« Shoegazing » : différence entre les versions

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Le '''shoegazing''', ou '''shoegaze''', est un [[sous-genre (musique)|sous-genre musical]] du [[rock alternatif]] ayant émergé à la fin des [[années 1980]] au [[Royaume-Uni]], lancé par des groupes tels que [[My Bloody Valentine]], [[Lush (groupe)|Lush]], [[Slowdive]], Chapterhouse, et [[Ride (groupe)|Ride]]. Il connaît le succès jusqu'au milieu des [[années 1990]], en particulier en [[1990 en musique|1990]] et [[1991|1991]], ainsi qu'un regain de popularité au début des [[années 2010]]. La presse britannique, en particulier ''[[NME]]'' et ''{{lang|en|[[Melody Maker]]}}'', nomment ce style {{citation|shoegazing}}, car les membres de ces groupes jouent sur scène d'une manière introspective et laissent penser qu'ils contemplent (''gazing at'') leurs chaussures (''shoe'')<ref name="all_music">{{en}} [https://web.archive.org/web/20110217194914/http://www.allmusic.com/explore/style/d2680 Genre: Shoegaze], ''[[AllMusic]]'', consulté le 24 mai 2014.</ref>{{,}}<ref name="guardian" />. L'usage significatif de [[pédale d'effet|pédales d'effet]] contribue à l'image de musiciens qui regardent leurs pieds pendant les performances.
Le '''shoegazing''' ({{IPA-en|ˈʃuːɡeɪzɪŋ}}), ou '''shoegaze''' ({{IPA-en|ˈʃuːɡeɪz|pron}}), est un [[sous-genre (musique)|sous-genre musical]] du [[rock alternatif]] ayant émergé à la fin des [[années 1980]] au [[Royaume-Uni]], lancé par des groupes tels que [[My Bloody Valentine]], [[Lush (groupe)|Lush]], [[Slowdive]], Chapterhouse et [[Ride (groupe)|Ride]]. Il connaît le succès jusqu'au milieu des [[années 1990]], en particulier en [[1990 en musique|1990]] et [[1991]], ainsi qu'un regain de popularité au début des [[années 2010]]. La presse britannique, en particulier ''[[NME]]'' et ''{{lang|en|[[Melody Maker]]}}'', nomment ce style {{citation|shoegazing}}, car les membres de ces groupes jouent sur scène d'une manière introspective et laissent penser qu'ils fixent (''gazing at'') leurs chaussures (''shoe'')<ref name="all_music">{{en}} [https://web.archive.org/web/20110217194914/http://www.allmusic.com/explore/style/d2680 Genre: Shoegaze], ''[[AllMusic]]'', consulté le 24 mai 2014.</ref>{{,}}<ref name="guardian" />. L'usage significatif de [[pédale d'effet|pédales d'effet]] contribue à l'image de musiciens qui regardent leurs pieds pendant les performances<ref>{{Article|langue=fr|titre=Le shoegaze : quand faire du bruit rime avec mélodie|périodique=Le Melting Potes|date=2017-04-30|lire en ligne=http://lemeltingpotes.com/le-shoegaze-les-timides-qui-font-du-bruit|consulté le=2018-01-17}}</ref>.


La musique shoegazing est caractérisée par l'usage significatif d'effets de guitare, et de mélodies vocales indiscernables se mêlant à un son créatif de guitare<ref name="all_music"/>. Au début des années 1990, des groupes de shoegazing se font voler la vedette par le mouvement [[grunge]] et les premiers groupes de [[britpop]] comme [[Suede (groupe)|Suede]], forçant des groupes relativement inconnus à se séparer et à revoir leur style<ref name="all_music"/>.
La musique shoegazing est caractérisée par l'usage significatif d'effets de guitare, et de mélodies vocales indiscernables se mêlant à un son créatif de guitare<ref name="all_music"/>. Au début des années 1990, des groupes de shoegazing se font voler la vedette par le mouvement [[grunge]] et les premiers groupes de [[britpop]] comme [[Suede (groupe)|Suede]], forçant des groupes relativement inconnus à se séparer et à revoir leur style<ref name="all_music"/>.


== Caractéristiques ==
== Caractéristiques ==
Les éléments musicaux communs du shoegazing se composent de [[riff (musique)|riffs]] [[distorsion (musique)|distordus]], et d'un {{citation|[[mur de son]]}} produit par des guitares saturées. Deux guitares rythmiques distordues sont jouées en même temps pour attribuer une qualité amorphe au son. Bien que souvent présents, les riffs de guitare ne sont pas les éléments principaux d'une chanson de shoegazing. Le nom est attribué pour la première fois par le magazine ''{{lang|en|[[Sounds (magazine)|Sounds]]}}'' à un concert du groupe fraîchement formé [[Moose (groupe)|Moose]] avec lequel le chanteur Russell Yates lit les paroles indiquées sur le sol<ref>{{ouvrage|langue=en|nom= Larkin |prénom= Colin |titre= The Guinness Who's Who of Indie and New Wave Music |année= 1992 |page= 188|éditeur= Square One|isbn= 0-85112-579-4}}.</ref>. Le terme est choisi par ''[[NME]]'', qui l'utilise pour décrire la tendance des guitaristes de groupes à regarder leurs pieds lorsqu'ils jouent de la [[pédale d'effet]]. ''{{lang|en|[[Melody Maker]]}}'' préfère utiliser le terme de ''The Scene That Celebrates Itself''<ref name="all_music" />. Le terme est considéré comme [[péjoratif]], en particulier par la presse spécialisée anglaise qui considère le mouvement comme inefficace, et dont le terme est refusé par de nombreux groupes<ref name="xlr8r" />.
Les éléments musicaux communs du shoegazing se composent de [[riff (musique)|riffs]] [[distorsion (musique)|distordus]], et d'un {{citation|[[mur de son]]}} produit par des guitares saturées. Deux guitares rythmiques distordues sont jouées en même temps pour attribuer une qualité amorphe au son. Bien que souvent présents, les riffs de guitare ne sont pas les éléments principaux d'une chanson de shoegazing. Le nom est attribué pour la première fois par le magazine ''{{lang|en|[[Sounds (magazine)|Sounds]]}}'' à un concert du groupe fraîchement formé [[Moose (groupe)|Moose]] avec lequel le chanteur Russell Yates lit les paroles indiquées sur le sol<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Colin|nom1=Larkin|lien auteur1=Colin Larkin|titre=The Guinness Who's Who of Indie and New Wave Music|éditeur=Square One|année=1992|pages totales=320|passage=188|isbn=0-85112-579-4}}.</ref>. Le terme est choisi par ''[[NME]]'', qui l'utilise pour décrire la tendance des guitaristes de groupes à regarder leurs pieds lorsqu'ils jouent de la [[pédale d'effet]]. ''{{lang|en|[[Melody Maker]]}}'' préfère utiliser le terme de ''The Scene That Celebrates Itself''<ref name="all_music" />. Le terme est considéré comme [[péjoratif]], en particulier par la presse spécialisée anglaise qui considère le mouvement comme inefficace, et dont le terme est refusé par de nombreux groupes<ref name="xlr8r" />.


Les précurseurs du genre les plus fréquemment cités sont [[Cocteau Twins]]<ref name="all_music" />{{,}}<ref name="Pitchfork">{{en}} {{lien brisé|consulté le=2017-06-17|url=http://www.pitchforkmedia.com/article/news/44170-mbv-jamc-corgan-coyne-reznor-in-shoegaze-doc|titre=" MBV, JAMC, Corgan, Coyne, Reznor in Shoegaze Doc" - Pitchfork Media article}}.</ref>, [[The Jesus and Mary Chain]], [[My Bloody Valentine]], [[Spacemen 3]] et [[Loop (groupe)|Loop]]. Les différents groupes du genre s'inspirent de plusieurs autres genres comme le [[garage rock]], le [[rock psychédélique]] des années 1960, et de groupes [[rock indépendant|indépendants]] américains comme [[Sonic Youth]] et [[Dinosaur Jr.]]<ref name="xlr8r" />. Les premiers groupes et musiciens étiquetés shoegazing (Catherine Wheel, [[Slowdive]], [[Swervedriver]], Chapterhouse, [[Ride (groupe)|Ride]], [[Moose (groupe)|Moose]], [[Lush (groupe)|Lush]] et [[Pale Saints]]) sont largement inspirés par [[My Bloody Valentine]], et se développent à la veille du succès avec leur chanson ''{{lang|en|You Made Me Realise}}'' et leur album ''{{lang|en|[[Isn't Anything]]}}''<ref name="all_music" />{{,}}<ref>{{ouvrage|langue=en|nom= Strong |prénom= Martin C. |titre= The Great Alternative & Indie Discography |année= 1999 |page= 427|éditeur= Canongate|isbn= 0-86241-913-1|passage=The full extent of their pioneering guitar manipulation - responsible for a whole scene of "shoegazing" musical admirers, stand up Ride, Moose, Lush etc., etc., ...}}</ref>. La catégorie de shoegazing est plus récemment attribuée à My Bloody Valentine, même si [[Kevin Shields]] explique que le groupe n'a jamais fait usage de pédales d'effet de type [[Chorus (effet)|chorus]], [[flanger]] ou [[Delay (effet)|delay]]<ref name="Muso"> {{lien web|langue=en|url=//web.archive.org/web/20090307053747/http://www.themuso.co.za/?p=1032|date=7 mars 2009|titre=Shoegazing - A Brief Overview |périodique=The Muso |consulté le=15 avril 2010}}.</ref>{{,}}<ref>{{en}} Tom Murphy: ''[http://www.westword.com/2009-04-23/music/my-bloody-valentine-s-kevin-shields-talks-loveless-and-the-influence-of-bands-like-sonic-youth-and-dinosaur-jr/2/ Interview with My Bloody Valentine]'', Denver Westword Music, 23 avril 2009.</ref>. D'autres artistes catégorisés comme influences du shoegazing incluent [[The Velvet Underground]], [[Siouxsie and the Banshees]]<ref>{{lien web|langue=en|prénom=Kieron |nom=Tyler |url=http://www.theartsdesk.com/new-music/reissue-cds-weekly-still-dream-story-shoegaze |titre=Reissue CDs Weekly: Still in a Dream - A Story of Shoegaze |éditeur=theartsdesk.com |date=17 janvier 2016 |consulté le=17 Decembre 2016}}</ref>, [[Sonic Youth]], [[Hüsker Dü]], [[The Chameleons]], [[The Cure]]<ref name="Exclaim! Sound Of Confusion article">{{en}} [http://www.exclaim.ca/articles/multiarticlesub.aspx?csid2=779&fid1=32739 Exclaim! Sound of Confusion article on Shoegaze], consulté le 22 septembre 2008.</ref>, [[Galaxie 500]]<ref name="all_music_galaxie">{{en}} [{{Allmusic|class=album|id=r377673|pure_url=yes}} All Music: Portable Galaxie 500], consulté le 5 janvier 2008.</ref>, et [[The Smiths]]<ref name="xlr8r">{{en}} Patrick Sisson, [http://www.xlr8r.com/features/2009/01/vapour-trails-revisiting-shoegaz Vapour Trails: Revisiting Shoegaze], XLR8R no. 123, décembre 2008.</ref>.
Les précurseurs du genre les plus fréquemment cités sont [[Cocteau Twins]]<ref name="all_music" />{{,}}<ref name="Pitchfork">{{Lien archive|langue=en|consulté le=28 mars 2022|horodatage archive=20070716053543|url=http://www.pitchforkmedia.com/article/news/44170-mbv-jamc-corgan-coyne-reznor-in-shoegaze-doc|titre=MBV, JAMC, Corgan, Coyne, Reznor in Shoegaze Doc|éditeur=Pitchfork Media|date=13 juillet 2007|auteur=Matthew Solarski}}.</ref>, [[The Jesus and Mary Chain]], [[My Bloody Valentine]], [[Spacemen 3]] et [[Loop (groupe)|Loop]]. Les différents groupes du genre s'inspirent de plusieurs autres genres comme le [[garage rock]], le [[rock psychédélique]] des années 1960, et de groupes [[rock indépendant|indépendants]] américains comme [[Sonic Youth]] et [[Dinosaur Jr.]]<ref name="xlr8r" />. Les premiers groupes et musiciens étiquetés shoegazing (Catherine Wheel, [[Slowdive]], [[Swervedriver]], Chapterhouse, [[Ride (groupe)|Ride]], [[Moose (groupe)|Moose]], [[Lush (groupe)|Lush]] et [[Pale Saints]]) sont largement inspirés par [[My Bloody Valentine]], et se développent à la veille du succès avec leur chanson ''{{lang|en|You Made Me Realise}}'' et leur album ''{{lang|en|[[Isn't Anything]]}}''<ref name="all_music" />{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Martin C.|nom1=Strong|titre=The Great Alternative & Indie Discography|éditeur=Canongate|année=1999|passage=427|isbn=0-86241-913-1|extrait=The full extent of their pioneering guitar manipulation - responsible for a whole scene of "shoegazing" musical admirers, stand up Ride, Moose, Lush etc., etc., ... }}</ref>. La catégorie de shoegazing est plus récemment attribuée à My Bloody Valentine, même si [[Kevin Shields]] explique que le groupe n'a jamais fait usage de pédales d'effet de type [[Chorus (effet)|chorus]], [[flanger]] ou [[Delay (effet)|delay]]<ref>{{lien web|langue=en|auteur=Tom Murphy|url=https://www.westword.com/music/my-bloody-valentines-kevin-shields-talks-loveless-and-the-influence-of-bands-like-sonic-youth-and-dinosaur-jr-5103473|titre=My Bloody Valentine's Kevin Shields talks ''Loveless'' and the influence of bands like Sonic Youth and Dinosaur Jr.|éditeur=Denver Westword Music|site=westword.com|date=23 avril 2009|consulté=28 mars 2022|extrait=Three pedals I refused to use in that era were chorus, flanger and delay. Everything we did was everything but that.}}.</ref>. D'autres artistes catégorisés comme influences du shoegazing incluent [[The Velvet Underground]], [[Siouxsie and the Banshees]]<ref>{{lien web|langue=en|prénom=Kieron |nom=Tyler |url=http://www.theartsdesk.com/new-music/reissue-cds-weekly-still-dream-story-shoegaze |titre=Reissue CDs Weekly: Still in a Dream - A Story of Shoegaze |site=theartsdesk.com |date=17 janvier 2016 |consulté le=28 mars 2022}}.</ref>, [[Sonic Youth]], [[Hüsker Dü]], [[The Chameleons]], [[The Cure]]<ref name="Exclaim">{{lien web|langue=en|url=https://exclaim.ca/music/article/sound_of_confusion-how_shoegaze_defied_critics_influenced|titre=Sound of Confusion How Shoegaze Defied Critics and Influenced A Generation|auteur=Cam Lindsay|site=exclaim.ca|date=28 juillet 2008|consulté=28 mars 2022}}.</ref>, [[Galaxie 500]]<ref name="all_music_galaxie">{{en}} [{{Allmusic|class=album|id=r377673|pure_url=yes}} All Music: Portable Galaxie 500], consulté le 5 janvier 2008.</ref>, et [[The Smiths]]<ref name="xlr8r">{{article|langue=en|auteur=Patrick Sisson|lire en ligne=http://www.xlr8r.com/features/2009/01/vapour-trails-revisiting-shoegaze|titre=Vapour Trails: Revisiting Shoegaze|périodique=XLR8R|numéro=123|date=décembre 2008|consulté=28 mars 2022}}.</ref>.


L'ouvrage de Michael Azerrad, ''{{lang|en|Our Band Could Be Your Life}}'', cite la tournée de [[Dinosaur Jr.]] au [[Royaume-Uni]], en octobre 1987, comme significative à l'histoire du genre<ref>{{en}} Azerrad, Michael (2001). Our Band Could Be Your Life. Back Bay. pp. 366. {{ISBN|978-0-316-78753-6}}.</ref>.
L'ouvrage de Michael Azerrad, ''{{lang|en|Our Band Could Be Your Life}}'', cite la tournée de [[Dinosaur Jr.]] au [[Royaume-Uni]], en {{date-|octobre 1987}}, comme significative à l'histoire du genre<ref>{{ouvrage|langue=en|auteur=Michael Azerrad|année=2001|titre=Our Band Could Be Your Life|éditeur=Back Bay|passage=366|isbn=978-0-316-78753-6}}.</ref>.


== Histoire du terme ==
== Terminologie ==
''[[NME]]'' définit le genre sous le terme de ''The Scene That Celebrates Itself'', attribué au shoegazing et à d'autres groupes londoniens au début des [[années 1990]]<ref name="melody_maker">{{en}} Lester, Paul (12 septembre 1992). ''Whatever Happened to Shoegazing?'', ''Melody Maker'', page 6, consulté en 12 avril 2007.</ref>. Le terme ''The Scene That Celebrates Itself'' est quelque part attribué à la première vague de shoegazers. La presse spécialisée les considère comme égocentriques, privilégiés et de classe moyenne<ref name="xlr8r" />.
''[[NME]]'' définit le genre sous le terme de ''The Scene That Celebrates Itself'', attribué au shoegazing et à d'autres groupes londoniens au début des [[années 1990]]<ref name="melody_maker">{{en}} Lester, Paul (12 septembre 1992). ''Whatever Happened to Shoegazing?'', ''Melody Maker'', page 6, consulté en 12 avril 2007.</ref>. Le terme ''The Scene that Celebrates Itself'' est quelque part attribué à la première vague de shoegazers. La presse spécialisée les considère comme égocentriques, privilégiés et de classe moyenne<ref name="xlr8r" />.


== Déclinaisons ==
== Déclinaisons ==
Depuis le début des [[années 2010]], une vague de nouveaux groupes plus jeunes s'inspire de l'esthétique shoegaze, en tête desquels [[The Radio Dept]], [[The Pains of Being Pure at Heart]], [[A Place to Bury Strangers]], [[No Age]], [[The Big Pink]], [[Vivian Girls]], [[Bipolar Explorer]], [[Spotlight Kid]], Tamaryn, [[Amusement Parks on Fire]], [[The Joy Formidable]], [[The Away Days]], [[Hitsujibungaku]]{{, etc.}} Certains nomment ce renouveau [[nu gaze]]<ref name=guardian>{{article|langue=en|lire en ligne=https://www.theguardian.com/music/2007/jul/27/popandrock|auteur=Jude Rogers|titre=Diamond gazers|périodique=[[The Guardian]]|date=27 juillet 2007|consulté=28 mars 2022}}.</ref>.


Depuis le début des [[années 2010]], une vague de nouveaux groupes plus jeunes s'inspire de l'esthétique shoegaze, en tête desquels [[The Radio Dept]], [[The Pains of Being Pure at Heart]], [[A Place to Bury Strangers]], [[No Age]], [[The Big Pink]], [[Vivian Girls]], [[Spotlight Kid]], Tamaryn, {{Lien|lang=en|fr=Amusement Parks on Fire}}, [[The Joy Formidable]]. Certains nomment ce renouveau {{Lien|fr=Nu gaze|lang=en|trad=Nu gaze|texte=Nu gaze}}<ref name=guardian>{{en}} [https://www.theguardian.com/music/2007/jul/27/popandrock Diamond gazers], Jude Rogers, ''[[The Guardian]]'', 27 juillet 2007.</ref>.
Au début des [[années 2000]] naît également le [[blackgaze]], genre alliant [[black metal]] et shoegazing, sous l'impulsion de groupes comme [[Alcest]], [[Amesoeurs]] et [[Deafheaven]]<ref>{{article|langue=en|auteur=Tom Howells|titre=Blackgaze: meet the bands taking black metal out of the shadows|lire en ligne=https://www.theguardian.com/music/2015/oct/05/blackgaze-bands-fusing-metal-and-shoegaze|périodique=[[The Guardian]]|date=5 octobre 2015|consulté=28 mars 2022}}.</ref>.


=== En France ===
Au début des [[années 2000]] naît également le [[blackgaze]], genre alliant [[black metal]] et shoegazing, sous l'impulsion de groupes comme [[Alcest]], [[Amesoeurs]] et [[Deafheaven]]<ref>https://www.theguardian.com/music/2015/oct/05/blackgaze-bands-fusing-metal-and-shoegaze</ref>.
Vers le milieu des années 2010, une scène underground se crée en France et mêle les ambiances du shoegaze avec d'autres genres plus ou moins éloignés (cold wave, musique électronique, pop, post-punk, black métal…)<ref>{{Lien web|langue=fr|nom1=Durand|prénom1=Adrien|titre=Le shoegaze est devenu une histoire de gros bras et on ne sait pas trop comment.|url=https://le-drone.com/lire/blog/le-shoegaze-est-devenu-une-histoire-de-gros-bras-et-on-ne-sait-pas-trop-comment/-u6441|site=le-drone.com|consulté le=2019-12-21}}</ref>. On compte parmi ses représentants le collectif Nothing (Venera 4, Dead Horse One, Future<ref>{{lien web|langue=en|auteur=Kerill Mc Closkey|url=https://www.greenroom.fr/106035-nothing-le-collectif-francais-qui-ne-se-connaissait-pas/|titre=Psyché, cold-wave et Shoegaze français : pleins phares sur le collectif Nøthing|site=greenroom.fr|date=22 août 2016|consulté=28 mars 2022}}.</ref>…), The Dead Mantra, [[Jessica93]], Waterwalls ou encore Marble Arch.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
{{Références}}
{{références|colonnes=2}}

== Liens externes ==
* {{en}} [http://www.musicomh.com/comment/shoegaze_0807.htm musicOMH.com], shoegaze revival feature
* {{en}} [http://www.earbits.com/collections/shoegaze Shoegaze examples] sur Earbits.com
* {{en}} [http://www.last.fm/group/Shoegaze Shoegaze group] sur Last.fm


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[[Catégorie:Genre de rock]]
[[Catégorie:Genre de rock]]

Dernière version du 14 mai 2024 à 11:20

Shoegazing
Origines stylistiques Dream pop, noise pop, post-punk, rock psychédélique, noise rock, ethereal wave, ambient, mur de son
Origines culturelles Milieu et fin des années 1980 ; Royaume-Uni
Instruments typiques Guitare électrique, basse, batterie, MAO
Popularité Limitée avant années 1990. Moyenne depuis, avec quelques rares artistes de renommée internationale et de nombreux artistes restant underground
Voir aussi Contreculture, lo-fi

Genres associés

Chillwave, post-metal, post-rock

Le shoegazing (prononcé en anglais : [ˈʃuːɡeɪzɪŋ]), ou shoegaze (prononcé : [ˈʃuːɡeɪz]), est un sous-genre musical du rock alternatif ayant émergé à la fin des années 1980 au Royaume-Uni, lancé par des groupes tels que My Bloody Valentine, Lush, Slowdive, Chapterhouse et Ride. Il connaît le succès jusqu'au milieu des années 1990, en particulier en 1990 et 1991, ainsi qu'un regain de popularité au début des années 2010. La presse britannique, en particulier NME et Melody Maker, nomment ce style « shoegazing », car les membres de ces groupes jouent sur scène d'une manière introspective et laissent penser qu'ils fixent (gazing at) leurs chaussures (shoe)[1],[2]. L'usage significatif de pédales d'effet contribue à l'image de musiciens qui regardent leurs pieds pendant les performances[3].

La musique shoegazing est caractérisée par l'usage significatif d'effets de guitare, et de mélodies vocales indiscernables se mêlant à un son créatif de guitare[1]. Au début des années 1990, des groupes de shoegazing se font voler la vedette par le mouvement grunge et les premiers groupes de britpop comme Suede, forçant des groupes relativement inconnus à se séparer et à revoir leur style[1].

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Les éléments musicaux communs du shoegazing se composent de riffs distordus, et d'un « mur de son » produit par des guitares saturées. Deux guitares rythmiques distordues sont jouées en même temps pour attribuer une qualité amorphe au son. Bien que souvent présents, les riffs de guitare ne sont pas les éléments principaux d'une chanson de shoegazing. Le nom est attribué pour la première fois par le magazine Sounds à un concert du groupe fraîchement formé Moose avec lequel le chanteur Russell Yates lit les paroles indiquées sur le sol[4]. Le terme est choisi par NME, qui l'utilise pour décrire la tendance des guitaristes de groupes à regarder leurs pieds lorsqu'ils jouent de la pédale d'effet. Melody Maker préfère utiliser le terme de The Scene That Celebrates Itself[1]. Le terme est considéré comme péjoratif, en particulier par la presse spécialisée anglaise qui considère le mouvement comme inefficace, et dont le terme est refusé par de nombreux groupes[5].

Les précurseurs du genre les plus fréquemment cités sont Cocteau Twins[1],[6], The Jesus and Mary Chain, My Bloody Valentine, Spacemen 3 et Loop. Les différents groupes du genre s'inspirent de plusieurs autres genres comme le garage rock, le rock psychédélique des années 1960, et de groupes indépendants américains comme Sonic Youth et Dinosaur Jr.[5]. Les premiers groupes et musiciens étiquetés shoegazing (Catherine Wheel, Slowdive, Swervedriver, Chapterhouse, Ride, Moose, Lush et Pale Saints) sont largement inspirés par My Bloody Valentine, et se développent à la veille du succès avec leur chanson You Made Me Realise et leur album Isn't Anything[1],[7]. La catégorie de shoegazing est plus récemment attribuée à My Bloody Valentine, même si Kevin Shields explique que le groupe n'a jamais fait usage de pédales d'effet de type chorus, flanger ou delay[8]. D'autres artistes catégorisés comme influences du shoegazing incluent The Velvet Underground, Siouxsie and the Banshees[9], Sonic Youth, Hüsker Dü, The Chameleons, The Cure[10], Galaxie 500[11], et The Smiths[5].

L'ouvrage de Michael Azerrad, Our Band Could Be Your Life, cite la tournée de Dinosaur Jr. au Royaume-Uni, en , comme significative à l'histoire du genre[12].

Terminologie[modifier | modifier le code]

NME définit le genre sous le terme de The Scene That Celebrates Itself, attribué au shoegazing et à d'autres groupes londoniens au début des années 1990[13]. Le terme The Scene that Celebrates Itself est quelque part attribué à la première vague de shoegazers. La presse spécialisée les considère comme égocentriques, privilégiés et de classe moyenne[5].

Déclinaisons[modifier | modifier le code]

Depuis le début des années 2010, une vague de nouveaux groupes plus jeunes s'inspire de l'esthétique shoegaze, en tête desquels The Radio Dept, The Pains of Being Pure at Heart, A Place to Bury Strangers, No Age, The Big Pink, Vivian Girls, Bipolar Explorer, Spotlight Kid, Tamaryn, Amusement Parks on Fire, The Joy Formidable, The Away Days, Hitsujibungakuetc. Certains nomment ce renouveau nu gaze[2].

Au début des années 2000 naît également le blackgaze, genre alliant black metal et shoegazing, sous l'impulsion de groupes comme Alcest, Amesoeurs et Deafheaven[14].

En France[modifier | modifier le code]

Vers le milieu des années 2010, une scène underground se crée en France et mêle les ambiances du shoegaze avec d'autres genres plus ou moins éloignés (cold wave, musique électronique, pop, post-punk, black métal…)[15]. On compte parmi ses représentants le collectif Nothing (Venera 4, Dead Horse One, Future[16]…), The Dead Mantra, Jessica93, Waterwalls ou encore Marble Arch.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f (en) Genre: Shoegaze, AllMusic, consulté le 24 mai 2014.
  2. a et b (en) Jude Rogers, « Diamond gazers », The Guardian,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. « Le shoegaze : quand faire du bruit rime avec mélodie », Le Melting Potes,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. (en) Colin Larkin, The Guinness Who's Who of Indie and New Wave Music, Square One, , 320 p. (ISBN 0-85112-579-4), p. 188.
  5. a b c et d (en) Patrick Sisson, « Vapour Trails: Revisiting Shoegaze », XLR8R, no 123,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. (en) Matthew Solarski, « MBV, JAMC, Corgan, Coyne, Reznor in Shoegaze Doc », Pitchfork Media, (version du sur Internet Archive).
  7. (en) Martin C. Strong, The Great Alternative & Indie Discography, Canongate, (ISBN 0-86241-913-1), p. 427 :

    « The full extent of their pioneering guitar manipulation - responsible for a whole scene of "shoegazing" musical admirers, stand up Ride, Moose, Lush etc., etc., ... »

  8. (en) Tom Murphy, « My Bloody Valentine's Kevin Shields talks Loveless and the influence of bands like Sonic Youth and Dinosaur Jr. », sur westword.com, Denver Westword Music, (consulté le ) : « Three pedals I refused to use in that era were chorus, flanger and delay. Everything we did was everything but that. ».
  9. (en) Kieron Tyler, « Reissue CDs Weekly: Still in a Dream - A Story of Shoegaze », sur theartsdesk.com, (consulté le ).
  10. (en) Cam Lindsay, « Sound of Confusion — How Shoegaze Defied Critics and Influenced A Generation », sur exclaim.ca, (consulté le ).
  11. (en) [https://www.allmusic.com/album/r377673# All Music: Portable Galaxie 500], consulté le 5 janvier 2008.
  12. (en) Michael Azerrad, Our Band Could Be Your Life, Back Bay, (ISBN 978-0-316-78753-6), p. 366.
  13. (en) Lester, Paul (12 septembre 1992). Whatever Happened to Shoegazing?, Melody Maker, page 6, consulté en 12 avril 2007.
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