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{{Voir homonymes|Canon}}
{{Voir homonymes|Canon}}
{{À sourcer|date=avril 2021}}
[[Fichier:Tizian 102.jpg|vignette|400px|Tableau de la ''[[Vénus d'Urbin]]''. [[Titien]], 1538. Huile sur toile, 119 x 165 cm. [[Musée des Offices]].]]


Un '''canon''' dans le domaine des [[arts visuels]], ou '''canon [[esthétique]]''', est une règle de proportions des dimensions des membres permettant d'obtenir une beauté idéale en [[sculpture]] et en [[Peinture (art)|peinture]]<ref>[[Trésor de la langue française]], {{lien web|url=http://atilf.atilf.fr/dendien/scripts/tlfiv5/visusel.exe?14;s=3308966955;r=1;nat=;sol=7;|site=atilf.fr|titre=Canon (2)}} section C. 1.</ref>. Par extension, on désigne par '''canon de beauté''' les caractères considérés comme constituant la beauté à une époque et dans un lieu donné.
Un '''canon''' dans le domaine des [[arts visuels]], ou '''canon [[esthétique]]''', est une règle de proportions des dimensions des membres permettant d'obtenir une beauté idéale en [[sculpture]] et en [[Peinture (art)|peinture]]<ref>[[Trésor de la langue française]], {{lien web|url=http://atilf.atilf.fr/dendien/scripts/tlfiv5/visusel.exe?14;s=3308966955;r=1;nat=;sol=7;|site=atilf.fr|titre=Canon (2)}} section C. 1.</ref>. Par extension, on désigne par '''canon de beauté''' les caractères considérés comme constituant la beauté à une époque et dans un lieu donné.

[[Fichier:Tizian 102.jpg|thumb|right|400px|Tableau de la ''[[Vénus d'Urbin]]''. [[Titien]], 1538. Huile sur toile, 119 x 165 cm. [[Musée des Offices]]]]


== Existence et évolution des canons de beauté ==
== Existence et évolution des canons de beauté ==
La beauté s'oppose à la laideur. Selon les cultures et les époques, on définit plus l'un ou l'autre. Dans les époques et les régions qui ont produit des critères positifs stricts de beauté corporelle humaine, mais aussi, souvent, [[Standard (race)|animale]], en particulier chevaline et de nos jours, [[Exposition canine|canine]] et féline, la beauté est une, et la laideur est diverse. Si, au contraire, en ne désignant que la laideur et la difformité, on ne donne pour la beauté que des critères négatifs, ses formes peuvent être beaucoup plus variées{{refnec}}.
{{section à sourcer|date=février 2017}}
La beauté s'oppose à la laideur. Selon les cultures et les époques, on définit plus l'un ou l'autre. Dans les époques et les régions qui ont produit des critères positifs stricts de beauté corporelle humaine, mais aussi, souvent, [[Standard (race)|animale]], en particulier chevaline et de nos jours, [[Exposition canine|canine]] et féline, la beauté est une, et la laideur est diverse. Si, au contraire, en ne désignant que la laideur et la difformité, on ne donne pour la beauté que des critères négatifs, ses formes peuvent être beaucoup plus variées.


On appelle ''canon'' (la ''règle''), ou [[Nombre d'or|''nombre d'or'']], d'après un livre perdu du sculpteur grec ancien [[Polyclète]], l'ensemble des critères de proportions des membres qui définisent en Europe la beauté à certaines époques. Il qualifiera les [[Beaux-arts (disciplines)|Beaux-arts]] par la suite, en réglementations plus largement artistiques.
On appelle ''canon'' (la ''règle''), ou ''[[nombre d'or]]'', d'après un livre perdu du sculpteur grec ancien [[Polyclète]], l'ensemble des critères de proportions des membres qui définissent la beauté en Europe à certaines époques. Il déterminera les [[Beaux-arts (disciplines)|Beaux-arts]], à partir du {{s-|XVIII}}, dans les réglementations artistiques{{refnec}}.


Le critère s'applique en premier lieu à la représentation des corps, qu'on peut beaucoup plus facilement rapprocher d'un idéal abstrait, par la peinture, la sculpture et, à l'époque moderne, par la retouche photographique. Il s'applique par ricochet aux êtres vivants, que l'on peut sélectionner et modifier quelque peu par le maquillage et la chirurgie esthétique. Il n'est jamais unique.
Le critère s'applique en premier lieu à la représentation des corps, qu'on peut beaucoup plus facilement rapprocher d'un idéal abstrait, par la peinture, la sculpture et, à l'époque moderne, par la retouche photographique. Il s'applique par généralisation aux êtres vivants que l'on peut sélectionner et modifier par le maquillage et la chirurgie esthétique. Il n'est jamais unique.
{{énoncé|Le canon de beauté se différencie en un canon masculin et un canon féminin.}}
{{énoncé|Le canon de beauté se différencie en un canon masculin et un canon féminin.}}
Quelquefois, on trouve des critères variant selon les catégories sociales, en plus du genre. Il y a des ''types''. En France au {{s-|XIX}} on dira ''beau type aristocratique'' ou ''populaire'', ou d'''Italien''. On peut rencontrer un ''beau viellard'', alors que, dans la même culture, la beauté idéale est éternellement jeune. Il faut supposer, dans ce cas, que le canon de beauté est moins tyrannique ; ou que la société est plus rigoureusement divisée.


Quelquefois, on trouve des critères variant selon les catégories sociales, en plus du genre. Il y a des ''types''. En France au {{s-|XIX}} on dira ''beau type aristocratique'' ou ''populaire'', ou d'''Italien''. On peut rencontrer un ''beau vieillard'', alors que, dans la même culture, la beauté idéale est éternellement jeune. Il faut supposer, dans ce cas, que le canon de beauté est moins tyrannique ou que la société est plus rigoureusement divisée{{refnec}}.
Qu'il existe une norme de beauté n'implique pas qu'elle soit en tous temps et lieux identique, ni qu'elle se base toujours sur les proportions. Le canon varie. Ce qui était considéré comme beau il y a un siècle, ne le sera plus forcément aujourd'hui. Les canons de beauté suivent l'évolution de la [[mode (habillement)|mode]] et sont dépendants de l'évolution des techniques à travers les époques (par exemple des techniques de [[maquillage]] ou de [[coiffure|coiffage]] dans la [[Renaissance]]){{référence souhaitée}}.


Qu'il existe une norme de beauté n'implique pas qu'elle soit identique en tous temps et tous lieux, ni qu'elle se base toujours sur les proportions. Le canon varie. Ce qui était considéré comme beau il y a un siècle ne l'est plus forcément aujourd'hui. Les canons de beauté suivent l'évolution de la [[mode (habillement)|mode]] et sont dépendants de l'évolution des techniques à travers les époques (par exemple des techniques de [[maquillage]] ou de [[coiffure]] dans la [[Renaissance]]){{refnec}}.
L'existence d'une classification commune de la beauté suppose au moins deux conditions sociales, qui ne sont pas toujours remplies. Il faut qu'un minimum de sécurité permette à la beauté de se dégager comme critère indépendant : faute de quoi, les chances prévisibles de survie, et la capacité à inspirer confiance, constituent les attraits principaux d'une personne. Il faut que la société soit relativement homogène : l'apparence physique des personnes touchées par un [[tabou]], comme celle de celles envers qui l'on a une obligation statutaire (comme, en général, les parents) est indifférente ; quand presque toute la société est faite des uns ou des autres, un canon de beauté ne peut ni s'établir, ni prospérer.

L'existence d'une classification commune de la beauté suppose au moins deux conditions sociales, qui ne sont pas toujours remplies. Il faut qu'un minimum de sécurité permette à la beauté de se dégager comme critère indépendant : faute de quoi, les chances prévisibles de survie, et la capacité à inspirer confiance, constituent les attraits principaux d'une personne. Il faut que la société soit relativement homogène : l'apparence physique des personnes touchées par un [[tabou]], comme celle de celles envers qui l'on a une obligation statutaire (comme, en général, les parents) est indifférente. Quand presque toute la société est faite des uns ou des autres, un canon de beauté ne peut ni s'établir, ni prospérer{{refnec}}.


== Les canons de la beauté et leur époque ==
== Les canons de la beauté et leur époque ==
=== Époque Paléolithique en Europe ===
=== Époque paléolithique en Europe ===
[[Vénus de Willendorf|La Vénus de Wilkendorf]] a été découverte par Josef Szombathy en collaboration avec Josef Bayer en 1908 sur le site d'une ancienne briqueterie à Willendorf, dans la région de la Wachau, un petit village situé à 24 km de Krems an der Donau, sur le Danube (Basse-Autriche). La stratigraphie reconnue lors des fouilles effectuées sur le site a permis d'attribuer la statuette au Gravettien et de lui attribuer un âge relatif d'environ 25 000 ans avant le présent.
La [[Vénus de Willendorf]] a été découverte en 1908 par [[Josef Szombathy]] en collaboration avec [[Josef Bayer (anthropologue)|Joseph Bayer]] sur le site d'une ancienne briqueterie à Willendorf (commune d'[[Aggsbach]]), dans la région de la Wachau, un petit village situé à 24 kilomètres de [[Krems an der Donau]], sur le Danube (Basse-Autriche). La stratigraphie reconnue lors des fouilles effectuées sur le site a permis d'attribuer la statuette au Gravettien et de lui attribuer un âge relatif d'environ 25 000 ans avant le présent.

La statuette est en calcaire oolithique et mesure 11 cm de hauteur. Elle représente une femme nue debout, présentant une forte obésité, les bras posés sur sa poitrine. La tête, finement gravée, est penchée en avant et semble être entièrement recouverte par des tresses enroulées. La loi de frontalité, c'est-à-dire de symétrie, est respectée.
La statuette est en calcaire oolithique et mesure onze centimètres de hauteur. Elle représente une femme nue debout, présentant une forte obésité, les bras posés sur sa poitrine. La tête, finement gravée, est penchée en avant et semble être entièrement recouverte par des tresses enroulées. La loi de frontalité, c'est-à-dire de symétrie, est respectée{{refnec}}.


Des restes de pigments laissent supposer qu'originellement la statuette était peinte en rouge. La perfection de son modelé lui a apporté une renommée mondiale.
Des restes de pigments laissent supposer qu'originellement la statuette était peinte en rouge. La perfection de son modelé lui a apporté une renommée mondiale.


Cette statuette fait partie des [[Vénus paléolithique|Vénus paléolithiques]], le plus souvent corpulentes et [[Stéatopygie|stéatopyges]]. Ces traits, que l'on retrouve notamment chez la [[Vénus de Lespugue]]([[Haute-Garonne]]), réalisée en [[ivoire]], sont souvent interprétés comme des symboles de fécondité. Une autre [[figurine]], également en ivoire mais dont seule la tête est parvenue jusqu'à nos jours, semble faire exception par sa finesse : il s'agit de la [[Dame de Brassempouy]], découverte dans les [[Landes (département)|Landes]].
La Vénus de Willendorf fait partie des [[Vénus paléolithique|Vénus paléolithiques]], le plus souvent corpulentes et [[Stéatopygie|stéatopyges]]. Ces traits, que l'on retrouve notamment chez la [[Vénus de Lespugue]] ([[Haute-Garonne]]), réalisée en [[ivoire]], sont souvent interprétés comme des symboles de fécondité{{refnec}}.


Une autre figurine, également en ivoire mais dont seule la tête est parvenue jusqu'à nos jours, semble faire exception par sa finesse : il s'agit de la [[Dame de Brassempouy]], découverte dans les [[Landes (département)|Landes]]{{refnec}}.
En 1988, une autre [[Vénus de Galgenberg|Vénus]], datant de 30 000 ans [[avant le présent]], a été trouvée à [[Gilgenberg am Weilhart|Galgenberg]], juste au-dessus de Krems.

En 1988, une autre [[Vénus de Galgenberg|Vénus]], datant de 30 000 ans [[avant le présent]], a été trouvée à [[Gilgenberg am Weilhart|Galgenberg]], juste au-dessus de Krems{{refnec}}.


=== En Égypte ancienne ===
=== En Égypte ancienne ===
D'après [[Diodore de Sicile]], les Égyptiens anciens sculptaient leurs statues d'après des règles fixant dans les moindres détails leurs proportions. Mais on n'a pas trouvé d'inscription qui établisse clairement ces proportions. Cependant le « canon classique » est bien visible, tel que nous pouvons en constater l'existence dès l'Ancien Empire (2700-2200), mais qui se modifie en partie dès la {{XXVIe}} dynastie (664--323)<ref>{{Ouvrage |langue= |auteur1=[[Alain Schnapp]] |directeur1=oui |et al.=oui|titre=Préhistoire et Antiquité |sous-titre=Des origines de l'humanité au monde classique |éditeur=Flammarion |collection=Histoire de l'art |format livre=26 cm |année=2011 |pages totales=591 |titre chapitre=Le monde égyptien : Sydney Aufrère<!--|passage=124-217--> |isbn=978-2-0812-4425-2 |passage=158 |id=S. Aufrère, 2011}}</ref>. Ce canon s'est répété, pour autant que les valeurs et les principes de l'art respectaient des usages et des traditions ; la [[Première Période intermédiaire]] (2200-2033) voit ces valeurs s'effondrer ce qui est un signe de l'effondrement des institutions<ref>{{harvsp|S. Aufrère, 2011|p=162-163}}</ref>.
D'après [[Diodore de Sicile]], les Égyptiens anciens sculptaient leurs statues d'après des règles fixant dans les moindres détails leurs proportions. On n'a pas trouvé d'inscription qui établisse clairement ces proportions. Cependant le « canon classique » est bien visible, tel que nous pouvons en constater l'existence dès l'[[Ancien Empire]] (2700-2200), mais qui se modifie en partie dès la {{XXVIe}} dynastie (664--323)<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Alain Schnapp]]|directeur1=oui|et al.=oui|titre=Préhistoire et Antiquité|sous-titre=Des origines de l'humanité au monde classique|éditeur=Flammarion|collection=Histoire de l'art|format livre=26 cm|année=2011|pages totales=591|titre chapitre=Le monde égyptien : Sydney Aufrère|passage=158 (ou 124-217)|isbn=978-2-0812-4425-2|id=S. Aufrère, 2011}}</ref>. Ce canon s'est répété, pour autant que les valeurs et les principes de l'art respectaient des usages et des traditions. La [[Première Période intermédiaire]] (2200-2033) voit ces valeurs s'effondrer à la suite de l'effondrement des institutions<ref>{{harvsp|S. Aufrère, 2011|p=162-163}}</ref>.


=== En Grèce ancienne classique ===
=== En Grèce ancienne classique ===
À l'époque de [[Socrate]], lit-on dans [[Platon]], la beauté, le bon et le bien sont inextricablement mêlés. Le bien ne peut s'atteindre que par la mesure, qui veut dire la modération, l'absence d'excès, mais aussi la proportion. La démesure suscite la colère des dieux. La beauté signe sa relation au bien par la juste proportion entre les membres. Elle introduit à la notion de bien. Pour Platon, l'homme ne peut saisir l'essence du bien ; mais la beauté lui en donne l'intuition<ref>{{harvsp|Van Riel|1999}}.</ref>.
À l'époque de [[Socrate]], lit-on dans [[Platon]], la beauté, le bon et le bien sont inextricablement mêlés. Le bien ne peut s'atteindre que par la mesure, qui veut dire la modération, l'absence d'excès, mais aussi la proportion. La démesure suscite la colère des dieux. La beauté signe sa relation au bien par la juste proportion entre les membres. Elle introduit à la notion de bien. Pour Platon, l'homme ne peut saisir l'essence du bien ; mais la beauté lui en donne l'intuition<ref>{{harvsp|Van Riel|1999}}.</ref>.


Si l'impression de beauté est subjective et peut-être incommunicable, les proportions sont objectives et peuvent se transmettre. Pour les [[Pythagore|pythagoriciens]], elles ont une valeur en elles-mêmes. Le sculpteur [[Polyclète]] écrivit un traité, aujourd'hui perdu, le ''Canon'', pour indiquer les mesures relatives des parties du corps humain. Ce canon ne semble pas s'être imposé à tous, si l'on en croit les mesures relevées sur diverses statues.
Si l'impression de beauté est subjective, les proportions sont objectives et peuvent se transmettre. Pour les [[Pythagore|pythagoriciens]], elles ont une valeur en elles-mêmes. Le sculpteur [[Polyclète]] écrivit un traité, aujourd'hui perdu, le ''Canon'', pour indiquer les mesures relatives des parties du corps humain. Ce canon ne semble pas s'être imposé à tous si l'on en croit les mesures relevées sur diverses statues{{refnec}}.


Les Grecs anciens de l'époque classique valorisent la beauté masculine, juvénile et athlétique, dont les représentations sculptées ont survécu dans les [[Apollon]] et les statues d'athlètes vainqueurs des Jeux olympiques ; et un type plus mûr, représenté dans les effigies de [[Zeus]] ou de [[Poséidon]].
Les Grecs anciens de l'époque classique valorisent la beauté masculine, juvénile et athlétique, dont les représentations sculptées ont survécu dans les [[Apollon]] et les statues d'athlètes vainqueurs des Jeux olympiques. Un autre type, plus mûr, est représenté dans les effigies de [[Zeus]] ou de [[Poséidon]]{{refnec}}.


La beauté féminine juvénile est surprise nue dans le thème de [[Aphrodite]] sortant du bain, mais est généralement couverte, dans les effigies d'[[Athéna]] ou de [[Cérès (mythologie)|Cérès]] et d'autres déesses comme [[Iris (mythologie)|Iris]] courant pour délivrer les ordres des dieux. Le vêtement, ample mais serré aux hanches et laissant les bras nus, montre la juste proportion du corps de la divinité.
La beauté féminine juvénile est représentée nue dans le thème de [[Aphrodite]] sortant du bain. Elle est généralement couverte dans les représentations d'[[Athéna]], de [[Cérès (mythologie)|Cérès]] et d'autres déesses comme [[Iris (mythologie)|Iris]], la messagère des dieux. Le vêtement, ample mais serré aux hanches et laissant les bras nus, montre la juste proportion du corps de la divinité{{refnec}}.


Pour les Grecs de l'âge classique, la beauté idéale appartient exclusivement aux dieux. De nombreuses histoires, comme celles d'[[Adonis (mythologie)|Adonis]], de [[Niobé fille de Tantale|Niobé]], de [[Psyché (mythologie)|Psyché]], de [[Narcisse (mythologie)|Narcisse]], mettent en garde les mortels contre la démesure qui germe dans l'excès de perfection. L'[[Hélène (Euripide)|Hélène]] d'[[Euripide]] dit {{citation|La beauté qui fait le bonheur des autres femmes, a causé ma ruine.}}.
Pour les Grecs de l'âge classique, la beauté idéale appartient exclusivement aux dieux. De nombreuses histoires, comme celles d'[[Adonis (mythologie)|Adonis]], de [[Niobé fille de Tantale|Niobé]], de [[Psyché (mythologie)|Psyché]], de [[Narcisse (mythologie)|Narcisse]], mettent en garde les mortels contre la démesure qui germe dans l'excès de perfection. L'[[Hélène (Euripide)|Hélène]] d'[[Euripide]] dit {{citation|La beauté qui fait le bonheur des autres femmes, a causé ma ruine.}}{{refnec}}.


=== À l'époque hellénistique et dans l'ancienne Rome ===
=== À l'époque hellénistique et dans l'ancienne Rome ===
Deux cents ans après l'époque classique, la culture grecque s'est diffusée dans l'ensemble du bassin méditerranéen, et ses critères de beauté ont changé. Les proportions s'appliquent avec moins de rigueur, variant d'une exécution à une autre, et surtout la sculpture vise l'expression dramatique plus que la beauté statique. On sculpte des [[Héraclès|Hercule]] démesurément musclés, des [[Marsyas]], des [[Laocoon]] ou des [[Niobé fille de Tantale|Niobides]] douloureux et distordus, des combattants aux membres allongés dans l'effort pour représenter le mouvement.
Deux cents ans après l'époque classique, la culture grecque s'est diffusée dans l'ensemble du bassin méditerranéen, et ses critères de beauté ont changé. Les proportions s'appliquent avec moins de rigueur, variant d'une exécution à une autre. La sculpture vise l'expression dramatique plus que la beauté statique. On sculpte des [[Héraclès|Hercule]] démesurément musclés, des [[Marsyas]], des [[Laocoon]] ou des [[Niobé fille de Tantale|Niobides]] à l'expression douloureuse et distordue, des combattants aux membres allongés dans l'effort pour représenter le mouvement{{refnec}}.


Les sculpteurs grecs dominent la statuaire romaine, et les proportions continuent sans doute à diriger la représentation des personnages statiques ; mais, en ce qui concerne les empereurs et leurs favoris comme [[Antinoüs]], le critère de ressemblance réaliste s'impose souvent sur celui de la beauté idéale, qui, par conséquent, est moins fréquemment visée. La période impériale semble considérer plusieurs beautés possibles ; et donc, point de canon.
Les sculpteurs grecs dominent la statuaire romaine, et les proportions continuent sans doute à diriger la représentation des personnages statiques. En revanche, en ce qui concerne les empereurs et leurs favoris comme [[Antinoüs]], le critère de ressemblance réaliste s'impose souvent sur celui de la beauté idéale qui, par conséquent, est moins fréquemment visée. La période impériale semble considérer plusieurs beautés possibles{{refnec}}.


L'[[Architecture|architecte]] [[Vitruve]] applique les règles de proportion, dérivées des mesures du corps humain, à celles des bâtiments.
L'[[Architecture|architecte]] [[Vitruve]] applique les règles de proportion, dérivées des mesures du corps humain, à celles des bâtiments{{refnec}}.

Le médecin [[Claude Galien|Galien]] voit une relation étroite entre beauté et santé ; pour lui, la beauté intérieure ''doit'' accompagner la beauté du corps. Il réprouve l'artifice du maquillage par l'exemple de [[Phryné]] qui n'en usait pas, bien qu'elle eût le teint jaune. La beauté consiste en effet, outre la symétrie des membres et des traits, dans le naturel d'un {{citation|bon}} teint montrant la santé, sans les marques d'une exposition exagérée au soleil ni celles d'une réclusion<ref>{{article|prénom=Véronique |nom=Boudon-Millon|titre=Médecine et esthétique: nature de la beauté et beauté de la nature chez Galien|périodique=Bulletin de l'Association Guillaume Budé|année=2003|volume=1 |numéro=2 |lire en ligne=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bude_0004-5527_2003_num_1_2_2119}}.</ref>.


Le médecin [[Claude Galien|Galien]] voit une relation étroite entre beauté et santé ; et la beauté intérieure ''doit'' accompagner la beauté du corps. Il réprouve l'artifice du maquillage par l'exemple de [[Phryné]], qui n'en usait pas, bien qu'elle eût le teint jaune. La beauté consiste en effet, outre la symétrie des membres et des traits, dans le naturel d'un {{citation|bon}} teint montrant la santé, sans les marques d'une exposition exagérée au soleil ni celles d'une réclusion<ref>{{article|prénom=Véronique |nom=Boudon-Millon|titre=Médecine et esthétique: nature de la beauté et beauté de la nature chez Galien|périodique=Bulletin de l'Association Guillaume Budé|année=2003|volume=1 |numéro=2 |lire en ligne=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bude_0004-5527_2003_num_1_2_2119}}.</ref>.
=== La Rome chrétienne et le Moyen Âge ===
=== La Rome chrétienne et le Moyen Âge ===
Pour les [[Pères de l'Église]] chrétienne, la beauté est vanité et tentation. Les chrétiens doivent faire preuve de modestie et d'humilité, et la beauté doit être cachée. Le maquillage est proscrit{{référence souhaitée}}.
Pour les [[Pères de l'Église]] chrétienne, la beauté est vanité et tentation. Les chrétiens doivent faire preuve de modestie et d'humilité, et la beauté doit être cachée. Le maquillage est proscrit{{refnec}}.


Après la chute de l'[[Empire romain d'Occident]], pendant cinq siècles, si les gens se préoccupent de la beauté, on n'en garde pas de trace. Au Moyen-Âge tardif, la doctrine chrétienne reste puissamment opposée à l'exhibition de la beauté. {{citation|Regarder la beauté est une tentation}}, écrit encore [[Thomas a Kempis]] au milieu du {{s-|XV}}<ref>{{article|prénom=Maurice|nom=Daumas|titre=La beauté du geste|périodique=Communications|année=1995|numéro=60|passage=75-85 (86)|lire en ligne=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/comm_0588-8018_1995_num_60_1_1910}}.</ref>. Au {{s-|XII}}, la romance d'[[Pierre Abélard|Abélard]] et [[Héloïse (abbesse)|Héloïse]] est essentiellement intellectuelle, à ce qu'en disent les textes. Les sculptures des [[cathédrale]]s [[Architecture gothique|gothiques]] qu'on érige en Europe du Nord drapent entièrement les corps, et les personnages sont identifiés par des attributs significatifs, plutôt que par des caractères corporels. Il en va de même pour les personnages, tant féminins que masculins, des premiers romans. La beauté de ceux de [[Chrétien de Troyes]] est blanche et blonde dans le texte et dans les illustrations<ref>{{lien web|url=http://expositions.bnf.fr/arthur/arret/06_2.htm|site=expositions.bnf.fr|titre=Chrétien de Troyes, peintre de l'amour |auteur=Danielle Quéruel}}.</ref>.
Après la chute de l'[[Empire romain d'Occident]], pendant cinq siècles, si les gens se préoccupent de la beauté, on n'en garde pas de trace. Au Moyen-Âge tardif, la doctrine chrétienne reste puissamment opposée à l'exhibition de la beauté. {{citation|Regarder la beauté est une tentation}}, écrit encore [[Thomas a Kempis]] au milieu du {{s-|XV}}<ref>{{article|prénom=Maurice|nom=Daumas|titre=La beauté du geste|périodique=Communications|année=1995|numéro=60|passage=75-85 (86)|lire en ligne=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/comm_0588-8018_1995_num_60_1_1910}}.</ref>.


Au {{s-|XII}}, la romance d'[[Pierre Abélard|Abélard]] et [[Héloïse (abbesse)|Héloïse]] est essentiellement intellectuelle, à ce qu'en disent les textes. Les sculptures des [[cathédrale]]s [[Architecture gothique|gothiques]] qu'on érige en Europe du Nord drapent entièrement les corps, et les personnages sont identifiés par des attributs significatifs, plutôt que par des caractères corporels. Il en va de même pour les personnages, tant féminins que masculins, des premiers romans. La beauté de ceux de [[Chrétien de Troyes]] est blanche et blonde dans le texte et dans les illustrations<ref>{{lien web|url=http://expositions.bnf.fr/arthur/arret/06_2.htm|site=expositions.bnf.fr|titre=Chrétien de Troyes, peintre de l'amour |auteur=Danielle Quéruel}}.</ref>.
=== À la Renaissance ===
{{section à sourcer|date=février 2017}}
[[Fichier:Homme de vitruve.jpg|thumb|250px|L'[[homme de Vitruve]], dessin de [[Léonard de Vinci]] d'après le texte de [[Vitruve]] sur les proportions idéales de l'homme.]]
La ''[[Renaissance]]'' tire son nom de la ''renaissance de l'Antiquité'', qui commence en [[Italie]] au {{s-|XIV}} comme une recherche des vestiges romains et une relecture des textes antiques, traduits en langue moderne, notamment par [[Leon Battista Alberti|Alberti]]. La beauté y est codifiée en art par des proportions mathématiques précises. On établit des proportions idéales pour le corps, comme pour le visage. L'[[humanisme]] fait de l'homme la mesure de toute chose, et les artistes le représentent plus volontiers, dénudé quand il s'agit de personnages mythologiques.


=== La Renaissance ===
Le peintre [[Sandro Botticelli]] avait défini pour sa peinture murale '''La naissance de Vénus''' que l'unité de longueur entre le téton et le nombril, entre les deux tétons, et entre le nombril et l'entrejambe devait être maintenue pour que le corps ainsi représenté soit, selon lui, idéalement proportionné{{refnec}}. [[Léonard de Vinci]], [[Michel-Ange]], [[Jean Cousin le Jeune]] ont aussi écrit sur le canon<ref>Selon {{harvsp|Richer|1893}}, qui cependant ne précise pas dans quels ouvrages.</ref>.
[[Fichier:Homme de vitruve.jpg|vignette|250px|L'[[homme de Vitruve]], dessin de [[Léonard de Vinci]] d'après le texte de [[Vitruve]] sur les proportions idéales de l'homme.]]
La ''[[Renaissance]]'' tire son nom de la ''renaissance de l'Antiquité'', qui commence en [[Italie]] au {{s-|XIV}} comme une recherche des vestiges romains et une relecture des textes antiques, traduits en langue moderne, notamment par [[Leon Battista Alberti|Alberti]]. La beauté y est codifiée en art par des proportions mathématiques précises. On établit des proportions idéales pour le corps, comme pour le visage. L'[[humanisme]] fait de l'homme la mesure de toute chose, et les artistes le représentent plus volontiers, dénudé quand il s'agit de personnages mythologiques{{refnec}}.


Le peintre [[Sandro Botticelli]] avait défini pour sa peinture murale ''La naissance de Vénus'' que l'unité de longueur entre le téton et le nombril, entre les deux tétons, et entre le nombril et l'entrejambe devait être maintenue pour que le corps ainsi représenté soit, selon lui, idéalement proportionné{{refnec}}. [[Léonard de Vinci]], [[Michel-Ange]], [[Jean Cousin le Jeune]] ont aussi écrit sur le canon<ref>Selon {{harvsp|Richer|1893}}, qui cependant ne précise pas dans quels ouvrages.</ref>.
Le renouveau gagne l'Europe du Nord, où il prend des formes différentes. Les beautés de [[Lucas Cranach l'Ancien|Cranach]], pour être tout aussi idéales que les italiennes, n'en ont pas les proportions ni les lignes. [[Albrecht Dürer|Dürer]] présente neuf types corporels différents, et sa représentation de la beauté avec les proportions canoniques pourrait être quelque peu ironique.


Le renouveau gagne l'Europe du Nord où il prend des formes différentes. Les beautés de [[Lucas Cranach l'Ancien|Cranach]], pour être tout aussi idéales que les italiennes, n'en ont pas les proportions ni les lignes. [[Albrecht Dürer|Dürer]] présente neuf types corporels différents, et sa représentation de la beauté avec les proportions canoniques pourrait être quelque peu ironique{{refnec}}.
Entre les deux, [[Venise]], principale puissance marchande du temps, présente une beauté plus exclusivement féminine et plus charnelle.

Entre les deux, [[Venise]], principale puissance marchande du temps, présente une beauté plus exclusivement féminine et plus charnelle{{refnec}}.


Dans la littérature, ''[[Le Livre du courtisan|Le Courtisan]]'' de [[Baldassare Castiglione|Castiglione]] revient à la conception grecque. Le personnage de Pietro Bembo soutient que la beauté procède de Dieu, et que {{citation|les personnes laides pour la plupart sont méchantes et les belles sont bonnes}}. Cette beauté consiste en l'harmonie des parties, {{citation|qui sont composées par bonnes proportions}} pour les hommes comme pour les animaux ou bien les paysages<ref>{{citation étrangère|langue=it|I brutti adunque per lo pui sono ancor mali, e gli belli bons}} {{p.|626}} ; {{citation étrangère|langue=it|Di questi modi adunque si puo desiderar la belezza: il nome universal della quale se conviene a tutte le sose, o naturali, o artificiali, che son composte con bona proportione e debito temperamento, quanto comporta la lor natura}} {{p.|615}}. {{Ouvrage|prénom1=Baldassare|nom1=Castiglione|lien auteur1=Baldassare Castiglione|traducteur=Gabriel Chapuis|titre=Le parfait courtisan du comte Baltasar Castillonois, les deux langues respondans par deux colomnes, l'une à l'autre|éditeur=|lieu=Paris|année=1585|année première édition=1516|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k754790}}.</ref>.
Dans la littérature, ''[[Le Livre du courtisan|Le Courtisan]]'' de [[Baldassare Castiglione|Castiglione]] revient à la conception grecque. Le personnage de Pietro Bembo soutient que la beauté procède de Dieu, et que {{citation|les personnes laides pour la plupart sont méchantes et les belles sont bonnes}}. Cette beauté consiste en l'harmonie des parties, {{citation|qui sont composées par bonnes proportions}} pour les hommes comme pour les animaux ou bien les paysages<ref>{{citation étrangère|langue=it|I brutti adunque per lo pui sono ancor mali, e gli belli bons}} {{p.|626}} ; {{citation étrangère|langue=it|Di questi modi adunque si puo desiderar la belezza: il nome universal della quale se conviene a tutte le sose, o naturali, o artificiali, che son composte con bona proportione e debito temperamento, quanto comporta la lor natura}} {{p.|615}}. {{Ouvrage|prénom1=Baldassare|nom1=Castiglione|lien auteur1=Baldassare Castiglione|traducteur=Gabriel Chapuis|titre=Le parfait courtisan du comte Baltasar Castillonois, les deux langues respondans par deux colomnes, l'une à l'autre|éditeur=|lieu=Paris|année=1585|année première édition=1516|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k754790}}.</ref>.


À l'opposé, en France, on a par les ''[[Blason (littérature)|blasons]]'' une idée du canon de la beauté féminine à la Renaissance partie par partie. [[Jean Marot (poète)|Jean Marot]] commence avec le blason du beau tétin et le contre-blason du laid tétin. Des imitateurs suivent avec les autres parties du corps.
À l'opposé, en France, on a, par les ''[[Blason (littérature)|blasons]]'', une idée du canon de la beauté féminine à la Renaissance partie par partie. [[Jean Marot (poète)|Jean Marot]] commence avec le blason du beau tétin et le contre-blason du laid tétin. Des imitateurs suivent avec les autres parties du corps{{refnec}}.

Tous ces auteurs considèrent la beauté masculine comme moins importante, par rapport à des vertus viriles grâce auxquelles les hommes peuvent conquérir l'estime et l'amour de leurs contemporains. Or, l'amour transforme en beauté toutes les apparences{{refnec}}.


Tous ces auteurs considèrent la beauté masculine comme moins importante, par rapport à des vertus viriles grâce auxquelles les hommes peuvent conquérir l'estime et l'amour de leurs contemporains. Or, l'amour transforme en beauté toutes les apparences.
=== L'époque classique ===
=== L'époque classique ===
Le [[Sac de Rome (1527)|sac de Rome de 1527]], la Réforme religieuse, marquent un changement des représentations, qui se tournent vers l'expression pathétique, avec [[Michel-Ange]], et en même temps vers le réalisme avec le [[caravagisme]]. On trouve à cette époque la laideur intéressante<ref>{{harvsp|Laneyrie-Dagen|2006}}.</ref>. Dans le même temps, les académies et l'[[Art académique|académisme]] promeuvent l'adhésion obligatoire aux proportions canoniques.
Le [[Sac de Rome (1527)]] et la [[Réforme protestante]] marquent un changement des représentations ; ces dernières se tournent vers l'expression pathétique, avec [[Michel-Ange]] et, dans le même temps, vers le réalisme avec le [[caravagisme]]. On trouve à cette époque la laideur intéressante<ref>{{harvsp|Laneyrie-Dagen|2006}}.</ref>. Dans le même temps, les académies et l'[[Art académique|académisme]] promeuvent l'adhésion obligatoire aux proportions canoniques{{refnec}}.


=== Le {{s-|XVIII|e}} ===
=== {{s-|XVIII}} ===
Sous l'[[Société d'Ancien Régime|Ancien Régime]], les canons de beauté à la Cour étaient d'avoir un teint le plus blanc possible. D'où le recours, abusif parfois, à des [[Fard (maquillage)|fards]] à base de [[céruse]], [[Poudre (maquillage)|poudres de riz]], mais aussi des [[Mouche (esthétique)|mouche]]s, faux [[grain de beauté|grains de beauté]] faits de mousseline noire, collés sur le visage ou la poitrine, pour faire ressortir cette blancheur du teint{{refnec}}.
{{section à sourcer|date=février 2017}}
Sous l'[[Société d'Ancien Régime|Ancien Régime]], les canons de beauté à la Cour étaient d'avoir un teint le plus blanc possible. D'où le recours, abusif parfois, à des [[Fard (maquillage)|fards]] à base de [[céruse]], [[Poudre (maquillage)|poudres de riz]], mais aussi des [[mouche]]s, faux [[grain de beauté|grains de beauté]] faits de mousseline noire, collés sur le visage ou la poitrine, pour faire ressortir cette blancheur du teint{{référence souhaitée}}.


Le siècle des lumières confond beaucoup de repères. Bien que le teint de lait soit toujours de rigueur, les femmes sont plus naturelles tant physiquement que dans leurs expressions. Finis les corsets de bois, place aux structures en tissus qui rentrent le ventre mais qui laissent tout de même deviner les courbes naturelles de celles qui les portent. On se maquille moins, car le teint doit paraître le plus naturel possible. En effet, la femme n'est plus une beauté statique. Souvent, les illustrations de la reine Marie-Antoinette représentent le canon de la beauté de cette époque. Les perruques sont grises, car poudrées, le teint est de porcelaine et les lèvres sont roses. La femme est vivante, souriante. Elle aime profiter de la vie et de ses plaisirs : le théâtre, les repas abondants, les boudoirs avec d'autres dames.
Le [[siècle des Lumières]] confond beaucoup de repères. Bien que le teint de lait soit toujours de rigueur, les femmes sont plus naturelles tant physiquement que dans leurs expressions. Finis les corsets de bois, place aux structures en tissu qui rentrent le ventre mais qui laissent tout de même deviner les courbes naturelles de celles qui les portent. On se maquille moins car le teint doit paraître le plus naturel possible. La femme n'est plus une beauté statique. Souvent, les illustrations de la reine Marie-Antoinette représentent le canon de la beauté de cette époque. Les perruques sont grises, car poudrées, le teint est de porcelaine et les lèvres sont roses. La femme est vivante, souriante. Elle aime profiter de la vie et de ses plaisirs : le théâtre, les repas abondants, les boudoirs avec d'autres dames{{refnec}}.


=== Le {{s-|XIX|e}} ===
=== {{s-|XIX}} ===
Plus tard, les robes Empire (resserrées en dessous de la poitrine) d'une simplicité envoûtante et la plupart du temps blanches ou pastel, font leur apparition. Les corsets sont oubliés car ces robes ne resserraient plus la taille mais rehaussaient davantage la poitrine. Les perruques et les cheveux poudrés ne sont plus à la mode. Au contraire, les femmes adoptent des coupes savamment décoiffées souvent tenues par des bandeaux de tissu. Par ailleurs, on redécouvre la propreté et ses bienfaits{{refnec}}.
{{section à sourcer|date=février 2017}}
Plus tard, les robes Empire (resserrées en dessous de la poitrine) d'une simplicité envoûtante et la plupart du temps blanches ou pastel, font leur apparition. Les corsets sont oubliés car ces robes ne resserraient plus la taille mais rehaussaient davantage la poitrine. Les perruques et les cheveux poudrés n'étaient plus à la mode. Au contraire, les femmes adoptaient des coupes savamment décoiffées souvent tenues par des bandeaux de tissu. Par ailleurs, on redécouvre la propreté et ses bienfaits.


À cette époque, on jouait sur le ténébreux. Les brunes étaient à l'honneur et deux types de beauté primaient : la belle fragile et la bourgeoise. On enlevait tout maquillage et l'on montrait la femme telle qu'elle était réellement. Certaines, pour se rendre fragiles et naturelles, accentuaient leurs cernes grâce à de l'encre bleutée. Cette époque porte également à nu la vertu de la féminité accomplie : bien en chair, brune et au corps laiteux. Cette représentation de la femme incarne la beauté dans un aspect lisse et voluptueux. D'ailleurs, les robes étaient renforcées par des "faux-culs" et des corsets qui mettaient la poitrine bien en avant. [[Virginia de Castiglione|La Castiglione]] était considérée comme l'une des plus belles femmes de cette époque.
À cette époque, on joue sur le ténébreux. Les brunes sont à l'honneur et deux types de beauté priment : la belle fragile et la bourgeoise. On enlève tout maquillage et l'on montre la femme telle qu'elle est réellement. Certaines, pour se rendre fragiles et naturelles, accentuent leurs cernes grâce à de l'encre bleutée. Cette époque porte également aux nues la vertu de la féminité accomplie : bien en chair, brune et au corps laiteux. Cette représentation de la femme incarne la beauté dans un aspect lisse et voluptueux. Par ailleurs, les robes sont renforcées par des « faux-culs » et des corsets qui mettent la poitrine bien en avant. [[Virginia de Castiglione|La Castiglione]] était considérée comme l'une des plus belles femmes de cette époque{{refnec}}.


La fin du siècle est marquée par une remise en question des canons esthétiques. Dans la peinture, les courants réalistes l'ont abandonné dès le milieu du siècle ; l'anthropologie étudie les proportions des êtres humains réels, et constate à quel point celles du canon s'en écartent. Le courant dominant préfère la peinture académique de la beauté idéalisée et adhère à un canon des proportions<ref>{{article|prénom=G.|nom=Delaunay|titre=Sur la beauté|périodique=Bulletin de la Société d'anthropologie de Paris|année=1885|volume=8|passage=1993-200|lire en ligne=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1885_num_8_1_6371}}.</ref>. [[Paul Richer]] en produit un qui prétend {{citation|réunir les commodités des canons artistiques à la précision des recherches artistiques}}. Mais même les artistes académiques les plus stricts comme [[Jean-Léon Gérôme|Gérôme]] conviennent que ce sont les déviations par rapport au canon qui font la beauté, et que l'uniformité qui résulterait de son application serait tout à fait opposée à l'art {{harv|Richer|1893|p=9}}. Les anthropologues les plus attachés aux mesures font au contraire remarquer {{citation|qu'un dessinateur, même lorsqu'on lui impose des mesures exactes, peut à sa volonté, avec ces mesures, donner à la figure qu'il construit les aspects les plus différents ; autrement dit qu'un même canon peut être interprété diversement et laisse toujours du facultatif aux mains de l'artiste {{harv|Topinard|1889|p=398}}}}.
La fin du siècle est marquée par une remise en question des canons esthétiques. Dans la peinture, les courants réalistes l'ont abandonné dès le milieu du siècle ; l'anthropologie étudie les proportions des êtres humains réels, et constate à quel point celles du canon s'en écartent. Le courant dominant préfère la peinture académique de la beauté idéalisée et adhère à un canon des proportions<ref>{{article|prénom=G.|nom=Delaunay|titre=Sur la beauté|périodique=Bulletin de la Société d'anthropologie de Paris|année=1885|volume=8|passage=1993-200|lire en ligne=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1885_num_8_1_6371}}.</ref>. [[Paul Richer]] en produit un qui prétend {{citation|réunir les commodités des canons artistiques à la précision des recherches artistiques}}. Mais même les artistes académiques les plus stricts comme [[Jean-Léon Gérôme|Gérôme]] conviennent que ce sont les déviations par rapport au canon qui font la beauté, et que l'uniformité qui résulterait de son application serait tout à fait opposée à l'art {{harv|Richer|1893|p=9}}. Les anthropologues les plus attachés aux mesures font au contraire remarquer {{citation|qu'un dessinateur, même lorsqu'on lui impose des mesures exactes, peut à sa volonté, avec ces mesures, donner à la figure qu'il construit les aspects les plus différents ; autrement dit qu'un même canon peut être interprété diversement et laisse toujours du facultatif aux mains de l'artiste {{harv|Topinard|1889|p=398}}}}.


=== Les {{s-|XX}} et {{s-|XXI}} ===
=== {{s2-|XX|XXI}} ===
Dès la fin du {{s-|XIX}}, l'idée de rapprocher les êtres humains d'un idéal de beauté par des moyens plus radicaux que la [[coiffure]] et la [[cosmétique]] se fait jour<ref>{{article|prénom=Philippe |nom=Daryl |titre=Modernes sensations — La plastique humaine|périodique=Le Figaro. Supplément littéraire du dimanche|lieu=Paris |année=1888|mois=septembre|jour=29|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2724619/f1}}.</ref>. Dès 1912 [[Sarah Bernhardt]] corrige les effets de l'âge par la [[chirurgie esthétique]] ; cette spécialité se développe après l'expérience acquise sur les [[gueules cassées]] de la [[première Guerre mondiale]] et propose de « rectifier » le visage, puis le corps<ref>{{article|prénom1=Nicolas |nom1=Guirimand |titre= De la réparation des « gueules cassées » à la « sculpture du visage »| sous-titre=La naissance de la chirurgie esthétique en France pendant l’entre-deux-guerres|périodique=Actes de la recherche en sciences sociales| numéro=156-157|année=2005 |lire en ligne=http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ARSS_156_0072}}.</ref>.

==== La représentation de la femme fatale au cours du {{s-|XX}} ====
==== La représentation de la femme fatale au cours du {{s-|XX}} ====
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Asta Nielsen 1917.jpg|[[Asta Nielsen]] et la naissance des sex-symbol des années 1910 avec le cinéma muet CBpic Clara Boop.png
Fichier:Brigitte Bardot.jpg|[[Brigitte Bardot]] fut l'un des [[sex-symbol]]s des [[Années 1960 en mode|années 1960]]<ref>https://www.journaldesfemmes.fr/people/evenements/1189459-brigitte-bardot-photos/</ref>
Gilda trailer hayworth3.JPG|Rita Hayworth [[sex-symbol]] des années 1940, et la fatale ''[[Gilda]]'' (1946)<ref>{{lien web |titre=Rita Hayworth, sex-symbol des 40’s, en 10 clichés vintage |url=https://archive.wikiwix.com/cache/20200305161746/https://www.vogue.fr/culture/a-voir/diaporama/rita-hayworth-sex-symbol-des-40s-en-10-cliches-vintage/53318 |site=vogue.fr via [[Wikiwix]] |consulté le=13-11-2023}}.</ref>
Fichier:Monroe sings from the trailer of Niagra 2.jpg|[[Marilyn Monroe]] s'est imposée comme un sex-symbol des [[Années 1950 en mode|années 1950]]<ref>https://www.marieclaire.fr/,marilyn-monroe-sex-symbol-des-annees-50,708684.asp</ref>
Monroe sings from the trailer of Niagra 2.jpg|[[Marilyn Monroe]] s'est imposée comme un sex-symbol des [[Années 1950 en mode|années 1950]]<ref>{{lien web |titre=Marilyn Monroe, beaucoup plus qu'un sex-symbol |url=https://www.marieclaire.fr/,marilyn-monroe-sex-symbol-des-annees-50,708684.asp |site=marieclaire.fr |date=13-01-2014 |consulté le=13-11-2023}}.</ref>
Fichier:Gilda trailer hayworth3.JPG|Rita Hayworth [[sex-symbol]] des 1940, et la fatale ''[[Gilda]]'' (1946)<ref>https://www.vogue.fr/culture/a-voir/diaporama/rita-hayworth-sex-symbol-des-40s-en-10-cliches-vintage/53318</ref>
Brigitte Bardot.jpg|[[Brigitte Bardot]] fut l'un des [[sex-symbol]]s des [[Années 1960 en mode|années 1960]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Brigitte Bardot en PHOTOS : un sex-symbol à travers le siècle |url=https://www.journaldesfemmes.fr/people/evenements/1189459-brigitte-bardot-photos/ |site=www.journaldesfemmes.fr |date=2022-09-30 |consulté le=2024-02-17}}</ref>
Fichier:CBpic Clara Boop.png|[[Clara Bow]] alias « ''[[It girl]]'' », (ici en 1930) est l'incarnation du fameux ''It'' de la romancière [[Elinor Glyn]], autrement dit le ''[[Attirance sexuelle|sex appeal]]''<ref>{{Ouvrage|auteur1=Sherrow, Victoria|titre=Encyclopedia of Hair|sous-titre=A Cultural History|éditeur=Greenwood Publishing Group|année=2006|pages=70|isbn=|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=9Z6vCGbf66YC&pg=PA70}}</ref> version [[années folles]].
Fichier:Asta Nielsen 1917.jpg|[[Asta Nielsen]] et la naissance des sex-symbol des années 1910 avec le cinéma muet
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Alors que l'art se détache de la figuration et que l'académisme tombe en discrédit, la [[mode (habillement)|mode]] impose de plus en plus de normes d'apparence, principalement aux femmes. Ces normes se manifestent aussi par des nombres. On mesure et on compare par exemple le [[rapport taille-hanche]], le volume mammaire, et dans un sens plus [[Hygiénisme|hygiéniste]], l'[[indice de masse corporelle]].


Alors que l'art se détache de la figuration et que l'académisme tombe en discrédit, la [[mode (habillement)|mode]] impose de plus en plus de normes d'apparence, principalement aux femmes. Ces normes se manifestent aussi par des nombres. On mesure et on compare par exemple le [[rapport taille-hanche]], le volume mammaire, et dans un sens plus [[Hygiénisme|hygiéniste]], l'[[indice de masse corporelle]]{{refnec}}.
En matière artistique, les manuels présentent les proportions du corps humain comme des guides, pour éviter les erreurs de débutant, plus que comme des normes esthétiques<ref>Par exemple, {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|prénom1=András|nom1=Szunyoghy|prénom2=György|nom2=Fehér|titre=Grand cours d'anatomie artistique — L'homme|éditeur=H.F. Ullmann|lieu=Cologne (Allemagne)/Paris|année=2010|pages totales=203|passage=13, 23-25|isbn=978-3-8331-5732-5}}.</ref>.


En matière artistique, les manuels présentent les proportions du corps humain comme des guides (afin d'éviter les erreurs de débutant) plus que comme des normes esthétiques<ref>Par exemple : {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|prénom1=András|nom1=Szunyoghy|prénom2=György|nom2=Fehér|titre=Grand cours d'anatomie artistique — L'homme|éditeur=H.F. Ullmann|lieu=Cologne (Allemagne)/Paris|année=2010|pages totales=203|passage=13, 23-25|isbn=978-3-8331-5732-5}}.</ref>.
Dès la fin du {{s-|XIX}}, l'idée de rapprocher les êtres humains d'un idéal de beauté par des moyens plus radicaux que la [[coiffure]] et la [[cosmétique]] se fait jour<ref>{{article|prénom=Philippe |nom=Daryl |titre=Modernes sensations — La plastique humaine|périodique=Le Figaro. Supplément littéraire du dimanche|lieu=Paris |année=1888|mois=septembre|jour=29|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2724619/f1}}.</ref>. Dès 1912 [[Sarah Bernhardt]] corrige les effets de l'âge par la [[chirurgie esthétique]] ; cette spécialité se développe après l'expérience acquise sur les [[gueules cassées]] de la [[première Guerre mondiale]] et propose de « rectifier » le visage, puis le corps<ref>{{article|prénom1=Nicolas |nom1=Guirimand |titre= De la réparation des « gueules cassées » à la « sculpture du visage »| sous-titre=La naissance de la chirurgie esthétique en France pendant l’entre-deux-guerres|périodique=Actes de la recherche en sciences sociales| numéro=156-157|année=2005 |lire en ligne=http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ARSS_156_0072}}.</ref>.


La préférence du milieu de la mode pour des [[Mannequinat|mannequins]] pathologiquement maigres fait polémique{{référence souhaitée}}.
La préférence du milieu de la mode pour des [[Mannequinat|mannequins]] pathologiquement maigres fait polémique{{refnec}}.


==== 1900 : Les belles dames élégantes ====
==== 1900 : Les belles dames élégantes ====
En 1900, on porte encore le [[corset]]. Cependant, on n'utilisait plus de « faux-cul » et la poitrine était de nouveau cachée. Les femmes portaient de longues robes délicatement plissées et des cols montants maintenus par des baleines en ferraille. Le tissu et le vêtement sont représentatifs de la beauté, elle se trouve renforcée par le fait que les femmes arborent des tissus raffinés. C'est pourquoi les robes étaient bien souvent garnies de dentelle, de perles, de boutonnières dorées ou encore de drapés splendides. On se coiffe tout en hauteur, car les épaules et le col maintenus bien droits par les baleines métalliques doivent se voir et témoigner d'une certaine élégance. À cette époque les femmes se tenaient très droites, à la manière des ballerines{{refnec}}. La douceur et l'élégance priment, trop se maquiller est synonyme de vulgarité. Miss Sedley ou encore l'actrice anglaise [[Lillie Langtry]] peuvent être considérées comme des canons de l'époque{{refnec}}.
{{section à sourcer|date=février 2017}}
En 1900, on porte encore le [[corset]]. Cependant, on n'utilisait plus de « faux-cul » et la poitrine était de nouveau cachée. Les femmes portaient de longues robes délicatement plissées et des cols montants maintenus par des baleines en ferraille. Le tissu et le vêtement sont représentatifs de la beauté, elle se trouve renforcée par le fait que les femmes arborent des tissus raffinés. C'est pourquoi les robes étaient bien souvent garnies de dentelle, de perles, de boutonnières dorées ou encore de drapés splendides. On se coiffe tout en hauteur, car les épaules et le col maintenus bien droits par les baleines métalliques doivent se voir et témoigner d'une certaine élégance. À cette époque les femmes se tenaient très droites, à la manière des ballerines{{refnec}}. La douceur et l'élégance priment, trop se maquiller est synonyme de vulgarité. Miss Sedley ou encore l'actrice anglaise [[Lillie Langtry]] peuvent être considérées comme des canons de l'époque.


==== 1910 : La belle avant-garde, La « Garçonne » ====
==== 1910 : La belle avant-garde, La « Garçonne » ====
Les robes se simplifient, deviennent plus courtes, le tailleur est inventé, c'est un costume au féminin. Les femmes rattachent leurs cheveux sous des chapeaux, d'autres les coupent. L'activité des femmes commence à évoluer et pendant la grande guerre, Femme ne rime plus forcément avec délicatesse{{refnec}}. Les munitionnettes portent la combinaison de travail masculine dans les usines, c'est le début de l'émancipation{{refnec}}.
{{section à sourcer|date=février 2017}}
Les robes se simplifient, deviennent plus courtes, le tailleur est inventé, c'est un costume au féminin. Les femmes rattachent leurs cheveux sous des chapeaux, d'autres les coupent. L'activité des femmes commence à évoluer et pendant la grande guerre, Femme ne rime plus forcément avec délicatesse{{refnec}}. Les munitionnettes portent la combinaison de travail masculine dans les usines, c'est le début de l'émancipation.


==== 1920 : Belle de jour et Charleston ====
==== 1920 : Belle de jour et Charleston ====
Qui dit années 1920, dit [[Charleston (danse)|charleston]], robes à franges et coupes de cheveux courtes. Mais ce n'est que le début d'une véritable révolution. Les femmes veulent des vêtements pratiques et sans contrainte. La femme des années 1920 bouge, danse, fume et conduit vite. La garçonne est ici très à la mode car les femmes puisent leurs idées dans la garde-robe masculine et la déclinent au féminin : chandail élégant, cravate trompe-l'œil, porte-cigarette. Il faut être chic et choc et ainsi cultiver une certaine ambivalence. Coco Chanel fait ses débuts, elle refuse tous les codes classiques féminins, pas assez sobres, trop surchargés à son goût, elle porte le pantalon{{refnec}}.
{{section à sourcer|date=février 2017}}
{{refnec|Qui dit années 1920, dit [[Charleston (danse)|charleston]]}}. Robes à franges et coupes de cheveux courtes. Mais ce n'est que le début d'une véritable révolution. Les femmes veulent s'amuser{{refnec}} et par conséquent, veulent des vêtements pratiques et sans contrainte. En effet, la femme des années 1920 bouge, danse, fume et conduit vite. La garçonne est ici très à la mode car les femmes puisent leurs idées dans la garde-robe masculine et la déclinent au féminin : chandail élégant, cravate trompe-l'œil, porte-cigarette. Il faut être chic et choc et ainsi cultiver cette ambivalence pour déstabiliser les hommes{{refnec}}. Coco Chanel fait ses débuts, elle renie tous les codes classiques féminins, pas assez sobres, trop surchargés à son goût, elle porte le pantalon.


==== 1930 : Les congés payés ====
==== 1930 : Les congés payés ====
En 1936, les premiers [[congés payés]] voient le jour et avec eux les premières vacances. C'est le début du culte de la minceur ! On se dénude au bord de la mer et on se doit d'être belle. En plus d'être mince, on s'épile et on bronze. Le teint doré est des plus tendance. Les femmes deviennent sensuelles. Nous pouvons prendre, pour égérie des années 1930, la célèbre [[Marlene Dietrich]]. Cette dernière était bien évidemment mince et grande, ses cheveux étaient lissés jusqu'à mi-visage mais crantés dans les longueurs avec des bouclettes sur le front. Le blond platine fait aussi son apparition à cette époque. Le maquillage s'intensifie, les yeux et les lèvres se foncent. Mais à cette époque l'accessoire fait fureur : porte-cigarette, gant, chapeau, et même le béret{{refnec}}.
{{section à sourcer|date=février 2017}}
En 1936, les premiers [[congés payés]] voient le jour et avec eux les premières vacances. Qui dit vacances, dit plage et qui dit plage, dit minceur{{refnec}}. C'est le début du culte de la minceur ! On se "dénude" au bord de la mer et on se doit d'être belle. En plus d'être mince, on s'épile et on bronze{{référence souhaitée}}. Le teint doré est des plus tendance{{refnec}}... Aussi, à l'époque de Coco Chanel, on se doit d'être svelte, car pour être élégante, il faut être élancée{{refnec}}. Aussi, les femmes deviennent sensuelles car l'esprit cabaret domine{{refnec}}. Nous pouvons prendre pour égérie des années 1930, la célèbre [[Marlene Dietrich]]. Cette dernière était bien évidemment mince et grande, ses cheveux étaient lissés jusqu'à mi-visage mais crantés dans les longueurs avec des bouclettes sur le front. Le blond platine fait aussi son apparition à cette époque, car diaboliquement sexy{{refnec}}. Le maquillage s'intensifie, les yeux et les lèvres se foncent. Mais à cette époque l'accessoire fait fureur : porte-cigarette, gant, chapeau... ou même le béret comme le portait {{qui|notre égérie}}.


==== 1940 : le début du glamour ====
==== 1940 : le début du glamour ====
En 1940, la mode de la femme-fatale est lancée. La longueur des cheveux revient mais de manière bien plus suggestive qu'au {{s-|XIX}}. C'est la célèbre américaine [[Veronica Lake]] qui lance la mode de la somptueuse mèche qui passe devant l'un des yeux du visage pour se perdre dans une tignasse lissée sur le dessus et dévalant dans de grosses boucles dans la longueur. Cette coiffure mythique et ce look très glamour envahit la planète. Durant la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement américain demanda à Veronica Lake, au nom de l'effort de guerre, de changer de coiffure afin que les dames travaillant dans les usines d'armement ne coincent pas leurs longues chevelures dans les chaînes de fabrication. Afin de donner un côté très glamour à la mode, Christian Dior met au jour des vestes sans épaulettes, des jupes plus courtes et resserrées à la taille qui mettent toujours en avant la poitrine{{refnec}}.
{{section à sourcer|date=février 2017}}
En 1940, la mode de la femme-fatale est lancée{{refnec}}. La longueur des cheveux revient mais de manière bien plus suggestive qu'au {{s-|XIX|e}}. C'est la célèbre américaine [[Veronica Lake]] qui lança la mode de la somptueuse mèche qui passe devant l'un des yeux du visage pour se perdre dans une tignasse lissée sur le dessus et dévalant dans de grosses boucles dans la longueur. Cette coiffure mythique et ce look très glamour envahit la planète. Durant la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement américain demanda {{refnec}} même à Veronica Lake, au nom de l'effort de guerre, de changer de coiffure afin que les dames travaillant dans les usines d'armement ne se coincent pas leurs longues chevelures dans les chaînes de fabrication. Afin de donner un côté très glamour à la mode, Christian Dior met au jour des vestes sans épaulettes, des jupes plus courtes et resserrées à la taille qui mettent toujours en avant la poitrine.


==== 1950 : Deux égéries mythiques ====
==== 1950 : Deux égéries mythiques ====
Dans les années 1950, en Amérique, deux modèles prédominent. Le premier est celui d'[[Audrey Hepburn]] dont le côté juvénile plaît beaucoup aux femmes et aux hommes : franges de petite fille, jolie frimousse, ovale du visage très fin, yeux de biche et corps androgyne très mince{{refnec}}. Le deuxième modèle est celui de [[Marilyn Monroe]]{{refnec}}.
{{section à sourcer|date=février 2017}}
Dans les années 1950, après la guerre, deux égéries se disputent la première marche du podium. À l'époque, en Amérique, c'est le côté enfantin d'[[Audrey Hepburn]] qui plaît beaucoup aux femmes et aux hommes. Franges de petite fille, jolie frimousse, ovale du visage très fin, yeux de biche et corps androgyne très mince. {{douteux|Voilà ce qu'était véritablement le look des années 1950}}. Pourtant, de nos jours, {{qui|nous}} avons plutôt tendance à voir les années 1950 à travers une femme : [[Marilyn Monroe]]. En effet, après le choc de la Seconde Guerre mondiale, les femmes sont devenues des ménagères{{refnec}} et, malgré leur look à la Hepburn, {{quoi|veulent du glamour et de l'éclatant}} : {{refnec|c'est le retour de la beauté exubérante}}. En 1959, une femme aux mensurations dites parfaites {{style|déboule}} : [[Poupée Barbie|Barbie]].


En 1959, les ''[[Poupée Barbie|Barbie]]'' propose un modèle de femme aux mensurations dites parfaites{{refnec}}
==== 1960-1970 : La nature Hippie ====

{{section à sourcer|date=février 2017}}
==== 1960-1970 : les années Hippies ====
{{Section à recycler|date=janvier 2019|motif=un mélange entre le New Age qui culmine dans les années 1970, la garçonne assez éloignée même si les cheveux sont parfois courts, et Jean Seberg une des figures des années 1960 (À bout de souffle) parmi tant d'autres. Les canons esthétiques dans le monde, c'est aussi toutes les femmes coiffées par Vidal Sassoon, la mode futuriste, Jean Shrimpton, Twiggy, les yéyés... Dans les années 1970, les hippies sont présents, visibles, mais pas majoritaires dans la population.}}
{{Section à recycler|date=janvier 2019|motif=un mélange entre le New Age qui culmine dans les années 1970, la garçonne assez éloignée même si les cheveux sont parfois courts, et Jean Seberg une des figures des années 1960 (À bout de souffle) parmi tant d'autres. Les canons esthétiques dans le monde, c'est aussi toutes les femmes coiffées par Vidal Sassoon, la mode futuriste, Jean Shrimpton, Twiggy, les yéyés... Dans les années 1970, les hippies sont présents, visibles, mais pas majoritaires dans la population.}}
Les années 1960 sont une décennie de revendication et des carcans dans lesquels la femme est enfermée sautent. Le look [[New Age]], dit " à la garçonne " , se dévelopepe. {{qui|Nous}} pouvons citer comme exemple [[Jean Seberg]], à la coupe courte, au petit nez pointu, aux {{quoi|lèvres subtilement enrobées}} d'un rouge foncé et au regard simplement souligné d'un large trait d'eye-liner. Cependant, {{quoi|dans le cœur des hommes}}, un idéal de femme aux courbes fatales et sexy s'endurcit, [[Brigitte Bardot]] signe la décennie de ses cheveux longs et de {{passage non neutre|ses courbes avantageuses}}.
Les années 1960 sont une décennie de revendication refusant les carcans dans lesquels la femme est enfermée. Le look [[New Age]], dit « à la garçonne », se développe{{refnec}}.


Dans les années 1970, les femmes se maquillent très peu et préfèrent les couleurs vives et les fleurs simples comme la marguerite. Les cheveux sont à nouveau longs et plaqués{{refnec}}.
Dans les années 1970 {{qui|on}} aime la nature. C'est la grande décennie du [[Hippie]]. Les femmes se maquillent très peu, la femme idéale de cette époque ne doit pas s'embarrasser l'esprit avec des futilités. Au contraire elle doit répandre derrière elle les notions d'amour et de paix symbolisées par les couleurs vives et les fleurs simples comme la marguerite. Les cheveux sont à nouveau longs et plaqués. Pour symboliser davantage ce penchant pour la nature, {{qui|on}} se met des bandeaux de coton dans les cheveux. Mais à la fin des années 1970, une nouvelle révolution est en marche : celle du disco et de la boucle. La permanente emporte un succès fou avec la comédie musicale ''[[Hair (comédie musicale)|Hair]]'' et la coupe afro. [[Farrah Fawcett]] est l'égérie des années 1970 au visage séraphin, à la ligne irréprochable et au look hyper tendance à cette époque.


À la fin des années 1970, une nouvelle révolution est en marche : celle du disco et de la boucle. La permanente emporte un succès fou avec la comédie musicale ''[[Hair (comédie musicale)|Hair]]'' et la coupe afro. [[Farrah Fawcett]] est l'égérie des années 1970 au visage séraphin, à la ligne irréprochable et au look hyper tendance à cette époque{{refnec}}.
== Voir aussi ==

== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Références|groupe=Note}}

=== Références ===
{{Références}}

== Annexes ==
=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
==== monographies ====
==== Monographies ====
* {{Ouvrage|prénom1=Nadeije|nom1=Laneyrie-Dagen|titre=L'invention du corps|sous-titre=la représentation de l'homme du Moyen Âge à la fin du {{s-|XIX|e}}|éditeur=[[Groupe Flammarion|Flammarion]]|lieu=Paris|année=2006|isbn=}}.
* {{Ouvrage|prénom1=Nadeije|nom1=Laneyrie-Dagen|titre=L'invention du corps|sous-titre=la représentation de l'homme du Moyen Âge à la fin du {{s-|XIX|e}}|éditeur=[[Groupe Flammarion|Flammarion]]|lieu=Paris|année=2006|isbn=}}.
* {{Ouvrage|prénom1=Boris|nom1=Vian|lien auteur1=Boris Vian|titre=Et on tuera tous les affreux|éditeur=Livre de poche|année=1999|année première édition=1948|isbn=}}.
* {{Ouvrage|prénom1=Boris|nom1=Vian|lien auteur1=Boris Vian|titre=Et on tuera tous les affreux|éditeur=Livre de poche|année=1999|année première édition=1948|isbn=}}.

==== chapitres et articles ====
==== Chapitres et articles ====
* {{article|prénom=Gerd|nom=Van Riel|titre=Beauté, proportion et vérité comme « vestibule » du bien dans le « Philèbe »|périodique=Revue philosophique de Louvain|année=1999|volume=97 |numéro=2|passage=253-267|lire en ligne=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/phlou_0035-3841_1999_num_97_2_7149}}.
* {{article|prénom=Gerd|nom=Van Riel|titre=Beauté, proportion et vérité comme « vestibule » du bien dans le « Philèbe »|périodique=Revue philosophique de Louvain|année=1999|volume=97 |numéro=2|passage=253-267|lire en ligne=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/phlou_0035-3841_1999_num_97_2_7149}}.

==== ouvrages historiques ====
==== Ouvrages historiques ====
* {{chapitre|titre=Canon|titre ouvrage=Dictionnaire de l'Académie des beaux-arts|tome=3 |passage=41-53|année=1876|lire en ligne=http://bibliotheque-numerique.inha.fr/collection/6115-dictionnaire-de-l-academie-des-beaux-ar/|id=DABA}}
* {{chapitre|titre=Canon|titre ouvrage=Dictionnaire de l'Académie des beaux-arts|tome=3 |passage=41-53|année=1876|lire en ligne=http://bibliotheque-numerique.inha.fr/collection/6115-dictionnaire-de-l-academie-des-beaux-ar/|id=DABA}}
* {{Ouvrage|prénom1=Ch.-P.|nom1=Bellay|titre=Proportions du corps humain : abrégé de l'ouvrage de Jean Cousin : avec adjonction des canons de proportions employés à différentes époques|éditeur=|lieu=Paris|année=1890|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6202005c}}.
* {{Ouvrage|prénom1=Ch.-P.|nom1=Bellay|titre=Proportions du corps humain : abrégé de l'ouvrage de Jean Cousin : avec adjonction des canons de proportions employés à différentes époques|éditeur=|lieu=Paris|année=1890|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6202005c}}.
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=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
* [[Chirurgie plastique#Chirurgie esthétique]]
* [[Représentation des femmes en Occident]]
* [[Rapport taille/hanches]]
* [[Satisfaction corporelle]]
* [[Canon occidental]]
* [[Canon occidental]]
** ''[[Kalos kagathos]]''
** [[canon de la culture danoise]]
** [[canon de la culture danoise]]
* [[Chirurgie plastique#Chirurgie esthétique]]
* [[Satisfaction corporelle]]
* [[Rapport taille/hanches]]
* [[Représentation des femmes en Occident]]
* [[Idéal de beauté féminin]]

==== Artistes ayant produit des ''canons'' de représentation ====
==== Artistes ayant produit des ''canons'' de représentation ====
* [[Polyclète]]
* [[Polyclète]]
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* [[Léonard de Vinci]]
* [[Léonard de Vinci]]
* [[Canon (architecture)|Canon en architecture]]
* [[Canon (architecture)|Canon en architecture]]

== Notes et références ==
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{{Palette|Esthétique}}
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Dernière version du 11 mai 2024 à 10:21

Tableau de la Vénus d'Urbin. Titien, 1538. Huile sur toile, 119 x 165 cm. Musée des Offices.

Un canon dans le domaine des arts visuels, ou canon esthétique, est une règle de proportions des dimensions des membres permettant d'obtenir une beauté idéale en sculpture et en peinture[1]. Par extension, on désigne par canon de beauté les caractères considérés comme constituant la beauté à une époque et dans un lieu donné.

Existence et évolution des canons de beauté[modifier | modifier le code]

La beauté s'oppose à la laideur. Selon les cultures et les époques, on définit plus l'un ou l'autre. Dans les époques et les régions qui ont produit des critères positifs stricts de beauté corporelle humaine, mais aussi, souvent, animale, en particulier chevaline et de nos jours, canine et féline, la beauté est une, et la laideur est diverse. Si, au contraire, en ne désignant que la laideur et la difformité, on ne donne pour la beauté que des critères négatifs, ses formes peuvent être beaucoup plus variées[réf. nécessaire].

On appelle canon (la règle), ou nombre d'or, d'après un livre perdu du sculpteur grec ancien Polyclète, l'ensemble des critères de proportions des membres qui définissent la beauté en Europe à certaines époques. Il déterminera les Beaux-arts, à partir du XVIIIe siècle, dans les réglementations artistiques[réf. nécessaire].

Le critère s'applique en premier lieu à la représentation des corps, qu'on peut beaucoup plus facilement rapprocher d'un idéal abstrait, par la peinture, la sculpture et, à l'époque moderne, par la retouche photographique. Il s'applique par généralisation aux êtres vivants que l'on peut sélectionner et modifier par le maquillage et la chirurgie esthétique. Il n'est jamais unique.

Le canon de beauté se différencie en un canon masculin et un canon féminin.

Quelquefois, on trouve des critères variant selon les catégories sociales, en plus du genre. Il y a des types. En France au XIXe siècle on dira beau type aristocratique ou populaire, ou d'Italien. On peut rencontrer un beau vieillard, alors que, dans la même culture, la beauté idéale est éternellement jeune. Il faut supposer, dans ce cas, que le canon de beauté est moins tyrannique ou que la société est plus rigoureusement divisée[réf. nécessaire].

Qu'il existe une norme de beauté n'implique pas qu'elle soit identique en tous temps et tous lieux, ni qu'elle se base toujours sur les proportions. Le canon varie. Ce qui était considéré comme beau il y a un siècle ne l'est plus forcément aujourd'hui. Les canons de beauté suivent l'évolution de la mode et sont dépendants de l'évolution des techniques à travers les époques (par exemple des techniques de maquillage ou de coiffure dans la Renaissance)[réf. nécessaire].

L'existence d'une classification commune de la beauté suppose au moins deux conditions sociales, qui ne sont pas toujours remplies. Il faut qu'un minimum de sécurité permette à la beauté de se dégager comme critère indépendant : faute de quoi, les chances prévisibles de survie, et la capacité à inspirer confiance, constituent les attraits principaux d'une personne. Il faut que la société soit relativement homogène : l'apparence physique des personnes touchées par un tabou, comme celle de celles envers qui l'on a une obligation statutaire (comme, en général, les parents) est indifférente. Quand presque toute la société est faite des uns ou des autres, un canon de beauté ne peut ni s'établir, ni prospérer[réf. nécessaire].

Les canons de la beauté et leur époque[modifier | modifier le code]

Époque paléolithique en Europe[modifier | modifier le code]

La Vénus de Willendorf a été découverte en 1908 par Josef Szombathy en collaboration avec Joseph Bayer sur le site d'une ancienne briqueterie à Willendorf (commune d'Aggsbach), dans la région de la Wachau, un petit village situé à 24 kilomètres de Krems an der Donau, sur le Danube (Basse-Autriche). La stratigraphie reconnue lors des fouilles effectuées sur le site a permis d'attribuer la statuette au Gravettien et de lui attribuer un âge relatif d'environ 25 000 ans avant le présent.

La statuette est en calcaire oolithique et mesure onze centimètres de hauteur. Elle représente une femme nue debout, présentant une forte obésité, les bras posés sur sa poitrine. La tête, finement gravée, est penchée en avant et semble être entièrement recouverte par des tresses enroulées. La loi de frontalité, c'est-à-dire de symétrie, est respectée[réf. nécessaire].

Des restes de pigments laissent supposer qu'originellement la statuette était peinte en rouge. La perfection de son modelé lui a apporté une renommée mondiale.

La Vénus de Willendorf fait partie des Vénus paléolithiques, le plus souvent corpulentes et stéatopyges. Ces traits, que l'on retrouve notamment chez la Vénus de Lespugue (Haute-Garonne), réalisée en ivoire, sont souvent interprétés comme des symboles de fécondité[réf. nécessaire].

Une autre figurine, également en ivoire mais dont seule la tête est parvenue jusqu'à nos jours, semble faire exception par sa finesse : il s'agit de la Dame de Brassempouy, découverte dans les Landes[réf. nécessaire].

En 1988, une autre Vénus, datant de 30 000 ans avant le présent, a été trouvée à Galgenberg, juste au-dessus de Krems[réf. nécessaire].

En Égypte ancienne[modifier | modifier le code]

D'après Diodore de Sicile, les Égyptiens anciens sculptaient leurs statues d'après des règles fixant dans les moindres détails leurs proportions. On n'a pas trouvé d'inscription qui établisse clairement ces proportions. Cependant le « canon classique » est bien visible, tel que nous pouvons en constater l'existence dès l'Ancien Empire (2700-2200), mais qui se modifie en partie dès la XXVIe dynastie (664--323)[2]. Ce canon s'est répété, pour autant que les valeurs et les principes de l'art respectaient des usages et des traditions. La Première Période intermédiaire (2200-2033) voit ces valeurs s'effondrer à la suite de l'effondrement des institutions[3].

En Grèce ancienne classique[modifier | modifier le code]

À l'époque de Socrate, lit-on dans Platon, la beauté, le bon et le bien sont inextricablement mêlés. Le bien ne peut s'atteindre que par la mesure, qui veut dire la modération, l'absence d'excès, mais aussi la proportion. La démesure suscite la colère des dieux. La beauté signe sa relation au bien par la juste proportion entre les membres. Elle introduit à la notion de bien. Pour Platon, l'homme ne peut saisir l'essence du bien ; mais la beauté lui en donne l'intuition[4].

Si l'impression de beauté est subjective, les proportions sont objectives et peuvent se transmettre. Pour les pythagoriciens, elles ont une valeur en elles-mêmes. Le sculpteur Polyclète écrivit un traité, aujourd'hui perdu, le Canon, pour indiquer les mesures relatives des parties du corps humain. Ce canon ne semble pas s'être imposé à tous si l'on en croit les mesures relevées sur diverses statues[réf. nécessaire].

Les Grecs anciens de l'époque classique valorisent la beauté masculine, juvénile et athlétique, dont les représentations sculptées ont survécu dans les Apollon et les statues d'athlètes vainqueurs des Jeux olympiques. Un autre type, plus mûr, est représenté dans les effigies de Zeus ou de Poséidon[réf. nécessaire].

La beauté féminine juvénile est représentée nue dans le thème de Aphrodite sortant du bain. Elle est généralement couverte dans les représentations d'Athéna, de Cérès et d'autres déesses comme Iris, la messagère des dieux. Le vêtement, ample mais serré aux hanches et laissant les bras nus, montre la juste proportion du corps de la divinité[réf. nécessaire].

Pour les Grecs de l'âge classique, la beauté idéale appartient exclusivement aux dieux. De nombreuses histoires, comme celles d'Adonis, de Niobé, de Psyché, de Narcisse, mettent en garde les mortels contre la démesure qui germe dans l'excès de perfection. L'Hélène d'Euripide dit « La beauté qui fait le bonheur des autres femmes, a causé ma ruine. »[réf. nécessaire].

À l'époque hellénistique et dans l'ancienne Rome[modifier | modifier le code]

Deux cents ans après l'époque classique, la culture grecque s'est diffusée dans l'ensemble du bassin méditerranéen, et ses critères de beauté ont changé. Les proportions s'appliquent avec moins de rigueur, variant d'une exécution à une autre. La sculpture vise l'expression dramatique plus que la beauté statique. On sculpte des Hercule démesurément musclés, des Marsyas, des Laocoon ou des Niobides à l'expression douloureuse et distordue, des combattants aux membres allongés dans l'effort pour représenter le mouvement[réf. nécessaire].

Les sculpteurs grecs dominent la statuaire romaine, et les proportions continuent sans doute à diriger la représentation des personnages statiques. En revanche, en ce qui concerne les empereurs et leurs favoris comme Antinoüs, le critère de ressemblance réaliste s'impose souvent sur celui de la beauté idéale qui, par conséquent, est moins fréquemment visée. La période impériale semble considérer plusieurs beautés possibles[réf. nécessaire].

L'architecte Vitruve applique les règles de proportion, dérivées des mesures du corps humain, à celles des bâtiments[réf. nécessaire].

Le médecin Galien voit une relation étroite entre beauté et santé ; pour lui, la beauté intérieure doit accompagner la beauté du corps. Il réprouve l'artifice du maquillage par l'exemple de Phryné qui n'en usait pas, bien qu'elle eût le teint jaune. La beauté consiste en effet, outre la symétrie des membres et des traits, dans le naturel d'un « bon » teint montrant la santé, sans les marques d'une exposition exagérée au soleil ni celles d'une réclusion[5].

La Rome chrétienne et le Moyen Âge[modifier | modifier le code]

Pour les Pères de l'Église chrétienne, la beauté est vanité et tentation. Les chrétiens doivent faire preuve de modestie et d'humilité, et la beauté doit être cachée. Le maquillage est proscrit[réf. nécessaire].

Après la chute de l'Empire romain d'Occident, pendant cinq siècles, si les gens se préoccupent de la beauté, on n'en garde pas de trace. Au Moyen-Âge tardif, la doctrine chrétienne reste puissamment opposée à l'exhibition de la beauté. « Regarder la beauté est une tentation », écrit encore Thomas a Kempis au milieu du XVe siècle[6].

Au XIIe siècle, la romance d'Abélard et Héloïse est essentiellement intellectuelle, à ce qu'en disent les textes. Les sculptures des cathédrales gothiques qu'on érige en Europe du Nord drapent entièrement les corps, et les personnages sont identifiés par des attributs significatifs, plutôt que par des caractères corporels. Il en va de même pour les personnages, tant féminins que masculins, des premiers romans. La beauté de ceux de Chrétien de Troyes est blanche et blonde dans le texte et dans les illustrations[7].

La Renaissance[modifier | modifier le code]

L'homme de Vitruve, dessin de Léonard de Vinci d'après le texte de Vitruve sur les proportions idéales de l'homme.

La Renaissance tire son nom de la renaissance de l'Antiquité, qui commence en Italie au XIVe siècle comme une recherche des vestiges romains et une relecture des textes antiques, traduits en langue moderne, notamment par Alberti. La beauté y est codifiée en art par des proportions mathématiques précises. On établit des proportions idéales pour le corps, comme pour le visage. L'humanisme fait de l'homme la mesure de toute chose, et les artistes le représentent plus volontiers, dénudé quand il s'agit de personnages mythologiques[réf. nécessaire].

Le peintre Sandro Botticelli avait défini pour sa peinture murale La naissance de Vénus que l'unité de longueur entre le téton et le nombril, entre les deux tétons, et entre le nombril et l'entrejambe devait être maintenue pour que le corps ainsi représenté soit, selon lui, idéalement proportionné[réf. nécessaire]. Léonard de Vinci, Michel-Ange, Jean Cousin le Jeune ont aussi écrit sur le canon[8].

Le renouveau gagne l'Europe du Nord où il prend des formes différentes. Les beautés de Cranach, pour être tout aussi idéales que les italiennes, n'en ont pas les proportions ni les lignes. Dürer présente neuf types corporels différents, et sa représentation de la beauté avec les proportions canoniques pourrait être quelque peu ironique[réf. nécessaire].

Entre les deux, Venise, principale puissance marchande du temps, présente une beauté plus exclusivement féminine et plus charnelle[réf. nécessaire].

Dans la littérature, Le Courtisan de Castiglione revient à la conception grecque. Le personnage de Pietro Bembo soutient que la beauté procède de Dieu, et que « les personnes laides pour la plupart sont méchantes et les belles sont bonnes ». Cette beauté consiste en l'harmonie des parties, « qui sont composées par bonnes proportions » pour les hommes comme pour les animaux ou bien les paysages[9].

À l'opposé, en France, on a, par les blasons, une idée du canon de la beauté féminine à la Renaissance partie par partie. Jean Marot commence avec le blason du beau tétin et le contre-blason du laid tétin. Des imitateurs suivent avec les autres parties du corps[réf. nécessaire].

Tous ces auteurs considèrent la beauté masculine comme moins importante, par rapport à des vertus viriles grâce auxquelles les hommes peuvent conquérir l'estime et l'amour de leurs contemporains. Or, l'amour transforme en beauté toutes les apparences[réf. nécessaire].

L'époque classique[modifier | modifier le code]

Le Sac de Rome (1527) et la Réforme protestante marquent un changement des représentations ; ces dernières se tournent vers l'expression pathétique, avec Michel-Ange et, dans le même temps, vers le réalisme avec le caravagisme. On trouve à cette époque la laideur intéressante[10]. Dans le même temps, les académies et l'académisme promeuvent l'adhésion obligatoire aux proportions canoniques[réf. nécessaire].

XVIIIe siècle[modifier | modifier le code]

Sous l'Ancien Régime, les canons de beauté à la Cour étaient d'avoir un teint le plus blanc possible. D'où le recours, abusif parfois, à des fards à base de céruse, poudres de riz, mais aussi des mouches, faux grains de beauté faits de mousseline noire, collés sur le visage ou la poitrine, pour faire ressortir cette blancheur du teint[réf. nécessaire].

Le siècle des Lumières confond beaucoup de repères. Bien que le teint de lait soit toujours de rigueur, les femmes sont plus naturelles tant physiquement que dans leurs expressions. Finis les corsets de bois, place aux structures en tissu qui rentrent le ventre mais qui laissent tout de même deviner les courbes naturelles de celles qui les portent. On se maquille moins car le teint doit paraître le plus naturel possible. La femme n'est plus une beauté statique. Souvent, les illustrations de la reine Marie-Antoinette représentent le canon de la beauté de cette époque. Les perruques sont grises, car poudrées, le teint est de porcelaine et les lèvres sont roses. La femme est vivante, souriante. Elle aime profiter de la vie et de ses plaisirs : le théâtre, les repas abondants, les boudoirs avec d'autres dames[réf. nécessaire].

XIXe siècle[modifier | modifier le code]

Plus tard, les robes Empire (resserrées en dessous de la poitrine) d'une simplicité envoûtante et la plupart du temps blanches ou pastel, font leur apparition. Les corsets sont oubliés car ces robes ne resserraient plus la taille mais rehaussaient davantage la poitrine. Les perruques et les cheveux poudrés ne sont plus à la mode. Au contraire, les femmes adoptent des coupes savamment décoiffées souvent tenues par des bandeaux de tissu. Par ailleurs, on redécouvre la propreté et ses bienfaits[réf. nécessaire].

À cette époque, on joue sur le ténébreux. Les brunes sont à l'honneur et deux types de beauté priment : la belle fragile et la bourgeoise. On enlève tout maquillage et l'on montre la femme telle qu'elle est réellement. Certaines, pour se rendre fragiles et naturelles, accentuent leurs cernes grâce à de l'encre bleutée. Cette époque porte également aux nues la vertu de la féminité accomplie : bien en chair, brune et au corps laiteux. Cette représentation de la femme incarne la beauté dans un aspect lisse et voluptueux. Par ailleurs, les robes sont renforcées par des « faux-culs » et des corsets qui mettent la poitrine bien en avant. La Castiglione était considérée comme l'une des plus belles femmes de cette époque[réf. nécessaire].

La fin du siècle est marquée par une remise en question des canons esthétiques. Dans la peinture, les courants réalistes l'ont abandonné dès le milieu du siècle ; l'anthropologie étudie les proportions des êtres humains réels, et constate à quel point celles du canon s'en écartent. Le courant dominant préfère la peinture académique de la beauté idéalisée et adhère à un canon des proportions[11]. Paul Richer en produit un qui prétend « réunir les commodités des canons artistiques à la précision des recherches artistiques ». Mais même les artistes académiques les plus stricts comme Gérôme conviennent que ce sont les déviations par rapport au canon qui font la beauté, et que l'uniformité qui résulterait de son application serait tout à fait opposée à l'art (Richer 1893, p. 9). Les anthropologues les plus attachés aux mesures font au contraire remarquer « qu'un dessinateur, même lorsqu'on lui impose des mesures exactes, peut à sa volonté, avec ces mesures, donner à la figure qu'il construit les aspects les plus différents ; autrement dit qu'un même canon peut être interprété diversement et laisse toujours du facultatif aux mains de l'artiste (Topinard 1889, p. 398) ».

XXe et XXIe siècles[modifier | modifier le code]

Dès la fin du XIXe siècle, l'idée de rapprocher les êtres humains d'un idéal de beauté par des moyens plus radicaux que la coiffure et la cosmétique se fait jour[12]. Dès 1912 Sarah Bernhardt corrige les effets de l'âge par la chirurgie esthétique ; cette spécialité se développe après l'expérience acquise sur les gueules cassées de la première Guerre mondiale et propose de « rectifier » le visage, puis le corps[13].

La représentation de la femme fatale au cours du XXe siècle[modifier | modifier le code]

Alors que l'art se détache de la figuration et que l'académisme tombe en discrédit, la mode impose de plus en plus de normes d'apparence, principalement aux femmes. Ces normes se manifestent aussi par des nombres. On mesure et on compare par exemple le rapport taille-hanche, le volume mammaire, et dans un sens plus hygiéniste, l'indice de masse corporelle[réf. nécessaire].

En matière artistique, les manuels présentent les proportions du corps humain comme des guides (afin d'éviter les erreurs de débutant) plus que comme des normes esthétiques[17].

La préférence du milieu de la mode pour des mannequins pathologiquement maigres fait polémique[réf. nécessaire].

1900 : Les belles dames élégantes[modifier | modifier le code]

En 1900, on porte encore le corset. Cependant, on n'utilisait plus de « faux-cul » et la poitrine était de nouveau cachée. Les femmes portaient de longues robes délicatement plissées et des cols montants maintenus par des baleines en ferraille. Le tissu et le vêtement sont représentatifs de la beauté, elle se trouve renforcée par le fait que les femmes arborent des tissus raffinés. C'est pourquoi les robes étaient bien souvent garnies de dentelle, de perles, de boutonnières dorées ou encore de drapés splendides. On se coiffe tout en hauteur, car les épaules et le col maintenus bien droits par les baleines métalliques doivent se voir et témoigner d'une certaine élégance. À cette époque les femmes se tenaient très droites, à la manière des ballerines[réf. nécessaire]. La douceur et l'élégance priment, trop se maquiller est synonyme de vulgarité. Miss Sedley ou encore l'actrice anglaise Lillie Langtry peuvent être considérées comme des canons de l'époque[réf. nécessaire].

1910 : La belle avant-garde, La « Garçonne »[modifier | modifier le code]

Les robes se simplifient, deviennent plus courtes, le tailleur est inventé, c'est un costume au féminin. Les femmes rattachent leurs cheveux sous des chapeaux, d'autres les coupent. L'activité des femmes commence à évoluer et pendant la grande guerre, Femme ne rime plus forcément avec délicatesse[réf. nécessaire]. Les munitionnettes portent la combinaison de travail masculine dans les usines, c'est le début de l'émancipation[réf. nécessaire].

1920 : Belle de jour et Charleston[modifier | modifier le code]

Qui dit années 1920, dit charleston, robes à franges et coupes de cheveux courtes. Mais ce n'est que le début d'une véritable révolution. Les femmes veulent des vêtements pratiques et sans contrainte. La femme des années 1920 bouge, danse, fume et conduit vite. La garçonne est ici très à la mode car les femmes puisent leurs idées dans la garde-robe masculine et la déclinent au féminin : chandail élégant, cravate trompe-l'œil, porte-cigarette. Il faut être chic et choc et ainsi cultiver une certaine ambivalence. Coco Chanel fait ses débuts, elle refuse tous les codes classiques féminins, pas assez sobres, trop surchargés à son goût, elle porte le pantalon[réf. nécessaire].

1930 : Les congés payés[modifier | modifier le code]

En 1936, les premiers congés payés voient le jour et avec eux les premières vacances. C'est le début du culte de la minceur ! On se dénude au bord de la mer et on se doit d'être belle. En plus d'être mince, on s'épile et on bronze. Le teint doré est des plus tendance. Les femmes deviennent sensuelles. Nous pouvons prendre, pour égérie des années 1930, la célèbre Marlene Dietrich. Cette dernière était bien évidemment mince et grande, ses cheveux étaient lissés jusqu'à mi-visage mais crantés dans les longueurs avec des bouclettes sur le front. Le blond platine fait aussi son apparition à cette époque. Le maquillage s'intensifie, les yeux et les lèvres se foncent. Mais à cette époque l'accessoire fait fureur : porte-cigarette, gant, chapeau, et même le béret[réf. nécessaire].

1940 : le début du glamour[modifier | modifier le code]

En 1940, la mode de la femme-fatale est lancée. La longueur des cheveux revient mais de manière bien plus suggestive qu'au XIXe siècle. C'est la célèbre américaine Veronica Lake qui lance la mode de la somptueuse mèche qui passe devant l'un des yeux du visage pour se perdre dans une tignasse lissée sur le dessus et dévalant dans de grosses boucles dans la longueur. Cette coiffure mythique et ce look très glamour envahit la planète. Durant la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement américain demanda à Veronica Lake, au nom de l'effort de guerre, de changer de coiffure afin que les dames travaillant dans les usines d'armement ne coincent pas leurs longues chevelures dans les chaînes de fabrication. Afin de donner un côté très glamour à la mode, Christian Dior met au jour des vestes sans épaulettes, des jupes plus courtes et resserrées à la taille qui mettent toujours en avant la poitrine[réf. nécessaire].

1950 : Deux égéries mythiques[modifier | modifier le code]

Dans les années 1950, en Amérique, deux modèles prédominent. Le premier est celui d'Audrey Hepburn dont le côté juvénile plaît beaucoup aux femmes et aux hommes : franges de petite fille, jolie frimousse, ovale du visage très fin, yeux de biche et corps androgyne très mince[réf. nécessaire]. Le deuxième modèle est celui de Marilyn Monroe[réf. nécessaire].

En 1959, les Barbie propose un modèle de femme aux mensurations dites parfaites[réf. nécessaire]

1960-1970 : les années Hippies[modifier | modifier le code]

Les années 1960 sont une décennie de revendication refusant les carcans dans lesquels la femme est enfermée. Le look New Age, dit « à la garçonne », se développe[réf. nécessaire].

Dans les années 1970, les femmes se maquillent très peu et préfèrent les couleurs vives et les fleurs simples comme la marguerite. Les cheveux sont à nouveau longs et plaqués[réf. nécessaire].

À la fin des années 1970, une nouvelle révolution est en marche : celle du disco et de la boucle. La permanente emporte un succès fou avec la comédie musicale Hair et la coupe afro. Farrah Fawcett est l'égérie des années 1970 au visage séraphin, à la ligne irréprochable et au look hyper tendance à cette époque[réf. nécessaire].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Trésor de la langue française, « Canon (2) », sur atilf.fr section C. 1.
  2. Alain Schnapp (dir.) et al., Préhistoire et Antiquité : Des origines de l'humanité au monde classique, Flammarion, coll. « Histoire de l'art », , 591 p., 26 cm (ISBN 978-2-0812-4425-2), « Le monde égyptien : Sydney Aufrère », p. 158 (ou 124-217)
  3. S. Aufrère, 2011, p. 162-163
  4. Van Riel 1999.
  5. Véronique Boudon-Millon, « Médecine et esthétique: nature de la beauté et beauté de la nature chez Galien », Bulletin de l'Association Guillaume Budé, vol. 1, no 2,‎ (lire en ligne).
  6. Maurice Daumas, « La beauté du geste », Communications, no 60,‎ , p. 75-85 (86) (lire en ligne).
  7. Danielle Quéruel, « Chrétien de Troyes, peintre de l'amour », sur expositions.bnf.fr.
  8. Selon Richer 1893, qui cependant ne précise pas dans quels ouvrages.
  9. « I brutti adunque per lo pui sono ancor mali, e gli belli bons » p. 626 ; « Di questi modi adunque si puo desiderar la belezza: il nome universal della quale se conviene a tutte le sose, o naturali, o artificiali, che son composte con bona proportione e debito temperamento, quanto comporta la lor natura » p. 615. Baldassare Castiglione (trad. Gabriel Chapuis), Le parfait courtisan du comte Baltasar Castillonois, les deux langues respondans par deux colomnes, l'une à l'autre, Paris, (1re éd. 1516) (lire en ligne).
  10. Laneyrie-Dagen 2006.
  11. G. Delaunay, « Sur la beauté », Bulletin de la Société d'anthropologie de Paris, vol. 8,‎ , p. 1993-200 (lire en ligne).
  12. Philippe Daryl, « Modernes sensations — La plastique humaine », Le Figaro. Supplément littéraire du dimanche, Paris,‎ (lire en ligne).
  13. Nicolas Guirimand, « De la réparation des « gueules cassées » à la « sculpture du visage » : La naissance de la chirurgie esthétique en France pendant l’entre-deux-guerres », Actes de la recherche en sciences sociales, nos 156-157,‎ (lire en ligne).
  14. « Rita Hayworth, sex-symbol des 40’s, en 10 clichés vintage », sur vogue.fr via Wikiwix (consulté le ).
  15. « Marilyn Monroe, beaucoup plus qu'un sex-symbol », sur marieclaire.fr, (consulté le ).
  16. « Brigitte Bardot en PHOTOS : un sex-symbol à travers le siècle », sur www.journaldesfemmes.fr, (consulté le )
  17. Par exemple : András Szunyoghy et György Fehér (trad. de l'anglais), Grand cours d'anatomie artistique — L'homme, Cologne (Allemagne)/Paris, H.F. Ullmann, , 203 p. (ISBN 978-3-8331-5732-5), p. 13, 23-25.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Monographies[modifier | modifier le code]

  • Nadeije Laneyrie-Dagen, L'invention du corps : la représentation de l'homme du Moyen Âge à la fin du XIXe siècle, Paris, Flammarion, .
  • Boris Vian, Et on tuera tous les affreux, Livre de poche, (1re éd. 1948).

Chapitres et articles[modifier | modifier le code]

  • Gerd Van Riel, « Beauté, proportion et vérité comme « vestibule » du bien dans le « Philèbe » », Revue philosophique de Louvain, vol. 97, no 2,‎ , p. 253-267 (lire en ligne).

Ouvrages historiques[modifier | modifier le code]

  • « Canon », dans Dictionnaire de l'Académie des beaux-arts, t. 3, (lire en ligne), p. 41-53
  • Ch.-P. Bellay, Proportions du corps humain : abrégé de l'ouvrage de Jean Cousin : avec adjonction des canons de proportions employés à différentes époques, Paris, (lire en ligne).
  • Charles Blanc, « VII. Des proportions du corps humain », dans Grammaire des arts du dessin, (1re éd. 1867) (lire en ligne), p. 35-52.
  • Paul Richer, Canon des proportions du corps humain, Paris, Delagrave, (lire en ligne)
  • Paul Topinard, « Le canon des proportions du corps de l'homme européen », Revue d'anthropologie, Paris,‎ , p. 392-403 (lire en ligne)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Artistes ayant produit des canons de représentation[modifier | modifier le code]