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« Yoshihide Suga » : différence entre les versions

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| image = Yoshihide Suga 20210101.jpg
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| légende = Yoshihide Suga en 2020.
| légende = Yoshihide Suga en 2020.
| fonction1 = [[Premier ministre du Japon]]
| fonction1 = [[Chambre des représentants du Japon|Représentant du Japon]]
| depuis le fonction1 =
| depuis le fonction1 = 20 octobre 1996<br><small>({{durée|20|octobre|1996}})</small>
| élection1 = [[Élections législatives japonaises de 1996|20 octobre 1996]]
| à partir du fonction1 = 16 septembre 2020
| réélection1 = [[Élections législatives japonaises de 2000|25 juin 2000]]<br>[[Élections législatives japonaises de 2003|9 novembre 2003]]<br>[[Élections législatives japonaises de 2005|11 septembre 2005]]<br>[[Élections législatives japonaises de 2009|30 août 2009]]<br>[[Élections législatives japonaises de 2012|16 décembre 2012]]<br>[[Élections législatives japonaises de 2014|14 décembre 2014]]<br>[[Élections législatives japonaises de 2017|22 octobre 2017]]<br>[[Élections législatives japonaises de 2021|31 octobre 2021]]
| jusqu'au fonction1 = 4 octobre 2021<br><small>({{durée|16|09|2020|4|10|2021}})</small>
| législature 1 = {{41e}}, {{42e}}, {{43e}}, {{44e}}, {{45e}}, {{46e}}, {{47e}}, [[Liste des députés de la 48e législature de la Chambre des représentants du Japon|{{48e}}]] et {{49e}}
| monarque 1 = [[Naruhito]]
| circonscription 1 = {{2e}} de [[Préfecture de Kanagawa|Kanagawa]]
| nom responsable 1 = [[Vice-Premier ministre#Japon|Vice-Premier ministre]]
| responsable 1 = [[Tarō Asō]]
| prédécesseur 1 = ''Circonscription créée''
| gouvernement 1 = [[Gouvernement Suga|Suga]]
| fonction2 = [[Premier ministre du Japon]]
| depuis le fonction2 =
| élection1 = 16 septembre 2020
| à partir du fonction2 = 16 septembre 2020
| législature 1 = [[Élections législatives japonaises de 2017|{{48e}}]]
| jusqu'au fonction2 = 4 octobre 2021<br><small>({{durée|16|09|2020|4|10|2021}})</small>
| coalition 1 = [[Parti libéral-démocrate (Japon)|PLD]] – [[Kōmeitō]]
| prédécesseur 1 = [[Shinzō Abe]]
| monarque 2 = [[Naruhito]]
| nom responsable 2 = [[Vice-Premier ministre#Japon|Vice-Premier ministre]]
| successeur 1 = [[Fumio Kishida]]
| fonction2 = [[Chambre des représentants du Japon|Représentant du Japon]]
| responsable 2 = [[Tarō Asō]]
| gouvernement 2 = [[Gouvernement Suga|Suga]]
| depuis le fonction2 = 20 octobre 1996<br><small>({{durée|20|octobre|1996}})</small>
| élection2 = [[Élections législatives japonaises de 1996|20 octobre 1996]]
| élection2 = {{date|16 septembre 2020}}
| législature 2 = [[Élections législatives japonaises de 2017|{{48e}}]]
| réélection2 = [[Élections législatives japonaises de 2000|25 juin 2000]]<br>[[Élections législatives japonaises de 2003|9 novembre 2003]]<br>[[Élections législatives japonaises de 2005|11 septembre 2005]]<br>[[Élections législatives japonaises de 2009|30 août 2009]]<br>[[Élections législatives japonaises de 2012|16 décembre 2012]]<br>[[Élections législatives japonaises de 2014|14 décembre 2014]]<br>[[Élections législatives japonaises de 2017|22 octobre 2017]]
| coalition 2 = [[Parti libéral-démocrate (Japon)|PLD]] – [[Kōmeitō]]
| législature 2 = {{41e}}, {{42e}}, {{43e}}, {{44e}}, {{45e}}, {{46e}}, {{47e}} et {{48e}}
| circonscription 2 = {{2e}} de [[Préfecture de Kanagawa|Kanagawa]]
| prédécesseur 2 = [[Shinzō Abe]]
| prédécesseur 2 = ''Circonscription créée''
| successeur 2 = [[Fumio Kishida]]
| fonction3 = [[Parti libéral-démocrate (Japon)|Président du Parti libéral-démocrate]]
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| à partir du fonction3 = 14 septembre 2020
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N'appartenant à aucune dynastie politique, il est élu à la [[Chambre des représentants du Japon|Chambre des représentants]] en {{date-|1996}}. Il siège deux fois au gouvernement, chaque fois sous l'autorité de [[Shinzō Abe]], comme [[Liste des ministres des Affaires intérieures et des Communications|ministre des Affaires intérieures et des Communications]] entre {{date-|2007}} et {{date-|2008}}, puis en tant que [[Secrétaire général du Cabinet|secrétaire général du cabinet]] à partir de {{date-|2012}}.
N'appartenant à aucune dynastie politique, il est élu à la [[Chambre des représentants du Japon|Chambre des représentants]] en {{date-|1996}}. Il siège deux fois au gouvernement, chaque fois sous l'autorité de [[Shinzō Abe]], comme [[Liste des ministres des Affaires intérieures et des Communications|ministre des Affaires intérieures et des Communications]] entre {{date-|2007}} et {{date-|2008}}, puis en tant que [[Secrétaire général du Cabinet|secrétaire général du cabinet]] à partir de {{date-|2012}}.


En {{date-|2020}}, il est [[Élection à la présidence du Parti libéral-démocrate japonais de 2020|élu président]] du [[Parti libéral-démocrate (Japon)|Parti libéral-démocrate]] et devient donc [[Premier ministre du Japon]]. Il ne se représente pas à l'issue de son mandat en {{date-|2021}}, étant remplacé par [[Fumio Kishida]] dans ces deux responsabilités.
En {{date-|2020}}, il est [[Élection à la présidence du Parti libéral-démocrate japonais de 2020|élu président]] du [[Parti libéral-démocrate (Japon)|Parti libéral-démocrate]] et devient donc [[Premier ministre du Japon]]. Devenu rapidement impopulaire, il ne se représente pas à l'issue de son mandat en {{date-|2021}}, et est remplacé par [[Fumio Kishida]] à ces deux postes.


== Situation personnelle ==
== Situation personnelle ==
=== Naissance et études ===
=== Naissance et études ===
Yoshihide Suga naît en 1948<ref>{{Article |langue=anglais |titre=Yoshihide Suga: The 'right-hand man' became Japan's PM |périodique=[[BBC]] |date=16 septembre 2020 |lire en ligne=https://www.bbc.com/news/world-asia-54143029 |consulté le=19 septembre 2020 }}.</ref>, dans la [[préfecture d'Akita]]<ref name=":Suga">{{Article |auteur=Karyn Nishimura |titre=Japon : Yoshihide Suga, tacticien de l'ombre et probable Premier ministre |périodique=[[Libération (journal)|Libération]] |date=14 septembre 2020 |lire en ligne=https://www.liberation.fr/planete/2020/09/14/japon-yoshihide-suga-tacticien-de-l-ombre-et-probable-premier-ministre_1799408 |consulté le=20 septembre 2020 }}</ref>. Il est le fils aîné d'un salarié de la [[Société des chemins de fer de Mandchourie du Sud]] avant guerre, devenu cultivateur de fraises après le conflit<ref name=":Suga"/>. Son père fait partie de l'élite locale<ref name=":Suga"/>. Yoshihide Suga s'installe à [[Tokyo]] pour ses études<ref name=":1">{{Article |auteur=Karyn Nishimura-Poupée |titre=Japon : autoritaire et terne, Yoshihide Suga succède à Shinzo Abe |périodique=[[Le Point]] |date=14 septembre 2020 |lire en ligne=https://www.lepoint.fr/monde/japon-autoritaire-et-terne-yoshihide-suga-succede-a-shinzo-abe-14-09-2020-2391723_24.php |consulté le=20 septembre 2020}}</ref>. Il est le seul des 130 élèves de son école primaire à être entré à l’université<ref name=":Suga"></ref>.
Yoshihide Suga naît en 1948<ref>{{Article |langue=anglais |titre=Yoshihide Suga: The 'right-hand man' became Japan's PM |périodique=[[BBC]] |date=16 septembre 2020 |lire en ligne=https://www.bbc.com/news/world-asia-54143029 |consulté le=19 septembre 2020 }}.</ref>, dans la [[préfecture d'Akita]]<ref name=":Suga">{{Article |auteur=Karyn Nishimura |titre=Japon : Yoshihide Suga, tacticien de l'ombre et probable Premier ministre |périodique=[[Libération (journal)|Libération]] |date=14 septembre 2020 |lire en ligne=https://www.liberation.fr/planete/2020/09/14/japon-yoshihide-suga-tacticien-de-l-ombre-et-probable-premier-ministre_1799408 |consulté le=20 septembre 2020 }}</ref>. Il est le fils aîné d'un salarié de la [[Société des chemins de fer de Mandchourie du Sud]] avant guerre, devenu cultivateur de fraises après le conflit<ref name=":Suga"/>. Son père fait partie de l'élite locale<ref name=":Suga"/>. Yoshihide Suga s'installe à [[Tokyo]] pour ses études<ref name=":1">{{Article |auteur=Karyn Nishimura-Poupée |titre=Japon : autoritaire et terne, Yoshihide Suga succède à Shinzo Abe |périodique=[[Le Point]] |date=14 septembre 2020 |lire en ligne=https://www.lepoint.fr/monde/japon-autoritaire-et-terne-yoshihide-suga-succede-a-shinzo-abe-14-09-2020-2391723_24.php |consulté le=20 septembre 2020}}</ref>. Il est le seul des 130 élèves de son école primaire à être entré à l’université<ref name=":Suga" />.


=== Famille ===
=== Famille ===
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Porte-parole de l'exécutif, il est connu pour ses réponses peu loquaces voire cassantes envers la presse<ref name="SO"/>. Le {{date-|1 avril 2019}}, c'est lui qui annonce qu'après l'intronisation de [[Naruhito]] au [[trône du chrysanthème]] un mois plus tard, le Japon basculera dans l'[[ère Reiwa]]<ref>{{Article |titre=Pourquoi le Japon s'apprête à entrer dans l'ère Reiwa |date=1 avril 2019 |périodique=[[Libération (journal)|Libération]] |lire en ligne=https://www.liberation.fr/planete/2019/04/01/pourquoi-le-japon-s-apprete-a-entrer-dans-l-ere-reiwa_1718677 |consulté le=20 septembre 2020 }}.</ref>.
Porte-parole de l'exécutif, il est connu pour ses réponses peu loquaces voire cassantes envers la presse<ref name="SO"/>. Le {{date-|1 avril 2019}}, c'est lui qui annonce qu'après l'intronisation de [[Naruhito]] au [[trône du chrysanthème]] un mois plus tard, le Japon basculera dans l'[[ère Reiwa]]<ref>{{Article |titre=Pourquoi le Japon s'apprête à entrer dans l'ère Reiwa |date=1 avril 2019 |périodique=[[Libération (journal)|Libération]] |lire en ligne=https://www.liberation.fr/planete/2019/04/01/pourquoi-le-japon-s-apprete-a-entrer-dans-l-ere-reiwa_1718677 |consulté le=20 septembre 2020 }}.</ref>.


Proche du très influent et ouvertement révisionniste lobby [[Nippon Kaigi]]<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=KIM Hyun-Ki & KIM Sarah |titre=Abe’s reshuffle promotes right-wingers (Le remaniement d’Abe promeut les ministres de droite) |url=https://koreajoongangdaily.joins.com/news/article/article.aspx?aid=2994558 |site=https://koreajoongangdaily.joins.com |date=4 septembre 2014 |consulté le=18 août 2021}}</ref>, Suga a mis en place l'équipe chargée de réexaminer la [[déclaration de Kono]] de [[1993]], qui reconnaît le recrutement forcé d'esclaves sexuelles pour les armées de l'[[Empire du Japon]] (connues sous l'expression de « [[femmes de réconfort]] ») en 2014<ref>{{Article |langue=anglais |titre=Japan to review lead-up to WW2 comfort women statement |périodique=[[BBC]] |date=28 février 2014 |lire en ligne=https://www.bbc.com/news/world-asia-26379645 |consulté le=20 septembre 2020 }}</ref>.
Proche du très influent et ouvertement révisionniste lobby [[Nippon Kaigi]]<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=KIM Hyun-Ki & KIM Sarah |titre=Abe’s reshuffle promotes right-wingers (Le remaniement d’Abe promeut les ministres de droite) |url=https://koreajoongangdaily.joins.com/news/article/article.aspx?aid=2994558 |site=koreajoongangdaily.joins.com |date=4 septembre 2014 |consulté le=18 août 2021}}.</ref>, Suga a mis en place l'équipe chargée de réexaminer la [[déclaration de Kono]] de [[1993]], qui reconnaît le recrutement forcé d'esclaves sexuelles pour les armées de l'[[empire du Japon]] (connues sous l'expression de « [[femmes de réconfort]] ») en 2014<ref>{{Article |langue=anglais |titre=Japan to review lead-up to WW2 comfort women statement |périodique=[[BBC]] |date=28 février 2014 |lire en ligne=https://www.bbc.com/news/world-asia-26379645 |consulté le=20 septembre 2020 }}</ref>.


== Premier ministre ==
== Premier ministre ==
=== Successeur continuiste de Shinzō Abe ===
=== Successeur continuiste de Shinzō Abe ===
À la suite de l'annonce de la démission de [[Shinzō Abe]] en {{date-|septembre 2020}}, Yoshihide Suga est choisi par les « barons » du [[Parti libéral-démocrate (Japon)|Parti libéral-démocrate]] (PLD) pour lui succéder<ref name=":0">{{Article |langue=fr |auteur1= |titre=Yoshihide Suga, futur premier ministre du Japon, ombre portée de Shinzo Abe |périodique=Le Monde.fr |date=2020-09-14 |issn= |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/international/article/2020/09/14/yoshihide-suga-futur-premier-ministre-du-japon-ombre-portee-de-shinzo-abe_6052092_3210.html |consulté le=20 septembre 2020 }}</ref>. Son nom n'apparaissait pas comme une évidence puisqu'il ne recueillait que 5 % d'opinions favorables, contre 31 % pour l'ex-[[Ministre de la Défense (Japon)|ministre de la Défense]] [[Shigeru Ishiba]] dans les sondages sur la personnalité la plus à même de succéder à Abe<ref name=":1" />. Le {{date-|14 septembre 2020}}, il est [[Élection à la tête du Parti libéral-démocrate japonais en 2020|élu à la tête du PLD]]<ref>{{Article |langue=anglais |titre=Japan's next leader : How Yoshihide Suga beat the odds to succeed Shinzo Abe |périodique=The Japan Times |date=14 septembre 2020 |lire en ligne=https://www.japantimes.co.jp/news/2020/09/14/national/politics-diplomacy/yoshihide-suga-japan-prime-minister/ |consulté le=14 septembre 2020}}.</ref>.
À la suite de l'annonce de la démission de [[Shinzō Abe]] en {{date-|septembre 2020}}, Yoshihide Suga est choisi par les « barons » du [[Parti libéral-démocrate (Japon)|Parti libéral-démocrate]] (PLD) pour lui succéder<ref name=":0">{{Article |langue=fr |auteur1= |titre=Yoshihide Suga, futur premier ministre du Japon, ombre portée de Shinzo Abe |périodique=Le Monde.fr |date=2020-09-14 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/international/article/2020/09/14/yoshihide-suga-futur-premier-ministre-du-japon-ombre-portee-de-shinzo-abe_6052092_3210.html |consulté le=20 septembre 2020 }}</ref>. Son nom n'apparaissait pas comme une évidence puisqu'il ne recueillait que 5 % d'opinions favorables, contre 31 % pour l'ex-[[Ministre de la Défense (Japon)|ministre de la Défense]] [[Shigeru Ishiba]] dans les sondages sur la personnalité la plus à même de succéder à Abe<ref name=":1" />. Le {{date-|14 septembre 2020}}, il est [[Élection à la tête du Parti libéral-démocrate japonais en 2020|élu à la tête du PLD]]<ref>{{Article |langue=anglais |titre=Japan's next leader : How Yoshihide Suga beat the odds to succeed Shinzo Abe |périodique=The Japan Times |date=14 septembre 2020 |lire en ligne=https://www.japantimes.co.jp/news/2020/09/14/national/politics-diplomacy/yoshihide-suga-japan-prime-minister/ |consulté le=14 septembre 2020}}.</ref>.


Bien que considéré comme peu affable, peu charismatique et peu populaire, il doit sa désignation, selon le journaliste politique Tetsuo Jimbo, au fait que les dirigeants du PLD « ne se préoccupent pas vraiment de savoir qui est l’homme qui convient le mieux, quelle politique il faut pour le pays, les chefs de factions qui tiennent les manettes choisissent celui qui leur permettra de garder leur pouvoir, et les autres suivent de peur de ne pas avoir d’avenir s’ils s’écartent de la ligne. Le problème, c’est que le président du parti devient automatiquement Premier ministre par la volonté de quelques-uns »<ref name=":Suga"/>.
Bien que considéré comme peu affable, peu charismatique et peu populaire, il doit sa désignation, selon le journaliste politique Tetsuo Jimbo, au fait que les dirigeants du PLD « ne se préoccupent pas vraiment de savoir qui est l’homme qui convient le mieux, quelle politique il faut pour le pays, les chefs de factions qui tiennent les manettes choisissent celui qui leur permettra de garder leur pouvoir, et les autres suivent de peur de ne pas avoir d’avenir s’ils s’écartent de la ligne. Le problème, c’est que le président du parti devient automatiquement Premier ministre par la volonté de quelques-uns »<ref name=":Suga"/>.
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=== Exercice du pouvoir ===
=== Exercice du pouvoir ===
{{...}}
{{...}}
Yoshihide Suga est signataire en {{date-|novembre 2020}} du [[Partenariat régional économique global]], un vaste [[accord de libre-échange]] entre une quinzaine de pays d'Asie et d'Océanie<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur= |prénom=Martine |nom=Bulard |titre=Bombe libre-échangiste en Asie |url=https://www.monde-diplomatique.fr/2021/01/BULARD/62631 |site=Le Monde diplomatique |date=2021-01-01 |consulté le=}}</ref>.
Yoshihide Suga est signataire en {{date-|novembre 2020}} du [[Partenariat régional économique global]], un vaste [[accord de libre-échange]] entre une quinzaine de pays d'Asie et d'Océanie<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Martine |nom=Bulard |titre=Bombe libre-échangiste en Asie |url=https://www.monde-diplomatique.fr/2021/01/BULARD/62631 |site=Le Monde diplomatique |date=2021-01-01 }}.</ref>.


Il se trouve fragilisé à l'été 2021 alors que sa popularité est inférieure à 30% et que son parti accumule les revers lors de scrutin locaux. Il lui est en particulier reproché sa mauvaise gestion gestion de l’épidémie de Covid-19, la forte augmentation des contaminations conduisant des hôpitaux à refuser des malades dans les zones les plus affectées<ref>{{Article |langue=fr |titre=La victoire de l’opposition à Yokohama hypothèque l’avenir de Yoshihide Suga à la tête du gouvernement japonais |périodique=Le Monde.fr |date=2021-08-23 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/international/article/2021/08/23/la-victoire-de-l-opposition-a-yokohama-hypotheque-l-avenir-de-yoshihide-suga-a-la-tete-du-gouvernement-japonais_6092108_3210.html |consulté le= }}</ref>.
Il se trouve fragilisé à l'été 2021 alors que sa popularité est inférieure à 30 % et que son parti accumule les revers lors de scrutins locaux. Il lui est en particulier reproché sa mauvaise gestion de l’épidémie de Covid-19, la forte augmentation des contaminations conduisant des hôpitaux à refuser des malades dans les zones les plus affectées<ref>{{Article |langue=fr |titre=La victoire de l’opposition à Yokohama hypothèque l’avenir de Yoshihide Suga à la tête du gouvernement japonais |périodique=Le Monde.fr |date=2021-08-23 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/international/article/2021/08/23/la-victoire-de-l-opposition-a-yokohama-hypotheque-l-avenir-de-yoshihide-suga-a-la-tete-du-gouvernement-japonais_6092108_3210.html }}</ref>.


=== Retrait ===
=== Retrait ===
Le secrétaire général du PLD [[Toshihiro Nikai]] annonce le {{date-|3 septembre 2021}} que Yoshihide Suga ne sera pas candidat à l'élection à la présidence du parti, convoquée pour le {{date-|29 septembre 2021-}} suivant, ce qui entraînera son départ de la direction du gouvernement dans un second temps<ref>{{Article |titre=Le Premier ministre Yoshihide Suga va quitter le pouvoir |périodique=[[Ouest-France]] |date=3 septembre 2021 |lire en ligne=https://www.ouest-france.fr/monde/japon/japon-le-premier-ministre-yoshihide-suga-va-quitter-le-pouvoir-7405977 |consulté le=3 septembre 2021 }}</ref>. À quelques semaines des [[Élections législatives japonaises de 2021|élections législatives]], son impopularité causée par sa mauvaise gestion de la cinquième vague de la pandémie de Covid-19 et les échecs des candidats du PLD au cours de plusieurs scrutins locaux avaient convaincu les cadres dirigeants du PLD de ne plus le soutenir, et ce alors que l'ancien ministre des Affaires étrangères [[Fumio Kishida]] se présentait contre lui à la direction du parti majoritaire<ref>{{Article |auteur1=Philippe Pons |auteur2=Philippe Mesmer |titre=Au Japon, le premier ministre Suga ne se présentera pas à la direction du parti au pouvoir |périodique=[[Le Monde]] |date=3 septembre 2021 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/international/article/2021/09/03/au-japon-le-premier-ministre-suga-ne-se-presentera-pas-a-la-direction-du-parti-au-pouvoir_6093259_3210.html |consulté le=3 septembre 2021 }}</ref>. C’est précisément ce dernier qui [[Élection à la présidence du Parti libéral-démocrate japonais de 2021|est élu]] pour prendre sa succession à la présidence du [[Parti libéral-démocrate (Japon)|PLD]] et, par conséquent, au poste de [[Premier ministre du Japon|Premier ministre]]<ref>{{Lien web |titre=Au Japon, Fumio Kishida devient le dirigeant du parti de droite conservatrice, et de facto futur premier ministre |url=https://www.lemonde.fr/international/article/2021/09/29/japon-le-parti-au-pouvoir-elit-un-nouveau-chef-fumio-kishida-futur-premier-ministre_6096411_3210.html |site=le monde.fr |date=29 septembre 2021 |consulté le=29 septembre 2021}}</ref>.
Le secrétaire général du PLD [[Toshihiro Nikai]] annonce le {{date-|3 septembre 2021}} que Yoshihide Suga ne sera pas candidat à l'élection à la présidence du parti, convoquée pour le {{date-|29 septembre 2021-}} suivant, ce qui entraînera son départ de la direction du gouvernement dans un second temps<ref>{{Article |titre=Le Premier ministre Yoshihide Suga va quitter le pouvoir |périodique=[[Ouest-France]] |date=3 septembre 2021 |lire en ligne=https://www.ouest-france.fr/monde/japon/japon-le-premier-ministre-yoshihide-suga-va-quitter-le-pouvoir-7405977 |consulté le=3 septembre 2021 }}</ref>. À quelques semaines des [[Élections législatives japonaises de 2021|élections législatives]], son impopularité causée par sa mauvaise gestion de la cinquième vague de la pandémie de Covid-19 et les échecs des candidats du PLD au cours de plusieurs scrutins locaux avaient convaincu les cadres dirigeants du PLD de ne plus le soutenir, et ce alors que l'ancien ministre des Affaires étrangères [[Fumio Kishida]] se présentait contre lui à la direction du parti majoritaire<ref>{{Article |auteur1=[[Philippe Pons]] |auteur2=Philippe Mesmer |titre=Au Japon, le premier ministre Suga ne se présentera pas à la direction du parti au pouvoir |périodique=[[Le Monde]] |date=3 septembre 2021 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/international/article/2021/09/03/au-japon-le-premier-ministre-suga-ne-se-presentera-pas-a-la-direction-du-parti-au-pouvoir_6093259_3210.html |consulté le=3 septembre 2021 }}</ref>. C’est précisément ce dernier qui [[Élection à la présidence du Parti libéral-démocrate japonais de 2021|est élu]] pour prendre sa succession à la présidence du [[Parti libéral-démocrate (Japon)|PLD]] et, par conséquent, au poste de [[Premier ministre du Japon|Premier ministre]]<ref>{{Lien web |titre=Au Japon, Fumio Kishida devient le dirigeant du parti de droite conservatrice, et de facto futur premier ministre |url=https://www.lemonde.fr/international/article/2021/09/29/japon-le-parti-au-pouvoir-elit-un-nouveau-chef-fumio-kishida-futur-premier-ministre_6096411_3210.html |site=le monde.fr |date=29 septembre 2021 |consulté le=29 septembre 2021}}.</ref>.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
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[[Catégorie:Personnalité du Parti libéral-démocrate (Japon)]]
[[Catégorie:Personnalité du Parti libéral-démocrate (Japon)]]
[[Catégorie:Membre de Nippon Kaigi]]
[[Catégorie:Membre de Nippon Kaigi]]
[[Catégorie:Membre de la chambre des représentants du Japon de la préfecture de Kanagawa]]
[[Catégorie:Membre de la Chambre des représentants du Japon de la préfecture de Kanagawa]]
[[Catégorie:Député de la 48e législature de la Chambre des représentants du Japon]]
[[Catégorie:Député de la 48e législature de la Chambre des représentants du Japon]]
[[Catégorie:Étudiant de l'université Hōsei]]
[[Catégorie:Étudiant de l'université Hōsei]]

Dernière version du 15 mai 2024 à 10:29

Yoshihide Suga
菅 義偉
Illustration.
Yoshihide Suga en 2020.
Fonctions
Représentant du Japon
En fonction depuis le
(27 ans, 7 mois et 18 jours)
Élection 20 octobre 1996
Réélection 25 juin 2000
9 novembre 2003
11 septembre 2005
30 août 2009
16 décembre 2012
14 décembre 2014
22 octobre 2017
31 octobre 2021
Circonscription 2e de Kanagawa
Législature 41e, 42e, 43e, 44e, 45e, 46e, 47e, 48e et 49e
Prédécesseur Circonscription créée
Premier ministre du Japon

(1 an et 18 jours)
Élection
Monarque Naruhito
Vice-Premier ministre Tarō Asō
Gouvernement Suga
Législature 48e
Coalition PLDKōmeitō
Prédécesseur Shinzō Abe
Successeur Fumio Kishida
Président du Parti libéral-démocrate

(1 an et 15 jours)
Élection 14 septembre 2020
Prédécesseur Shinzō Abe
Successeur Fumio Kishida
Secrétaire général du Cabinet

(7 ans, 8 mois et 21 jours)
Premier ministre Shinzō Abe
Gouvernement Abe II, III et IV
Prédécesseur Osamu Fujimura
Successeur Katsunobu Katō
Ministre des Affaires intérieures et des Communications

(11 mois et 1 jour)
Premier ministre Shinzō Abe
Gouvernement Abe I
Prédécesseur Heizō Takenaka
Successeur Hiroya Masuda
Biographie
Date de naissance (75 ans)
Lieu de naissance Yuzawa (Japon)
Nationalité Japonaise
Parti politique PLD
Conjoint Mariko Suga
Diplômé de Université Hōsei

Signature de Yoshihide Suga菅 義偉

Yoshihide Suga
Ministre des Affaires intérieures du Japon
Premiers ministres du Japon

Yoshihide Suga (菅 義偉, Suga Yoshihide?), né le à Ogachi (préfecture d'Akita), est un homme d'État japonais membre du Parti libéral-démocrate (PLD).

N'appartenant à aucune dynastie politique, il est élu à la Chambre des représentants en . Il siège deux fois au gouvernement, chaque fois sous l'autorité de Shinzō Abe, comme ministre des Affaires intérieures et des Communications entre et , puis en tant que secrétaire général du cabinet à partir de .

En , il est élu président du Parti libéral-démocrate et devient donc Premier ministre du Japon. Devenu rapidement impopulaire, il ne se représente pas à l'issue de son mandat en , et est remplacé par Fumio Kishida à ces deux postes.

Situation personnelle[modifier | modifier le code]

Naissance et études[modifier | modifier le code]

Yoshihide Suga naît en 1948[1], dans la préfecture d'Akita[2]. Il est le fils aîné d'un salarié de la Société des chemins de fer de Mandchourie du Sud avant guerre, devenu cultivateur de fraises après le conflit[2]. Son père fait partie de l'élite locale[2]. Yoshihide Suga s'installe à Tokyo pour ses études[3]. Il est le seul des 130 élèves de son école primaire à être entré à l’université[2].

Famille[modifier | modifier le code]

Il est père de trois enfants[2].

Débuts en politique[modifier | modifier le code]

Candidat du Parti libéral-démocrate, il est élu à Yokohama lors d'un scrutin local en 1987, puis parlementaire national en 1996. Il monte dans la hiérarchie du parti en se faisant remarquer pour ses talents de tacticien lors des élections, mais aussi comme homme politique très adroit pour éliminer ceux qui ne vont pas dans le sens voulu[3]. Son parcours atypique est également un atout : face à un monde politique nécrosé par le népotisme et alors que les dirigeants du PLD sont pour la plupart issus de dynasties politiques, Yoshihide Suga rappelle être quant à lui « parti de zéro »[2],[4].

En , il renie son allégeance à la faction du futur Premier ministre Keizō Obuchi — la plus importante au sein du PLD — en suivant la dissidence opérée par l'ex-secrétaire général du PLD Seiroku Kajiyama et en lui apportant son soutien pour l'élection à la présidence du parti, un mouvement qui surprend pour un législateur en début de carrière[5].

Il est nommé vice-ministre des Affaires intérieures et des Communications lors d'un remaniement du troisième gouvernement de Jun'ichirō Koizumi, en [6].

Portefeuilles ministériels[modifier | modifier le code]

Ministre des Affaires intérieures et de la Communication[modifier | modifier le code]

Yoshihide Suga et le président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono en 2007.

Proche de Shinzō Abe, Yoshihide Suga est promu par celui-ci ministre des Affaires intérieures et de la Communication, fonction qu'il occupe entre 2006 et 2007 dans le gouvernement Abe I. Il se fait connaître de l'opinion publique par ses critiques contre les opérateurs de télécoms, dont il juge les tarifs trop élevés[3]. Il est également ministre d'État à la Privatisation des services postaux, et ajoute à ses attributions celles de la Réforme de la décentralisation à partir de [6].

Son style de campagne électorale direct dit du « coin de la rue » (tsuji-dachi), qui consiste à se poster chaque matin devant une gare de Yokohama pour échanger avec les travailleurs qui se rendent en train à Tokyo, lui a permis au fil des années de se construire une base électorale solide, qui l'aide notamment à conserver son siège lors des élections législatives du , marquées par une défaite historique du PLD[5].

Il occupe diverses fonctions dans la direction du Parti libéral-démocrate entre et , sous les présidences de Sadakazu Tanigaki puis Shinzō Abe, d'abord comme directeur de l'organisation et des campagnes électorales, puis en qualité de secrétaire général par intérim[6].

Secrétaire général du Cabinet[modifier | modifier le code]

Yoshihide Suga est secrétaire général du Cabinet entre 2012 et 2018, sous les trois mandats consécutifs de Shinzō Abe.

À ce poste, il coordonne le travail des ministères et des agences nationales, et parvient à contrôler la lourde bureaucratie de l'État japonais, ce qui lui vaut une réputation de tacticien habile[7]. Il travaille également à l’assouplissement des restrictions sur le travail des étrangers dans un pays en manque de main-d’œuvre, fait instaurer un crédit d’impôt pour soutenir les régions rurales et s'engage pour la réduction des tarifs des opérateurs mobiles[7].

Yoshihide Suga présente en conférence de presse le nom de la nouvelle ère Reiwa.

Porte-parole de l'exécutif, il est connu pour ses réponses peu loquaces voire cassantes envers la presse[7]. Le , c'est lui qui annonce qu'après l'intronisation de Naruhito au trône du chrysanthème un mois plus tard, le Japon basculera dans l'ère Reiwa[8].

Proche du très influent et ouvertement révisionniste lobby Nippon Kaigi[9], Suga a mis en place l'équipe chargée de réexaminer la déclaration de Kono de 1993, qui reconnaît le recrutement forcé d'esclaves sexuelles pour les armées de l'empire du Japon (connues sous l'expression de « femmes de réconfort ») en 2014[10].

Premier ministre[modifier | modifier le code]

Successeur continuiste de Shinzō Abe[modifier | modifier le code]

À la suite de l'annonce de la démission de Shinzō Abe en , Yoshihide Suga est choisi par les « barons » du Parti libéral-démocrate (PLD) pour lui succéder[11]. Son nom n'apparaissait pas comme une évidence puisqu'il ne recueillait que 5 % d'opinions favorables, contre 31 % pour l'ex-ministre de la Défense Shigeru Ishiba dans les sondages sur la personnalité la plus à même de succéder à Abe[3]. Le , il est élu à la tête du PLD[12].

Bien que considéré comme peu affable, peu charismatique et peu populaire, il doit sa désignation, selon le journaliste politique Tetsuo Jimbo, au fait que les dirigeants du PLD « ne se préoccupent pas vraiment de savoir qui est l’homme qui convient le mieux, quelle politique il faut pour le pays, les chefs de factions qui tiennent les manettes choisissent celui qui leur permettra de garder leur pouvoir, et les autres suivent de peur de ne pas avoir d’avenir s’ils s’écartent de la ligne. Le problème, c’est que le président du parti devient automatiquement Premier ministre par la volonté de quelques-uns »[2].

Afin d’affirmer sa position au sein du parti contre ses rivaux, il met en avant la continuité et l’expérience du pouvoir, rappelant « avoir toujours été associé aux décisions de M. Abe ». Il est, tout comme son prédécesseur, réputé pour son orientation libérale sur les questions économiques et son désintérêt pour les questions environnementales[11]. Il souhaite permettre aux personnes de recevoir des services gouvernementaux 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, promouvoir la compétition dans les services de téléphonie mobile et consolider les banques[13].

Accession au pouvoir[modifier | modifier le code]

Yoshihide Suga est élu Premier ministre le .

Il est formellement élu Premier ministre le par la Chambre des représentants du Japon, recueillant 314 voix sur 462 suffrages exprimés[14].

Il présente aussitôt son gouvernement, dont la majorité des membres a plus de 60 ans, le ministre de l'Environnement Shinjirō Koizumi faisant exception à 39 ans, et qui ne comprend que deux femmes sur les 20 personnes le composant. Reconduit pour s'être effacé en faveur du nouveau chef de l'exécutif, le vice-Premier ministre et ministre des Finances Tarō Asō, en fonction depuis , approche même les 80 ans. Une telle absence de renouvellement s'explique par le fait que les règles internes au PLD empêchent toute nomination au cabinet sans avoir gagné au moins cinq élections[15].

Exercice du pouvoir[modifier | modifier le code]

Yoshihide Suga est signataire en du Partenariat régional économique global, un vaste accord de libre-échange entre une quinzaine de pays d'Asie et d'Océanie[16].

Il se trouve fragilisé à l'été 2021 alors que sa popularité est inférieure à 30 % et que son parti accumule les revers lors de scrutins locaux. Il lui est en particulier reproché sa mauvaise gestion de l’épidémie de Covid-19, la forte augmentation des contaminations conduisant des hôpitaux à refuser des malades dans les zones les plus affectées[17].

Retrait[modifier | modifier le code]

Le secrétaire général du PLD Toshihiro Nikai annonce le que Yoshihide Suga ne sera pas candidat à l'élection à la présidence du parti, convoquée pour le suivant, ce qui entraînera son départ de la direction du gouvernement dans un second temps[18]. À quelques semaines des élections législatives, son impopularité causée par sa mauvaise gestion de la cinquième vague de la pandémie de Covid-19 et les échecs des candidats du PLD au cours de plusieurs scrutins locaux avaient convaincu les cadres dirigeants du PLD de ne plus le soutenir, et ce alors que l'ancien ministre des Affaires étrangères Fumio Kishida se présentait contre lui à la direction du parti majoritaire[19]. C’est précisément ce dernier qui est élu pour prendre sa succession à la présidence du PLD et, par conséquent, au poste de Premier ministre[20].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Yoshihide Suga: The 'right-hand man' became Japan's PM », BBC,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. a b c d e f et g Karyn Nishimura, « Japon : Yoshihide Suga, tacticien de l'ombre et probable Premier ministre », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. a b c et d Karyn Nishimura-Poupée, « Japon : autoritaire et terne, Yoshihide Suga succède à Shinzo Abe », Le Point,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. « Japon: l'atypique Yoshihide Suga succède à Shinzo Abe », Radio France internationale,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. a et b (en) « How Abe's right-hand man has shaped policy in Japan », Nikkei Asia,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. a b et c (en) Gouvernement du Japon, « Yoshihide SUGA », sur japan.kantei.go.jp (consulté le ).
  7. a b et c « Japon : qui est Yoshihide Suga, le nouveau Premier ministre ? », Sud Ouest,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. « Pourquoi le Japon s'apprête à entrer dans l'ère Reiwa », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. (en) KIM Hyun-Ki & KIM Sarah, « Abe’s reshuffle promotes right-wingers (Le remaniement d’Abe promeut les ministres de droite) », sur koreajoongangdaily.joins.com, (consulté le ).
  10. (en) « Japan to review lead-up to WW2 comfort women statement », BBC,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. a et b « Yoshihide Suga, futur premier ministre du Japon, ombre portée de Shinzo Abe », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. (en) « Japan's next leader : How Yoshihide Suga beat the odds to succeed Shinzo Abe », The Japan Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  13. (en) « Suga vows to digitize government and push down mobile fees », Nikkei Asian Review,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. « Japon: Yoshihide Suga élu Premier ministre par le Parlement », Radio France internationale,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. « Japon : au gouvernement Suga, les (vieux) copains d’abord », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  16. Martine Bulard, « Bombe libre-échangiste en Asie », sur Le Monde diplomatique, .
  17. « La victoire de l’opposition à Yokohama hypothèque l’avenir de Yoshihide Suga à la tête du gouvernement japonais », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  18. « Le Premier ministre Yoshihide Suga va quitter le pouvoir », Ouest-France,‎ (lire en ligne, consulté le )
  19. Philippe Pons et Philippe Mesmer, « Au Japon, le premier ministre Suga ne se présentera pas à la direction du parti au pouvoir », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  20. « Au Japon, Fumio Kishida devient le dirigeant du parti de droite conservatrice, et de facto futur premier ministre », sur le monde.fr, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]