l'[[Afrique]], un quart de l'[[Asie]] et de l'[[Amérique]]. Il s'agit du plus petit continent couvrant un peu moins de 4 % des terres emergées<ref>{{Ouvrage|auteur1=Bernard Jenner|titre=Encyclo Junior Hachette|lieu=Paris|éditeur=[[Hachette Livre|Hachette]]|année=2004|pages totales=562|passage=222|isbn=9782011681591|consulté le=20 juin 2023}}</ref>.

On peut distinguer cinq grandes régions géographiques : l'[[Europe de l'Ouest]], l'[[Europe centrale]], l'[[Europe du Sud]], l'[[Europe de l'Est]] et l'[[Europe du Nord]].

L'organisation de l'espace montre un cœur économique, la « banane bleue » ou [[mégalopole européenne]], qui comprend notamment l'[[Europe rhénane]] ainsi que les périphéries européennes<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Banane bleue |url=http://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/banane-bleue |site=[[Géoconfluences]] |éditeur=ENS Lyon |date=janv. 2017}}.</ref>.

Les frontières orientales de l'Europe sont avant tout politiques : la limite de l'Oural est due aux cartographes du tsar [[Pierre Ier le Grand|Pierre {{Ier}} le Grand]] au {{s-|XVIII}}. De même, la frontière fut déplacée des hautes crêtes du [[Caucase]] vers la [[mer Caspienne]] au début du {{s-|XIX}} pour justifier l'annexion de la [[Géorgie (pays)|Géorgie]] et de l'[[Arménie]] dans l'[[Empire russe]]. D'un point de vue géologique, si l'on se réfère à la [[tectonique des plaques]], l'Europe et la partie continentale de l'[[Asie]] ne sont qu'un seul et même continent, dénommé [[Eurasie]]. Aussi, quelques [[Géographie|géographes]] éminents, tels qu'[[Alexander von Humboldt]], considéraient-ils l'Europe comme une simple [[péninsule]] de l'[[Asie]].

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<small>Carte cliquable de l'Europe montrant sa frontière géographique avec l'[[Asie]] (voir les [[limites de l'Europe]] pour plus d'informations).

Légende : <span style="color:blue;">'''bleu'''</span> = [[Liste des États transcontinentaux|États transcontinentaux contigus]] ; <span style="color:green;">'''vert'''</span> = parfois considérés comme européen, mais géographiquement en dehors des frontières de l'Europe.
</small>
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<center>{{Carte/Europe 2}}</center>
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=== Climat ===
=== Climat ===
{{section à sourcer|date=janvier 2018}}
{{Article détaillé|amorce=Voir la circulation qui le cause dans|Météorologie de l'Europe}}
{{Article détaillé|Météorologie de l'Europe}}
[[Fichier:Climates (Köppen) of Europe.gif|vignette|right|300px|La carte des climats de Köppen-Geiger est présentée par le [[Climatic Research Unit]] de l'[[université d'East Anglia]] et le ''[[Global Precipitation Climatology Centre]]'' du ''[[Deutscher Wetterdienst]]'' et est valable pour la période 1951 à 2000<ref>{{lien web|langue=en| auteur=Peel, M. C. and Finlayson, B. L. and McMahon, T. A. |année=2007 | titre= Updated world map of the Köppen-Geiger climate classification |éditeur=Hydrol. Earth Syst. Sci. |url=http://www.hydrol-earth-syst-sci.net/11/1633/2007/hess-11-1633-2007.html|consulté le=26-05-2008}}.</ref>.


{|
Le climat européen est conditionné notamment par son étalement en [[latitude]] du 36{{e}} au 71{{e}} parallèle nord, soit plus de {{formatnum:4000}} kilomètres entre les espaces scandinave et méditerranéen. De ce fait, le contraste de température est considérable entre l'extrême nord, moyenne annuelle {{tmp|-5|°C}} environ, et l'extrême sud, moyenne annuelle {{tmp|18|°C}} environ.
|- valign=top |
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{{Légende/Début}}
{{Légende|#0000FE|[[climat équatorial|Af]]}}
{{Légende|#0077FF|[[Mousson|Am]]}}
{{Légende|#46A9FA|[[climat tropical de savane|Aw et As]]}}
{{Légende/Fin}}
| width=5 |
|
{{Légende/Début}}
{{Légende|#FE0000|[[climat désertique|BWh]]}}
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{{Légende/Fin}}
| width=5 |
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{{Légende/Début}}
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{{Légende|#C600C7|[[climat continental|Dsb]]}}
{{Légende|#963295|[[climat subarctique|Dsc]]}}
{{Légende|#966495|[[climat subarctique|Dsd]]}}
{{Légende/Fin}}
| width=5 |
|
{{Légende/Début}}
{{Légende|#96FF96|[[climat subtropical humide|Cwa]]}}
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{{Légende/Fin}}
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{{Légende/Début}}
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{{Légende/Fin}}
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{{Légende/Début}}
{{Légende|#B2B2B2|[[Toundra|ET]]}}
{{Légende|#686868|[[climat polaire|EF]]}}
{{Légende/Fin}}
|}]]
[[Fichier:MEAN ANNUAL TEMPERATURE in Europe (1981-2010 norm).png|vignette|Températures moyennes annuelles en Europe (normales 1981-2010)]]
Le climat européen est conditionné notamment par son étalement en [[latitude]] du {{36e}} au {{71e}} parallèle nord, soit plus de {{unité|4000|kilomètres}} entre les espaces scandinave et méditerranéen. De ce fait, le contraste de température est considérable entre l'extrême nord, moyenne annuelle {{tmp|-5|°C}} environ comme dans l'archipel de [[Nouvelle-Zemble]], et l'extrême sud, moyenne annuelle {{tmp|18.7|°C}} environ pour la [[Crète]].


L'Europe dispose d'une vaste zone côtière, et l'influence océanique atlantique et méditerranéennes contribuent à modérer les températures sur une bonne partie de l'Europe. Elle est située à l'est et au sud de l'Atlantique nord-est dont la température est notablement attiédie par la dérive nord-atlantique. Du fait de sa latitude, la majeure partie du continent est soumise au flux d'ouest dont la température a été auparavant adoucie par son passage sur cette partie de l'océan. Ce flux d'ouest n'est pas contrarié dans sa progression vers l'est en raison des grandes plaines largement ouvertes vers l'ouest dans la partie moyenne de l'Europe.
L'Europe dispose d'une vaste zone côtière, et l'influence océanique atlantique et méditerranéenne contribuent à modérer les températures sur une bonne partie de l'Europe. Elle est située à l'est et au sud de l'Atlantique nord-est dont la température est notablement attiédie par la dérive nord-atlantique. Du fait de sa latitude, la majeure partie du continent est soumise au flux d'ouest dont la température a été auparavant adoucie par son passage sur cette partie de l'océan. Ce flux d'ouest n'est pas contrarié dans sa progression vers l'est en raison des grandes plaines largement ouvertes vers l'ouest dans la partie moyenne de l'Europe.


En toutes saisons, ce flux est tempéré et porteur de perturbations assurant des pluies régulières. Au fur et à mesure de sa progression à l'intérieur des terres, ce flux subit les influences continentales : il devient moins tempéré et s'assèche progressivement, les précipitations devenant moins régulières. Vers l'est, les hautes pressions hivernales prennent de l'importance, font barrage au flux océanique et sont la source d'épisodes très froids et secs. Au nord, les montagnes scandinaves font obstacle aux vents d'ouest et entrainent un climat continental froid sur la partie orientale de la [[Scandinavie]]. Le flux océanique voit également son importance climatique diminuer au sud de l'Europe, à cause de la latitude, des hautes pressions estivales, et des barrières montagneuses conséquentes qui s'interposent la plupart du temps en direction de la Méditerranée.
En toutes saisons, ce flux est tempéré et porteur de perturbations assurant des pluies régulières. Au fur et à mesure de sa progression à l'intérieur des terres, ce flux subit les influences continentales : il devient moins tempéré et s'assèche progressivement, les précipitations devenant moins régulières. Vers l'est, les hautes pressions hivernales prennent de l'importance, font barrage au flux océanique et sont la source d'épisodes très froids et secs. Au nord, les montagnes scandinaves font obstacle aux vents d'ouest et entraînent un climat continental froid sur la partie orientale de la [[Scandinavie]]. Le flux océanique voit également son importance climatique diminuer au sud de l'Europe, à cause de la latitude, des hautes pressions estivales, et des barrières montagneuses conséquentes qui s'interposent la plupart du temps en direction de la Méditerranée.
[[Fichier:Climates of Europe.png|400px|right|thumb|Les climats d'Europe d'après la classification de Köppen-Geiger]]
Tous ces facteurs expliquent la répartition des climats européens :


Tous ces facteurs expliquent la répartition des climats européens{{sfn|texte=Kottek et ''alii'' 2006|id=Kottek}}.
* La bordure de l'océan Arctique connait un climat polaire sans véritable été (température de juillet inférieure à {{tmp|10|°C}}, ET dans la classification de Köppen) avec des précipitations faibles. L'hiver est froid ou très froid avec une température moyenne de janvier qui s'abaisse à -{{Unité|-20|°C}} vers l'est, il est assez perturbé du fait du voisinage de la mer.


==== Climat polaire ====
* Les littoraux du nord-ouest, la bordure côtière de la [[Norvège]], les îles au nord de l'archipel britannique, l'[[Islande]] connaissent un climat océanique frais avec une température moyenne dépassant {{tmp|10|°C}} pendant moins de 4 mois (Cfc dans la classification de Köppen). Les précipitations sont abondantes, généralement plus de {{Unité|1000|mm}} par an et souvent beaucoup plus dès qu'il y a des reliefs un peu importants. Les pluies sont réparties en toutes saisons avec un maximum d'automne ou d'hiver. Les tempêtes d'automne et d'hiver sont très fréquentes. Bien qu'agité, l'hiver reste « tempéré » par rapport à la latitude, entre {{tmp|-3|°C}} et {{tmp|4|°C}} pour le mois le plus froid. L'été est frais et la température moyenne de juillet est comprise entre {{tmp|10|°C}} et {{tmp|14|°C}}.
La bordure de l'océan Arctique connaît un climat polaire sans véritable été (température de juillet inférieure à {{tmp|10|°C}}, ET dans la [[classification de Köppen]]) avec des précipitations faibles. L'hiver est froid ou très froid avec une température moyenne de janvier qui s'abaisse à {{tmp|-20|°C}} vers l'est, il est assez perturbé du fait du voisinage de la mer.


==== Climat océanique froid ====
* Toujours sur le domaine littoral mais plus bas en latitude, depuis les Îles britanniques jusqu'aux Charentes, en passant par la bordure côtière des [[Pays-Bas]], de la [[Belgique]], de la [[France]] s'étend un [[climat océanique]] bien caractérisé (Cfb dans la classification de Köppen), avec une température moyenne qui augmente du nord vers le sud mais assez homogène par rapport à l'étalement en latitude. Dans cette zone, le flux océanique modère les températures, les pluies sont fréquentes et régulières en toutes saisons avec cependant un maximum d'automne au nord et d'hiver au sud. Le total des précipitations annuelles, plus modéré que dans le type précédent, est compris entre {{Unité|700|mm}} et 1000 mmm sauf sur les des massifs côtiers ([[Écosse]], [[Pays de Galles]], chaîne cantabrique) où ce total peut largement dépasser {{Unité|3000|mm}}. Les tempêtes automnales et hivernales sont fréquentes mais un peu moins que dans la zone précédente. En hiver, par rapport à la latitude, le gel et la neige sont relativement rares ainsi que les fortes chaleurs en été. Les étés sont tempérés avec une température moyenne qui dépasse {{tmp|10|°C}} pendant plus de 4 mois, Cfb dans la classification de Köppen. Pour le mois le plus chaud la température est comprise entre {{tmp|15|°C}} et {{tmp|19|°C}} du nord au sud, celle du mois le plus froid de {{tmp|2|°C}} à {{tmp|10|°C}} du nord-est au sud-ouest.
Les littoraux du Nord-Ouest, la bordure côtière de la [[Norvège]], les îles au nord de l'archipel britannique, l'[[Islande]] connaissent un climat océanique frais avec une température moyenne dépassant {{tmp|10|°C}} pendant moins de quatre mois ({{précision nécessaire|Cfc dans la classification de Köppen|date=octobre 2018}}). Les précipitations sont abondantes, généralement plus de {{unité|1000|mm}} par an et souvent beaucoup plus dès qu'il y a des reliefs un peu importants. Les pluies sont réparties en toutes saisons avec un maximum d'automne ou d'hiver. Les tempêtes d'automne et d'hiver sont très fréquentes. Bien qu'agité, l'hiver reste « tempéré » par rapport à la latitude, entre {{tmp|-3|°C}} et {{tmp|4|°C}} pour le mois le plus froid. L'été est frais et la température moyenne de juillet est comprise entre {{tmp|10|°C}} et {{tmp|14|°C}}.


==== Climat océanique tempéré ====
* À l'est de cette zone, le climat est également océanique, mais connaît une dégradation de ses caractéristiques. La limite avec le domaine précédent étant assez floue, dans la vaste zone de plaines ou de moyennes montagnes qui va du [[bassin parisien]] au sud de la Scandinavie, à l'ouest de la [[Pologne]] et limitée par les contreforts des [[Alpes]] suisses et autrichiennes au sud, le climat se continentalise peu à peu tout en conservant des caractéristiques modérées par rapport à la latitude (comme précédemment Cfb selon Köppen), les pluies deviennent cependant un peu moins régulières, leur volume diminue progressivement, entre 500 et {{Unité|700|mm}} en plaine, 800 à {{Unité|1500|mm}} sur les reliefs. Les pluies sont réparties très uniformément tout au long de l'année avec un maximum pluviométrique qui tend à devenir plutôt estival. Les tempêtes automnales et hivernales voient leur importance diminuer au fur et à mesure que l'on s'éloigne de l'océan, mais ne sont pas exclues. La fréquence des épisodes de température extrêmes augmente progressivement mais la moyenne reste modérée, la température du mois le plus chaud est comprise entre {{tmp|17|°C}} et {{tmp|20|°C}} du nord au sud, celle du mois le plus froid de {{tmp|5|°C}} à {{tmp|-3|°C}} de l'ouest vers l'est. En France, cette zone correspond aux appellations traditionnelles de climat "parisien", "lorrain", "semi-continental", d'abri...
{{section à sourcer|date=avril 2018}}
* Un peu plus au sud, de l'[[Aquitaine]] jusq'aux [[Asturies]], le climat est encore océanique (Cfb dans la classification de Köppen), mais se distingue par ses températures d'été plus élevées (moyenne de juillet de {{tmp|19|°C}} à {{tmp|22|°C}}). Les étés sont plus humides, plus nuageux et plus orageux. Mais la chaleur moyenne de juillet reste en-dessous de {{tmp|22|°C}}, ce qui fait que l'été connaît encore des périodes de refroidissement épisodiques, ce qui est un trait des climats océaniques.
{{référence non conforme|Sur le domaine littoral plus bas en latitude, depuis les Îles britanniques jusqu'au nord-ouest de l'Espagne, en passant par la bordure côtière des [[Pays-Bas]], de la [[Belgique]], de la [[France]] s'étend un [[climat océanique]] bien caractérisé, avec une faible amplitude entre l'hiver et l'été et une température moyenne qui augmente du nord vers le sud mais assez homogène par rapport à l'étalement en latitude. Dans cette zone, le flux océanique modère les températures, les pluies sont fréquentes et régulières en toutes saisons avec cependant un maximum d'automne au nord et d'hiver au sud. Le total des précipitations annuelles, plus modéré que dans le type précédent, est compris entre {{unité|700|mm}} et {{unité|1000|mm}} sauf sur les massifs côtiers - [[Écosse]], [[Pays de Galles]], [[Cordillère Cantabrique]] - où ce total peut largement dépasser {{unité|2000|mm}}. Les tempêtes automnales et hivernales sont fréquentes mais un peu moins que dans la zone précédente. En hiver, par rapport à la latitude, le gel et la neige sont relativement rares ainsi que les fortes chaleurs en été. Les étés sont tempérés avec une température moyenne qui dépasse {{tmp|10|°C}} pendant plus de quatre mois<ref>dans la classification de {{lequel|Köppen}} {{référence non conforme}}.</ref>. Pour le mois le plus chaud la température est comprise entre {{tmp|15|°C}} et {{tmp|20|°C}} du nord au sud, celle du mois le plus froid de {{tmp|2|°C}} à {{tmp|10|°C}} du nord-est au sud-ouest.}}


==== Climat océanique à continental ====
* De la plaine du Pô aux[[Balkans]] et à la [[mer Noire]] vers l'est, le climat se caractérise pars ses chaleurs estivales persistantes, avec une température moyenne de juillet supérieure à {{tmp|22|°C}}, et des précipitations importantes en été. Selon la classification de Köppen, ce climats devient de ce fait subtropical humide(Cfa). Les hivers sont assez variables, de doux comme sur les côtes occidentales de l'Adriatique, à assez froid (Bulgarie, Roumanie), mais toujours avec une température moyenne de janvier supérieure à {{unité|-3|°C}}. La température du mois le plus froid est comprise entre {{tmp|5|°C}} et {{tmp|-3|°C}} de l'ouest vers l'est. Les influences océaniques concernent peu cette zone. Le cumul annuel des précipitations s'assèche progressivement vers l'est. Les pluies, réparties sur toute l'année, prennent une importance estivale marquée, notamment sous forme d'orages. Du fait du relief beaucoup plus compartimenté, il y a multiplication des climats locaux.
[[Fichier:Szczecin Jezioro Szmaragdowe.jpg|vignette|Printemps à [[Szczecin]], dans la partie nord-ouest de la [[Pologne]].]]


À l'est de cette zone, le climat, encore modéré par l'influence de l'océan, connaît une altération de ses caractéristiques quand on s'éloigne du littoral. La limite avec le domaine précédent est assez floue, cependant on peut considérer qu'à partir de quelques dizaines de kilomètres du littoral, dans la vaste zone de plaines ou de moyennes montagnes qui va du [[Bassin parisien]] au sud de la Scandinavie, à l'ouest de la [[Pologne]] et limitée par les contreforts des [[Alpes]] suisses et autrichiennes au sud, le climat est assez homogène sur une grande étendue. Il se continentalise peu à peu tout en conservant des caractéristiques modérées par rapport à la latitude (comme précédemment Cfb selon Köppen), les pluies deviennent un peu moins régulières, leur volume diminue progressivement, entre {{Unité|500 et 700 mm}} en plaine, {{Unité|800 à 1500 mm}} sur les reliefs. Les pluies sont réparties très uniformément tout au long de l'année avec un maximum pluviométrique qui tend à devenir plutôt estival. Les tempêtes automnales et hivernales voient leur importance diminuer au fur et à mesure que l'on s'éloigne de l'océan, mais ne sont pas exclues. L'amplitude entre l'hiver et l'été ainsi que la fréquence des épisodes de température extrêmes augmentent progressivement, mais les moyennes restent modérées par rapport à la latitude. La température du mois le plus chaud est comprise entre {{tmp|17|°C}} et {{tmp|20|°C}} du nord au sud, celle du mois le plus froid de {{tmp|5|°C}} à {{tmp|-3|°C}} de l'ouest vers l'est. En [[France]], cette zone correspond aux appellations traditionnelles de climat « parisien », « semi-océanique d'abri ».

Un peu plus au sud, du [[Bassin aquitain]] jusqu'à une partie des [[Balkans]] hormis la plaine du Pô, le climat est encore océanique ou semi-océanique (Cfb dans la classification de Köppen), mais se distingue par ses températures d'été plus élevées (moyenne de juillet de {{tmp|19|°C}} à {{tmp|23|°C}}) et par une multiplication des climats locaux du fait du relief beaucoup plus compartimenté. Les précipitations peuvent être importantes à proximité des reliefs exposés aux flux humides ou bien réduites dans les bassins abrités. Les étés sont plus orageux que dans le type précédent avec des précipitations plus irrégulières. Mais la chaleur moyenne de juillet reste en dessous de {{tmp|23|°C}} et l'été connaît encore des périodes de rafraîchissement épisodiques, ce qui est un trait des climats océaniques. Les hivers restent doux à proximité de l'océan mais nettement plus froids vers l'Europe centrale. La température du mois le plus froid (janvier le plus souvent) est comprise entre {{tmp|6|°C}} et {{tmp|-3|°C}} de l'ouest vers l'est. En France, cette zone correspond aux appellations traditionnelles de climat « aquitain », « semi-océanique d'abri ».

==== Climat continental ====
À l'est des deux domaines précédents, à partir de la Pologne orientale, la façade orientale de la chaîne scandinave et les confins de l'[[océan Arctique]] au nord jusqu'à l'[[Oural]] vers l'est, jusqu'à la mer Noire, le [[Caucase]] et la [[Mer Caspienne|Caspienne]] au sud apparaît le [[climat continental]]. L'hiver est froid avec blocage fréquent du flux océanique par l'anticyclone continental générateur d'épisodes très froids et secs. La moyenne de janvier va de {{tmp|-3|°C}} de l'ouest à {{tmp|-20|°C}} vers le nord-est. L'été, l'anticyclone continental disparaît et le flux atlantique pénètre plus librement à l'intérieur du continent, l'été est encore frais au nord mais il est de plus en plus chaud vers le sud, {{tmp|10|°C}} en juillet à la frontière du domaine polaire, jusqu'à {{tmp|25|°C}} près de la [[mer Caspienne]] (au nord, où les étés sont frais, nous sommes dans le domaine Dfc de Köppen, Dfb plus au sud, là où la moyenne dépasse {{tmp|10|°C}} durant au moins quatre mois). Les saisons intermédiaires sont courtes. Les pluies sont plus irrégulières avec un maximum de printemps ou d'été. Au nord du domaine, les étés sont assez pluvieux et restent frais avec une évaporation modérée, la sécheresse d'été est modérée. Vers le sud, la chaleur augmente ainsi que l'irrégularité des pluies, la sécheresse relative d'été s'intensifie et les abords de la Caspienne connaissent un climat steppique (BSk selon Köppen).

==== Climat montagnard ====
Les montagnes ([[Alpes]], [[Pyrénées]], [[Carpates]], chaînes balkaniques, [[Caucase]], [[Alpes scandinaves]]) connaissent le [[climat montagnard]] qui correspondent à peu près à celui des plaines environnantes mais modifiés par l'altitude. Celle-ci provoque un abaissement de la température, en toutes saisons mais davantage en été qu'en hiver et une augmentation des pluies pour les versants exposés aux vents pluvieux. Les reliefs multiplient les climats locaux du fait des différences d'expositions au soleil et du fait de la modification du régime des vents qu'ils induisent.

==== Climat subtropical humide ====
Dans la plaine du Pô et dans les [[Balkans]] bordant la [[mer Noire]], les chaînes de montagnes font barrage au flux océanique, la chaleur estivale s'accentue avec une température moyenne de juillet supérieure à {{tmp|22|°C}}, les précipitations deviennent plus importantes en été. Selon la classification de Köppen, ce climat est appelé tempéré à étés chauds (Cfa). Les hivers sont assez variables, de assez doux comme sur les côtes occidentales de l'Adriatique, à assez froid (Bulgarie, Roumanie), mais toujours avec une température moyenne de janvier supérieure à {{tmp|-3|°C}}. La température du mois le plus froid est comprise entre {{tmp|3|°C}} et {{tmp|-3|°C}} de l'ouest vers l'est. Les influences océaniques concernent peu cette zone. Le cumul annuel des précipitations s'assèche progressivement vers l'est. Les pluies, encore réparties sur toute l'année, prennent cependant une importance estivale marquée, notamment sous forme d'orages.

[[Fichier:Europe sunshine hours map.png|thumb|Ensoleillement en Europe (nombre d'heures par an).]]

==== Climat méditerranéen ====
Les régions bordant la [[mer Méditerranée|Méditerranée]] (majeure partie de l'[[Espagne]], Sud-Est de la [[France]], [[Italie]] excepté les [[Alpes]] et la [[plaine du Pô]], la [[Croatie]], la [[Slovénie]], l'[[Albanie]], la [[Grèce]] et les îles méditerranéennes) connaissent un [[climat méditerranéen]], Csa et Csb d'après [[Classification de Köppen|Köppen]]. À l'écart du flux océanique humide du fait des montagnes et de la latitude, ce climat est caractérisé par une sécheresse estivale et un ensoleillement nettement plus important que dans les domaines précédents. Les pluies ne sont pas souvent apportées par le flux atlantique mais la plupart du temps par des perturbations qui se développent sur place, alimentées par l'air méditerranéen, ces perturbations sont moins nombreuses que les perturbations océaniques mais les pluies qu'elles apportent sont copieuses et parfois excessives. Le total pluviométrique annuel des régions méditerranéennes est à peu près le même que pour les domaines précédents mais la répartition des précipitations est beaucoup plus irrégulière. L'été est à peu près sec surtout près des côtes et dans le sud, les pluies de printemps et d'automne sont prédominantes au nord du domaine méditerranéen et celles d'hiver au sud. Suivant les effets d'abris ou au contraire suivant les effets de couloir induits par les reliefs environnants, ce domaine est calme ou au contraire très venté ([[mistral (vent)|mistral]], [[tramontane]], [[bora]], etc.). Les températures hivernales sont douces sauf en moyenne montagne, {{tmp|5|11|°C}} en janvier, de l'intérieur vers la côte et du nord vers le sud. L'été est chaud {{tmp|22|°C}} à {{tmp|27|°C}} en juillet du nord vers le sud. Ce type de climat est généralement limité par les versants sud ou est des massifs montagneux : [[Cordillère Cantabrique|chaîne Cantabrique]], [[Pyrénées]], [[Alpes]] et [[Balkans]]. Sur le littoral atlantique, la limite se trouve à peu près au nord du [[Portugal]]. C'est à partir de cette zone que l'on observe des caractéristiques méditerranéennes marquées (chaleur et sécheresse d'été entraînant des feux de forêt réguliers, un ensoleillement élevé comparé aux régions océaniques{{etc.}}).

=== Fleuves et rivières ===
L'Europe est assez bien arrosée par des [[Géographie de l'Europe#Principaux fleuves et rivières|fleuves et rivières]], et pratiquement aucune zone n'est en [[stress hydrique (écologie)|stress hydrique]].

Trois fleuves d'Europe, le [[Rhin]], le [[Rhône]], et le [[Pô]], prennent leur source dans les [[Alpes]], quelquefois appelées pour cette raison le « [[château d'eau]] de l'Europe » (au moins de sa partie occidentale). Le Rhin se jette dans la [[mer du Nord]], le Rhône dans la [[mer Méditerranée]] et le Pô dans la [[mer Adriatique]]. Le [[Danube]] prend sa source dans la [[Forêt-Noire]] et se jette dans la [[mer Noire]]. L'[[Elbe (fleuve)|Elbe]] se jette dans la [[mer du Nord]]. La [[Vistule]] et l'[[Oder]] se jettent dans la [[mer Baltique]]. Le [[Dniepr]], fleuve de plaine, se jette dans la mer Noire. La [[Volga]] et l'[[Oural (fleuve)|Oural]] se jettent dans la [[mer Caspienne]].

=== Biodiversité ===
{{Article détaillé|Biodiversité en Europe}}
[[Fichier:Deforestation central Europe - Rodungen Mitteleuropa.jpg|thumb|Déforestation en Europe]]
[[Fichier:Évaluation habitats UE 2010.jpg|thumb|Exemple de représentation d'une évaluation, ici pour l'Union Européenne, pour ses [[habitat (écologie)|habitats naturels]]<ref>{{Lien web |format=pdf |titre=Synthèse Rapport "État de conservation des espèces et des habitats naturels de l'Union européenne |url=http://ec.europa.eu/environment/nature/info/pubs/docs/brochures/healthcheck/healthcheck_fr.pdf |site=ec.europa.eu |page=19}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |format=pdf |titre=Rapport de synthèse de la commission |url=http://ec.europa.eu/environment/nature/knowledge/rep_habitats/docs/com_2009_358_fr.pdf |site=europa.eu}}.</ref>{{,}}<ref>[http://biodiversity.eionet.europa.eu/article17 Rapport technique de l’article 17] (en anglais)</ref>{{,}}<ref>[http://biodiversity.eionet.europa.eu/article17/habitatsreport Synthèses par habitat] (en anglais)</ref>{{,}}<ref>[http://biodiversity.eionet.europa.eu/article17/speciesreport Synthèses par espèce] (en anglais)</ref>.]]

La [[faune (biologie)|faune]] et la [[flore]] de l'Europe ne présentent pas de caractéristiques propres à l'échelle du continent. Diverses [[espèce]]s ou [[sous-espèce]]s rencontrées en Europe ont cependant reçu l'[[épithète spécifique]] ou le [[nom trinominal|nom subspécifique]] {{page h|Europaeus|''europaeus'', ''europaea'' ou ''europaeum''}} (« européen, européenne »).

L'Europe regroupe plusieurs [[zone biogéographique|zones biogéographiques]] et une grande variété d'[[écosystème]]s terrestres et marins, qui ont souvent été intensivement exploités, [[fragmentation (écologie)|fragmentés]] et [[pollution|pollués]]. L’écosystème européen fait face à de nombreux problèmes de détérioration de l’environnement engendrés par certaines actions de l’être humain comme l’[[agriculture intensive]], l’[[urbanisation]] couplé aux [[Tourisme|activités touristiques]] et de [[loisir]]s<ref>{{Lien web |titre=En Europe, la nature continue à se dégrader |url=https://www.lalibre.be/planete/environnement/en-europe-la-nature-continue-a-se-degrader-5f905ff97b50a66bd8fcded6 |site=lalibre.be |date=21 octobre 2020 |consulté le=18 novembre 2020}}</ref>…

L'Europe a été motrice pour de nombreux États-membres en matière de [[Droit de l'environnement]] avec notamment les directives [[Directive habitats|Habitats]] et [[Directive oiseaux|Oiseaux]], bien que certains États membres (dont la France) les aient tardivement et incomplètement appliquées. Une [[directive-cadre sur l'eau]] est en cours d'application, des directives sur le sol et la mer sont en projet, et le {{date|1|janvier|2005}} est entrée en vigueur la nouvelle norme européenne pour limiter la [[Pollution de l'air|pollution atmosphérique]] : les agglomérations de plus de {{unité|250000|habitants}} de l'[[Union européenne]] ne doivent pas dépasser certaines valeurs limites : 50 [[Kilogramme|microgrammes]] ({{unité|0.05|mg}}) de particules par [[mètre cube]] d'[[air]] ambiant doit être le seuil maximum pour 35 [[jour]]s par [[Année (calendrier)|an]], et la valeur moyenne annuelle ne doit pas aller au-delà de 40 microgrammes. Cependant, les normes anti-pollution déjà en vigueur n'étaient déjà pas respectées : en [[2002]], {{nombre|11|pays}} sur 15 ont dépassé la marge autorisée.

[[Fichier:Papillons prairies.jpg|thumb|left|Effondrement des populations de papillons de prairie en Europe.]]

Depuis 1996, le [[conseil de l'Europe]] invite les États à construire ensemble un [[Réseau écologique paneuropéen]] et ils doivent appliquer, comme toutes les collectivités, la directive 2003/4 concernant l'accès du public à l'information en matière d'environnement, la directive INSPIRE (Infrastructure d’information spatiale en Europe). Un futur Réseau européen de données d'observation et de surveillance (EMODNET / ''European Monitoring Observation. Data Network'') est en construction.

Pour mesurer l'état de l'environnement, les pressions et les réponses, l'UE s'est dotée d'une [[Agence européenne pour l'environnement|Agence européenne pour l’Environnement]] (AEE) qui applique maintenant la méthodologie LEAC (Land and Ecosystem Accounting - Comptabilité des écosystèmes et du territoire). Le système Corine Landcover et d'autres permettent d'harmoniser les cartes européennes de données environnementales.


Bilan : malgré des efforts importants, comme dans la plupart des autres régions du monde, la biodiversité qui y fait l'objet d'évaluations<ref>BENSETTITI F., COMBROUX I., DASZKIEWICZ P. – 2006 – « ''Évaluation de l’état de conservation des Habitats et Espèces d’intérêt communautaire 2006-2007 : Guide méthodologique'' », Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris : 59 p.</ref> périodiques, est globalement en recul (sauf pour certaines les espèces plutôt généralistes et banales). Les [[espèce envahissante|espèces invasives]] continuent à gagner du terrain. À ce titre, la [[commission européenne]] a publié le {{date|13|juillet|2016}}, une liste des trente-sept espèces à combattre pour éviter qu'elles ne portent préjudice aux espèces indigènes. Cette liste prévoit d’interdire l’importation, la vente, la reproduction, la culture ou l’élevage de ces animaux et végétaux qui menacent la biodiversité<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La Commission européenne publie la liste des espèces invasives à combattre |url=https://www.lemonde.fr/biodiversite/article/2016/07/13/la-commission-europeenne-publie-la-liste-des-especes-invasives-a-combattre_4969046_1652692.html |site=[[Le Monde|Le Monde.fr]] |date=2016/07/13 |consulté le=2018-04-11}}.</ref>{{,}}<ref>{{en}}{{pdf}} [http://ec.europa.eu/environment/pdf/13_07_2016_news_en.pdf Commission adopts first EU list of invasive alien species, an important step towards halting biodiversity loss], [[Commission européenne]], 13 juillet 2016.</ref>.
[[Fichier:Europe_sunshine_hours_map.png|400px|right|thumb|L'ensoleillement en Europe (nombre d'heures par an)]]


Les objectifs européens en matière de lutte contre le changement climatique, et limitation des émissions de gaz à effet de serre, dont celui de -25 % pour 2020 semble difficile à tenir (pour les transports et l'agriculture notamment<ref name="actuEnvFev2011">Filet Actu-environnement, ''[http://www.actu-environnement.com/ae/news/strategie-bas-carboneue-2050-electricite-11980.php4 Feuille de route bas carbone : l'UE mise sur un secteur électrique zéro carbone en 2050]'' ; 17 février 2011</ref>), la Pologne s'y opposant même<ref name=actuEnvFev2011/> avant que le 21 juin 2011, les ministres de l'environnement européens (en Conseil environnement) examinent un nouveau projet de feuille de route pour 2050 (économie européenne bas carbone) présentée par la Commission européenne le 8 mars 2011, confirmant l'objectif du Conseil d'octobre 2009 de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 80 à 95 % en 2050 (par rapport à 1990), avec un calendrier de -40 % par rapport à 1990 en 2030, -60 % en 2040 et -80 % en 2050 (un pays s'est encore opposé à ces objectifs)<ref>{{Lien web |langue=en |format=pdf |titre=Council of the european union EN EU Biodiversity Strategy to 2020 - Council conclusions - {{unité|3103|rd}} Environment Council meeting Luxembourg |url=http://www.consilium.europa.eu/uedocs/cms_data/docs/pressdata/en/envir/122950.pdf |site=consilium.europa.eu |date=21 juin 2011}}.</ref>.
* À l'est des deux domaines précédents, à partir de la Pologne orientale, la façade orientale de la chaine scandinave et les confins de l'[[océan Arctique]] au nord jusqu'à l'[[Oural]] vers l'est, jusqu'à la mer Noire, le [[Caucase]] et la [[Caspienne]] au sud apparait le [[climat continental]]. L'hiver est froid avec blocage fréquent du flux océanique par l'anticyclone continental générateur d'épisodes très froids et secs, la moyenne de janvier va de {{tmp|-3|°C}} de l'ouest à {{tmp|-20|°C}} vers le nord-est. L'été, l'anticyclone continental disparait et le flux atlantique pénètre plus librement à l'intérieur du continent, l'été est encore frais au nord mais il est de plus en plus chaud vers le sud, {{tmp|10|°C}} en juillet à la frontière du domaine polaire, jusqu'à {{tmp|25|°C}} près de la [[mer Caspienne]] (au nord, où les étés sont frais nous sommes dans le domaine Dfc de Köppen, Dfb plus au sud là où la moyenne dépasse {{Unité|10|°C}} durant au moins 4 mois). Les saisons intermédiaires sont courtes. Les pluies sont plus irrégulières avec un maximum de printemps ou d'été. Au nord du domaine, les étés sont assez pluvieux et restent frais avec une évaporation modérée, la sécheresse d'été est modérée. Vers le sud, la chaleur augmente ainsi que l'irrégularité des pluies, la sécheresse relative d'été s'intensifie et les abords de la Caspienne connaissent un climat steppique (BSk selon Köppen).


En 2019, on compte 20 % d'[[oiseau]]x en moins en Europe qu'en 2000<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Demain, un monde sans oiseaux ? |url=https://www.arte.tv/fr/videos/083964-012-A/le-dessous-des-cartes/ |site=arte.tv |date=avril 2019 |consulté le=11 mai 2019}}.</ref>.
* Les montagnes ([[Alpes]], [[Pyrénées]], [[Carpates]], chaines balkaniques, [[Caucase]], [[Alpes scandinaves]]) connaissent le [[climat montagnard]] qui correspondent à peu près à celui des plaines environnantes mais modifiés par l'altitude. Celle-ci provoque un abaissement de la température, en toutes saisons mais davantage en été qu'en hiver et une augmentation des pluies pour les versants exposés aux vents pluvieux. Les reliefs multiplient les climats locaux du fait des différences d'expositions au soleil et du fait de la modification du régime des vents qu'ils induisent.


Plus de 40 % des espèces d’arbres présents en Europe sont menacées d’extinction selon un rapport de l’[[Union internationale pour la conservation de la nature]]. L'organisation appelle l’Union européenne à agir, indiquant que « Les arbres sont essentiels à la vie sur terre et les arbres européens dans toute leur diversité sont une source de nourriture et d’abri pour d’innombrables espèces animales telles que les oiseaux et les écureuils »<ref name=":1">{{Article |titre=Plus de 40 % des espèces d’arbres présents en Europe menacées d’extinction |périodique=Ouest France |date=27/09/2019 |lire en ligne=https://www.ouest-france.fr/environnement/plus-de-40-des-especes-d-arbres-presents-en-europe-menacees-d-extinction-6539547}}</ref>. En outre, la moitié des espèces d’[[arbuste]]s présents en Europe sont menacées de disparition, ainsi qu’un cinquième des espèces de [[mollusca|mollusques]] terrestres, tels que les [[escargot]]s, et certaines espèces de [[bryophyte]]s (plantes non vascularisées), comme des [[Bryophyta|mousses]]<ref name=":1" />.
* Les régions bordant la Méditerranée (majeure partie de l'Espagne, Sud-Est de la France, [[Italie]] hors les Alpes et la [[plaine du Po]], la [[Croatie]], l'[[Albanie]], la [[Grèce]] et les îles méditerranéennes) connaissent un [[climat méditerranéen]], Csa et Csb d'après Köppen. À l'écart du flux océanique humide du fait des montagnes et de la latitude, ce climat est caractérisé par une sécheresse estivale et un ensoleillement nettement plus importants que dans les domaines précédents. Les pluies ne sont pas souvent apportées par le flux atlantique mais la plupart du temps par des perturbations qui se développent sur place, alimentées par l'air méditerranéen, ces perturbations sont moins nombreuses que les perturbations océaniques mais les pluies qu'elles apportent sont copieuses et parfois excessives. Le total pluviométrique annuel des régions méditerranéennes est à peu près le même que pour les domaines précédents mais la répartition des précipitations est beaucoup plus irrégulière. L'été est à peu près sec surtout près des cotes et dans le sud, les pluies de printemps et d'automne sont prédominantes au nord du domaine méditerranéen et celles d'hiver au sud. Suivant les effets d'abris ou au contraire suivant les effets de couloir induits par les reliefs environnants, ce domaine est calme ou au contraire très venté ([[mistral (vent)|mistral]], [[tramontane]], [[bora]], etc.). Les températures hivernales sont douces sauf en moyenne montagne, {{tmp|5|11|°C}} en janvier, de l'intérieur vers la côte et du nord vers le sud. L'été est chaud {{tmp|22|°C}} à {{tmp|27|°C}} en juillet du nord vers le sud, à l'exception du domaine Csb dont les températures sont comprises entre 19 et {{tmp|22|°C}}. Le domaine Csb (Galice, nord du Portugal) reste une source de débats. Certains auteurs veulent le rattacher au domaine océanique en raison d'étés modérément chauds. Cette zone conserve toutefois des traits méditerranéens marqués (une sécheresse d'été entraînant des feux de forêt réguliers, un ensoleillement élevé comparé aux régions océaniques...).


== Histoire de l’Europe ==
== Histoire ==
{{Article détaillé|Histoire de l'Europe}}
{{Article détaillé|Histoire de l'Europe}}
=== Préhistoire et protohistoire ===
==== Contexte ====
{{Article connexe|Paléodémographie|Pléistocène|Paléolithique|Mésolithique|Histoire du climat avant 1850|Tardiglaciaire|Évènement de Heinrich|Bölling|Alleröd|Dryas (paléoclimat){{!}}Dryas}}
Le peuplement de l'Europe est conditionné par les cycles glaciaires et interglaciaires qui se succèdent, notamment au [[Pléistocène moyen]] ({{unité|0,781 à 0,126|Ma}}), et qui affectent la démographie des populations, créant notamment des périodes d'isolement géographique qui sont une des raisons de la différenciation des formes anciennes du genre ''Homo'' sur le continent. ''Homo'' naît et évolue en Afrique, où il s'affranchit d'abord du milieu forestier, puis connaît une expansion constante vers les latitudes moyennes d'Eurasie, puis les hautes latitudes. Cela est rendu possible par sa capacité à s'adapter aux changements d'environnement et par ses caractéristiques de prédateur, lesquelles culminent chez Néandertal l'Européen, devenu principalement un chasseur carnivore occupant le haut de la [[réseau trophique|chaîne alimentaire]], un [[superprédateur]] chasseur de gros gibier. Arrive ensuite ''Sapiens'', venu d'Afrique, qui remplace l'espèce d'origine européenne qu'est Néandertal, et « toutes les autres humanités »<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur1=Jean-Jacques Hublin |titre=Deux millions d'années de migrations, de dispersions et de remplacements (Conférence au Collège de France) |url=http://www.college-de-france.fr/site/colloque-2016/symposium-2016-10-13-10h00.htm |éditeur=Collège de France |date=13 octobre 2016}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=en |auteur1=Susan C. Antón |auteur2=Richard Potts |auteur3=Leslie C. Aiello |titre=Evolution of early Homo: An integrated biological perspective |périodique=Science |volume=345 |numéro=6192 |date=4 juillet 2014 |doi=10.1126/science.1236828 |lire en ligne=https://drive.google.com/file/d/0B4L4dTqTB2FhU0tmSFB6SHI0NFE/edit |pages=1236828}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur1=Camille Daujeard |titre=Cours public : Pré-Néandertaliens et Néandertaliens en Europe (0,5-0,04 Ma) : deux superprédateurs ? |url=http://www.mnhn.fr/fr/visitez/agenda/rendez-vous/cours-public/pre-neandertaliens-neandertaliens-europe-05-004-ma-deux-superpredateurs |éditeur=Museum National d'Histoire Naturelle}}.</ref>{{,}}{{sfn|Condemi|Savatier|2016|loc=Des hypercarnivores, {{p.|82-83}}}}{{,}}{{sfn|Demars|2006}}.


=== Préhistoire ===
==== Peuplement humain ====
{{article connexe|Hybridation entre les humains archaïques et modernes|Premiers Hommes modernes en Europe}}
[[Fichier:IE expansion.png|350px|thumb|right|Carte représentant la diffusion des langues indo-européennes 4000 et 1000 av. J.-C. selon l'[[hypothèse kourgane]].]]
Le genre ''[[Homo]]'' apparaît en Afrique, probablement vers {{unité|2,7|[[Million d'années|millions d'années]] (Ma)}} dans la basse vallée de l’Omo, en Éthiopie, et il est attesté de manière certaine vers {{unité|2,4 à 2,3|[[Million d'années|Ma]]}}<ref name="boisserie">{{Article |langue=fr |auteur1=Jean-Renaud Boisserie |titre=La première mondialisation. Quelle place pour l’Afrique dans l’histoire évolutive et biogéographique du genre Homo ? |périodique=Afriques |date=25 janvier 2011 |lire en ligne=http://journals.openedition.org/afriques/626}}.</ref>. Les premiers ''[[Homo erectus]]'' quittent l'Afrique et atteignent l'Eurasie il y a sans doute {{unité|1.8|ou=2|millions}} d'années<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Homo erectus |url=http://www.hominides.com/html/ancetres/ancetres-homo-erectus.php |site=hominides.com |consulté le=6 mars 2018}}.</ref>, mais les dates et les chemins empruntés<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Hervé Morin |titre=La découverte qui bouleverse l’histoire d’« Homo sapiens » |périodique=Le Monde |date=7 juin 2017 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/paleontologie/article/2017/06/07/la-decouverte-qui-bouleverse-l-histoire-d-homo-sapiens_5140236_1650762.html}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Les sorties d'Afrique ou les vagues d'expansion de l'homme en dehors de l'Afrique - Out of africa |url=http://www.hominides.com/html/dossiers/sortie-d-afrique.php |site=hominides.com |date=avril 2013}}.</ref> ainsi que certaines différenciations en espèces (''H. erectus'', ''H. ergaster'', ''H. antecessor'', ''H. heidelbergensis'') sont encore discutées{{Note|groupe=alpha|texte={{citation|L'Eurasie ''[a]'' été occupée par vagues migratoires successives, en provenance du berceau africain. La première remonterait à au moins 1,9 million d'années. D'autres, plus récentes et moins certaines, se seraient produites à partir de l'Afrique, mais aussi de l'Asie. Jusqu'à l'arrivée de l'homme moderne, Homo sapiens, parti de son foyer africain voilà {{unité|200000|ans}} et parvenu sur le Vieux Continent il y a {{unité|40000|ans}}<ref name="lehir" />.}}}}{{,}}<ref>{{Chapitre |langue=fr |auteur1=Michel Brunet |titre chapitre=Où commence le règne de l'humain ? Où commence le genre homo ? |titre ouvrage=Nous sommes tous des Africains : à la recherche du premier homme |éditeur=Odile Jacob |année=2016 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=ypeoCwAAQBAJ&pg=PP1&dq=nous+sommes+tous+des+africains&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjkpb_LsdfZAhXQb1AKHW9yAeEQ6AEIKDAA#v=snippet&q=homo&f=false}}.</ref>.


''[[Homo georgicus]]'', parfois considéré comme un ''[[Homo ergaster]]'' européen<ref name="lignee">{{Lien web |langue=fr |auteur1=Jacques Beauchamp |titre=La lignée humaine |url=https://www.u-picardie.fr/beauchamp/conferences/La_lignee.html |éditeur=Université de Picardie}}.</ref>{{,}}<ref name="boisserie" />, dont les restes ont été découverts en 2002 à [[Dmanissi]], en [[Géorgie (pays)|Géorgie]] ([[Caucase]]), est le premier représentant du genre ''[[Homo]]'' attesté en Europe (et aussi l'un des plus anciens hors d'Afrique) ; il est daté d'environ {{unité|1.8|Ma}}<ref>{{Article |langue=en |auteur1=A. Vekua |auteur2=D. Lordkipanidze |auteur3=G. P. Rightmire |auteur4=J. Agusti |auteur5=R. Ferring |auteur6=G. Maisuradze |titre=A new skull of early ''Homo'' from Dmanisi, Georgia |périodique=Science |volume=297 |numéro=5578 |année=2002 |pmid=12098694 |doi=10.1126/science.1072953 |pages=85–89}}.</ref>{{,}}<ref name="Lordki2013">{{Article |langue=en |auteur1=David Lordkipanidze |auteur2=Marcia S. Ponce de Lean |auteur3=Ann Margvelashvili |auteur4=Yoel Rak |auteur5=G. Philip Rightmire |auteur6=Abesalom Vekua |auteur7=Christoph P. E. Zollikofer |titre=A Complete Skull from Dmanisi, Georgia, and the Evolutionary Biology of Early Homo |périodique=Science |volume=342 |numéro=6156 |date=18 octobre 2013 |doi=10.1126/science.1238484 |pages=326–331}}.</ref>. D'autres lui succèdent ; on a trouvé, à [[Kozarnika]] (Bulgarie), une [[industrie lithique]], datant de {{unité|1,4|Ma}} et, en actuelle Espagne, des restes humains à [[Sima del Elefante]] (appartenant au site d'Atapuerca), datant de {{unité|1.4|Ma}} et à [[Orce]], les restes de l'[[Homme d'Orce]] et de l'[[Enfant d'Orce]], datant de {{unité|1.2|Ma}}<ref name="first2013">{{Article |langue=en |auteur1=Isidro Toro-Moyano |auteur2=Bienvenido Martínez-Navarro |auteur3=Jordi Agustí |auteur4=Caroline Souday |auteur5=[[José María Bermúdez de Castro]] |auteur6=María Martinón-Torres |auteur7=Beatriz Fajardo |auteur8=Mathieu Duval |auteur9=Christophe Falguères |auteur10=Oriol Oms |titre=The oldest human fossil in Europe dated to ca. 1.4 Ma at Orce (Spain) |périodique=[[Journal of Human Evolution]] |série=1 |volume=65 |mois=juillet |année=2013 |doi=10.1016/j.jhevol.2013.01.012 |lire en ligne=http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0047248413000304 |pages=1-9 |auteur12=Josep Maria Parés |auteur13=Pere Anadón |auteur14=Ramón Julià |auteur15=José Manuel García-Aguilar |auteur16=Anne-Marie Moigne |auteur17=María Patrocinio Espigares |auteur18=Sergio Ros-Montoya |auteur19=Paul Palmqvist}}.</ref>{{,}}<ref name="Carbonell">{{Article |langue=en |auteur1=[[Eudald Carbonell]] |auteur2=[[José María Bermúdez de Castro]] |et al.=oui |titre=The first hominin of Europe |périodique=[[Nature (revue)|Nature]] |volume=452 |jour=27 |mois=mars |année=2008 |doi=10.1038/nature06815 |lire en ligne=http://www.nature.com/nature/journal/v452/n7186/full/nature06815.html |pages=465-469}}.</ref>. Le site d'[[Sierra d'Atapuerca|Atapuerca]] a livré aussi des restes d'industrie lithique d'environ {{unité|1.4|Ma}}, et des restes humains ayant abouti à la description d{{'}}''[[Homo antecessor]]'', daté d'env. {{nobr|820 000 [[Avant le présent|BP]]}}, possible ancêtre de ''{{nobr|[[Homme de Néandertal|H. neanderthalensis]]}}'', attestant d'un peuplement continu de l'Europe occidentale depuis {{unité|1.8|Ma}} ainsi que de l'existence possible d'une migration à partir de l'Europe centrale, depuis Dmanissi (où a été découvert ''H. georgicus''), et non pas via le détroit de Gibraltar<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur1=Herbert Thomas |titre=Découverte d'Homo antecessor |url=https://www.universalis.fr/encyclopedie/decouverte-d-homo-antecessor/ |éditeur=Encyclopædia Universalis en ligne |consulté le=6 mars 2018}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur1=Erin Wayman |titre=Homo antecessor: Common Ancestor of Humans and Neanderthals? |url=https://www.smithsonianmag.com/science-nature/homo-antecessor-common-ancestor-of-humans-and-neanderthals-143357767/ |site=smithsonian.com |éditeur=[[Smithsonian Institution]] |date=26 nov. 2012 |consulté le=6 mars 2018}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur1=Quentin Mauguit |titre=Un silex taillé vieux de 1,4 million d’années découvert à Atapuerca |url=https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/homme-silex-taille-vieux-14-million-annees-decouvert-atapuerca-48027/ |site=futura-sciences.com |date=26 juil. 2013 |consulté le=6 mars 2018}}.</ref>{{,}}<ref name="lehir">{{Article |langue=fr |auteur1=Pierre Le Hir |titre="Antecessor", le premier Européen |périodique=Le Monde |date=20 janv. 2009 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/planete/article/2009/01/17/antecessor-le-premier-europeen_1143146_3244.html}}.</ref>. Jusqu'à ''H. antecessor'', l'[[industrie lithique]] associée à ces peuplements est l'[[Oldowayen]], technique des galets aménagés. Vient ensuite ''[[Homo heidelbergensis]]'' (l{{'}}''[[Homo erectus]]'' européen<ref name="lignee" />, {{nobr|650 000-300 000 BP}}, espèce à laquelle appartient, par exemple, l'[[homme de Tautavel]]), décrit à partir de plusieurs fossiles, retrouvés en Allemagne actuelle, à Heidelberg, d'où provient son [[Type (biologie)|holotype]] et en Espagne, sur le site d'Atapuerca ; ''H. heidelbergensis'' pourrait être l'ancêtre d{{'}}''H. neanderthalensis''<ref>{{Chapitre |langue=fr |auteur1=Michel Brunet |titre chapitre=''Homo neanderthalensis'' et ''Homo sapiens''. Cohabitation, hybridation ou disparition ? |titre ouvrage=Nous sommes tous des Africains : à la recherche du premier homme |éditeur=Odile Jacob |année=2016}}.</ref>{{,}}<ref>{{Chapitre |langue=fr |prénom1=J.-J. |nom1=Hublin |titre chapitre=Origine et évolution des Néandertaliens |auteurs ouvrage=Bernard Vandermeersch et B. Maureille (Éds.) |titre ouvrage=Les Néandertaliens, biologie et cultures |lieu=Paris |éditeur=Comité des travaux historiques et scientifiques |collection=Documents préhistoriques |numéro dans collection=23 |année=2007 |isbn=9782735506385 |passage=95-107}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Homo heidelbergensis |url=http://humanorigins.si.edu/evidence/human-fossils/species/homo-heidelbergensis |éditeur=Smithsonian National Museum of Natural History |date=29 juin 2017 |consulté le=6 mars 2018}}.</ref>. L'industrie lithique associée aux heidelbergiens est l'[[Acheuléen]], caractérisé par la technique des [[biface]]s, attesté il y a {{unité|650000|ans}} en Europe mais né en Afrique il y a {{unité|1.7|Ma}}<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Elisa Nicoud |titre=Complexité des stratigraphies régionales et nouveau modèle d’apparition et de diffusion du phénomène acheuléen en Europe de l'Ouest |périodique=Quaternaire |volume=24 |numéro=4 |année=2013 |doi=10.4000/quaternaire.6790 |lire en ligne=http://journals.openedition.org/quaternaire/6790}}.</ref>. À la même époque, vers {{unité|450000|à=500000|ans BP}}, les Européens commencent à maîtriser le feu, étape importante de l'évolution, qui permet la cuisson des aliments et donc facilite l'assimilation des nutriments, et qui permet aussi de se chauffer, dans un environnement climatique globalement plus froid qu'actuellement, ce qui concourt à un processus de socialisation<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Maîtrise du feu |url=https://www.universalis.fr/encyclopedie/maitrise-du-feu/ |éditeur=Encyclopædia Universalis en ligne |consulté le=9 mars 2018}}.</ref>{{,}}{{Sfn|Condemi|Savatier|2016|p=68}}{{,}}{{Sfn|Valentin|2011|p=13}}.
Des fouilles réalisées ces dernières années en [[Géorgie (pays)|Géorgie]] puis en [[Bulgarie]] permettent de dire que le genre ''[[Homo]]'' existe en Europe depuis environ 1,5 million d'années. Il est en effet probable que ses représentants aient peuplé l'Europe depuis le [[Caucase]] en suivant la [[Danube|voie danubienne]].


[[Fichier:Range_of_NeanderthalsAColoured.png|vignette|gauche|Répartition de l'Homme de Néandertal, présence avérée :
On appelle ''anténéandertaliens'' les populations qui ont vécu en Europe il y a {{formatnum:800000}} à {{formatnum:400000}} ans. Ils sont notamment représentés par l'[[homme de Tautavel]] (- {{formatnum:450000}} ans), le « Français le plus ancien ».
{{Légende/Début}}
{{Légende|#00a2e8|en Europe}}
{{Légende|#e89900|au [[Moyen-Orient]]}}
{{Légende|#26e800|en [[Asie centrale]]}}
{{Légende|#7e00e8|dans l'[[Altaï]]}}
{{Légende/Fin}}]]


''[[Homme de Néandertal|Homo neanderthalensis]]'', l'« Homme de Néandertal », naît il y a environ {{unité|400000|ans}} en Europe occidentale, issu sans doute d'une forme de [[spéciation]] (« spéciation par distance »)<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Jean-Jacques Hublin |auteur2=Bernard Seytre |titre=Quand d'autres hommes peuplaient la terre |sous-titre=nouveaux regards sur nos origines |éditeur=[[Groupe Flammarion|Flammarion]] |année=2011 |passage=86 |isbn= |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=0lq_btV3LJwC&pg=PT86}}.</ref>{{,}}<ref>{{Chapitre |langue=en |auteur1=Jean-Luc Voisin |titre chapitre=A preliminary approach to the neandertal speciation by distance: a view from the shoulder complex |auteurs ouvrage=Silvana Condemi et Gerd Christian Weninger |titre ouvrage=Continuity and discontinuity in the peopling of Europe |éditeur=Springer |année=2011 |passage=127-138}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Jean-Luc Voisin |titre=L'histoire évolutive mouvementée des Néandertaliens |nature article=Dossier {{numéro|76}} |périodique=Pour la Science |mois=juillet-septembre |année=2012 |pages=14-19}}.</ref> d{{'}}''{{nobr|H. erectus/heidelbergensis}}'', ou d'une dérive génétique (modèle d'accrétion){{sfn|Condemi|Savatier|2016|p=33}}, dans un contexte où l'Europe est isolée par les glaces du reste de l'ancien monde{{sfn|Coppens|2010|p=35-37}}{{,}}<ref>{{Article |langue=en |auteur1=J. J. Hublin |titre=The origin of Neandertals |périodique=[[Proceedings of the National Academy of Sciences|PNAS]] |volume=106 |numéro=38 |mois=9 |année=2009 |doi=10.1073/pnas.0904119106 |pages=16022-16027}}.</ref>. Neandertal est très adaptable, il s'accommode des périodes glaciaires et inter-glaciaires et des environnements correspondants et s'étend massivement en Europe<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur1=Jean-Jacques Hublin |titre=L'expansion néandertalienne en Eurasie (conférence au Collège de France) |url=http://www.college-de-france.fr/site/jean-jacques-hublin/course-2015-11-03-17h00.htm |site=college-de-france.fr |date=3 nov. 2015 |consulté le=7 mars 2018}}.</ref> et au-delà, vers l'Asie Centrale et le Proche-Orient entre {{unité|120000 et 110000|ans BP}}{{sfn|Condemi|Savatier|2016|loc=Néandertal voyage, {{p.|35 et sq}}}}{{,}}<ref name="pls76-23">{{Article |langue=fr |auteur1=Anna Degioanni |titre=Neandertal, Sapiens et Denisova racontés par leurs gènes |nature article=Dossier {{numéro|76}} |périodique=Pour la Science |mois=juillet-septembre |année=2012 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=BnGwwrU8SbAC |pages=23}}.</ref>. Physiquement robuste et adapté au froid, Néandertal possède des capacités cognitives proches de celles de l'« Homme moderne » (''Homo sapiens'')<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Yaroslav Pigenet |titre=Néandertal, le cousin réhabilité |périodique=CNRS Le journal |date=30 août 2017 |lire en ligne=https://lejournal.cnrs.fr/articles/neandertal-le-cousin-rehabilite}}.</ref>, il pratique des rituels, il enterre ses morts, le premier en Europe à le faire, et il pratique une forme d'art<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=D. L. Hoffmann |et al.=oui |titre=U-Th dating of carbonate crusts reveals Neandertal origin of Iberian cave art |périodique=Science |volume=359 |numéro=6378 |date=23 février 2018 |doi=10.1126/science.aap7778 |pages=912-915}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=fr |titre=Néandertal, quand les sépultures racontent |éditeur=Centre des Musées Nationaux |année= |format livre=pdf |isbn= |lire en ligne=https://www.monuments-nationaux.fr/var/cmn_inter/storage/original/application/c55b58f0c9722ae9a00005b7c9173ed8.pdf}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Découverte de la première gravure pariétale attribuée aux Néandertaliens |url=http://www2.cnrs.fr/presse/communique/3699.htm |éditeur=CNRS |date=2 septembre 2014}}.</ref>{{,}}{{sfn|Valentin|2011|p=9}}{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=L'homme de Néandertal inhumait bien déjà ses morts |url=http://www2.cnrs.fr/presse/communique/3363.htm |éditeur=CNRS |date=17 décembre 2013}}.</ref>. Il est associé au [[Moustérien]]{{Sfn|Condemi|Savatier|2016|p=111}}. Le nombre de néandertaliens ([[métapopulation]]) est compris dans une fourchette allant de quelques milliers à {{unité|200000|individus}}, donnant en tout état de cause une très faible densité de population<ref>{{Article |langue=en |auteur1=Jean-Pierre Bocquet-Appel |auteur2=Anna Degioanni |titre=Neanderthal Demographic Estimates |périodique=Current Anthropology |volume=54 |numéro=S8 |date=décembre 2013 |doi=10.1086/673725 |pages=S202-S213}}{{commentaire biblio SRL|Indique {{unité|5000 à 70000|individus}}.}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Anna Degioanni |auteur2=Virginie Fabre |auteur3=Silvana Condemi |titre=Génétique et paléoanthropologie : deux approches pour un dialogue autour des Néandertaliens |périodique=Bulletins et Mémoires de la Société d'nthropologie de Paris |volume=23 |numéro=1 |date=avril 2012 |doi=10.1007/s13219-010-0022-y |pages=1-18 ({{p.|14}})}}{{commentaire biblio SRL|Contient une recension donnant entre {{unité|20000 et 200000|individus}}.}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=en |auteur1=Jean-Pierre Bocquet-Appel |auteur2=Pierre-Yves Demars |auteur3=Lorette Noiret |auteur4=Dmitry Dobrowsky |titre=Estimates of Upper Palaeolithic meta-population size in Europe from archaeological data |périodique=Journal of Archaeological Science |volume=32 |numéro=11 |date=novembre 2005 |pages=1656-1668}}{{commentaire biblio SRL|Indique une population de {{unité|4400 à 5900|habitants}} avec un intervalle de confiance à 95 % compris entre {{unité|1700 à 37700|personnes}}.}}.</ref>.
Les premières traces de peuplement [[Homme de Néandertal|néandertalien]] en Europe remontent à {{formatnum:300000}} ans. Cette espèce humaine, très spécialisée, semble n'avoir existé qu'en Europe et au [[Proche-Orient]]. Elle a disparu il y a près de {{formatnum:30000}} ans.


[[Fichier:Expansion d homo sapiens.svg|vignette|upright=1.5|Expansion d{{'}}''Homo sapiens''.
L'[[Homo sapiens|homme moderne]] (dont [[Histoire évolutive des homininés#Les origines de l'homme moderne|l'origine africaine]] fait remonter les premières traces à {{formatnum:120000}} ans en [[Afrique]]) apparaît en Europe il y a {{formatnum:40000}} ans, représenté notamment par l'[[homme de Cro-Magnon]].
{{Légende/Début}}
{{Légende|#ff0000|''Homo sapiens''}}
{{Légende|#c2bf00|Néandertaliens}}
{{Légende|#61c000|Premiers hominidés}}
{{Légende/Fin}}]]


''[[Homo sapiens]]'', quant à lui, naît en Afrique, il y a environ {{unité|300000|ans}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Homo sapiens est plus âgé qu'on le croit et n'est pas né en Éthiopie |url=https://www.francetvinfo.fr/sciences/histoire/homo-sapiens-est-plus-age-qu-on-le-croit-et-n-est-pas-ne-en-ethiopie_2227463.html |date=8 juin 2017}}.</ref>. Sa présence hors d'Afrique, sous une forme archaïque, est attestée par des fossiles âgés de {{unité|180000|ans}} environ, en Israël ([[Grotte de Misliya]])<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=François Savatier |titre=L'Homme moderne a précédé de loin l'Homme de Néandertal au Levant |périodique=Pour la Science |date=29 janv. 2018 |lire en ligne=https://www.pourlascience.fr/sd/prehistoire/i-homo-sapiens-i-a-precede-de-tres-loin-i-homo-neanderthalensis-i-au-levant-12769.php}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Hervé Morin |titre=Découverte en Israël du plus ancien « Homo sapiens » hors d’Afrique |périodique=Le Monde |date=25 janvier 2018 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/sciences/article/2018/01/25/decouverte-en-israel-du-plus-ancien-homo-sapiens-hors-d-afrique_5247195_1650684.html}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=en |auteur1=Israel Hershkovitz |et al.=oui |titre=The earliest modern humans outside Africa |périodique=Science |volume=359 |numéro=6374 |année=2018 |doi=10.1126/science.aap8369 |pages=456-459}}.</ref>. L'expansion de Sapiens se fait en plusieurs vagues, lesquelles empruntent probablement un chemin passant par [[Bab-el-Mandeb]], détroit entre la péninsule arabique et l'Afrique, outre celui par le Nil et le Proche-Orient{{sfn|Condemi|Savatier|2016|p=126 et sq}}{{,}}<ref name="futura2011">{{Lien web |langue=fr |titre=Migration humaine : Homo sapiens a quitté l'Afrique plus tôt que prévu |url=https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/paleontologie-migration-humaine-homo-sapiens-quitte-afrique-plus-tot-prevu-45423/ |site=futura-sciences.com |date=11 déc. 2017}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Cécile Dumas |titre=Sortie d'Afrique : une nouvelle route s'ouvre en Arabie |périodique=Sciences et Avenir |date=28 janvier 2011 |lire en ligne=https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/sortie-d-afrique-une-nouvelle-route-s-ouvre-en-arabie_21324}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Sylvestre Huet |titre=''Homo sapiens'', double sortie d'Afrique |périodique=Libération |date=28 janvier 2011 |lire en ligne=http://www.liberation.fr/sciences/2011/01/28/homo-sapiens-double-sortie-d-afrique_710590}}.</ref>, mais les premières n'atteignent pas l'Europe. Les vagues de Sapiens évolués qui atteignent l'Europe partent d'Afrique vers {{unité|70000|ans}} et leurs plus anciennes traces en Europe datent de {{unité|45000|ans}} ([[Grotte du Cheval (Italie)|Grotta del Cavallo]])<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=L'Homme moderne arrivé en Europe plus tôt que prévu |url=http://www2.cnrs.fr/presse/communique/2336.htm |éditeur=CNRS |date=3 novembre 2011 |nature article=communiqué de presse}}.</ref>{{,}}<ref name="pls2014" />{{,}}{{sfn|Condemi|Savatier|2016|p=126}}. À partir de {{unité|45000|ans}}, ''H. sapiens'' commence sa colonisation de l'Europe, dans un mouvement d'est en ouest<ref name="futura2011" />. À ce moment, il a déjà eu l'occasion de se métisser avec Néandertal, leurs chemins s'étant croisés au Proche-Orient et à l'est de l'Eurasie{{sfn|Condemi|Savatier|2016|p=145-148, 152}}{{,}}<ref>{{article |langue=en |nom1=Kuhlwilm |prénom1=Martin |et alii=oui<!--|nom2=Gronau |prénom2=Ilan |nom3=Hubisz |prénom3=Melissa J. |nom4=de Filippo |prénom4=Cesare |nom5=Prado-Martinez |prénom5=Javier |nom6=Kircher |prénom6=Martin |nom7=Fu |prénom7=Qiaomei |nom8=Burbano |prénom8=Hernán A. |nom9=Lalueza-Fox |prénom9=Carles |nom10=de la Rasilla |prénom10=Marco |nom11=Rosas |prénom11=Antonio |nom12=Rudan |prénom12=Pavao |nom13=Brajkovic |prénom13=Dejana |nom14=Kucan |prénom14=Željko |nom15=Gušic |prénom15=Ivan |nom16=Marques-Bonet |prénom16=Tomas |nom17=Andrés |prénom17=Aida M. |nom18=Viola |prénom18=Bence |nom19=Pääbo |prénom19=Svante |nom20=Meyer |prénom20=Matthias |nom21=Siepel |prénom21=Adam |nom22=Castellano |prénom22=Sergi--> |titre=Ancient gene flow from early modern humans into Eastern Neanderthals |périodique=Nature |date=17 février 2016 |volume=530 |passage=429-433 |doi=10.1038/nature16544}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Bruno D. Cot |titre=La longue marche de Sapiens : ce que nous apprend la génétique |périodique=L'Express |date=18 janvier 2015 |lire en ligne=https://www.lexpress.fr/actualite/sciences/la-longue-marche-de-sapiens-ce-que-nous-apprend-la-genetique_1640969.html}}.</ref>{{,}}<ref name="pls2014">{{Article |langue=fr |auteur1=François Savatier |titre=L’ADN de l’homme d’Ust’-Ishim date le métissage Néandertal-Sapiens |périodique=Pour la Science |date=7 nov. 2014 |lire en ligne=https://www.pourlascience.fr/sd/paleontologie-humaine/ladn-de-lhomme-dust-ishim-livre-date-le-metissage-neandertal-sapiens-12011.php}}.</ref>. Ce [[Hybridation entre les humains archaïques et modernes|métissage entre Néandertal et Sapiens]] est sans doute favorable à ce dernier ; venu beaucoup plus récemment d'Afrique, il est plus adapté aux basses latitudes et il acquiert par ce métissage des avantages évolutifs, notamment de résistance au froid{{sfn|Condemi|Savatier|2016|p=155}}{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Dominique Garcia |prénom2=Emmanuel |nom2=Le Bras |titre=Archéologie des migrations |éditeur=[[La Découverte]] |année=2017 |passage=104 |isbn=}}.</ref>. Sapiens progresse en Europe et, concomitamment, les néandertaliens régressent, se retrouvant confinés dans des zones refuges avant de disparaître vers {{unité|40000|ans BP}} avec des populations relictuelles perdurant jusqu'à {{unité|28000|ans BP}}<ref name="pls76-23" />{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=David Brill |titre=Neanderthal's last stand |périodique=Nature |date=13 septembre 2006 |doi=10.1038/news060911-8}}.</ref>, non sans laisser leurs traces génétiques dans l'actuelle population humaine<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=François Savatier |titre=Des gènes néandertaliens inégalement répartis |périodique=Pour la Science |date=12 février 2024 |lire en ligne=https://www.pourlascience.fr/sd/prehistoire/des-genes-neandertaliens-inegalement-repartis-11842.php}}.</ref>. Les causes de la régression puis de la disparition de Néandertal sont plurifactorielles et toujours discutées<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Extinction de l'homme de Néanderthal : une nouvelle approche multidisciplinaire exclut l'hypothèse climatique |url=http://www2.cnrs.fr/presse/communique/1488.htm |éditeur=CNRS (communiqué de presse) |date=24 décembre 2008}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |titre=Comment Sapiens a dominé Neandertal |périodique=Le JDD |date=20 juin 2017 |lire en ligne=http://www.lejdd.fr/Societe/Sciences/Comment-Sapiens-a-domine-Neandertal-746805}}.</ref>. La peau de ces ''Homo sapiens'' était sombre, adaptée à [[Origine africaine de l'Homme moderne|leur origine africaine]] et aux régions très ensoleillées. Ce n'est que récemment, il y a {{unité|10000|ans}}, que les chasseurs-cueilleurs européens ont disposé des gènes responsables de la peau pâle{{Note|groupe=alpha|texte=On a retrouvé en Espagne les restes d'un homme, âgé de {{unité|7000|ans}}, à la limite entre Mésolithique et Néolithique, dont l'ADN a montré qu'il avait la peau sombre et les yeux bleus<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Blue eyes and dark skin, thats how the European hunter-gatherer looked like 7,000 years ago |url=http://geogenetics.ku.dk/latest-news/alle_nyheder/2014/blue-eyes-and-dark-skin-thats-how-the-european-hunter-gatherer-looked-like-7000-years-ago/ |éditeur=University of Copenhague, Natural History Museum of Denmark, Center for GeoGenetics |date=26 janv. 2014}}.</ref>.}}{{,}}<ref>{{Article |langue=en |auteur1=Clyde Winters |titre=Were the First Europeans Pale or Dark Skinned ? |périodique=Scientific Research |volume=4 |numéro=3 |année=août 2014 |doi=10.4236/aa.2014.43016 |pages=124-132}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur1=Céline Bon |titre=Cro-Magnon était-il noir, blanc, jaune ? |url=http://www.museedelhomme.fr/fr/cro-magnon-etait-il-noir-blanc-jaune |éditeur=Musée de l'Homme}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Noëlle Guillon |titre=La véritable histoire des couleurs de la peau |périodique=Pour la Science |date=14 nov. 2017 |lire en ligne=https://www.pourlascience.fr/sd/genetique/la-veritable-histoire-des-couleurs-de-la-peau-12723.php}}.</ref>.
Vers 6900 avant J.-C., on assiste à la formation de la [[mer Baltique]].


[[Fichier:Weichsel-Würm-Glaciation.png|vignette|L'Europe lors du [[dernier maximum glaciaire]] (env. {{unité|21|[[Annum|ka]] BP}}) ({{unité|±2|ka}}).]]
Vers 6000 avant J.-C: La Méditerranée pénètre l'actuel [[détroit]] des [[Dardanelles]], puis celui du [[Bosphore]]. Il s'en suit, vers 5500 avant J.C, la formation de la mer Noire qui auparavant était un lac d'eau douce dont le niveau était beaucoup plus bas que celui de la mer Noire actuelle.


Les [[Premiers Hommes modernes en Europe|premiers Hommes modernes européens]] développent des industries diverses ([[Uluzzien]], [[Bohunicien]], [[Châtelperronien]], attribué à Néandertal, [[Jerzmanowicien|Lincombien-Ranisien-Jerzmanowicien]]{{etc.}}) ; deux d'entre elles, l'[[Aurignacien]] (env. {{unité|40-29|[[Annum|ka]] BP}}) puis le [[Gravettien]] (env. {{unité|29-22|ka BP}}) se répandent largement en Europe{{sfn|Valentin|2011|p=23-27}}{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Nicolas Teyssandier |titre=L’émergence du Paléolithique supérieur en Europe : mutations culturelles et rythmes d’évolution |périodique=PALEO |numéro=19 |année=2007 |lire en ligne=http://journals.openedition.org/paleo/702}}.</ref>. Ces expansions sont concomitantes à des mouvements de populations, retracés par la génétique<ref name="ice-age">{{Lien web |langue=en |auteur institutionnel=Howard Hughes Medical Institute |titre=The genetic History of ice age Europe |url=https://www.sciencedaily.com/releases/2016/05/160502131231.htm |éditeur=Science Daily |date=2 mai 2016}}.</ref>, eux-mêmes corrélés aux fluctuations climatiques de l'époque{{sfn|Demars|2006}}. L'[[Aurignacien]] est caractérisé notamment par le développement du travail des matières osseuses (bois de rennes et os de mammouths), rare jusqu'alors, à des techniques de débitage de lamelles ainsi qu'à des objets de parure et au développement de l'art{{sfn|Valentin|2011|p=20}} ; la [[grotte Chauvet]], occupée à l'Aurignacien ({{unité|37|ka BP}}) et au Gravettien ({{unité|30|ka BP}}), en est un exemple<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=L'art pariétal aurignacien |url=http://archeologie.culture.fr/chauvet/fr/art-parietal-aurignacien |site=archéologie.culture.fr |éditeur=Ministère de la Culture et de la Communication}}.</ref>. Dès {{unité|30|ka BP}}, à une période particulièrement froide, on trouve des traces de sédentarisation partielle dans l'est de l'Europe, sous la forme de campements bénéficiant d'infrastructures d'habitation (à la différence des abris de plein-air), autour desquels ont été retrouvés des sépultures et des statuettes d'argile. Mais Sapiens reste néanmoins, fondamentalement, un chasseur-cueilleur mobile nomadisant sur des distances de quelques centaines de kilomètres{{sfn|Valentin|2011|p=41}}.
Entre 5500 et 4800 ans avant J.-C., la première culture [[Indo-Européens|Indo-européenne]] est attestée dans la [[steppe pontique]], au nord de la [[mer Noire]]: c'est la [[culture de Samara]]. Ces [[Proto-indo-européens]] propageront leur langue, leur culture, leurs croyances et leurs codes à travers toute l'Europe. Ils sont les premiers êtres humains à domestiquer le [[cheval]] ce qui facilita leur expansion.


Entre {{unité|21 000 et 18 000|ans}}<ref>{{Article |langue=fr |prénom1=Venceslas |nom1=Kruta |prénom2=Lanfredo |nom2=Castelletti |titre=Protohistoire de l'Europe |périodique=Annuaire de l'École Pratique des Hautes Études. Section des sciences historiques et philologiques, 20 |année=2006 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/ephe_0000-0001_2004_num_20_1_11462 |pages=97-102}}.</ref> se produit un intense refroidissement, le « [[Dernier maximum glaciaire|maximum glaciaire]] »{{note|groupe=alpha|texte=Le maximum glaciaire est appelé en anglais LGM pour ''Last Glaciation Maximum'' et correspond à l'[[Évènement de Heinrich|événement de Heinrich 1]].}} qui donne à l'Europe une configuration nettement différente de l'actuelle{{Note|groupe=alpha|texte=La Manche n'est pas un bras de mer mais un gigantesque fleuve drainant la calotte de glace fennoscandienne<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Quand la Manche était un fleuve... |url=http://www.insu.cnrs.fr/environnement/climats-du-passe/quand-la-manche-etait-un-fleuve |éditeur=CNRS (communiqué de presse) |date=15 sept. 2006 |consulté le=16 mars 2018}}.</ref>. {{citation|Ainsi pendant le [[dernier maximum glaciaire]] ({{unité|18000|ans BP}}), la ligne de rivage était à {{unité|120|m}} sous l’actuelle. Si toutes les régions européennes sont touchées par la baisse des niveaux marins, la Manche est exondée, la mer du Nord et la Baltique émergées et recouvertes par l’[[inlandsis]], la mer Adriatique réduite à sa plus simple expression. La Caspienne et la mer Noire, cette dernière étant coupée de la Méditerranée, accusaient un niveau inférieur de {{unité|200|m}} à l’actuel<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Olivier Le Gall |titre=Influence des glaciaires-interglaciaires sur les ichotyofaunes des eaux douces européennes |périodique=Quaternaire |volume=21 |numéro=3 |année=2010 |lire en ligne=https://journals.openedition.org/quaternaire/5570?file=1 |pages=203-214 ({{p.|204}})}}.</ref>}}.}}. Les études génétiques montrent que certains groupes, d'abord représentés en Europe du Nord-Ouest, sont repoussés dans le sud de l'Europe{{sfn|Hublin|2017|p=20}}{{,}}{{sfn|Demars|2006}}. C'est le moment où apparaît l'industrie lithique [[solutréen]]ne, caractérisée par des pointes en pierre très fines et acérées, appelées « [[Feuille de laurier (outil paléolithique)|feuilles de laurier]] », servant sans doute de couteaux et armant l'extrémité des flèches et des sagaies<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Feuille de laurier |url=http://musee-prehistoire-eyzies.fr/objet/feuille-de-laurier |éditeur=Musée national de l' préhistoire |consulté le=16 mars 2018}}.</ref>. Émergent l'usage du propulseur et (probablement) de l'arc pour la chasse mais ces deux outils, cependant, ne se généraliseront qu'au [[Magdalénien]] qui lui succède<ref>{{Article |langue=fr |prénom1=Jean-Georges |nom1=Rozoy |titre=Le propulseur et l'arc chez les chasseurs préhistoriques. Techniques et démographies comparées |périodique=Paléo |numéro=4 |année=1992 |doi=10.3406/pal.1992.1202 |lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/pal_1145-3370_1992_num_4_1_1202 |pages=175-193}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Pierre Cattelain |auteur2=Jean-Marc Pétillon |titre=« Le « type 2a », plus ancien modèle de propulseur paléolithique : une nouvelle pièce dans le Magdalénien moyen d’Isturitz (Pyrénées-Atlantiques, France) et ses implications |périodique=PALEO |numéro=26 |année=2015 |lire en ligne=http://journals.openedition.org/paleo/2876}}.</ref>. On a longtemps pensé que le Solutréen était aussi l'époque de l'invention de l'[[Aiguille à coudre|aiguille à chas]]<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Sophie A. De Beaune |titre=Comment vivaient nos ancêtres |nature article=Grands dossiers des sciences humaines |périodique=Sciences Humaines |année=2007 |lire en ligne=https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00722388/document}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Danielle Stordeur-Yedid |titre=Les aiguilles à chas au paléolithique |nature article=recension |périodique=Revue archéologique du Centre de la France |volume=19 |année=1980 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/racf_0220-6617_1980_num_19_1_2282_t1_0070_0000_2 |pages=70}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Aiguille à chas |url=http://musee-archeologienationale.fr/objet/aiguille-chas |éditeur=Musée d'archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye |consulté le=16 mars 2018}}.</ref> jusqu'à la découverte, en 2016 en Sibérie, d'un tel artefact, daté de {{unité|45|[[Annum|ka]] BP}}, attribué à l'[[Homme de Denisova]]<ref>{{Chapitre |langue=fr |auteur1=Marylène Patou-Mathis |titre chapitre=Aiguille à chas |titre ouvrage=Néandertal de A à Z |éditeur=Allary |année=2018}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur1=Bernard Nomblot |titre=L’aiguille prend un coup de vieux |url=http://www.cite-sciences.fr/fr/ressources/science-actualites/detail/news/laiguille-prend-un-coup-de-vieux/?cHash=a8af9b938682da9799db77b133e6791f&tx_news_pi1%5Baction%5D=detail&tx_news_pi1%5Bcontroller%5D=News |éditeur=Cité des sciences et de l'industrie |date=7 sept. 2016 |consulté le=16 mars 2018}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La plus vieille aiguille du monde |url=http://www.pole-prehistoire.com/index.php/en/11-francais/fr-actualites-scientifiques/380-la-plus-vieille-aiguille-du-monde |éditeur=[[Pôle international de la Préhistoire]] |consulté le=16 mars 2018}}.</ref>. Le Magdalénien est caractérisé par un art pariétal particulièrement riche, comme en témoignent les grottes de [[Grotte de Lascaux|Lascaux]] et d'[[Grotte d'Altamira|Altamira]]<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur1=Denis Vialou |titre=Art magdalénien |url=https://www.universalis.fr/encyclopedie/art-magdalenien/ |éditeur=Encyclopædia Universalis en ligne |consulté le=16 mars 2018}}.</ref>, et par le travail des matières osseuses{{sfn|Valentin|2011|p=67}}.
Ils parlaient à l'origine une langue ancienne appelée ''[[indo-européen commun]]'' par les linguistes et qui a été partiellement reconstituée. C'est de cette langue que provient l'immense majorité des langues parlées aujourd'hui en Europe ([[Albanais]], [[langues baltes|Baltes]], [[Celtes]], [[Germains]], [[Grecs]], [[Latins]], [[Slaves]], [[Arméniens]]).


La dernière période glaciaire s'achève de manière brutale. Un premier réchauffement rapide se produit vers {{unité|14700|BP}}, la température du [[Groenland]] augmente de plus de {{tmp|10|°C}}, c'est ce qu'on nomme le [[Bölling]], qui libère des glaces une grande partie de l'Europe du Nord et de la Scandinavie, permettant leur peuplement depuis le sud. Avec ce retrait des glaces, de nouveaux apports de populations à partir du Proche-Orient font sentir leurs effets{{sfn|Hublin|2017|p=20}}. Plus tard, vers {{unité|12900|BP}}, un retour à des conditions glaciaires se traduit par des températures extrêmement froides avant un réchauffement final, vers {{unité|11700|BP}}, qui marque la fin de la dernière glaciation<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Le climat a basculé de façon extrêmement brutale à la fin de la dernière période glaciaire |url=http://www2.cnrs.fr/presse/communique/1363.htm |éditeur=CNRS |date=19 juin 2008}}.</ref> et l'entrée dans l'[[Holocène]] avec l'instauration du climat actuel<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur1=Michèle Julien |titre=Holocène |url=https://www.universalis.fr/encyclopedie/holocene/ |éditeur=Encyclopædia Universalis en ligne |consulté le=14 mars 2018}}.</ref> ; cela coïncide avec les débuts de l'extinction de la [[mégafaune]] européenne ([[mammouth laineux]], [[rhinocéros laineux]], [[Megaloceros giganteus|cerf géant]], [[Ursus spelaeus|ours des cavernes]]{{etc.}}), sans doute pour des raisons climatiques probablement aggravées par la prédation humaine<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Anthony Stuart |titre=L'extinction des grands mammifères |nature article=Dossier {{n.|43}} |périodique=Pour la Science |date=avril 2004 |lire en ligne=https://www.pourlascience.fr/sd/paleontologie/lextinction-des-grands-mammiferes-5469.php}}.</ref>. Le paysage et sa faune se recomposent{{note|groupe=alpha| {{citation|''[un]'' changement faunique fondamental ''[…]'' s’opère entre la Steppe à mammouths du début du Tardiglaciaire et les communautés animales en recomposition durant le Bølling<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Patrick Auguste |titre=Olivier Bignon, « Chasser les chevaux à la fin du Paléolithique dans le Bassin parisien. Stratégies cynégétiques et mode de vie au Magdalénien et à l’Azilien ancien » |nature article=recension |périodique=Quaternaire |volume=20 |numéro=1 |année=2009 |lire en ligne=http://journals.openedition.org/quaternaire/5073}}.</ref>.}}}}, la forêt tempérée progresse en Europe à partir de {{unité|10000|BP}}, la chasse à l'arc se généralise<ref>{{Article |langue=fr |titre=Évolution de la végétation en Europe au cours des différents interglaciaires : une grande cohérence |périodique=La lettre du changement global |numéro=10 |éditeur=CNRS |année=2000 |lire en ligne=http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/dosclim1/rechfran/4theme/paleo/evolutveget.html}}.</ref>{{,}}{{Sfn|Barbaza|2012|loc=Chap. L'arc et la flèche, p. 21, 27/94}} et l'alimentation des hommes du [[Mésolithique]] devient extrêmement diversifiée<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Massimo Montanari |auteur2=Jean-Louis Flandrin |titre=Histoire de l'alimentation |éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]] |année=1996 |passage=33 |isbn= |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=WRbrDAAAQBAJ&pg=PT33}}.</ref> (les escargots par exemple, sont consommés en très grande quantité dans certaines niches écologiques{{sfn|Barbaza|2012|loc=Chap. Vivre en milieu changeant, {{p.|3, 75/94}}}}).
Aux IVème et IIIème millénaires, la civilisation des mégalithes s’est développée (dolmens, menhirs). Elle conserve encore son mystère.

==== Industries et cultures en Europe ====
{{article détaillé|Tableau synoptique des principales cultures préhistoriques de l'Ancien Monde|Outils de la Préhistoire}}
<gallery caption="Industries du Paléolithique">
Chopper of Dmanisi.png|Galet aménagé du gisement de [[Dmanissi]], de type [[Oldowayen]] ({{nobr |env. 1.8 [[Million d'années|Ma]]}}, ''[[Homo georgicus]]'').
Biface Cintegabelle MHNT PRE 2009.0.201.1 V2.jpg|Biface [[Acheuléen]]s ({{formatnum:650000}} (en Europe) - {{unité|100000|BP}}, ''[[Homo heidelbergensis]]'').
Nucleus et eclat levallois.jpg|Nucléus et éclat [[méthode Levallois|Levallois]] en silex du [[Moustérien]] ({{unité|300 000-38 000|BP}}, [[Homme de Néandertal]]).
Lame Aurignac Lartet global N°II.jpg|Grattoir double sur lame, [[Aurignacien]] ({{unité|40 000-29 000|[[Avant le présent|BP]]}}, correspond à l'arrivée d{{'}}''[[Homo sapiens]]'' en Europe, première occupation de la [[grotte Chauvet]]).
Fleche Font Robert 231.4 (3).jpg|Pointe de flèche en silex, [[Gravettien]] ({{unité|29 000-22 000|[[Avant le présent|BP]]}}, [[Homme de Cro-Magnon]], deuxième occupation de la grotte Chauvet).
Biface feuille de laurier.JPG|Outil en « feuille de laurier », [[Solutréen]] ({{unité|22 000-17 000|BP}}).
Aiguille os 246.1 Perspective.jpg|Aiguille en os du [[Magdalénien]] (période à laquelle correspond l'art de la [[grotte de Lascaux]] et d'[[Grotte d'Altamira|Altamira]]), ({{unité|17 000-12 000|[[Avant le présent|BP]]}}).
Harpon 2010.0.3.5.jpg|Harpon [[Azilien]] en os ({{unité|12500-9500|BP}}).
</gallery>

==== Néolithisation ====
[[Fichier:Expansion néolithique.png|vignette|upright=1.5|Expansion du cardial et de la culture rubanée.]]

La néolithisation de l'Europe commence vers {{unité|7.5 ou 8|Ka BP (milliers d'années avant le présent)}} par diffusion de populations et de techniques apparues vers {{unité|11|Ka BP}} dans le [[croissant fertile]], elle s'accompagne d'une forte croissance démographique<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Jean-Paul Demoule |titre=La révolution néolithique |périodique=Sciences Humaines |date=juin 2011 |lire en ligne=https://www.scienceshumaines.com/la-revolution-neolithique_fr_27231.html}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |prénom1=Jean-Pierre |nom1=Bocquet-Appel |prénom2=Jérôme |nom2=Dubouloz |titre=Traces paléoanthropologiques et archéologiques d'une transition démographique néolithique en Europe |périodique=Bulletin de la Société préhistorique française |volume=100 |numéro=4 |année=2003 |doi=10.3406/bspf.2003.12905 |lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/bspf_0249-7638_2003_num_100_4_12905 |pages=699-714}}.</ref>. Elle est probablement autant due à un changement culturel qu'aux conditions climatiques<ref name="guilaine2005" />. Les indicateurs de la néolithisation sont la domestication des plantes et des animaux (celle du chien étant cependant largement antérieure<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Johanne-Eva Desvages |titre=La domestication du chien a eu lieu à deux reprises |périodique=Sciences et avenir |date=7 juin 2016 |lire en ligne=https://www.sciencesetavenir.fr/animaux/chiens/la-domestication-du-chien-a-eu-lieu-a-deux-reprises_102815}}.</ref>), la tendance à la sédentarisation (la sédentarisation précède cependant l'agriculture<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Michel Rasse |titre=La diffusion du Néolithique en Europe ({{VIIe millénaire av. J.-C.}}-{{VIe millénaire av. J.-C.}}) et sa représentation cartographique |périodique=M@ppemonde |numéro=90 |année=2008 |lire en ligne=https://mappemonde-archive.mgm.fr/num18/articles/art08205.html}}.</ref>{{,}}<ref name="guilaine2005" />) avec le regroupement en villages et l'émergence de la poterie pour des contenants destinés au stockage de produits agricoles<ref name="larousse-neolithisation">{{Lien web |langue=fr |titre=Néolithisation |url=http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/n%C3%A9olithisation/72999 |éditeur=Encyclopédie Larousse en ligne |consulté le=20 mars 2018}}.</ref>. Ce sont les débuts des sociétés agropastorales<ref name="guilaine2005">{{Article |langue=fr |prénom1=Jean |nom1=Guilaine |titre=Du Proche-Orient à l'Atlantique. Actualité de la recherche sur le Néolithique |périodique=Annales. Histoire, Sciences Sociales |numéro=5 |année=2005 |lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-annales-2005-5-page-925.htm |pages=925-952}}.</ref> et la naissance du [[Mégalithisme en Europe|mégalithisme]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=[[Jacques Briard]] |titre=Les mégalithes de l'Europe atlantique : architecture et art funéraire, 5000 à 2000 ans avant J.-C. |éditeur=Errance |année=1995 |pages totales=203 |isbn=}}</ref>.

Cette néolithisation, venue du croissant fertile via l'Anatolie, emprunte deux chemins ; d'abord un courant méditerranéen par lequel se diffuse la [[culture de la céramique imprimée]] suivie de la [[culture de la céramique cardiale]] ({{unité|8|Ka BP}}) ; ensuite un courant danubien, par lequel se diffuse la [[culture rubanée]] (vers {{unité|7.5|Ka BP}}). Les études génétiques<ref>{{article |langue=en |titre=Genetic Discontinuity Between Local Hunter-Gatherers and Central Europe’s First Farmers |auteur1=B. Bramanti |et alii=oui<!- M. G. Thomas, W. Haak, M. Unterlaender, P. Jores1, K. Tambets, I. Antanaitis-Jacobs, M. N. Haidle, R. Jankauskas, C.-J. Kind, F. Lueth, T. Terberger, J. Hiller, S. Matsumura, P. Forster, J. Burger |périodique=Science |date=2 oct. 2009 |volume=326 |numéro=5949 |passage=137-140 |doi=10.1126/science.1176869 }}.</ref>{{,}}<ref>{{article |langue=en |auteur1=Ron Pinhasi |et alii=oui<!--Ron Pinhasi, Mark G. Thomas, Michael Hofreiter, Mathias Currat, Joachim Burger-->|titre=The genetic history of Europeans |année=2012 |url=https://drive.google.com/file/d/0B1RIQRMwAdjpZExja0ExRVVid28/view?usp=drive_web&pli=1 |périodique=Trends in genetics |volume=28 |numéro=10 |passage=496–505 |mois=octobre}}{{commentaire biblio SRL|Compte rendu par la BBC : {{lien web |langue=en |url=https://www.bbc.com/news/science-environment-34883225 |titre=Genetic history of Europeans revealed |auteur1=Helen Briggs |date=23 nov. 2015 |éditeur=BBC |id=BBC 2015}}.}}.</ref> montrent que, outre une diffusion culturelle, l'Europe connaît l'arrivée de populations d'agriculteurs{{Note|groupe=alpha|texte={{citation|La néolithisation de l'Europe, de la Grèce à l'Atlantique, est liée à une diffusion d'idées et à une colonisation. Dans le premier cas, il y a acculturation progressive de groupes qui perdent lentement leur identité ; dans le second cas, les colons néolithiques réduisent, sous la pression démographique, les territoires des derniers chasseurs<ref name="larousse-neolithisation" />}} ; {{citation|Le développement de l'agriculture en Europe correspond bien à une colonisation par des fermiers originaires d'Anatolie qui, arrivés par le couloir danubien et le long de la côte méditerranéenne, défrichent les forêts et modifient le paysage de nos régions. Pendant la période de transition, ces colons absorbent sur leur passage les descendants des groupes paléolithiques locaux. Longtemps après que leurs ancêtres ont quitté l'Afrique, les chasseurs néolithiques découverts en Espagne ou au Luxembourg portent encore des gènes qui leur confèrent une pigmentation foncée de la peau, combinée à des yeux déjà clairs{{sfn|Hublin|2017|p=20}}}}.}}, venues d'un foyer anatolien, qui ont suivi ces chemins danubien et méditerranéen{{sfn|Hublin|2017|p=20}}{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=William Rowe-Pirra |titre=L'agriculture aurait débuté dans deux populations distinctes du Moyen-Orient |périodique=Pour la Science |date=13 août 2016 |lire en ligne=https://www.pourlascience.fr/sd/archeologie/lagriculture-aurait-debute-dans-deux-populations-distinctes-du-moyen-orient-12392.php}}.</ref>. Les îles Britanniques, en configuration insulaire depuis {{unité|8|Ka BP}}, connaissent ce processus plus tardivement, près d'un millénaire après celui de l'Europe continentale<ref name="larousse-neolithisation" />{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Jean-Pierre Mohen |titre=Pierres vives de la préhistoire |sous-titre=Dolmens et menhirs |éditeur=[[Éditions Odile Jacob|Odile Jacob]] |année=2009 |passage=124 |isbn=}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur1=Benjamin Kessler |titre=Doggerland. The Europe That Was |url=https://www.nationalgeographic.org/maps/doggerland/ |éditeur=National Geographic |date=1 déc. 2012}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Alison Sheridan |auteur2=Yvan Pailler |titre=La néolithisation de la Grande-Bretagne et de l’Irlande : plusieurs processus, plusieurs modèles et des questions à l’attention de nos collègues français |périodique=Revue archéologique de Picardie |numéro=28 |année=2011 |doi=10.3406/pica.2011.3319 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/pica_1272-6117_2011_hos_28_1_3319 |pages=13-30}}.</ref>. La néolithisation est largement effective en Europe vers {{unité|5|Ka BP}}<ref>{{article |langue=en |titre=Origins and Genetic Legacy of Neolithic Farmers and Hunter-Gatherers in Europe |auteur1=Pontus Skoglund |et alii=oui<!--Helena Malmström, Maanasa Raghavan, Jan Storå, Per Hall, Eske Willerslev, M. Thomas P. Gilbert, Anders Götherström, Mattias Jakobsson--> |périodique=Science |date=27 avril 2012 |volume=336 |numéro=6080 |passage=466-469 |doi=10.1126/science.1216304 }}.</ref>.

[[Fichier:IE expansion.png|vignette|gauche|Carte représentant la diffusion des langues indo-européennes entre {{unité|6000 et 3000|BP}} selon l'[[hypothèse kourgane]].]]

Des hypothèses linguistiques et archéologiques de la deuxième moitié du {{s-|XX}} (l'[[hypothèse kourgane]] étant la plus largement reconnue{{note|groupe=alpha|texte={{citation étrangère|langue=en|The Kurgan solution is attractive and has been accepted by many archaeologists and linguists, in part or total<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=J. P. Mallory |titre=In search of the Indo-Europeans |sous-titre=language, archaeology and myth |lieu=Londres |éditeur=[[Thames & Hudson|Thames and Hudson]] |année=1989 |passage=185 |isbn=0-500-27616-1}}.</ref>.}}}}{{,}}{{note|groupe=alpha|texte={{citation étrangère|langue=en|The single most popular proposal is the Pontic steppes (see the Kurgan hypothesis)<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Ph. Strazny |responsabilité1=éd. |titre=Dictionary of Historical and Comparative Linguistics |éditeur=[[Routledge]] |année=2000 |passage=163 |isbn=}}.</ref>{{etc.}}}}}}) et des études génétiques du début du {{s-|XXI}}{{note|groupe=alpha|texte={{citation|Un troisième épisode majeur de peuplement semble se situer à la fin du Néolithique ou au début de l'âge de bronze. Il prend ses origines dans les steppes du sud de la Russie, entre mers Noire et Caspienne. Des populations maîtrisant l'équitation, et peut-être porteuses de la langue source de la famille indo-européenne pénètrent en Europe orientale, il y a environ {{unité|4500|ans}}. Leurs descendants représentent l'une des trois composantes génétiques principales des peuplements de l'Europe{{sfn|Hublin|2017|p=20}}.}}}} accréditent la thèse que des populations, ayant domestiqué le cheval et maîtrisant l'équitation ainsi que le transport en chariot, seraient venues de l'est de l'Europe, la [[steppe pontique]], et se seraient répandues sur le continent à partir de {{unité|5000|BP}}{{sfn|id=hdh1|texte=Histoire de l'humanité, {{vol.|1}}|p=1298}}, le dominant largement ; elles contribuent pour 75 % à l'ADN des peuples de la [[Culture de la céramique cordée|céramique cordée]], héritière de la culture de la céramique rubanée, largement présente en Europe à ce moment<ref>{{Article |langue=en |titre=European invasion: DNA reveals the origins of modern Europeans |périodique=[[The Conversation (média)|The conversation]] |date=22 mars 2015 |lire en ligne=https://theconversation.com/european-invasion-dna-reveals-the-origins-of-modern-europeans-38096}}.</ref>. Leur foyer d'origine est la [[culture Yamna]]<ref name=":3">{{Lien web |langue=en |prénom=Caleb |nom=Strom |titre=How A Handful of Yamnaya Culture Nomads Became the Fathers of Europe |url=https://www.ancient-origins.net/ancient-places-europe/yamnaya-culture-0012105 |site=www.ancient-origins.net |consulté le=2020-06-23}}</ref>{{,}}<ref name=":4">{{Article |langue=en |prénom1=Kristian |nom1=Kristiansen |prénom2=Morten E. |nom2=Allentoft |prénom3=Karin M. |nom3=Frei |prénom4=Rune |nom4=Iversen |titre=Re-theorising mobility and the formation of culture and language among the Corded Ware Culture in Europe |périodique=Antiquity |volume=91 |numéro=356 |date=2017/04 |issn=0003-598X |issn2=1745-1744 |doi=10.15184/aqy.2017.17 |lire en ligne=https://www.cambridge.org/core/journals/antiquity/article/retheorising-mobility-and-the-formation-of-culture-and-language-among-the-corded-ware-culture-in-europe/E35E6057F48118AFAC191BDFBB1EB30E |consulté le=2020-06-23 |pages=334–347 }}</ref>{{,}}<ref name=":5">{{Article |langue=en |prénom1=Chao |nom1=Ning |prénom2=Chuan-Chao |nom2=Wang |prénom3=Shizhu |nom3=Gao |prénom4=Yang |nom4=Yang |titre=Ancient Genomes Reveal Yamnaya-Related Ancestry and a Potential Source of Indo-European Speakers in Iron Age Tianshan |périodique=Current Biology |volume=29 |numéro=15 |date=2019-08-05 |issn=0960-9822 |doi=10.1016/j.cub.2019.06.044 |lire en ligne=http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0960982219307717 |consulté le=2020-06-24 |pages=2526–2532.e4 }}</ref>{{,}}<ref name=":6">{{Article |langue=en |prénom1=Peter de Barros |nom1=Damgaard |prénom2=Nina |nom2=Marchi |prénom3=Simon |nom3=Rasmussen |prénom4=Michaël |nom4=Peyrot |titre=137 ancient human genomes from across the Eurasian steppes |périodique=Nature |volume=557 |numéro=7705 |date=2018-05 |issn=1476-4687 |doi=10.1038/s41586-018-0094-2 |lire en ligne=https://www.nature.com/articles/s41586-018-0094-2 |consulté le=2020-06-24 |pages=369–374 }}</ref>. Elle se caractérise par sa pratique de l'inhumation dans des tumuli nommés « [[kourgane]]s ». Ils seraient aussi les locuteurs du [[Indo-européen commun|proto-indo-européen]], langue-mère de la quasi-totalité des [[Langues en Europe|langues européennes]]{{sfn|Hublin|2017|p=20}}{{,}}<ref>{{Article |langue=en |nom1=Ann Gibbons |titre=Revolution in human evolution |périodique=[[Science (revue)|Science]] |volume=349 |numéro=6246 |date=24 juillet 2015 |doi=10.1126/science.349.6246.362 |pages=362-366}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=L’ADN de l’Âge du bronze |url=http://www.sciencepresse.qc.ca/actualite/2015/06/12/ladn-lage-bronze |site=sciencepresse.qc.ca |date=12 juin 2015}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Le mystère de l’origine des Européens est levé |url=http://www.space-news.be/2015/mai-jun/300615a.html |site=space-news.be |date=30 juin 2015}}.</ref>{{,}}{{sfn|BBC 2015}}. [[Georges Dumézil]], au début du {{s-|XX}}, postule que les sociétés d'origine indo-européenne partagent jusqu'à nos jours un mode de pensée, l'[[Fonctions tripartites indo-européennes|idéologie tripartite]]<ref>{{Article |langue=fr |prénom1=Jacques |nom1=Freu |titre=L'arrivée des Indo-Européens en Europe |périodique=Bulletin de l'Association Guillaume Budé |numéro=1 |mois=mars |année=1989 |doi=10.3406/bude.1989.1378 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/bude_0004-5527_1989_num_1_1_1378 |pages=3-41}}.</ref>.

{{Clr}}
{|class="wikitable centre"
|+Chronologie du mégalithisme en France<ref>{{Lien web |langue=fr |format=pdf |auteur1=Jean-Yves Antoine |titre=Histoire de l'architecture occidentale |url=http://www.info.univ-tours.fr/~antoine/documents_enseignement/ART_CM_I_3_MEGALITHISME.pdf |éditeur=Université de Tours, François-Rabelais}}.</ref><br>Dates « BP » ([[avant le présent]])
|-
|
<timeline>
# définition de la taille de la frise
ImageSize = width:800 height:auto barincrement:37 # taille totale de l'image : largeur, hauteur
PlotArea = top:15 left:50 bottom:40 right:15 # taille réelle de la frise au sein de l'image
DateFormat = yyyy # format des dates utilisées
Period = from:-7000 till:-4000 # laps de temps (de x à y)
TimeAxis = orientation:horizontal # orientation de la frise (verticale ou horizontale)
ScaleMajor = unit:year increment:500 start:-7000 # incrément temporel (majeur)

# définition des couleurs
Colors =
id:gris value:gray(0.9)

# Le système de bardata permet d'éviter les légendes à gauche
# et de définir l'ordre d'apparition des segments indépendamment de PlotData
BarData=
bar:0 #tertres à coffre
bar:1 #dolmens à couloir
bar:2 #allées couvertes, dolmens en V
bar:3 #menhirs
# définition des données
PlotData=
# définition des barres
bar:0 color:gris mark:(line,white) align:center
from:-7000 till:-5750 text:"[[Tumulus|Tertres à coffre]]"

bar:1 color:dullyellow mark:(line,white) align:left
from:-6250 till:-5250 fontsize:S color:yellow2 align:center text:"[[Tombe à couloir|Dolmens à couloir]]"

bar:2
from:-5750 till:-4500 color:gris text:Allées couverte, dolmens en V

bar:3 color:yellow mark:(line,white) align:center
from:-6750 till:-4000 text:"[[Menhir|Menhirs]]"
</timeline>
|}

L'agriculture européenne commence sur les bords de la mer Égée, aux environs de {{date-|-6500}} Elle s'installe progressivement sur le continent, dans la zone danubienne et l'actuelle Hongrie ({{date-|-5500}}), sur les côtes méditerranéennes et le territoire de la France actuelle vers {{date-|-5000}}, en Germanie et sur le territoire des actuels Pays-Bas vers {{date-|-4500}} ; elle atteint les Îles Britanniques vers {{date-|-4000}}<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Bernhard |nom1=Weninger |prénom2=Clare |nom2=Lee |prénom3=Fokke |nom3=Gerritsen |prénom4=Barbara |nom4=Horejs |et al.=oui |titre=Neolithisation of the Aegean and Southeast Europe during the 6600-6000 calBC period of Rapid Climate Change |périodique=Documenta Praehistorica |volume=41 |lieu=Ljubljana |année=2014 |pages=1-31 |nom5=Krauß |prénom5=Raiko}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Les premiers paysans du Néolithique venaient de la Mer Égée |url=http://www.swissinfo.ch/fre/les-premiers-paysans-du-n%C3%A9olithique-venaient-de-la-mer-%C3%A9g%C3%A9e/42210264 |éditeur=swissinfo.ch |date=7 juin 2016}}.</ref>

Vers {{date-|-3000}} apparaît le [[Âge du cuivre#L'âge du cuivre en Europe occidentale|travail du cuivre]], qui conjugué à celui de la pierre, caractérise le [[Âge du cuivre|Chalcolithique]] ; des outils agricoles métalliques plus efficaces apparaissent, l'[[araire]] se développe à la place de la [[houe]]<ref name="minagri">{{Lien web |langue=fr |auteur1=Michel Guy |titre=L'aube de l'agriculture de {{Nobr|-8000}} à {{date-|||-725}} |url=http://archive.wikiwix.com/cache/index2.php?url=http%3A%2F%2Fagriculture.gouv.fr%2Fhistoire%2F2_histoire%2Findex_histoire_agriculture.htm|éditeur=Ministère de l'agriculture et de l'alimentation |consulté le=26 mars 2018}}.</ref>. La [[civilisation minoenne]], inspiratrice de la culture grecque<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Les minoens |url=https://www.museedelhistoire.ca/cmc/exhibitions/civil/greece/gr1020f.shtml |éditeur=Musée canadien de l'histoire}}.</ref>, apparaît vers {{date-|-2700}} avec sa langue écrite en [[linéaire A]], une des plus anciennes formes d'écriture en Europe avec les [[hiéroglyphes crétois]]. À son apogée, elle sera la première civilisation avancée de l'[[âge du bronze]]<ref>{{article |langue=en |périodique=Nature communications |titre=A European population in Minoan Bronze Age Crete |auteur1=Jeffery R. Hughey |et alii=oui<!--Peristera Paschou, Petros Drineas, Donald Mastropaolo, Dimitra M. Lotakis, Patrick A. Navas, Manolis Michalodimitrakis, John A. Stamatoyannopoulos & George Stamatoyannopoulos-->|volume=4 |numéro=1861 |année=2013 |doi=10.1038/ncomms2871}}.</ref>. L'[[âge du bronze en Europe|âge du bronze]] date de la fin de la [[culture campaniforme]], laquelle, entre {{date-|-2600}} et {{date-|-2200}}, couvre une notable partie de l'Europe de l'Ouest<ref>{{Chapitre |langue=fr |auteur1=Olivier Lemercier |titre chapitre=Le Campaniforme et l’Europe à la fin du Néolithique |auteurs ouvrage=Jean Gagnepain (éd.) |titre ouvrage=La Préhistoire de l’Europe occidentale : un bilan des connaissances à l’aube du {{3e}} millénaire |éditeur=Musée de préhistoire des gorges du Verdon |année=2015 |isbn=9782955045312 |lire en ligne=https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00087402/document |passage=103}}{{commentaire biblio SRL|L'ouvrage en ligne : [http://www.museeprehistoire.com/fileadmin/mediatheque/quinson/documents/publications/La_pr%C3%A9histoire_en_Europe_occidentale/MPGV_La_Prehistoire_de_L_Europe_occidentale_2015.pdf La Préhistoire en Europe occidentale].}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Nicolas Cauwe |auteur2=Pavel Dolukhanov |auteur3=Pavel Kozlowzki |auteur4=Paul-Louis Van Berg |titre=Le Néolithique en Europe |éditeur=[[Armand Colin]] |année=2007 |passage=21 |isbn=}}.</ref>.

==== Germains ====
[[Fichier:Pre-roman iron age (map).PNG|vignette|Foyer proto-germanique, premier âge du fer : groupe nordique au nord (rouge) et la culture de Jastorf au sud (magenta).]]

Le commencement des Germains se situe vers le {{-mi-|ii}} en Suède méridionale, au Danemark et en Allemagne du Nord entre la Weser et l’Oder. Ils s'établissent dans la grande plaine européenne, du Rhin à la [[Vistule]] et de la Baltique au Danube, entre le {{-s-|V}} et le début de l'ère chrétienne. Leur expansion vers le sud est arrêtée par l'{{citation|écran du peuplement celtique<ref name="EU-germains" />}} ({{-s-|III}}) puis par les Romains ({{-s-|II}})<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Germains |url=http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/Germains/121233 |éditeur=Encyclopédie Larousse en ligne |consulté le=22 février 2018}}.</ref>.

On distingue trois groupes linguistiques : le nordique, celui des Scandinaves ; l’Ostique ou Germains orientaux, celui des [[Goths]], des [[Vandales]], des [[Burgondes]]{{etc.}} ; enfin les Westiques (Germains occidentaux), en Allemagne, au Jutland et aux Pays-Bas<ref name="EU-germains">{{Lien web |langue=fr |titre=Germains. Formation des peuples germaniques |url=https://www.universalis.fr/encyclopedie/germains/1-formation-des-peuples-germaniques/ |éditeur=Encyclopædia Universalis en ligne |consulté le=18 fév. 2018}}.</ref>.

==== Celtes ====
{{Article connexe|Proto-celtique}}
[[Fichier:Celtic expansion in Europe.svg|vignette|La civilisation celte :
{{Légende/Début}}
{{Légende|#ffff43|Noyau territorial Hallstatt, au {{-s-|VI}}}}
{{Légende|#97ffb6|Expansion celtique maximale, en 275 {{av JC}}}}
{{Légende|#d2ffd2|Domaine lusitanien de l'Ibérie où la présence celtique est incertaine}}
{{Légende|#27c600|Zones où les langues celtiques restent largement parlées}}
{{Légende/Fin}}|gauche]]

Les [[Celtes]] s'installent entre l’âge du [[bronze moyen]] (env. {{date-|-1200}}) et le début de l’[[âge du fer]] (env. {{date-|-800}}) dans une grande partie de l’Europe, du bassin des Carpates à l’est de la France{{sfn|id=hdh3|texte=Histoire de l'humanité, vol. 3|p=451}}. Leur origine est le centre de l'Europe, où étaient apparues les cultures caractérisées par leurs coutumes funéraires de l'[[Culture des tumulus|enterrement sous tumulus]] ({{-s-|XVI}} - {{-s-|XII}}) puis par la technique consistant à incinérer les cadavres et à conserver leurs cendres dans des urnes ([[culture des champs d'urnes|civilisation des champs d'urnes]], {{-s-|XIV}} - {{-s-|IX}})<ref>{{Article |langue=fr |prénom1=Jacques |nom1=Freu |titre=L'arrivée des Indo-Européens en Europe |périodique=Bulletin de l'Association Guillaume Budé |numéro=1 |mois=mars |année=1989 |doi=10.3406/bude.1989.1378 |pages=3-41 ({{p.|4}})}}.</ref>.

Le noyau celte se situe à [[Culture de Hallstatt|Hallstatt]], en actuelle [[Autriche]]. Aux débuts de l'âge du fer, leur société, relativement égalitaire, se stratifie avec, à son sommet, des chefs militaires. Cela est probablement en lien avec la métallurgie du fer et, notamment, la conception d'armes, telles les épées droites caractéristiques{{sfn|Kruta|2012|p=56}}, et la confection de pièces de harnachement plus efficaces qui donnent de l'importance aux cavaliers armés{{sfn|Kruta|2012|p=48}}. Les Celtes excellent en effet dans le travail du fer, fabriquant, outre des armes, des outils tels que haches et ciseaux{{sfn|Kruta|2012|p=48}}. Ils confectionnent aussi des poteries, ils inventent la tonnellerie{{sfn|Kruta|2012|p=83}}, et ils exploitent le [[Halite|sel gemme]], dont le commerce est source de richesse{{sfn|id=hdh3|texte=Histoire de l'humanité, vol. 3|p=453}}{{,}}{{sfn|Buchsenschutz|2015|p=162, 182}}. On leur doit aussi, avec un apogée aux {{-sp-|II|et|I|s}}, les habitats structurés autour d'un [[oppidum]], centre fortifié à vocation militaire, économique et cultuelle{{sfn|Kruta|2012|p=35}}. La période [[La Tène|laténienne]] ou deuxième âge du fer, commençant au {{-s-|V}}, est celle où les Celtes passent de la [[protohistoire]] à l'histoire, lorsqu'ils apparaissent dans les textes des auteurs grecs{{sfn|Kruta|2012|p=7, 14}}.
{{Clr}}


=== Antiquité ===
=== Antiquité ===
L'Europe antique est, pour notable partie, une Europe celtique, celle des peuples héritiers de la [[culture des tumulus]]{{sfn|Buchsenschutz|2015|p=8}}{{,}}{{Note|groupe=alpha|texte={{citation|Globalement, les Celtes sont les héritiers de porteurs de la « culture des tumulus »<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Olivier Buchsenschutz |titre=Les Celtes |éditeur=[[Armand Colin]] |année=2007 |format livre=epub |passage=19 |isbn=}}.</ref>.}}}}, et en partie germanique, aux côtés de la Grèce antique{{sfn|Duval|1989|p=67}} et de sa brillante civilisation de l'[[Époque classique]] ({{-sp-|V|-|IV|s}}), considérée comme le berceau culturel de la civilisation occidentale<ref name="Copleston2003">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=[[Frederick Copleston]] |titre=History of Philosophy |volume=1 |titre volume=Greece and Rome |éditeur=A&C Black |année=2003 |pages totales=544 |passage=13 |isbn=978-0-8264-6895-6 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=Y08L-MC36JUC&pg=PA13}}.</ref>{{,}}<ref name="Iozzo2001">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Mario Iozzo |titre=Art and History of Greece |sous-titre=And Mount Athos |éditeur=Casa Editrice Bonechi |année=2001 |pages totales=191 |passage=7 |isbn=978-88-8029-435-1 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=Q51-HAiZQwMC&pg=PA7}}{{commentaire biblio SRL|The capital of Greece, one of the world's most glorious cities and the cradle of Western culture}}.</ref>{{,}}<ref name="Burstein2002">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Stanley Mayer Burstein |titre=Current Issues and the Study of Ancient History |éditeur=Regina Books |année=2002 |pages totales=92 |passage=15 |isbn=978-1-930053-10-6 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=17xmAAAAMAAJ}}{{commentaire biblio SRL|and making Egypt play the same role in African education and culture that Athens and Greece do in Western culture.}}.</ref>{{,}}<ref name="Jr.2015">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Murray Milner, Jr. |titre=Elites |sous-titre=A General Model |éditeur=[[John Wiley & Sons]] |année=2015 |pages totales=216 |passage=62 |isbn=978-0-7456-8950-0 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=MvYlBgAAQBAJ&pg=PA62}}{{commentaire biblio SRL|Greece has long been considered the seedbed or cradle of Western civilization.}}.</ref>{{,}}<ref name="Aa.Vv.2011">{{Ouvrage |langue=en |titre=Slavica viterbiensia 003 : Periodico di letterature e culture slave della Facoltà di Lingue e Letterature Straniere Moderne dell'Università della Tuscia |éditeur=Gangemi Editore spa |année=2011 |pages totales=194 |passage=148 |isbn=978-88-492-6909-3 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=f9fTPUTPPhkC&pg=PA148}}{{commentaire biblio SRL|The Special Case of Greece. The ancient Greece was a cradle of the Western culture}}.</ref>{{,}}<ref name="Covert2011">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Kim Covert |titre=Ancient Greece |sous-titre=Birthplace of Democracy |éditeur=Capstone |année=2011 |pages totales=32 |passage=5 |isbn=978-1-4296-6831-6 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=KVMYJNvUiYkC&pg=PP5}}{{commentaire biblio SRL|Ancient Greece is often called the cradle of western civilization. […] Ideas from literature and science also have their roots in ancient Greece.}}.</ref>{{,}}<ref name="Duchesne2011">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=[[Ricardo Duchesne]] |titre=The Uniqueness of Western Civilization |lieu=Leiden/Boston |éditeur=BRILL |année=2011 |pages totales=527 |passage=297 |isbn=978-90-04-19248-5 |isbn2=90-04-19248-4 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=pWmDPzPo0XAC&pg=PA297}}{{commentaire biblio SRL|The list of books which have celebrated Greece as the “cradle” of the West is endless; two more examples are Charles Freeman's The Greek Achievement: The Foundation of the Western World (1999) and Bruce Thornton's Greek Ways: How the Greeks Created Western Civilization (2000).}}.</ref>.
Ce serait aux [[Grèce antique|Grecs]] que l'on doit le mot ''Europe'', attesté pour la première fois au {{VIe siècle av. J.-C.}} Il semble qu'il ait d'abord désigné pour eux la région continentale située au nord du [[golfe de Corinthe]], puis les terres qu'ils découvraient peu à peu au nord du bassin méditerranéen.


Pour ce qui concerne le terme et le concept, le mot « Europe » désigne d'abord, dans son acception géographique, la Grèce continentale. Le terme est mentionné pour la première fois vers {{date-|-590}}, par Hésiode, dans sa ''[[Théogonie (Hésiode)|Théogonie]]''<ref name="geopo">{{Chapitre |langue=fr |auteur1=Gérard-François Dumont |auteur2=Pierre Verluise |titre chapitre=L'identité historique de l'Europe |numéro chapitre=1 |titre ouvrage=Géopolitique de l'Europe |éditeur=Armand Colin/SEDES |année=2009 |isbn=9782301000866 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=GGIRp1qKZf0C&pg=PT9}}.</ref>. [[Anaximandre]] et [[Hécatée de Milet]] produisent, entre 600 et {{date-|-500}}, des cartes représentant un territoire appelé Europe<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Réprésenter la Terre. Naissance de la cartographie |url=http://expositions.bnf.fr/globes/bornes/itz/22/02.htm |éditeur=[[Bibliothèque nationale de France|BnF]]}}.</ref>. Le mot prend aussi un sens politique lorsque les [[Grecs]] sont confrontés aux invasions venant d'Asie, principalement lors des [[Guerres médiques|guerres avec l'empire perse]]. Selon [[Jacqueline de Romilly]], {{citation|la [[Bataille de Salamine|victoire de Salamine]] ''[en {{date-|-480}}]'' a bel et bien empêché la Grèce de basculer sous la coupe de l'Asie […] les Grecs ont eu alors pour la première fois le sentiment de défendre une civilisation contre une autre}}<ref name="Du Réau">{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Élisabeth Du Réau]]|titre=L'idée d'Europe au {{s|XX}} |sous-titre=des mythes aux réalités |éditeur=Édition Complexe |lieu=Paris |année=2001 |passage=18 et sq }}.</ref>. L'Europe en tant qu'entité géographique se retrouve chez [[Ératosthène]] au {{-s-|iii}}, lequel présente une tripartition du monde connu par une carte où elle figure<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Jacques Lévy |titre=Europe, une géographie. La fabrique d'un continent |éditeur=[[Hachette Livre|Hachette Éducation]] |année=2011 |passage=14 |isbn=}}.</ref>. Mais la distinction fondamentale durant l'Antiquité est celle entre les [[Barbare]]s{{Note|groupe=alpha|texte=Le terme désigne, à l'origine, chez les Grecs et les Égyptiens, ceux qui ne parlent leur langue<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Bruno Dumézil |titre=Les Barbares expliqués à mon fils |éditeur=[[Éditions du Seuil|Seuil]] |année=2009 |passage=9 |isbn=}}.</ref>.}}, qui habitent ce qu'en latin on nomme ''[[barbaricum]]'' (« pays des Barbares{{sfn|Coumert|Dumézil|2010|loc=Introduction, {{p.|2/3}}}} »), et ceux qui appartiennent à l'aire culturelle grecque{{Note |groupe=alpha|texte=C'est même une distinction fondamentale de la pensée grecque, à côté des oppositions humain/animal et homme/femme<ref>{{Article |langue=fr |prénom1=Michel |nom1=Dubuisson |titre=Barbares et barbarie dans le monde gréco-romain |périodique=L'antiquité classique |volume=70 |année=2001 |doi=10.3406/antiq.2001.2448 |lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/antiq_0770-2817_2001_num_70_1_2448 |pages=1-16 ({{p.|2}})}}.</ref>.}}, puis [[Civilisation gréco-romaine|gréco-romaine]]{{sfn|Kolendo|1995|p=84}}. Le royaume de Macédoine désigne l'Europe comme une entité politique : lorsque {{souverain2|Philippe II (roi de Macédoine)}} part en Orient, en {{date-|-335}}, il laisse en Macédoine un régent, [[Antipater (général)|Antipatros]], qui porte le titre de « stratège d'Europe »<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Catherine Grandjean |auteur2=Geneviève Hoffmann |auteur3=Laurent Capdetrey |auteur4=Jean-Yves Carrez-Maratray |titre=Le monde hellénistique |éditeur=[[Armand Colin]] |année=2008 |passage=31 |isbn=}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur1=[[Paul Goukowsky]] |titre=Antipatros ou Antipater (-400,-319) |url=https://www.universalis.fr/encyclopedie/antipatros-antipater/ |éditeur=Encyclopædia Universalis en ligne}}.</ref>.
Sur les rives de la [[mer Méditerranée]], l'essor de la [[Grèce antique|Grèce]] s’est produit que la tradition européenne appela ensuite le legs de la Grèce à l'Europe, « la source grecque » pour Simone Weil ou encore le miracle grec : « tout ce que les Grecs ont reçu des Barbares, ils ont chaque fois fini par le perfectionner », disait [[Platon]]. En effet, à travers leurs créations, ils ont marqué toutes les générations notamment avec l'Université, le conservatoire de nos connaissances qui remonte à l'académie de Platon, la politique avec l’éveil de la [[démocratie]] et le droit, puis développé la [[philosophie]] et la science, la littérature, la poésie, la peinture, la musique et l’ensemble des formes artistiques. La civilisation grecque antique qui a duré 12 siècles a durablement marquée les cultures européennes qui lui ont succédé.


Après l'[[époque hellénistique]], l'Europe voit Rome commencer son expansion au {{-s-|IV}} et atteindre son apogée au {{s-|II}}. L'Europe est reconfigurée, son histoire devient celle de l'Empire romain pour la zone concernée{{Note|groupe=alpha|texte={{citation|Une fois établie, cette domination ''[de l'Empire romain]'' s'est maintenue grâce à la diffusion d'une civilisation en partie héritée des Grecs, et par la participation des élites indigènes au gouvernement et à l'administration. Le droit romain a fait progresser le respect de la personne humaine et des contrats qui sont à la base de toute société. La concession de plus en plus large du droit de cité, pratiquement obtenu en 212 (édit de Caracalla) par tous les habitants de l'Empire, a permis à des millions d'individus d'accéder à une même forme de civilisation<ref name="EU-haut-empire" />}}.}}.
Plus au nord se développent des civilisations [[protohistoire|protohistoriques]], essentiellement les [[Celtes]] et les [[Peuples germaniques|Germains]].


[[Fichier:Roman Empire Map.png|vignette|L'Empire romain sous Hadrien (v. {{nobr|{{date-|120}} {{ap JC}}}}).]]
Les [[Celtes]] s'installent primitivement sur les territoires contemporain de la Tchéquie, de la [[Slovaquie]], de l’[[Autriche]], du sud de l’Allemagne, de la vallée du Rhin, de l’est de la France et plus tard se prolonge vers la Grande-Bretagne, l’Irlande et l’Espagne. Civilisation du bronze, du fer et de l’or, ils apportent aussi leurs coutumes funéraires qui consistent à incinérer les cadavres et à conserver leurs cendres dans des urnes : « les champs d’urnes ». Mais « l’Europe celte » est au cours du {{-s-|VII|e}} submergée par les Germains en Europe centrale et les Romains jusqu’au [[mur d’Hadrien]] en Écosse. À l’aube du Moyen Âge, leur culture ne survit plus qu’en Cornouailles, au pays de Galles, en Irlande, en Écosse et en Bretagne. Cette culture a laissé des traces dans les mentalités, les tournures d’esprit et les modes de vie. Dans les régions épargnées par les invasions du IIIe au {{s-|VII|e}}, elle a permis de préserver l’érudition chrétienne (Irlande). Elle nous a laissé ses cycles épiques tels « le cycle d’Arthur au pays de Galles », avec les thèmes de la « quête » et de l’[[Enchanteur Merlin]].


La Grèce et le [[royaume de Macédoine]] sont supplantés au {{-s-|ii}} Les Celtes, qui se sont largement répandus en Europe{{sfn|id=hdh3|texte=Histoire de l'humanité, vol. 3|p=454}}, allant jusqu'à [[Sac de Rome (390 av. J.-C.)|menacer Rome]] en {{date-|-390}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Prise de Rome par les Gaulois |url=https://www.universalis.fr/encyclopedie/prise-de-rome-par-les-gaulois/ |éditeur=Encyclopædia Universalis en ligne |consulté le=15 fév. 2018}}.</ref>, pris en tenaille par les attaques des tribus germaniques venues du nord{{sfn|id=hdh3|texte=Histoire de l'humanité, vol. 3|p=533}}{{,}}{{sfn|Kruta|2012|p=76}}, sont repoussés ou assimilés{{sfn|id=hdh3|texte=Histoire de l'humanité, vol. 3|p=523}}. À l'aube de l'ère chrétienne, les Romains, lorsque leur zone d'expansion dépasse la « ceinture celtique »{{Note|groupe=alpha|texte={{citation|À partir du {{-s-|iv}}, une ceinture de communautés tribales celtiques {{incise|qui atteint son étendue maximale au {{-s-|iii}}}} entoure les régions septentrionales du monde hellénistique et du monde romain en expansion{{sfn|id=hdh3|texte=Histoire de l'humanité, vol. 3|p=531}}}}.}}, se retrouvent entourés par les [[Germains]] qui deviennent {{citation|les nouveaux peuples voisins du monde romain en Europe centrale et occidentale}}{{sfn|p=535|id=hdh3|texte=Histoire de l'humanité, vol. 3}}. Les frontières orientales de l'''Imperium'', limites avec les peuples germaniques{{note|groupe=alpha|texte={{citation|Passé le Rhin, tout de suite après les Celtes ou Gaulois, on rencontre, en allant vers l'E, la nation des Germains<ref>{{Chapitre |langue=fr |auteur1=Strabon |titre chapitre=Livre {{VII}} - Le reste de l'Europe. Chapitre I - La Germanie |lire en ligne=https://mediterranees.net/geographie/strabon/VII-1.html |titre=Géographie}}.</ref>.}} }}, sont le Rhin et le Danube, tandis que sa frontière septentrionale est le [[mur d'Hadrien]], qui le sépare des [[Pictes]] celtes.
Le commencement des Germains se situe vers le deuxième millénaire en Suède méridionale, au Danemark et en Allemagne du Nord entre la Weser et l’Oder. À partir du {{s-|V|e}} avant notre ère, ils habitent toute l’Allemagne et l’Europe centrale jusqu’à l’Ukraine. Ils se morcèlent en trois groupes : le [[nordique]], celui des Scandinaves ; l’[[Osique]], celui des [[Goths]], des [[Vandales]], des [[Burgondes]], etc. ; enfin les [[Westiques]], celui de l’Allemagne, du Jutland et des Pays-Bas. Ils ont transmis oralement la grande épopée des Nibelungen, les légendes des Elfes et des nains de Blanche-Neige qui ont fasciné et fascinent encore aussi bien les enfants que les adultes.


À cette époque, entre {{date-|-20}} et {{date-|23|apJC=o}}, [[Strabon]] rédige une [[Géographie (Strabon)|géographie]] qui mentionne l'Europe<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Strabon |url=https://www.universalis.fr/encyclopedie/strabon/ |éditeur=Encyclopædia Universalis en ligne}}.</ref> et, déjà, des descriptions non seulement géographiques, mais aussi économiques et culturelles des territoires qu'il étudie<ref>{{Lien web |langue=fr |format=pdf |titre=Le concept de nature à travers les âges. Strabon et la géographie |url=http://cms.unige.ch/isdd/IMG/pdf/Strabon.pdf |site=IS@ADD |éditeur=Université de Genève |date=avril 2012 |consulté le=15 janv. 2018}}.</ref>. Au {{s|I}}, [[Varron (écrivain)|Varron]]<ref>{{Ouvrage |langue=fr |langue originale=la |auteur1=Marcus Terentius Varro |traducteur=P. Flobert |titre=De la langue latine |titre original=De Lingua Latina |volume=V, § 31 |lieu=Paris |éditeur=[[Les Belles Lettres]] |collection=Universités de France |année= |isbn= |lire en ligne=http://remacle.org/bloodwolf/erudits/varron/lingua5.htm}}.</ref> évoque une bipartition du monde au niveau du [[Bosphore]], les parties situées au nord-ouest du détroit constituant l’Europe, celles situées au sud-est, l’[[Asie]]{{sfn|Ratti|2005|loc=§ 13}}. Toujours au {{s-|I}}, [[Pline l'Ancien]] divise le monde en trois parties, l'Europe, l'Asie et l'Afrique{{note|groupe=alpha|texte={{citation|Quand, de l'océan, on entre par ''[les [[colonnes d'Hercule]]]'', on a, à droite l'Afrique, à gauche l'Europe, entre lesquelles est l'Asie{{sfn|id=Adoumié ''et alii''|texte=Adoumié ''et alii''|p=9}}.}} }}.
Plus au Sud, vient celui de la civilisation [[Rome antique|romaine]], héritière de l’influence de l’hellénisme. Les Romains sauront emprunter dans cette richesse, l’adapter et construire à leur tour : « Les Romains se sont inspirés des textes grecs mais ils les ont peu traduits. Ils adaptent, repensent, réécrivent dans le cadre de leurs références culturelles (Rémi Brague dans voie romaine). » Horace écrivait que « la Grèce captive captiva son farouche vainqueur et introduisit les arts dans le rustre Latium ». Les Romains ont été défini l'humain à partir de l'homme avec Cicéron, ce qui sera le propre de l’humanisme, mais à partir de la divinité des dieux puis christianisée avec Constantin et Théodose. L’avènement du christianisme et son implantation progressive de Rome sur toute l’Europe mettra fin au paganisme antique. La constitution de l'Empire romain marqué par « Rome, Athènes et Jérusalem permettent une unité européenne dont le centre politique et économique est la Méditerranée, et dont les langues administratives sont le latin et le grec.


Les Celtes présentent une certaine unité linguistique et culturelle, mais pas d'intégration politique{{sfn|Buchsenschutz|2015|p=244}} ; ils bénéficient d'une organisation tribale, au plus en ligues de tribus{{sfn|id=hdh3|texte=Histoire de l'humanité, vol. 3|p=532}}, à l'instar des Germains<ref name="EU-germains" />{{,}}<ref name="larousse-barbares" />. C'est donc l'Empire romain qui contribue à créer les prémices d'une unité européenne. Si la Grèce est le berceau culturel de l'Europe, Rome peut être considérée comme le berceau de sa civilisation<ref>{{Article |langue=fr |prénom1=Michel |nom1=Meyer |titre=Qu’est-ce que l’Histoire ? Progrès ou déclin ? |périodique=L'Interrogation philosophique |éditeur=Presses universitaires de France |année=2013 |lire en ligne=https://www.cairn.info/qu-est-ce-que-l-histoire--9782130594987.htm |pages=55}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Henry Turner Inman |titre=Rome : the cradle of western civilisation as illustrated by existing monuments |éditeur= |année= |année première édition=1923 |isbn=978-1-177-73853-8 |présentation en ligne=https://www.amazon.com/Rome-civilisation-illustrated-existing-monuments/dp/1177738538}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Michael Ed. Grant |titre=The Birth Of Western Civilisation, Greece & Rome |éditeur= |année=1964 |présentation en ligne=https://www.amazon.co.uk/Birth-Western-Civilisation-Greece-Rome/dp/B0013K3FW6}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=George Huxley |et al.=oui |titre=The Birth of Western Civilization |sous-titre=Greece and Rome |éditeur=McGraw-Hill |année=1964 |pages totales=359 |isbn=978-0-500-04003-4 |présentation en ligne=http://www.abebooks.com/9780500040034/Birth-Western-Civilization-Greece-Rome-0500040036/plp}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=1835 Bradford Map of the Ancient Cities of Athens, Rome, Jerusalem and the Sinai Peninsula |url=http://www.geographicus.com/P/AntiqueMap/AncientCities-bradford-1835 |site=geographicus.com |consulté le=14 janv. 2017}}.</ref>. L'influence romaine s'inscrit dans la culture, formant ce qu'on nomme la culture gréco-romaine<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Culture et société chez les Romains |url=https://www.universalis.fr/encyclopedie/civilisation-romaine/4-culture-et-societe-chez-les-romains/ |éditeur=Encyclopædia Universalis en ligne |consulté le=20 fév. 2018}}.</ref> via la langue latine, ainsi que dans les territoires et dans l'usage de l'espace via les voies romaines et l'urbanisation<ref>{{Article |langue=fr |prénom1=Patrick |nom1=Le Roux |titre=La romanisation en question |périodique=Annales. Histoire, Sciences Sociales |volume=59 |numéro=2 |année=2004 |lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-annales-2004-2-page-287.htm |pages=287-311 (p. 291)}}.</ref> et esquisse même une Europe religieuse en diffusant le christianisme à partir du {{s-|I}}{{sfn|Adoumié ''et alii''|p=10}}. Les {{s2-|I|II}} sont ceux de la ''[[Pax Romana]]'', période de calme relatif, notamment politique, malgré des batailles toujours existantes sur les marches de l'Empire, notamment avec les peuples germaniques pour ce qui concerne la zone européenne<ref>{{Article |langue=fr |titre=« Pax Romana », une paix en trompe-l'œil |périodique=Campus, le magazine scientifique de l'UNIGE |numéro=120 |date=mars 2015 |lire en ligne=https://www.unige.ch/campus/numeros/campus120/dossier5/}}.</ref>. L'Empire est l'entité politique unificatrice définissant le mode de gestion politique<ref>{{Article |langue=fr |prénom1=François |nom1=Chausson |titre=Les mots et les concepts de l'Empire romain |périodique=Monde(s) |numéro=2 |année=2012 |lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-mondes1-2012-2-page-27.htm |pages=27-37 {{p.|29, 36}}}}.</ref> ainsi que les limites (et les frontières, qui sont une forme particulière de limites<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Paul-Augustin Deproost |titre=Hic non finit Roma. Les paradoxes de la frontière romaine |périodique=Folia Electronica Classica |numéro=7 |éditeur=Université de Louvain-la-Neuve |mois=janvier-juin |année=2004 |lire en ligne=http://bcs.fltr.ucl.ac.be/FE/07/Frontieres.htm#limes}}.</ref>), qui séparent le monde romain de celui des barbares{{sfn|Ratti|2005|p=203-204}}{{,}}{{sfn|Kolendo|1995|p=82}}{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=fr |langue originale=en |prénom1=Charles Richard |nom1=Whittaker |traducteur=Christian Goudineau et Christine Castelnau |titre=Les frontières de l'Empire romain |éditeur=Université de Besançon |collection=Collection de l'Institut des Sciences et Techniques de l'Antiquité |numéro dans collection=390 |année=1989 |isbn=}}.</ref>.
La lente désagrégation de cet empire et son incapacité à résister face aux incursions répétées des peuples germaniques entraînent sa dislocation puis l'effondrement de sa moitié occidentale. Divers peuples germaniques accaparent alors le pouvoir dans de nouvelles entités territoriales aux frontières mouvantes, préludes à la création des actuels États européens de l'Ouest.


Le {{s-|III}} est une période de crise interne pour l'Empire romain{{Note|groupe=alpha|texte={{citation|À partir de l'année 235, des difficultés croissantes marquent l'Empire et l'on voit se dessiner la crise à venir. Une longue série d'usurpations et de guerres civiles menace l'intégrité de l'Empire<ref>{{Chapitre |langue=fr |auteur1=Arbia Hilali |titre chapitre=La crise de 238 en Afrique et ses impacts sur l'Empire romain |titre ouvrage={{langue|en|Crises and the Roman Empire}} |éditeur=Brill |nature ouvrage={{langue|en|Proceedings of the Seventh Workshop of the International Network Impact of Empire, Nijmegen, June 20-24, 2006}} |année=2007 |passage=57}}.</ref>.}}}} qui subit aussi une pression croissante des peuples germaniques, invasions difficilement repoussées. L'empire intègre nombre de ces envahisseurs par des traités, faisant d'eux des [[Peuple fédéré|fédérés]] qui fournissent des troupes à l'armée<ref name="larousse-barbares">{{Lien web |langue=fr |titre=Barbares |url=http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/Barbares/107502 |éditeur=Encyclopédie Larousse en ligne}}.</ref>. Une [[Tétrarchie]] est mise en place en {{date|293|apJC=o}} pour lutter contre les Barbares<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur1=Antony Hostein |titre=Tétrarchie |url=https://www.universalis.fr/encyclopedie/tetrarchie/ |éditeur=Encyclopædia Universalis en ligne}}.</ref> et, au {{s-|IV}}, « Europe » désigne l’une des six provinces du [[diocèse (Empire romain)|diocèse]] de [[Thrace]] dont le territoire correspond à {{citation|la partie européenne de la Turquie actuelle}}{{sfn|Ratti|2005|loc=§ 24}}.
À l'est, l'[[Empire byzantin|Empire romain d'Orient]], ayant pour capitale [[Constantinople]], subsiste et métamorphose
en un [[empire byzantin|empire chrétien d'Orient]] où les habitants s'éternisent à se considérer « Romains ». « La romanité a aussi été revendiquée par Byzance, en tant que continuation de l’Empire romain, et seconde Rome<ref>Rémi Brague, dans Europe, la voie romaine)»</ref>. Et c'est ainsi que les Romains sont devenus les souverains de l'Europe.


Le christianisme, dont les adeptes sont par périodes persécutés, notamment au {{s-|III}} par [[Dioclétien]]<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Anne Bernet |titre=Les Chrétiens dans l'empire romain |sous-titre=des persécutions à la conversion |éditeur=[[Éditions Tallandier|Tallandier]] |année= |isbn= |partie={{Chap.|VII}}}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Stéphane Ratti |directeur1=oui |titre=Antiquité et citoyenneté |éditeur=Presses Univ. Franche-Comté |nature ouvrage=Actes du colloque international, tenu à Besançon les 3, 4 et 5 novembre 1999 |année=2002 |passage=366 et sq. |isbn=}}.</ref>, s'était répandu dans l'Empire, comme en témoigne l'épisode symbolique de la conversion de l'[[Constantin Ier (empereur romain)|Empereur Constantin]] et l'[[Édit de Milan|édit de tolérance religieuse de Milan]] en {{date-|313|apJC=o}}<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Tim Dowley |titre=Atlas de la Bible et de l'histoire du christianisme |éditeur=Farel |année=1997 |passage=79 |isbn=}}.</ref> En {{date-|392|apJC=o}}, il est déclaré religion officielle de l'Empire par [[Théodose Ier|Théodose]] et les autres cultes sont interdits<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur1=Joël Schmidt |titre=Théodose {{Ier}} le grand (346-395), empereur romain (379-395) |url=https://www.universalis.fr/encyclopedie/theodose-ier-le-grand/ |éditeur=Encyclopædia Universalis en ligne}}.</ref>. Même si, à ce moment, les chrétiens sont nettement minoritaires dans la population<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Robin Lane Fox]] |titre=Païens et Chrétiens : la religion et la vie religieuse dans l'Empire romain de la mort de Commode au Concile de Nicée |éditeur=Presses Univ. du Mirail, 1997 |année= |passage=284-285 |isbn=}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |titre=Quand le monde est devenu chrétien |périodique=Sciences Humaines |date=14 juin 2007 |lire en ligne=https://www.scienceshumaines.com/index.php?id_article=21104&lg=fr}}.</ref>, cette christianisation officialisée aura une importance, donnant, au moment des royaumes barbares, une légitimité religieuse à un pouvoir royal qui en était, à l'origine, dépourvu{{sfn|Coumert|Dumézil|2010|loc={{Chap.|VI}}, {{p.|7/13}}}}.
Enfin, les peuples germaniques font émerger une « nouvelle Europe » au Moyen Âge : l’[[Carolingiens|Europe carolingienne]] qui seconde aussi l'Empire romain. Les peuples germaniques insufflent l’esprit démocratique par leurs assemblées « d’hommes libres »<ref>[[Jacques de Saint Victor]], ''Les racines de la liberté : Le débat français oublié'', 1689-1789, 2007</ref> ou les [[Francs]] qui a été un modèle d’unité et de droit pour le Moyen Âge.


[[Fichier:Partition of the Roman Empire in 395 AD.png|vignette|gauche|Empires romains d'Orient et d'Occident.]]
=== Moyen Âge ===
[[Fichier:Dürer karl der grosse.jpg|thumb|[[Charlemagne]].]]
[[Fichier:Invasions barbares.PNG|vignette|Les invasions barbares.]]
Dominée un temps par l'Empire romain, la partie occidentale de l'Europe connait une première unité politique, et avec le christianisme, une tentative d'unité religieuse. La lente déliquescence de cet empire laisse cette région du monde en proie de la désunion et l'émergence de nations parfois éphémères, au gré des invasions et conquêtes successives.


En {{date|395|apJC=o}}, l'Empire est définitivement scindé en deux, l'[[Empire byzantin|Empire romain d'Orient]] et l'[[Empire romain d'Occident]]. Le premier perdure : {{citation|l'empire d'Orient [...], à bien des égards héritier de l'Empire romain, devait durer jusqu'au milieu du {{s-|XV}}<ref name="EU-haut-empire">{{Lien web |langue=fr |titre=Rome en Empire romain. Le Haut-Empire |url=https://www.universalis.fr/encyclopedie/rome-et-empire-romain-le-haut-empire/ |éditeur=Encyclopædia Universalis en ligne}}.</ref>.}} Inversement, dès le {{s-|V}}, l'Empire d'Occident se délite sous l'effet des attaques des peuples germains, appelées les [[invasions barbares]] : {{citation|La fin de l'empire d'occident est amenée par les invasions barbares des Germains qui entrent dans l'empire par vagues, poussés sur leurs arrières par les Huns, et attirés à la fois par le désir de pillage et l'espoir d'y trouver des conditions de vie meilleures<!-- ; tour à tour, ils causent par leurs incursions ravages et dévastations, et ils servent dans l'armée par contigents entiers, sous les ordres de leurs officiers qui constituent les cadres de l'armée impériale, complètement barbarisée--><ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Marie-Pierre Arnaud-Lindet |titre=Histoire et politique à Rome : les historiens romains ({{-s-|III}} - <!-- {{nobr --> |passage=360 |éditeur=Éditions Bréal |année=2001}}.</ref>}}.
Poursuivant la politique de conquête de ses prédécesseurs francs, [[Charlemagne]] étend son royaume. Sa politique d'expansion rejoint le désir de la papauté romaine d'assoir la christianisation de l'Europe et la prépondérance de l'évêque de Rome par rapport aux [[Patriarche (religion)|patriarches]] [[copte]]s et [[Église orthodoxe|orthodoxes]]. Le jour de [[Noël]] de l'an [[800]], Charlemagne est couronné ''[[Liste des empereurs d'Occident|empereur des Romains]]'' par le [[pape]] [[Léon III (pape)|Léon III]], à [[Rome]], en la [[basilique Saint-Pierre]]. Cette union entre pouvoir temporel et religieux vise à réunir l'Europe sous un empire chrétien qui rappelle l'unité de l'Empire Romain. De son vivant, Charlemagne se fait appeler ''Pater Europae'' (« père de l'Europe »), et parfois ''Europa vel regnum Caroli'' (l'Europe, ou le royaume de Charles).


En Europe occidentale, la [[Romulus Augustule|déposition du dernier empereur romain d'Occident]] en {{date-|476|apJC=o}} marque conventionnellement le passage de l'[[Antiquité]] au [[Moyen Âge]]<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur1=Alain Boureau |titre=Moyen Âge. Vue d'ensemble |url=https://www.universalis.fr/encyclopedie/moyen-age-vue-d-ensemble/ |éditeur=Encyclopædia Universalis en ligne}}.</ref>.
L'Europe de Charlemagne est d'abord franco-germanique et chrétienne, mais le rôle de [[Rome]] y est essentiellement religieux, la capitale de ce nouvel empire devenant [[Aix-la-Chapelle]]. L'Empire romain y est une source d'inspiration forte, et la langue latine y est privilégiée. Charlemagne tente une réunification avec l'[[empire byzantin]] vers l'an [[800]] mais il échoue, et, au cours des siècles, les relations avec Constantinople se détériorent jusqu'au schisme religieux.
{{Clr}}
{{Gallery | lines = 3 | align = center
| Fichier:Anaximander world map-fr.svg|Reconstitution de la carte perdue d'Anaximandre ({{-s-|VI}}).
| Fichier:Hecataeus world map-fr.svg|Reconstitution de la carte perdue d'Hécatée de Milet ({{-s-|VI}}).
| Fichier:D401- Monde connu d’Eratosthènes.-L2-Ch9.png|Carte du monde connu d'Érathosthène ({{-s-|III}}).
| Fichier:Map of Europe according to Strabo.jpg|Carte de l'Europe selon Strabon (entre {{date|-20}} et {{date|23|apJC=oui}}).
| Fichier:Thraciae-veteris-typvs.jpg|Carte du {{s-|XVI}}, représentant la Thrace antique au {{s-|IV}}.
}}


=== Moyen Âge ===
L'[[Empire carolingien|empire d'Occident]] se désagrège rapidement après la mort de Charlemagne. En [[962]], [[Otton Ier du Saint-Empire|Otton I{{er}}]] crée le [[Saint-Empire romain germanique]], mais celui-ci ne peut s'étendre, contrecarré par la permanence de royaumes anciennement constitués, la France et l'Angleterre surtout, par ses luttes avec la [[Gouvernement de l'Église catholique romaine|papauté]], puis par le développement de l'[[empire ottoman]] lors de l'époque moderne.
{{Section à sourcer |date=mars 2018}}
[[Fichier:Dürer karl der grosse.jpg|vignette|redresse|[[Charlemagne]].]]


En Europe occidentale, la lente déliquescence de l’[[Empire romain d'Occident]] qui aboutit à la désunion et à l’émergence de nations parfois éphémères, au gré des invasions et conquêtes, ne fera jamais oublier l’héritage romain qui reste un modèle d’unité et de [[droit]] pour l’Europe, de l’[[Empire carolingien]] jusqu’à l’[[Premier Empire|Empire napoléonien]] en passant par le [[Saint-Empire romain germanique]]. Les [[Histoire des bourses de valeurs#Bruges, première place européenne, relie Baltique et Méditerranée|liens entre places commerciales européennes]] émergent.
L'[[empire byzantin]], chrétien mais de culture essentiellement grecque, connaît d'importantes fluctuations de sa force et par conséquent de l'emprise de son territoire. Celui-ci s'étendra à son apogée sur une grande partie du rivage méditerranéen, d'abord sous [[Justinien]], puis sous les empereurs macédoniens, du {{s mini|IX|e}} au {{XIe siècle}}.


Poursuivant la politique de conquête de ses prédécesseurs francs, [[Charlemagne]] étend son royaume. Sa politique d’expansion rejoint le désir de la [[Gouvernement de l'Église catholique|papauté]] [[Catholicisme|romaine]] d'asseoir la prépondérance de l’évêque de Rome par rapport aux [[Pentarchie|patriarches]] [[Église orthodoxe|orthodoxes]] et [[copte]]s. Le jour de [[Noël]] de l'an [[800]], Charlemagne est couronné ''[[Liste des souverains du Saint-Empire|empereur des Romains]]'' par le [[pape]] [[Léon III (pape)|Léon {{III}}]], à [[Rome]], en la [[basilique Saint-Pierre]]. Cette union entre pouvoir temporel et religieux vise à réunir l’Europe en un empire chrétien d’Occident. De son vivant, Charlemagne se fait appeler ''Pater Europae'' (« père de l'Europe »), et parfois ''Europa vel regnum Caroli'' (l’Europe, ou le royaume de Charles).
La montée en puissance des [[Islam|musulmans]], puis le [[schisme de 1054]] entre le [[catholicisme]] et l'[[orthodoxie]] - suivi d'une croisade dirigée en [[1202]] à son encontre - affaiblissent l'empire d'Orient. Il est dépecé morceau par morceau par l'[[empire ottoman]] avant de disparaître lors de la [[chute de Constantinople]] en [[1453]].


L’[[Occident chrétien|Europe occidentale]] de Charlemagne est franco-germanique et chrétienne de rite [[Catholicisme|latin]], alors que l’[[Europe de l'Est|Europe orientale]] sous l’influence de [[Constantinople]] est à dominante slave et de rite [[Orthodoxie|grec]], mais les deux tendent à christianiser l’[[Europe du Nord]], britannique, scandinave et russe. Alors qu’à Constantinople se concentrent les deux pouvoirs [[Césaropapisme|religieux et politique]], en Occident le rôle de [[Rome]] y est essentiellement religieux, la capitale de Charlemagne se trouvant à [[Aix-la-Chapelle]]. Charlemagne tente une réunification avec l’[[Empire byzantin|Empire romain d'Orient]] vers l’an [[800]] mais il échoue, et son empire se désagrège rapidement après sa mort. En [[962]], [[Otton Ier (empereur du Saint-Empire)|Otton {{Ier}}]] crée le [[Saint-Empire romain germanique]], mais celui-ci ne peut s’étendre, contrecarré par la permanence de royaumes anciennement constitués, la France et l’Angleterre surtout, par ses luttes avec la [[Gouvernement de l'Église catholique|papauté]], puis par le développement de l’[[Empire ottoman]] lors de l’époque moderne.
C'est le terme de [[Chrétienté]] qui, durant quelques siècles, unit culturellement la plupart des Monarchies Européennes Catholiques (Avec par exemple les [[croisades]]) alors que le mot Europe disparaît des propos et des esprits.


L’[[Empire byzantin|Empire romain d'Orient]] (dit, depuis le {{s-|XVI}}, « byzantin ») est chrétien et de [[Hellénisme|culture essentiellement grecque]] : il connaît d’importantes fluctuations de sa force et par conséquent de son territoire, qui s’étend à son apogée sur une grande partie du rivage méditerranéen, d’abord sous [[Justinien]], puis sous les empereurs macédoniens, du {{s mini|IX}} au {{s-|XI}}. Au cours des siècles, ses relations avec l’Occident se distendent puis se détériorent, alors que les [[Islam|musulmans]] montent en puissance à l’Est et s’emparent de la moitié de l’[[Histoire de l'Anatolie|Anatolie]] au {{s-|XI}}. Le [[Séparation des Églises d'Orient et d'Occident|schisme religieux]] de [[1054]] et l’[[Quatrième croisade|agression militaire]] venue de l’Ouest en [[1204]] affaiblissent l’Empire d’Orient qui finit dépecé morceau par morceau par l’[[Empire ottoman]] avant de disparaître lors de la [[chute de Constantinople]] en [[1453]].
=== Époque moderne ===
{{article général|Époque moderne}}


{{référence nécessaire|Durant plusieurs siècles c’est le terme de [[chrétienté]] qui unit culturellement les monarchies et les populations européennes, tandis que le mot « Europe » disparaît des propos et des esprits|date=24 juillet 2018}}.
À l'époque où l'Empire byzantin s'effondre, la [[Reconquista]] touche à sa fin. [[1492]] est l'année de l'[[Espagne]], avec la reconquête du dernier royaume [[Maures|maure]] ([[Grenade (Espagne)|Grenade]]) en péninsule ibérique et le premier voyage de [[Christophe Colomb]], sous l'égide des ''Rois catholiques'' qui va ouvrir la voie à l'établissement des hégémonies européennes.


=== Temps modernes ===
Le rêve d'un grand empire européen renaît au {{XVIe siècle}}, avec l'affrontement entre [[François Ier de France|François I{{er}}]] et [[Charles Quint]], qui tous deux se disputent le trône du Saint-Empire. Grâce à l'appui des banquiers [[Fugger]], Charles Quint l'emporte, se retrouvant à la tête d'un domaine très vaste, mais aussi très morcelé. Les diverses guerres menées contre la France ne donnent aucun résultat et, durant deux siècles, le découpage de l'Europe va évoluer au gré des alliances matrimoniales et des guerres entre États.
{{Article connexe|Époque moderne}}
C'est face à la monté en puissance de l'[[Empire ottoman]] qu'une union des États chrétiens d'Europe apparaît : « Nous tenons de [[Gadès]] à l’[[Isler]], une zone qui s’étend entre les deux mers et qui est la très courageuse et la très puissante Europe. Là, si nous nous unissions, nous ne serions pas seulement égaux à la Turquie, mais supérieurs à toute l’Asie » ([[Juan Luis Vives|Luis Vives]]).
[[Fichier:1572 Europa Ortelius.A.jpg|vignette| ''Europae'', carte de l'Europe par [[Abraham Ortelius]], 1571.]]
L'[[Histoire des bourses de valeurs#Bruges, première place européenne, relie Baltique et Méditerranée|axe européen Bruges/Venise]] est déplacé à la fin du Moyen Âge. À l'époque où l'Empire d'Orient s'effondre, la ''[[Reconquista]]'' espagnole touche à sa fin. L'année [[1492]] est celle de l'[[Histoire de l'Espagne|Espagne]], avec la reconquête du dernier royaume [[Maures|maure]] ([[Grenade (Espagne)|Grenade]]) en péninsule Ibérique et le premier voyage de [[Christophe Colomb]], sous l'égide des ''Rois catholiques'' qui va ouvrir la voie à l'établissement des hégémonies européennes.


Le rêve d'un grand empire européen renaît au {{s-|XVI}} lors de l'affrontement entre [[François Ier (roi de France)|François {{Ier}}]] et [[Charles Quint]], qui tous deux se disputent le trône du Saint-Empire. Grâce à l'appui des banquiers [[Fugger]], [[Charles Quint]] l'emporte, se retrouvant à la tête d'un domaine très vaste, mais aussi très morcelé. Les diverses guerres menées contre la France ne donnent aucun résultat : durant deux siècles, le découpage de l'Europe va évoluer au gré des alliances matrimoniales et des guerres entre États. C'est face à la montée en puissance de l'[[Empire ottoman]] qu'une union des États chrétiens d'Europe apparaît : « Nous tenons de [[Gadès]] à l’Isler, une zone qui s’étend entre les deux mers et qui est la très courageuse et la très puissante Europe. Là, si nous nous unissions, nous ne serions pas seulement égaux à la Turquie, mais supérieurs à toute l’Asie » ([[Jean Louis Vivès]]).
Mais ce ciment du christianisme catholique, qui donnait un semblant d'union à cette Europe, éclate en morceaux avec la [[Réforme protestante|Réforme]] (ou plutôt les Réformes), dont l'impact politique est considérable, permettant néanmoins la formation des [[Provinces-Unies]] et de la [[Suisse|Confédération helvétique]]. Les [[guerres de religion]], la [[guerre de Trente Ans]], les guerres de [[Louis XIV de France|Louis XIV]] rythment les {{XVIe s}} et {{XVIIe siècle}}s. Les [[traités de Westphalie]] ([[1648]]) et celui du [[Traité des Pyrénées]] en [[1659]], redessinent durablement la carte politique de l'Europe et l'équilibre des forces en présence.

Mais ce ciment du christianisme catholique, qui donnait un semblant d'union à cette Europe occidentale, éclate en morceaux avec la [[Réforme protestante|Réforme]] (ou plutôt les Réformes), dont l'impact politique est considérable, permettant néanmoins la formation des [[Provinces-Unies]] et de la [[Suisse|Confédération suisse]]. Les [[guerres de Religion (Europe)|guerres de religion]], la [[guerre de Trente Ans]], les guerres de [[Louis XIV]] rythment les {{s2|XVI|XVII}}. Les [[traités de Westphalie]] ([[1648]]) et celui du [[traité des Pyrénées]] en [[1659]], redessinent durablement la carte politique de l'Europe et l'équilibre des forces en présence.


L'Époque moderne est marquée par un renforcement des [[nationalisme]]s en tous genres. C'est aussi l'époque où l'Europe s'étend très loin de ses frontières par la constitution des premiers empires coloniaux sur le [[Amérique|continent américain]], puis en [[Inde]].
L'Époque moderne est marquée par un renforcement des [[nationalisme]]s en tous genres. C'est aussi l'époque où l'Europe s'étend très loin de ses frontières par la constitution des premiers empires coloniaux sur le [[Amérique|continent américain]], puis en [[Inde]].


=== Époque contemporaine ===
=== Époque contemporaine ===
{{Article connexe|Époque contemporaine}}
[[Fichier:Europe 1792.png|thumb|Carte de l'Europe pendant la [[Révolution française]].]]
La [[Révolution française]] inaugure un bouleversement politique très important : les idées démocratiques apparaissent sur le devant de la scène et les campagnes de [[Napoléon Ier|Napoléon {{Ier}}]] puis le [[Congrès de Vienne]] vont remodeler profondément la carte de l'Europe et les mentalités. [[Honoré de Balzac]] a cette déclaration optimiste dans ''[[Le Bal de Sceaux]]'', ([[1830 en littérature|1830]]) : « Le seizième siècle n'a donné que la liberté religieuse à l'Europe, et le dix-neuvième lui donnera la liberté politique<ref>Maximilien de Longueville au [[Comte de Kergarouët]] dans ''Le Bal de Sceaux'', édition du [[Charles Furne|Furne]] de 1845, vol.I, {{p.|117}}.</ref>. »


À la fin d'un long processus, le {{s-|XIX}} voit se réaliser l'unité de l'[[Italie]] (de 1861 à 1870) et de l'[[Allemagne]] (en 1871), ainsi que la constitution de plusieurs nouveaux pays dans les [[Balkans]], issus du démembrement de l'[[Empire ottoman]], appelé alors « l'[[homme malade de l'Europe]] ».
{{article_général|Époque contemporaine}}


C'est aussi l'apparition de nouveaux mouvements politiques prônant plus d'égalité ([[socialisme]]s), voire le démantèlement du pouvoir des États ([[anarchisme]]s). Ces idées se diffuseront par la suite, et avec plus ou moins de retard, largement hors des frontières de l'Europe.
[[Fichier:Carte Europe 1843.jpg|thumb|300px|Carte de l'Europe de 1843 montrant la multitude d'États issus du [[Congrès de Vienne]]]]
La [[Révolution française]] inaugure un bouleversement politique très important : les idées démocratiques apparaissent sur le devant de la scène et les campagnes de [[Napoléon Ier]] puis le [[Congrès de Vienne]] vont remodeler profondément la carte de l'Europe et les mentalités. [[Honoré de Balzac]] a cette déclaration optimiste dans ''[[Le Bal de Sceaux]]'', ([[1830 en littérature|1830]]) : « Le seizième siècle n'a donné que la liberté religieuse à l'Europe, et le dix-neuvième lui donnera la liberté politique<ref>[[Maximilien de Longueville]] au [[Comte de Kergarouët]] dans ''Le Bal de Sceaux''édition du [[Charles Furne|Furne]] de 1845, vol.I, {{p.|117}}</ref>. »


La domination politique et économique de l'Europe sur le reste du monde s'est affirmée après qu'elle a bouleversé son économie lors des [[révolution industrielle|révolutions industrielles]], développant sa [[productivité]] et amorçant une forte explosion démographique. Leur avance technologique, et notamment militaire, permit aux pays européens, en concurrence les uns contre les autres, d'étendre leur emprise sur les autres continents. Cette [[colonisation]] connut son apogée au début du {{s-|XX}} (cet apogée s'achève en 1914), avant que les deux [[Guerre mondiale|guerres mondiales]] ne bouleversent l'ordre établi.
À la fin d'un long processus, le {{XIXe siècle}} voit se réaliser l'unité de l'[[Italie]] (1861 à 1870) et de l'[[Allemagne]] (1871), ainsi que la constitution de plusieurs nouveaux pays dans les [[Balkans]], issus du démembrement de l'[[Empire ottoman]], appelé alors « l'homme malade de l'Europe ».


La [[Première Guerre mondiale]] et ses conséquences favorisent l'émergence de plusieurs régimes [[Totalitarisme|totalitaires]] dont ceux, [[Génocide|génocidaires]], d'[[Adolf Hitler]] et de [[Joseph Staline]]. L'instabilité politique et économique débouche sur la [[Seconde Guerre mondiale]] et la [[Europe sous domination nazie|domination nazie]] qui laissent l'Europe exsangue. Alors que la suprématie des pays européens occidentaux disparaît au profit de deux nouvelles [[superpuissance]]s (les [[États-Unis]] et l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]]), des mouvements de libération se développent dans les [[Empire colonial|colonies]], aboutissant à l'indépendance de nombreux pays, notamment au cours du troisième quart du {{s-|XX}}. Au cours de la Guerre Froide, l'Europe est scindée en deux blocs idéologiquement opposés, et séparées par un [[rideau de fer]], le [[bloc de l'Ouest]], zone d'influence des États-Unis, et le [[bloc de l'Est]] où se mettent en place des dictatures communistes patronnées par l'U.R.S.S. La séparation perdurera jusqu'à l'effondrement du bloc communiste, en 1989-1991.
C'est aussi l'apparition de nouveaux mouvements politiques prônant plus d'égalité ([[socialisme]]s), voire le démantèlement du pouvoir des États ([[anarchisme]]s). Ces idées se diffuseront par la suite, et avec plus ou moins de retard, largement hors des frontières de l'Europe.


Parallèlement, alors que l'excédent démographique de l'Europe était tel qu'elle constituait un réservoir d'[[Migration humaine|émigration]] massive tout au long du {{s-|XIX}} et au début du {{s-|XX}}, les pays du continent furent confrontés à une stabilisation à partir de la [[Première Guerre mondiale]], et parfois à une régression démographique ensuite (les guerres, génocides et [[famine soviétique de 1921-1922|famines]] y contribuant). Après la [[Seconde Guerre mondiale]], l'Europe occidentale connaît un « [[baby-boom]] » et un développement continu de l'économie, dont principalement l'industrie de production et de transformation, qui provoqua un appel de main d'œuvre transformant cette moitié de l'Europe en une terre d'[[immigration]], notamment au cours des ''[[Trente Glorieuses]]''. Au même moment, la construction de l'[[Union européenne]] crée un [[marché commun]] entre États européens.
La domination politique et économique de l'Europe sur le reste du monde s'est affirmée après qu'elle a bouleversé son économie lors des [[révolution industrielle|révolutions industrielles]], développant sa [[productivité]] et amorçant une forte explosion démographique. Leur avance technologique, et notamment militaire, permit aux pays européens, en concurrence les uns contre les autres, d'étendre leur emprise sur les autres continents. Cette [[colonisation]] connut son apogée au début du {{XXe siècle}} (cet apogée s'achève en 1914), avant que les deux [[Guerre mondiale|guerres mondiales]] ne bouleversent l'ordre établi.


== Démographie ==
La [[Seconde Guerre mondiale]] et la [[Europe sous domination nazie|domination nazie]] laissent l'Europe exsangue. Alors que la suprématie des pays européens occidentaux disparaît au profit de deux nouvelles [[superpuissance]]s (les [[États-Unis]] et l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]]), des rébellions se développent dans les colonies, aboutissant à l'indépendance de nombreux pays, notamment au cours du troisième quart du {{XXe siècle}}.
{{Article détaillé|Démographie de l'Europe|Démographie de l'Union européenne}}


=== Population historique de l'Europe et de l'ex-URSS à l'intérieur des frontières des États modernes, années 1-2020 ===
Parallèlement, alors que l'excédent démographique de l'Europe était tel qu'elle constituait un réservoir d'[[Migration humaine|émigration]] massive tout au long du {{XIXe siècle}} et au début du {{XXe siècle}}, les pays du continent furent confrontés à une stabilisation, voire une régression démographique à partir de la [[Première Guerre mondiale]]. Cela, combiné au développement continu de l'économie, dont principalement l'industrie de production et de transformation, provoqua un appel de main d'œuvre qui transforma l'Europe en une terre d'[[immigration]], notamment au cours des ''[[Trente Glorieuses]]''. Au même moment, la construction de l'[[Union européenne]] crée un [[marché commun]] entre États européens et une grande unité sur le continent.
Source : Maddison et al (Université de Groningen)<ref name="ggdc.net">{{lien web |langue=en |auteur=Maddison |titre=Growth of World Population, GDP and GDP Per Capita before 1820 |url=http://www.ggdc.net/maddison/other_books/appendix_B.pdf |date=27 juillet 2016}}</ref>.

{| class="wikitable sortable" style="text-align:right;"
|+Population par an (en milliers)
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|-
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|-
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|-
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|-
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|-
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|-
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|300
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|
|
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|-style="background-color:#f0f0f0"
!scope="row"| Ensemble de l'Europe occidentale
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|500
|800
|800
|1.250
|1.250
|2.187
||
|4.200
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|-
!scope="row"| [[Tchécoslovaquie]]
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|12.393
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|-
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|-
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||||
|16.578
|21.088
|
|
|-
|-style="background-color:#f0f0f0"
!scope="row"| Europe de l'Est
|4.750
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|-
|-style="background-color:#f0f0f0"
!scope="row"| Ancienne URSS
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|
|-style="background-color:#f0f0f0"
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|
|
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|
|
|
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|-style="background-color:#f0f0f0"
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|
|
|
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|
|
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|-style="background-color:#f0f0f0"
!scope="row"| Monde
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|}

{| class="wikitable sortable" style="text-align:right;"
|+(%) Part en pourcentage de la population mondiale totale, par année<ref name="ggdc.net"/>
|-
! scope="col" |Pays/région
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|-
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|-
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|
|-
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|
|-
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|2,4
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|3,0
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|
|-
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|
|-
!scope="row"| Italie
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|2,4
|2,4
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|1,9
|2,2
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|
|-
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|0,1
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|0,3
|0,3
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|
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|-
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|
|-
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|
|-
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|-
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|
|-
!scope="row"| Espagne
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|1,5
|1,5
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!scope="row"| Ensemble de l'Europe occidentale
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|
|-style="background-color:#f0f0f0"
!scope="row"| Europe de l'Est
|2,1
|2,4
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|3,0
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|2,0
|
|-style="background-color:#f0f0f0"
!scope="row"| Ancienne URSS
|1,7
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|
|-style="background-color:#f0f0f0"
!scope="row"| Somme de l'Europe et de l'URSS
|14,5
|14,5
|20,1
|20,0
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|21,6
|25,9
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|22,7
|18,4
|13,5
|9,8<ref>{{lien web |url=https://www.worldometers.info/world-population/europe-population/|titre=Europe Population (LIVE)|site=worldometers.info|langue=en}}</ref>
|-style="background-color:#f0f0f0"
!scope="row"| Monde
|100,0
|100,0
|100,0
|100,0
|100,0
|100,0
|100,0
|100,0
|100,0
|100,0
|100,0
|100,0
|}


:'''Note:''' Ces chiffres n'incluent pas la population des colonies dans les pays européens. Seule la population de l'Europe est prise en compte.
== [[Population]] et [[civilisation]] ==
Selon l'historien [[Geert Mak]] il existe au moins quatre communautés de culture et de traditions en Europe : la protestante du Nord, la catholique latine, la grecque orthodoxe et l'ottomane musulmane<ref>[[Geert Mak]], ''Voyage d'un Européen à travers le XXe siècle,éd. Gallimard, 2004, Epilogue, p. 956</ref>.


=== Population ===
=== Population ===
{{Article détaillé|Européens}}
{| class="wikitable droite"
{| class="wikitable droite"
|+ Évolution de la population européenne
|+ {{référence nécessaire|Évolution de la population européenne}}
! Année !! Population
! scope="col" | Année !! scope="col" | Population
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|-
| [[1150]] ||style="text-align:right;"| {{formatnum:50000000}}
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|}


L’Europe est au début du {{s-|XXI}}, quand on considère sa densité de population, le troisième [[foyer de peuplement]] derrière la [[Chine]] et l'[[Inde]], avec des densités de populations parmi les plus élevées au monde dans certaines zones des [[Pays-Bas]], de la [[Belgique]], du [[Royaume-Uni]], de l’[[Allemagne]] ou de l'[[Italie]], d’autant que l’[[exode rural]] s’est renforcé ainsi que l’attractivité des [[littoral|littoraux]] avec des populations de plus en plus urbaines. En termes absolus, l'Europe et, ''a fortiori'', l'Union européenne, est cependant un « nain démographique »<ref>{{Article |langue=fr |titre=Face aux BRIC, l'UE est un nain démographique mais un géant commercial |périodique=Le Monde |date=15 juin 2012 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/international/article/2012/06/15/face-aux-bric-l-ue-est-un-nain-demographique-mais-un-geant-commercial_1719412_3210.html}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Danielle Auroi |titre=Rapport d'information sur l'avenir de l'Union européenne |éditeur=Commission des affaires européennes, Assemblée nationale |année=2017 |passage=22 |isbn=}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Pascal Boniface |auteur2=Hubert Védrine |titre=Atlas du monde global : 100 cartes pour comprendre ce monde chaotique |éditeur=[[Armand Colin]] |année=2015 |numéro d'édition=3 |passage=44 |isbn=}}.</ref>. Le continent (env. {{unité|740|millions}} d'habitants ; UE env. {{unité|511|millions}} d'habitants) se situe derrière l'[[Asie]] (env. {{unité|4.3|milliards}} d'habitants dont env. {{unité|1,4|milliard}} d'habitants pour la Chine et env. {{unité|1.3|milliard}} d'habitants pour l'[[Inde]]), l'[[Afrique]] (env. {{unité|1.2|milliard}} d'habitants) et l'[[Amérique]] (env. {{unité|1 milliard}} d'habitants) ; l'Eurasie, quant à elle, concentre environ {{unité|4.6|milliards}} d'habitants.
Le [[Conseil de l'Europe]] soulignait en 2005 que depuis quelques décennies l’UE doit sa [[Accroissement démographique|croissance démographique]] (pour tout ou partie) à l'[[immigration]] qui dans les années 2000 est devenue le premier, puis le seul facteur d’augmentation de la population totale de l’UE.
Ainsi deux millions de personnes sont venues s'installer en Europe en 2004 alors que l'accroissement naturel était négatif de {{formatnum:63000}} personnes.
L’Europe est au début du {{XXIe siècle}} le troisième [[foyer de peuplement]] derrière la [[Chine]] et l'[[Inde]], avec des densités de populations parmi les plus élevées au monde dans certaines zones des Pays-Bas, de la Belgique, du Royaume-Uni, de l’Allemagne ou de l'Italie, d’autant que l’[[exode rural]] s’est renforcé ainsi que l’attractivité des [[littoral|littoraux]] avec des populations de plus en plus urbaines. En 2007, 70 millions de personnes, soit 16 % de la population de l'UE, résident dans des communes côtières<ref>Christiane Galus, « L'érosion touche plus du quart du littoral français », dans ''[[Le Monde]]'' du 12-08-2007, {{Lire en ligne|lien=http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3244,36-943702@51-853716,0.html}}</ref>.


L'Europe du Sud et l'Europe de l'Ouest sont les régions où le nombre moyen de personnes âgées est le plus élevé au monde. Elles représentent aujourd'hui 21 % de la population âgée de plus de 65 ans<ref>{{lien web |website=PRB |titre=2021 World Population Data Sheet |url=https://interactives.prb.org/2021-wpds/ }}</ref>. Les projections suggèrent que d'ici 2050, l'Europe atteindra 30 %<ref>{{lien web |titre=Population trends 1950 – 2100: globally and within Europe|lire en ligne=https://www.eea.europa.eu/data-and-maps/indicators/total-population-outlook-from-unstat-3/assessment-1|auteur=European Environment Agency|langue=en }}</ref>. Cette situation est due au fait que la population a [[Taux de fécondité|des enfants en dessous du seuil de remplacement]] depuis les années 1970. Les [[Nations unies]] prévoient que la population de l'Europe diminuera de 7 % entre 2022 et 2050, sans que les mouvements d'immigration ne changent<ref name="Results">{{lien web |titre=World Population Prospects 2022, Summary of Results|auteur=[[Organisation des Nations unies|United Nations]]|lire en ligne=https://www.un.org/development/desa/pd/sites/www.un.org.development.desa.pd/files/wpp2022_summary_of_results.pdf |passage=7, 9|langue=en}}</ref>.
==== [[Réfugiés]] en Europe ====
Selon le ''World Refugee Survey 2008''&nbsp;<ref name="WorldRefugee2008">U.S. Committee for Refugees and Immigrants. 2008. ''[http://www.refugees.org/article.aspx?id=2114&subm=179&area=Investigate World Refugee Survey 2008]''</ref> publié par le Comité américain pour les réfugiés et les immigrants, il y avait environ {{formatnum:252600}} réfugiés et demandeurs d'asile en Europe à la fin de 2007.


En 2005, le [[Conseil de l'Europe]] soulignait que depuis quelques décennies l’[[Union européenne|UE]] devait sa [[croissance démographique]] à l'[[immigration]] qui, dans les années 2000, est devenue le premier, puis le seul facteur d’augmentation de la population totale de l’UE. Ainsi deux millions de personnes sont venues s'installer en Europe en 2004 alors que l'accroissement naturel était négatif de {{nombre|63000|personnes}}. L'Allemagne est le pays le plus peuplé de l'UE. En 2007, {{unité|70|millions}} de personnes, soit 16 % de la population de l'UE, résidaient dans des communes côtières<ref>{{Lien web |auteur1=Christiane Galus |titre=L'érosion touche plus du quart du littoral français |url=https://www.lemonde.fr/planete/article/2007/08/11/l-erosion-touche-plus-du-quart-du-littoral-francais_943702_3244.html |site=[[Le Monde]] |date=12 août 2007}}.</ref>.
Toujours selon le ''World Refugee Survey 2008'', l'Europe fait partie des dix {{citation|pires endroits pour les réfugiés}}<ref>{{en}}{{pdf}}[http://www.refugees.org/uploadedFiles/Investigate/Publications_&_Archives/WRS_Archives/2008/wp2008.pdf ''Worst places for refugees''] {{p.}} 2 du document pdf, {{p.}} 4 du document papier</ref>. Ces pays ont élaboré des politiques d'immigration et des accords avec les pays à la périphérie de l'Europe, qui rendent difficile l'entrée sur le territoire européen. L'Union européenne a établi que les demandeurs d'asile doivent déposer leur demande d'asile dans le premier pays européen où ils entrent, ce qui entraine que la plupart des réfugiés déposent leur demande dans des pays comme la Grèce, l'Ukraine, la Pologne et la Slovénie, qui ont des politiques d'immigration et d'offre d'asile plus strictes que les autres pays européens.


==== Histoire démographique récente ====
=== Histoire démographique récente ===
Malgré les dizaines de millions de morts des deux [[Guerre mondiale|guerres mondiales]], l’Europe a connu une période d’explosion démographique aux {{s2-|XIX|XX}}, qui s’est accompagnée d’une forte pression sur l’environnement et les ressources non renouvelables (cf. [[empreinte écologique]], [[empreinte énergétique]], pression urbanistique, [[pollution]]s, etc.). Depuis quelques décennies, la population européenne tend à se stabiliser, à la suite d'une forte diminution de la natalité, qui reste toutefois encore largement compensée par la natalité de certains pays, par le recul de l’âge auquel les femmes font leurs premiers enfants, et surtout par une immigration régulière.


[[Fichier:Demographics of Europe.svg|thumb|left|Évolution démographique des pays européens (2021).]]
Malgré les dizaines de millions de morts des deux [[Guerre mondiale|guerres mondiales]], l’Europe a connu une période d’explosion démographique aux {{s2-|XIX|e|XX|e}}, qui s’est accompagnée d’une forte pression sur l’environnement et les ressources non renouvelables (cf. [[empreinte écologique]], [[empreinte énergétique]], pression urbanistique, [[pollution]]s, etc.).
Depuis quelques décennies, la population européenne tend à se stabiliser, suite à une forte diminution de la natalité, qui reste toutefois encore largement compensée par la natalité de certains pays, par le recul de l’âge auquel les femmes font leurs premiers enfants, et surtout par une immigration régulière.


L'immigration est le premier moteur de la croissance dans une [[Union européenne]] à la population vieillissante. Le boom économique des années 1950-1960 avait poussé l'Europe à faire appel à une immigration massive, souvent issue de ses ex-colonies. Les [[Chine|Chinois]], [[Inde|Indiens]] et [[Afrique|Africains]] constituent l'un des principaux flux d'immigrants non originaires de l'UE. Après les [[Turcs (peuple)|Turcs]], les [[Marocains]] forment le plus gros contingent<ref>[[National Geographic]] France N° de mars 2012 {{p.|22}}.</ref>.
Les études prospectives pour 2050 varient d’une population diminuant de 3 % (dans l'hypothèse d'un ICF remontant à 2,34), à -22 % voire -50 %. Les experts parlent alors de retournement
démographique<ref>{{référence incomplète|Jean-Claude Chenais, Que sais-je ?, PUF, Paris|date=13.8.2009}}</ref> ou d'hiver démographique. Que la diminution soit due à la natalité est un phénomène inédit jusqu'à nos jours dans le monde. Ces chiffres ci-dessus doivent tous être utilisés avec prudence, la prospective démographique ayant toujours été prise en défaut et pouvant elle-même influer en retour sur les comportements individuels et collectifs et sur les politiques de soutien à la natalité ou à l’immigration. Pour d'autres, la population de l'Union européenne (UE) serait de 470 millions de personnes en 2050 selon l'Organisation de coopération et de développement économiques ([[OCDE]]), et 506 millions en 2060 selon Eurostat. La population de l'UE dépasserait ainsi celle des États-Unis (468 millions de personnes en 2060 selon le Centre américain d'études sur l'immigration)<ref name="vieillissement">[http://www.lemonde.fr/europe/article/2008/09/01/union-europeenne-le-defi-du-vieillissement_1090074_3214.html Union européenne : le défi du vieillissement, ''Le Monde'', 2 septembre 2008]</ref>.


Les études prospectives pour 2050 varient d’une population diminuant de 3 % (dans l'hypothèse d'un [[Taux de fécondité|ISF]] remontant à 2,34), à -22 % voire -50 %. Les experts parlent alors de retournement démographique<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Jean-Claude Gégot |titre=La population française aux {{s2-|XIX|XX}} |lieu=Paris |éditeur=Ophrys |année=1989 |passage=78 |isbn=}}.</ref> ou d'hiver démographique. Que la diminution soit due à la natalité est un phénomène inédit jusqu'à nos jours dans le monde. Ces chiffres ci-dessus doivent tous être utilisés avec prudence, la prospective démographique ayant toujours été prise en défaut et pouvant elle-même influer en retour sur les comportements individuels et collectifs et sur les politiques de soutien à la natalité ou à l’immigration. Pour d'autres, la population de l'Union européenne (UE) serait de {{nb|470 millions}} de personnes en 2050 selon l'[[Organisation de coopération et de développement économiques]] (OCDE), et {{nb|506 millions}} en 2060 selon Eurostat. La population de l'UE dépasserait ainsi celle des États-Unis ({{nb|468 millions}} de personnes en 2060 selon le Centre américain d'études sur l'immigration)<ref name="vieillissement">{{Article |langue=fr |auteur1=Anne Rodier |titre=Union européenne : le défi du vieillissement |périodique=Le Monde |date=2 septembre 2008 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/europe/article/2008/09/01/union-europeenne-le-defi-du-vieillissement_1090074_3214.html}}.</ref>.
'''Disparités géographiques'''


=== Disparités géographiques ===
Toutefois, la situation démographie diffère pour chaque pays européen. À l'inverse des pays de l'Ouest, les pays de l'Europe de l'Est se sont prématurément préoccupés des évolutions démographiques et à partir des années 1960, ils ont mis en place des politiques de stimulation de la natalité. Cependant, les moyens utilisés n'étaient pas toujours compatible du point de vue des libertés occidentales moderne comme l'interdiction de l'avortement. Des mesures qui ont cependant produit des effets peu satisfaisant. À rebours, la Pologne n'a pas connu de baisse de population du temps du communisme mais qui faut nuancer car l'influence de l'Église catholique imprègne la société polonaise et peut être plus considérable que la politique familiale.
Toutefois, la situation démographique diffère pour chaque pays européen. Les pays de l'Europe de l'Est se sont inquiétés des évolutions démographiques dès les années 1960 et ont mis en place des politiques d'encouragement à la natalité. Cependant, les moyens utilisés, comme l'interdiction de l'avortement, n'auraient pu être acceptés au même moment en Europe de l'Ouest. Ces mesures n'ont d'ailleurs généralement pas produit d’effet satisfaisant ; et si la Pologne a maintenu sa population au cours de la période communiste, l'influence de l'Église catholique, qui imprègne la société polonaise, a sans doute été plus efficace que la politique nataliste.


Pour les pays d'[[Europe de l'Ouest]], personne ne se risque, entre autres en Allemagne, à mettre sur la place publique l'évolution de la population sur la longue durée. Pour les responsables, tout passe par la politique d'immigration. Ils ne veulent pas toucher au tabou de la politique familiale en faveur de la fécondité, compte tenu du poids de la mauvaise conscience des années [[Adolf Hitler|hitlériennes]]. La situation démographique empire en Europe pourtant : un rapport annuel sur la situation démographique des pays membres demandé autrefois par les autorités communautaires a été abandonné depuis 2000, désormais remplacé par un « Rapport social », où l'on communique à propos de chômage et de pauvreté sans jamais plus effleurer la dimension démographique. Autrement dit, l'UE s'interdit de voir la situation démographique de ses pays membres<ref>Cf. {{Lien web |auteur1=[[Jean-Claude Chesnais]],Entretien avec Pierre Verluise |titre=Géopolitique de l'Eurasie : le point de vue du démographe |url=http://www.diploweb.com/p5chesnais1.htm |date=10 décembre 2002}}.</ref>.
[[Fichier:Europe population growth 2006.png|thumb|300px|Variation démographique des pays européens.]]


La croissance démographique s’est globalement poursuivie pour les {{nb|28 États}} membres de l'Union européenne, mais la population décroît dans certains pays, notamment en Europe de l'Est. Ce déclin démographique semble plus important et plus rapide dans les ex-pays de l’Est, dans quelques pays où la pauvreté et le renforcement des inégalités ont suivi l’effondrement du communisme, et aussi dans les régions touchées par la [[catastrophe nucléaire de Tchernobyl]] (la [[Biélorussie]] qui a reçu 70 % environ des retombées d'iode et de césium [[Radioactivité|radioactifs]] et connaît depuis {{nb|20 ans}} le plus fort taux d’avortement et le taux d’abandon d’enfants y est élevé).
Pour les pays de l'Ouest, personne ne se risque, entre autres en Allemagne, à mettre sur la place publique l'évolution de la population sur la longue durée. Pour les responsables, tout passe par la politique d'immigration. Ils ne veulent pas toucher au tabou de la politique familiale en faveur de la fécondité, compte tenu du poids de la mauvaise conscience des années [[Hitler|hitlériennes]]. La situation démographique empire en Europe pourtant : un rapport annuel sur la situation démographique des pays membres demandé autrefois par les autorités communautaires a été abandonné depuis 2000, désormais remplacé par un « Rapport social », où l'on communique à propos de chômage et de pauvreté sans jamais plus effleurer la dimension démographique. Autrement dit, l'UE s'interdit de voir la situation démographique de ses pays membres<ref>Géopolitique de l'Eurasie : le point du vue du démographe, par Jean-Claude Chesnais,
Entretien avec Pierre Verluise {{lire en ligne|lien=http://www.diploweb.com/p5chesnais1.htm}}</ref>.

La croissance démographique s’est globalement poursuivie pour les 27 États membres de l'Union européenne, mais la population décroît déjà en Russie, Ukraine et Roumanie ({{formatnum:-247000}} personnes au total pour ces pays en 2004). Ce déclin démographique semble plus important et plus rapide dans les ex-pays de l’Est, dans quelques pays où la pauvreté et le renforcement des inégalités ont suivi l’effondrement du communisme, et aussi dans les régions touchées par la [[catastrophe de Tchernobyl]] (la [[Biélorussie]] qui a reçu 70 % environ des retombées d'iode et de césium [[Radioactivité|radioactifs]] et connaît depuis 20 ans le plus fort taux d’avortement et le taux d’abandon d’enfants y est élevé).


=== Langues ===
=== Langues ===
{{Article détaillé|Langues en Europe}}
[[Fichier:Image-Languages-Europe.png|thumb|[[Langues en Europe]].]]
Avec plus de {{nb|740 millions}} d'habitants et sur une surface réduite pour une moyenne d'une langue pour {{nb|4,3 millions}} d'habitants, l'Europe bénéficie d’une grande richesse ethnoculturelle et une pluralité de [[langue]]s. Les cultures germaniques, slaves, latines et finno-ougrienne sont traduites par la diversité des langues parlées : {{nb|128 langues}} et dialectes ont des racines [[langues indo-européennes|indo-européennes]] ; latines et grecques au sud, germaniques au nord et au nord-ouest ; slaves à l'est et en Europe centrale, seul le groupe des langues finno-ougriennes (regroupant le finnois, estonien et le hongrois) et la langue basque ne font pas partie des langues indo-européennes.


Administrativement, l’allemand, l’anglais, le russe, le français, l'espagnol et l’italien dominent mais l’Europe est linguistiquement beaucoup plus riche puisque les {{nombre|50|États}} européens (tous souverains, hormis Gibraltar) de la grande Europe géographique regroupent {{nb|35 langues}} officielles, enrichies de {{nb|225 langues}} secondaires non officielles. À tel point qu'Umberto Eco dit : « la langue de l'Europe, c'est la traduction ». Andreas Kaplan décrit l'Europe comme « offrant un maximum de diversité culturelle en un minimum de distance géographique »<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Andreas Kaplan: European Management and European Business Schools: Insights from the History of Business Schools, European Management Journal, 2014 |url=https://dx.doi.org/10.1016/j.emj.2014.03.006}}.</ref>. Ces précédents chiffres peuvent paraître élevés, mais ils ne représentent que 3 % du total des langues vivantes encore parlées sur la planète.
Avec plus de 720 ou 980 millions d'habitants et sur une surface réduite pour une moyenne d'une langue pour 4,3 millions d'habitants, l'Europe bénéficie d’une grande richesse ethnoculturelle et une pluralité de [[langue]]s. Les cultures germaniques, slaves, latines et finno-ougrienne sont traduites par la diversité des langues parlées : 128 langues et dialectes ont des racines [[langues indo-européennes|indo-européennes]] ; latines et grecques au sud, germaniques au nord et au nord-ouest ; slaves à l'est et en Europe centrale, seul le groupe des langues finno-ougriennes (regroupant le finnois, estonien et le hongrois) et la langue basque ne font pas partie des langues indo-européennes.


En Europe de l’Ouest (France, Espagne, Royaume-Uni, Italie, etc.) les langues vernaculaires sont souvent régionales et minoritaires, parfois au bord de l’extinction, mais certaines ([[breton]], [[alsacien]], [[basque]], [[corse]], [[catalan]], [[occitan]], [[flamand occidental|flamand]], le dernier étant un dialecte du [[néerlandais]]), {{c'est-à-dire|sont plus reconnues}}, et enseignées en France, plutôt à l’université, mais parfois dès l’enfance : [[école Diwan]] en Bretagne. En Espagne, c’est le cas du [[basque]], du [[catalan]] et du [[galicien]]. Pour le Royaume-Uni, c’est le [[gallois]], le [[gaélique écossais]], le [[scots]] et l’[[irlandais]]. Le français est reconnu en Italie dans le Val d’Aoste, ainsi que le sarde en Sardaigne, le frioulan, l'allemand et le slovène dans le Frioul-Vénétie julienne, le ladin et l'allemand dans le Trentin-Haut-Adige, comme le sont le [[féroïen]] aux îles Féroé, ou le [[frison occidental]] aux Pays-Bas, etc.
Administrativement, l’allemand, l’anglais, le russe, le français et l’italien dominent mais l’Europe est linguistiquement beaucoup plus riche puisque les 50 États européens (tous souverains, hormis Gibraltar) de la grande Europe géographique regroupent 35 langues officielles, enrichies de 225 langues secondaires non officielles. À tel point qu'Umberto Eco dit : « la langue de l'Europe, c'est la traduction ». Ces précédents chiffres peuvent paraître élevés, mais il ne représente que 3 % du total des langues vivantes encore parlées sur la planète.


Une langue unique n’est officiellement parlée {{référence nécessaire|que dans quatre petits États|date=26 février 2017}} : l’Islande (où l’on parle [[islandais]]), [[Malte]] (où la seule langue officielle est le [[maltais]]), le Liechtenstein (où l'on parle [[allemand]]), et la république de Saint-Marin (où l'on parle [[italien]]). L'État de la Cité du Vatican (plus petit État européen) est un cas à part : l’italien y est la langue véhiculaire, le [[latin]] (réputé langue morte) y est la langue juridique, le français y est la langue diplomatique (le Vatican se fait enregistrer comme État francophone auprès des organisations internationales), et l'allemand est la langue en usage dans l'armée (la [[Garde suisse]]). - Les autres États comptent tous plusieurs langues vernaculaires, tant [[dialecte]]s que langues à part (plus ou moins reconnues et souvent non enseignées) et jusqu’à plus de {{nb|10 pour}} l'Allemagne ({{nb|21 langues}}), l'Azerbaïdjan (13), la Bulgarie (11), l'Espagne (14), la France (25), l'Italie (33), la Roumanie (14), le Royaume-Uni (12). La vaste Russie regroupe à elle seule {{nb|43 [[Langues officielles de Russie|langues]]}} à statut officiel sur son territoire. La Suisse possède quatre langues officielles : l'allemand, le français, l'italien et le romanche (cousine du ladin et du frioulan).
En Europe de l’Ouest (France, l’Espagne, Royaume-Uni, Italie, etc.) les langues vernaculaires sont souvent régionales et très minoritaires, parfois au bord de l’extinction, mais certaines ([[breton]], [[basque]], [[flamand occidental|flamand]], le dernier étant un dialecte du [[néerlandais]], sont plus reconnues, et enseignées en France, plutôt à l’Université, mais parfois dès l’enfance : [[école Diwan]] en Bretagne). En Espagne, c’est le cas du basque, du [[catalan]] et du [[galicien]]. Pour le Royaume-Uni, c’est le [[gallois]], l’[[écossais]] et l’[[irlandais]]. Le français est reconnu en Italie dans le Val d’Aoste, comme le sont le [[féroïen]] aux îles Féroé, ou le [[frison (langue)|frison]] aux Pays-Bas, etc.


Certaines langues régionales, sans statut officiel (quoique doublant parfois les noms de communes ou de rues) persistent et sont parfois protégées et enseignées, souvent avec le soutien de collectivités locales ou régionales ([[breton]], [[corse]], [[occitan]] en France, [[sarde]], ladin, frioulan en Italie, [[Langues sames|lapon]] en Scandinavie).
Une langue unique n’est officiellement parlée que dans 3 petits États : l’Islande (où l’on parle [[islandais]]), le Liechtenstein (où l'on parle [[allemand]]), et la République de Saint-Marin (où l'on parle [[italien]]). L'État de la Cité du Vatican (plus petit État européen) est un cas à part : l’italien y est la langue véhiculaire, le [[latin]] (réputé langue morte) y est la langue juridique, le français y est la langue diplomatique (le Vatican se fait enregistrer comme État francophone auprès des organisations internationales), et l'allemand est la langue en usage dans l'armée (la [[Garde suisse]]). Les autres États comptent tous plusieurs langues vernaculaires, tant [[dialecte]]s que langues à part (plus ou moins reconnues et souvent non enseignées) et jusqu’à plus de 10 pour l'Allemagne (21 langues), l'Azerbaïdjan (13), la Bulgarie (11), l'Espagne (14), la France (25), l'Italie (33), la Roumanie (14), le Royaume-Uni (12). La vaste Russie regroupe à elle seule 43 langues (à statut officiel) sur son territoire.


Les systèmes d'écriture en Europe reposent sur l'[[alphabet latin]] (sous diverses variantes), l'[[alphabet grec]], l'[[alphabet cyrillique]] (sous diverses variantes).
Certaines langues régionales, sans statut officiel (bien que doublant parfois les noms de communes ou de rues) persistent et sont parfois protégées et enseignées, souvent avec le soutien de collectivités locales ou régionales (breton, [[corse]], [[occitan]] en France, [[sarde]] en Italie, [[Langues sames|lapon]] en Scandinavie).


Aux langues originaires des pays d’accueil s’ajoutent les langues maternelles des populations circulantes ([[Roms]]), migrantes ou réfugiées, et tout particulièrement l'[[arabe]], le [[Langues berbères|berbère]], le [[turc]], l'[[hindi]], etc.
Les systèmes d'écriture en Europe reposent sur l'alphabet latin (sous diverses variantes), l'alphabet grec, l'alphabet cyrillique (sous diverses variantes).


L'Europe a été confrontée au cours de son histoire aux besoins de langues véhiculaires. Ainsi la [[lingua franca]], langue composite (mélange d'arabe, de français, portugais, espagnol, italien ou occitan, le tout variant dans le temps et l'espace), a été utilisée du [[Moyen Âge]] jusqu'au {{s-|XIX}} par les marins et dans les ports de la Méditerranée. De nombreux projets de [[langue construite|langues construites]] sont apparus en Europe, avec notamment la création de l'[[espéranto]] en 1887, seule langue construite devenue [[langue vivante]].
Le rêve d'une langue commune en Europe, tel que [[Ursprache]] ou [[espéranto]], ne s'est pas concrétisé au cours du {{s|XX|e}}.


=== Religions ===
Aux langues originaires des pays d’accueil s’ajoutent les langues maternelles des populations circulantes ([[Roms]]), migrantes ou réfugiées, et tout particulièrement l'[[arabe]], le [[Langues berbères|berbère]], le [[turc]], l'[[hindî]], etc. Il existe aussi des mélanges qui naissent dans les banlieues du continent ou dans les territoires d’outre-mer ([[Créolité|créole]]), des adaptations ([[verlan]]), des langues spécifiques à des corps de métier ([[Louchébem]]) ou des communautés y compris virtuelles sur l'internet<ref>besoin de ref</ref>.
{{Article détaillé|Religion en Europe}}


[[Fichier:Europe religion map fr.png|vignette|Répartition des religions majoritaires en Europe, parmi les croyants :
L'Europe fut dès l'[[antiquité]] avec [[Galien]] l'initiatrice de la création des langues dites artificielles. Ces [[langues]] furent un réel objet d'études à partir de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] (à l'exception notable de la langue de [[Hildegarde de Bingen]] qui fut créée au Moyen Âge) où l'on connaît à partir de cette époque une explosion du nombre de projets visant à créer une langue de communication internationale auxiliaire dont la plus connue, l'[[espéranto]], créée en 1880, est {{qui|toujours}} et {{refnec|de plus en plus }}utilisée. Outre ces [[Langue construite|langues planifiées]] il existe des langues qui furent créées sans rationalité, telles que la [[lingua franca]] (mélange d'arabe, de français, portugais, espagnol, italien), utilisée par les marins et dans les ports de la Méditerranée durant leurs échanges. Certaines langues créées sont devenues des langues d'État, on peut citer à titre d'exemples l'[[allemand]] et le [[norvégien]] pour l'Europe ainsi que l'[[indonésien]] en [[Indonésie]].
{{Légende/Début}}
{{Légende|#e3964a|[[Bouddhisme tibétain]]}}
{{Légende|#4d59ac|[[Catholicisme|Christianisme catholique]]}}
{{Légende|#c34c49|[[Christianisme orthodoxe]]}}
{{Légende|#844c8e|[[Protestantisme|Christianisme protestant]]}}
{{Légende|#0a6502|[[Chiisme|Islam chiite]]}}
{{Légende|#188c4c|[[Sunnisme|Islam sunnite]]}}
{{Légende|#eccc04|[[Judaïsme]]}}
{{Légende|#ea4422|[[Église des trois conciles|Orthodoxie orientale]]}}
{{Légende/Fin}}]]


Sur une population totale d'environ {{nb|730|millions}} d'habitants en 2010, l'Europe compte environ {{nb|255|millions}} de catholiques (35 %)<ref name="pewC">{{Article |langue=en-US |titre=Global Christianity |périodique=Pew Research Center's Religion & Public Life Project |date=2014-12-01 |lire en ligne=http://features.pewforum.org/global-christianity/map.php#/europe,ALL |consulté le=2018-02-28}}.</ref>, {{nb|197|millions}} d'orthodoxes (27 %)<ref name="pewC" />, {{nb|102|millions}} de protestants (14 %)<ref name="pewC" /> et {{nb|44|millions}} de musulmans (6 %)<ref name="pewM">{{Article |langue=en-US |titre=The Future of the Global Muslim Population |périodique=Pew Research Center's Religion & Public Life Project |date=2011-01-15 |lire en ligne=http://features.pewforum.org/muslim-population-graphic/ |consulté le=2018-02-28}}.</ref>. Les personnes n'ayant pas de religion ou pratiquant une autre religion sont environ {{nb|132|millions}} (18 %). Selon l'historien [[Geert Mak]] il existe au moins quatre communautés de culture et de traditions en Europe : la protestante du Nord, la catholique latine, la grecque orthodoxe et l'ottomane musulmane<ref>{{Ouvrage |auteur1=[[Geert Mak]] |titre=Voyage d'un Européen à travers le {{s-|XX}} |éditeur=Gallimard |collection=Épilogue |année=2004 |passage=956 }}.</ref>. Cependant, les [[Religion|religions]] reculent en Europe comme en [[Occident]] au profit de l'[[athéisme]] ou de l'[[agnosticisme]]
=== Religions ===


Le [[christianisme]] est la [[religion]] dominante en Europe et y est divisée en trois grandes confessions, ([[protestantisme]], [[christianisme orthodoxe|orthodoxie]] et [[catholicisme]]<ref group=alpha>À la fin du {{s-|XX}}, la [[Gouvernement de l'Église catholique|papauté]] a proclamé six [[saints patrons de l'Europe]].</ref>), réparties géographiquement de la façon suivante :
[[Fichier:Europe religion map fr.png|thumb|300px|Carte des religions en Europe.]]
* l'Europe du Nord, à tendance [[Protestantisme|protestante]] ([[Royaume-Uni]], [[Scandinavie]], [[Pays-Bas]], [[Allemagne]], [[Pays baltes]]{{etc.}}) ;
* l'Europe de l'Est, à tendance [[Christianisme orthodoxe|orthodoxe]] ([[Grèce]], [[Macédoine du Nord]], [[Russie]], [[Ukraine]], [[Roumanie]], [[Serbie]], [[Bulgarie]]{{etc.}}) ;
* l'Europe du Sud, de l'Ouest et du Centre, ainsi que la [[Pologne]] et la [[Lituanie]] à tendance [[Catholicisme|catholique]] ([[Portugal]], [[Espagne]], [[Suisse]]<ref>variable selon les cantons, protestant ou catholique.</ref>, [[Italie]], [[France]], [[Belgique]], [[Allemagne]] du sud, [[Irlande (pays)|Irlande]], [[Pologne]], [[Autriche]], [[Croatie]], [[Slovénie]], Ouest de l'[[Ukraine]]{{etc.}}).


Les catholiques sont [[Majorité absolue|majoritaires]] dans vingt-trois pays<ref name="pewC" />, les orthodoxes dans treize<ref name="pewC" />, les protestants dans neuf<ref name="pewC" />, les [[sunnisme|sunnites]] dans quatre ([[Albanie]], [[Bosnie-Herzégovine]], [[Kosovo]] et [[Turquie]]), les [[chiisme|chiites]] dans un ([[Azerbaïdjan]])<ref name="pewM" />, et les « sans religion » dans deux ([[Tchéquie]] et [[Pays-Bas]]).
Sur une population totale d'environ 730 millions, l'Europe compte environ 269 millions de Catholiques (37 %), 171 millions d'Orthodoxes (23 %), 107 millions de Protestants (15 %) et 53 millions de Musulmans (7 %)<ref name="islam.de" >[http://islam.de/8368.php In Europa leben gegen­wärtig knapp 53 Millionen Muslime], [[:de:Zentralinstitut Islam-Archiv-Deutschland|Zentralinstitut Islam-Archiv-Deutschland]], 2007</ref>.


Il existe des minorités religieuses à l'intérieur de ces grands ensembles dont la plus importante est l'islam avec {{nb|44|millions}} de musulmans soit près de 6 % de la population européenne totale<ref name="pewM" /> :
Le [[Christianisme]] est la [[religion]] dominante en Europe et y est divisée en trois grandes confessions ([[Protestantisme]], [[Christianisme orthodoxe|Orthodoxie]] et [[Catholicisme]]) réparties géographiquement de la façon suivante :
* les [[Islam|musulmans]] sont fortement présents dans les Balkans, autrefois sous l'ancien Empire ottoman ([[Albanie]], [[Bosnie-Herzégovine]], [[Kosovo]], [[Macédoine du Nord]], [[Monténégro]] et [[Turquie]]), ainsi que dans le Caucase ([[Azerbaïdjan]]), en Russie, et, des suites de l'[[immigration]], en France, Royaume-Uni, Allemagne, Espagne, Pays-Bas, Belgique{{etc.}} Selon le [[Zentralinstitut Islam-Archiv-Deutschland]], le nombre de musulmans en Europe en 2007 était d'environ {{nb|53|millions}} dont {{nb|16|millions}} dans l'Union européenne, {{nb|25|millions}} en Russie, {{nb|5,7|millions}} dans la [[Thrace orientale|partie européenne de la Turquie]]<ref name="islam.de">[http://islam.de/8368.php In Europa leben gegenwärtig knapp 53 Millionen Muslime], [[Zentralinstitut Islam-Archiv-Deutschland]], 2007.</ref> ;
* L'Europe du Nord, à tendance [[Protestantisme|protestante]] ([[Royaume-Uni]], [[Scandinavie]], [[Pays-Bas]], [[Allemagne]] du Nord, [[Pays Baltes]]…)
* les [[judaïsme|juifs]] sont présents en Europe depuis l'Empire romain, ils ont été persécutés depuis le [[Moyen Âge]] et pendant la [[Seconde Guerre mondiale]] lors de la [[shoah]]. Et ils ont été expulsés de la péninsule ibérique et du Sud de l'Italie<ref>Histoire de l'expulsion des Juifs de Sicile, 1492 / Isidoro La Lumia ; trad. de l'italien par Michel Valensi. - Paris : Allia, 1992. - 73 p. ; {{unité|22 cm}}.{{ISBN|978-2-904235-53-5}}.</ref> en 1492 à la suite du [[décret de l'Alhambra]] ;
* L'Europe de l’Est, à tendance [[Christianisme orthodoxe|orthodoxe]] ([[Grèce]], [[Russie]], [[Ukraine]], [[Roumanie]], [[Serbie]], [[Bulgarie]]…)
* les religions extrême-orientales, connaissant un succès grandissant, par goût de l'exotisme ou attrait sincère, ou du fait des communautés asiatiques immigrées en Europe ; les [[Kalmouks]] de la [[Kalmoukie|république de Kalmoukie]] (division administrative de Russie, près d'[[Astrakhan]]), sont le seul peuple autochtone européen qui pratique traditionnellement le [[bouddhisme tibétain|bouddhisme]] ;
* L'Europe du Sud, de l'ouest et du centre, ainsi que la [[Pologne]] à tendance [[Catholicisme|catholique]] ([[Portugal]], [[Espagne]], [[Suisse]]<ref>variable selon les cantons, protestant ou catholique</ref>, [[Italie]], [[France]], [[Belgique]], [[Allemagne]] du sud, [[Irlande (pays)|Irlande]], [[Pologne]], [[Autriche]], [[Croatie]], [[Slovénie]], Ouest de l'[[Ukraine]]...)
* il existe aussi des minorités païennes dans différentes républiques européennes de la [[Russie|fédération de Russie]] comme en [[Ossétie du Nord-Alanie]] (Etseg Din), en [[Karatchaïévo-Tcherkessie]] (Rodnovery), en [[république des Maris]] (Marla), en [[Oudmourtie]] (Udmurt Vos) et en [[Tchouvachie]] (Vatissen Yaly).
Les catholiques sont majoritaires dans 23 pays, les orthodoxes dans 10 pays, les protestants dans 9 pays, les musulmans 2 pays (Bosnie-Herzégovine, Albanie), et également dans la partie européenne de la Turquie avec [[Istanbul]].


=== Systèmes familiaux ===
Il existe des minorités religieuses à l'intérieur de ces grands ensembles dont la plus importante est l'islam avec 53 millions de musulmans soit un peu plus de 7 % de la population européenne totale<ref name="islam.de"/>:
[[Fichier:Europe famille todd.jpg|vignette|Carte des systèmes familiaux en Europe d'après Emmanuel Todd.]]
* Les [[Islam|musulmans]] sont fortement présents dans les Balkans, autrefois sous l'ancien Empire ottoman ([[Albanie]], [[Bosnie-Herzégovine|Bosnie]], [[Kosovo]], [[Macédoine (pays)|Macédoine]], [[Turquie]]), ainsi que dans le Caucase ([[Azerbaïdjan]]), en Russie, et, des suites de l'[[immigration]], en France, Royaume-Uni, Allemagne, Espagne, Pays-Bas, Belgique... Selon le [[:de:Zentralinstitut Islam-Archiv-Deutschland|Zentralinstitut Islam-Archiv-Deutschland]], le nombre de musulmans en Europe en 2007 était d'environ 53 millions dont 16 millions dans l'Union Européenne, 25 millions en Russie, 5,7 millions dans la partie européenne de la Turquie, 5 millions en France et 3,5 millions en Allemagne<ref name="islam.de"/>.


Selon [[Emmanuel Todd]], les [[Système familial selon Emmanuel Todd|systèmes familiaux]] en Europe sont d'une grande diversité<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Emmanuel Todd]] |titre=[[L'Origine des systèmes familiaux]] |tome=1 |titre volume=L'Eurasie |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]] |collection=NRF Essais |année=2011 |pages totales=768 |isbn=978-2-07-075842-5}}.</ref>.
* Les [[judaïsme|juifs]] sont présents en Europe depuis l'Empire romain, ils ont été persécutés depuis le [[Moyen Âge]] et pendant la [[Seconde Guerre mondiale]] (voir [[shoah]]). Et ils ont été expulsés de la péninsule ibérique et du sud de l'Italie<ref>Histoire de l'expulsion des Juifs de Sicile, 1492 / Isidoro La Lumia ; trad. de l'italien par Michel Valensi. - Paris : Allia, 1992. - 73 p. ; 22 cm.
ISBN 2-904235-53-1</ref> en 1492 suite au [[Décret de l'Alhambra]].


== Politique ==
* Les religions extrêmes orientales, connaissant un succès grandissant, par goût de l'exotisme ou du fait des communautés asiatiques immigrées en Europe.
{{Article détaillé|Géopolitique de l'Europe au XXIe siècle|Chronologie de l'Union européenne|Organisations internationales en Europe}}
[[Fichier:Flag of Europe.svg|vignette|Le [[drapeau européen]], drapeau du [[Conseil de l'Europe]] et de l'[[Union européenne]].]]
Les pays qui ont tout ou partie de leur territoire sur le continent européen ou sont culturellement rattachés à l'Europe (selon les limites géographiques définies plus haut) sont au nombre de 51 :
* {{nb|44|pays}} ont tout leur territoire en Europe :
*:[[Albanie]], [[Allemagne]], [[Andorre]], [[Autriche]], [[Belgique]], [[Biélorussie]], [[Bosnie-Herzégovine]], [[Bulgarie]], [[Croatie]], [[Danemark]], [[Espagne]], [[Estonie]], [[Finlande]], [[France]], [[Grèce]], [[Hongrie]], [[Irlande (pays)|Irlande]], [[Islande]], [[Italie]], [[Kosovo]], [[Lettonie]], [[Liechtenstein]], [[Lituanie]], [[Luxembourg]], [[Macédoine du Nord]], [[Malte]], [[Moldavie]], [[Monaco]], [[Monténégro]], [[Norvège]], [[Pays-Bas]], [[Pologne]], [[Portugal]], [[Tchéquie]], [[Roumanie]], [[Royaume-Uni]], [[Saint-Marin]], [[Serbie]], [[Slovaquie]], [[Slovénie]], [[Suède]], [[Suisse]], [[Ukraine]] et [[Vatican]] ;
* {{nb|5|pays}} sont en partie en Europe, en partie en Asie :
*: [[Azerbaïdjan]], [[Géorgie (pays)|Géorgie]], [[Kazakhstan]], [[Russie]] et [[Turquie]] ;
* {{nb|2|pays}} sont culturellement rattachés à l'Europe, quoique situés en Asie :
*: [[Arménie]] et [[Chypre (pays)|Chypre]].


=== Évolution du nombre d'États ===
* L'évaluation de l'[[athéisme]] est variable selon les enquêtes.
[[Fichier:Europe countries map fr.png|vignette|Les pays en Europe.]]
** Anciennement en [[Albanie]], la religion était prohibée.
Le nombre d'États souverains en Europe, qui s'élevait à plus de trois cents en 1789, était encore d'une soixantaine en 1815, au lendemain du [[congrès de Vienne]]. Après l'unification de l’Italie et de l’Allemagne, ce nombre était tombé à 19 en 1871 (20 avec la [[Turquie]], qui contrôlait encore la majeure partie de la péninsule des Balkans). Il passa à 22 en 1878, lorsque le [[congrès de Berlin]] reconnut l'indépendance de la [[Roumanie]], de la [[Serbie]] et du [[Monténégro]]. S'y ajoutèrent ensuite la [[Norvège]] (1905), la [[Bulgarie]] (1908) et l’[[Albanie]] (1912).
** Selon l'ouvrage de J. Baubérot (dir.), ''Religion et laïcité dans l'Europe des 12'', [[1994]], page 259 : un quart de la population de l'Union européenne serait « non religieuse » et 5 % des Européens seraient des athées convaincus.
** Une enquête menée dans 21 pays sur {{formatnum:21000}} personnes et publiée en [[décembre 2004]] annonce que 25 % des Européens de l'ouest se disent athées contre 12 % dans les pays d'Europe centrale et orientale. Toujours selon cette enquête publiée dans le ''[[The Wall Street Journal]]'' version européenne, 4 % des Roumains et 8 % des Grecs se disent athées. Au contraire, 49 % des Tchèques et 41 % des Néerlandais sont athées.
** Selon une récente enquête du Centre public de recherches sociologiques (''Le Monde'', juillet 2005), 82,4 % des [[Espagne|Espagnols]] se disent catholiques et 47,7 % d'entre eux pratiquants.


En 1914, l'Europe comptait donc {{nb|25|États}} généralement reconnus comme indépendants, non compris le [[Saint-Siège]], l'[[Ordre souverain militaire et hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem, de Rhodes et de Malte|ordre souverain de Malte]] et le [[Moresnet neutre|territoire neutre de Moresnet]] : [[Albanie]], [[Allemagne]], [[Andorre]], [[Autriche-Hongrie]], [[Belgique]], [[Bulgarie]], [[Danemark]], [[Espagne]], [[France]], [[Grèce]], [[Italie]], [[Liechtenstein]], [[Luxembourg]], [[Monaco]], [[Monténégro]], [[Norvège]], [[Pays-Bas]], [[Portugal]], [[Roumanie]], [[Royaume-Uni]], [[Russie]], [[Saint-Marin]], [[Serbie]], [[Suède]], [[Suisse]]. La forme de gouvernement la plus répandue était la monarchie, puisqu'on ne dénombrait alors que quatre républiques (la France, le Portugal, la Suisse et Saint-Marin) {{Incise|huit en tenant compte des villes libres de Brême, Hambourg et Lübeck, inféodées à l'Empire allemand, et de la république monastique du mont Athos, placée sous le protectorat politique de la Grèce|point}}.
* La [[laïcité]] a été formalisée particulièrement en France (voir [[laïcité en France]]) et en Turquie (voir [[laïcité en Turquie]]), mais la séparation des Églises et des États est établie dans presque tous les pays. Cependant, au sein de l'Union européenne, divers pays ont des systèmes confessionnels, c'est-à-dire que l'État reconnaît une religion officielle ou dominante : entre autres, le Royaume-Uni ([[Église anglicane]] et [[Église d'Écosse]], cette dernière étant [[presbytérianisme|presbytérienne]]) ; le Danemark et la Finlande ([[Église du Danemark]] et [[Église évangélique-luthérienne de Finlande]], rattachées au luthéranisme) ; l'Irlande, la Belgique, l'Espagne, Monaco, l'Italie, Saint-Marin, (catholicisme) ; la Suisse (variable selon les cantons), la Grèce (voir [[Organisation de l'Église orthodoxe en Grèce]]). Dans ces cas, il n'y a pas égalité de traitement entre les religions mais des prérogatives (souvent d'ordre financier, parfois juste d'ordre honorifique) sont accordées à l'une d'entre elles. Des débats préparatoires à la constitution européenne ont évoqué la possibilité d'inscrire l'« héritage chrétien » dans le préambule du texte, mais cela fut écarté<ref>Voir à ce sujet [[Traité de Rome de 2004#Héritage chrétien]].</ref>.


À la fin de l'année 1945, le nombre d'États était passé à 31 : Albanie, Allemagne, Andorre, Autriche, Belgique, Bulgarie, Danemark, [[Irlande (pays)|Irlande]], Espagne, [[Finlande]], France, Grèce, Hongrie, [[Islande]], Italie, Liechtenstein, Luxembourg, Monaco, Norvège, Pays-Bas, [[Pologne]], Portugal, Roumanie, Royaume-Uni, Saint-Marin, Suède, Suisse, [[Tchécoslovaquie]], [[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]], [[Vatican]], [[Yougoslavie]]. Plus de la moitié d'entre eux (19 sur 31) étaient encore des monarchies, y compris l'Albanie, la Bulgarie, l'Espagne, la Grèce, la Hongrie, l'Irlande, l'Italie et la Roumanie qui vivaient alors sous un régime transitoire. Depuis 1975, le nombre de monarchies s'est maintenu à douze, à savoir sept royaumes, un grand-duché, trois principautés et un État pontifical.
== Politique ==
{{Article_général|Politique}}
{{Article détaillé|Politique de l'Europe|Chronologie de l'Union européenne}}
[[Fichier:Flag of Europe.svg|thumb|Le [[drapeau européen]], drapeau du [[Conseil de l'Europe]] et de l’[[Union européenne]]]]


Parmi les nombreux États qui connurent une existence éphémère au lendemain des deux guerres mondiales, on peut citer les républiques autonomes de [[Rhénanie]] et du [[Palatinat du Rhin|Palatinat]] (1923/1924), les villes libres de [[Ville libre de Dantzig|Dantzig]] (1920/1939), de [[Rijeka|Fiume]] (1920/1924), de [[Klaipėda|Memel]] (1920/1923) et de [[Trieste]] (1947/1954), ainsi que le territoire de [[Sarre (Land)|la Sarre]], qui disposa d'un statut particulier de 1920 à 1935 et de 1947 à 1957.
Les pays qui ont tout ou partie de leur territoire en Europe ou sont culturellement rattachés à l'Europe (selon les limites géographiques définies plus haut) sont au nombre de 51 :


Le nombre d'États européens parut se stabiliser à 34 avec l'accession à l'indépendance de [[Chypre (pays)|Chypre]] (1960) et de [[Malte]] (1964). Il devait se maintenir à ce niveau jusqu'à la chute du [[mur de Berlin]], en 1989. Après la [[Réunification allemande|réunification de l'Allemagne]] et l'éclatement des anciennes fédérations [[Communisme|communistes]] ([[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]], [[Yougoslavie]], [[Tchécoslovaquie]]), puis avec la séparation de la [[Serbie]] et du [[Monténégro]], le nombre d'États européens officiellement reconnus comme indépendants s'élevait à 45 en 2006 (50 avec l'[[Arménie]], l'[[Azerbaïdjan]], la [[Géorgie (pays)|Géorgie]] et tout ou partie de la Turquie et du Kazakhstan). Encore ce chiffre ne prend-il pas en compte les nombreux pays ou territoires dont le statut est contesté ([[Abkhazie]], [[Chypre du Nord]], [[Haut-Karabagh]], [[Kosovo]], [[Ossétie du Sud-Alanie]], [[Principauté de Sealand]], [[Tchétchénie]], [[Transnistrie (État)|Transnistrie]]){{etc.}}
* 44 ont tout leur territoire en Europe :
[[Albanie]], [[Allemagne]], [[Andorre]], [[Autriche]], [[Belgique]], [[Biélorussie]], [[Bosnie-Herzégovine]], [[Bulgarie]], [[Croatie]], [[Danemark]], [[Espagne]], [[Estonie]], [[Finlande]], [[France]], [[Grèce]], [[Hongrie]], [[Irlande (pays)|Irlande]], [[Islande]], [[Italie]], [[Kosovo]], [[Lettonie]], [[Liechtenstein]], [[Lituanie]], [[Luxembourg (pays)|Luxembourg]], [[Macédoine (pays)|Macédoine]], [[Malte]], [[Moldavie]], [[Monaco]], [[Monténégro]], [[Norvège]], [[Pays-Bas]], [[Pologne]], [[Portugal]], [[République tchèque]], [[Roumanie]], [[Royaume-Uni]], [[Saint-Marin]], [[Serbie]], [[Slovaquie]], [[Slovénie]], [[Suède]], [[Suisse]], [[Ukraine]] et [[Vatican]].


Par ailleurs, [[Israël]] fait partie de nombreuses associations européennes culturelles ou sportives ([[Union des associations européennes de football|UEFA]] par exemple). L'[[Algérie]], l'[[Égypte]], [[Israël]], le [[Liban]], la [[Libye]], le [[Maroc]], la [[Syrie]] et la [[Tunisie]] font partie de l'[[Union européenne de radio-télévision]]. Le Maroc a participé au [[Concours Eurovision de la chanson]] en 1980 et [[Israël]] y participe depuis 1973. Ainsi, pour Pierre Beckouche, l’Europe est d’ores et déjà partie prenante d’un vaste ensemble macro-régional, appelé « Euroméditerranée », qui va de la Russie au Maroc en passant par le [[Moyen-Orient]] et qui est traversé de flux économiques, culturels et migratoires plus intenses qu'imaginés<ref>{{référence non conforme|Pierre Beckouche, et Yann Richard, ''Atlas d’une nouvelle Europe'', Ed.Autrement, 2004|date=8 avril 2010}}.</ref>.
* 5 sont en partie en Europe, en partie en Asie :
[[Azerbaïdjan]], [[Géorgie (pays)|Géorgie]], [[Kazakhstan]], [[Russie]] et [[Turquie]].


=== Unité européenne ===
* 2 sont culturellement rattachés à l'Europe, bien que situés en Asie :
De nombreuses visions d'une Europe unie se sont affrontées au cours de l'histoire du continent, jusqu'à l'[[Union européenne]] actuelle.
[[Arménie]] et [[Chypre (pays)|Chypre]].


L'Europe n'a jamais connu d'unité politique parfaite. Certaines périodes d'une durée variable ont certes été marquées par la domination d'une vaste partie du continent par un pouvoir unique, qui s'est en général imposé par la force - ce fut ainsi le cas de l'[[Empire romain]], de l'[[Empire carolingien]], de l'[[Premier Empire|Empire napoléonien]] et du [[Troisième Reich|{{IIIe}} Reich]]. Certaines familles royales ont également, par le biais de relations dynastiques, gouverné un grand nombre de pays européens, au premier rang desquelles la famille des [[Maison de Habsbourg|Habsbourg]]<ref>Cyrille Debris ''« Tu, felix Austria, nube ». La dynastie de Habsbourg et sa politique matrimoniale à la fin du Moyen Âge ({{sp-|XIII|-|XVI|s}})'', Turnhout, Brepols, « Histoires de famille. La parenté au Moyen Âge », 2005, 674 {{p.}}.</ref>. Mais on voit, tant hétéroclite est cette liste de candidats à l'hégémonie, que des projets d'unification européenne concurrents et divergents se sont affrontés sans qu'aucun ne parvienne vraiment à s'imposer.
[[Fichier:Europe countries map fr.png|thumb|center|600px|Les pays en Europe.]]


L'[[Empire romain]] est longtemps demeuré dans la mémoire des Européens comme symbole d'une unité perdue. Après sa chute en Occident en 476, [[Théodoric le Grand|Théodoric]], [[Justinien]], [[Charlemagne]] poursuivirent le rêve de la résurrection de l'Empire. Au Moyen Âge, la [[Gouvernement de l'Église catholique|Papauté]] parvint enfin à s'imposer aux yeux d'une majorité de l'Europe comme l'héritière légitime de Rome, et à imposer au continent une forme d'unité, sous la forme de la [[Chrétienté|Chrétienté médiévale]] : certes, les Papes ne possédaient qu'un [[Temporel et spirituel|pouvoir temporel]] limité sur les princes et les rois, mais jouissaient d'une autorité morale, religieuse et même juridique puissante. Surtout, la Chrétienté se conçoit elle-même comme une communauté, matérialisée positivement par l'union dans les [[croisade]]s et négativement par la procédure de l’[[excommunication]], avec des droits et des devoirs partagés (par exemple, le respect des trêves et jours saints), et étendue au gros du continent (à l'exception des terres [[Christianisme orthodoxe|orthodoxes]])<ref>{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Heather, P. J. (Peter |nom1=J.) |titre=The restoration of Rome |sous-titre=barbarian popes and imperial pretenders |lieu=London/New York |éditeur=[[Oxford University Press]] |année=2014 |isbn=978-0-19-936851-8 |oclc=859384184 |lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/859384184}}.</ref>.
=== L’Outre-Mer européen ===
En 2010, il regroupe 28 territoires et régions de l’outre-mer faisant partie intégrante de l'UE ou associés à 6 États membres de l’UE (Danemark, Espagne, France, Pays-Bas, Portugal et Royaume-Uni). Ils sont regroupés en 7 régions ultrapériphériques (7 RUP) : Açores, Canaries, Guadeloupe, Guyane française, Madère, Martinique, La Réunion.


La [[Moyen Âge tardif|crise de la Chrétienté]], l'affirmation des États proto-nationaux, l'[[Grand Schisme d'Occident|affaiblissement de la Papauté]], et surtout la [[Réforme protestante|Réforme]] qui brise l'unité de la Chrétienté font naître la nécessité de repenser ce qui fait l'unité de l'Europe. C'est donc de la [[Renaissance]] que l'on peut dater la naissance de l'idée européenne moderne<ref name=":0">{{Ouvrage |prénom1=Greengrass, Mark, |nom1=1949- |titre=Christendom destroyed |sous-titre=Europe 1517-1648 |éditeur= |année=2014 |isbn=978-0-670-02456-8 |isbn2=0-670-02456-2 |oclc=870919612 |lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/870919612}}.</ref>.
=== Évolution du nombre d'États européens depuis 1789 ===


Au {{s-|XV}}, déjà, des projets sont agités pour offrir paix et unité à l'Europe ravagée par des guerres intestines ([[Guerre de Cent Ans|Guerre de cent ans]], [[Croisades contre les hussites|guerre hussite]], [[Guerre de Succession de Castille]]), dépeuplée par la [[Peste noire|grande peste]], désunie spirituellement par le [[Grand Schisme d'Occident]] et les hérésies ([[John Wyclif|Wyclifisme]], [[Jan Hus|hussisme]], pour ne nommer que les principales), menacée par l'expansion de l'[[Empire ottoman|empire du Grand Turc]] avec la [[Chute de Constantinople|prise de Constantinople]]. C'est le cas, par exemple, du projet d'union chrétienne de [[Georges de Bohême|George de Podiebrad]]<ref>{{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Boucheron, |nom1=Patrick. |prénom2=Loiseau, |nom2=Julien. |prénom3=Monnet, |nom3=Pierre. |prénom4=Potin, |nom4=Yann. |titre=Histoire du monde au {{s-|XV}} |éditeur=Fayard |lieu=Paris |année=2009 |pages totales=892 |isbn=978-2-213-63549-1 |oclc=603970680 |lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/603970680}}.</ref>.
Le nombre d'États européens, qui s'élevait à plus de trois cents en [[1789]], était encore d'une soixantaine en [[1815]], au lendemain du [[congrès de Vienne]]. Après l'unification de l’Italie et de l’Allemagne, ce nombre était tombé à 19 en [[1871]] (20 avec la [[Turquie]], qui contrôlait encore la majeure partie de la péninsule des Balkans). Il passa à 22 en [[1878]], lorsque le [[congrès de Berlin]] reconnut l'indépendance de la [[Roumanie]], de la [[Serbie]] et du [[Monténégro]]. S'y ajoutèrent ensuite la [[Norvège]] ([[1905]]), la [[Bulgarie]] ([[1908]]) et l’[[Albanie]] ([[1912]]).


Les [[Humanisme|Humanistes]] multiplieront les initiatives, aux {{s2-|XV|XVI}}, pour créer une Europe pacifiée et harmonieuse. Tandis que les [[évangélisme|évangéliques]] rêvent d'une Chrétienté rénovée, affranchie de la [[Primauté pontificale|tutelle de Rome]], des [[Irénisme|irénistes]] cherchent à réaliser la concorde entre les princes, sous l'égide d'une Raison médiatrice et partagée{{sfn|Hale|1995}}. [[Stefan Zweig]] loue en [[Érasme]] l'éblouissante incarnation de l'idéal européen des humanistes, lui qui institua un [[Néolatin|latin rénové]] comme langue de culture paneuropéenne, correspondant dans cette langue avec des intellectuels de tout le continent, et rêva d'une Europe réalisant par le pouvoir d'attraction de sa culture la concorde de l'humanité. Surtout, pour Zweig, Érasme fut celui qui prophétisa que l'union de l'Europe ne se ferait pas par la guerre, mais par des moyens pacifiques<ref>{{Ouvrage |prénom1=Zweig, Stefan, |nom1=1881-1942. |prénom2=Impr. Brodard et |nom2=Taupin) |titre=Érasme |sous-titre=grandeur et décadence d'une idée |éditeur=[[Hachette Livre|Librairie générale française]] |année=1996 |pages totales=185 |isbn=978-2-253-14019-1 |oclc=463918619 |lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/463918619}}.</ref>. On peut citer, parmi d'autres illustres précurseurs, [[Andrés Laguna de Segovia]], qui en 1543 se lamentait sur la pauvre Europe déchirée et exsangue.
En [[1914]], l'Europe comptait donc 25 États généralement reconnus comme indépendants, non compris le [[Saint-Siège]], l'[[Ordre de Malte]] et le territoire neutre de Moresnet : [[Albanie]], [[Allemagne]], [[Andorre]], [[Autriche]]-[[Hongrie]], [[Belgique]], [[Bulgarie]], [[Danemark]], [[Espagne]], [[France]], [[Grèce]], [[Italie]], [[Liechtenstein]], [[Luxembourg (pays)|Luxembourg]], [[Monaco]], [[Monténégro]], [[Norvège]], [[Pays-Bas]], [[Portugal]], [[Roumanie]], [[Royaume-Uni]], [[Russie]], [[Saint-Marin]], [[Serbie]], [[Suède]], [[Suisse]].
À la fin de l'année [[1945]], ce nombre d'États était passé à 31 : Albanie, Allemagne, Andorre, Autriche, Belgique, Bulgarie, Danemark, [[Eire]], Espagne, [[Finlande]], France, Grèce, Hongrie, [[Islande]], Italie, Liechtenstein, Luxembourg, Monaco, Norvège, Pays-Bas, [[Pologne]], Portugal, Roumanie, Royaume-Uni, Saint-Marin, Suède, Suisse, [[Tchécoslovaquie]], [[URSS]], [[Vatican]], [[Yougoslavie]].


C'est peu de dire, toutefois, que le rêve humaniste ne devait pas immédiatement se réaliser. Certes, il exerça une influence certaine, même sur les élites politiques, devenant un idéal volontiers invoqué par les princes ; ainsi lors de la signature en 1518 du [[Traité de Londres (1518)|traité de Londres]], instaurant une « Paix Perpétuelle »{{sfn|Hale|1995}}. Mais la paix de 1518 fut rompue dès l'année suivante, et, dans le sillage de la [[Réforme protestante|Réforme]], l'Europe s'enfonça dans la spirale sanglante des [[Guerres de Religion (Europe)|guerres de religion]], [[Guerres de Religion (France)|en France]] et surtout en Allemagne, culminant dans le paroxysme de la [[Guerre de Trente Ans]], qui embrasa le continent<ref name=":0" />.
Parmi les nombreux États qui connurent une existence éphémère au lendemain des deux guerres mondiales, on peut citer les républiques autonomes de [[Rhénanie]] et du [[Palatinat]] (1923/1924), les villes libres de [[Dantzig]] ([[1920]]/[[1939]]), de [[Fiume]] ([[1920]]/[[1924]]), de [[Memel]] ([[1920]]/[[1923]]) et de [[Trieste]] ([[1947]]/[[1954]]), ainsi que le territoire de [[la Sarre]], qui bénéficia d'un statut particulier de [[1920]] à [[1935]] et de [[1947]] à [[1957]].


La [[Traités de Westphalie|Paix de Westphalie]] qui mit fin à cette guerre ne fonda pas une union de l'Europe, mais au contraire officialisa une organisation de celle-ci fondée sur l'[[Équilibre des puissances en Europe|équilibre]] de puissances souveraines et régulièrement en guerre. Ce système qui régulait mais approfondissait la division européenne devait persister, perfectionné au {{s-|XVIII}} par l'instauration de congrès réguliers<ref>{{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Sarmant, Thierry |nom1=(1969-....). |titre=1715 |sous-titre=la France et le monde |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Perrin|Perrin]] |date=DL 2014,cop. 2014 |pages totales=461 |isbn=978-2-262-03331-6 |isbn2=2-262-03331-5 |oclc=897446414 |lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/897446414}}.</ref>, et [[Congrès de Vienne|renouvelé]] en 1815, jusqu'à la Première Guerre mondiale.
Le nombre d'États européens parut se stabiliser à 34 avec l'accession à l'indépendance de [[Chypre (pays)|Chypre]] ([[1960]]) et de [[Malte]] ([[1964]]). Il devait se maintenir à ce niveau jusqu'à la chute du [[mur de Berlin]], en [[1989]]. Après la [[Réunification allemande|réunification de l'Allemagne]] et l'éclatement des anciennes fédérations [[Communisme|communistes]] ([[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]], [[Yougoslavie]], [[Tchécoslovaquie]]), puis avec la séparation de la [[Serbie]] et du [[Monténégro]], le nombre d'États européens officiellement reconnus comme indépendants s'élevait à 45 en [[2006]] (ou 50 si l'on y inclut la [[Turquie]], l'[[Arménie]], l'[[Azerbaïdjan]], la [[Géorgie (pays)|Géorgie]] et le [[Kazakhstan]]). Il atteindrait même la soixantaine si l'on prenait en compte les nombreux pays ou territoires dont le statut est contesté ([[Abkhazie]], [[Chypre du Nord]], [[Haut-Karabakh]], [[Kosovo]], [[Ossétie du Sud]], [[Saugeais]], [[Sealand]], [[Principauté de Seborga|Seborga]], [[Tchétchénie]], [[Transnistrie]])...


Toutefois, cela n'empêcha pas que fleurissent, portés par des visionnaires, des projets d'union de l'Europe. Pour ne citer que des personnalités françaises ou de langue française, [[Maximilien de Béthune (duc de Sully)|Sully]] et [[Jean-Jacques Rousseau|Rousseau]] y ont rêvé ; en 1712, l'[[Charles-Irénée Castel de Saint-Pierre|abbé Castel de Saint-Pierre]] rend public son ''Projet pour rendre la paix perpétuelle en Europe'', et reçoit le soutien du philosophe [[Gottfried Wilhelm Leibniz|Leibniz]].
Par ailleurs, [[Israël]] fait partie de nombreuses associations européennes culturelles ou sportives ([[Union des associations européennes de football|UEFA]] par exemple). L'[[Algérie]], l'[[Égypte]], [[Israël]], le [[Liban]], la [[Libye]], le [[Maroc]], la [[Syrie]] et la [[Tunisie]] font partie de l'[[Union européenne de radio-télévision]]. Le Maroc a participé au [[Concours Eurovision de la chanson]] en [[1980]] et l'[[Israël]] y participe depuis [[1973]]. Ainsi, pour [[Pierre Beckouche]], l’Europe est d’ores et déjà partie prenante d’un vaste ensemble macro-régional, appelé {{guil|[[Euroméditerranée]]}}, qui va de la Russie au Maroc en passant par le [[Moyen-Orient]] et qui est traversé de flux économiques, culturels et migratoires plus intenses qu'imaginé<ref>{{référence incomplète|[[Pierre Beckouche]], et Yann Richard, ''Atlas d’une nouvelle Europe'', Ed.Autrement, 2004|date=8 avril 2010}}</ref>.


Le rêve européen reprend de la vigueur au {{s-|XIX}}, après la boucherie des [[Chronologie de la Révolution française et du Premier Empire|guerres de la Révolution et de l'Empire]]. Dans une Europe dominée par la [[Sainte-Alliance]], où triomphe tout ce que le Vieux Continent compte de réactionnaires, il est doté d'un nouveau contenu, social et humanitaire. Avant le [[Printemps des peuples]] en 1848, les républicains, démocrates et socialistes de toute l'Europe espèrent qu'une révolution ouvrirait la voie, conjointement, à une union pacifique du continent et à une réforme de ses sociétés dans un sens démocratique et égalitaire<ref>{{Ouvrage |langue=fr |langue originale=en |prénom1=Hobsbawm, Eric John, 1917- |nom1=... |prénom2=Pineau, Jean-Claude, 19..- ... |nom2=angliciste. |prénom3=Impr. |nom3=Jouve) |titre=L'ère des révolutions |lieu=Paris |éditeur=Pluriel |date=DL 2011 |pages totales=432 |isbn=978-2-8185-0187-0 |oclc=762753906 |lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/762753906}}.</ref>. [[Victor Hugo]] a rêvé qu'un jour existeraient les « [[États-Unis d'Europe]] », pendants des [[États-Unis|États-Unis d'Amérique]], utopie humanitaire et prélude à l'unité de toute l'humanité. Son discours prononcé le {{date-|21 août 1849}}, à l'occasion de l'ouverture du Congrès de la Paix à [[Paris]], est resté célèbre. Il y évoque une Europe enfin pacifiée, unie sous un même gouvernement. La suite de l'Histoire prouva qu'il s'agissait d'une vision prophétique en avance sur son temps, avec la [[Guerre franco-allemande de 1870|guerre]] de 1870 et les deux guerres mondiales.
=== L’unité européenne, rêve et réalité ===


Mais surtout, la « mystique européenne »<ref name="mystique européenne">{{Lien web |titre=Retour sur image : Retrouver une « mystique européenne », par Pierre Moscovici (Forum Libération), 14 novembre 2011 |url=http://www.regards-citoyens.com/article-retrouver-une-mystique-europeenne-par-pierre-moscovici-forum-liberation-72942649.html |site=regards-citoyens.com |brisé le=1535715967}}.</ref> fut vivement réactivée après la Première Guerre mondiale qui se chargea de démontrer, si besoin était, à un grand nombre d'intellectuels à quel point la guerre était absurde. Seule une Europe unie pouvait éviter le retour de l'horreur. Conscients du déclin de celle-ci face à l'Amérique ([[Albert Demangeon]] - 1920), ils cherchent la voie la plus sûre pour unifier le continent.
{{section à sourcer|date=octobre 2009}}
L'Europe n'a jamais connu d'unité politique totale. Certaines périodes d'une durée variable ont cependant été marquées par la domination d'une vaste partie du continent par un pouvoir unique, qui s'est en général imposé par la force. Ce fut ainsi le cas de l'[[Rome antique|Empire romain]], de l'[[Charlemagne|empire carolingien]], de l'[[Napoléon Ier|empire napoléonien]], et du [[Troisième Reich|III{{e}} Reich]]. Certaines familles royales ont également, par le biais de relations dynastiques, gouverné un grand nombre de pays européens, au premier rang desquelles la famille des [[Habsbourg]]<ref>Cyrille Debris ''« Tu, felix Austria, nube ». La dynastie de Habsbourg et sa politique matrimoniale à la fin du Moyen Âge (XIII{{e}} - XVI{{e}} siècles)'', Turnhout, Brepols, « Histoires de famille. La parenté au Moyen Âge », 2005, 674 {{p.}}</ref>.


[[Victor Hugo]], des siècles après [[Andrés Laguna de Segovia]], qui, lui se lamentait sur la pauvre Europe déchirée et exsangue, déjà en [[1543]], a souvent rêvé qu'un jour existeraient les [[États-Unis d'Europe]], faisant le pendant aux [[États-Unis]]. Son discours prononcé le {{date|21|août|1849}}, à l'occasion de l'ouverture du Congrès de la Paix à [[Paris]], est resté célèbre . Il y évoque une Europe enfin pacifiée, unie sous un même gouvernement. La suite de l'Histoire prouva qu'il s'agissait d'une vision prophétique en avance sur son temps, avec la [[Guerre franco-allemande de 1870|guerre de 1870]] et les deux guerres mondiales. Mais la [[mystique européenne]] fut vivement réactivée après la Première Guerre mondiale qui se chargea de démontrer, si besoin était, à un grand nombre d'intellectuels à quel point la guerre était absurde. Seule une Europe unie pouvait éviter le retour de l'horreur. Conscient du déclin de celle-ci face à l'Amérique ([[Albert Demangeon]] - 1920), ils cherchent la voie la plus sûre pour unifier le continent. L'héritage culturel grec, le [[droit romain]] et l'unité chrétienne sont conçues par [[Paul Valéry]] comme les trois piliers de l'Europe, lors d'une conférence donnée à l'université de Zurich l nations différentes (l'un des premiers adhérents à son mouvement est le jeune maire de [[Cologne]], [[Konrad Adenauer]]). Il trouve aussi le soutien de [[Louis Loucheur]] et [[Aristide Briand]] (qui sera d'ailleurs nommé président d'honneur du mouvement), mais dans l'ensemble les politiques ne le suivent pas et on le soupçonne parfois de travailler pour l'Allemagne. Quoi qu'il en soit le mouvement [[Pan-Europe]] est fondé et survivra jusqu'à nos jours (Un membre de la famille des [[Habsbourgs]] en est aujourd'hui le président). Le même [[Aristide Briand]], alors [[président du Conseil]], pourra s'appuyer sur ce mouvement pour appeler à la création d'une « sorte de lien fédéral » devant l'assemblée de la [[Société des Nations]] (SDN) en [[1929]]. Le 1{{er}} mai [[1930]], en accord avec les instances dirigeantes de la [[Société des Nations|SDN]], il remet aux autres gouvernements européens un mémorandum sur « l'organisation d'un régime d'Union fédérale européenne ». Il essuie un refus poli: c'est un échec. La crise et la montée en puissance des [[totalitarisme]]s étouffe progressivement tout espoir de [[construction européenne]]. L'[[Allemagne nazie]] conçoit l'Europe selon une vision [[pangermaniste]], raciste et centrée autour d'une [[grande Allemagne]]. L'Europe n'est plus qu'un réservoir de matières premières et de main d'œuvre, destinée à nourrir la [[machine de guerre nazie]]. Mais la [[résistance]] pense aussi l'Europe, et tandis qu'elle mène le combat intérieur partout en Europe contre le fascisme et le nazisme, ses membres les plus éminents se réunissent afin de dessiner les contours d'une Europe post-seconde guerre mondiale<ref>{{ouvrage
L'[[Culture de la Grèce|héritage culturel grec]], le [[droit romain]] et l'[[Occident chrétien|unité chrétienne]] sont conçues par [[Paul Valéry]]<ref name="Paul Valéry et l">{{Lien brisé |url=http://www.pro-europa.eu/fr/index.php/espace/10-paul-valery-ou-l-europeen}}.</ref> comme les trois piliers de l'Europe, lors d'une conférence donnée à l'université de Zurich le {{date-|15 novembre 1922}}. En 1923, le comte [[Richard Coudenhove-Kalergi]] publie ''Paneuropa'', ouvrage dans lequel il développe sa vision d'une Europe forte de {{nb|300|millions}} d'individus, dont il exclut la Russie et la Grande-Bretagne, l'une considérée comme « asiatique » et l'autre plus préoccupée de toute manière par son Empire planétaire (vision partagée alors par les Britanniques eux-mêmes). C'est une vision qui s'appuie sur une analyse géopolitique d'un monde divisé en grands blocs antagonistes. Il rencontre un tel écho dans le monde intellectuel qu'il peut réunir à Vienne en 1926 un congrès avec plus de {{nb|2000|délégués}} venus de {{unité|24|nations}} différentes (l'un des premiers adhérents à son mouvement est le jeune maire de [[Cologne]], [[Konrad Adenauer]]). Il trouve aussi le soutien de [[Louis Loucheur]] et [[Aristide Briand]] (qui sera d'ailleurs nommé président d'honneur du mouvement), mais dans l'ensemble les politiques ne le suivent pas et on le soupçonne parfois de travailler pour l'Allemagne. Quoi qu'il en soit le mouvement [[Union paneuropéenne internationale|Pan-Europe]] est fondé et survit jusqu'à nos jours. Le même [[Aristide Briand]], alors [[Président du Conseil (France)|président du Conseil]], pourra s'appuyer sur ce mouvement pour appeler à la création d'une « sorte de lien fédéral » devant l'assemblée de la [[Société des Nations]] (SDN) en 1929<ref name="Du Réau2001">[[Élisabeth Du Réau]], ''L'Idée d'Europe au {{s|XX}}, des mythes aux réalités'', Paris, Éditions Complexe, 2001, page 81, [https://books.google.fr/books?id=tX9vvn6vR5kC&pg=PA81&lpg=PA81&dq=%22symbole+le+plus+ancien+d%27une+union+europ%C3%A9enne+supranationale%22&source=bl&ots=AcSRT2Z39Q&sig=ACfU3U0nmRwAmzJgJghlBRdCXkDA0biqig&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwj-wsO4zZLuAhUozoUKHRuDAuI4ChDoATAAegQIARAC#v=onepage&q=%22symbole%20le%20plus%20ancien%20d'une%20union%20europ%C3%A9enne%20supranationale%22&f=false lire en ligne].</ref>.
| langue = fr
| prénom1 = Laurent
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| prénom2 = Michel
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| titre = Penser et construire l’Europe (1919-1992)
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| jour = 14
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}}</ref>.
Après la guerre [[Winston Churchill|Churchill]] appelle à son tour de ses vœux à l'unité européenne et crée un mouvement qui fusionne très peu de temps après avec celui de [[Coudenhove-Kalergi]]. Devant ce qui est perçu comme le danger [[soviétique]], les [[États-Unis]] lancent un vaste programme de reconstruction de l'Europe avec le [[plan Marshall]]. Celui-ci conditionne la formation d'une Europe financière appuyée sur des politiques monétaires concertées (création de l'[[OECE]] - Organisation Européenne de Coopération Economique). Il faut désormais attendre la [[déclaration Schuman]] du 9 mai [[1950]] pour assister à la relance du vieux projet d'union européenne, cette fois lancée par étape, en commençant par l'un des secteurs économiques phares pour les Français comme pour les allemands, l'industrie de la houille et de la sidérurgie. En plaçant ces productions sous la houlette d'une [[Haute Autorité]], c'est le consentement prudent mais définitif d'un abandon de souveraineté qui transparaît. La [[Communauté européenne du charbon et de l'acier|CECA]] (Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier) née le 1{{er}} avril [[1951]] par la signature du [[Traité de Paris (1951)|Traité de Paris]], elle réunit 6 états européens: le [[Luxembourg (pays)|Luxembourg]], la [[Belgique]], les [[Pays-Bas]], l'[[Italie]], la [[Allemagne de l'Ouest|RFA]] et la [[France]]. La [[Grande-Bretagne]] la rejoindra en [[1954]]. L'Europe est en marche<ref>{{ouvrage
| langue = fr
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Le {{date-|1 mai 1930}}, en accord avec les instances dirigeantes de la [[Société des Nations|SDN]], il remet aux autres gouvernements européens un mémorandum sur « l'organisation d'un régime d'Union fédérale européenne ». Il essuie un refus poli : c'est un échec<ref name="Aristide Briand et le projet d">{{Lien web |titre=Aristide Briand et le projet d'Union fédérale européenne{{etc.}} |url=http://www.taurillon.org/Aristide-Briand-et-le-projet-d-Union-federale-europeenne,02125 |site=taurillon.org |date=20 juillet 2008}}.</ref>.
En effet, depuis la deuxième moitié du {{XXe siècle}}, un mouvement d'union politique est en construction, avec pour particularité sa mise en place pacifique et démocratique. La forme actuelle de ce nouveau pouvoir qu'est l'[[Union européenne]] n'est cependant pas encore arrêtée et laisse aujourd'hui une grande liberté politique aux pays membres, de plus en plus nombreux. L'Union européenne comprend maintenant 27 États membres, dont 16 faisant partie de la [[zone euro]].


La crise et la montée en puissance des [[totalitarisme]]s étouffent progressivement tout espoir de [[Intégration européenne|construction européenne]]. L'[[Troisième Reich|Allemagne nazie]] conçoit l'Europe selon une vision [[pangermanisme|pangermaniste]], raciste et centrée autour d'une [[Reich allemand|grande Allemagne]]. L'Europe n'est plus qu'un réservoir de matières premières et de main-d'œuvre, destinée à nourrir la [[Complexe militaro-industriel allemand#Au sein de l'appareil nazi|machine de guerre nazie]].
Avec l'Asie, l’Europe est le continent comptant le plus de monarchies (une monarchie pour trois républiques) ; les monarchies européennes sont aujourd'hui toutes de type parlementaire, les souverains n'ayant le plus souvent qu'un rôle symbolique ou un rôle politique non déterminant : ce sont les premiers ministres ou chefs de gouvernement, issus d'une majorité parlementaire, qui sont investis du véritable pouvoir politique.{{ref?}}


Mais la [[Résistance dans l'Europe occupée par les nazis|résistance]] pense aussi l'Europe, et tandis qu'elle mène le combat intérieur partout en Europe contre le fascisme et le nazisme, ses membres les plus éminents se réunissent afin de dessiner les contours d'une Europe post-Seconde Guerre mondiale<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Laurent Jalabert |auteur2=Michel Catala |auteur3=[[Nadine Vivier]] |directeur3=oui |titre=Penser et construire l’Europe (1919-1992) |lieu=Rosny-sous-Bois |éditeur=[[Éditions Bréal|Bréal]] |collection=Amphi |année=2007 |mois=novembre |jour=14 |pages totales=206 |isbn=978-2-7495-0727-9 |présentation en ligne=http://www.editions-breal.fr/fiche-penser-et-construire-l-europe-1919-1992-1551.html |lire en ligne=https://books.google.co.ma/books?id=6zENbFdN1EoC&pg=PA3}}.</ref>.
=== Organisations européennes ===

[[Fichier:Organisations Supranationles Européennnes.png|thumb|250px|Organisations supranationales d'États.]]
[[Fichier:European Parliament Strasbourg Hemicycle - Diliff.jpg|vignette|left|Hémicycle du [[bâtiment Louise-Weiss]] du [[Parlement européen]] à [[Strasbourg]], lors d'une séance plénière en 2014.|alt=Photo de l'hémicycle du bâtiment Louise-Weiss du Parlement européen à Strasbourg.]]
* [[Conseil de l'Europe]] et [[Cour européenne des droits de l'homme]]

Après la guerre [[Winston Churchill|Churchill]] appelle à son tour de ses vœux à l'unité européenne et crée un mouvement qui fusionne très peu de temps après avec celui de [[Richard Coudenhove-Kalergi]]. Devant ce qui est perçu comme le danger [[Union des républiques socialistes soviétiques|soviétique]], les [[États-Unis]] lancent un vaste programme de reconstruction de l'Europe avec le [[plan Marshall]]. Celui-ci conditionne la formation d'une Europe financière appuyée sur des politiques monétaires concertées (création de l'[[Organisation européenne de coopération économique|OECE]] - Organisation Européenne de Coopération Économique). Il faut désormais attendre la [[déclaration du 9 mai 1950|déclaration Schuman]] du {{date-|9 mai 1950}} pour assister à la relance du vieux projet d'union européenne, cette fois lancée par étape, en commençant par l'un des secteurs économiques phares pour les Français comme pour les Allemands, l'industrie de la houille et de la sidérurgie. En plaçant ces productions sous la houlette d'une [[Haute Autorité]], c'est le consentement prudent mais définitif d'un abandon de souveraineté qui transparaît. La [[Communauté européenne du charbon et de l'acier|CECA]] (Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier) née le {{date-|1 avril 1951}} par la signature du [[Traité instituant la Communauté européenne du charbon et de l'acier|Traité de Paris]], elle réunit six États européens : le [[Luxembourg]], la [[Belgique]], les [[Pays-Bas]], l'[[Italie]], la [[Allemagne de l'Ouest|RFA]] et la [[France]]. L'Europe est en marche<ref>{{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Sylvie |nom1=Guillaume |directeur1=oui |titre=Penser et construire l'Europe de 1919 à 1992 |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Ellipses|Ellipses]] |collection=Capes / Agrégation |année=2007 |mois=septembre |pages totales=303 |isbn=978-2-7298-3508-8 |isbn2=2-7298-3508-3}}.</ref>.

Ainsi, depuis la seconde moitié du {{s-|XX}}, un mouvement d'union politique est en construction, avec pour particularité une mise en place pacifique et démocratique (même si on l'accuse souvent de s'être faite à l'insu des peuples). La forme actuelle de ce nouveau pouvoir qu'est l'[[Union européenne]] n'est cependant pas encore entièrement arrêtée. Il est encore laissé une grande liberté politique aux pays membres, de plus en plus nombreux. L'Union européenne comprend maintenant {{nb|27|États}} membres, dont vingt faisant partie de la [[zone euro]], zone de souveraineté monétaire commune.

=== Organisations supranationales ===
{{Organisations internationales et supranationale européennes}}
* '''UE''' : [[Union européenne]] ({{nombre|27|membres}}) :
→ Pays membres de la [[zone euro]] ({{nombre|20|membres}}) :
{{colonnes|taille=15|1=
* {{Allemagne}}
* {{Autriche}}
* {{Belgique}}
* {{Chypre}}
* {{Croatie}}
* {{Espagne}}
* {{Estonie}}
* {{Finlande}}
* {{France}}
* {{Grèce}}
* {{Irlande}}
* {{Italie}}
* {{Lettonie}}
* {{Lituanie}}
* {{Luxembourg}}
* {{Malte}}
* {{Pays-Bas}}
* {{Portugal}}
* {{Slovaquie}}
* {{Slovénie}}}}

→ Pays non-membres de la [[zone euro]] ({{nombre|7|membres}}) :
{{colonnes|taille=15|1=
* {{Bulgarie}}
* {{Danemark}}
* {{Hongrie}}
* {{Pologne}}
* {{Tchéquie}}
* {{Roumanie}}
* {{Suède}}
}}

→ {{nombre|5|pays}} non-membres de l'[[Union européenne]], mais ayant signé des accords spécifiques avec celle-ci au sein de l'[[Union douanière de l'Union européenne]] :
{{colonnes|taille=20|1=
* {{Andorre}}
* {{Monaco}}
* {{Saint-Marin}}
* {{Royaume-Uni}}
* {{Turquie}}
}}
* '''AELE''' : [[Association européenne de libre-échange]] ({{nombre|4|membres}}) :
{{colonnes|taille=20|1=
* {{Islande}}
* {{Liechtenstein}}
* {{Norvège}}
* {{Suisse}}
}}

* '''[[Conseil de l'Europe]] et [[Cour européenne des droits de l'homme]]''' ({{nombre|46|membres}}{{Lien web |langue=en |titre=Our member States |url=https://www.coe.int/en/web/about-us/our-member-states |date=2023 |site=Council of Europe |consulté le=8 juin 2023}}), tous ceux listés ci-dessus ainsi que les {{nombre|10|pays}} suivants :
{{colonnes|taille=20|1=
* {{Albanie}}
* {{Arménie}}
* {{Azerbaïdjan}}
* {{Bosnie-Herzégovine}}
*{{Royaume-Uni}}
* {{Géorgie}}
* {{Moldavie}}
* {{Monténégro}}
* {{Macédoine du Nord}}
* {{Serbie}}
* {{Ukraine}}
}}
* '''V4''' : [[Groupe de Visegrád]] ({{nombre|4|membres}}) :
{{colonnes|taille=20|1=
* {{Pologne}}
* {{Tchéquie}}
* {{Slovaquie}}
* {{Hongrie}}}}
* [[Conseil nordique]] ({{nombre|5|membres}}) :
{{colonnes|taille=20|1=
* {{Danemark}}
* {{Suède}}
* {{Norvège}}
* {{Finlande}}
* {{Islande}}}}
* [[EuroMed 7]] ({{nombre|7|membres}}) :
{{colonnes|taille=20|1=
* {{France}}
* {{Italie}}
* {{Espagne}}
* {{Portugal}}
* {{Grèce}}
* {{Chypre}}
* {{Malte}}}}
* [[Assemblée balte]] ({{nombre|3|membres}})
{{colonnes|taille=20|1=
* {{Estonie}}
* {{Lettonie}}
* {{Lituanie}}}}
* [[Benelux]] ({{nombre|3|membres}})
{{colonnes|taille=20|1=
* {{Belgique}}
* {{Pays-Bas}}
* {{Luxembourg}}}}

La [[Biélorussie]], la [[Russie]] et le [[Vatican]] sont les trois seuls États européens souverains et indépendants à n'être membres d'aucune organisation supranationale européenne. Cependant, le Vatican dispose d'un statut d'observateur au Comité des ministres du [[Conseil de l'Europe]] et fait également partie de la [[zone euro]], tandis que la Biélorussie est candidate à l'adhésion au Conseil de l'Europe depuis 1993. La Russie est membre du Conseil de l'Europe de 1996 jusqu'à [[Conseil de l'Europe#Conseil de l'Europe et la Russie|son exclusion]] en 2022.
* '''ALECE''' : [[Accord de libre-échange centre-européen]]
* '''CCRE-CEMR''' : [[Conseil des communes et régions d'Europe]]
* '''CCRE-CEMR''' : [[Conseil des communes et régions d'Europe]]
* '''CECA''' : [[Communauté européenne du charbon et de l'acier]]
* '''CECA''' : [[Communauté européenne du charbon et de l'acier]]
* '''AELE''' : [[Association européenne de libre-échange]]
* '''CE''' : [[Communauté européenne]]
* '''ALECE''' : [[Accord de libre-échange centre européen]]
* '''OECE''' : [[Organisation européenne de coopération économique]]
* '''CE''' : [[Communauté européenne]]
* '''EEE''' : [[Espace économique européen]]
* '''EEE''' : [[Espace économique européen]]

* '''UE''' : [[Union européenne]] : [[zone euro]], [[Cour de justice des Communautés européennes|Cour de justice européenne]], [[Banque centrale européenne]], [[Convention de Schengen]]
{{Multiple image|align=left|image1=EU single entity.PNG|image2=EEA single entity.PNG|image3=Schengen area single entity.PNG|image4=Eurozone single entity.PNG|image5=Council_of_Europe_(blue).svg|caption1=L'[[Union européenne]].|caption2=L'[[Espace économique européen]].|caption3=L'[[espace Schengen]].|caption4=La [[zone euro]].|caption5=Le [[Conseil de l'Europe]]|width=150}}
{{-}}


== Économie ==
== Économie ==
{{Article détaillé|Économie de l'Europe}}
[[Fichier:UN Human Development Report 2009.PNG|thumb|upright=2|Pays du Monde selon leur [[Indice de développement humain|IDH]] en 2009.
{{début de colonnes|taille=10}}
{{Légende/Début}}
{{Légende|#006000|0,950 et +}}
{{Légende|#00a000|0,920–0,949}}
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{{Légende|#ff8000|0,500–0,549}}
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{{Légende|#400000|moins de 0,350}}
{{Légende|#c0c0c0|non disponibles}}
{{Légende/Fin}}
{{fin de colonnes}}]]


L'Europe, ou plus précisément l'Union européenne, est l'un des pôles de la triade ([[États-Unis]], [[Union européenne]] et [[Japon]]). Ces pôles centralisent 70 % de la richesse pour 14 % de la population{{quand}}. Si l’Europe est la région la plus riche et développée du monde<ref>{{en}} [http://www.davemanuel.com/2009/09/16/europe-now-the-worlds-richest-continent/ Europe Now the World's Richest Continent]</ref>{{,}}<ref>{{Lien brisé |url=http://www.pr-inside.com/global-wealth-stages-a-strong-comeback-r1942019.htm}}</ref>, elle n'est pas un espace économiquement homogène<ref>{{Article |langue=français |auteur1=Patrick Edery |titre=Comment la France pourrait de nouveau compter en Europe |périodique=La Tribune |date=24/11/2016 |lire en ligne=https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/comment-la-france-pourrait-de-nouveau-compter-en-europe-619292.html}}</ref>: tous les pays européens ne sont pas des [[pays développé]]s : l'[[Ukraine]] et la [[Moldavie]] font exception et sont classés comme pays à développement moyen avec un IDH inférieur à 0,8. L’[[Europe de l'Ouest]] et l'[[Europe du Nord]] très prospères contrastent avec certaines régions moins riches d'[[Europe centrale]], d'[[Europe de l'Est]] (Moldavie, Ukraine, certaines régions de Roumanie, Russie) et d'[[Europe du Sud]] (Albanie, Serbie, Macédoine du Nord, certaines régions de Bulgarie, Italie du Sud, certaines régions d'Espagne, de Grèce et du Portugal).
{{article détaillé|Économie de l'Europe}}


La [[mégalopole européenne]] constitue le cœur économique de l'Europe. On peut ainsi distinguer principalement les pays de l'ancien bloc de l'Ouest, développés et avec une croissance faible et les pays de l'ancien bloc de l'Est moins développés mais à plus forte croissance.
L'Europe, ou plus précisément l'Union européenne, est le plus important des pôles de la triade ([[États-Unis]], [[Union européenne]] et [[Japon]]). Ces pôles centralisent 70% de la richesse pour 14% de la population.


L’[[Union européenne]], principal ensemble de la région, est en 2015 la deuxième puissance économique du monde<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Country Comparison :: GDP (Purchasing Power Parity) |url=https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/rankorder/2001rank.html?countryName=Syria&countryCode=sy&regionCode=me&rank=67 |site=[[The World Factbook|cia.gov]]}}.</ref>. Tous ses pays membres commercent entre eux [[libre-échange|librement]] grâce au [[Marché commun européen|marché commun]], et dix-huit de ses pays ont accentué leur collaboration au sein de la [[zone euro]]. Des accords de [[libre-échange]] ont également été passés avec des pays partenaires, comme la [[Suisse]]<ref>{{Lien web |langue=it |titre=Accordi bilaterali |url=http://www.europa.admin.ch/themen/00500/index.html?lang=fr |site=www.europa.admin.ch}}.</ref>.
== Environnement ==
[[Fichier:Évaluation habitats UE 2010.jpg|thumb|250px|Exemple de représentation d'une évaluation, ici pour l'Europe, pour ses [[habitats naturels]]<ref>[http://ec.europa.eu/environment/nature/info/pubs/docs/brochures/healthcheck/healthcheck_fr.pdf Synthèse Rapport "État de conservation des espèces et des habitats naturels de l'Union européenne"] voir {{p.|19}}, ou [http://ec.europa.eu/environment/nature/knowledge/rep_habitats/docs/com_2009_358_fr.pdf Rapport de synthèse de la commission] ; [http://biodiversity.eionet.europa.eu/article17 Rapport technique de l’article 17 ] (en anglais) ; ; [http://biodiversity.eionet.europa.eu/article17/habitatsreport Synthèses par habitat] (en anglais) ; [http://biodiversity.eionet.europa.eu/article17/speciesreport Synthèses par espèce] (en anglais) </ref>.]]
[[Fichier:Évaluation espèces UE 2010.jpg|thumb|250px|Autre exemple d'évaluation, ici pour l'Europe, et pour les [[Espèce (biologie)|espèces]].]]


L'Europe est un producteur important de céréales, de fruits et légumes, et de sucre, grâce aux cultures de betteraves, très développées en Ukraine et dans le nord de la France. Sur les six premières années de la décennie 2010, [[Histoire de la culture des plantes sucrières#L'évolution des grands producteurs mondiaux sur la décennie 2010|le continent a confirmé sa troisième place au palmarès des grands producteurs mondiaux de sucre]]<ref>Selon Arcadia, déclinaison africaine du [[Cyclope (rapport)|Rapport Cyclope]]</ref>, malgré un léger déclin, derrière les deux géants, le Brésil et l'Inde. Parmi les points forts de son agriculture, l'Europe était aussi [[Histoire de la culture des céréales#L'évolution des grands producteurs mondiaux sur la décennie 2010|troisième au palmarès des producteurs mondiaux de céréales au milieu des années 2010, dominé par les États-Unis]].
L'Europe regroupe plusieurs [[zones biogéographiques]] une grande variété d'[[écosystème]]s terrestres et marins et qui ont souvent été intensivement exploités, [[Fragmentation écopaysagère|fragmentés]] et [[pollution|pollués]]. La biodiversité qui fait l'objet dévaluations <ref>BENSETTITI F., COMBROUX I., DASZKIEWICZ P. – 2006 – « ''Évaluation de l’état de conservation des Habitats et Espèces d’intérêt communautaire 2006-2007 : Guide méthodologique'' », Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris : 59 p.</ref> périodiques y est globalement en recul.


== Culture ==
L'Europe a été motrice pour de nombreux états-membres en matière de [[Droit de l'environnement]] avec notamment les directives [[Directive habitats|Habitats]] et [[Directive oiseaux|Oiseaux]], bien que certains états membres (dont la France) les aient tardivement et incomplètement appliquées. Une directive cadre sur l'eau est en cours d'application, des directives sur le sol et la mer sont en projet, et le {{date|1|janvier|2005}} est entrée en vigueur la nouvelle norme européenne pour limiter la [[Pollution de l'air|pollution atmosphérique]] : les agglomérations de plus de {{formatnum:250000}} habitants de l'[[Union européenne]] ne doivent pas dépasser certaines valeurs limites : 50 [[Kilogramme|microgrammes]] ({{Unité|0.05|mg}}) de particules par [[mètre cube]] d'[[air]] ambiant doit être le seuil maximum pour 35 [[jour]]s par [[Année (calendrier)|an]], et la valeur moyenne annuelle ne doit pas aller au-delà de 40 microgrammes. Cependant, les normes anti-pollution déjà en vigueur n'étaient déjà pas respectées : en [[2002]], 11 pays sur 15 ont dépassé la marge autorisée.
{{Article détaillé|Culture de l'Europe|:Catégorie:Patrimoine mondial en Europe}}


Parler de ''culture de l'Europe'' est difficile, car de nombreuses cultures s'y sont succédé (et ont souvent assimilé des apports extra-européens) depuis plusieurs millénaires. Une définition de la culture de l'Europe doit nécessairement aussi tenir compte des limites géographiques du continent.
Depuis 1996, le [[conseil de l'Europe]] invite les états à construire ensemble un [[Réseau écologique paneuropéen]] et ils doivent appliquer, comme toutes les collectivités la directive 2003/4 concernant l'accès du public à l'information en matière d'environnement, la directive INSPIRE (Infrastructure d’information spatiale en Europe). Un futur Réseau européen de données d'observation et de surveillance (EMODNET / ''European Monitoring Observation. Data Network'') est en construction.


Le [[tourisme culturel]] tient un rôle important en Europe, elle permet d'assurer une puissante force d'attraction pour l'Europe. Elle touche essentiellement l'audience des musées, des monuments et des évènements culturels et donne lieu à des déplacements vacanciers. Par conséquent, elle est une mine de recette considérable pour les pays européens. L'activité touristique s'est notablement enrichie depuis une vingtaine d'années, et les modes de visite des touristes ont beaucoup évolué. Le tourisme étranger en France en est une bonne illustration.
Pour mesurer l'état de l'environnement, les pressions et les réponses, l'UE s'est dotée d'une [[Agence européenne pour l'environnement|Agence européenne pour l’Environnement]] (AEE) qui applique maintenant la méthodologie LEAC (Land and Ecosystem Accounting - Comptabilité des écosystèmes et du territoire). Le système Corine Landcover et d'autres permettent d'harmoniser les cartes européennes de données environnementales.


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=== Tourisme ===
Ariane 5ES rolls out.jpg|[[Agence spatiale européenne]] ([[Ariane 5]]).

100th 2.jpg|L'[[orchestre symphonique]].
Le [[tourisme culturel]] tient une place singulière en Europe, elle est une des clés de l'avenir permettant d'assurer une puissante force d'attraction pour l'Europe. Elle touche essentiellement l'audience des musées, des monuments et des évènements culturels. Et donne lieu à des déplacements vacanciers. Par conséquent, elle est une mine de recette considérable pour les pays européens. L'activité touristique s'est notablement enrichie depuis une vingtaine d'années, et les modes de visite des touristes ont beaucoup évolué. Le tourisme étranger en France en est une vivante illustration.
European Film Academy - European Film Awards logo.svg|[[Académie européenne du cinéma]].

Nobelprize Award Ceremony 2010.jpg|[[Prix Nobel]].
==== Lieux et monuments célèbres ====
Beginning Arsenal Sevilla.jpg|[[Ligue des champions de l'UEFA]].
{{voir|:Catégorie:Patrimoine mondial en Europe}}
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== Notes et références ==
== Notes et références ==
=== Notes ===
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{{Références |groupe=alpha}}

=== Références ===
{{références nombreuses|taille=30}}


== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
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{{Autres projets

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=== Bibliographie ===
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;En français
| wiktionary = Europe
:'''Ouvrages, par ordre alphabétique :'''
| wikisource = Europe
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: '''Lien web :'''

:* {{Lien web |auteur1=Emmanuel Buchot |titre=Carte climatique d'Europe. Europe, faune, végétation et climat |url=http://www.voyagesphotosmanu.com/pages/carte_europeene_climat_continentalpag.html |site=Carnet photographique |date=15 août 2011 |id=Buchot}}.

: '''Articles :'''

:* {{Article |langue=fr |auteur1=Paul-Marie Duval |titre=L'Europe celtique |périodique=Publications de l'École Française de Rome |numéro=116 |année=1989 |lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/efr_0000-0000_1989_ant_116_1_3652 |pages=67-70}}
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:* {{Article |langue=fr |auteur1=Stéphane Ratti |titre=L’Europe est-elle née dans l’Antiquité ? |périodique=Anabases |numéro=1 |année=2005 |doi=10.4000/anabases.1461 |lire en ligne=http://journals.openedition.org/anabases/1461 |pages=193-211}}.
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;En anglais

: '''Ouvrages :'''

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: '''Article :'''

:* {{Article |langue=en |prénom1=Markus |nom1=Kottek |prénom2=Jürgen |nom2=Grieser |prénom3=Christoph |nom3=Beck |prénom4=Bruno |nom4=Rudolph |titre=World Map of the Köppen-Geiger climate classification updated |périodique=[[Meteorologische Zeitschrift]] |volume=15 |numéro=3 |lieu=Berlin |éditeur=Gebrüder Borntraeger |mois=juin |année=2006 |issn=0941-2948 |doi=10.1127/0941-2948/2006/0130 |lire en ligne=http://www.schweizerbart.de/resources/downloads/paper_free/55034.pdf |format=pdf |pages=259-263 |id=Kottek |prénom5=Franz |nom5=Rubel}}.

=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
* [[Eurojust]]
* [[Limites de l'Europe]]
* [[Limites de l'Europe]]
* [[Union européenne]]
* [[Union européenne]]
* [[Liste des agglomérations européennes]]
* [[Renaissance (période historique)]]
* [[Politique de l'Europe]]
* [[Conseil des communes et régions d'Europe]]
* [[Conseil des communes et régions d'Europe]]
* [[Démographie de l'Europe]]
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* [[Liste des pays d'Europe par population]]
* [[Liste des pays d'Europe par superficie]]
* [[Liste des pays d'Europe par superficie]]
* [[Liste des agglomérations d'Europe]]
* [[Géopolitique de l'Europe au XXIe siècle]]


=== Liens externes ===
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* {{dmoz|{{PAGENAME}}|http://www.dmoz.org/World/Français/Régional/Europe/}}
* [http://www.populationdata.net/europe.php PopulationData.net – Europe]
* [http://www.populationdata.net/europe.php PopulationData.net – Europe]
* [http://www.ec.europa.eu/europedirect/visit_us/relays/index_fr.htm Réseau d'information Europe Direct]
* [http://www.ec.europa.eu/europedirect/visit_us/relays/index_fr.htm Réseau d'information Europe Direct]
* [http://www.visiteurope.com/ccm/portal/?nav_cat=128&lang=fr_CA Tourisme en Europe]
* {{en}} [http://www.refugees.org Site officiel du U.S. Committee for Refugees and Immigrants]


'''Histoire :'''
'''Histoire :'''
* [http://www.systerofnight.net/religion/html/le_continent_des_tenebres.html ''Le Continent des Ténèbres''] – Résumé du livre de Mark Mazower ''Le Continent des ténèbres'' retraçant les grandes lignes de l'histoire politique du continent au {{XXe siècle}}
* [http://www.systerofnight.net/religion/html/le_continent_des_tenebres.html ''Le Continent des Ténèbres''] – Résumé du livre de Mark Mazower ''Le Continent des ténèbres'' retraçant les grandes lignes de l'histoire politique du continent au {{s-|XX}}
* [http://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/l_europe_avant_les_celtes.asp ''L'Europe avant les Celtes''] – Par Venceslas Kruta, directeur d’études de protohistoire de l’Europe à l’École pratique des hautes études


'''Cartes :'''
'''Cartes : '''
* [http://www.euratlas.net Cartes de l'Europe politique et atlas physique de l'Europe de l'an 1 à l'an 2000]
* [http://www.euratlas.net Cartes de l'Europe politique et atlas physique de l'Europe de l'an 1 à l'an 2000]
* [http://www.europa.eu/abc/european_countries/others/index_fr.htm Cartes sur le site de L'UE]
* [http://www.europa.eu/abc/european_countries/others/index_fr.htm Cartes sur le site de L'UE]


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[[zh-yue:歐洲]]
[[zu:IYurophu]]

Dernière version du 11 juin 2024 à 15:05

Europe
Localisation de l'Europe.
Localisation de l'Europe.
Superficie 10 180 000 km2
Population 743 000 000 hab.
Densité 73 hab./km2
Pays 50
Principales langues albanais, allemand, anglais, basque, biélorusse, bosnien, bulgare, catalan, croate, danois, espagnol, estonien, finnois, français, géorgien, grec, groenlandais, hongrois, islandais, italien, ladino, letton, lithuanien, luxembourgeois, macédonien, maltais, monténégrin, néerlandais, norvégien, polonais, portugais, romanche, roumain, russe, serbe, serbo-croate, slovène, slovaque, suédois, tchèque, tchétchène, turc, ukrainien, yiddish
Point culminant 5 642 m, Elbrouz, Drapeau de la Russie Russie
Principal fleuve Danube, Dniepr, Don, Douro, Elbe, Èbre, Garonne, Guadalquivir, Loire, Meuse, Oder, Oural[a], , Rhin, Rhône, Seine, Tage, Tamise, Tibre, Vistule, Volga, Weser
Fuseaux horaires UTC-1 (Açores)
UTC+5 (Russie)
Principales villes Amsterdam, Anvers, Athènes, Barcelone, Belgrade, Berlin, Birmingham, Bratislava, Bruges, Bruxelles, Bucarest, Budapest, Chișinău, Copenhague, Cologne, Cracovie, Dublin, Florence, Francfort-sur-le-Main, Genève, Glasgow, Hambourg, Helsinki, Istanbul, Kiev, La Haye, Lille, Lisbonne, Ljubljana, Londres, Lyon, Madrid, Manchester, Marseille, Milan, Minsk, Moscou, Munich, Naples, Oslo, Paris, Podgorica, Porto, Prague, Pristina, Reykjavik, Riga, Rome, Rotterdam, Saint-Pétersbourg, Sarajevo, Séville, Skopje, Sofia, Stockholm, Strasbourg, Tallinn, Tbilissi, Tirana, Toulouse, Valence, Varsovie, Venise, Vienne, Vilnius, Zagreb, Zurich

L’Europe est un territoire considéré conventionnellement comme un continent, délimité à l’ouest par l’océan Atlantique et la mer du Groenland, au nord par l’océan Arctique. Sa limite méridionale est marquée par la mer Méditerranée et le détroit de Gibraltar qui la sépare de l'Afrique, tandis que la mer de Marmara (avec les Dardanelles et le Bosphore) et la mer Noire marquent sa frontière avec l'Asie de l'Ouest. Sa limite à l'est, fixée par Pierre le Grand aux monts Oural, au fleuve Oural, à la côte nord-ouest de la mer Caspienne et au Caucase est la limite traditionnellement retenue, mais reste, faute de séparation claire et précise, l'objet de controverses sur l'appartenance ou non d'un certain nombre de pays au continent européen. Géographiquement, l'Europe peut être considérée aussi comme une partie des supercontinents de l'Eurasie et de l'Afro-Eurasie.

Dans son acception la plus commune, le continent européen couvre une superficie d’environ 10 180 000 km2 et a une population d’environ 743 millions d’habitants : les Européens. Il s'agit du deuxième plus petit continent couvrant un peu moins de 4 % des terres émergées.

On peut distinguer cinq grandes régions géographiques : l'Europe de l'Ouest, l'Europe centrale, l'Europe du Sud, l'Europe de l'Est et l'Europe du Nord. L'Europe comprend une diversité de climats : un climat tempéré sur la majorité de sa surface, du fait de l'influence de l'océan Atlantique Nord-Est et de la mer Méditerranée et un climat de type continental à l'est de la Pologne orientale. Elle connaît aussi un climat océanique froid, voire polaire, dans ses régions les plus septentrionales, et un climat subtropical humide dans les Balkans autour de la mer Noire. Arrosé par de nombreux fleuves et rivières, le continent n'est pas en stress hydrique.

L'Europe recouvre une grande biodiversité et a été pionnière dans les questions environnementales.

Le peuplement s'est effectué de manière continue depuis 1,8 ou 2 millions d'années, des cycles glaciaires et interglaciaires créant des périodes d'isolement géographique à l'origine d'une différenciation des formes anciennes du genre Homo sur le continent à partir d'une espèce commune apparue en Afrique. Arrive ensuite Sapiens, également né en Afrique, qui remplace l'espèce d'origine européenne qu'est Néandertal, et « toutes les autres humanités » à partir de 70 000 ans avant l'ère commune.

La population européenne se sédentarise entre 7 500 et 8 000 ans avant J.-C., par l'effet de diffusion de populations et de techniques apparues sur le plateau d'Anatolie vers 11 000 ans avant J.-C. et pratique l'agriculture à partir de 5 000 ans avant J.-C. Des hypothèses linguistiques et archéologiques ainsi que des études génétiques récentes accréditent la thèse d'un peuplement de l'ensemble du continent par des populations de l'est de l'Europe qui seraient les locuteurs du proto-indo-européen, langue-mère de la quasi-totalité des langues européennes.

Les peuples germains apparaissent 2 000 ans avant J.-C. au nord de l'Europe, les peuples celtes s'étendant quant à eux à partir de 1 200 ans avant J.-C. sur la majeure partie du territoire, du bassin des Carpates à l’est de la France.

C'est la Grèce, avec sa brillante civilisation de l'époque classique (Ve – IVe siècle av. J.-C.), qui doit être considérée comme le berceau culturel de l'Europe. Après l'époque hellénistique, l'Europe voit Rome commencer son expansion au IVe siècle av. J.-C. et atteindre son apogée au IIe siècle. Le continent est alors divisé entre le monde romain et celui des barbares (Celtes, Germains et Slaves). L'influence romaine s'inscrit dans la culture, via la langue latine, ainsi que dans l'usage de l'espace via les voies romaines et l'urbanisation, sur un vaste territoire borné au nord par le mur d'Hadrien et à l'Est par le Rhin et le Danube, et qui s'étend par ailleurs en Afrique et en Asie.

L'Europe est ainsi le berceau de la civilisation gréco-romaine, qui a donné le jour à la civilisation occidentale. Le christianisme s'y diffuse à partir du Ier siècle.

En , l'Empire romain est définitivement scindé en deux, l'Empire romain d'Orient seul perdurant (jusqu'au milieu du XVe siècle) tandis que l'Empire romain d'Occident se délite dès le Ve siècle sous l'effet des attaques des peuples germains, appelées les invasions barbares.

Plusieurs tentatives furent faites pour reconstituer l'Empire romain d'Occident : celles de Charlemagne, des souverains du Saint-Empire romain germanique, d’Otton Ier en 962 à Charles Quint au XVIe siècle, voire de Napoléon Ier.

Le morcellement féodal prévalut au Moyen Âge, avec toutefois l'élaboration d'une civilisation commune aux Européens autour de la foi chrétienne.

Des État-nations se constituèrent ensuite progressivement, et leurs rivalités entraînèrent des guerres importantes au fil des siècles, de la guerre de Cent ans aux guerres du XXe siècle.

L'unité religieuse fut également perdue, un premier schisme séparant en 1054 les chrétiens d'Occident (catholiques) des chrétiens de l'Est de l'Europe (orthodoxes). La Réforme protestante entraîna un deuxième schisme à partir du XVe siècle et de nombreuses guerres de religion, notamment en France, entre catholiques et protestants.

L'Europe est toutefois, à partir de la Renaissance, à l'origine de plusieurs bouleversements historiques majeurs. La période moderne voit l'invention de l'imprimerie, la première alphabétisation de masse à la suite de la Réforme protestante et la découverte de nouveaux continents lors des grandes découvertes. Elle voit le siècle des Lumières et est à l'origine de la diffusion du capitalisme marchand puis de la révolution industrielle. Elle invente des formes politiques nouvelles, nées des révolutions anglaise et française.

Du XVIe au XXe siècle, elle colonise par peuplement l'ensemble du continent américain. Par ailleurs, plusieurs de ses nations établissent des empires coloniaux dans la quasi-totalité de l'Afrique, l'Océanie et de grandes parties de l'Asie jusque dans les années 1950-1960.

C'est en Europe également que prennent naissance les deux guerres mondiales et que se produit la Shoah. La Seconde Guerre mondiale, qui a laissé l'Europe exsangue, fait perdre à l'Europe son hégémonie mondiale et enclenche un mouvement de décolonisation. Pendant la Guerre froide, le continent est divisé en deux blocs séparés par un rideau de fer, celui de l'Ouest et celui de l'Est, idéologiquement opposés. Le bloc occidental, zone d'influence américaine, connaît un essor économique rapide et met en place les premières étapes d'une union européenne, économique puis politique, qui va croissant dans le nombre des États membres, en intégrant en particulier un certain nombre d'ex-pays de l'Est après l'effondrement du bloc soviétique.

Étymologie[modifier | modifier le code]

Deux origines concurrentes du mot « Europe » ont été proposées[1].

La première fait provenir ce nom de l'usage par les marins phéniciens des deux mots Ereb, le couchant, et Assou, le levant pour désigner les deux rives opposées de la mer Égée : d'une part la Grèce actuelle et d'autre part l'Anatolie (Ἀνατολή / Anatolḗ signifie pareillement, en grec, le levant). La première mention connue de ces mots sémitiques se trouve sur une stèle assyrienne qui distingue Ereb, la nuit, le [pays du soleil] couchant, et Assou, le [pays du soleil] levant. Selon Michael Barry, les deux mots sont probablement à l'origine des deux noms grecs Eurôpè et Asia dans leur acception géographique antique[2]. En grec, dans un hymne à Apollon datant d’environ 700 avant notre ère, Eurôpè représente encore, comme Ereb, le simple littoral occidental de l’Égée[2]. C'est également le nom de la princesse de Tyr enlevée par Zeus. Néanmoins, cette étymologie sémitique est critiquée[3], la proposition étant considérée par d'autres comme improbable ou indéfendable[b],[c].

L'Enlèvement d'Europe, Antonio Carracci. L'enlèvement de la nymphe Europe par Zeus sous la forme d'un taureau est un mythe, qui donnera son nom à un continent.

La seconde est grecque. Dans la mythologie grecque, plusieurs « Europe » sont connues, Europe, fille du géant Tityos ; la mère de Niobé ; la fille de Nil, une épouse de Danaé ; selon Hésiode, Europe l'Océanide est l'une des trois mille nymphes d'Océan et de Téthys ; dans l’Iliade, Europe est la fille de Phœnix, ascendant du peuple phénicien. Εὐρώπη / Eurṓpē provient de deux mots grecs : εὐρύς / eurús, « large, vaste »[6], et ὄψ / óps, « regard, vue »[7]. Le terme signifie « [celle qui a] de grands yeux » et devient un prénom féminin, donné à plusieurs personnages mythologiques grecs, et notamment à la fameuse princesse Europe enlevée par Zeus déguisé en taureau. Hérodote fait remarquer que la jeune princesse ne pose jamais le pied sur le continent du côté grec désigné par le terme géographique Eurṓpē puisque Zeus la dépose en Crète[8].

De nos jours, les institutions de l'Union européenne retiennent et propagent l'affirmation selon laquelle le nom du continent viendrait de la mythique Europe enlevée par Zeus[9],[10],[d],[12].

Géographie[modifier | modifier le code]

Carte de l'Europe géographique présentant les reliefs.

Limites géopolitiques[modifier | modifier le code]

Selon Jean Haudry, Europē est initialement une désignation de la Grèce continentale par opposition au Péloponnèse, aux îles et à la Thrace. Ce serait seulement à partir des guerres médiques, que le terme s'oppose à l'Asie (qui ne désigne que l'Asie Mineure) et à la Libye (l'Afrique) pour s'appliquer au continent européen, dont les limites demeurent inconnues[13].

L'usage fait de l'Europe un continent[e] mais il s'agit, si l'on considère la plaque eurasiatique, de la partie occidentale (une péninsule[15]) d'un super-continent[16]. Cela entraîne que les limites terrestres de l'Europe ont donc toujours été imprécises à l'est car il n'existe pas de relief ou de mer venant clairement scinder l'Eurasie. Les frontières géographiques de l'Europe sont donc plus politiques que physiques[17].

Pour les Grecs, l'Europe ne s'étendait pas « au-delà du Bosphore et des rives occidentales de la mer Noire »[18]. Jusqu'au règne du tsar Pierre le Grand (1682-1725), la limite orientale de l'Europe est fixée au fleuve Tanaïs (actuel Don)[19]. Pierre le Grand mène une politique de réorientation de l'Empire russe vers l'Europe, en fondant Saint-Pétersbourg capitale ouverte sur la mer Baltique et en chargeant Vassili Tatichtchev de déplacer vers l'est la frontière de l'Europe. Ce dernier choisit le massif de l'Oural et le fleuve Oural[20]. Au sud-est, la mer Caspienne, le massif du Caucase, la mer Noire et le détroit du Bosphore séparent l'Europe du Proche-Orient. Au sud et au sud-ouest, la Méditerranée et le détroit de Gibraltar séparent l'Europe de l'Afrique. Le continent est bordé à l'ouest par l'océan Atlantique et au nord par l'Arctique. Sont considérées comme européennes l'Islande (située géologiquement sur la séparation Eurasie-Amérique[21]) et les principales îles de la Méditerranée ; le cas de Chypre est toutefois particulièrement sujet à débat, à la fois sur les plans géographique, culturel, politique et historique[22].

Les cas de la Russie, de la Géorgie et de la Turquie sont emblématiques du hiatus politico-géographique. Ces nations ayant la plus grande partie de leur territoire en Asie, le plan politique ne recoupe pas le « plan » géographique premier. Ainsi, si la Russie est européenne par sa culture, son histoire et une part de son territoire, son centre de gravité fait d'elle un quasi-continent, s'étendant du Pacifique jusque dans l'Europe. Ensuite, la Géorgie conserve un territoire de part et d'autre du Caucase qui atteint la mer Noire. Le cas est plus complexe pour la Turquie, celle-ci possédant la majeure partie de son territoire en Asie, et possédant par l'histoire une culture mixte entre la culture européenne et moyen-orientale.

Le Groenland, qui appartient au Danemark, est politiquement et culturellement rattaché à l'Europe bien que géographiquement situé en Amérique du Nord.

Certains territoires, les régions ultrapériphériques, font partie de l'Union européenne quoique étant situés en dehors du continent (la communauté autonome espagnole des îles Canaries, les cinq départements et régions d'outre-mer français, la collectivité d'outre-mer française de Saint-Martin et les deux régions autonomes portugaises de Madère et des Açores)[23].

L'Europe a une superficie d'un peu plus de 10 millions de kilomètres carrés (10 392 855 km2[24]). Cela représente un tiers de l'Afrique, un quart de l'Asie et de l'Amérique. Il s'agit du plus petit continent couvrant un peu moins de 4 % des terres emergées[25].

On peut distinguer cinq grandes régions géographiques : l'Europe de l'Ouest, l'Europe centrale, l'Europe du Sud, l'Europe de l'Est et l'Europe du Nord.

L'organisation de l'espace montre un cœur économique, la « banane bleue » ou mégalopole européenne, qui comprend notamment l'Europe rhénane ainsi que les périphéries européennes[26].

Les frontières orientales de l'Europe sont avant tout politiques : la limite de l'Oural est due aux cartographes du tsar Pierre Ier le Grand au XVIIIe siècle. De même, la frontière fut déplacée des hautes crêtes du Caucase vers la mer Caspienne au début du XIXe siècle pour justifier l'annexion de la Géorgie et de l'Arménie dans l'Empire russe. D'un point de vue géologique, si l'on se réfère à la tectonique des plaques, l'Europe et la partie continentale de l'Asie ne sont qu'un seul et même continent, dénommé Eurasie. Aussi, quelques géographes éminents, tels qu'Alexander von Humboldt, considéraient-ils l'Europe comme une simple péninsule de l'Asie.

Climat[modifier | modifier le code]

La carte des climats de Köppen-Geiger est présentée par le Climatic Research Unit de l'université d'East Anglia et le Global Precipitation Climatology Centre du Deutscher Wetterdienst et est valable pour la période 1951 à 2000[27].
Températures moyennes annuelles en Europe (normales 1981-2010)

Le climat européen est conditionné notamment par son étalement en latitude du 36e au 71e parallèle nord, soit plus de 4 000 kilomètres entre les espaces scandinave et méditerranéen. De ce fait, le contraste de température est considérable entre l'extrême nord, moyenne annuelle −5 °C environ comme dans l'archipel de Nouvelle-Zemble, et l'extrême sud, moyenne annuelle 18,7 °C environ pour la Crète.

L'Europe dispose d'une vaste zone côtière, et l'influence océanique atlantique et méditerranéenne contribuent à modérer les températures sur une bonne partie de l'Europe. Elle est située à l'est et au sud de l'Atlantique nord-est dont la température est notablement attiédie par la dérive nord-atlantique. Du fait de sa latitude, la majeure partie du continent est soumise au flux d'ouest dont la température a été auparavant adoucie par son passage sur cette partie de l'océan. Ce flux d'ouest n'est pas contrarié dans sa progression vers l'est en raison des grandes plaines largement ouvertes vers l'ouest dans la partie moyenne de l'Europe.

En toutes saisons, ce flux est tempéré et porteur de perturbations assurant des pluies régulières. Au fur et à mesure de sa progression à l'intérieur des terres, ce flux subit les influences continentales : il devient moins tempéré et s'assèche progressivement, les précipitations devenant moins régulières. Vers l'est, les hautes pressions hivernales prennent de l'importance, font barrage au flux océanique et sont la source d'épisodes très froids et secs. Au nord, les montagnes scandinaves font obstacle aux vents d'ouest et entraînent un climat continental froid sur la partie orientale de la Scandinavie. Le flux océanique voit également son importance climatique diminuer au sud de l'Europe, à cause de la latitude, des hautes pressions estivales, et des barrières montagneuses conséquentes qui s'interposent la plupart du temps en direction de la Méditerranée.

Tous ces facteurs expliquent la répartition des climats européens[28].

Climat polaire[modifier | modifier le code]

La bordure de l'océan Arctique connaît un climat polaire sans véritable été (température de juillet inférieure à 10 °C, ET dans la classification de Köppen) avec des précipitations faibles. L'hiver est froid ou très froid avec une température moyenne de janvier qui s'abaisse à −20 °C vers l'est, il est assez perturbé du fait du voisinage de la mer.

Climat océanique froid[modifier | modifier le code]

Les littoraux du Nord-Ouest, la bordure côtière de la Norvège, les îles au nord de l'archipel britannique, l'Islande connaissent un climat océanique frais avec une température moyenne dépassant 10 °C pendant moins de quatre mois (Cfc dans la classification de Köppen[précision nécessaire]). Les précipitations sont abondantes, généralement plus de 1 000 mm par an et souvent beaucoup plus dès qu'il y a des reliefs un peu importants. Les pluies sont réparties en toutes saisons avec un maximum d'automne ou d'hiver. Les tempêtes d'automne et d'hiver sont très fréquentes. Bien qu'agité, l'hiver reste « tempéré » par rapport à la latitude, entre −3 °C et °C pour le mois le plus froid. L'été est frais et la température moyenne de juillet est comprise entre 10 °C et 14 °C.

Climat océanique tempéré[modifier | modifier le code]

Sur le domaine littoral plus bas en latitude, depuis les Îles britanniques jusqu'au nord-ouest de l'Espagne, en passant par la bordure côtière des Pays-Bas, de la Belgique, de la France s'étend un climat océanique bien caractérisé, avec une faible amplitude entre l'hiver et l'été et une température moyenne qui augmente du nord vers le sud mais assez homogène par rapport à l'étalement en latitude. Dans cette zone, le flux océanique modère les températures, les pluies sont fréquentes et régulières en toutes saisons avec cependant un maximum d'automne au nord et d'hiver au sud. Le total des précipitations annuelles, plus modéré que dans le type précédent, est compris entre 700 mm et 1 000 mm sauf sur les massifs côtiers - Écosse, Pays de Galles, Cordillère Cantabrique - où ce total peut largement dépasser 2 000 mm. Les tempêtes automnales et hivernales sont fréquentes mais un peu moins que dans la zone précédente. En hiver, par rapport à la latitude, le gel et la neige sont relativement rares ainsi que les fortes chaleurs en été. Les étés sont tempérés avec une température moyenne qui dépasse 10 °C pendant plus de quatre mois[29]. Pour le mois le plus chaud la température est comprise entre 15 °C et 20 °C du nord au sud, celle du mois le plus froid de °C à 10 °C du nord-est au sud-ouest.[réf. non conforme]

Climat océanique à continental[modifier | modifier le code]

Printemps à Szczecin, dans la partie nord-ouest de la Pologne.

À l'est de cette zone, le climat, encore modéré par l'influence de l'océan, connaît une altération de ses caractéristiques quand on s'éloigne du littoral. La limite avec le domaine précédent est assez floue, cependant on peut considérer qu'à partir de quelques dizaines de kilomètres du littoral, dans la vaste zone de plaines ou de moyennes montagnes qui va du Bassin parisien au sud de la Scandinavie, à l'ouest de la Pologne et limitée par les contreforts des Alpes suisses et autrichiennes au sud, le climat est assez homogène sur une grande étendue. Il se continentalise peu à peu tout en conservant des caractéristiques modérées par rapport à la latitude (comme précédemment Cfb selon Köppen), les pluies deviennent un peu moins régulières, leur volume diminue progressivement, entre 500 et 700 mm en plaine, 800 à 1 500 mm sur les reliefs. Les pluies sont réparties très uniformément tout au long de l'année avec un maximum pluviométrique qui tend à devenir plutôt estival. Les tempêtes automnales et hivernales voient leur importance diminuer au fur et à mesure que l'on s'éloigne de l'océan, mais ne sont pas exclues. L'amplitude entre l'hiver et l'été ainsi que la fréquence des épisodes de température extrêmes augmentent progressivement, mais les moyennes restent modérées par rapport à la latitude. La température du mois le plus chaud est comprise entre 17 °C et 20 °C du nord au sud, celle du mois le plus froid de °C à −3 °C de l'ouest vers l'est. En France, cette zone correspond aux appellations traditionnelles de climat « parisien », « semi-océanique d'abri ».

Un peu plus au sud, du Bassin aquitain jusqu'à une partie des Balkans hormis la plaine du Pô, le climat est encore océanique ou semi-océanique (Cfb dans la classification de Köppen), mais se distingue par ses températures d'été plus élevées (moyenne de juillet de 19 °C à 23 °C) et par une multiplication des climats locaux du fait du relief beaucoup plus compartimenté. Les précipitations peuvent être importantes à proximité des reliefs exposés aux flux humides ou bien réduites dans les bassins abrités. Les étés sont plus orageux que dans le type précédent avec des précipitations plus irrégulières. Mais la chaleur moyenne de juillet reste en dessous de 23 °C et l'été connaît encore des périodes de rafraîchissement épisodiques, ce qui est un trait des climats océaniques. Les hivers restent doux à proximité de l'océan mais nettement plus froids vers l'Europe centrale. La température du mois le plus froid (janvier le plus souvent) est comprise entre °C et −3 °C de l'ouest vers l'est. En France, cette zone correspond aux appellations traditionnelles de climat « aquitain », « semi-océanique d'abri ».

Climat continental[modifier | modifier le code]

À l'est des deux domaines précédents, à partir de la Pologne orientale, la façade orientale de la chaîne scandinave et les confins de l'océan Arctique au nord jusqu'à l'Oural vers l'est, jusqu'à la mer Noire, le Caucase et la Caspienne au sud apparaît le climat continental. L'hiver est froid avec blocage fréquent du flux océanique par l'anticyclone continental générateur d'épisodes très froids et secs. La moyenne de janvier va de −3 °C de l'ouest à −20 °C vers le nord-est. L'été, l'anticyclone continental disparaît et le flux atlantique pénètre plus librement à l'intérieur du continent, l'été est encore frais au nord mais il est de plus en plus chaud vers le sud, 10 °C en juillet à la frontière du domaine polaire, jusqu'à 25 °C près de la mer Caspienne (au nord, où les étés sont frais, nous sommes dans le domaine Dfc de Köppen, Dfb plus au sud, là où la moyenne dépasse 10 °C durant au moins quatre mois). Les saisons intermédiaires sont courtes. Les pluies sont plus irrégulières avec un maximum de printemps ou d'été. Au nord du domaine, les étés sont assez pluvieux et restent frais avec une évaporation modérée, la sécheresse d'été est modérée. Vers le sud, la chaleur augmente ainsi que l'irrégularité des pluies, la sécheresse relative d'été s'intensifie et les abords de la Caspienne connaissent un climat steppique (BSk selon Köppen).

Climat montagnard[modifier | modifier le code]

Les montagnes (Alpes, Pyrénées, Carpates, chaînes balkaniques, Caucase, Alpes scandinaves) connaissent le climat montagnard qui correspondent à peu près à celui des plaines environnantes mais modifiés par l'altitude. Celle-ci provoque un abaissement de la température, en toutes saisons mais davantage en été qu'en hiver et une augmentation des pluies pour les versants exposés aux vents pluvieux. Les reliefs multiplient les climats locaux du fait des différences d'expositions au soleil et du fait de la modification du régime des vents qu'ils induisent.

Climat subtropical humide[modifier | modifier le code]

Dans la plaine du Pô et dans les Balkans bordant la mer Noire, les chaînes de montagnes font barrage au flux océanique, la chaleur estivale s'accentue avec une température moyenne de juillet supérieure à 22 °C, les précipitations deviennent plus importantes en été. Selon la classification de Köppen, ce climat est appelé tempéré à étés chauds (Cfa). Les hivers sont assez variables, de assez doux comme sur les côtes occidentales de l'Adriatique, à assez froid (Bulgarie, Roumanie), mais toujours avec une température moyenne de janvier supérieure à −3 °C. La température du mois le plus froid est comprise entre °C et −3 °C de l'ouest vers l'est. Les influences océaniques concernent peu cette zone. Le cumul annuel des précipitations s'assèche progressivement vers l'est. Les pluies, encore réparties sur toute l'année, prennent cependant une importance estivale marquée, notamment sous forme d'orages.

Ensoleillement en Europe (nombre d'heures par an).

Climat méditerranéen[modifier | modifier le code]

Les régions bordant la Méditerranée (majeure partie de l'Espagne, Sud-Est de la France, Italie excepté les Alpes et la plaine du Pô, la Croatie, la Slovénie, l'Albanie, la Grèce et les îles méditerranéennes) connaissent un climat méditerranéen, Csa et Csb d'après Köppen. À l'écart du flux océanique humide du fait des montagnes et de la latitude, ce climat est caractérisé par une sécheresse estivale et un ensoleillement nettement plus important que dans les domaines précédents. Les pluies ne sont pas souvent apportées par le flux atlantique mais la plupart du temps par des perturbations qui se développent sur place, alimentées par l'air méditerranéen, ces perturbations sont moins nombreuses que les perturbations océaniques mais les pluies qu'elles apportent sont copieuses et parfois excessives. Le total pluviométrique annuel des régions méditerranéennes est à peu près le même que pour les domaines précédents mais la répartition des précipitations est beaucoup plus irrégulière. L'été est à peu près sec surtout près des côtes et dans le sud, les pluies de printemps et d'automne sont prédominantes au nord du domaine méditerranéen et celles d'hiver au sud. Suivant les effets d'abris ou au contraire suivant les effets de couloir induits par les reliefs environnants, ce domaine est calme ou au contraire très venté (mistral, tramontane, bora, etc.). Les températures hivernales sont douces sauf en moyenne montagne, 5 à 11 °C en janvier, de l'intérieur vers la côte et du nord vers le sud. L'été est chaud 22 °C à 27 °C en juillet du nord vers le sud. Ce type de climat est généralement limité par les versants sud ou est des massifs montagneux : chaîne Cantabrique, Pyrénées, Alpes et Balkans. Sur le littoral atlantique, la limite se trouve à peu près au nord du Portugal. C'est à partir de cette zone que l'on observe des caractéristiques méditerranéennes marquées (chaleur et sécheresse d'été entraînant des feux de forêt réguliers, un ensoleillement élevé comparé aux régions océaniques, etc.).

Fleuves et rivières[modifier | modifier le code]

L'Europe est assez bien arrosée par des fleuves et rivières, et pratiquement aucune zone n'est en stress hydrique.

Trois fleuves d'Europe, le Rhin, le Rhône, et le , prennent leur source dans les Alpes, quelquefois appelées pour cette raison le « château d'eau de l'Europe » (au moins de sa partie occidentale). Le Rhin se jette dans la mer du Nord, le Rhône dans la mer Méditerranée et le Pô dans la mer Adriatique. Le Danube prend sa source dans la Forêt-Noire et se jette dans la mer Noire. L'Elbe se jette dans la mer du Nord. La Vistule et l'Oder se jettent dans la mer Baltique. Le Dniepr, fleuve de plaine, se jette dans la mer Noire. La Volga et l'Oural se jettent dans la mer Caspienne.

Biodiversité[modifier | modifier le code]

Déforestation en Europe
Exemple de représentation d'une évaluation, ici pour l'Union Européenne, pour ses habitats naturels[30],[31],[32],[33],[34].

La faune et la flore de l'Europe ne présentent pas de caractéristiques propres à l'échelle du continent. Diverses espèces ou sous-espèces rencontrées en Europe ont cependant reçu l'épithète spécifique ou le nom subspécifique europaeus, europaea ou europaeum Ce lien renvoie vers une page d'homonymie (« européen, européenne »).

L'Europe regroupe plusieurs zones biogéographiques et une grande variété d'écosystèmes terrestres et marins, qui ont souvent été intensivement exploités, fragmentés et pollués. L’écosystème européen fait face à de nombreux problèmes de détérioration de l’environnement engendrés par certaines actions de l’être humain comme l’agriculture intensive, l’urbanisation couplé aux activités touristiques et de loisirs[35]

L'Europe a été motrice pour de nombreux États-membres en matière de Droit de l'environnement avec notamment les directives Habitats et Oiseaux, bien que certains États membres (dont la France) les aient tardivement et incomplètement appliquées. Une directive-cadre sur l'eau est en cours d'application, des directives sur le sol et la mer sont en projet, et le est entrée en vigueur la nouvelle norme européenne pour limiter la pollution atmosphérique : les agglomérations de plus de 250 000 habitants de l'Union européenne ne doivent pas dépasser certaines valeurs limites : 50 microgrammes (0,05 mg) de particules par mètre cube d'air ambiant doit être le seuil maximum pour 35 jours par an, et la valeur moyenne annuelle ne doit pas aller au-delà de 40 microgrammes. Cependant, les normes anti-pollution déjà en vigueur n'étaient déjà pas respectées : en 2002, 11 pays sur 15 ont dépassé la marge autorisée.

Effondrement des populations de papillons de prairie en Europe.

Depuis 1996, le conseil de l'Europe invite les États à construire ensemble un Réseau écologique paneuropéen et ils doivent appliquer, comme toutes les collectivités, la directive 2003/4 concernant l'accès du public à l'information en matière d'environnement, la directive INSPIRE (Infrastructure d’information spatiale en Europe). Un futur Réseau européen de données d'observation et de surveillance (EMODNET / European Monitoring Observation. Data Network) est en construction.

Pour mesurer l'état de l'environnement, les pressions et les réponses, l'UE s'est dotée d'une Agence européenne pour l’Environnement (AEE) qui applique maintenant la méthodologie LEAC (Land and Ecosystem Accounting - Comptabilité des écosystèmes et du territoire). Le système Corine Landcover et d'autres permettent d'harmoniser les cartes européennes de données environnementales.

Bilan : malgré des efforts importants, comme dans la plupart des autres régions du monde, la biodiversité qui y fait l'objet d'évaluations[36] périodiques, est globalement en recul (sauf pour certaines les espèces plutôt généralistes et banales). Les espèces invasives continuent à gagner du terrain. À ce titre, la commission européenne a publié le , une liste des trente-sept espèces à combattre pour éviter qu'elles ne portent préjudice aux espèces indigènes. Cette liste prévoit d’interdire l’importation, la vente, la reproduction, la culture ou l’élevage de ces animaux et végétaux qui menacent la biodiversité[37],[38].

Les objectifs européens en matière de lutte contre le changement climatique, et limitation des émissions de gaz à effet de serre, dont celui de -25 % pour 2020 semble difficile à tenir (pour les transports et l'agriculture notamment[39]), la Pologne s'y opposant même[39] avant que le 21 juin 2011, les ministres de l'environnement européens (en Conseil environnement) examinent un nouveau projet de feuille de route pour 2050 (économie européenne bas carbone) présentée par la Commission européenne le 8 mars 2011, confirmant l'objectif du Conseil d'octobre 2009 de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 80 à 95 % en 2050 (par rapport à 1990), avec un calendrier de -40 % par rapport à 1990 en 2030, -60 % en 2040 et -80 % en 2050 (un pays s'est encore opposé à ces objectifs)[40].

En 2019, on compte 20 % d'oiseaux en moins en Europe qu'en 2000[41].

Plus de 40 % des espèces d’arbres présents en Europe sont menacées d’extinction selon un rapport de l’Union internationale pour la conservation de la nature. L'organisation appelle l’Union européenne à agir, indiquant que « Les arbres sont essentiels à la vie sur terre et les arbres européens dans toute leur diversité sont une source de nourriture et d’abri pour d’innombrables espèces animales telles que les oiseaux et les écureuils »[42]. En outre, la moitié des espèces d’arbustes présents en Europe sont menacées de disparition, ainsi qu’un cinquième des espèces de mollusques terrestres, tels que les escargots, et certaines espèces de bryophytes (plantes non vascularisées), comme des mousses[42].

Histoire[modifier | modifier le code]

Préhistoire et protohistoire[modifier | modifier le code]

Contexte[modifier | modifier le code]

Le peuplement de l'Europe est conditionné par les cycles glaciaires et interglaciaires qui se succèdent, notamment au Pléistocène moyen (0,781 à 0,126 Ma), et qui affectent la démographie des populations, créant notamment des périodes d'isolement géographique qui sont une des raisons de la différenciation des formes anciennes du genre Homo sur le continent. Homo naît et évolue en Afrique, où il s'affranchit d'abord du milieu forestier, puis connaît une expansion constante vers les latitudes moyennes d'Eurasie, puis les hautes latitudes. Cela est rendu possible par sa capacité à s'adapter aux changements d'environnement et par ses caractéristiques de prédateur, lesquelles culminent chez Néandertal l'Européen, devenu principalement un chasseur carnivore occupant le haut de la chaîne alimentaire, un superprédateur chasseur de gros gibier. Arrive ensuite Sapiens, venu d'Afrique, qui remplace l'espèce d'origine européenne qu'est Néandertal, et « toutes les autres humanités »[43],[44],[45],[46],[47].

Peuplement humain[modifier | modifier le code]

Le genre Homo apparaît en Afrique, probablement vers 2,7 millions d'années (Ma) dans la basse vallée de l’Omo, en Éthiopie, et il est attesté de manière certaine vers 2,4 à 2,3 Ma[48]. Les premiers Homo erectus quittent l'Afrique et atteignent l'Eurasie il y a sans doute 1,8 ou 2 millions d'années[49], mais les dates et les chemins empruntés[50],[51] ainsi que certaines différenciations en espèces (H. erectus, H. ergaster, H. antecessor, H. heidelbergensis) sont encore discutées[f],[53].

Homo georgicus, parfois considéré comme un Homo ergaster européen[54],[48], dont les restes ont été découverts en 2002 à Dmanissi, en Géorgie (Caucase), est le premier représentant du genre Homo attesté en Europe (et aussi l'un des plus anciens hors d'Afrique) ; il est daté d'environ 1,8 Ma[55],[56]. D'autres lui succèdent ; on a trouvé, à Kozarnika (Bulgarie), une industrie lithique, datant de 1,4 Ma et, en actuelle Espagne, des restes humains à Sima del Elefante (appartenant au site d'Atapuerca), datant de 1,4 Ma et à Orce, les restes de l'Homme d'Orce et de l'Enfant d'Orce, datant de 1,2 Ma[57],[58]. Le site d'Atapuerca a livré aussi des restes d'industrie lithique d'environ 1,4 Ma, et des restes humains ayant abouti à la description d'Homo antecessor, daté d'env. 820 000 BP, possible ancêtre de H. neanderthalensis, attestant d'un peuplement continu de l'Europe occidentale depuis 1,8 Ma ainsi que de l'existence possible d'une migration à partir de l'Europe centrale, depuis Dmanissi (où a été découvert H. georgicus), et non pas via le détroit de Gibraltar[59],[60],[61],[52]. Jusqu'à H. antecessor, l'industrie lithique associée à ces peuplements est l'Oldowayen, technique des galets aménagés. Vient ensuite Homo heidelbergensis (l'Homo erectus européen[54], 650 000-300 000 BP, espèce à laquelle appartient, par exemple, l'homme de Tautavel), décrit à partir de plusieurs fossiles, retrouvés en Allemagne actuelle, à Heidelberg, d'où provient son holotype et en Espagne, sur le site d'Atapuerca ; H. heidelbergensis pourrait être l'ancêtre d'H. neanderthalensis[62],[63],[64]. L'industrie lithique associée aux heidelbergiens est l'Acheuléen, caractérisé par la technique des bifaces, attesté il y a 650 000 ans en Europe mais né en Afrique il y a 1,7 Ma[65]. À la même époque, vers 450 000 à 500 000 ans BP, les Européens commencent à maîtriser le feu, étape importante de l'évolution, qui permet la cuisson des aliments et donc facilite l'assimilation des nutriments, et qui permet aussi de se chauffer, dans un environnement climatique globalement plus froid qu'actuellement, ce qui concourt à un processus de socialisation[66],[67],[68].

Répartition de l'Homme de Néandertal, présence avérée :

Homo neanderthalensis, l'« Homme de Néandertal », naît il y a environ 400 000 ans en Europe occidentale, issu sans doute d'une forme de spéciation (« spéciation par distance »)[69],[70],[71] d'H. erectus/heidelbergensis, ou d'une dérive génétique (modèle d'accrétion)[72], dans un contexte où l'Europe est isolée par les glaces du reste de l'ancien monde[73],[74]. Neandertal est très adaptable, il s'accommode des périodes glaciaires et inter-glaciaires et des environnements correspondants et s'étend massivement en Europe[75] et au-delà, vers l'Asie Centrale et le Proche-Orient entre 120 000 et 110 000 ans BP[76],[77]. Physiquement robuste et adapté au froid, Néandertal possède des capacités cognitives proches de celles de l'« Homme moderne » (Homo sapiens)[78], il pratique des rituels, il enterre ses morts, le premier en Europe à le faire, et il pratique une forme d'art[79],[80],[81],[82],[83]. Il est associé au Moustérien[84]. Le nombre de néandertaliens (métapopulation) est compris dans une fourchette allant de quelques milliers à 200 000 individus, donnant en tout état de cause une très faible densité de population[85],[86],[87].

Expansion d'Homo sapiens.
  • Homo sapiens
  • Néandertaliens
  • Premiers hominidés

Homo sapiens, quant à lui, naît en Afrique, il y a environ 300 000 ans[88]. Sa présence hors d'Afrique, sous une forme archaïque, est attestée par des fossiles âgés de 180 000 ans environ, en Israël (Grotte de Misliya)[89],[90],[91]. L'expansion de Sapiens se fait en plusieurs vagues, lesquelles empruntent probablement un chemin passant par Bab-el-Mandeb, détroit entre la péninsule arabique et l'Afrique, outre celui par le Nil et le Proche-Orient[92],[93],[94],[95], mais les premières n'atteignent pas l'Europe. Les vagues de Sapiens évolués qui atteignent l'Europe partent d'Afrique vers 70 000 ans et leurs plus anciennes traces en Europe datent de 45 000 ans (Grotta del Cavallo)[96],[97],[98]. À partir de 45 000 ans, H. sapiens commence sa colonisation de l'Europe, dans un mouvement d'est en ouest[93]. À ce moment, il a déjà eu l'occasion de se métisser avec Néandertal, leurs chemins s'étant croisés au Proche-Orient et à l'est de l'Eurasie[99],[100],[101],[97]. Ce métissage entre Néandertal et Sapiens est sans doute favorable à ce dernier ; venu beaucoup plus récemment d'Afrique, il est plus adapté aux basses latitudes et il acquiert par ce métissage des avantages évolutifs, notamment de résistance au froid[102],[103]. Sapiens progresse en Europe et, concomitamment, les néandertaliens régressent, se retrouvant confinés dans des zones refuges avant de disparaître vers 40 000 ans BP avec des populations relictuelles perdurant jusqu'à 28 000 ans BP[77],[104], non sans laisser leurs traces génétiques dans l'actuelle population humaine[105]. Les causes de la régression puis de la disparition de Néandertal sont plurifactorielles et toujours discutées[106],[107]. La peau de ces Homo sapiens était sombre, adaptée à leur origine africaine et aux régions très ensoleillées. Ce n'est que récemment, il y a 10 000 ans, que les chasseurs-cueilleurs européens ont disposé des gènes responsables de la peau pâle[g],[109],[110],[111].

L'Europe lors du dernier maximum glaciaire (env. 21 ka BP) (±2 ka).

Les premiers Hommes modernes européens développent des industries diverses (Uluzzien, Bohunicien, Châtelperronien, attribué à Néandertal, Lincombien-Ranisien-Jerzmanowicienetc.) ; deux d'entre elles, l'Aurignacien (env. 40-29 ka BP) puis le Gravettien (env. 29-22 ka BP) se répandent largement en Europe[112],[113]. Ces expansions sont concomitantes à des mouvements de populations, retracés par la génétique[114], eux-mêmes corrélés aux fluctuations climatiques de l'époque[47]. L'Aurignacien est caractérisé notamment par le développement du travail des matières osseuses (bois de rennes et os de mammouths), rare jusqu'alors, à des techniques de débitage de lamelles ainsi qu'à des objets de parure et au développement de l'art[115] ; la grotte Chauvet, occupée à l'Aurignacien (37 ka BP) et au Gravettien (30 ka BP), en est un exemple[116]. Dès 30 ka BP, à une période particulièrement froide, on trouve des traces de sédentarisation partielle dans l'est de l'Europe, sous la forme de campements bénéficiant d'infrastructures d'habitation (à la différence des abris de plein-air), autour desquels ont été retrouvés des sépultures et des statuettes d'argile. Mais Sapiens reste néanmoins, fondamentalement, un chasseur-cueilleur mobile nomadisant sur des distances de quelques centaines de kilomètres[117].

Entre 21 000 et 18 000 ans[118] se produit un intense refroidissement, le « maximum glaciaire »[h] qui donne à l'Europe une configuration nettement différente de l'actuelle[i]. Les études génétiques montrent que certains groupes, d'abord représentés en Europe du Nord-Ouest, sont repoussés dans le sud de l'Europe[121],[47]. C'est le moment où apparaît l'industrie lithique solutréenne, caractérisée par des pointes en pierre très fines et acérées, appelées « feuilles de laurier », servant sans doute de couteaux et armant l'extrémité des flèches et des sagaies[122]. Émergent l'usage du propulseur et (probablement) de l'arc pour la chasse mais ces deux outils, cependant, ne se généraliseront qu'au Magdalénien qui lui succède[123],[124]. On a longtemps pensé que le Solutréen était aussi l'époque de l'invention de l'aiguille à chas[125],[126],[127] jusqu'à la découverte, en 2016 en Sibérie, d'un tel artefact, daté de 45 ka BP, attribué à l'Homme de Denisova[128],[129],[130]. Le Magdalénien est caractérisé par un art pariétal particulièrement riche, comme en témoignent les grottes de Lascaux et d'Altamira[131], et par le travail des matières osseuses[132].

La dernière période glaciaire s'achève de manière brutale. Un premier réchauffement rapide se produit vers 14 700 BP, la température du Groenland augmente de plus de 10 °C, c'est ce qu'on nomme le Bölling, qui libère des glaces une grande partie de l'Europe du Nord et de la Scandinavie, permettant leur peuplement depuis le sud. Avec ce retrait des glaces, de nouveaux apports de populations à partir du Proche-Orient font sentir leurs effets[121]. Plus tard, vers 12 900 BP, un retour à des conditions glaciaires se traduit par des températures extrêmement froides avant un réchauffement final, vers 11 700 BP, qui marque la fin de la dernière glaciation[133] et l'entrée dans l'Holocène avec l'instauration du climat actuel[134] ; cela coïncide avec les débuts de l'extinction de la mégafaune européenne (mammouth laineux, rhinocéros laineux, cerf géant, ours des cavernesetc.), sans doute pour des raisons climatiques probablement aggravées par la prédation humaine[135]. Le paysage et sa faune se recomposent[j], la forêt tempérée progresse en Europe à partir de 10 000 BP, la chasse à l'arc se généralise[137],[138] et l'alimentation des hommes du Mésolithique devient extrêmement diversifiée[139] (les escargots par exemple, sont consommés en très grande quantité dans certaines niches écologiques[140]).

Industries et cultures en Europe[modifier | modifier le code]

Néolithisation[modifier | modifier le code]

Expansion du cardial et de la culture rubanée.

La néolithisation de l'Europe commence vers 7,5 ou 8 Ka BP (milliers d'années avant le présent) par diffusion de populations et de techniques apparues vers 11 Ka BP dans le croissant fertile, elle s'accompagne d'une forte croissance démographique[141],[142]. Elle est probablement autant due à un changement culturel qu'aux conditions climatiques[143]. Les indicateurs de la néolithisation sont la domestication des plantes et des animaux (celle du chien étant cependant largement antérieure[144]), la tendance à la sédentarisation (la sédentarisation précède cependant l'agriculture[145],[143]) avec le regroupement en villages et l'émergence de la poterie pour des contenants destinés au stockage de produits agricoles[146]. Ce sont les débuts des sociétés agropastorales[143] et la naissance du mégalithisme[147].

Cette néolithisation, venue du croissant fertile via l'Anatolie, emprunte deux chemins ; d'abord un courant méditerranéen par lequel se diffuse la culture de la céramique imprimée suivie de la culture de la céramique cardiale (8 Ka BP) ; ensuite un courant danubien, par lequel se diffuse la culture rubanée (vers 7,5 Ka BP). Les études génétiques[148],[149] montrent que, outre une diffusion culturelle, l'Europe connaît l'arrivée de populations d'agriculteurs[k], venues d'un foyer anatolien, qui ont suivi ces chemins danubien et méditerranéen[121],[150]. Les îles Britanniques, en configuration insulaire depuis 8 Ka BP, connaissent ce processus plus tardivement, près d'un millénaire après celui de l'Europe continentale[146],[151],[152],[153]. La néolithisation est largement effective en Europe vers 5 Ka BP[154].

Carte représentant la diffusion des langues indo-européennes entre 6 000 et 3 000 BP selon l'hypothèse kourgane.

Des hypothèses linguistiques et archéologiques de la deuxième moitié du XXe siècle (l'hypothèse kourgane étant la plus largement reconnue[l],[m]) et des études génétiques du début du XXIe siècle[n] accréditent la thèse que des populations, ayant domestiqué le cheval et maîtrisant l'équitation ainsi que le transport en chariot, seraient venues de l'est de l'Europe, la steppe pontique, et se seraient répandues sur le continent à partir de 5 000 BP[157], le dominant largement ; elles contribuent pour 75 % à l'ADN des peuples de la céramique cordée, héritière de la culture de la céramique rubanée, largement présente en Europe à ce moment[158]. Leur foyer d'origine est la culture Yamna[159],[160],[161],[162]. Elle se caractérise par sa pratique de l'inhumation dans des tumuli nommés « kourganes ». Ils seraient aussi les locuteurs du proto-indo-européen, langue-mère de la quasi-totalité des langues européennes[121],[163],[164],[165],[166]. Georges Dumézil, au début du XXe siècle, postule que les sociétés d'origine indo-européenne partagent jusqu'à nos jours un mode de pensée, l'idéologie tripartite[167].

Chronologie du mégalithisme en France[168]
Dates « BP » (avant le présent)
MenhirTombe à couloirTumulus

L'agriculture européenne commence sur les bords de la mer Égée, aux environs de Elle s'installe progressivement sur le continent, dans la zone danubienne et l'actuelle Hongrie (), sur les côtes méditerranéennes et le territoire de la France actuelle vers , en Germanie et sur le territoire des actuels Pays-Bas vers  ; elle atteint les Îles Britanniques vers [169],[170]

Vers apparaît le travail du cuivre, qui conjugué à celui de la pierre, caractérise le Chalcolithique ; des outils agricoles métalliques plus efficaces apparaissent, l'araire se développe à la place de la houe[171]. La civilisation minoenne, inspiratrice de la culture grecque[172], apparaît vers avec sa langue écrite en linéaire A, une des plus anciennes formes d'écriture en Europe avec les hiéroglyphes crétois. À son apogée, elle sera la première civilisation avancée de l'âge du bronze[173]. L'âge du bronze date de la fin de la culture campaniforme, laquelle, entre et , couvre une notable partie de l'Europe de l'Ouest[174],[175].

Germains[modifier | modifier le code]

Foyer proto-germanique, premier âge du fer : groupe nordique au nord (rouge) et la culture de Jastorf au sud (magenta).

Le commencement des Germains se situe vers le iie millénaire av. J.-C. en Suède méridionale, au Danemark et en Allemagne du Nord entre la Weser et l’Oder. Ils s'établissent dans la grande plaine européenne, du Rhin à la Vistule et de la Baltique au Danube, entre le Ve siècle av. J.-C. et le début de l'ère chrétienne. Leur expansion vers le sud est arrêtée par l'« écran du peuplement celtique[176] » (IIIe siècle av. J.-C.) puis par les Romains (IIe siècle av. J.-C.)[177].

On distingue trois groupes linguistiques : le nordique, celui des Scandinaves ; l’Ostique ou Germains orientaux, celui des Goths, des Vandales, des Burgondesetc. ; enfin les Westiques (Germains occidentaux), en Allemagne, au Jutland et aux Pays-Bas[176].

Celtes[modifier | modifier le code]

La civilisation celte :
  • Noyau territorial Hallstatt, au VIe siècle av. J.-C.
  • Expansion celtique maximale, en 275 av. J.-C.
  • Domaine lusitanien de l'Ibérie où la présence celtique est incertaine
  • Zones où les langues celtiques restent largement parlées

Les Celtes s'installent entre l’âge du bronze moyen (env. ) et le début de l’âge du fer (env. ) dans une grande partie de l’Europe, du bassin des Carpates à l’est de la France[178]. Leur origine est le centre de l'Europe, où étaient apparues les cultures caractérisées par leurs coutumes funéraires de l'enterrement sous tumulus (XVIe siècle av. J.-C. - XIIe siècle av. J.-C.) puis par la technique consistant à incinérer les cadavres et à conserver leurs cendres dans des urnes (civilisation des champs d'urnes, XIVe siècle av. J.-C. - IXe siècle av. J.-C.)[179].

Le noyau celte se situe à Hallstatt, en actuelle Autriche. Aux débuts de l'âge du fer, leur société, relativement égalitaire, se stratifie avec, à son sommet, des chefs militaires. Cela est probablement en lien avec la métallurgie du fer et, notamment, la conception d'armes, telles les épées droites caractéristiques[180], et la confection de pièces de harnachement plus efficaces qui donnent de l'importance aux cavaliers armés[181]. Les Celtes excellent en effet dans le travail du fer, fabriquant, outre des armes, des outils tels que haches et ciseaux[181]. Ils confectionnent aussi des poteries, ils inventent la tonnellerie[182], et ils exploitent le sel gemme, dont le commerce est source de richesse[183],[184]. On leur doit aussi, avec un apogée aux IIe et Ier siècles av. J.-C., les habitats structurés autour d'un oppidum, centre fortifié à vocation militaire, économique et cultuelle[185]. La période laténienne ou deuxième âge du fer, commençant au Ve siècle av. J.-C., est celle où les Celtes passent de la protohistoire à l'histoire, lorsqu'ils apparaissent dans les textes des auteurs grecs[186].

Antiquité[modifier | modifier le code]

L'Europe antique est, pour notable partie, une Europe celtique, celle des peuples héritiers de la culture des tumulus[187],[o], et en partie germanique, aux côtés de la Grèce antique[189] et de sa brillante civilisation de l'Époque classique (Ve – IVe siècles av. J.-C.), considérée comme le berceau culturel de la civilisation occidentale[190],[191],[192],[193],[194],[195],[196].

Pour ce qui concerne le terme et le concept, le mot « Europe » désigne d'abord, dans son acception géographique, la Grèce continentale. Le terme est mentionné pour la première fois vers , par Hésiode, dans sa Théogonie[197]. Anaximandre et Hécatée de Milet produisent, entre 600 et , des cartes représentant un territoire appelé Europe[198]. Le mot prend aussi un sens politique lorsque les Grecs sont confrontés aux invasions venant d'Asie, principalement lors des guerres avec l'empire perse. Selon Jacqueline de Romilly, « la victoire de Salamine [en ] a bel et bien empêché la Grèce de basculer sous la coupe de l'Asie […] les Grecs ont eu alors pour la première fois le sentiment de défendre une civilisation contre une autre »[199]. L'Europe en tant qu'entité géographique se retrouve chez Ératosthène au iiie siècle av. J.-C., lequel présente une tripartition du monde connu par une carte où elle figure[200]. Mais la distinction fondamentale durant l'Antiquité est celle entre les Barbares[p], qui habitent ce qu'en latin on nomme barbaricum (« pays des Barbares[202] »), et ceux qui appartiennent à l'aire culturelle grecque[q], puis gréco-romaine[204]. Le royaume de Macédoine désigne l'Europe comme une entité politique : lorsque Philippe II part en Orient, en , il laisse en Macédoine un régent, Antipatros, qui porte le titre de « stratège d'Europe »[205],[206].

Après l'époque hellénistique, l'Europe voit Rome commencer son expansion au IVe siècle av. J.-C. et atteindre son apogée au IIe siècle. L'Europe est reconfigurée, son histoire devient celle de l'Empire romain pour la zone concernée[r].

L'Empire romain sous Hadrien (v. apr. J.-C.).

La Grèce et le royaume de Macédoine sont supplantés au iie siècle av. J.-C. Les Celtes, qui se sont largement répandus en Europe[208], allant jusqu'à menacer Rome en [209], pris en tenaille par les attaques des tribus germaniques venues du nord[210],[211], sont repoussés ou assimilés[212]. À l'aube de l'ère chrétienne, les Romains, lorsque leur zone d'expansion dépasse la « ceinture celtique »[s], se retrouvent entourés par les Germains qui deviennent « les nouveaux peuples voisins du monde romain en Europe centrale et occidentale »[214]. Les frontières orientales de l'Imperium, limites avec les peuples germaniques[t], sont le Rhin et le Danube, tandis que sa frontière septentrionale est le mur d'Hadrien, qui le sépare des Pictes celtes.

À cette époque, entre et , Strabon rédige une géographie qui mentionne l'Europe[216] et, déjà, des descriptions non seulement géographiques, mais aussi économiques et culturelles des territoires qu'il étudie[217]. Au Ier siècle, Varron[218] évoque une bipartition du monde au niveau du Bosphore, les parties situées au nord-ouest du détroit constituant l’Europe, celles situées au sud-est, l’Asie[219]. Toujours au Ier siècle, Pline l'Ancien divise le monde en trois parties, l'Europe, l'Asie et l'Afrique[u].

Les Celtes présentent une certaine unité linguistique et culturelle, mais pas d'intégration politique[221] ; ils bénéficient d'une organisation tribale, au plus en ligues de tribus[222], à l'instar des Germains[176],[223]. C'est donc l'Empire romain qui contribue à créer les prémices d'une unité européenne. Si la Grèce est le berceau culturel de l'Europe, Rome peut être considérée comme le berceau de sa civilisation[224],[225],[226],[227],[228]. L'influence romaine s'inscrit dans la culture, formant ce qu'on nomme la culture gréco-romaine[229] via la langue latine, ainsi que dans les territoires et dans l'usage de l'espace via les voies romaines et l'urbanisation[230] et esquisse même une Europe religieuse en diffusant le christianisme à partir du Ier siècle[231]. Les Ier et IIe siècles sont ceux de la Pax Romana, période de calme relatif, notamment politique, malgré des batailles toujours existantes sur les marches de l'Empire, notamment avec les peuples germaniques pour ce qui concerne la zone européenne[232]. L'Empire est l'entité politique unificatrice définissant le mode de gestion politique[233] ainsi que les limites (et les frontières, qui sont une forme particulière de limites[234]), qui séparent le monde romain de celui des barbares[235],[236],[237].

Le IIIe siècle est une période de crise interne pour l'Empire romain[v] qui subit aussi une pression croissante des peuples germaniques, invasions difficilement repoussées. L'empire intègre nombre de ces envahisseurs par des traités, faisant d'eux des fédérés qui fournissent des troupes à l'armée[223]. Une Tétrarchie est mise en place en pour lutter contre les Barbares[239] et, au IVe siècle, « Europe » désigne l’une des six provinces du diocèse de Thrace dont le territoire correspond à « la partie européenne de la Turquie actuelle »[240].

Le christianisme, dont les adeptes sont par périodes persécutés, notamment au IIIe siècle par Dioclétien[241],[242], s'était répandu dans l'Empire, comme en témoigne l'épisode symbolique de la conversion de l'Empereur Constantin et l'édit de tolérance religieuse de Milan en [243] En , il est déclaré religion officielle de l'Empire par Théodose et les autres cultes sont interdits[244]. Même si, à ce moment, les chrétiens sont nettement minoritaires dans la population[245],[246], cette christianisation officialisée aura une importance, donnant, au moment des royaumes barbares, une légitimité religieuse à un pouvoir royal qui en était, à l'origine, dépourvu[247].

Empires romains d'Orient et d'Occident.
Les invasions barbares.

En , l'Empire est définitivement scindé en deux, l'Empire romain d'Orient et l'Empire romain d'Occident. Le premier perdure : « l'empire d'Orient [...], à bien des égards héritier de l'Empire romain, devait durer jusqu'au milieu du XVe siècle[207]. » Inversement, dès le Ve siècle, l'Empire d'Occident se délite sous l'effet des attaques des peuples germains, appelées les invasions barbares : « La fin de l'empire d'occident est amenée par les invasions barbares des Germains qui entrent dans l'empire par vagues, poussés sur leurs arrières par les Huns, et attirés à la fois par le désir de pillage et l'espoir d'y trouver des conditions de vie meilleures[248] ».

En Europe occidentale, la déposition du dernier empereur romain d'Occident en marque conventionnellement le passage de l'Antiquité au Moyen Âge[249].

Moyen Âge[modifier | modifier le code]

Charlemagne.

En Europe occidentale, la lente déliquescence de l’Empire romain d'Occident qui aboutit à la désunion et à l’émergence de nations parfois éphémères, au gré des invasions et conquêtes, ne fera jamais oublier l’héritage romain qui reste un modèle d’unité et de droit pour l’Europe, de l’Empire carolingien jusqu’à l’Empire napoléonien en passant par le Saint-Empire romain germanique. Les liens entre places commerciales européennes émergent.

Poursuivant la politique de conquête de ses prédécesseurs francs, Charlemagne étend son royaume. Sa politique d’expansion rejoint le désir de la papauté romaine d'asseoir la prépondérance de l’évêque de Rome par rapport aux patriarches orthodoxes et coptes. Le jour de Noël de l'an 800, Charlemagne est couronné empereur des Romains par le pape Léon III, à Rome, en la basilique Saint-Pierre. Cette union entre pouvoir temporel et religieux vise à réunir l’Europe en un empire chrétien d’Occident. De son vivant, Charlemagne se fait appeler Pater Europae (« père de l'Europe »), et parfois Europa vel regnum Caroli (l’Europe, ou le royaume de Charles).

L’Europe occidentale de Charlemagne est franco-germanique et chrétienne de rite latin, alors que l’Europe orientale sous l’influence de Constantinople est à dominante slave et de rite grec, mais les deux tendent à christianiser l’Europe du Nord, britannique, scandinave et russe. Alors qu’à Constantinople se concentrent les deux pouvoirs religieux et politique, en Occident le rôle de Rome y est essentiellement religieux, la capitale de Charlemagne se trouvant à Aix-la-Chapelle. Charlemagne tente une réunification avec l’Empire romain d'Orient vers l’an 800 mais il échoue, et son empire se désagrège rapidement après sa mort. En 962, Otton Ier crée le Saint-Empire romain germanique, mais celui-ci ne peut s’étendre, contrecarré par la permanence de royaumes anciennement constitués, la France et l’Angleterre surtout, par ses luttes avec la papauté, puis par le développement de l’Empire ottoman lors de l’époque moderne.

L’Empire romain d'Orient (dit, depuis le XVIe siècle, « byzantin ») est chrétien et de culture essentiellement grecque : il connaît d’importantes fluctuations de sa force et par conséquent de son territoire, qui s’étend à son apogée sur une grande partie du rivage méditerranéen, d’abord sous Justinien, puis sous les empereurs macédoniens, du IXe au XIe siècle. Au cours des siècles, ses relations avec l’Occident se distendent puis se détériorent, alors que les musulmans montent en puissance à l’Est et s’emparent de la moitié de l’Anatolie au XIe siècle. Le schisme religieux de 1054 et l’agression militaire venue de l’Ouest en 1204 affaiblissent l’Empire d’Orient qui finit dépecé morceau par morceau par l’Empire ottoman avant de disparaître lors de la chute de Constantinople en 1453.

Durant plusieurs siècles c’est le terme de chrétienté qui unit culturellement les monarchies et les populations européennes, tandis que le mot « Europe » disparaît des propos et des esprits[réf. nécessaire].

Temps modernes[modifier | modifier le code]

Europae, carte de l'Europe par Abraham Ortelius, 1571.

L'axe européen Bruges/Venise est déplacé à la fin du Moyen Âge. À l'époque où l'Empire d'Orient s'effondre, la Reconquista espagnole touche à sa fin. L'année 1492 est celle de l'Espagne, avec la reconquête du dernier royaume maure (Grenade) en péninsule Ibérique et le premier voyage de Christophe Colomb, sous l'égide des Rois catholiques qui va ouvrir la voie à l'établissement des hégémonies européennes.

Le rêve d'un grand empire européen renaît au XVIe siècle lors de l'affrontement entre François Ier et Charles Quint, qui tous deux se disputent le trône du Saint-Empire. Grâce à l'appui des banquiers Fugger, Charles Quint l'emporte, se retrouvant à la tête d'un domaine très vaste, mais aussi très morcelé. Les diverses guerres menées contre la France ne donnent aucun résultat : durant deux siècles, le découpage de l'Europe va évoluer au gré des alliances matrimoniales et des guerres entre États. C'est face à la montée en puissance de l'Empire ottoman qu'une union des États chrétiens d'Europe apparaît : « Nous tenons de Gadès à l’Isler, une zone qui s’étend entre les deux mers et qui est la très courageuse et la très puissante Europe. Là, si nous nous unissions, nous ne serions pas seulement égaux à la Turquie, mais supérieurs à toute l’Asie » (Jean Louis Vivès).

Mais ce ciment du christianisme catholique, qui donnait un semblant d'union à cette Europe occidentale, éclate en morceaux avec la Réforme (ou plutôt les Réformes), dont l'impact politique est considérable, permettant néanmoins la formation des Provinces-Unies et de la Confédération suisse. Les guerres de religion, la guerre de Trente Ans, les guerres de Louis XIV rythment les XVIe et XVIIe siècles. Les traités de Westphalie (1648) et celui du traité des Pyrénées en 1659, redessinent durablement la carte politique de l'Europe et l'équilibre des forces en présence.

L'Époque moderne est marquée par un renforcement des nationalismes en tous genres. C'est aussi l'époque où l'Europe s'étend très loin de ses frontières par la constitution des premiers empires coloniaux sur le continent américain, puis en Inde.

Époque contemporaine[modifier | modifier le code]

Carte de l'Europe pendant la Révolution française.

La Révolution française inaugure un bouleversement politique très important : les idées démocratiques apparaissent sur le devant de la scène et les campagnes de Napoléon Ier puis le Congrès de Vienne vont remodeler profondément la carte de l'Europe et les mentalités. Honoré de Balzac a cette déclaration optimiste dans Le Bal de Sceaux, (1830) : « Le seizième siècle n'a donné que la liberté religieuse à l'Europe, et le dix-neuvième lui donnera la liberté politique[250]. »

À la fin d'un long processus, le XIXe siècle voit se réaliser l'unité de l'Italie (de 1861 à 1870) et de l'Allemagne (en 1871), ainsi que la constitution de plusieurs nouveaux pays dans les Balkans, issus du démembrement de l'Empire ottoman, appelé alors « l'homme malade de l'Europe ».

C'est aussi l'apparition de nouveaux mouvements politiques prônant plus d'égalité (socialismes), voire le démantèlement du pouvoir des États (anarchismes). Ces idées se diffuseront par la suite, et avec plus ou moins de retard, largement hors des frontières de l'Europe.

La domination politique et économique de l'Europe sur le reste du monde s'est affirmée après qu'elle a bouleversé son économie lors des révolutions industrielles, développant sa productivité et amorçant une forte explosion démographique. Leur avance technologique, et notamment militaire, permit aux pays européens, en concurrence les uns contre les autres, d'étendre leur emprise sur les autres continents. Cette colonisation connut son apogée au début du XXe siècle (cet apogée s'achève en 1914), avant que les deux guerres mondiales ne bouleversent l'ordre établi.

La Première Guerre mondiale et ses conséquences favorisent l'émergence de plusieurs régimes totalitaires dont ceux, génocidaires, d'Adolf Hitler et de Joseph Staline. L'instabilité politique et économique débouche sur la Seconde Guerre mondiale et la domination nazie qui laissent l'Europe exsangue. Alors que la suprématie des pays européens occidentaux disparaît au profit de deux nouvelles superpuissances (les États-Unis et l'Union soviétique), des mouvements de libération se développent dans les colonies, aboutissant à l'indépendance de nombreux pays, notamment au cours du troisième quart du XXe siècle. Au cours de la Guerre Froide, l'Europe est scindée en deux blocs idéologiquement opposés, et séparées par un rideau de fer, le bloc de l'Ouest, zone d'influence des États-Unis, et le bloc de l'Est où se mettent en place des dictatures communistes patronnées par l'U.R.S.S. La séparation perdurera jusqu'à l'effondrement du bloc communiste, en 1989-1991.

Parallèlement, alors que l'excédent démographique de l'Europe était tel qu'elle constituait un réservoir d'émigration massive tout au long du XIXe siècle et au début du XXe siècle, les pays du continent furent confrontés à une stabilisation à partir de la Première Guerre mondiale, et parfois à une régression démographique ensuite (les guerres, génocides et famines y contribuant). Après la Seconde Guerre mondiale, l'Europe occidentale connaît un « baby-boom » et un développement continu de l'économie, dont principalement l'industrie de production et de transformation, qui provoqua un appel de main d'œuvre transformant cette moitié de l'Europe en une terre d'immigration, notamment au cours des Trente Glorieuses. Au même moment, la construction de l'Union européenne crée un marché commun entre États européens.

Démographie[modifier | modifier le code]

Population historique de l'Europe et de l'ex-URSS à l'intérieur des frontières des États modernes, années 1-2020[modifier | modifier le code]

Source : Maddison et al (Université de Groningen)[251].

Population par an (en milliers)
Pays/région[251] 1 1000 1500 1600 1700 1820 1870 1913 1950 1973 1998[251] 2020
Autriche 500 700 2.000 2.500 2.500 3.369 4.520 6.767 6.935 7.586 8.078 8.901
Belgique 300 400 1.400 1.600 2.000 3.424 5.096 7.666 8.640 9.738 10.197 11.493
Danemark 180 360 600 650 700 1.155 1.888 2.983 4.269 5.022 5.303 5.823
Finlande 20 40 300 400 400 1.169 1.754 3.027 4.009 4.666 5.153 5.536
France 5.000 6.500 15.000 18.500 21.471 31.246 38.440 41.463 41.836 52.118 58.805 67.287
Allemagne 3.000 3.500 12.000 16.000 15.000 24.905 39.231 65.058 68.371 78.956 82.029 83.191
Italie 7.000 5.000 10.500 13.100 13.300 20.176 27.888 37.248 47.105 54.751 57.592 59.258
Pays-Bas 200 300 950 1.500 1.900 2.355 3.615 6.164 10.114 13.438 15.700 17.425
Norvège 100 200 300 400 500 970 1.735 2.447 3.265 3.961 4.432 5.368
Suède 200 400 550 760 1.260 2.585 4.164 5.621 7.015 8.137 8.851 10.379
Suisse 300 300 650 1.000 1.200 1.829 2.664 3.864 4.694 6.441 7.130 8.667
Royaume-Uni 800 2.000 3.942 6.170 8.565 21.226 31.393 45.649 50.363 56.223 59.237 67.886
Portugal 500 600 1.000 1.100 2.000 3.297 4.353 6.004 8.512 8.634 9.968 10.305
Espagne 4.500 4.000 6.800 8.240 8.770 12.203 16.201 20.263 27.868 34.810 39.371 47.431
Grèce 2.000 1.000 1.000 1.500 1.500 2.312 7.554 8.929 10.835 10.689
13 petits pays 100 113 276 358 394 657
Ensemble de l'Europe occidentale 24.700 25.413 57.268 73.778 81.460 132.888 187.532 261.007 305.060 358.390 388.399 419.639
Albanie 200 200 200 200 300 437 1.215 2.296 3.108 2.878
Bulgarie 500 800 800 1.250 1.250 2.187 4.200 7.251 8.621 8.257 6.917
Tchécoslovaquie 1.000 1.250 3.000 4.500 4.500 7.190 12.393 14.563 15.686 16.366
République tchèque 10.221 8.930 10.295 10.702
Slovaquie 3.463 4.642 5.391 5.460
Hongrie 300 500 1.250 1.250 1.500 4.571 9.338 10.432 10.237 9.770
Pologne 450 1.200 4.000 5.000 6.000 10.426 25.753 33.363 38.666 38.268
Roumanie 800 800 2.000 2.000 2.500 6.389 7.360 16.311 20.828 22.503 19.266
Yougoslavie 1.500 1.750 2.250 2.750 2.750 5.215 16.578 21.088
Europe de l'Est 4.750 6.500 13.500 16.950 18.800 36.415 52.182 79.604 139.428 173.037 164.513 151.529
Ancienne URSS 3.900 7.100 16.950 20.700 26.550 54.765 88.672 156.192 180.050 249.748 290.866
Russie 102.833 132.434 147.671 146.171
Ukraine 31.142 36.905 48.274 50.370 41.902
Monde 230.820 268.273 437.818 555.828 603.410 1.041.092 1.270.014 1.791.020 2.524.531 3.913.482 5.907.680 7.800.000
(%) Part en pourcentage de la population mondiale totale, par année[251]
Pays/région 1 1000 1500 1600 1700 1820 1870 1913 1950 1973 1998 2018
Autriche 0,2 0,3 0,5 0,4 0,4 0,3 0,4 0,4 0,3 0,2 0,1
Belgique 0,1 0,1 0,3 0,3 0,3 0,3 0,4 0,4 0,3 0,2 0,2
Danemark 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,2 0,2 0,1 0,1
Finlande 0,0 0,0 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,2 0,2 0,1 0,1
France 2,2 2,4 3,4 3,3 3,6 3,0 3,0 2,3 1,7 1,3 1,0
Allemagne 1,3 1,3 2,7 2,9 2,5 2,4 3,1 3,6 2,7 2,0 1,4
Italie 3,0 1,9 2,4 2,4 2,2 1,9 2,2 2,1 1,9 1,4 1,0
Les Pays-Bas 0,1 0,1 0,2 0,3 0,3 0,2 0,3 0,3 0,4 0,3 0,3
Norvège 0,0 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1
Suède 0,1 0,1 0,1 0,1 0,2 0,2 0,3 0,3 0,3 0,2 0,1
Suisse 0,1 0,1 0,1 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,1
Royaume-Uni 0,3 0,7 0,9 1,1 1,4 2,0 2,5 2,5 2,0 1,4 1,0
Portugal 0,2 0,2 0,2 0,2 0,3 0,3 0,3 0,3 0,3 0,2 0,2
Espagne 1,9 1,5 1,6 1,5 1,5 1,2 1,3 1,1 1,1 0,9 0,7
Autres 0,9 0,4 0,3 0,3 0,3 0,3 0,4 0,4 0,5 0,4 0,3
Ensemble de l'Europe occidentale 10,7 9,5 13,1 13,3 13,5 12,8 14,8 14,6 12,1 9,2 6,6
Europe de l'Est 2,1 2,4 3,1 3,0 3,1 3,5 4,1 4,4 3,5 2,8 2,0
Ancienne URSS 1,7 2,6 3,9 3,7 4,4 5,3 7,0 8,7 7,1 6,4 4,9
Somme de l'Europe et de l'URSS 14,5 14,5 20,1 20,0 21,0 21,6 25,9 27,7 22,7 18,4 13,5 9,8[252]
Monde 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0
Note: Ces chiffres n'incluent pas la population des colonies dans les pays européens. Seule la population de l'Europe est prise en compte.

Population[modifier | modifier le code]

Évolution de la population européenne[réf. nécessaire]
Année Population
1150 50 000 000
1300 73 000 000
1400 45 000 000
1750 140 000 000
1800 187 000 000
1850 266 000 000
1900 420 000 000
1950 549 043 000
2000 729 105 000
2010 740 308 000
2013 742 452 000

L’Europe est au début du XXIe siècle, quand on considère sa densité de population, le troisième foyer de peuplement derrière la Chine et l'Inde, avec des densités de populations parmi les plus élevées au monde dans certaines zones des Pays-Bas, de la Belgique, du Royaume-Uni, de l’Allemagne ou de l'Italie, d’autant que l’exode rural s’est renforcé ainsi que l’attractivité des littoraux avec des populations de plus en plus urbaines. En termes absolus, l'Europe et, a fortiori, l'Union européenne, est cependant un « nain démographique »[253],[254],[255]. Le continent (env. 740 millions d'habitants ; UE env. 511 millions d'habitants) se situe derrière l'Asie (env. 4,3 milliards d'habitants dont env. 1,4 milliard d'habitants pour la Chine et env. 1,3 milliard d'habitants pour l'Inde), l'Afrique (env. 1,2 milliard d'habitants) et l'Amérique (env. 1 milliard d'habitants) ; l'Eurasie, quant à elle, concentre environ 4,6 milliards d'habitants.

L'Europe du Sud et l'Europe de l'Ouest sont les régions où le nombre moyen de personnes âgées est le plus élevé au monde. Elles représentent aujourd'hui 21 % de la population âgée de plus de 65 ans[256]. Les projections suggèrent que d'ici 2050, l'Europe atteindra 30 %[257]. Cette situation est due au fait que la population a des enfants en dessous du seuil de remplacement depuis les années 1970. Les Nations unies prévoient que la population de l'Europe diminuera de 7 % entre 2022 et 2050, sans que les mouvements d'immigration ne changent[258].

En 2005, le Conseil de l'Europe soulignait que depuis quelques décennies l’UE devait sa croissance démographique à l'immigration qui, dans les années 2000, est devenue le premier, puis le seul facteur d’augmentation de la population totale de l’UE. Ainsi deux millions de personnes sont venues s'installer en Europe en 2004 alors que l'accroissement naturel était négatif de 63 000 personnes. L'Allemagne est le pays le plus peuplé de l'UE. En 2007, 70 millions de personnes, soit 16 % de la population de l'UE, résidaient dans des communes côtières[259].

Histoire démographique récente[modifier | modifier le code]

Malgré les dizaines de millions de morts des deux guerres mondiales, l’Europe a connu une période d’explosion démographique aux XIXe et XXe siècles, qui s’est accompagnée d’une forte pression sur l’environnement et les ressources non renouvelables (cf. empreinte écologique, empreinte énergétique, pression urbanistique, pollutions, etc.). Depuis quelques décennies, la population européenne tend à se stabiliser, à la suite d'une forte diminution de la natalité, qui reste toutefois encore largement compensée par la natalité de certains pays, par le recul de l’âge auquel les femmes font leurs premiers enfants, et surtout par une immigration régulière.

Évolution démographique des pays européens (2021).

L'immigration est le premier moteur de la croissance dans une Union européenne à la population vieillissante. Le boom économique des années 1950-1960 avait poussé l'Europe à faire appel à une immigration massive, souvent issue de ses ex-colonies. Les Chinois, Indiens et Africains constituent l'un des principaux flux d'immigrants non originaires de l'UE. Après les Turcs, les Marocains forment le plus gros contingent[260].

Les études prospectives pour 2050 varient d’une population diminuant de 3 % (dans l'hypothèse d'un ISF remontant à 2,34), à -22 % voire -50 %. Les experts parlent alors de retournement démographique[261] ou d'hiver démographique. Que la diminution soit due à la natalité est un phénomène inédit jusqu'à nos jours dans le monde. Ces chiffres ci-dessus doivent tous être utilisés avec prudence, la prospective démographique ayant toujours été prise en défaut et pouvant elle-même influer en retour sur les comportements individuels et collectifs et sur les politiques de soutien à la natalité ou à l’immigration. Pour d'autres, la population de l'Union européenne (UE) serait de 470 millions de personnes en 2050 selon l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), et 506 millions en 2060 selon Eurostat. La population de l'UE dépasserait ainsi celle des États-Unis (468 millions de personnes en 2060 selon le Centre américain d'études sur l'immigration)[262].

Disparités géographiques[modifier | modifier le code]

Toutefois, la situation démographique diffère pour chaque pays européen. Les pays de l'Europe de l'Est se sont inquiétés des évolutions démographiques dès les années 1960 et ont mis en place des politiques d'encouragement à la natalité. Cependant, les moyens utilisés, comme l'interdiction de l'avortement, n'auraient pu être acceptés au même moment en Europe de l'Ouest. Ces mesures n'ont d'ailleurs généralement pas produit d’effet satisfaisant ; et si la Pologne a maintenu sa population au cours de la période communiste, l'influence de l'Église catholique, qui imprègne la société polonaise, a sans doute été plus efficace que la politique nataliste.

Pour les pays d'Europe de l'Ouest, personne ne se risque, entre autres en Allemagne, à mettre sur la place publique l'évolution de la population sur la longue durée. Pour les responsables, tout passe par la politique d'immigration. Ils ne veulent pas toucher au tabou de la politique familiale en faveur de la fécondité, compte tenu du poids de la mauvaise conscience des années hitlériennes. La situation démographique empire en Europe pourtant : un rapport annuel sur la situation démographique des pays membres demandé autrefois par les autorités communautaires a été abandonné depuis 2000, désormais remplacé par un « Rapport social », où l'on communique à propos de chômage et de pauvreté sans jamais plus effleurer la dimension démographique. Autrement dit, l'UE s'interdit de voir la situation démographique de ses pays membres[263].

La croissance démographique s’est globalement poursuivie pour les 28 États membres de l'Union européenne, mais la population décroît dans certains pays, notamment en Europe de l'Est. Ce déclin démographique semble plus important et plus rapide dans les ex-pays de l’Est, dans quelques pays où la pauvreté et le renforcement des inégalités ont suivi l’effondrement du communisme, et aussi dans les régions touchées par la catastrophe nucléaire de Tchernobyl (la Biélorussie qui a reçu 70 % environ des retombées d'iode et de césium radioactifs et connaît depuis 20 ans le plus fort taux d’avortement et le taux d’abandon d’enfants y est élevé).

Langues[modifier | modifier le code]

Langues en Europe.

Avec plus de 740 millions d'habitants et sur une surface réduite pour une moyenne d'une langue pour 4,3 millions d'habitants, l'Europe bénéficie d’une grande richesse ethnoculturelle et une pluralité de langues. Les cultures germaniques, slaves, latines et finno-ougrienne sont traduites par la diversité des langues parlées : 128 langues et dialectes ont des racines indo-européennes ; latines et grecques au sud, germaniques au nord et au nord-ouest ; slaves à l'est et en Europe centrale, seul le groupe des langues finno-ougriennes (regroupant le finnois, estonien et le hongrois) et la langue basque ne font pas partie des langues indo-européennes.

Administrativement, l’allemand, l’anglais, le russe, le français, l'espagnol et l’italien dominent mais l’Europe est linguistiquement beaucoup plus riche puisque les 50 États européens (tous souverains, hormis Gibraltar) de la grande Europe géographique regroupent 35 langues officielles, enrichies de 225 langues secondaires non officielles. À tel point qu'Umberto Eco dit : « la langue de l'Europe, c'est la traduction ». Andreas Kaplan décrit l'Europe comme « offrant un maximum de diversité culturelle en un minimum de distance géographique »[264]. Ces précédents chiffres peuvent paraître élevés, mais ils ne représentent que 3 % du total des langues vivantes encore parlées sur la planète.

En Europe de l’Ouest (France, Espagne, Royaume-Uni, Italie, etc.) les langues vernaculaires sont souvent régionales et minoritaires, parfois au bord de l’extinction, mais certaines (breton, alsacien, basque, corse, catalan, occitan, flamand, le dernier étant un dialecte du néerlandais), sont plus reconnues[C'est-à-dire ?], et enseignées en France, plutôt à l’université, mais parfois dès l’enfance : école Diwan en Bretagne. En Espagne, c’est le cas du basque, du catalan et du galicien. Pour le Royaume-Uni, c’est le gallois, le gaélique écossais, le scots et l’irlandais. Le français est reconnu en Italie dans le Val d’Aoste, ainsi que le sarde en Sardaigne, le frioulan, l'allemand et le slovène dans le Frioul-Vénétie julienne, le ladin et l'allemand dans le Trentin-Haut-Adige, comme le sont le féroïen aux îles Féroé, ou le frison occidental aux Pays-Bas, etc.

Une langue unique n’est officiellement parlée que dans quatre petits États[réf. nécessaire] : l’Islande (où l’on parle islandais), Malte (où la seule langue officielle est le maltais), le Liechtenstein (où l'on parle allemand), et la république de Saint-Marin (où l'on parle italien). L'État de la Cité du Vatican (plus petit État européen) est un cas à part : l’italien y est la langue véhiculaire, le latin (réputé langue morte) y est la langue juridique, le français y est la langue diplomatique (le Vatican se fait enregistrer comme État francophone auprès des organisations internationales), et l'allemand est la langue en usage dans l'armée (la Garde suisse). - Les autres États comptent tous plusieurs langues vernaculaires, tant dialectes que langues à part (plus ou moins reconnues et souvent non enseignées) et jusqu’à plus de 10 pour l'Allemagne (21 langues), l'Azerbaïdjan (13), la Bulgarie (11), l'Espagne (14), la France (25), l'Italie (33), la Roumanie (14), le Royaume-Uni (12). La vaste Russie regroupe à elle seule 43 langues à statut officiel sur son territoire. La Suisse possède quatre langues officielles : l'allemand, le français, l'italien et le romanche (cousine du ladin et du frioulan).

Certaines langues régionales, sans statut officiel (quoique doublant parfois les noms de communes ou de rues) persistent et sont parfois protégées et enseignées, souvent avec le soutien de collectivités locales ou régionales (breton, corse, occitan en France, sarde, ladin, frioulan en Italie, lapon en Scandinavie).

Les systèmes d'écriture en Europe reposent sur l'alphabet latin (sous diverses variantes), l'alphabet grec, l'alphabet cyrillique (sous diverses variantes).

Aux langues originaires des pays d’accueil s’ajoutent les langues maternelles des populations circulantes (Roms), migrantes ou réfugiées, et tout particulièrement l'arabe, le berbère, le turc, l'hindi, etc.

L'Europe a été confrontée au cours de son histoire aux besoins de langues véhiculaires. Ainsi la lingua franca, langue composite (mélange d'arabe, de français, portugais, espagnol, italien ou occitan, le tout variant dans le temps et l'espace), a été utilisée du Moyen Âge jusqu'au XIXe siècle par les marins et dans les ports de la Méditerranée. De nombreux projets de langues construites sont apparus en Europe, avec notamment la création de l'espéranto en 1887, seule langue construite devenue langue vivante.

Religions[modifier | modifier le code]

Répartition des religions majoritaires en Europe, parmi les croyants :

Sur une population totale d'environ 730 millions d'habitants en 2010, l'Europe compte environ 255 millions de catholiques (35 %)[265], 197 millions d'orthodoxes (27 %)[265], 102 millions de protestants (14 %)[265] et 44 millions de musulmans (6 %)[266]. Les personnes n'ayant pas de religion ou pratiquant une autre religion sont environ 132 millions (18 %). Selon l'historien Geert Mak il existe au moins quatre communautés de culture et de traditions en Europe : la protestante du Nord, la catholique latine, la grecque orthodoxe et l'ottomane musulmane[267]. Cependant, les religions reculent en Europe comme en Occident au profit de l'athéisme ou de l'agnosticisme

Le christianisme est la religion dominante en Europe et y est divisée en trois grandes confessions, (protestantisme, orthodoxie et catholicisme[w]), réparties géographiquement de la façon suivante :

Les catholiques sont majoritaires dans vingt-trois pays[265], les orthodoxes dans treize[265], les protestants dans neuf[265], les sunnites dans quatre (Albanie, Bosnie-Herzégovine, Kosovo et Turquie), les chiites dans un (Azerbaïdjan)[266], et les « sans religion » dans deux (Tchéquie et Pays-Bas).

Il existe des minorités religieuses à l'intérieur de ces grands ensembles dont la plus importante est l'islam avec 44 millions de musulmans soit près de 6 % de la population européenne totale[266] :

Systèmes familiaux[modifier | modifier le code]

Carte des systèmes familiaux en Europe d'après Emmanuel Todd.

Selon Emmanuel Todd, les systèmes familiaux en Europe sont d'une grande diversité[271].

Politique[modifier | modifier le code]

Le drapeau européen, drapeau du Conseil de l'Europe et de l'Union européenne.

Les pays qui ont tout ou partie de leur territoire sur le continent européen ou sont culturellement rattachés à l'Europe (selon les limites géographiques définies plus haut) sont au nombre de 51 :

Évolution du nombre d'États[modifier | modifier le code]

Les pays en Europe.

Le nombre d'États souverains en Europe, qui s'élevait à plus de trois cents en 1789, était encore d'une soixantaine en 1815, au lendemain du congrès de Vienne. Après l'unification de l’Italie et de l’Allemagne, ce nombre était tombé à 19 en 1871 (20 avec la Turquie, qui contrôlait encore la majeure partie de la péninsule des Balkans). Il passa à 22 en 1878, lorsque le congrès de Berlin reconnut l'indépendance de la Roumanie, de la Serbie et du Monténégro. S'y ajoutèrent ensuite la Norvège (1905), la Bulgarie (1908) et l’Albanie (1912).

En 1914, l'Europe comptait donc 25 États généralement reconnus comme indépendants, non compris le Saint-Siège, l'ordre souverain de Malte et le territoire neutre de Moresnet : Albanie, Allemagne, Andorre, Autriche-Hongrie, Belgique, Bulgarie, Danemark, Espagne, France, Grèce, Italie, Liechtenstein, Luxembourg, Monaco, Monténégro, Norvège, Pays-Bas, Portugal, Roumanie, Royaume-Uni, Russie, Saint-Marin, Serbie, Suède, Suisse. La forme de gouvernement la plus répandue était la monarchie, puisqu'on ne dénombrait alors que quatre républiques (la France, le Portugal, la Suisse et Saint-Marin) — huit en tenant compte des villes libres de Brême, Hambourg et Lübeck, inféodées à l'Empire allemand, et de la république monastique du mont Athos, placée sous le protectorat politique de la Grèce.

À la fin de l'année 1945, le nombre d'États était passé à 31 : Albanie, Allemagne, Andorre, Autriche, Belgique, Bulgarie, Danemark, Irlande, Espagne, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Islande, Italie, Liechtenstein, Luxembourg, Monaco, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Roumanie, Royaume-Uni, Saint-Marin, Suède, Suisse, Tchécoslovaquie, URSS, Vatican, Yougoslavie. Plus de la moitié d'entre eux (19 sur 31) étaient encore des monarchies, y compris l'Albanie, la Bulgarie, l'Espagne, la Grèce, la Hongrie, l'Irlande, l'Italie et la Roumanie qui vivaient alors sous un régime transitoire. Depuis 1975, le nombre de monarchies s'est maintenu à douze, à savoir sept royaumes, un grand-duché, trois principautés et un État pontifical.

Parmi les nombreux États qui connurent une existence éphémère au lendemain des deux guerres mondiales, on peut citer les républiques autonomes de Rhénanie et du Palatinat (1923/1924), les villes libres de Dantzig (1920/1939), de Fiume (1920/1924), de Memel (1920/1923) et de Trieste (1947/1954), ainsi que le territoire de la Sarre, qui disposa d'un statut particulier de 1920 à 1935 et de 1947 à 1957.

Le nombre d'États européens parut se stabiliser à 34 avec l'accession à l'indépendance de Chypre (1960) et de Malte (1964). Il devait se maintenir à ce niveau jusqu'à la chute du mur de Berlin, en 1989. Après la réunification de l'Allemagne et l'éclatement des anciennes fédérations communistes (URSS, Yougoslavie, Tchécoslovaquie), puis avec la séparation de la Serbie et du Monténégro, le nombre d'États européens officiellement reconnus comme indépendants s'élevait à 45 en 2006 (50 avec l'Arménie, l'Azerbaïdjan, la Géorgie et tout ou partie de la Turquie et du Kazakhstan). Encore ce chiffre ne prend-il pas en compte les nombreux pays ou territoires dont le statut est contesté (Abkhazie, Chypre du Nord, Haut-Karabagh, Kosovo, Ossétie du Sud-Alanie, Principauté de Sealand, Tchétchénie, Transnistrie), etc.

Par ailleurs, Israël fait partie de nombreuses associations européennes culturelles ou sportives (UEFA par exemple). L'Algérie, l'Égypte, Israël, le Liban, la Libye, le Maroc, la Syrie et la Tunisie font partie de l'Union européenne de radio-télévision. Le Maroc a participé au Concours Eurovision de la chanson en 1980 et Israël y participe depuis 1973. Ainsi, pour Pierre Beckouche, l’Europe est d’ores et déjà partie prenante d’un vaste ensemble macro-régional, appelé « Euroméditerranée », qui va de la Russie au Maroc en passant par le Moyen-Orient et qui est traversé de flux économiques, culturels et migratoires plus intenses qu'imaginés[272].

Unité européenne[modifier | modifier le code]

De nombreuses visions d'une Europe unie se sont affrontées au cours de l'histoire du continent, jusqu'à l'Union européenne actuelle.

L'Europe n'a jamais connu d'unité politique parfaite. Certaines périodes d'une durée variable ont certes été marquées par la domination d'une vaste partie du continent par un pouvoir unique, qui s'est en général imposé par la force - ce fut ainsi le cas de l'Empire romain, de l'Empire carolingien, de l'Empire napoléonien et du IIIe Reich. Certaines familles royales ont également, par le biais de relations dynastiques, gouverné un grand nombre de pays européens, au premier rang desquelles la famille des Habsbourg[273]. Mais on voit, tant hétéroclite est cette liste de candidats à l'hégémonie, que des projets d'unification européenne concurrents et divergents se sont affrontés sans qu'aucun ne parvienne vraiment à s'imposer.

L'Empire romain est longtemps demeuré dans la mémoire des Européens comme symbole d'une unité perdue. Après sa chute en Occident en 476, Théodoric, Justinien, Charlemagne poursuivirent le rêve de la résurrection de l'Empire. Au Moyen Âge, la Papauté parvint enfin à s'imposer aux yeux d'une majorité de l'Europe comme l'héritière légitime de Rome, et à imposer au continent une forme d'unité, sous la forme de la Chrétienté médiévale : certes, les Papes ne possédaient qu'un pouvoir temporel limité sur les princes et les rois, mais jouissaient d'une autorité morale, religieuse et même juridique puissante. Surtout, la Chrétienté se conçoit elle-même comme une communauté, matérialisée positivement par l'union dans les croisades et négativement par la procédure de l’excommunication, avec des droits et des devoirs partagés (par exemple, le respect des trêves et jours saints), et étendue au gros du continent (à l'exception des terres orthodoxes)[274].

La crise de la Chrétienté, l'affirmation des États proto-nationaux, l'affaiblissement de la Papauté, et surtout la Réforme qui brise l'unité de la Chrétienté font naître la nécessité de repenser ce qui fait l'unité de l'Europe. C'est donc de la Renaissance que l'on peut dater la naissance de l'idée européenne moderne[275].

Au XVe siècle, déjà, des projets sont agités pour offrir paix et unité à l'Europe ravagée par des guerres intestines (Guerre de cent ans, guerre hussite, Guerre de Succession de Castille), dépeuplée par la grande peste, désunie spirituellement par le Grand Schisme d'Occident et les hérésies (Wyclifisme, hussisme, pour ne nommer que les principales), menacée par l'expansion de l'empire du Grand Turc avec la prise de Constantinople. C'est le cas, par exemple, du projet d'union chrétienne de George de Podiebrad[276].

Les Humanistes multiplieront les initiatives, aux XVe et XVIe siècles, pour créer une Europe pacifiée et harmonieuse. Tandis que les évangéliques rêvent d'une Chrétienté rénovée, affranchie de la tutelle de Rome, des irénistes cherchent à réaliser la concorde entre les princes, sous l'égide d'une Raison médiatrice et partagée[277]. Stefan Zweig loue en Érasme l'éblouissante incarnation de l'idéal européen des humanistes, lui qui institua un latin rénové comme langue de culture paneuropéenne, correspondant dans cette langue avec des intellectuels de tout le continent, et rêva d'une Europe réalisant par le pouvoir d'attraction de sa culture la concorde de l'humanité. Surtout, pour Zweig, Érasme fut celui qui prophétisa que l'union de l'Europe ne se ferait pas par la guerre, mais par des moyens pacifiques[278]. On peut citer, parmi d'autres illustres précurseurs, Andrés Laguna de Segovia, qui en 1543 se lamentait sur la pauvre Europe déchirée et exsangue.

C'est peu de dire, toutefois, que le rêve humaniste ne devait pas immédiatement se réaliser. Certes, il exerça une influence certaine, même sur les élites politiques, devenant un idéal volontiers invoqué par les princes ; ainsi lors de la signature en 1518 du traité de Londres, instaurant une « Paix Perpétuelle »[277]. Mais la paix de 1518 fut rompue dès l'année suivante, et, dans le sillage de la Réforme, l'Europe s'enfonça dans la spirale sanglante des guerres de religion, en France et surtout en Allemagne, culminant dans le paroxysme de la Guerre de Trente Ans, qui embrasa le continent[275].

La Paix de Westphalie qui mit fin à cette guerre ne fonda pas une union de l'Europe, mais au contraire officialisa une organisation de celle-ci fondée sur l'équilibre de puissances souveraines et régulièrement en guerre. Ce système qui régulait mais approfondissait la division européenne devait persister, perfectionné au XVIIIe siècle par l'instauration de congrès réguliers[279], et renouvelé en 1815, jusqu'à la Première Guerre mondiale.

Toutefois, cela n'empêcha pas que fleurissent, portés par des visionnaires, des projets d'union de l'Europe. Pour ne citer que des personnalités françaises ou de langue française, Sully et Rousseau y ont rêvé ; en 1712, l'abbé Castel de Saint-Pierre rend public son Projet pour rendre la paix perpétuelle en Europe, et reçoit le soutien du philosophe Leibniz.

Le rêve européen reprend de la vigueur au XIXe siècle, après la boucherie des guerres de la Révolution et de l'Empire. Dans une Europe dominée par la Sainte-Alliance, où triomphe tout ce que le Vieux Continent compte de réactionnaires, il est doté d'un nouveau contenu, social et humanitaire. Avant le Printemps des peuples en 1848, les républicains, démocrates et socialistes de toute l'Europe espèrent qu'une révolution ouvrirait la voie, conjointement, à une union pacifique du continent et à une réforme de ses sociétés dans un sens démocratique et égalitaire[280]. Victor Hugo a rêvé qu'un jour existeraient les « États-Unis d'Europe », pendants des États-Unis d'Amérique, utopie humanitaire et prélude à l'unité de toute l'humanité. Son discours prononcé le , à l'occasion de l'ouverture du Congrès de la Paix à Paris, est resté célèbre. Il y évoque une Europe enfin pacifiée, unie sous un même gouvernement. La suite de l'Histoire prouva qu'il s'agissait d'une vision prophétique en avance sur son temps, avec la guerre de 1870 et les deux guerres mondiales.

Mais surtout, la « mystique européenne »[281] fut vivement réactivée après la Première Guerre mondiale qui se chargea de démontrer, si besoin était, à un grand nombre d'intellectuels à quel point la guerre était absurde. Seule une Europe unie pouvait éviter le retour de l'horreur. Conscients du déclin de celle-ci face à l'Amérique (Albert Demangeon - 1920), ils cherchent la voie la plus sûre pour unifier le continent.

L'héritage culturel grec, le droit romain et l'unité chrétienne sont conçues par Paul Valéry[282] comme les trois piliers de l'Europe, lors d'une conférence donnée à l'université de Zurich le . En 1923, le comte Richard Coudenhove-Kalergi publie Paneuropa, ouvrage dans lequel il développe sa vision d'une Europe forte de 300 millions d'individus, dont il exclut la Russie et la Grande-Bretagne, l'une considérée comme « asiatique » et l'autre plus préoccupée de toute manière par son Empire planétaire (vision partagée alors par les Britanniques eux-mêmes). C'est une vision qui s'appuie sur une analyse géopolitique d'un monde divisé en grands blocs antagonistes. Il rencontre un tel écho dans le monde intellectuel qu'il peut réunir à Vienne en 1926 un congrès avec plus de 2 000 délégués venus de 24 nations différentes (l'un des premiers adhérents à son mouvement est le jeune maire de Cologne, Konrad Adenauer). Il trouve aussi le soutien de Louis Loucheur et Aristide Briand (qui sera d'ailleurs nommé président d'honneur du mouvement), mais dans l'ensemble les politiques ne le suivent pas et on le soupçonne parfois de travailler pour l'Allemagne. Quoi qu'il en soit le mouvement Pan-Europe est fondé et survit jusqu'à nos jours. Le même Aristide Briand, alors président du Conseil, pourra s'appuyer sur ce mouvement pour appeler à la création d'une « sorte de lien fédéral » devant l'assemblée de la Société des Nations (SDN) en 1929[283].

Le , en accord avec les instances dirigeantes de la SDN, il remet aux autres gouvernements européens un mémorandum sur « l'organisation d'un régime d'Union fédérale européenne ». Il essuie un refus poli : c'est un échec[284].

La crise et la montée en puissance des totalitarismes étouffent progressivement tout espoir de construction européenne. L'Allemagne nazie conçoit l'Europe selon une vision pangermaniste, raciste et centrée autour d'une grande Allemagne. L'Europe n'est plus qu'un réservoir de matières premières et de main-d'œuvre, destinée à nourrir la machine de guerre nazie.

Mais la résistance pense aussi l'Europe, et tandis qu'elle mène le combat intérieur partout en Europe contre le fascisme et le nazisme, ses membres les plus éminents se réunissent afin de dessiner les contours d'une Europe post-Seconde Guerre mondiale[285].

Photo de l'hémicycle du bâtiment Louise-Weiss du Parlement européen à Strasbourg.
Hémicycle du bâtiment Louise-Weiss du Parlement européen à Strasbourg, lors d'une séance plénière en 2014.

Après la guerre Churchill appelle à son tour de ses vœux à l'unité européenne et crée un mouvement qui fusionne très peu de temps après avec celui de Richard Coudenhove-Kalergi. Devant ce qui est perçu comme le danger soviétique, les États-Unis lancent un vaste programme de reconstruction de l'Europe avec le plan Marshall. Celui-ci conditionne la formation d'une Europe financière appuyée sur des politiques monétaires concertées (création de l'OECE - Organisation Européenne de Coopération Économique). Il faut désormais attendre la déclaration Schuman du pour assister à la relance du vieux projet d'union européenne, cette fois lancée par étape, en commençant par l'un des secteurs économiques phares pour les Français comme pour les Allemands, l'industrie de la houille et de la sidérurgie. En plaçant ces productions sous la houlette d'une Haute Autorité, c'est le consentement prudent mais définitif d'un abandon de souveraineté qui transparaît. La CECA (Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier) née le par la signature du Traité de Paris, elle réunit six États européens : le Luxembourg, la Belgique, les Pays-Bas, l'Italie, la RFA et la France. L'Europe est en marche[286].

Ainsi, depuis la seconde moitié du XXe siècle, un mouvement d'union politique est en construction, avec pour particularité une mise en place pacifique et démocratique (même si on l'accuse souvent de s'être faite à l'insu des peuples). La forme actuelle de ce nouveau pouvoir qu'est l'Union européenne n'est cependant pas encore entièrement arrêtée. Il est encore laissé une grande liberté politique aux pays membres, de plus en plus nombreux. L'Union européenne comprend maintenant 27 États membres, dont vingt faisant partie de la zone euro, zone de souveraineté monétaire commune.

Organisations supranationales[modifier | modifier le code]

Association européenne de libre-échange (AELE)Euroïsation par accord avec l'UEEspace SchengenEspace économique européenAccord de libre-échange centre-européen (ALECE)Conseil de l'EuropeUnion européenneZone euroUnion douanière de l'Union européenneUnion économique eurasiatiqueUnion de la Russie et de la BiélorussieSuisseIslandeLiechtensteinNorvègeKosovoBosnie-et-HerzégovineAlbanieMonténégroSerbieMacédoine du NordMoldavieOrganisation pour la démocratie et le développementUkraineGéorgieAzerbaïdjanKazakhstanKirghizistanArménieRussieBiélorussieVaticanAndorreSaint-MarinMonacoTurquieRoyaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du NordBulgarieRoumanieTchéquieDanemarkHongriePologneSuèdeChypreIrlandeAutricheBelgiqueEstonieFinlandeFranceAllemagneGrècePays-BasItalieLettonieLuxembourgMalteEspagnePortugalSlovaquieLituanieCroatieSlovénie
Diagramme cliquable montrant les relations entre divers accords et organisations multinationaux européens. v · d · m 

→ Pays membres de la zone euro (20 membres) :

→ Pays non-membres de la zone euro (7 membres) :

→ 5 pays non-membres de l'Union européenne, mais ayant signé des accords spécifiques avec celle-ci au sein de l'Union douanière de l'Union européenne :

La Biélorussie, la Russie et le Vatican sont les trois seuls États européens souverains et indépendants à n'être membres d'aucune organisation supranationale européenne. Cependant, le Vatican dispose d'un statut d'observateur au Comité des ministres du Conseil de l'Europe et fait également partie de la zone euro, tandis que la Biélorussie est candidate à l'adhésion au Conseil de l'Europe depuis 1993. La Russie est membre du Conseil de l'Europe de 1996 jusqu'à son exclusion en 2022.

Économie[modifier | modifier le code]

Pays du Monde selon leur IDH en 2009.
  • 0,950 et +
  • 0,920–0,949
  • 0,900–0,919
  • 0,800–0,899
  • 0,750–0,799
  • 0,700–0,749
  • 0,650–0,699
  • 0,600–0,649
  • 0,550–0,599
  • 0,500–0,549
  • 0,450–0,499
  • 0,400–0,449
  • 0,350–0,399
  • moins de 0,350
  • non disponibles

L'Europe, ou plus précisément l'Union européenne, est l'un des pôles de la triade (États-Unis, Union européenne et Japon). Ces pôles centralisent 70 % de la richesse pour 14 % de la population[Quand ?]. Si l’Europe est la région la plus riche et développée du monde[287],[288], elle n'est pas un espace économiquement homogène[289]: tous les pays européens ne sont pas des pays développés : l'Ukraine et la Moldavie font exception et sont classés comme pays à développement moyen avec un IDH inférieur à 0,8. L’Europe de l'Ouest et l'Europe du Nord très prospères contrastent avec certaines régions moins riches d'Europe centrale, d'Europe de l'Est (Moldavie, Ukraine, certaines régions de Roumanie, Russie) et d'Europe du Sud (Albanie, Serbie, Macédoine du Nord, certaines régions de Bulgarie, Italie du Sud, certaines régions d'Espagne, de Grèce et du Portugal).

La mégalopole européenne constitue le cœur économique de l'Europe. On peut ainsi distinguer principalement les pays de l'ancien bloc de l'Ouest, développés et avec une croissance faible et les pays de l'ancien bloc de l'Est moins développés mais à plus forte croissance.

L’Union européenne, principal ensemble de la région, est en 2015 la deuxième puissance économique du monde[290]. Tous ses pays membres commercent entre eux librement grâce au marché commun, et dix-huit de ses pays ont accentué leur collaboration au sein de la zone euro. Des accords de libre-échange ont également été passés avec des pays partenaires, comme la Suisse[291].

L'Europe est un producteur important de céréales, de fruits et légumes, et de sucre, grâce aux cultures de betteraves, très développées en Ukraine et dans le nord de la France. Sur les six premières années de la décennie 2010, le continent a confirmé sa troisième place au palmarès des grands producteurs mondiaux de sucre[292], malgré un léger déclin, derrière les deux géants, le Brésil et l'Inde. Parmi les points forts de son agriculture, l'Europe était aussi troisième au palmarès des producteurs mondiaux de céréales au milieu des années 2010, dominé par les États-Unis.

Culture[modifier | modifier le code]

Parler de culture de l'Europe est difficile, car de nombreuses cultures s'y sont succédé (et ont souvent assimilé des apports extra-européens) depuis plusieurs millénaires. Une définition de la culture de l'Europe doit nécessairement aussi tenir compte des limites géographiques du continent.

Le tourisme culturel tient un rôle important en Europe, elle permet d'assurer une puissante force d'attraction pour l'Europe. Elle touche essentiellement l'audience des musées, des monuments et des évènements culturels et donne lieu à des déplacements vacanciers. Par conséquent, elle est une mine de recette considérable pour les pays européens. L'activité touristique s'est notablement enrichie depuis une vingtaine d'années, et les modes de visite des touristes ont beaucoup évolué. Le tourisme étranger en France en est une bonne illustration.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Le fleuve n'est situé en Europe qu'à moitié. En effet, il forme une partie de la frontière avec l'Asie, la rive droite étant européenne, la rive gauche asiatique.
  2. Martin Litchfield West déclare que « phonologiquement, la correspondance entre le nom de l'Europe et toute forme de mot sémitique est très mauvaise[4] ».
  3. (en) Ernest Klein, A Comprehensive Etymological Dictionary of the English Language, vol. I : A-K, Elsevier,  ; l'étymologie retenue par Klein concernant l'Europe se singularise par ses conclusions « optimistes » selon P. G. W. Friedrichsen[5].
  4. En grec ancien Εὐρώπη / Eurṓpē), personnage mineur de la mythologie grecque, fille d’Agénor, roi de Tyr, et de Téléphassa, et sœur de Cadmos, Phénix et Cilix[11].
  5. L'Europe n'est pas stricto sensu un continent qui se définit comme « une très grande masse de terres entourée par des océans » ou « une vaste étendue de terre d'un seul tenant ». Depuis l'avènement de la géophysique dans la seconde moitié du XXe siècle, l'Europe n'est, du point de vue géographique, que « ce petit cap de l'Asie » selon l'expression de Paul Valéry, le continent « physique » étant l'Eurasie. Cependant, la définition géographique est souvent amendée selon des critères faisant appel à des habitudes historiques et culturelles (influence de la vision européocentrique qui se reflète dans le planisphère de Mercator centré sur l'Europe), si bien qu'on retrouve certains systèmes de continents qui considèrent l'Europe et l'Asie comme deux continents, alors que l'Eurasie ne forme qu'une étendue de terre[14].
  6. « L'Eurasie [a] été occupée par vagues migratoires successives, en provenance du berceau africain. La première remonterait à au moins 1,9 million d'années. D'autres, plus récentes et moins certaines, se seraient produites à partir de l'Afrique, mais aussi de l'Asie. Jusqu'à l'arrivée de l'homme moderne, Homo sapiens, parti de son foyer africain voilà 200 000 ans et parvenu sur le Vieux Continent il y a 40 000 ans[52]. »
  7. On a retrouvé en Espagne les restes d'un homme, âgé de 7 000 ans, à la limite entre Mésolithique et Néolithique, dont l'ADN a montré qu'il avait la peau sombre et les yeux bleus[108].
  8. Le maximum glaciaire est appelé en anglais LGM pour Last Glaciation Maximum et correspond à l'événement de Heinrich 1.
  9. La Manche n'est pas un bras de mer mais un gigantesque fleuve drainant la calotte de glace fennoscandienne[119]. « Ainsi pendant le dernier maximum glaciaire (18 000 ans BP), la ligne de rivage était à 120 m sous l’actuelle. Si toutes les régions européennes sont touchées par la baisse des niveaux marins, la Manche est exondée, la mer du Nord et la Baltique émergées et recouvertes par l’inlandsis, la mer Adriatique réduite à sa plus simple expression. La Caspienne et la mer Noire, cette dernière étant coupée de la Méditerranée, accusaient un niveau inférieur de 200 m à l’actuel[120] ».
  10. « [un] changement faunique fondamental […] s’opère entre la Steppe à mammouths du début du Tardiglaciaire et les communautés animales en recomposition durant le Bølling[136]. »
  11. « La néolithisation de l'Europe, de la Grèce à l'Atlantique, est liée à une diffusion d'idées et à une colonisation. Dans le premier cas, il y a acculturation progressive de groupes qui perdent lentement leur identité ; dans le second cas, les colons néolithiques réduisent, sous la pression démographique, les territoires des derniers chasseurs[146] » ; « Le développement de l'agriculture en Europe correspond bien à une colonisation par des fermiers originaires d'Anatolie qui, arrivés par le couloir danubien et le long de la côte méditerranéenne, défrichent les forêts et modifient le paysage de nos régions. Pendant la période de transition, ces colons absorbent sur leur passage les descendants des groupes paléolithiques locaux. Longtemps après que leurs ancêtres ont quitté l'Afrique, les chasseurs néolithiques découverts en Espagne ou au Luxembourg portent encore des gènes qui leur confèrent une pigmentation foncée de la peau, combinée à des yeux déjà clairs[121] ».
  12. « The Kurgan solution is attractive and has been accepted by many archaeologists and linguists, in part or total[155]. »
  13. « The single most popular proposal is the Pontic steppes (see the Kurgan hypothesis)[156]etc. »
  14. « Un troisième épisode majeur de peuplement semble se situer à la fin du Néolithique ou au début de l'âge de bronze. Il prend ses origines dans les steppes du sud de la Russie, entre mers Noire et Caspienne. Des populations maîtrisant l'équitation, et peut-être porteuses de la langue source de la famille indo-européenne pénètrent en Europe orientale, il y a environ 4 500 ans. Leurs descendants représentent l'une des trois composantes génétiques principales des peuplements de l'Europe[121]. »
  15. « Globalement, les Celtes sont les héritiers de porteurs de la « culture des tumulus »[188]. »
  16. Le terme désigne, à l'origine, chez les Grecs et les Égyptiens, ceux qui ne parlent leur langue[201].
  17. C'est même une distinction fondamentale de la pensée grecque, à côté des oppositions humain/animal et homme/femme[203].
  18. « Une fois établie, cette domination [de l'Empire romain] s'est maintenue grâce à la diffusion d'une civilisation en partie héritée des Grecs, et par la participation des élites indigènes au gouvernement et à l'administration. Le droit romain a fait progresser le respect de la personne humaine et des contrats qui sont à la base de toute société. La concession de plus en plus large du droit de cité, pratiquement obtenu en 212 (édit de Caracalla) par tous les habitants de l'Empire, a permis à des millions d'individus d'accéder à une même forme de civilisation[207] ».
  19. « À partir du ive siècle av. J.-C., une ceinture de communautés tribales celtiques — qui atteint son étendue maximale au iiie siècle av. J.-C. — entoure les régions septentrionales du monde hellénistique et du monde romain en expansion[213] ».
  20. « Passé le Rhin, tout de suite après les Celtes ou Gaulois, on rencontre, en allant vers l'E, la nation des Germains[215]. »
  21. « Quand, de l'océan, on entre par [les colonnes d'Hercule], on a, à droite l'Afrique, à gauche l'Europe, entre lesquelles est l'Asie[220]. »
  22. « À partir de l'année 235, des difficultés croissantes marquent l'Empire et l'on voit se dessiner la crise à venir. Une longue série d'usurpations et de guerres civiles menace l'intégrité de l'Empire[238]. »
  23. À la fin du XXe siècle, la papauté a proclamé six saints patrons de l'Europe.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Francisco Diez De Velasco, « Les Mythes d'Europe. Réflexions sur l'Eurocentrisme », Mètis. Anthropologie des mondes grecs anciens, vol. 11,‎ , p. 123-132 (p. 125) (DOI 10.3406/metis.1996.1050, lire en ligne).
  2. a et b Michael Barry, « L’Europe et son mythe : à la poursuite du couchant », Revue des deux Mondes,‎ , p. 111 (ISBN 978-2-7103-0937-6, lire en ligne).
  3. Odile Wattel de Croizant et Gérard A. Montifroy, Du mythe à la géopolitique : Europe entre Orient et Occident, L'Âge d'Homme (présentation en ligne).
  4. (en) M. L. West, The East face of Helicon : West Asiatic elements in Greek poetry and myth, Oxford, Clarendon Press, , 662 p. (ISBN 0-19-815221-3), p. 451.
  5. (en) G. W. S. Friedrichsen, « Reviews. A Comprehensive Etymological Dictionary of the English Language » (recension), The Review of English Studies. New Series, vol. 18, no 71,‎ , p. 295 (DOI 10.1093/res/XVIII.71.295).
  6. Anatole Bailly ; 2020 : Hugo Chávez, Gérard Gréco, André Charbonnet, Mark De Wilde, Bernard Maréchal & contributeurs, « Le Bailly », (consulté le ).
  7. Anatole Bailly ; 2020 : Hugo Chávez, Gérard Gréco, André Charbonnet, Mark De Wilde, Bernard Maréchal & contributeurs, « Le Bailly », (consulté le ).
  8. « Europe, mythologie », Encyclopædia Universalis en ligne (consulté le ).
  9. « La princesse Europe », Centre d'information sur les institutions européennes.
  10. « Les billets en euros. Le mythe d'Europe », Banque centrale européenne.
  11. « L'Europe « géographique » de l'Antiquité », Encyclopædia Universalis en ligne.
  12. Albert Deman, « L'Euro et l'Antiquité européenne, grecque et romaine », L'antiquité classique, vol. 72,‎ , p. 245-260 (DOI 10.3406/antiq.2003.2526, lire en ligne).
  13. Jean Haudry, « Vues nouvelles sur la tradition indo-européenne dans la Grèce ancienne », sur etudesindoeuropeennes.fr,
  14. Christian Grataloup, L'invention des continents : comment l'Europe a découpé le monde, Larousse, , p. 22.
  15. « Europe », sur larousse.fr.
  16. Jean Auboin et Pierre Rat, « Europe. Géologie », Encyclopædia Universalis en ligne.
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Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

En français
Ouvrages, par ordre alphabétique :
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  • Boris Valentin, Le Paléolithique, PUF, coll. « Que sais-je ? » (no 3924), , epub.
  • Michel Barbaza, Les civilisations postglaciaires. La vie dans la grande forêt tempérée, La maison des roches/ FeniXX, (1re éd. 1999), epub
  • Venceslas Kruta, Les Celtes, PUF, coll. « Que sais-je ? », , epub
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  • Olivier Buchsenschutz (dir.), L'Europe celtique à l'âge du Fer (VIIIe – Ier siècles av. J.-C.), Presses universitaires de France, coll. « Nouvelle Clio », , epub
  • Silvana Condemi et François Savatier, Néandertal, mon frère, Flammarion, , 263 p., epub (ISBN 978-2-08-139351-6, lire en ligne)
  • Jean-Jacques Hublin, « Deux millions d'années de migrations. Le peuplement moderne de l'Europe », dans Patrick Boucheron, Migrations, réfugiés, exil (Colloque de rentrée du Collège de France 2016), Odile Jacob, , epub
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Lien web :
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En anglais
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Article :

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Histoire :

  • Le Continent des Ténèbres – Résumé du livre de Mark Mazower Le Continent des ténèbres retraçant les grandes lignes de l'histoire politique du continent au XXe siècle

Cartes :