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{{Voir homonymes|Raimbourg}}
{{Voir homonymes|Raimbourg (homonymie)}}
{{homophonie|Bourville}}
{{homophonie|Bourville}}
{{Infobox Cinéma (personnalité)
{{Infobox Cinéma (personnalité)
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| légende = Bourvil en Italie, lors du tournage du film ''[[Le Corniaud]]'' en 1964.
| légende = Bourvil en Italie, lors du tournage du film ''[[Le Corniaud]]'' en 1964.
| nom de naissance = André Robert Raimbourg
| nom de naissance = André Robert Raimbourg
| surnom = André Bourvil
| surnom = André Bourvil<br> Andrel
| date de naissance = 27 juillet 1917
| date de naissance = 27 juillet 1917
| lieu de naissance = [[Prétot-Vicquemare]] ([[France]])
| lieu de naissance = [[Prétot-Vicquemare]] ([[France]])
| nationalité = {{drapeau|France}} [[France|Française]]
| nationalité = {{drapeau|France}} [[France|Française]]
| films notables = <!-- Recommandation : « films notables : 3 ou 4 films principaux (rôles marquants, films récompensés ou qui ont fait partie du box-office) » --> ''[[La Traversée de Paris]]''<br>''[[La Cuisine au beurre]]''<br>''[[Le Corniaud]]''<br>''[[La Grande Vadrouille]]''<br>''[[Le Cerveau]]''<br>''[[Le Cercle rouge]]'' <!-- Veuillez respecter les recommandations et ne pas ajouter d'autres titres à cette liste qui n'est pas un palmarès global -->
| films notables = ''[[La Traversée de Paris]]''<br>''[[La Cuisine au beurre]]''<br>''[[Le Corniaud]]''<br>''[[La Grande Vadrouille]]''<br>''[[Le Cerveau]]''<br>''[[Le Cercle rouge]]'' <!-- Veuillez respecter les recommandations et ne pas ajouter d'autres titres à cette liste qui n'est pas un palmarès global -->
| date de décès = 23 septembre 1970
| date de décès = 23 septembre 1970
| lieu de décès = {{16e arrondissement de Paris}} ([[France]])
| lieu de décès = {{16e arrondissement de Paris}} ([[France]])
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| site internet =
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'''André Raimbourg''' {{Prononciation|LL-Q150 (fra)-Jérémy-Günther-Heinz Jähnick-André Raimbourg.wav}}, [[Nom de scène|dit]] '''Bourvil''' {{Prononciation|LL-Q150 (fra)-Jérémy-Günther-Heinz Jähnick-Bourvil.wav}}, né le {{date de naissance|27 juillet 1917}} à [[Prétot-Vicquemare]] ([[Seine-Maritime|Seine-Inférieure]])<ref name="actenaissance">[https://www.archivesdepartementales76.net/ark:/50278/57be2d966fceee68577b283850bc0726/dao/0/5 Acte de naissance d'André Robert Raimbourg], dans le registre d'état civil de Prétot-Vicquemare de 1917, page 5/14, acte {{numéro|8}} du 28 juillet 1917, [[archives départementales de la Seine-Maritime]].</ref> et mort le {{date de décès|23 septembre 1970}} dans le {{16e arrondissement de Paris}}, est un [[acteur]], [[chanteur]] et [[humoriste]] [[France|français]].
André Raimbourg<!-- Le nom réel bénéficiant d'une certaine notoriété, il peut être mentionné dans le RI mais sous sa forme usuelle -->, [[Nom de scène|dit]] '''Bourvil''', est un [[acteur]], [[chanteur]] et [[humoriste]] [[France|français]] né le {{date de naissance|27 juillet 1917}} à [[Prétot-Vicquemare]] ([[Seine-Maritime|Seine-Inférieure]]) et mort le {{date de décès|23 septembre 1970}} dans le {{16e arrondissement de Paris}}.


Fils d'agriculteurs normands, il admire [[Fernandel]] et tente comme lui, de devenir artiste. Au départ [[musicien]] puis chanteur de [[music-hall]] et d'[[opérette]], il connaît le succès à la [[Libération de la France|Libération]] avec la chanson ''[[Les Crayons]]''.
Fils d'agriculteurs normands, il admire [[Fernandel]] et tente comme lui, de devenir artiste. Au départ [[musicien]] puis chanteur de [[music-hall]] et d'[[opérette]], il connaît le succès à la [[Libération de la France|Libération]] avec la chanson ''[[Les Crayons]]''.
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Son personnage évolue peu à peu puis sa carrière prend un tournant grâce à son rôle dramatique d'un chômeur faisant du [[Marché noir en France pendant la Seconde Guerre mondiale|marché noir]] sous l'[[Occupation de la France par l'Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale|Occupation]] dans ''[[La Traversée de Paris]]'' (1956), ce qui lui vaut le [[Coupe Volpi de la meilleure interprétation masculine|prix d'interprétation]] de la [[Mostra de Venise 1956|Mostra de Venise]].
Son personnage évolue peu à peu puis sa carrière prend un tournant grâce à son rôle dramatique d'un chômeur faisant du [[Marché noir en France pendant la Seconde Guerre mondiale|marché noir]] sous l'[[Occupation de la France par l'Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale|Occupation]] dans ''[[La Traversée de Paris]]'' (1956), ce qui lui vaut le [[Coupe Volpi de la meilleure interprétation masculine|prix d'interprétation]] de la [[Mostra de Venise 1956|Mostra de Venise]].


Dès lors, il accède à un statut de vedette au répertoire large, alternant les [[Comédie (cinéma)|comédies]] et les [[Drame (cinéma)|drames]] jusqu'à sa mort, en 1970 ; un grand nombre de [[Filmographie de Bourvil|ses films]] s'établissant comme les succès dès leur sortie ou devenant des classiques du [[cinéma français]], tels que ''[[Les Misérables (film, 1958)|Les Misérables]]'' et ''[[Le Miroir à deux faces]]'' (1958), ''[[Le Bossu (film, 1959)|Le Bossu]]'' (1959), ''[[Le Capitan (film, 1960)|Le Capitan]]'' et ''[[Fortunat (film)|Fortunat]]'' (1960), ''[[Un drôle de paroissien]]'', ''[[Le Magot de Josefa]]'' et ''[[La Cuisine au beurre]]'' (1963), ''[[La Cité de l'indicible peur]]'' (1964), ''[[Le Corniaud]]'', ''[[La Grosse Caisse]]'' et ''[[Les Grandes Gueules]]'' (1965), ''[[La Grande Vadrouille]]'' (1966), ''[[La Grande Lessive (!)]]'' (1968), ''[[Le Cerveau]]'' et ''[[L'Arbre de Noël (film)|L'Arbre de Noël]]'' (1969), et enfin ''[[Le Mur de l'Atlantique]]'' et ''[[Le Cercle rouge]]'' (1970).
Dès lors, il accède à un statut de vedette au répertoire large, alternant les [[Comédie (cinéma)|comédies]] et les [[Drame (cinéma)|drames]] jusqu'à sa mort, en 1970, sans pour autant endosser des rôles traitant de sujets de société, notamment en coproduisant des films avec [[Jean-Pierre Mocky]] (''[[La Cité de l'indicible peur]]'', ''[[La Grande Lessive (!)]]'', etc.). Un grand nombre de [[Filmographie de Bourvil|ses films]] établissent un succès dès leur sortie ou deviennent des classiques du [[cinéma français]], tels que ''[[Les Misérables (film, 1958)|Les Misérables]]'' et ''[[Le Miroir à deux faces]]'' (1958), ''[[Le Bossu (film, 1959)|Le Bossu]]'' (1959), ''[[Le Capitan (film, 1960)|Le Capitan]]'' et ''[[Fortunat (film)|Fortunat]]'' (1960), ''[[Un drôle de paroissien]]'', ''[[Le Magot de Josefa]]'' et ''[[La Cuisine au beurre]]'' (1963), ''[[Le Corniaud]]'', ''[[La Grosse Caisse]]'' et ''[[Les Grandes Gueules]]'' (1965), ''[[La Grande Vadrouille]]'' (1966), ''[[Le Cerveau]]'' et ''[[L'Arbre de Noël (film)|L'Arbre de Noël]]'' (1969), et enfin ''[[Le Mur de l'Atlantique]]'' et ''[[Le Cercle rouge]]'' (1970).


Bourvil est le père de l'homme politique [[Dominique Raimbourg]] et de l'économiste Philippe Raimbourg.
Bourvil est le père de l'homme politique [[Dominique Raimbourg]] et de l'économiste Philippe Raimbourg.
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== Biographie ==
== Biographie ==
=== Jeunesse et début de carrière ===
=== Jeunesse et début de carrière ===
[[Fichier:Bourvil-1951-Harcourt.jpg|vignette|upright=0.7|En 1951, André Bourvil âgé d'environ 35 ans, pose pour le [[Studio Harcourt]], à l'époque de ses débuts comme humoriste au music-hall.]]
André Robert Raimbourg<ref name="actenaissance"/>, alias Bourvil, est le deuxième garçon d'Albert René Raimbourg (1889-1918), mort de la [[grippe espagnole]] durant la [[Première Guerre mondiale]], et d'Eugénie Pascaline Hortense Marie Pesquet (1891-1970), agriculteurs. Il passe son enfance avec sa mère et le nouveau mari de celle-ci, un agriculteur nommé Joseph Ménard, à [[Bourville]], village natal de sa mère où elle est revenue en 1921. Il a ainsi un frère aîné, René Raimbourg (ophtalmologue au Havre), une sœur cadette Denise (1919-2006), une demi-sœur Thérèse et un demi-frère, Marcel Ménard, futur maire de la commune de Bourville<ref>{{Ouvrage|auteur1=Marc Lemonier|titre=Guide des lieux cultes du cinéma en France|éditeur=Horay|année=2005|passage=127|isbn=}}.</ref>.
André Robert Raimbourg<ref name="actenaissance">[https://www.archivesdepartementales76.net/ark:/50278/57be2d966fceee68577b283850bc0726/dao/0/5 Acte {{numéro|8}} (vue 5/14)], registre des naissances de la ville de Prétot-Vicquemare pour l'année 1917, [[Archives départementales de la Seine-Maritime]].</ref> est le deuxième garçon d'Albert René Raimbourg (1889-1918), mort de la [[grippe espagnole]] durant la [[Première Guerre mondiale]], et d'Eugénie Pascaline Hortense Marie Pesquet (1891-1970), agriculteurs. Il passe son enfance avec sa mère et le nouveau mari de celle-ci, un agriculteur nommé Joseph Ménard, à [[Bourville]], village natal de sa mère où elle est revenue en 1921. Il a ainsi un frère aîné, René Raimbourg (ophtalmologue au Havre), une sœur cadette Denise (1919-2006), une demi-sœur Thérèse et un demi-frère, Marcel Ménard, futur maire de la commune de Bourville<ref>{{Ouvrage|auteur1=Marc Lemonier|titre=Guide des lieux cultes du cinéma en France|éditeur=Horay|année=2005|passage=127|isbn=}}.</ref>.


Bon élève, il obtient son [[certificat d'études primaires|certificat d'études]] avec la mention très bien. On le destine à devenir agriculteur, mais il entame des études d'instituteur à l'école primaire supérieure pour garçons de [[Doudeville]]. Rebuté par les règles strictes du pensionnat, il retourne deux ans après à la ferme familiale<ref>{{Ouvrage|auteur1=Philippe Crocq|auteur2=Jean Mareska|titre=Bourvil. De rire et de tendresse|éditeur=[[Éditions Privat]]|année=2006|passage=16-17|isbn=}}</ref>. Il est également un enfant de chœur espiègle et anime régulièrement des fêtes familiales, banquets et kermesses. Il y reprend les chansons de [[Fernandel]] en faisant le pitre, ce qui lui vaut rapidement le surnom de « Fernandel normand »<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Catherine Claude]]|titre=Un certain Bourvil|éditeur=Messidor|année=1990|passage=29|isbn=}}.</ref>. De temps en temps, la famille attelle le cheval de la ferme et se rend au marché de [[Fontaine-le-Dun]], chef-lieu de canton. C'est en 1936, dans cette commune qu'il intègre la fanfare (dans laquelle il joue de l'harmonica, de l'accordéon et du [[cornet à pistons]]) et qu'il rencontre un soir à un bal de fête, Jeanne Lefrique (1918-1985) dont le père est contremaître à la sucrerie du bourg<ref>{{Ouvrage|auteur1=Christian Plume|auteur2=Xavier Pasquini|titre=Bourvil|éditeur=Bréa Editions|année=1983|passage=9-13|isbn=}}.</ref>.
Bon élève, il obtient en 1931 son [[certificat d'études primaires|certificat d'études]] avec la mention très bien<ref group="n">Il est reçu premier du canton à l'âge de 14 ans. Dans ''[[Le Trou normand]]'' (1952), le personnage qu'il incarne (qui est censé avoir 30 ans) réussit cette même épreuve par inadvertance.</ref>. On le destine à devenir agriculteur, mais il entame des études d'instituteur à l'école primaire supérieure pour garçons de [[Doudeville]]. Rebuté par les règles strictes du pensionnat, il retourne deux ans après à la ferme familiale<ref>{{Ouvrage|auteur1=Philippe Crocq|auteur2=Jean Mareska|titre=Bourvil. De rire et de tendresse|éditeur=[[Éditions Privat]]|année=2006|passage=16-17|isbn=}}.</ref>. Il est également un enfant de chœur espiègle et anime régulièrement des fêtes familiales, banquets et kermesses. Il y reprend les chansons de [[Fernandel]] en faisant le pitre, ce qui lui vaut rapidement le surnom de « Fernandel normand »<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Catherine Claude]]|titre=Un certain Bourvil|éditeur=Messidor|année=1990|passage=29|isbn=}}.</ref>. De temps en temps, la famille attelle le cheval de la ferme et se rend au marché de [[Fontaine-le-Dun]], chef-lieu de canton. C'est en 1934, dans cette commune qu'il intègre la [[Orchestre d'harmonie|fanfare]] (dans laquelle il joue de l'harmonica, de l'accordéon et du [[cornet à pistons]])<ref>Christian Plume, Xavier Pasquini, {{opcit}}, {{p.|9-13}}.</ref>, puis en 1935 l'harmonie municipale de [[Rouen]]-[[Quartier Saint-Sever|Saint-Sever]].


[[wikt:mitron|Mitron]] à 17 ans dans une boulangerie à [[Saint-Laurent-en-Caux]], il devient boulanger à Rouen en 1936. En 1937, lorsqu'il assiste au spectacle de son idole [[Fernandel]] au [[cirque de Rouen]], il décide de devenir à son tour artiste<ref>Christian Plume, Xavier Pasquini, {{opcit}}, {{p.|14}}</ref>.
[[wikt:mitron|Mitron]] à 17 ans dans une boulangerie à [[Saint-Laurent-en-Caux]], il devient boulanger rue Louis-Blanc à [[Rouen]]<ref>{{article|auteur=Jean Laurent|titre=Bourvil nous dit comment “l'inconnue” le sauva du pétrin|périodique=Normandie|date=21 janvier 1946}}.</ref> en 1936 et crée un trio musical avec Victor Gemptel, mécanicien, à l'accordéon, le {{Dr}} Piory, médecin, au violon, et lui à la trompette. En 1937, lorsqu'il assiste au spectacle de son idole [[Fernandel]] au [[cirque de Rouen]], il décide de devenir à son tour artiste<ref>Christian Plume, Xavier Pasquini, {{opcit}}, {{p.|14}}.</ref>.


Afin de pouvoir choisir son arme, et ainsi rejoindre la musique militaire, il décide de devancer l'appel et s'engage dans l'armée pour deux ans de service militaire. Il est affecté le 20 février 1937 dans le [[24e régiment d'infanterie (France)|{{24e|régiment}} d'infanterie]] à Paris. [[Cornet à pistons|Cornettiste]] dans la fanfare du régiment, il fait rire ses camarades de chambrée qui lui lancent un défi en 1938 : s'inscrire au radio-crochet ''Les Fiancés de Byrrh'' à [[Radio-Paris]]. Sous le pseudonyme d’Andrel (en référence à son modèle [[Fernandel]]), il interprète la chanson ''Ignace'' et gagne le prix [[Byrrh]], trois cents francs aussitôt employés à acheter un accordéon<ref>Philippe Crocq, Jean Mareska, {{opcit}}, {{p.|21}}</ref>.
Afin de rejoindre la musique militaire, il choisit de devancer l'appel et s'engage dans l'armée pour deux ans de service militaire. Il est affecté le {{date-|20 février 1937}} au [[24e régiment d'infanterie (France)|{{24e|régiment}} d'infanterie]] à Paris. [[Cornet à pistons|Cornettiste]] dans la fanfare du régiment, il fait rire ses camarades de chambrée qui lui lancent un défi en 1938 : s'inscrire au radio-crochet ''Les Fiancés de Byrrh'' à [[Radio-Paris]]. Sous le pseudonyme d'Andrel (en référence à son modèle [[Fernandel]]), il interprète la chanson ''Ignace'' et gagne le prix [[Byrrh]], trois cents francs aussitôt employés à acheter un accordéon<ref>Philippe Crocq, Jean Mareska, {{opcit}}, {{p.|21}}.</ref>.


[[Fichier:Identite-Bourvil-1965-Sacem.jpg|vignette|left|Bourvil en 1945, lors de son inscription à la [[Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique|Sacem]] (photo d'identité).]]
[[Fichier:Identite-Bourvil-1965-Sacem.jpg|vignette|upright=0.7|Bourvil en 1945, lors de son inscription à la [[Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique|Sacem]] (photo d'identité).]]
Démobilisé après la [[bataille de France]], il exerce de nombreux petits métiers (plombier, garçon de courses pour une entreprise fiduciaire) dans la capitale, mais poursuit sa carrière musicale : outre des cours de trompette du [[Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris|Conservatoire de Paris]] (en candidat libre), il court les [[Radio-crochet et télé-crochet|radio-crochets]], cabarets, music-halls. Les imitations de Fernandel ne faisant plus recette, il se crée le personnage du « comique paysan » naïf en rabattant sa frange sur le front et en s'affublant d'un pantalon noir et d'une veste étriquée : Andrel devient Bourvil en 1942<ref>Philippe Crocq, Jean Mareska, {{opcit}}, {{p.|28}}.</ref>. Son cousin éloigné, [[Lucien Raimbourg]], étant déjà dans le métier, il choisit ce [[nom de scène]] afin d'éviter toute confusion, en référence au village de son enfance. Il sera parfois nommé « André Bourvil » (il existe d'ailleurs un « Théâtre André-Bourvil » à {{Arrondissement|11|Paris}}). C'est sous ce nom qu'il apparaît au générique et à l'affiche de l'avant-dernier film qu'il a tourné, ''[[Le Cercle rouge]]''.


Jeune artiste en quête de succès, il s'installe avec son épouse à [[Vincennes]], dans un minuscule appartement du 25 rue des Laitières, au septième étage sous les toits, où il restera jusqu'en 1947<ref>Philippe Crocq, Jean Mareska, {{opcit}}, {{p.|46}}.</ref>. Il enchaîne ses numéros de « comique paysan » (dérivé du [[Troupier|comique troupier]]) à l'accent traînant avec un nouveau répertoire musical, mettant des textes sur la musique de son ami accordéoniste [[Étienne Lorin]], rencontré en 1939<ref group="n">Il forma d'éphémères duos au cabaret en [[1941]] avec Étienne Lorin (clowns musicaux), puis [[Jean Richard (acteur)|Jean Richard]].</ref>. C'est avec la chanson ''[[Les Crayons]]'' que sa carrière débute vraiment en 1945. C'est d'ailleurs avec cette chanson qu'il fait sa première apparition au cinéma, en [[1945 au cinéma|1945]], dans ''[[La Ferme du pendu]]'', de [[Jean Dréville]]<ref>Christian Plume, Xavier Pasquini, {{opcit}}, {{p.|32}}.</ref>.
Démobilisé après la [[bataille de France]], il exerce de nombreux petits métiers (plombier, garçon de courses pour une entreprise fiduciaire) dans la capitale, mais poursuit sa carrière musicale : [[Radio-crochet et télé-crochet|radio-crochets]], cabarets, music-halls. Les imitations de Fernandel ne faisant plus recette, il se crée le personnage du « comique paysan » naïf en rabattant sa frange sur le front et en s'affublant d'un pantalon noir et d'une veste étriquée : Andrel devient Bourvil en 1942<ref>Philippe Crocq, Jean Mareska, {{opcit}}, {{p.|28}}</ref>. Son cousin éloigné, [[Lucien Raimbourg]], étant déjà dans le métier, il choisit ce [[nom de scène]] afin d'éviter toute confusion, en référence au village de son enfance. Il sera parfois nommé « André Bourvil » (il existe d'ailleurs un « Théâtre André-Bourvil » à {{Arrondissement|11|Paris}}). C'est sous ce nom qu'il apparaît au générique et à l'affiche de l'avant-dernier film qu'il a tourné, ''[[Le Cercle rouge]]''.

[[Fichier:Bourvil-1953-Harcourt.jpg|vignette|Bourvil en 1953 ([[Studio Harcourt]]).]]

Il épouse le {{Date|23|janvier|1943}}, à [[Le Petit-Quevilly|Petit-Quevilly]]<ref name="actenaissance"/>, Jeanne Marie Lefrique, avec qui il aura deux fils :
* [[Dominique Raimbourg]] (né le {{Date|28|avril|1950}}), [[avocat (métier)|avocat]] pénaliste et [[député]] de la [[Loire-Atlantique]] de 2007 à 2017<ref>{{article|prénom1=Xavier|nom1=Collombier|titre=Dominique Raimbourg nous parle de son père André dit Bourvil|périodique=France 3, Pays de la Loire|jour=28|mois=septembre|année=2012|url=http://pays-de-la-loire.france3.fr/2012/09/28/dominique-raimbourg-nous-parle-de-son-pere-andre-dit-bourvil-97509.html}}</ref>{{,}}<ref>{{article|titre=Bourvil fils entre à l'Assemblée nationale|périodique=Libération|lien périodique=Libération (journal)|jour=6|mois=septembre|année=2001|url=http://www.liberation.fr/politiques/0101385436-bourvil-fils-entre-a-l-assemblee-nationale}}</ref> ;
* Philippe Raimbourg (né le {{Date|18|mars|1953}}), professeur de finance à l'[[université Panthéon-Sorbonne|université Paris 1 Panthéon-Sorbonne]] et à l'[[ESCP Business School|ESCP Europe]].

[[Fichier:Bourvil-1951-Harcourt.jpg|vignette|left|En 1951, André Bourvil âgé d'environ 35 ans, pose pour le [[Studio Harcourt]], à l'époque de ses débuts comme humoriste au music-hall.]]

Jeune artiste en quête de succès, il s’installe avec son épouse à [[Vincennes]], dans un minuscule appartement du 25 rue des Laitières, au septième étage sous les toits, où il restera jusqu’en 1947<ref>Philippe Crocq, Jean Mareska, {{opcit}}, {{p.|46}}</ref>. Il enchaîne ses numéros de « comique paysan » (dérivé du [[Troupier|comique troupier]]) à l'accent traînant avec un nouveau répertoire musical, mettant des textes sur la musique de son ami accordéoniste [[Étienne Lorin]], rencontré en 1939. C'est avec la chanson ''[[Les Crayons]]'' que sa carrière débute vraiment en [[1945]]. C'est d'ailleurs avec cette chanson qu'il fait sa première apparition au cinéma, en [[1945 au cinéma|1945]], dans ''[[La Ferme du pendu]]'', de [[Jean Dréville]]<ref>Christian Plume, Xavier Pasquini, {{opcit}}, {{p.|32}}</ref>.


=== Un acteur reconnu ===
=== Un acteur reconnu ===
[[Fichier:Bourvil avec ses enfants Philippe et Dominique Raimbourg.jpg|vignette|Bourvil avec ses fils Philippe et [[Dominique Raimbourg]], en 1959.]]
[[Fichier:Bourvil-1953-Harcourt.jpg|vignette|redresse=0.7|L'acteur en 1953.]]
Les premiers films le cantonnent dans son personnage de benêt, mais il se rend progressivement compte qu'il doit se renouveler. Sa popularité commence en effet à baisser et il connaît son premier revers cuisant le 9 décembre 1951 : invité à se produire en vedette devant son public dans un gala au cirque de Rouen, il est sifflé par les Normands vexés de l'image de paysan nigaud qu'il donne d'eux<ref>{{Ouvrage|auteur1=Sandro Cassati|titre=André Bourvil. Une histoire vraie|éditeur=City Edition|année=2010|passage=67|isbn=}}</ref>. Il abandonne alors les tours de chant et se lance dans l'opérette notamment avec sa grande complice [[Pierrette Bruno]] dont il doit se séparer en 1962 lorsque la presse évoque leur liaison<ref>[[Laurent Delahousse]], « André Bourvil, la rage de vaincre », documentaire ''[[Un jour, un destin]]'', 23 octobre 2013, 41 min 30 s.</ref>{{,}}<ref>Sandro Cassat, {{opcit}}, {{p.|144}}</ref>. Malgré les réticences initiales de [[Marcel Aymé]] et du producteur, il est engagé par [[Claude Autant-Lara]] en 1956 dans le film ''[[La Traversée de Paris]]'' où il montre toute la palette de son jeu d'acteur<ref>Christian Plume, Xavier Pasquini, {{opcit}}, {{p.|54}}</ref>. Il tournera à nouveau sous la direction de Claude Autant-Lara dans ''[[Le Magot de Josefa]]'', sorti en 1963.
Les premiers films le cantonnent dans son personnage de benêt, mais il se rend progressivement compte qu'il doit se renouveler. Sa popularité commence en effet à baisser et il connaît son premier revers cuisant le 9 décembre 1951 : invité à se produire en vedette devant son public dans un gala au cirque de Rouen, il est sifflé par les Normands vexés de l'image de paysan nigaud qu'il donne d'eux<ref>{{Ouvrage|auteur1=Sandro Cassati|titre=André Bourvil. Une histoire vraie|éditeur=City Edition|année=2010|passage=67|isbn=}}.</ref>. Il abandonne alors les tours de chant et se lance dans l'opérette notamment avec sa grande complice [[Pierrette Bruno]] dont il doit se séparer en 1962 lorsque la presse évoque leur liaison<ref>[[Laurent Delahousse]], « André Bourvil, la rage de vaincre », documentaire ''[[Un jour, un destin]]'', 23 octobre 2013, 41 min 30 s.</ref>{{,}}<ref>Sandro Cassati, {{opcit}}, {{p.|144}}.</ref>. Malgré les réticences initiales de [[Marcel Aymé]] et du producteur, il est engagé par [[Claude Autant-Lara]] en 1956 dans le film ''[[La Traversée de Paris]]'' où il montre toute la palette de son jeu d'acteur<ref>Christian Plume, Xavier Pasquini, {{opcit}}, {{p.|54}}.</ref>. Il tournera à nouveau sous la direction de Claude Autant-Lara dans ''[[Le Magot de Josefa]]'', sorti en 1963.


[[Fichier:Gabin-Bourvil-Italie-1956.jpg|vignette|redresse|gauche|Avec son ami [[Jean Gabin]] en 1956, à [[Venise]] (Italie).]]
[[Fichier:Gabin-Bourvil-Italie-1956.jpg|vignette|Avec son ami [[Jean Gabin]] en 1956, à [[Venise]] (Italie).]]
Dans la cinquantaine de films qu'il a tournés, le comique de Bourvil repose principalement sur des rôles de gentil, parfois un peu bête ou naïf, comme les rôles qu’il a tenus face à l’énergique [[Louis de Funès]]<ref group="n">Il eut à refuser le rôle du commissaire Juve dans ''[[Fantomas (film, 1964)|Fantomas]]'', confié à Louis de Funès, pour cause d'emploi du temps surchargé.</ref> : le personnage incarné par Bourvil parvient toujours, par sa gentillesse, non seulement à faire rire, mais aussi à échapper aux manipulations des personnages machiavéliques interprétés par de Funès<ref>{{Ouvrage|auteur1=Stéphane Bonnotte|titre=Louis de Funès|sous-titre=jusqu'au bout du rire|éditeur=Michel Lafon|année=2003|pages=255|passage=111|isbn=2840989085}}.</ref>.


C'est en 1963 qu'il rencontre [[Jean-Pierre Mocky]] qui lui propose de tenir le rôle d'un pilleur de tronc dans ''[[Un drôle de paroissien]]'', rôle qu'avait refusé [[Fernandel]]. Contre toute attente, ce film est un énorme succès populaire. Bourvil tournera trois autres films avec Mocky. Quand Bourvil citera ses six films préférés, ce sera ''[[Le Cercle rouge]]'', ''[[La Traversée de Paris]]'' et les quatre qu'il tourna avec Mocky<ref>{{Lien web|url=http://tvmag.lefigaro.fr/programme-tv/article/portrait/77841/jean-pierre-mocky-bourvil-n-etait-pas-un-vrai-gentil-.html|titre=Jean-Pierre Mocky : « Bourvil n'était pas un vrai gentil »|auteur=Gilles Boussaingault|date=23 octobre 2013|site=lefigaro.fr}}.</ref>.
Dans la cinquantaine de films qu'il a tournés, le comique de Bourvil repose principalement sur des rôles de gentil, parfois un peu bête ou naïf, comme les rôles qu’il a tenus face à l’énergique [[Louis de Funès]] : le personnage incarné par Bourvil parvient toujours, par sa gentillesse, non seulement à faire rire, mais aussi à échapper aux manipulations des personnages machiavéliques interprétés par de Funès<ref>{{Ouvrage|auteur1=Stéphane Bonnotte|titre=Louis de Funès|sous-titre=jusqu'au bout du rire|éditeur=Michel Lafon|année=2003|passage=111|isbn=}}</ref>.


[[Fichier:DeFunes-Bourvil-Italie-1964.png|vignette|La [[Cadillac DeVille]] convertible de 1964, l'acteur aux côtés de [[Louis de Funès]], lors du tournage en Italie du film ''[[Le Corniaud]]''.]]Bourvil a cependant tenu des rôles plus dramatiques, comme l'homme à tout faire de ''[[L'Arbre de Noël (film)|L'Arbre de Noël]]'', dans lequel il aide un petit garçon atteint d'une leucémie à assouvir sa passion pour les loups. Dans ce film, comme dans les films comiques, le spectateur peut facilement s'identifier au personnage joué par Bourvil, qui semble être un homme simple. Dans ''[[Le Miroir à deux faces]]'', son jeu est méconnaissable : face à [[Michèle Morgan]], il incarne un homme qui manipule une femme laide pour pouvoir l'épouser puis, lorsque celle-ci devient belle grâce à une opération, il devient ignoble avec elle, jusqu'à la harceler et lui retirer ses enfants. On peut enfin citer son rôle de l'odieux Thénardier dans l'adaptation cinématographique des ''[[Les Misérables (film, 1958)|Misérables]]'', ou encore son avant-dernier rôle, celui d'un commissaire de police dans ''[[Le Cercle rouge]]''. Ce grand comique arrive même à verser des larmes dans ''[[Fortunat (film)|Fortunat]]'' à l'annonce de la mort d'une institutrice qu'il considérait comme sa mère<ref>Christian Plume, Xavier Pasquini, {{opcit}}, {{p.|60-63}}.</ref>.
C'est en 1963 qu'il rencontre [[Jean-Pierre Mocky]] qui lui propose de tenir le rôle d'un pilleur de tronc dans ''[[Un drôle de paroissien]]'', rôle qu'avait refusé [[Fernandel]]. Contre toute attente ce film est un énorme succès populaire. Bourvil tournera trois autres films avec Mocky. Quand Bourvil citera ses six films préférés ce sera ''[[Le Cercle rouge]]'', ''[[La Traversée de Paris]]'' et les quatre qu'il tourna avec Mocky<ref>{{Lien web|url=http://tvmag.lefigaro.fr/programme-tv/article/portrait/77841/jean-pierre-mocky-bourvil-n-etait-pas-un-vrai-gentil-.html|titre=Jean-Pierre Mocky : « Bourvil n'était pas un vrai gentil »|auteur=Gilles Boussaingault|date=23 octobre 2013|site=lefigaro.fr}}.</ref>.


[[File:Bourvil et Zaninetti.jpg|vignette|Bourvil sur le tournage du film ''[[Les Grandes Gueules]]'', en 1965.]]Bourvil est un homme très cultivé. En 1955, aimant le calme de la campagne, préférant la vie de famille et le jardinage aux mondanités, il acquiert une propriété perchée sur une colline dans le petit village de [[Montainville (Yvelines)|Montainville]], car bien relié à [[Paris]] par l'[[Autoroute A13 (France)|autoroute de l'Ouest]] qui lui permet d'atteindre rapidement les [[Studios de Boulogne]] où il tourne fréquemment<ref>{{Ouvrage|auteur1=Marc Lemonier|titre=Guide des lieux cultes du cinéma en France|éditeur=Horay|année=2005|passage=199}}.</ref>. Son ami [[Georges Brassens]], qui habitait non loin de là, à [[Crespières]] ([[Yvelines]]) au Moulin de La Bonde, confiait qu'il était le parfait honnête homme, façon {{XVIIe siècle}}, et qu'il lui suggérait des lectures. Il partageait avec Brassens une connaissance encyclopédique de la chanson française<ref>{{Ouvrage|auteur1=Pierre Berruer|titre=[[Georges Brassens, la Marguerite et le Chrysanthème]]|éditeur=France Loisirs|année=2001|passage=107|isbn=2-258-00944-8}}.</ref>. Il connaissait aussi [[Jean-Paul Sartre]]<ref>Christian Plume, Xavier Pasquini, {{opcit}}, {{p.|38}}.</ref>.
[[File:Bourvil et Zaninetti.jpg|vignette|Bourvil sur le tournage du film ''[[Les Grandes Gueules]]'', en 1965.]]
Bourvil a cependant tenu des rôles plus dramatiques, comme l’homme à tout faire de ''[[L'Arbre de Noël (film)|L'Arbre de Noël]]'', dans lequel il aide un petit garçon atteint d'une leucémie à assouvir sa passion pour les loups. Dans ce film, comme dans les films comiques, le spectateur peut facilement s’identifier au personnage joué par Bourvil, qui semble être un homme simple. Dans ''[[Le Miroir à deux faces]]'', son jeu est méconnaissable : face à [[Michèle Morgan]] il incarne un homme qui manipule une femme laide pour pouvoir l'épouser, puis, lorsque celle-ci devient belle grâce à une opération, il devient ignoble avec elle, jusqu'à la harceler et lui retirer ses enfants. On peut enfin citer son rôle de l'odieux Thénardier dans l’adaptation cinématographique des ''[[Les Misérables (film, 1958)|Misérables]]'', ou encore son avant-dernier rôle, celui d’un commissaire de police dans ''[[Le Cercle rouge]]''. Ce grand comique arrive même à verser des larmes dans ''[[Fortunat (film)|Fortunat]]'' à l'annonce de la mort d'une institutrice qu'il considérait comme sa mère<ref>Christian Plume, Xavier Pasquini, {{opcit}}, {{p.|60-63}}</ref>.


Il reste aujourd'hui une référence pour de nombreux artistes. [[François Morel (acteur)|François Morel]] et [[Antoine de Caunes]] ont notamment réalisé un portrait de lui, en {{date-|mars 2005}}, dans le cadre de l'émission télévisée ''[[Le Plus Grand Français de tous les temps]]'', classement dans lequel il arrivait en {{7e|position}}, gage d'une très grande popularité, {{nb|35 ans}} après sa disparition. Il parlait l'[[anglais]], un peu l'[[espagnol]] et assurait le doublage de ses films en anglais.
[[Fichier:DeFunes-Bourvil-Italie-1964.png|vignette|left|La [[Cadillac DeVille]] convertible de 1964, l'acteur aux côtés de [[Louis de Funès]], lors du tournage en Italie du film ''[[Le Corniaud]]''.]]

Bourvil était un homme très cultivé. En 1955, aimant le calme de la campagne, préférant la vie de famille et le jardinage aux mondanités, il acquiert une propriété perchée sur une colline dans le petit village de [[Montainville (Yvelines)|Montainville]], car bien relié à [[Paris]] par l'[[Autoroute A13 (France)|autoroute de l'Ouest]] qui lui permet d'atteindre rapidement les [[Studios de Boulogne]], où il tourne fréquemment<ref>{{Ouvrage|auteur1=Marc Lemonier|titre=Guide des lieux cultes du cinéma en France|éditeur=Horay|année=2005|passage=199}}.</ref>. Son ami [[Georges Brassens]], qui habitait non loin de là, à [[Crespières]] ([[Yvelines]]) au Moulin de La Bonde, confiait qu’il était le parfait honnête homme, façon {{XVIIe siècle}}, et qu'il lui suggérait des lectures. Il partageait avec Brassens une connaissance encyclopédique de la chanson française<ref>{{Ouvrage|auteur1=Pierre Berruer|titre=[[Georges Brassens, la marguerite et le chrysanthème]]|éditeur=France Loisirs|année=2001|passage=107|isbn=}}</ref>. Il connaissait aussi [[Jean-Paul Sartre]]<ref>Christian Plume, Xavier Pasquini, {{opcit}}, {{p.|38}}</ref>.
[[Fichier:Mocky-95-villandraut.jpg|thumb|[[Jean-Pierre Mocky]] (ici en 1995 à [[Villandraut]]) a tourné quatre films avec Bourvil (''[[Un drôle de paroissien]]'', ''[[La Cité de l'indicible peur]]'', ''[[La Grande Lessive (!)]]'' et ''[[L'Étalon (film, 1970)|L'Étalon]]''). Mocky a donné à Bourvil des rôles à contre-emploi.]]

Il reste aujourd'hui une référence pour de nombreux artistes. [[François Morel (acteur)|François Morel]] et [[Antoine de Caunes]] ont notamment réalisé un portrait de lui, en mars [[2005]], dans le cadre de l’émission télévisée ''[[Le Plus Grand Français de tous les temps]]'', classement dans lequel il arrivait en {{7e|position}}, gage d’une très grande popularité, {{nb|35 ans}} après sa disparition. Il parlait le [[français]], l'[[anglais]], un peu l'[[espagnol]] et assurait le doublage de ses films en [[anglais]].


=== Derniers films et mort ===
=== Derniers films et mort ===
Lors du tournage (de mai à septembre 1967) des ''[[Les Cracks|Cracks]]'', Bourvil chute lourdement de son vélo. Hospitalisé, il en profite pour subir l'ablation d'un simple kyste à l'oreille qui le gêne depuis deux ans. Le chirurgien fait alors un prélèvement et diagnostique une [[Myélome|maladie de Kahler]]<ref group="n">La maladie de Kahler est un cancer de la [[moelle osseuse]] (cancer du sang).</ref>. Lorsque son médecin l'en informe, Bourvil décide de ne pas communiquer sur sa maladie, mais les rumeurs de son cancer courent et les assureurs s'inquiètent<ref>Christian Plume, Xavier Pasquini, {{opcit}}, {{p.|69}}.</ref>{{,}}<ref group="n">Selon une autre source, c'est lors d'une représentation à [[Lyon]] de ''Ouah ! Ouah !'' que Bourvil est gêné par son [[Kyste (médecine)|kyste]] à l'oreille et que les médecins, après l'analyse du kyste, lui annoncent qu'il est atteint d'un cancer. Sa lourde chute de vélo sur le tournage des ''[[Les Cracks|Cracks]]'' ne serait alors qu'à l'origine d'{{citation|un hématome et des douleurs permanentes dans le bas du dos}}, qui se sont ajoutées à sa [[Myélome|maladie de Kahler]]. ({{Lien web |auteur1=Franck et Jérôme Gavard-Perret |titre=André Bourvil et Louis de Funès ou le parcours singulier d'un duo exceptionnel |url=http://nimotozor99.free.fr/duo-Bourvil-de-Funes.htm |site=Autour de Louis de Funès}}).</ref>. Ses jours sont comptés alors qu'il est au faîte de la gloire. Pour tenter de prouver sa bonne santé, il accepte de jouer le rôle principal dans ''[[L'Étalon (film, 1970)|L'Étalon]]'', film tourné en seize jours avec des contrats journaliers, car les compagnies d'assurance ne le couvrent que dix-sept jours (le réalisateur [[Jean-Pierre Mocky]] lui avait fait raser le crâne pour dissimuler son [[alopécie]], [[Effet secondaire (médecine)|effet secondaire]] de la [[chimiothérapie]])<ref>Christian Plume, Xavier Pasquini, {{opcit}}, {{p.|70}}.</ref>.
[[Image:Montainville (Yvelines) - Tombe Bourvil01.jpg|thumb|Tombe de Bourvil à [[Montainville (Yvelines)|Montainville]] ([[Yvelines]]).]]
Lors du tournage (de mai à septembre 1967) des ''[[Les Cracks|Cracks]]'', Bourvil chute lourdement de son vélo. Hospitalisé, il en profite pour subir l'ablation d'un simple kyste à l'oreille qui le gêne depuis deux ans. Le chirurgien fait alors un prélèvement et diagnostique une [[Myélome|maladie de Kahler]]<ref>la maladie de Kahler est un cancer de la [[moelle osseuse]] (cancer du sang)</ref>. Lorsque son médecin l'en informe, Bourvil décide de ne pas communiquer sur sa maladie, mais les rumeurs de son cancer courent et les assureurs s'inquiètent<ref>{{Ouvrage|auteur1=Christian Plume|auteur2=Xavier Pasquini|titre=Bourvil|éditeur=Bréa Editions|année=1983|passage=69|isbn=}}</ref>{{,}}<ref group="note">Selon une autre source, c'est lors d'une représentation à [[Lyon]] de ''Ouah ! Ouah !'' que Bourvil est gêné par son [[Kyste (médecine)|kyste]] à l'oreille et que les médecins, après l'analyse du kyste, lui annoncent qu'il est atteint d'un cancer. Sa lourde chute de vélo sur le tournage des ''[[Les Cracks|Cracks]]'' ne serait alors qu'à l'origine d'{{citation|un hématome et des douleurs permanentes dans le bas du dos}}, qui se sont ajoutées à sa [[Myélome multiple|maladie de Kahler]]. ({{Lien web |auteur1=Franck et Jérôme Gavard-Perret |titre=André Bourvil et Louis de Funès ou le parcours singulier d'un duo exceptionnel |url=http://nimotozor99.free.fr/duo-Bourvil-de-Funes.htm |site=Autour de Louis de Funès}}).</ref>. Ses jours sont comptés alors qu'il est au faîte de la gloire. Pour tenter de prouver sa bonne santé, il accepte de jouer le rôle principal dans ''[[L'Étalon (film, 1970)|L'Étalon]]'', film tourné en seize jours avec des contrats journaliers, car les compagnies d'assurance ne le couvrent que dix-sept jours (le réalisateur [[Jean-Pierre Mocky]] lui avait fait raser le crâne pour dissimuler son [[alopécie]], [[Effet secondaire (médecine)|effet secondaire]] de la [[chimiothérapie]])<ref>Christian Plume, Xavier Pasquini, {{opcit}}, {{p.|70}}</ref>.


De janvier à avril 1970, il tourne ''[[Le Cercle rouge]]'' de [[Jean-Pierre Melville]], avec [[Alain Delon]], [[Gian Maria Volonté]] et [[Yves Montand]], où il est crédité pour la première fois avec le nom d'{{citation|André Bourvil}}<ref>[https://www.lepoint.fr/cinema/bourvil-aurait-eu-100-ans-aujourd-hui-27-07-2017-2146256_35.php Bourvil aurait eu 100 ans aujourd'hui] ''Le Point'', publié le 27/07/2017</ref>. Voulant cacher la gravité de son état, il déclare en avril à la presse être {{citation|un homme heureux, en bonne santé et lucide}} et annonce son grand retour au [[music-hall]], qu'il avait abandonné depuis dix-huit ans, avec [[Les Compagnons de la chanson]] : {{citation|Nous préparons, sur une formule très nouvelle, un spectacle enlevé, qui durera deux heures et demie. Je chanterai, soit tout seul, soit en chœur avec eux, mes premiers succès, ''[[Les Crayons]]'' et ''Les Cartes postales'', soit des chansons nouvelles<ref>{{article|auteur=Nicole Jolivet |titre=Bourvil prépare un spectacle avec les Compagnons de la Chanson pour le mois de novembre |périodique=[[Paris-Presse|Paris-Presse L'Intransigeant]] |date=11 avril 1970 |page=19}}.</ref>}}.
De janvier à {{date-|avril 1970}}, il tourne ''[[Le Cercle rouge]]'' de [[Jean-Pierre Melville]], avec [[Alain Delon]], [[Gian Maria Volonté]] et [[Yves Montand]], où il est crédité pour la première fois avec le nom d'{{citation|André Bourvil}}<ref>[https://www.lepoint.fr/cinema/bourvil-aurait-eu-100-ans-aujourd-hui-27-07-2017-2146256_35.php Bourvil aurait eu 100 ans aujourd'hui], ''Le Point'', publié le 27 juillet 2017.</ref>. Voulant cacher la gravité de son état, il déclare en avril à la presse être {{citation|un homme heureux, en bonne santé et lucide}} et annonce son grand retour au [[music-hall]], qu'il avait abandonné depuis dix-huit ans, avec [[Les Compagnons de la chanson]] : {{citation|Nous préparons, sur une formule très nouvelle, un spectacle enlevé, qui durera deux heures et demie. Je chanterai, soit tout seul, soit en chœur avec eux, mes premiers succès, ''[[Les Crayons]]'' et ''Les Cartes postales'', soit des chansons nouvelles<ref>{{article|auteur=Nicole Jolivet |titre=Bourvil prépare un spectacle avec les Compagnons de la Chanson pour le mois de novembre |périodique=[[Paris-Presse|Paris-Presse L'Intransigeant]] |date=11 avril 1970 |page=19}}.</ref>}}.


Son dernier grand tournage, ''[[Le Mur de l'Atlantique]]'', qui commence le 5 juin 1970, est éprouvant, l'acteur souffrant énormément, bien que le réalisateur [[Marcel Camus]] fasse tout pour le ménager, notamment en le faisant jouer le plus souvent assis<ref>{{Article |auteur1=Rémy Le Poitevin |titre=Dans ''La Folie des Grandeurs'', Yves Montand remplaça Bourvil |date=1978 |périodique=périodique inconnu |lire en ligne=http://php88.free.fr/bdff/image_film.php?ID=1769}}</ref>. Il fait également en juillet une courte apparition dans ''[[Clodo]]'', par amitié pour le réalisateur [[Georges Clair]], le film étant tourné en une journée<ref> ''Clodo'', tourné en 1970 mais remonté puis sorti en 1975. Il s'agit d'une simple apparition.</ref> ; sa voix est tellement altérée par la chimiothérapie qu'il a dû être [[Doublage|doublé]]<ref>{{Lien web|titre=Nanarland - Clodo et les vicieuses - la chronique de Nanarland|url=http://www.nanarland.com/Chroniques/chronique-clodoetlesvicieuses-clodo-et-les-vicieuses.html|site=Nanarland.com|date=}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Il est le dernier à avoir fait tourner Bourvil |url=Il est le dernier à avoir fait tourner Bourvil |date=26-07-2017 |site=La Meuse |consulté le=24 août 2018}}.</ref>.
Son dernier grand tournage, ''[[Le Mur de l'Atlantique]]'', qui commence le 5 juin 1970, est éprouvant, l'acteur souffrant énormément, bien que le réalisateur [[Marcel Camus]] fasse tout pour le ménager, notamment en le faisant jouer le plus souvent assis<ref>{{Article |auteur1=Rémy Le Poitevin |titre=Dans ''La Folie des Grandeurs'', Yves Montand remplaça Bourvil |date=1978 |périodique=périodique inconnu |lire en ligne=http://php88.free.fr/bdff/image_film.php?ID=1769}}.</ref>. Il fait également en juillet une courte apparition dans ''[[Clodo]]'', par amitié pour le réalisateur [[Georges Clair]], le film étant tourné en une journée<ref> ''Clodo'', tourné en 1970 mais remonté puis sorti en 1975. Il s'agit d'une simple apparition.</ref> ; sa voix est tellement altérée par la chimiothérapie qu'il a dû être [[Doublage|doublé]]<ref>{{Lien web|titre=Nanarland - Clodo et les vicieuses - la chronique de Nanarland|url=http://www.nanarland.com/Chroniques/chronique-clodoetlesvicieuses-clodo-et-les-vicieuses.html|site=Nanarland.com|date=}}.</ref>.


[[Fichier:Montainville (Yvelines) - Tombe Bourvil01.jpg|thumb|Tombe de Bourvil à [[Montainville (Yvelines)|Montainville]] ([[Yvelines]]).]]
Après une longue agonie, Bourvil meurt à l'âge de 53 ans le {{Date|23|septembre|1970}}, au milieu des siens, dans son appartement parisien de la [[rue Ernest-Hébert]] (à l'angle du [[boulevard Suchet]]) ({{16e|arrondissement}})<ref name="Acte décès">[https://archives.paris.fr/s/4/etat-civil-actes/resultats/? Acte de décès {{n°|1442}}], cote 16D234, Paris {{16e}} du 22 août 1970 au 7 octobre 1970, page 21/31.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Philippe Crocq|auteur2=Jean Mareska|titre=Bourvil. De rire et de tendresse|éditeur=[[Éditions Privat]]|année=2006|passage=12|isbn=}}.</ref>{{,}}<ref>[https://www.parismatch.com/Culture/Cinema/Bourvil-derniers-mois-souffrances-avant-mort-cancer-1703978 Dans les archives de Match - Les derniers mois tragiques de Bourvil]</ref>. ''[[Le Cercle rouge]]'' et ''[[Le Mur de l'Atlantique]]'' sortent seulement quelques semaines après sa mort, et sont des triomphes. Bourvil repose à [[Montainville (Yvelines)|Montainville]] ([[Yvelines]]), village où il avait sa maison de campagne. Jeanne Lefrique, son épouse, née en 1918, meurt le {{date-|26 janvier 1985}} dans un accident de voiture, alors qu’elle se rend de [[Paris]] à Montainville sur la tombe de son époux.
Après une longue agonie, Bourvil meurt à l'âge de 53 ans le {{Date|23|septembre|1970}}, au milieu des siens, dans son appartement parisien de la [[rue Ernest-Hébert]] (à l'angle du [[boulevard Suchet]]) ({{16e|arrondissement}})<ref name="Acte décès">[https://archives.paris.fr/s/4/etat-civil-actes/resultats/? Acte de décès {{n°|1442}} (vue 21/31)], registre des décès du {{16e}} arrondissmeent pour l'année 1970, Paris-Archives (cote 16D234).</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Philippe Crocq|auteur2=Jean Mareska|titre=Bourvil. De rire et de tendresse|éditeur=[[Éditions Privat]]|année=2006|passage=12|isbn=}}.</ref>{{,}}<ref>[https://www.parismatch.com/Culture/Cinema/Bourvil-derniers-mois-souffrances-avant-mort-cancer-1703978 « Dans les archives de ''Match'' : Les derniers mois tragiques de Bourvil »], ''parismatch.com''.</ref>. ''[[Le Cercle rouge]]'' et ''Le Mur de l'Atlantique'' sortent seulement quelques semaines après sa mort, et sont des triomphes. Bourvil repose à [[Montainville (Yvelines)|Montainville]] ([[Yvelines]]), village où il avait sa maison de campagne. Jeanne Lefrique, son épouse, née en 1918, meurt le {{date-|26 janvier 1985}} dans un accident de voiture, alors qu’elle se rend de [[Paris]] à Montainville sur la tombe de son époux.
La mort de Bourvil met fin à plusieurs projets cinématographiques auxquels il devait initialement participer : ''[[L'Albatros (film)|L'Albatros]]'' de [[Jean-Pierre Mocky]], un film sur ''La Guerre des Gaules'', les tribulations de deux Français aux [[États-Unis]], avec [[Louis de Funès]], et les aventures d'un tonique curé de campagne du [[pays de Caux]] imaginées par l'abbé Alexandre. Au théâtre, il aurait dû retrouver de Funès dans ''Le Contrat'', pièce écrite par [[Francis Veber]] et mise en scène par [[Jean Le Poulain]]. Seuls ''L'Albatros'', ''[[La Folie des grandeurs]]'' (tirée de ''[[Ruy Blas]]'' avec [[Yves Montand]] comme suppléant) et ''[[L'Emmerdeur (film, 1973)|L'Emmerdeur]]'' (issu du ''Contrat'', avec [[Jacques Brel]] comme premier [[François Pignon]]) sont ensuite réalisés.


=== Vie privée ===
La mort de Bourvil met fin à plusieurs projets cinématographiques auxquels il devait initialement participer : ''L'Albatros'' de [[Jean-Pierre Mocky]], un film sur ''La Guerre des Gaules'', les tribulations de deux Français aux [[États-Unis]], avec [[Louis de Funès]], et les aventures d'un tonique curé de campagne du [[Pays de Caux]] imaginées par l'abbé Alexandre. Au théâtre, il aurait dû retrouver de Funès dans ''Le Contrat'', pièce écrite par [[Francis Veber]] et mise en scène par [[Jean Le Poulain]]. Seuls ''[[L'Albatros (film)|L'Albatros]]'', ''[[La Folie des grandeurs]]'' (tirée de ''[[Ruy Blas]]'' avec [[Yves Montand]] comme suppléant) et ''[[L'Emmerdeur (film, 1973)|L'Emmerdeur]]'' (issu du ''Contrat'', avec [[Jacques Brel]] comme premier [[François Pignon]]) sont ensuite réalisés.
[[Fichier:Bourvil avec ses enfants Philippe et Dominique Raimbourg.jpg|vignette|Bourvil avec ses fils Philippe et [[Dominique Raimbourg]], en 1959.]]
Bourvil épouse le {{Date|23|janvier|1943}}, au [[Le Petit-Quevilly|Petit-Quevilly]]<ref name="actenaissance" />, Jeanne Marie Lefrique (1918-1985) rencontrée en 1936 un soir à un bal de fête à [[Fontaine-le-Dun]] et dont le père est contremaître à la sucrerie du bourg. Le couple aura deux fils :
* [[Dominique Raimbourg]] (né le {{Date|28|avril|1950}}), [[avocat (métier)|avocat]] pénaliste et [[député]] de la [[Loire-Atlantique]] de 2007 à 2017<ref>{{article|prénom1=Xavier|nom1=Collombier|titre=Dominique Raimbourg nous parle de son père André dit Bourvil|périodique=France 3, Pays de la Loire| jour=28| mois=septembre |année=2012 |url=http://pays-de-la-loire.france3.fr/2012/09/28/dominique-raimbourg-nous-parle-de-son-pere-andre-dit-bourvil-97509.html}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|titre=Bourvil fils entre à l'Assemblée nationale|périodique=Libération|lien périodique=Libération (journal)|jour=6 |mois=septembre| année=2001 |url=http://www.liberation.fr/politiques/0101385436-bourvil-fils-entre-a-l-assemblee-nationale}}.</ref> ;
* Philippe Raimbourg (né le {{Date|18|mars|1953}}), professeur de finance à l'[[université Panthéon-Sorbonne|université Paris 1 Panthéon-Sorbonne]] et à l'[[ESCP Business School|ESCP Europe]].


== Rôles et œuvres ==
== Filmographie ==
Bourvil a reçu le prix du meilleur acteur du [[Mostra de Venise|festival de Venise]] (la [[Coupe Volpi]]) pour son rôle dans le film ''[[La Traversée de Paris]]'' (d’après l’œuvre de [[Marcel Aymé]]).

[[Acteur|Comédien]] complet, il a choisi à maintes reprises des rôles traitant de sujets de société, notamment en coproduisant des films avec [[Jean-Pierre Mocky]] (''[[La Cité de l'indicible peur]]'', ''[[La Grande Lessive (!)]]'', etc.).

=== Filmographie sélective ===
{{article détaillé|Filmographie de Bourvil}}
{{article détaillé|Filmographie de Bourvil}}
<!-- liste par nombre d'entrées -->

Ayant tourné une soixantaine de films, Bourvil fait partie, avec [[Fernandel]], [[Louis de Funès]] et [[Jean Gabin]], des acteurs français ayant attiré le plus grand nombre de spectateurs dans les salles de cinéma entre 1945 et 1970 : environ 205 millions.
<!-- La Traversée de Paris --><!-- liste par nombre d'entrées -->
Avec [[Fernandel]], [[Louis de Funès]] et [[Jean Gabin]], Bourvil fait partie des acteurs français ayant attiré le plus grand nombre de spectateurs dans les salles de cinéma entre 1945 et 1970 : environ 205 millions.


Ses films ayant eu la plus grosse audience sont :
Ses films ayant eu la plus grosse audience sont :
{{colonnes|taille=30|
{{colonnes|taille=30|
* 1947 : ''[[Pas si bête (film, 1946)|Pas si bête]]'', d'[[André Berthomieu]] : 6,16 millions d'entrées
* 1947 : ''[[Pas si bête (film, 1946)|Pas si bête]]'' d'[[André Berthomieu]] : 6,16 millions d'entrées
* 1950 : ''[[Le Rosier de madame Husson (film, 1950)|Le Rosier de Madame Husson]]'', de [[Jean Boyer (réalisateur)|Jean Boyer]] : 4,30 millions d'entrées
* 1950 : ''[[Le Rosier de madame Husson (film, 1950)|Le Rosier de Madame Husson]]'' de [[Jean Boyer (réalisateur)|Jean Boyer]] : 4,30 millions d'entrées
* 1950 : ''[[Le Roi Pandore]]'', d'André Berthomieu : Léon Ménard, le gendarme.
* 1950 : ''[[Le Roi Pandore]]'' d'André Berthomieu
* 1951 : ''[[Garou-Garou, le passe-muraille]]'', de Jean Boyer
* 1951 : ''[[Garou-Garou, le passe-muraille]]'' de Jean Boyer
* 1952 : ''[[Le Trou normand]]'', de Jean Boyer, avec [[Brigitte Bardot]] : 3 millions d'entrées
* 1952 : ''[[Le Trou normand]]'' de Jean Boyer, avec [[Brigitte Bardot]] : 3 millions d'entrées
* 1954 : ''[[Si Versailles m'était conté…]]'' de [[Sacha Guitry]] : 6,99 millions d'entrées
* 1954 : ''[[Si Versailles m'était conté…]]'' de [[Sacha Guitry]] : 6,99 millions d'entrées
* 1954 : ''[[Cadet Rousselle (film, 1954)|Cadet Rousselle]]'' d'[[André Hunebelle]] : 3,99 millions d'entrées
* 1954 : ''[[Cadet Rousselle (film, 1954)|Cadet Rousselle]]'' d'[[André Hunebelle]] : 3,99 millions d'entrées
* 1956 : ''[[La Traversée de Paris]]'' : 4,89 millions d'entrées
* 1956 : ''[[La Traversée de Paris]]'' de [[Claude Autant-Lara]] : 4,89 millions d'entrées
* 1956 : ''[[Le Chanteur de Mexico (film)|Le Chanteur de Mexico]]'' : 4,75 millions d'entrées
* 1956 : ''[[Le Chanteur de Mexico (film)|Le Chanteur de Mexico]]'' de [[Richard Pottier]] : 4,75 millions d'entrées
* 1958 : ''[[Sérénade au Texas]]'', de [[Richard Pottier]]<ref>[[Lucien Raimbourg]], son cousin germain, tourne avec lui dans ''Sérénade au Texas''.</ref>
* 1958 : ''[[Sérénade au Texas]]'' de Richard Pottier<ref>[[Lucien Raimbourg]], son cousin germain, tourne avec lui dans ''Sérénade au Texas''.</ref>
* 1958 : ''[[Les Misérables (film, 1958)|Les Misérables]]'' avec [[Jean Gabin]] : 9,94 millions d'entrées
* 1958 : ''[[Les Misérables (film, 1958)|Les Misérables]]'' de [[Jean-Paul Le Chanois]] avec [[Jean Gabin]] : 9,94 millions d'entrées
* 1960 : ''[[Le Capitan (film, 1960)|Le Capitan]]'', d'André Hunebelle, avec [[Jean Marais]] et [[Pierrette Bruno]] partenaire complice de Bourvil : environ 5 millions d'entrées
* 1960 : ''[[Le Capitan (film, 1960)|Le Capitan]]'' d'André Hunebelle, avec [[Jean Marais]] : environ 5 millions d'entrées
* 1962 : ''[[Le Jour le plus long]]'' : 11,93 millions d'entrées
* 1962 : ''[[Le Jour le plus long]]'' de [[Darryl F. Zanuck]] : 11,93 millions d'entrées
* 1963 : ''[[La Cuisine au beurre]]'' avec [[Fernandel]] : 6,39 millions d'entrées
* 1963 : ''[[La Cuisine au beurre]]'' de [[Gilles Grangier]] avec [[Fernandel]] : 6,39 millions d'entrées
* 1965 : ''[[Le Corniaud]]'' avec Louis de Funès : 11,74 millions d'entrées
* 1965 : ''[[Le Corniaud]]'' de [[Gérard Oury]] avec [[Louis de Funès]] : 11,74 millions d'entrées
* 1965 : ''[[Les Grandes Gueules]]'' avec [[Lino Ventura]] : 3,59 millions d'entrées
* 1965 : ''[[Les Grandes Gueules]]'' avec [[Lino Ventura]] : 3,59 millions d'entrées
* 1966 : ''[[La Grande Vadrouille]]'' avec [[Louis de Funès]] : 17,27 millions d'entrées
* 1966 : ''[[La Grande Vadrouille]]'' de Gérard Oury avec Louis de Funès : 17,27 millions d'entrées
* 1968 : '' [[Les Cracks]] '' d'[[Alex Joffé]]
* 1968 : '' [[Les Cracks]] '' d'[[Alex Joffé]]
* 1969 : ''[[Le Cerveau]]'' de [[Gérard Oury]] avec [[Jean-Paul Belmondo]] : 5,57 millions d'entrées
* 1969 : ''[[Le Cerveau]]'' de Gérard Oury avec [[Jean-Paul Belmondo]] : 5,57 millions d'entrées
* 1969 : ''[[L'Arbre de Noël]]'' de [[Terence Young (réalisateur)|Terence Young]].
* 1969 : ''[[L'Arbre de Noël (film)|L'Arbre de Noël]]'' de [[Terence Young (réalisateur)|Terence Young]]
* 1970 : ''[[L'Étalon (film, 1970)|L'Étalon]]'' de [[Jean-Pierre Mocky]]
* 1970 : ''[[L'Étalon (film, 1970)|L'Étalon]]'' de [[Jean-Pierre Mocky]]
* 1970 : ''[[Le Cercle rouge]]'' de [[Jean-Pierre Melville]], avec [[Yves Montand]] et [[Alain Delon]]
* 1970 : ''[[Le Cercle rouge]]'' de [[Jean-Pierre Melville]]
* 1970 : ''[[Le Mur de l'Atlantique]]'' de [[Marcel Camus]]
* 1970 : ''[[Le Mur de l'Atlantique]]'' de [[Marcel Camus]], avec [[Jean Poiret]]
}}
}}


<small>Sources : ''[http://jpbox-office.com/fichacteur.php?id=655&affich=france&deplier2=yes JPBox-Office]'' et ''[http://www.boxofficestory.com/box-office-bourvil-c22694837 Box Office Story]''.</small>
=== Théâtre, opérettes, opéra, radios, tournées ===

* [[1937]] : ''L'Anglais tel qu'on le parle'', théâtre aux Armées, [[caserne de la Pépinière]] ({{24e|régiment}} d'infanterie), Paris {{8e}}
== Théâtre / Music-hall ==
* 1937 : ''L'Arlésienne'', à la [[Gaîté-Lyrique|Gaîté-Lyrique de Paris]], théâtre aux Armées
* [[1937 au théâtre|1937]] : ''L'Anglais tel qu'on le parle'', théâtre aux Armées, [[caserne de la Pépinière]] ({{24e|régiment}} d'infanterie)
* [[1938]] : ''Le Music-hall des Jeunes Amateurs'', sur [[Radio-Cité (Paris)|Radio-Cité]]
* 1937 : ''L'Arlésienne'', théâtre aux Armées, [[Gaîté-Lyrique]]
* [[1942]] : ''La Revue du Rire'', [[Alhambra (Paris)|théâtre de l'Alhambra]] (octobre) (avec [[Gaston Ouvrard|Ouvrard]], [[Roger Pierre]]…)
* [[1941 au théâtre|1941]] : ''La Femme à barbe'' avec [[Étienne Lorin]], [[ABC (music-hall)|ABC]], en tant qu'accordéoniste
* [[1943]] : ''Ça sent si bon la Revue'', théâtre de l'Alhambra (juillet) (avec [[Georges Guétary]]…)
* [[1942 au théâtre|1942]] : ''La Revue du rire'', [[Alhambra (Paris)|théâtre de l'Alhambra]] (octobre), avec [[Gaston Ouvrard|Ouvrard]], [[Roger Pierre]]…
* [[1945]] à fin [[1947]]: ''Pêle-Mêle'', sur [[Radio Télévision Luxembourg|Radio-Luxembourg]], émission de Jean-Jacques Vital (inventeur de ''[[La Famille Duraton]]'', futur Directeur de ''Air Production''), avec ''Monsieur Champagne'' aux jeux, [[Ray Ventura]] et ses ''Collégiens'', [[Henri Génès]]..; [[Robert Rocca]] assure ses textes
* [[1946 au théâtre|1946]] : ''La Bonne Hôtesse'' opérette de [[Jean-Jacques Vital]] et [[Serge Veber]], musique [[Bruno Coquatrix]], mise en scène [[Alfred Pasquali|Fred Pasquali]], théâtre de l'Alhambra
* [[1943 au théâtre|1943]] : ''Ça sent si bon la revue'', théâtre de l'Alhambra (juillet) avec [[Georges Guétary]]…
* [[1946 au théâtre|1946]] : ''La Bonne Hôtesse'', opérette de [[Jean-Jacques Vital]] et [[Serge Veber]], musique [[Bruno Coquatrix]], mise en scène [[Alfred Pasquali|Fred Pasquali]], théâtre de l'Alhambra
* 1946 : tournée estivale de trois mois en première partie vedette des ''Collégiens de Ray Ventura'', patronnée par [[Bruno Coquatrix]]
* 1946 : tournée estivale de trois mois en première partie des ''Collégiens de Ray Ventura''
* [[1947 au théâtre|1947]] : ''Le Maharadjah'' opérette de [[Jean-Jacques Vital]] et [[Serge Veber]], musique [[Bruno Coquatrix]], mise en scène [[Alfred Pasquali|Fred Pasquali]], théâtre de l'Alhambra
* [[1947 au théâtre|1947]] : ''Le Maharadjah'', opérette de Jean-Jacques Vital et Serge Veber, musique Bruno Coquatrix, mise en scène [[Alfred Pasquali|Fred Pasquali]], théâtre de l'Alhambra
* [[1948 au théâtre|1948]] : ''[[Les Contes d'Hoffmann]]'', opéra fantastique de [[Jacques Offenbach]], [[théâtre des Champs-Élysées]] avec l'orchestre de l'[[Théâtre national de l'Opéra-Comique|Opéra-Comique]]
* 1947 et [[1948]] : ''Constellation 48'', émission radiophonique de music-hall sur la [[Radiodiffusion française|RDF]] écrite par Robert Picq et [[Pierre Ferrary]], présenté par Mauricet, avec [[Ray Ventura]] et son orchestre, [[Henri Salvador]]..; textes de Bourvil encore avec [[Robert Rocca]]
* [[1949 au théâtre|1949]] : ''Le Bouillant Achille'', comédie de [[Paul Nivoix]], mise en scène [[Robert Dhéry]], [[théâtre des Variétés]]
* 1948 : ''[[Les Contes d'Hoffmann]]'', opéra fantastique de [[Jacques Offenbach]], [[théâtre des Champs-Élysées]] avec l'orchestre de l'[[Théâtre national de l'Opéra-Comique|Opéra-Comique]]
* 1950 au théâtre|1950 : ''Quelques pas dans le cirage'', tournée de trois mois au [[Québec]], avec [[Roger Pierre]], [[Jean Richard (acteur)|Jean Richard]], [[Darry Cowl]], dans le cadre de la troupe ''Les Burlesques de Paris'' dirigée par [[Max Révol]]
* [[1949 au théâtre|1949]] : ''Le Bouillant Achille'' comédie de [[Paul Nivoix]], mise en scène [[Robert Dhéry]], [[théâtre des Variétés]]
* 1950 : ''M’sieur Nanar'', opérette de Jean-Jacques Vital, [[Pierre Ferrary]] et [[André Hornez]], musique Bruno Coquatrix, mise en scène Fred Pasquali, [[Théâtre des Folies-Wagram|théâtre de l'Étoile]]
* 1949 et [[1950]]: ''Le Café du coin'', émission radiophonique sur Radio-Luxembourg par [[Jean-Jacques Vital]], avec des textes de [[Maurice Horgues]] et [[Robert Rocca]], patronnée par ''Verigoud'' puis ''Cinzano''. [[Jacques Grello]] est ''le Barman'', et Bourvil ''Monsieur Chose''
* [[1952 au théâtre|1952]] : ''[[La Route fleurie]]'', opérette de [[Raymond Vincy]], musique [[Francis Lopez]], mise en scène Max Révol, [[théâtre des Célestins]] puis [[ABC (music-hall)|théâtre de l'ABC]]
* 1950 : ''Quelques Pas dans le Cirage'', pour trois mois au [[Québec]], avec [[Roger Pierre]] (complice deux ans plus tard dans ''Le Trou normand''), [[Jean Richard (acteur)|Jean Richard]], [[Darry Cowl]], dans le cadre de la troupe ''Les Burlesques de Paris'' (dont [[Louis de Funès]] fera partie quelques mois plus tard, comme ''pianiste-comédien'') dirigée par [[Max Révol]]
*:L'œuvre est à l’affiche quatre ans sans interruption soit {{Unité|1302 représentations}} à Paris, et une tournée en province
* 1950 : ''M’sieur Nanar'' opérette de [[Jean-Jacques Vital]], [[Pierre Ferrary]] et [[André Hornez]], musique [[Bruno Coquatrix]], mise en scène [[Alfred Pasquali|Fred Pasquali]], [[Théâtre des Folies-Wagram|théâtre de l'Étoile]]
* [[1958 au théâtre|1958]] : ''[[Knock ou le Triomphe de la médecine]]'' de [[Jules Romains]], mise en scène [[Jean-Louis Barrault]]
* [[1951]] et [[1952]] : ''Les Aventures de Bourvil'', sur Radio-Luxembourg, réalisées par [[André Sallée]], textes de [[Robert Picq]], patronnées par les pâtes ''Milliat''. Bourvil est ''Marcel Lapierre''
* 1958 : ''[[Pacifico]]'', opérette de [[Paul Nivoix]], musique [[Jo Moutet]], mise en scène [[Max Révol]], [[théâtre de la Porte-Saint-Martin]]
* 1951 : ''Soucoupes volantes'', sur Radio-Luxembourg avec [[Jean Nohain]], émission de Louis Merlin. Bourvil est alors ''Le Professeur Soucoupe'', aux côtés de [[Pauline Carton]] et de [[André Gillois]]
* 1952 : ''[[La Route fleurie]]'' opérette de [[Raymond Vincy]], musique [[Francis Lopez]], mise en scène [[Max Révol]], avec [[Georges Guétary]], [[théâtre des Célestins]], [[ABC (music-hall)|théâtre de l'ABC]]. L'œuvre est à l’affiche quatre ans sans interruption. Soit, {{Unité|1302 représentations}} à Paris, et une tournée en province
* 1952 : ''Phi-Phi'' enregistrement de la célèbre opérette de [[Albert Willemetz]]
* [[1956]] : ''Cavalcade'' avec Georges Guétary, sur Radio-Luxembourg, chacun coachant un groupe d'artistes en compétition, puis
* 1956 : ''La Course à l'émeraude'', toujours sur Radio-Luxembourg, et [[RMC|Radio Monte-Carlo]], et toujours avec [[Georges Guétary]], pour un feuilleton musical, cette fois
* 1956 : ''Le Chanteur de Mexico'', opérette réalisée par [[Richard Pottier]], scénario de [[Raymond Vincy]], musique de [[Francis Lopez]], avec [[Luis Mariano]] et [[Annie Cordy]].
* [[1958]] : ''[[Knock ou le Triomphe de la médecine]]'' de [[Jules Romains]], mise en scène Jean-Louis Barrault
* 1958 : ''[[Pacifico]]'' opérette de [[Paul Nivoix]], musique [[Jo Moutet]], mise en scène [[Max Révol]], [[théâtre de la Porte-Saint-Martin]], avec ses principaux complices de ''La Route fleurie''
* [[1962 au théâtre|1962]] : ''[[La Bonne Planque]]'' de [[Michel André (acteur)|Michel André]], mise en scène [[Roland Bailly]], [[théâtre des Nouveautés]]
* [[1962 au théâtre|1962]] : ''[[La Bonne Planque]]'' de [[Michel André (acteur)|Michel André]], mise en scène [[Roland Bailly]], [[théâtre des Nouveautés]]
* [[1964 au théâtre|1964]] : ''[[La Bonne Planque]]'' Une seule représentation au [[théâtre des Arts de Rouen]]
* [[1964 au théâtre|1964]] : ''La Bonne Planque'' de Michel André, théâtre du Vaudeville à Bruxelles (avril) puis [[théâtre des Arts de Rouen]] (1 représentation)
* [[1965 au théâtre|1965]] : ''Ouah ! Ouah !'' opérette de [[Michel André (acteur)|Michel André]], mise en scène [[Roland Bailly]], musique [[Étienne Lorin]] et [[Gaby Wagenheim]], [[Alhambra (Paris)|théâtre de l'Alhambra]]
* [[1965 au théâtre|1965]] : ''Ouah ! Ouah !'', opérette de Michel André, mise en scène [[Roland Bailly]], musique [[Étienne Lorin]] et [[Gaby Wagenheim]], théâtre de l'Alhambra
=== Sketchs et monologues ===
* entre [[1969]] et [[1970]] : ''Paillasson'', émission quotidienne matinale sur [[Europe 1]], avec [[Robert Rocca]] et [[Maurice Horgues]], sous la direction de [[Lucien Morisse]], durant quelques semaines. [[Jean Richard (acteur)|Jean Richard]] lui succéda.


{{colonnes|taille=30|
=== Discographie ===
* ''L'Histoire du jockey'' (également intitulé ''Défense d'en rire'')
{{article détaillé|Discographie de Bourvil|Liste des chansons de Bourvil}}


* ''L'Ingénieur''
Un hommage lui a été rendu par [[Tom Novembre]] en 2006 par l'interprétation de quatorze chansons dans son CD ''André''.
* ''L'Inventeur''

* ''L'Unique Mousquetaire''
=== Sketchs et monologues ===
* ''La Causerie anti-alcoolique'', sketch écrit par [[Roger Pierre]]<ref>[https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/i05057828/bourvil-l-eau-ferrugineuse-ou-la-causerie-du-delegue-de-la-ligue-anti Vidéo sur ''ina.fr''] et [https://www.atatheatre.com/Saynetes/saynetes/Bourvil.htm transcription].</ref>
* ''L'Histoire du jockey'' (également intitulé ''Défense d'en rire'')
* ''Le Ministre de l'Agriculture ''
* ''L'ingénieur''
* ''L'inventeur''
* ''La Plume''
* ''L'unique mousquetaire''
* ''Le Vélo''
* ''Les Castagnettes''
* ''La Causerie anti-alcoolique'', sketch écrit par [[Roger Pierre]] ([https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/i05057828/bourvil-l-eau-ferrugineuse-ou-la-causerie-du-delegue-de-la-ligue-anti enregistrement audio], [https://www.atatheatre.com/Saynetes/saynetes/Bourvil.htm transcription])
* ''Le ministre de l'Agriculture ''
* ''La plume''
* ''Le vélo''
* ''Les castagnettes''
* ''Mon chien''
* ''Mon chien''
* ''Une redingote''
* ''Une redingote''
* ''Le conservatoire''
* ''Le Conservatoire''
* ''Quand il pleut''
* ''Quand il pleut''
* ''Père nourricier''
* ''Père nourricier''
* ''Les terrassiers''
* ''Les Terrassiers''
* ''Le charcutier''
* ''Le Charcutier''
* ''La laide''
* ''La Laide''
* ''Frédo le porteur''
* ''Frédo le porteur''
* ''Vive la mariée''
* ''Vive la mariée''}}
== Radio ==


* 1938 : ''Le Music-hall des jeunes amateurs'', sur [[Radio-Cité (Paris)|Radio-Cité]]
=== Musique ===
* 1945-1947: ''Pêle-mêle'', sur [[Radio Télévision Luxembourg|Radio-Luxembourg]], émission de Jean-Jacques Vital, avec ''Monsieur Champagne'' aux jeux, [[Ray Ventura]] et ses ''Collégiens'', [[Henri Génès]] ; textes de Bourvil écrits par [[Robert Rocca]]
Harmonica, mandoline, accordéon, guitare, cornet à pistons, trompette, bugle…:
* 1947-1948 : ''Constellation 48'', émission radiophonique de music-hall sur la [[Radiodiffusion française|RDF]] écrite par Robert Picq et [[Pierre Ferrary]], présenté par Mauricet, avec Ray Ventura et son orchestre, [[Henri Salvador]]{{etc.}} ; textes de Bourvil écrits par Robert Rocca
* [[1934]] : harmonie municipale de [[Fontaine-le-Dun]]
* 1949-1950 : ''Le Café du coin'', émission radiophonique de [[Jean-Jacques Vital]] sur Radio-Luxembourg, textes de [[Maurice Horgues]] et Robert Rocca. [[Jacques Grello]] est le Barman, et Bourvil Monsieur Chose.
* [[1935]] : trio musical à [[Saint-Laurent-en-Caux]], à la trompette, avec Victor Gemptel (mécanicien, à l'accordéon), et le {{Dr}} Piory (médecin, au violon)
* 1951-1952 : ''Les Aventures de Bourvil'', sur Radio-Luxembourg, réalisées par André Sallée, textes de Robert Picq. Bourvil est Marcel Lapierre.
* [[1935]] : harmonie municipale de [[Rouen]]-[[Quartier Saint-Sever|Saint-Sever]]
* 1951 : ''Soucoupes volantes'', émission de Louis Merlin et [[Jean Nohain]] sur Radio-Luxembourg. Bourvil est le professeur Soucoupe, aux côtés de [[Pauline Carton]] et [[André Gillois]]
* [[1936]] : harmonie municipale de Rouen
* 1952 : ''Phi-Phi'' enregistrement de la célèbre opérette de [[Albert Willemetz]]
* [[1937]] : section musique du {{24e|régiment}} d'infanterie (Paris)
* 1956 : ''Cavalcade'' sur Radio-Luxembourg avec Georges Guétary, chacun coachant un groupe d'artistes en compétition
* [[1941]] et [[1942]] : cours de trompette du [[Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris|Conservatoire de Paris]] (en candidat libre)
* 1956 : ''La Course à l'émeraude'', feuilleton musical sur Radio-Luxembourg et [[RMC|Radio Monte-Carlo]] avec Georges Guétary
* Accordéoniste de Bordas, la femme à barbe, à l'ABC en 1941, avec [[Étienne Lorin]]
* 1969-1970 : ''Paillasson'', émission quotidienne matinale sur [[Europe 1]], avec Robert Rocca et Maurice Horgues, sous la direction de [[Lucien Morisse]], durant quelques semaines. [[Jean Richard (acteur)|Jean Richard]] lui succéda.

== Discographie ==
{{article détaillé|Discographie de Bourvil|Liste des chansons de Bourvil}}

Un hommage lui a été rendu par [[Tom Novembre]] en 2006 par l'interprétation de quatorze chansons dans son CD ''André''.


== Distinctions ==
== Distinctions ==
=== Décoration ===
* {{Déco COAL}} 1968<ref group="n">La même année, il a refusé – toujours par modestie – de recevoir la Légion d'honneur, [[Charles de Gaulle]] s'étant proposé pour éventuellement la lui remettre en personne.</ref>.
* [[Médaille de la Ville de Paris]], échelon Vermeil, remise à l'[[Hôtel de Rohan (Paris)|hôtel de Rohan]] le 6 novembre 1953, par [[Pierre Bourgeois (industrie musicale)|Pierre Bourgeois]], président de [[Pathé-Marconi]].
=== Récompenses ===
=== Récompenses ===
* {{1er}} du concours de [[Georges Briquet]] au [[Le Poste Parisien|Poste Parisien]] en [[1938]].
* 1938 : {{1er}} du concours de [[Georges Briquet]] au [[Le Poste parisien|Poste parisien]]
* Prix [[Byrrh]] du radio-crochet ''Les Fiancés de Byrrh'' à [[Radio-Paris]] en [[1938]].
* Prix [[Byrrh]] 1938 du radio-crochet ''Les Fiancés de Byrrh'' à [[Radio-Paris]]
* Grand Prix de l'Académie du disque français en [[1953]], avec les Pierrots Parisiens et l'orchestre de Nelly Marco pour l’album ''8 chansons pour les petits''.
* Grand Prix de l'Académie du disque français 1953, avec les Pierrots Parisiens et l'orchestre de Nelly Marco pour l’album ''8 chansons pour les petits''
* Comique français le plus populaire de l'année pour Radio-Luxembourg en [[1953]] (sondage).
* 1953 : Comique français le plus populaire de l'année pour Radio-Luxembourg (sondage)
* [[Mostra de Venise 1956]] : [[Coupe Volpi de la meilleure interprétation masculine]]<ref group="n">{{citation|J’ai eu le prix à Venise, bon, j’en suis pas mal fier, mais je ne confonds pas vitesse et précipitation, Bourvil et [[Sarah Bernhardt]]. Le rire dans la qualité, c’est ce que je voudrais pouvoir faire. L’imbécile heureux, voilà mon emploi. Que je m’évade, de temps en temps, je ne dis pas non, mais ce sera toujours pour y revenir.}} Bourvil ; Source : [[Maurice Bessy]], ''André Bourvil'', Denoël, 1972</ref> à la pour ''[[La Traversée de Paris]]''.
* [[Médaille de la Ville de Paris]], échelon Vermeil, remise à l'[[Hôtel de Rohan (Paris)|hôtel de Rohan]] le 6 novembre 1953, par [[Pierre Bourgeois (industrie musicale)|Pierre Bourgeois]], président de [[Pathé-Marconi]].
* [[Étoiles de cristal]] 1957 : prix d’interprétation pour ''La Traversée de Paris''
* [[Coupe Volpi de la meilleure interprétation masculine]]<ref group="note">{{citation|J’ai eu le prix à Venise, bon, j’en suis pas mal fier, mais je ne confonds pas vitesse et précipitation, Bourvil et [[Sarah Bernhardt]]. Le rire dans la qualité, c’est ce que je voudrais pouvoir faire. L’imbécile heureux, voilà mon emploi. Que je m’évade, de temps en temps, je ne dis pas non, mais ce sera toujours pour y revenir.}} Bourvil ; Source : [[Maurice Bessy]], ''André Bourvil'', Denoël, 1972</ref> à la [[Mostra de Venise 1956]] pour ''[[La Traversée de Paris]]''.
* Prix d’interprétation de l’Académie du Cinéma français ([[Étoiles de cristal]]) en [[1957]] pour ''[[La Traversée de Paris]]''.
* Victoire du cinéma français 1959 : Meilleur acteur pour ''[[Le Miroir à deux faces]]''
* Victoire du Cinéma français du meilleur acteur en [[1959]] pour ''[[Le Miroir à deux faces]]''.
* [[Prix Courteline]] de l'humour 1961 pour ''[[Le Tracassin]]''.
* [[Prix Courteline]] de l'humour en [[1961]] pour ''[[Le Tracassin]]''.
* Prix Courteline de l'humour 1964 pour ''[[La Cuisine au beurre]]'' partagé avec [[Fernandel]]
* [[Festival international du film de Moscou 1965]] : diplôme spécial pour ''[[Le Corniaud]]''<ref>{{Lien archive |langue=en |url=http://www.moscowfilmfestival.ru/miff34/eng/archives/?year=1965 |titre=''1965 year ''|série= |site=[[Festival international du film de Moscou]] |date=2012 |horodatage archive=20130116145645}}.</ref>
* Prix Courteline de l'humour en [[1964]] pour ''[[La Cuisine au beurre]]'' (également décerné à [[Fernandel]]).
* Diplôme spécial du [[festival international du film de Moscou 1965]] pour son rôle dans ''[[Le Corniaud]]''<ref>{{Lien archive |langue=en |url=http://www.moscowfilmfestival.ru/miff34/eng/archives/?year=1965 |titre=1965 year |série= |site=moscowfilmfestival.ru |éditeur=[[festival international du film de Moscou]] |date=2012 |horodatage archive=20130116145645}}.</ref>


=== Odonymie ===
== Hommages ==
En France, plus de 80 rues, allées, avenues (etc.) portent le nom de Bourvil ou André Raimbourg<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=https://rues.openalfa.fr/rues?q=Bourvil |url=https://rues.openalfa.fr/rues?q=Bourvil |site=rues.openalfa.fr |consulté le=2023-10-14}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=https://rues.openalfa.fr/rues?q=Andr%C3%A9+Raimbourg |url=https://rues.openalfa.fr/rues?q=Andr%C3%A9+Raimbourg |site=rues.openalfa.fr |consulté le=2023-10-14}}.</ref>.
En France, plus de 80 rues, allées, avenues{{etc}} portent le nom de Bourvil ou André Raimbourg<ref>{{Lien web |titre=73 rues correspondant à votre recherche |url=https://rues.openalfa.fr/rues?q=Bourvil |site=rues.openalfa.fr |consulté le=2024-03-17}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=8 rues correspondant à votre recherche| url=https://rues.openalfa.fr/rues?q=Andre+Raimbourg |site=rues.openalfa.fr |consulté le=2024-03-17}}.</ref>.


L'une des deux pistes de la station de ski [[La Bresse Hohneck]] porte le nom de Bourvil<ref>{{Lien web |langue=FR-fr |titre=Le «Savez-vous» du jour. Savez-vous pourquoi l’une des pistes de ski de La Bresse porte le nom de Bourvil ? |url=https://www.republicain-lorrain.fr/magazine-tourisme-et-patrimoine/2021/07/31/savez-vous-pourquoi-l-une-des-pistes-de-ski-de-la-bresse-porte-le-nom-de-bourvil |site=republicain-lorrain.fr |consulté le=2024-01-23}}.</ref>.
L'une des deux pistes de la station de ski [[La Bresse Hohneck]] porte le nom de Bourvil<ref>{{Lien web |titre=Savez-vous pourquoi l’une des pistes de ski de La Bresse porte le nom de Bourvil ? |url=https://www.republicain-lorrain.fr/magazine-tourisme-et-patrimoine/2021/07/31/savez-vous-pourquoi-l-une-des-pistes-de-ski-de-la-bresse-porte-le-nom-de-bourvil |site=republicain-lorrain.fr |consulté le=2024-01-23}}.</ref>.


Un musée lui est consacré à [[Froidchapelle]] en [[Belgique]], depuis 2011<ref>{{Lien web |auteur=S. Mergen & G. Woelfle |titre=50 ans de la mort de Bourvil : plongée dans le musée belge qui lui est consacré |date=23 septembre 2020 |url=https://www.rtbf.be/article/50-ans-de-la-mort-de-bourvil-plongee-dans-le-musee-belge-qui-lui-est-consacre-10591129 |site=rtbf.be}}.</ref>.
=== Décoration ===

* {{Déco COAL}} en [[1968]]<ref>La même année, il a refusé – toujours par modestie – de recevoir la Légion d'honneur, [[Charles de Gaulle]] s'étant proposé pour éventuellement la lui remettre en personne.</ref>.
Un [[timbre postal]] « Bourvil » a été édité par la [[La Poste (entreprise française)|poste française]] en [[1994]], dans le cadre d'[[Personnages célèbres|une série consacrée aux acteurs du cinéma français]].
{{anecdotes|date=octobre 2015}}

* Il fut reçu premier du [[canton français|canton]] au [[certificat d'études primaires]] en [[1931]] à l'âge de 14 ans. Dans ''[[Le Trou normand]]'', film de [[1952]], 21 ans plus tard, le personnage qu'il incarne (qui est censé avoir 30 ans) réussit cette même épreuve par inadvertance.
L'[[astéroïde]] n° [[(6207) Bourvil|6207]] porte son nom en son honneur.
* Il forma d’éphémères duos au cabaret en [[1941]], avec [[Étienne Lorin]] (clowns musicaux), puis [[Jean Richard (acteur)|Jean Richard]].
* Bourvil devient un personnage de [[dessin animé]], dans le court métrage ''[[Grrr]]'' de [[1952]].
* Il refusa le rôle du commissaire Juve dans ''[[Fantomas (film, 1964)|Fantomas]]'', confié à [[Louis de Funès]], pour cause d'emploi du temps surchargé.
* Un [[timbre postal]] « Bourvil » a été édité par la [[La Poste (entreprise française)|poste française]] en [[1994]], dans le cadre d’[[Personnages célèbres|une série consacrée aux acteurs du cinéma français]].
* L'[[astéroïde]] n° [[(6207) Bourvil|6207]] porte son nom en son honneur.
* {{refnec|Peu de jours avant sa mort, alité, il refusa le cachet qui lui était versé pour son rôle dans ''[[Le Cercle rouge]]''}}.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
=== Notes ===
=== Notes ===
{{Références|groupe = "note"}}
{{Références|groupe = "n"}}


=== Références ===
=== Références ===
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== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
<!-- par ordre chronologique -->
* [[1949]] : ''Le Miroir des vedettes'', {{Numéro|2}}, article ''Bourvil, comique paysan'', [[Jean Polbernar]], dans le supplément illustré de ''Radio-Revue''
* [[1951]] : ''Le Film vécu'', {{Numéro|32}}, mars, spécial ''Bourvil'', éd. Cinémonde
* Jean Polbernar, « Bourvil, comique paysan », ''Le Miroir des vedettes'' {{Numéro|2}}, supplément illustré de ''Radio-Revue'', 1949
* sd : ''Les Grandes stars du grand écran'', {{Numéro|1}}, spécial Bourvil, ''Bourvil: le génie du comique'', éd. du page
* ''Le Film vécu'' {{Numéro|32}}, mars, spécial ''Bourvil'', ''[[Cinémonde]]'', 1951
* « Bourvil: le génie du comique », ''Les Grandes stars du grand écran'' {{Numéro|1}}
* [[1969]] : ''Notre ami Bourvil'', [[Catherine Claude]], éd. Éditeurs français réunis
* [[1972]] : ''André Bourvil'', [[Maurice Bessy]], éd. Denoël
* [[Catherine Claude]], ''Notre ami Bourvil'', éd. Éditeurs français réunis, 1969
* [[1975]] : ''Bourvil, du rire aux larmes'', [[Pierre Berruer]], éd. Presses de la cité
* [[Maurice Bessy]], ''André Bourvil'', éd. Denoël, 1972
* Pierre Berruer, ''Bourvil, du rire aux larmes'', éd. Presses de la cité, 1975 {{ISBN|2-266-03942-3}}
* [[1981]] : ''Bourvil'', [[Jacques Lorcey]], éd. P.A.C.
* [[1983]] : ''Bourvil'', [[Christian Plume]] et [[Xavier Pasquini]], éd. Bréa
* [[Jacques Lorcey]], ''Bourvil'', éd. PAC, 1981
* {{Ouvrage|auteur1=[[Christian Plume]]|auteur2=Xavier Pasquini|titre=Bourvil|éditeur=Bréa Editions| année=1983|isbn=2-903198-32-2}}.
* [[1990]] : ''Un certain Bourvil'', Catherine Claude, éd. Messidor
* 1990 : ''Bourvil'', [[Jean-Jacques Jelot-Blanc]] et [[James Huet]], éd. Stock
* Catherine Claude, ''Un certain Bourvil'', éd. Messidor, 1990
* [[Jean-Jacques Jelot-Blanc]] et James Huet, ''Bourvil'', éd. Stock, 1990 {{ISBN|2253065560}}
* 1990 : ''Bourvil, ou la tendresse du rire'', [[Philippe Huet]] et [[Élizabeth Coquart]], éd. Albin Michel
* [[2000]] : ''Bourvil… c'était bien'', [[Gérard Lenne]], éd. Albin Michel
* [[Philippe Huet]] et Élizabeth Coquart, ''Bourvil ou la Tendresse du rire'', éd. Albin Michel, 1990
* [[2003]] : ''Chansons de Bourvil en bandes dessinées'' (coll.), éd. Petit à Petit
* [[Gérard Lenne]], ''Bourvil… c'était bien'', éd. Albin Michel, 2000
* [[2006]] : ''Répliques de Bourvil'', Jean-Jacques Jelot-Blanc, éd. du Rocher
* ''Chansons de Bourvil en bandes dessinées'' (coll.), éd. Petit à Petit, 2003
* Jean-Jacques Jelot-Blanc, ''Répliques de Bourvil'', éd. du Rocher, 2006
* 2006 : ''Bourvil. De rire et de tendresse'', [[Philippe Crocq]] et [[Jean Mareska]], éd. Privat
* Philippe Crocq et Jean Mareska, ''Bourvil : De rire et de tendresse'', éd. Privat, 2006
* [[2008]] : ''Dictionnaire des comédiens français disparus'', Yvan Foucart, Mormoiron : Éditions cinéma, 2008, 1185 p. {{ISBN|978-2-9531-1390-7}}
* Yvan Foucart, ''Dictionnaire des comédiens français disparus'', Éditions cinéma, Mormoiron, 2008 {{ISBN|978-2-9531-1390-7}}
* [[2010]] : ''Bourvil : ça va, ils sont contents'', Pascal et Annie Delmotte, [[Gilles Verlant]], préface de [[Dany Boon]], Flammarion, 2010, 208 p.
* [[2015]] : ''André Bourvil inoubliable'', de Solène Haddad, éditions City, 238 p
* [[Gilles Verlant]], Pascal et Annie Delmotte, ''Bourvil : ça va, ils sont contents'', préface de [[Dany Boon]], Flammarion, 2010
* Solène Haddad, ''André Bourvil inoubliable'', éditions City, 2015


=== Documentaires ===
=== Documentaires ===
* [[1982 à la télévision|1982]] : ''Bourvil, un éclat de rire'', documentaire TV de [[Catherine Dupuis]], scénario [[Catherine Chanteloup]] et [[Jocelyne Triquet]]
* [[1982 à la télévision|1982]] : ''Bourvil, un éclat de rire'' de Catherine Dupuis, Catherine Chanteloup et Jocelyne Triquet
* [[1996 à la télévision|1996]] : ''Bourvil'' documentaire TV de [[Jacques Pessis]] ({{heure||25}})
* [[1996 à la télévision|1996]] : ''Bourvil'' de [[Jacques Pessis]] ({{heure||25}})
* [[2000 à la télévision|2000]] : ''Sur les traces de Bourvil'' de [[Pierre Dupont (chansonnier)|Pierre Dupont]] - évocations avec les [[Frères Taloche]] - RTBF/ARTE/TSR, {{heure||30}} (TV et DVD)
* [[2000 à la télévision|2000]] : ''Sur les traces de Bourvil'' de [[Pierre Dupont (chansonnier)|Pierre Dupont]], avec le concours des [[frères Taloche]], produit par la RTBF, ARTE et la TSR {{heure||30}}
* [[2005 à la télévision|2005]] : ''Les 100 plus grands français de tous les temps, ''portrait sur [[France 2]] par [[François Morel (acteur)|François Morel]] et [[Antoine de Caunes]] (TV)
* [[2005 à la télévision|2005]] : ''Les 100 plus grands français de tous les temps'' de [[François Morel (acteur)|François Morel]] et [[Antoine de Caunes]], diffusé sur [[France 2]]
* [[2006 à la télévision|2006]] : ''Bourvil, l'homme qui s'était fait artiste. Portrait d'une star pas comme les autres'' de [[Armand Isnard]], Cat Productions, {{heure||58}} (TV)
* [[2006 à la télévision|2006]] : ''Bourvil, l'homme qui s'était fait artiste'' d'[[Armand Isnard]], Cat Productions, {{heure||58}}
* [[2007 à la télévision|2007]] : ''L'air du temps - Bourvil ''de [[Jacques Pessis]], documentaire TV ({{heure||52}})
* [[2007 à la télévision|2007]] : ''L'Air du temps : Bourvil'' de Jacques Pessis ({{heure||52}})
* [[2010 à la télévision|2010]] : ''On a tous quelque chose de Bourvil ''de [[Pascal Drapier]], documentaire TV ({{heure|1|35}})
* [[2010 à la télévision|2010]] : ''On a tous quelque chose de Bourvil'' de Pascal Drapier, ({{heure|1|35}})
* [[2013 à la télévision|2013]]: ''[[Un jour, un destin]]'' ''- La rage de vaincre'' de [[Serge Khalfon]], documentaire TV présenté par [[Laurent Delahousse (journaliste)|Laurent Delahousse]] ({{heure|1|30}})
* [[2013 à la télévision|2013]]: ''[[Un jour, un destin]] : La Rage de vaincre'' de [[Serge Khalfon]], présenté par [[Laurent Delahousse]] ({{heure|1|30}})
* 2016 : ''Bourvil, un Homme vrai -'' de Frédéric Zamochnikoff, document TV Ciné+ - Flair Production (51 min)
* 2016 : ''Bourvil, un homme vrai'' de Frédéric Zamochnikoff, produit par Ciné+ et Flair Production (51 min)
* [[2017 à la télévision|2017]] : ''Sur la route de La Grande Vadrouille'', film documentaire réalisé par [[Jean-Pierre Devillers]], coécrit avec Vincent Chapeau et Stéphane Conchon, diffusé sur [[France 2]] ({{heure||51}})
* [[2017 à la télévision|2017]] : ''Sur la route de “La Grande Vadrouille”'' de [[Jean-Pierre Devillers]], coécrit avec Vincent Chapeau et Stéphane Conchon, diffusé sur [[France 2]] ({{heure||51}})
* [[2022 à la télévision|2022]] : ''Bourvil : son petit val perdu'', documentaire TV issu de la série ''[[Une maison, un artiste]]'', réalisé par [[Dominique Thiéry]], diffusé sur [[France 5]] ({{heure||29}})
* [[2022 à la télévision|2022]] : ''Bourvil : son petit val perdu'' de Dominique Thiéry dans la érie ''Une maison, un artiste'', diffusée sur [[France 5]] ({{heure||29}})


=== Liens externes ===
=== Liens externes ===

Version du 17 mai 2024 à 22:18

Bourvil
Description de cette image, également commentée ci-après
Bourvil en Italie, lors du tournage du film Le Corniaud en 1964.
Nom de naissance André Robert Raimbourg
Surnom André Bourvil
Andrel
Naissance
Prétot-Vicquemare (France)
Nationalité Drapeau de la France Française
Décès (à 53 ans)
16e arrondissement de Paris (France)
Profession Acteur
Chanteur
Humoriste
Films notables La Traversée de Paris
La Cuisine au beurre
Le Corniaud
La Grande Vadrouille
Le Cerveau
Le Cercle rouge

André Raimbourg, dit Bourvil, est un acteur, chanteur et humoriste français né le à Prétot-Vicquemare (Seine-Inférieure) et mort le dans le 16e arrondissement de Paris.

Fils d'agriculteurs normands, il admire Fernandel et tente comme lui, de devenir artiste. Au départ musicien puis chanteur de music-hall et d'opérette, il connaît le succès à la Libération avec la chanson Les Crayons.

Il crée son personnage caricatural de paysan normand naïf et benêt puis interprète d'autres chansons sur deux décennies, parmi lesquelles on note À bicyclette, Salade de fruits, Un clair de lune à Maubeuge ou encore La Tendresse.

Il est également tête d'affiche de spectacles et comédies populaires, dont La Route fleurie, Pacifico, La Bonne Planque et Ouah ! Ouah !

En parallèle dès la fin de la guerre, il se tourne vers le cinéma où il transpose son « comique-paysan », dans des comédies comme Pas si bête (1946), Le Roi Pandore, Le Rosier de madame Husson et Miquette et sa mère (1950).

En 1951, il tient le premier rôle dans la comédie fantastique Garou-Garou, le passe-muraille, de Jean Boyer et un an plus tard, il joue aux côtés de Brigitte Bardot débutante dans Le Trou normand, deux grands succès populaires qui concourent à sa notoriété.

Son personnage évolue peu à peu puis sa carrière prend un tournant grâce à son rôle dramatique d'un chômeur faisant du marché noir sous l'Occupation dans La Traversée de Paris (1956), ce qui lui vaut le prix d'interprétation de la Mostra de Venise.

Dès lors, il accède à un statut de vedette au répertoire large, alternant les comédies et les drames jusqu'à sa mort, en 1970, sans pour autant endosser des rôles traitant de sujets de société, notamment en coproduisant des films avec Jean-Pierre Mocky (La Cité de l'indicible peur, La Grande Lessive (!), etc.). Un grand nombre de ses films établissent un succès dès leur sortie ou deviennent des classiques du cinéma français, tels que Les Misérables et Le Miroir à deux faces (1958), Le Bossu (1959), Le Capitan et Fortunat (1960), Un drôle de paroissien, Le Magot de Josefa et La Cuisine au beurre (1963), Le Corniaud, La Grosse Caisse et Les Grandes Gueules (1965), La Grande Vadrouille (1966), Le Cerveau et L'Arbre de Noël (1969), et enfin Le Mur de l'Atlantique et Le Cercle rouge (1970).

Bourvil est le père de l'homme politique Dominique Raimbourg et de l'économiste Philippe Raimbourg.

Biographie

Jeunesse et début de carrière

En 1951, André Bourvil âgé d'environ 35 ans, pose pour le Studio Harcourt, à l'époque de ses débuts comme humoriste au music-hall.

André Robert Raimbourg[1] est le deuxième garçon d'Albert René Raimbourg (1889-1918), mort de la grippe espagnole durant la Première Guerre mondiale, et d'Eugénie Pascaline Hortense Marie Pesquet (1891-1970), agriculteurs. Il passe son enfance avec sa mère et le nouveau mari de celle-ci, un agriculteur nommé Joseph Ménard, à Bourville, village natal de sa mère où elle est revenue en 1921. Il a ainsi un frère aîné, René Raimbourg (ophtalmologue au Havre), une sœur cadette Denise (1919-2006), une demi-sœur Thérèse et un demi-frère, Marcel Ménard, futur maire de la commune de Bourville[2].

Bon élève, il obtient en 1931 son certificat d'études avec la mention très bien[n 1]. On le destine à devenir agriculteur, mais il entame des études d'instituteur à l'école primaire supérieure pour garçons de Doudeville. Rebuté par les règles strictes du pensionnat, il retourne deux ans après à la ferme familiale[3]. Il est également un enfant de chœur espiègle et anime régulièrement des fêtes familiales, banquets et kermesses. Il y reprend les chansons de Fernandel en faisant le pitre, ce qui lui vaut rapidement le surnom de « Fernandel normand »[4]. De temps en temps, la famille attelle le cheval de la ferme et se rend au marché de Fontaine-le-Dun, chef-lieu de canton. C'est en 1934, dans cette commune qu'il intègre la fanfare (dans laquelle il joue de l'harmonica, de l'accordéon et du cornet à pistons)[5], puis en 1935 l'harmonie municipale de Rouen-Saint-Sever.

Mitron à 17 ans dans une boulangerie à Saint-Laurent-en-Caux, il devient boulanger rue Louis-Blanc à Rouen[6] en 1936 et crée un trio musical avec Victor Gemptel, mécanicien, à l'accordéon, le Dr Piory, médecin, au violon, et lui à la trompette. En 1937, lorsqu'il assiste au spectacle de son idole Fernandel au cirque de Rouen, il décide de devenir à son tour artiste[7].

Afin de rejoindre la musique militaire, il choisit de devancer l'appel et s'engage dans l'armée pour deux ans de service militaire. Il est affecté le au 24e régiment d'infanterie à Paris. Cornettiste dans la fanfare du régiment, il fait rire ses camarades de chambrée qui lui lancent un défi en 1938 : s'inscrire au radio-crochet Les Fiancés de Byrrh à Radio-Paris. Sous le pseudonyme d'Andrel (en référence à son modèle Fernandel), il interprète la chanson Ignace et gagne le prix Byrrh, trois cents francs aussitôt employés à acheter un accordéon[8].

Bourvil en 1945, lors de son inscription à la Sacem (photo d'identité).

Démobilisé après la bataille de France, il exerce de nombreux petits métiers (plombier, garçon de courses pour une entreprise fiduciaire) dans la capitale, mais poursuit sa carrière musicale : outre des cours de trompette du Conservatoire de Paris (en candidat libre), il court les radio-crochets, cabarets, music-halls. Les imitations de Fernandel ne faisant plus recette, il se crée le personnage du « comique paysan » naïf en rabattant sa frange sur le front et en s'affublant d'un pantalon noir et d'une veste étriquée : Andrel devient Bourvil en 1942[9]. Son cousin éloigné, Lucien Raimbourg, étant déjà dans le métier, il choisit ce nom de scène afin d'éviter toute confusion, en référence au village de son enfance. Il sera parfois nommé « André Bourvil » (il existe d'ailleurs un « Théâtre André-Bourvil » à Paris 11e). C'est sous ce nom qu'il apparaît au générique et à l'affiche de l'avant-dernier film qu'il a tourné, Le Cercle rouge.

Jeune artiste en quête de succès, il s'installe avec son épouse à Vincennes, dans un minuscule appartement du 25 rue des Laitières, au septième étage sous les toits, où il restera jusqu'en 1947[10]. Il enchaîne ses numéros de « comique paysan » (dérivé du comique troupier) à l'accent traînant avec un nouveau répertoire musical, mettant des textes sur la musique de son ami accordéoniste Étienne Lorin, rencontré en 1939[n 2]. C'est avec la chanson Les Crayons que sa carrière débute vraiment en 1945. C'est d'ailleurs avec cette chanson qu'il fait sa première apparition au cinéma, en 1945, dans La Ferme du pendu, de Jean Dréville[11].

Un acteur reconnu

L'acteur en 1953.

Les premiers films le cantonnent dans son personnage de benêt, mais il se rend progressivement compte qu'il doit se renouveler. Sa popularité commence en effet à baisser et il connaît son premier revers cuisant le 9 décembre 1951 : invité à se produire en vedette devant son public dans un gala au cirque de Rouen, il est sifflé par les Normands vexés de l'image de paysan nigaud qu'il donne d'eux[12]. Il abandonne alors les tours de chant et se lance dans l'opérette notamment avec sa grande complice Pierrette Bruno dont il doit se séparer en 1962 lorsque la presse évoque leur liaison[13],[14]. Malgré les réticences initiales de Marcel Aymé et du producteur, il est engagé par Claude Autant-Lara en 1956 dans le film La Traversée de Paris où il montre toute la palette de son jeu d'acteur[15]. Il tournera à nouveau sous la direction de Claude Autant-Lara dans Le Magot de Josefa, sorti en 1963.

Avec son ami Jean Gabin en 1956, à Venise (Italie).

Dans la cinquantaine de films qu'il a tournés, le comique de Bourvil repose principalement sur des rôles de gentil, parfois un peu bête ou naïf, comme les rôles qu’il a tenus face à l’énergique Louis de Funès[n 3] : le personnage incarné par Bourvil parvient toujours, par sa gentillesse, non seulement à faire rire, mais aussi à échapper aux manipulations des personnages machiavéliques interprétés par de Funès[16].

C'est en 1963 qu'il rencontre Jean-Pierre Mocky qui lui propose de tenir le rôle d'un pilleur de tronc dans Un drôle de paroissien, rôle qu'avait refusé Fernandel. Contre toute attente, ce film est un énorme succès populaire. Bourvil tournera trois autres films avec Mocky. Quand Bourvil citera ses six films préférés, ce sera Le Cercle rouge, La Traversée de Paris et les quatre qu'il tourna avec Mocky[17].

La Cadillac DeVille convertible de 1964, l'acteur aux côtés de Louis de Funès, lors du tournage en Italie du film Le Corniaud.

Bourvil a cependant tenu des rôles plus dramatiques, comme l'homme à tout faire de L'Arbre de Noël, dans lequel il aide un petit garçon atteint d'une leucémie à assouvir sa passion pour les loups. Dans ce film, comme dans les films comiques, le spectateur peut facilement s'identifier au personnage joué par Bourvil, qui semble être un homme simple. Dans Le Miroir à deux faces, son jeu est méconnaissable : face à Michèle Morgan, il incarne un homme qui manipule une femme laide pour pouvoir l'épouser puis, lorsque celle-ci devient belle grâce à une opération, il devient ignoble avec elle, jusqu'à la harceler et lui retirer ses enfants. On peut enfin citer son rôle de l'odieux Thénardier dans l'adaptation cinématographique des Misérables, ou encore son avant-dernier rôle, celui d'un commissaire de police dans Le Cercle rouge. Ce grand comique arrive même à verser des larmes dans Fortunat à l'annonce de la mort d'une institutrice qu'il considérait comme sa mère[18].

Bourvil sur le tournage du film Les Grandes Gueules, en 1965.

Bourvil est un homme très cultivé. En 1955, aimant le calme de la campagne, préférant la vie de famille et le jardinage aux mondanités, il acquiert une propriété perchée sur une colline dans le petit village de Montainville, car bien relié à Paris par l'autoroute de l'Ouest qui lui permet d'atteindre rapidement les Studios de Boulogne où il tourne fréquemment[19]. Son ami Georges Brassens, qui habitait non loin de là, à Crespières (Yvelines) au Moulin de La Bonde, confiait qu'il était le parfait honnête homme, façon XVIIe siècle, et qu'il lui suggérait des lectures. Il partageait avec Brassens une connaissance encyclopédique de la chanson française[20]. Il connaissait aussi Jean-Paul Sartre[21].

Il reste aujourd'hui une référence pour de nombreux artistes. François Morel et Antoine de Caunes ont notamment réalisé un portrait de lui, en , dans le cadre de l'émission télévisée Le Plus Grand Français de tous les temps, classement dans lequel il arrivait en 7e position, gage d'une très grande popularité, 35 ans après sa disparition. Il parlait l'anglais, un peu l'espagnol et assurait le doublage de ses films en anglais.

Derniers films et mort

Lors du tournage (de mai à septembre 1967) des Cracks, Bourvil chute lourdement de son vélo. Hospitalisé, il en profite pour subir l'ablation d'un simple kyste à l'oreille qui le gêne depuis deux ans. Le chirurgien fait alors un prélèvement et diagnostique une maladie de Kahler[n 4]. Lorsque son médecin l'en informe, Bourvil décide de ne pas communiquer sur sa maladie, mais les rumeurs de son cancer courent et les assureurs s'inquiètent[22],[n 5]. Ses jours sont comptés alors qu'il est au faîte de la gloire. Pour tenter de prouver sa bonne santé, il accepte de jouer le rôle principal dans L'Étalon, film tourné en seize jours avec des contrats journaliers, car les compagnies d'assurance ne le couvrent que dix-sept jours (le réalisateur Jean-Pierre Mocky lui avait fait raser le crâne pour dissimuler son alopécie, effet secondaire de la chimiothérapie)[23].

De janvier à , il tourne Le Cercle rouge de Jean-Pierre Melville, avec Alain Delon, Gian Maria Volonté et Yves Montand, où il est crédité pour la première fois avec le nom d'« André Bourvil »[24]. Voulant cacher la gravité de son état, il déclare en avril à la presse être « un homme heureux, en bonne santé et lucide » et annonce son grand retour au music-hall, qu'il avait abandonné depuis dix-huit ans, avec Les Compagnons de la chanson : « Nous préparons, sur une formule très nouvelle, un spectacle enlevé, qui durera deux heures et demie. Je chanterai, soit tout seul, soit en chœur avec eux, mes premiers succès, Les Crayons et Les Cartes postales, soit des chansons nouvelles[25] ».

Son dernier grand tournage, Le Mur de l'Atlantique, qui commence le 5 juin 1970, est éprouvant, l'acteur souffrant énormément, bien que le réalisateur Marcel Camus fasse tout pour le ménager, notamment en le faisant jouer le plus souvent assis[26]. Il fait également en juillet une courte apparition dans Clodo, par amitié pour le réalisateur Georges Clair, le film étant tourné en une journée[27] ; sa voix est tellement altérée par la chimiothérapie qu'il a dû être doublé[28].

Tombe de Bourvil à Montainville (Yvelines).

Après une longue agonie, Bourvil meurt à l'âge de 53 ans le , au milieu des siens, dans son appartement parisien de la rue Ernest-Hébert (à l'angle du boulevard Suchet) (16e arrondissement)[29],[30],[31]. Le Cercle rouge et Le Mur de l'Atlantique sortent seulement quelques semaines après sa mort, et sont des triomphes. Bourvil repose à Montainville (Yvelines), village où il avait sa maison de campagne. Jeanne Lefrique, son épouse, née en 1918, meurt le dans un accident de voiture, alors qu’elle se rend de Paris à Montainville sur la tombe de son époux. La mort de Bourvil met fin à plusieurs projets cinématographiques auxquels il devait initialement participer : L'Albatros de Jean-Pierre Mocky, un film sur La Guerre des Gaules, les tribulations de deux Français aux États-Unis, avec Louis de Funès, et les aventures d'un tonique curé de campagne du pays de Caux imaginées par l'abbé Alexandre. Au théâtre, il aurait dû retrouver de Funès dans Le Contrat, pièce écrite par Francis Veber et mise en scène par Jean Le Poulain. Seuls L'Albatros, La Folie des grandeurs (tirée de Ruy Blas avec Yves Montand comme suppléant) et L'Emmerdeur (issu du Contrat, avec Jacques Brel comme premier François Pignon) sont ensuite réalisés.

Vie privée

Bourvil avec ses fils Philippe et Dominique Raimbourg, en 1959.

Bourvil épouse le , au Petit-Quevilly[1], Jeanne Marie Lefrique (1918-1985) rencontrée en 1936 un soir à un bal de fête à Fontaine-le-Dun et dont le père est contremaître à la sucrerie du bourg. Le couple aura deux fils :

Filmographie

Ayant tourné une soixantaine de films, Bourvil fait partie, avec Fernandel, Louis de Funès et Jean Gabin, des acteurs français ayant attiré le plus grand nombre de spectateurs dans les salles de cinéma entre 1945 et 1970 : environ 205 millions.

Ses films ayant eu la plus grosse audience sont :

Sources : JPBox-Office et Box Office Story.

Théâtre / Music-hall

Sketchs et monologues

  • L'Histoire du jockey (également intitulé Défense d'en rire)
  • L'Ingénieur
  • L'Inventeur
  • L'Unique Mousquetaire
  • La Causerie anti-alcoolique, sketch écrit par Roger Pierre[35]
  • Le Ministre de l'Agriculture
  • La Plume
  • Le Vélo
  • Les Castagnettes
  • Mon chien
  • Une redingote
  • Le Conservatoire
  • Quand il pleut
  • Père nourricier
  • Les Terrassiers
  • Le Charcutier
  • La Laide
  • Frédo le porteur
  • Vive la mariée

Radio

  • 1938 : Le Music-hall des jeunes amateurs, sur Radio-Cité
  • 1945-1947: Pêle-mêle, sur Radio-Luxembourg, émission de Jean-Jacques Vital, avec Monsieur Champagne aux jeux, Ray Ventura et ses Collégiens, Henri Génès ; textes de Bourvil écrits par Robert Rocca
  • 1947-1948 : Constellation 48, émission radiophonique de music-hall sur la RDF écrite par Robert Picq et Pierre Ferrary, présenté par Mauricet, avec Ray Ventura et son orchestre, Henri Salvadoretc. ; textes de Bourvil écrits par Robert Rocca
  • 1949-1950 : Le Café du coin, émission radiophonique de Jean-Jacques Vital sur Radio-Luxembourg, textes de Maurice Horgues et Robert Rocca. Jacques Grello est le Barman, et Bourvil Monsieur Chose.
  • 1951-1952 : Les Aventures de Bourvil, sur Radio-Luxembourg, réalisées par André Sallée, textes de Robert Picq. Bourvil est Marcel Lapierre.
  • 1951 : Soucoupes volantes, émission de Louis Merlin et Jean Nohain sur Radio-Luxembourg. Bourvil est le professeur Soucoupe, aux côtés de Pauline Carton et André Gillois
  • 1952 : Phi-Phi enregistrement de la célèbre opérette de Albert Willemetz
  • 1956 : Cavalcade sur Radio-Luxembourg avec Georges Guétary, chacun coachant un groupe d'artistes en compétition
  • 1956 : La Course à l'émeraude, feuilleton musical sur Radio-Luxembourg et Radio Monte-Carlo avec Georges Guétary
  • 1969-1970 : Paillasson, émission quotidienne matinale sur Europe 1, avec Robert Rocca et Maurice Horgues, sous la direction de Lucien Morisse, durant quelques semaines. Jean Richard lui succéda.

Discographie

Un hommage lui a été rendu par Tom Novembre en 2006 par l'interprétation de quatorze chansons dans son CD André.

Distinctions

Décoration

Récompenses

Hommages

En France, plus de 80 rues, allées, avenues, etc. portent le nom de Bourvil ou André Raimbourg[37],[38].

L'une des deux pistes de la station de ski La Bresse Hohneck porte le nom de Bourvil[39].

Un musée lui est consacré à Froidchapelle en Belgique, depuis 2011[40].

Un timbre postal « Bourvil » a été édité par la poste française en 1994, dans le cadre d'une série consacrée aux acteurs du cinéma français.

L'astéroïde6207 porte son nom en son honneur.

Notes et références

Notes

  1. Il est reçu premier du canton à l'âge de 14 ans. Dans Le Trou normand (1952), le personnage qu'il incarne (qui est censé avoir 30 ans) réussit cette même épreuve par inadvertance.
  2. Il forma d'éphémères duos au cabaret en 1941 avec Étienne Lorin (clowns musicaux), puis Jean Richard.
  3. Il eut à refuser le rôle du commissaire Juve dans Fantomas, confié à Louis de Funès, pour cause d'emploi du temps surchargé.
  4. La maladie de Kahler est un cancer de la moelle osseuse (cancer du sang).
  5. Selon une autre source, c'est lors d'une représentation à Lyon de Ouah ! Ouah ! que Bourvil est gêné par son kyste à l'oreille et que les médecins, après l'analyse du kyste, lui annoncent qu'il est atteint d'un cancer. Sa lourde chute de vélo sur le tournage des Cracks ne serait alors qu'à l'origine d'« un hématome et des douleurs permanentes dans le bas du dos », qui se sont ajoutées à sa maladie de Kahler. (Franck et Jérôme Gavard-Perret, « André Bourvil et Louis de Funès ou le parcours singulier d'un duo exceptionnel », sur Autour de Louis de Funès).
  6. La même année, il a refusé – toujours par modestie – de recevoir la Légion d'honneur, Charles de Gaulle s'étant proposé pour éventuellement la lui remettre en personne.
  7. « J’ai eu le prix à Venise, bon, j’en suis pas mal fier, mais je ne confonds pas vitesse et précipitation, Bourvil et Sarah Bernhardt. Le rire dans la qualité, c’est ce que je voudrais pouvoir faire. L’imbécile heureux, voilà mon emploi. Que je m’évade, de temps en temps, je ne dis pas non, mais ce sera toujours pour y revenir. » Bourvil ; Source : Maurice Bessy, André Bourvil, Denoël, 1972

Références

  1. a et b Acte no 8 (vue 5/14), registre des naissances de la ville de Prétot-Vicquemare pour l'année 1917, Archives départementales de la Seine-Maritime.
  2. Marc Lemonier, Guide des lieux cultes du cinéma en France, Horay, , p. 127.
  3. Philippe Crocq et Jean Mareska, Bourvil. De rire et de tendresse, Éditions Privat, , p. 16-17.
  4. Catherine Claude, Un certain Bourvil, Messidor, , p. 29.
  5. Christian Plume, Xavier Pasquini, op. cit., p. 9-13.
  6. Jean Laurent, « Bourvil nous dit comment “l'inconnue” le sauva du pétrin », Normandie,‎ .
  7. Christian Plume, Xavier Pasquini, op. cit., p. 14.
  8. Philippe Crocq, Jean Mareska, op. cit., p. 21.
  9. Philippe Crocq, Jean Mareska, op. cit., p. 28.
  10. Philippe Crocq, Jean Mareska, op. cit., p. 46.
  11. Christian Plume, Xavier Pasquini, op. cit., p. 32.
  12. Sandro Cassati, André Bourvil. Une histoire vraie, City Edition, , p. 67.
  13. Laurent Delahousse, « André Bourvil, la rage de vaincre », documentaire Un jour, un destin, 23 octobre 2013, 41 min 30 s.
  14. Sandro Cassati, op. cit., p. 144.
  15. Christian Plume, Xavier Pasquini, op. cit., p. 54.
  16. Stéphane Bonnotte, Louis de Funès : jusqu'au bout du rire, Michel Lafon, , 255 p. (ISBN 2840989085), p. 111.
  17. Gilles Boussaingault, « Jean-Pierre Mocky : « Bourvil n'était pas un vrai gentil » », sur lefigaro.fr, .
  18. Christian Plume, Xavier Pasquini, op. cit., p. 60-63.
  19. Marc Lemonier, Guide des lieux cultes du cinéma en France, Horay, , p. 199.
  20. Pierre Berruer, Georges Brassens, la Marguerite et le Chrysanthème, France Loisirs, (ISBN 2-258-00944-8), p. 107.
  21. Christian Plume, Xavier Pasquini, op. cit., p. 38.
  22. Christian Plume, Xavier Pasquini, op. cit., p. 69.
  23. Christian Plume, Xavier Pasquini, op. cit., p. 70.
  24. Bourvil aurait eu 100 ans aujourd'hui, Le Point, publié le 27 juillet 2017.
  25. Nicole Jolivet, « Bourvil prépare un spectacle avec les Compagnons de la Chanson pour le mois de novembre », Paris-Presse L'Intransigeant,‎ , p. 19.
  26. Rémy Le Poitevin, « Dans La Folie des Grandeurs, Yves Montand remplaça Bourvil », périodique inconnu,‎ (lire en ligne).
  27. Clodo, tourné en 1970 mais remonté puis sorti en 1975. Il s'agit d'une simple apparition.
  28. « Nanarland - Clodo et les vicieuses - la chronique de Nanarland », sur Nanarland.com.
  29. Acte de décès no 1442 (vue 21/31), registre des décès du 16e arrondissmeent pour l'année 1970, Paris-Archives (cote 16D234).
  30. Philippe Crocq et Jean Mareska, Bourvil. De rire et de tendresse, Éditions Privat, , p. 12.
  31. « Dans les archives de Match : Les derniers mois tragiques de Bourvil », parismatch.com.
  32. Xavier Collombier, « Dominique Raimbourg nous parle de son père André dit Bourvil », France 3, Pays de la Loire,‎ (lire en ligne).
  33. « Bourvil fils entre à l'Assemblée nationale », Libération,‎ (lire en ligne).
  34. Lucien Raimbourg, son cousin germain, tourne avec lui dans Sérénade au Texas.
  35. Vidéo sur ina.fr et transcription.
  36. (en) « 1965 year  », sur Festival international du film de Moscou, (version du sur Internet Archive).
  37. « 73 rues correspondant à votre recherche », sur rues.openalfa.fr (consulté le ).
  38. « 8 rues correspondant à votre recherche », sur rues.openalfa.fr (consulté le ).
  39. « Savez-vous pourquoi l’une des pistes de ski de La Bresse porte le nom de Bourvil ? », sur republicain-lorrain.fr (consulté le ).
  40. S. Mergen & G. Woelfle, « 50 ans de la mort de Bourvil : plongée dans le musée belge qui lui est consacré », sur rtbf.be, .

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean Polbernar, « Bourvil, comique paysan », Le Miroir des vedettes no 2, supplément illustré de Radio-Revue, 1949
  • Le Film vécu no 32, mars, spécial Bourvil, Cinémonde, 1951
  • « Bourvil: le génie du comique », Les Grandes stars du grand écran no 1
  • Catherine Claude, Notre ami Bourvil, éd. Éditeurs français réunis, 1969
  • Maurice Bessy, André Bourvil, éd. Denoël, 1972
  • Pierre Berruer, Bourvil, du rire aux larmes, éd. Presses de la cité, 1975 (ISBN 2-266-03942-3)
  • Jacques Lorcey, Bourvil, éd. PAC, 1981
  • Christian Plume et Xavier Pasquini, Bourvil, Bréa Editions, (ISBN 2-903198-32-2).
  • Catherine Claude, Un certain Bourvil, éd. Messidor, 1990
  • Jean-Jacques Jelot-Blanc et James Huet, Bourvil, éd. Stock, 1990 (ISBN 2253065560)
  • Philippe Huet et Élizabeth Coquart, Bourvil ou la Tendresse du rire, éd. Albin Michel, 1990
  • Gérard Lenne, Bourvil… c'était bien, éd. Albin Michel, 2000
  • Chansons de Bourvil en bandes dessinées (coll.), éd. Petit à Petit, 2003
  • Jean-Jacques Jelot-Blanc, Répliques de Bourvil, éd. du Rocher, 2006
  • Philippe Crocq et Jean Mareska, Bourvil : De rire et de tendresse, éd. Privat, 2006
  • Yvan Foucart, Dictionnaire des comédiens français disparus, Éditions cinéma, Mormoiron, 2008 (ISBN 978-2-9531-1390-7)
  • Gilles Verlant, Pascal et Annie Delmotte, Bourvil : ça va, ils sont contents, préface de Dany Boon, Flammarion, 2010
  • Solène Haddad, André Bourvil inoubliable, éditions City, 2015

Documentaires

  • 1982 : Bourvil, un éclat de rire de Catherine Dupuis, Catherine Chanteloup et Jocelyne Triquet
  • 1996 : Bourvil de Jacques Pessis (25 min)
  • 2000 : Sur les traces de Bourvil de Pierre Dupont, avec le concours des frères Taloche, produit par la RTBF, ARTE et la TSR 30 min
  • 2005 : Les 100 plus grands français de tous les temps de François Morel et Antoine de Caunes, diffusé sur France 2
  • 2006 : Bourvil, l'homme qui s'était fait artiste d'Armand Isnard, Cat Productions, 58 min
  • 2007 : L'Air du temps : Bourvil de Jacques Pessis (52 min)
  • 2010 : On a tous quelque chose de Bourvil de Pascal Drapier, (h 35)
  • 2013: Un jour, un destin : La Rage de vaincre de Serge Khalfon, présenté par Laurent Delahousse (h 30)
  • 2016 : Bourvil, un homme vrai de Frédéric Zamochnikoff, produit par Ciné+ et Flair Production (51 min)
  • 2017 : Sur la route de “La Grande Vadrouille” de Jean-Pierre Devillers, coécrit avec Vincent Chapeau et Stéphane Conchon, diffusé sur France 2 (51 min)
  • 2022 : Bourvil : son petit val perdu de Dominique Thiéry dans la érie Une maison, un artiste, diffusée sur France 5 (29 min)

Liens externes

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