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'''Jean Peyrelevade''', né le {{date de naissance-|24|octobre|1939}} à [[Marseille]], est un haut fonctionnaire et dirigeant d'entreprise [[France|français]].
'''Jean Peyrelevade''', né le {{date de naissance-|24|octobre|1939}} à [[Marseille]], est un haut fonctionnaire, banquier et dirigeant d'entreprise [[France|français]].


== Études ==
== Études ==
Jean Peyrelevade, ancien élève du [[lycée Thiers]]<ref>{{Lien web|titre=UN LYCEE AU COEUR DE L’HISTOIRE - Lycée Thiers à Marseille|url=http://www.lyc-thiers.ac-aix-marseille.fr/spip/spip.php?article242|site=www.lyc-thiers.ac-aix-marseille.fr|consulté le=2018-01-01}}</ref>, est diplômé de l’[[École polytechnique (France)|École polytechnique]] (X1958)<ref name=":0">{{Lien web|langue=fr|titre=Jean PEYRELEVADE (58) {{!}} La Jaune et la Rouge|url=https://www.lajauneetlarouge.com/auteur/jean-peyrelevade-58|site=www.lajauneetlarouge.com|consulté le=2018-01-01}}</ref> et est [[École nationale de l'aviation civile|ingénieur en chef de l'aviation civile]]<ref>[http://www.archivesnationales.culture.gouv.fr/camt/fr/egf/donnees_efg/2006_021/2006_021_FICHE.html Biographie Jean Peyrelevade], ''Archives Nationales''</ref>. Il est titulaire du diplôme de l'[[Institut d'études politiques de Paris|IEP de Paris]] (promotion 1963, section Economie-Finance)<ref>{{Lien web|nom1=Paris|prénom1=Sciences Po, FNSP 27 rue Saint Guillaume 75007|titre=Sciences Po Stories - L'histoire de Sciences Po : la frise, les récits, les portraits et la carte|url=http://www.sciencespo.fr/stories/#!/fr/frise/63/ils-ont-etudie-a-sciences-po-1945-1985/|site=Sciences Po stories|consulté le=2018-01-01}}</ref> et d'un [[Diplôme d'études spécialisées|DES]] en [[sciences économiques]] (1963)<ref name=":0" />.
Jean Peyrelevade, ancien élève du lycée Saint-Charles puis du lycée Périer et du [[lycée Thiers]]<ref>{{Lien web|titre=Un lycée au cœur de l’Histoire - Lycée Thiers à Marseille|url=http://www.lyc-thiers.ac-aix-marseille.fr/spip/spip.php?article242|site=www.lyc-thiers.ac-aix-marseille.fr|consulté le=2018-01-01}}</ref>, est diplômé de l’[[École polytechnique (France)|École polytechnique]] (X1958)<ref name=":0">{{Lien web|langue=fr|titre=Jean Peyrelevade (58) {{!}} La Jaune et la Rouge|url=https://www.lajauneetlarouge.com/auteur/jean-peyrelevade-58|site=www.lajauneetlarouge.com|consulté le=2018-01-01}}</ref> et est [[École nationale de l'aviation civile|ingénieur en chef de l'aviation civile]]<ref>[http://www.archivesnationales.culture.gouv.fr/camt/fr/egf/donnees_efg/2006_021/2006_021_FICHE.html Biographie Jean Peyrelevade], ''Archives Nationales''</ref>. Il est titulaire du diplôme de l'[[Institut d'études politiques de Paris|IEP de Paris]] (promotion 1963, section Economie-Finance)<ref>{{Lien web|nom1=Paris|prénom1=Sciences Po, FNSP 27 rue Saint Guillaume 75007|titre=Sciences Po Stories - L'histoire de Sciences Po : la frise, les récits, les portraits et la carte|url=http://www.sciencespo.fr/stories/#!/fr/frise/63/ils-ont-etudie-a-sciences-po-1945-1985/|site=Sciences Po stories|consulté le=2018-01-01}}</ref> et d'un [[Diplôme d'études spécialisées|DES]] en [[sciences économiques]] (1963)<ref name=":0" />.


== Carrière en entreprise et conseiller économique ==
== Carrière en entreprise et conseiller économique ==


Jean Peyrelevade a commencé sa carrière en 1963 au [[Ministère de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie|ministère des Transports]], secrétariat général à l'aviation civile, où il a travaillé pendant dix ans sur les grands programmes de construction aéronautique civile. Il a notamment participé au premier groupe de travail qui a défini le cahier des charges du premier Airbus. Quittant la fonction publique, il entre au début des années 1970 au [[Crédit lyonnais]] où il travaille sur le financement des échanges internationaux (négoce et biens d'équipement). À ce titre, il crée le service des Financements aéronautiques, qui finance toutes les exportations d'Airbus, sans exception, entre 1974 et 1981. Jean Peyrelevade négocie et signe lui-même à Séoul, avec Denis Viard d'Airbus Industrie, le premier contrat à l'exportation d'Airbus (six A300, achetés en leasing fiscal par Korean Airlines)<ref>Extrait du "Korea Airlines Lease Agreement" [https://dl.dropboxusercontent.com/u/24912403/Autre/extrait%20ctt%20AIRBUSKOREA_001.pdf document]</ref>.
Jean Peyrelevade a commencé sa carrière en 1963 au [[Ministère de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie|ministère des Transports]], secrétariat général à l'aviation civile, où il a travaillé pendant dix ans sur les grands programmes de construction aéronautique civile. Chargé des aspects économiques du programme, il dirigea les premières études de marché du Concorde et affirma très tôt que ce serait un échec commercial. Il a ensuite participé au premier groupe de travail qui a défini le cahier des charges du premier Airbus. Quittant la fonction publique, il entre au début des années 1970 au [[Crédit lyonnais]] où il travaille sur le financement des échanges internationaux (négoce et biens d'équipement). À ce titre, il crée le service des Financements aéronautiques, qui finance toutes les exportations d'Airbus, sans exception, entre 1974 et 1981. Jean Peyrelevade négocie et signe lui-même à Séoul, avec Denis Viard d'Airbus Industrie, le premier contrat à l'exportation d'Airbus (six A300, achetés en leasing fiscal par Korean Airlines)<ref>Extrait du "Korea Airlines Lease Agreement" [https://dl.dropboxusercontent.com/u/24912403/Autre/extrait%20ctt%20AIRBUSKOREA_001.pdf document]</ref>.


Nommé en [[1981]] directeur adjoint du cabinet de [[Pierre Mauroy]] et conseiller économique du Premier ministre, il gère les [[nationalisation]]s, tout en professant son scepticisme sur leur intérêt. Il participe activement au « [[tournant de la rigueur]] » de 1982-1983.
Nommé en [[1981]] directeur adjoint du cabinet de [[Pierre Mauroy]] et conseiller économique du Premier ministre, il gère les [[nationalisation]]s, tout en professant son scepticisme sur leur intérêt. Il participe activement au « [[tournant de la rigueur]] » de 1982-1983.


Jean Peyrelevade est nommé puis confirmé à la tête de grandes entreprises contrôlées par l'État : président de [[Suez (groupe)|Suez]] de 1983 à 1986, de la [[Banque Stern]] de 1986 à 1988, de l'[[Union des assurances de Paris|UAP]] de 1988 à 1993, et du [[Crédit lyonnais]] de 1993 à 2003. Il est nommé à la tête de la banque alors que celle-ci connaît l'un des plus grands [[Affaire du Crédit lyonnais|scandales financiers]] de l'histoire après avoir investi des dizaines de milliards « hors de toute raison » dans une bulle immobilière. Il reviendra sur cette période dans son ouvrage ''Journal d’un sauvetage'' publié en 2016<ref>[http://cee.e-toile.fr/index.cfm/2016/5/10/J-Peyrelevade--un-clair-dchire-le-ciel-bleu-de-lEnarchie J. Peyrelevade : un éclair déchire le ciel bleu de l’Enarchie], Didier Dufau, cee.e-toile.fr, 10 mai 2016</ref>.
Jean Peyrelevade est nommé puis confirmé à la tête de grandes entreprises contrôlées par l'État : président de [[Suez (groupe)|Suez]] de 1983 à 1986, puis après deux ans à la [[Banque Stern]] (privée) de 1986 à 1988, de l'[[Union des assurances de Paris|UAP]] de 1988 à 1993, et du [[Crédit lyonnais]] de 1993 à 2003. Il est nommé à la tête de la banque pour la redresser alors que celle-ci, ayant pris des risques « hors de toute raison » est en état de quasi-faillite. Il reviendra sur cette période dans son ouvrage ''Journal d’un sauvetage'' publié en 2016.


Il avait par ailleurs, en [[1985]], été chargé de négocier les accords d'implantation d'[[Disneyland Paris|Eurodisney]] au nom des autorités françaises.
Il avait par ailleurs, en [[1986]], été chargé de négocier les accords d'implantation d'[[Disneyland Paris|Eurodisney]] à Paris, au nom des autorités françaises.


À partir de [[2004]], il travaille comme banquier d'affaires privé chez Toulouse et Associés, puis la banque Leonardo dont il préside la filiale française, puis la banque Degroof et Petercam. Depuis 2019, il est indépendant et intervient comme conseil de chefs d'entreprise.
À partir de [[2004]], il rejoint le secteur privé et coopère avec la banque d'affaires européenne [[Leonardo & Co]]. Il est aussi administrateur de plusieurs sociétés françaises ou européennes de premier plan : [[Bouygues]]<ref name="Bouygues.com">[http://www.bouygues.com/fr/le-groupe/gouvernance/conseil-d-administration/jean-peyrelevade/ Fiche Jean Peyrelevade] - Site du groupe [[Bouygues]] (voir archive)</ref>, BG Bonnard & Gardel Holding SA<ref>[http://www.bg-21.com/fr/page/conseil-dadministration/ Conseil d'administration] - BG Bonnard & Gardel Holding SA</ref>, Saur. Il est aussi membre du conseil de surveillance de [[KLM Royal Dutch Airlines|KLM]]<ref name="Bouygues.com"/>.


Il se consacre en particulier au redressement d'entreprises en difficultés. Ainsi a-t-il, de 2014 à 2019, conçu puis accompagné le redressement de la SAUR. De même est-il aujourd'hui président du Conseil de Surveillance du groupe Bourbon, qu'il a accompagné pour sortir du règlement judiciaire.
Il est membre du club [[Le Siècle]].

Il est, outre Bourbon, administrateur de MK2, de Vitalliance dont il est actionnaire et de la start-up Myre.

Jean Peyrelevade a toujours refusé toute décoration.


== Convictions et carrière politique ==
== Convictions et carrière politique ==


Jean Peyrelevade s'est toujours présenté comme un homme de centre-gauche.
Jean Peyrelevade s'est toujours présenté comme social-démocrate.


Longtemps professeur d’économie à l’[[École polytechnique (France)|École polytechnique]] (de 1986 à 1994)<ref>[http://www.lajauneetlarouge.com/auteur/jean-peyrelevade-58]</ref>, il a écrit des ouvrages sur l’évolution du [[capitalisme]] contemporain, dont ''Le capitalisme total'' publié via le ''[[think tank]]'' [[La République des idées]] en [[2005]]<ref>Sabine Delanglade et Eric Conan, [http://www.lexpress.fr/actualite/economie/le-capitalisme-est-il-menace_484265.html Le capitalisme est-il menacé?], ''L'Express'', 20 octobre 2005</ref>. Dénonçant dans cet ouvrage une forme exacerbée du capitalisme, il propose d'interdire les [[Stock option|stock-options]] comme part de la rémunération des dirigeants pour éviter les conflits d'intérêts et d'offrir des dividendes plus avantageux aux actionnaires anciens afin de limiter les aller-retour spéculatifs<ref>Edouard Pflimlin, [http://www.lemonde.fr/economie/article/2007/09/13/les-mutations-du-capitalisme-depuis-la-fin-des-annees-soixante-dix-expliquent-elles-les-derives-actuelles_952126_3234.html Les mutations du capitalisme depuis la fin des années soixante-dix expliquent-elles les dérives actuelles ?], ''Le Monde'', 13 septembre 2007</ref>.
Longtemps professeur d’économie à l’[[École polytechnique (France)|École polytechnique]] (de 1969 à 1994)<ref>[http://www.lajauneetlarouge.com/auteur/jean-peyrelevade-58]</ref>, il a écrit des ouvrages sur l’évolution du [[capitalisme]] contemporain, dont ''Le capitalisme total'' publié via le ''[[think tank]]'' [[La République des idées]] en [[2005]]<ref>Sabine Delanglade et Eric Conan, [http://www.lexpress.fr/actualite/economie/le-capitalisme-est-il-menace_484265.html Le capitalisme est-il menacé?], ''L'Express'', 20 octobre 2005</ref>. Dénonçant dans cet ouvrage une forme exacerbée du capitalisme, il propose d'interdire les [[Stock option|stock-options]] comme part de la rémunération des dirigeants pour éviter les conflits d'intérêts et d'offrir des dividendes plus avantageux aux actionnaires anciens afin de limiter les aller-retour spéculatifs<ref>Edouard Pflimlin, [https://www.lemonde.fr/economie/article/2007/09/13/les-mutations-du-capitalisme-depuis-la-fin-des-annees-soixante-dix-expliquent-elles-les-derives-actuelles_952126_3234.html Les mutations du capitalisme depuis la fin des années soixante-dix expliquent-elles les dérives actuelles ?], ''Le Monde'', 13 septembre 2007</ref>.


Jean Peyrelevade soutient [[François Bayrou]] lors de l'[[élection présidentielle française de 2007]], et rejoint son équipe de campagne, en particulier pour s'occuper du programme économique<ref>Claire Guélaud, [http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/article/2012/03/28/a-chacun-sa-rigueur-le-debat-ps-modem_1676714_1471069.html A chacun sa rigueur : le débat Cahuzac (PS)-Peyrelevade (MoDem)], ''Le Monde'', 23 mars 2012</ref>. En [[2008]], aux [[Élections municipales françaises de 2008|élections municipales]], il mène la liste du [[Mouvement démocrate (France)|MoDem]] dans le [[16e arrondissement de Paris|{{XVIe}} arrondissement de Paris]]<ref>[http://elections.leparisien.fr/elections-municipales-2008/paris-arrondissements-16-municipales/3689-jean-peyrelevade-la-surprise-du-modem.php Jean Peyrelevade, la surprise du MoDem], ''Le Parisien'', 25 février 2008</ref>, qui recueille 8,64 % des voix au premier tour, se plaçant en {{4e|position}} derrière les listes de [[Claude Goasguen]] ([[Union pour un mouvement populaire|UMP]]), 51,71 %, [[Jean-Yves Mano]] ([[Parti socialiste (France)|PS]]), 17,08 % et David Alphand ([[Divers droite]]), 13,22 %<ref>{{Lien web|url=http://elections.lefigaro.fr/resultats/elections-municipales-2008/2eme-tour/paris/75016/paris-16eme-arrondissement/|titre=Résultats des élections municipales du 9 mars|date=9 mars 2008|site=[[Le Figaro]]}}</ref>. Seul élu sur sa liste, il est conseiller d'arrondissement. Le {{date|13|juin|2008}}, il est nommé vice-président du MoDem aux questions économiques<ref>[http://www.mouvementdemocrate.fr/vie-du-modem/bayrou-vicepresidents-modem-130608.html François Bayrou complète l'équipe de la présidence du Mouvement démocrate : nomination de six vice-présidents], ''Mouvement démocrate'', 13 juin 2008 (voir archive)</ref>. Il démissionne du conseil du {{XVIe}} arrondissement le {{date|6|janvier|2009}} et de toutes fonctions au sein du MoDem à la même époque. Il n'a plus aujourd'hui aucune attache partisane mais participe aux travaux du ''think tank'' « Inventer à Gauche », présidé par [[Michel Destot]], député-maire PS de Grenoble.
Jean Peyrelevade soutient [[François Bayrou]] lors de l'[[élection présidentielle française de 2007]], et rejoint son équipe de campagne, en particulier pour s'occuper du programme économique<ref>Claire Guélaud, [https://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/article/2012/03/28/a-chacun-sa-rigueur-le-debat-ps-modem_1676714_1471069.html A chacun sa rigueur : le débat Cahuzac (PS)-Peyrelevade (MoDem)], ''Le Monde'', 23 mars 2012</ref>. En [[2008]], aux [[Élections municipales françaises de 2008|élections municipales]], il mène la liste du [[Mouvement démocrate (France)|MoDem]] dans le [[16e arrondissement de Paris|{{XVIe}} arrondissement de Paris]]<ref>[http://elections.leparisien.fr/elections-municipales-2008/paris-arrondissements-16-municipales/3689-jean-peyrelevade-la-surprise-du-modem.php Jean Peyrelevade, la surprise du MoDem], ''Le Parisien'', 25 février 2008</ref>, qui recueille 8,64 % des voix au premier tour, se plaçant en {{4e|position}} derrière les listes de [[Claude Goasguen]] ([[Union pour un mouvement populaire|UMP]]), 51,71 %, [[Jean-Yves Mano]] ([[Parti socialiste (France)|PS]]), 17,08 % et David Alphand ([[Divers droite]]), 13,22 %<ref>{{Lien web|url=http://elections.lefigaro.fr/resultats/elections-municipales-2008/2eme-tour/paris/75016/paris-16eme-arrondissement/|titre=Résultats des élections municipales du 9 mars|date=9 mars 2008|site=[[Le Figaro]]}}</ref>. Seul élu sur sa liste, il est conseiller d'arrondissement. Le {{date|13|juin|2008}}, il est nommé vice-président du MoDem aux questions économiques<ref>[http://www.mouvementdemocrate.fr/vie-du-modem/bayrou-vicepresidents-modem-130608.html François Bayrou complète l'équipe de la présidence du Mouvement démocrate : nomination de six vice-présidents], ''Mouvement démocrate'', 13 juin 2008 (voir archive)</ref>. Il démissionne du conseil du {{XVIe}} arrondissement le {{date|6|janvier|2009}} et de toutes fonctions au sein du MoDem à la même époque. Il participe depuis l'origine aux travaux du ''think tank'' « Inventer à Gauche », présidé par [[Michel Destot]], ancien député-maire PS de Grenoble.


Dans une tribune au journal ''[[Le Figaro]]''<ref>''[[Le Figaro]]'', 14 novembre 2009</ref>, il préconise une séparation entre [[banque de dépôt]] et [[banque d'investissement]] afin de réguler le système financier afin d'éviter une nouvelle [[crise financière]]. Selon lui, la banque est un vrai service public, qui doit être géré comme tel.
À plusieurs reprises, il préconise une séparation complète entre [[banque de dépôt]] et [[banque d'investissement]] afin de réguler le système financier et d'éviter une nouvelle [[crise financière]]<ref>[https://www.latribune.fr/entreprises-finance/banques-finance/industrie-financiere/20120111trib000677153/jean-peyrelevade-prone-la-separation-des-activites-bancaires.html Jean Peyrelevade prône la séparation des activités bancaires], latribune.fr, 11 janvier 2012</ref>{{,}}<ref>''[[Le Figaro]]'', 14 novembre 2009</ref>. Selon lui, la banque est un vrai service public, qui doit être géré comme tel.


Lors des universités d'été du MoDem le {{date|17|septembre|2011}} et lors d'interviews radiodiffusées, Jean Peyrelevade déclare qu'il votera pour [[Manuel Valls]] au premier tour et – probablement – pour [[François Hollande]] au second tour<ref>{{Lien web|url=http://www.leparisien.fr/lyon-69000/jean-peyrelevade-votera-valls-a-la-primaire-socialiste-17-09-2011-1612895.php|titre=Jean Peyrelevade votera Valls à la primaire socialiste|site =[[Le Parisien]]|date=17 septembre 2011}}</ref> des primaires socialistes. Jean Peyrelevade reconnaît en effet à Manuel Valls la qualité d'être politiquement incorrect lorsque ce dernier parle des « 35 heures » comme d’une erreur majeure sur laquelle il faut revenir<ref>
Lors des universités d'été du MoDem le {{date|17|septembre|2011}} et lors d'interviews radiodiffusées, Jean Peyrelevade déclare qu'il votera pour [[Manuel Valls]] au premier tour et – probablement – pour [[François Hollande]] au second tour<ref>{{Lien web|url=http://www.leparisien.fr/lyon-69000/jean-peyrelevade-votera-valls-a-la-primaire-socialiste-17-09-2011-1612895.php|titre=Jean Peyrelevade votera Valls à la primaire socialiste|site =[[Le Parisien]]|date=17 septembre 2011}}</ref> des primaires socialistes. Jean Peyrelevade reconnaît en effet à Manuel Valls la qualité d'être politiquement incorrect lorsque ce dernier parle des « 35 heures » comme d’une erreur majeure sur laquelle il faut revenir<ref>
{{Lien web|url=http://peyrelevade.blog.lemonde.fr/?bcsi-ac-20A76BC15DBD50F6=1D9E439200000503JnIHmVdSFUurzut0z4GA1aLU8yQlAAAAAwUAAHHOHAEIBwAACwAAAIBLAAA=|titre=La réforme des 35 heures|éditeur = le blog de Jean Peyrelevade hébergé sur le site du quotidien ''[[Le Monde]]''|date=15 juin 2011}} (voir archive)</ref>. Le {{date|5|janvier|2012}}, il déclare {{citation|le discours de Bayrou est plus cohérent, plus clair<ref>{{lien web|url=http://nousbayrou.tumblr.com/post/15345499152/jean-peyrelevade-sur-son-soutien-a-hollande|titre=J'ai changé d'avis|éditeur = Nous Bayrou|date=5 janvier 2012}}</ref>{{refins|date=Octobre 2013}}.}} Il est membre du comité stratégique de campagne de François Bayrou et affirme à ce titre qu'il faut une période de modération salariale pour relancer la compétitivité française<ref>[http://www.lepoint.fr/economie/jean-peyrelevade-il-faut-une-periode-de-moderation-salariale-17-01-2012-1420278_28.php Jean Peyrelevade : "Il faut une période de modération salariale"], ''Le Point'', 17 janvier 2012</ref>.
{{Lien web|url=http://peyrelevade.blog.lemonde.fr/?bcsi-ac-20A76BC15DBD50F6=1D9E439200000503JnIHmVdSFUurzut0z4GA1aLU8yQlAAAAAwUAAHHOHAEIBwAACwAAAIBLAAA=|titre=La réforme des 35 heures|éditeur = le blog de Jean Peyrelevade hébergé sur le site du quotidien ''[[Le Monde]]''|date=15 juin 2011}} (voir archive)</ref>. En 2012, il est membre du comité stratégique de campagne de François Bayrou et affirme à ce titre qu'il faut une période de modération salariale pour relancer la compétitivité française<ref>[http://www.lepoint.fr/economie/jean-peyrelevade-il-faut-une-periode-de-moderation-salariale-17-01-2012-1420278_28.php Jean Peyrelevade : "Il faut une période de modération salariale"], ''Le Point'', 17 janvier 2012</ref>.


Il fait partie des premiers soutiens d'[[Emmanuel Macron]] et de son mouvement [[En marche !|En Marche]]<ref>{{Article|langue=fr-FR|auteur1=|titre=Qui sont les soutiens de Macron?|périodique=La Tribune|date=31/08/2016|issn=|lire en ligne=https://www.latribune.fr/economie/france/qui-sont-les-soutiens-de-macron-595599.html|consulté le=2018-02-22|pages=}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|titre=Emmanuel Macron mérite-t-il (vraiment) l’étiquette de "candidat des patrons" ?|url=http://www.europe1.fr/economie/emmanuel-macron-merite-t-il-letiquette-de-candidat-des-patrons-2986385|site=www.europe1.fr|consulté le=2018-02-22}}</ref>. Cependant, en avril 2017, dans un article publié dans le quotidien ''[[Les Échos|Les Echos]]'', il considère que le programme économique de Macron « est trop timide sur la baisse des dépenses publiques et la réduction des déficits »<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Encore un effort, M. Macron ! - Les Echos|url=https://www.lesechos.fr/18/04/2017/lesechos.fr/0211983898158_encore-un-effort--m--macron--.htm|site=www.lesechos.fr|consulté le=2018-02-22}}</ref>.
Il fait partie des premiers conseillers d'[[Emmanuel Macron]] avant la constitution du mouvement [[En marche !|En Marche]]<ref>{{Article|langue=fr-FR|auteur1=|titre=Qui sont les soutiens de Macron?|périodique=La Tribune|date=31/08/2016|issn=|lire en ligne=https://www.latribune.fr/economie/france/qui-sont-les-soutiens-de-macron-595599.html|consulté le=2018-02-22|pages=}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|titre=Emmanuel Macron mérite-t-il (vraiment) l’étiquette de "candidat des patrons" ?|url=http://www.europe1.fr/economie/emmanuel-macron-merite-t-il-letiquette-de-candidat-des-patrons-2986385|site=www.europe1.fr|consulté le=2018-02-22}}</ref>, avec lequel il rompt dès juillet 2016, après le meeting d'Emmanuel Macron, alors encore ministre des Finances de François Hollande, à la Mutualité. En {{date-|avril 2017}}, dans un article publié dans le quotidien ''[[Les Échos|Les Echos]]'', il considère que le programme économique de Macron « est trop timide sur la baisse des dépenses publiques et la réduction des déficits »<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Encore un effort, M. Macron ! - Les Echos|url=https://www.lesechos.fr/18/04/2017/lesechos.fr/0211983898158_encore-un-effort--m--macron--.htm|site=www.lesechos.fr|consulté le=2018-02-22}}</ref>. Il n'a pas arrêté depuis de critiquer la politique économique d'Emmanuel Macron.

Jean Peyrelevade est membre du Parti Socialiste, où il a adhéré pour la première fois en 1964.


== Affaires judiciaires ==
== Affaires judiciaires ==


Le 19 janvier [[2006]], Jean Peyrelevade signe un [[Plaidoyer de marchandage|« plaidé coupable »]] avec la justice américaine dans le cadre de l'[[affaire Executive Life]]. Il accepte une peine de {{unité|500000|dollars}} d'amende, cinq ans de mise à l'épreuve et trois ans d'interdiction d'entrée sur le territoire américain pour, selon la justice américaine, avoir fourni à la [[Réserve fédérale des États-Unis|FED]] de fausses informations et avoir menti dans cette affaire. Cependant, il bénéficie d'une procédure rare ([[Plaidoyer Alford|''{{Lang|en|Alford plea}}'']]) qui lui permet, tout en acceptant la condamnation, de se déclarer innocent des charges qui pèsent contre lui<ref>http://www.lemonde.fr/economie/article/2006/01/20/executive-life-jean-peyrelevade-a-plaide-coupable_732685_3234.html</ref>{{,}}<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/economie/20060120.OBS2903/jean-peyrelevadea-plaide-coupable.html Jean Peyrelevade a plaidé coupable] - ''[[Le Nouvel Observateur]]'', 20 janvier 2006</ref>.
Le {{date|19 janvier 2006}}, Jean Peyrelevade signe un [[Plaidoyer de marchandage|« plaidé coupable »]] avec la justice américaine dans le cadre de l'[[affaire Executive Life]], qui était cependant antérieure à son arrivée au Crédit Lyonnais. Il accepte une peine de {{unité|500000|dollars}} d'amende, cinq ans de mise à l'épreuve et trois ans d'interdiction d'entrée sur le territoire américain pour, selon la justice américaine, avoir fourni à la [[Réserve fédérale des États-Unis|FED]] de fausses informations et avoir menti dans cette affaire. Cependant, il bénéficie d'une procédure rare ([[Plaidoyer Alford|''{{Lang|en|Alford plea}}'']]) qui lui permet, tout en acceptant la condamnation, de se déclarer innocent des charges qui pèsent contre lui<ref>{{Article |auteur1= |titre=Executive Life : Jean Peyrelevade a plaidé coupable |périodique=[[Le Monde]] |date=20-01-2006 |pages= |issn= |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/economie/article/2006/01/20/executive-life-jean-peyrelevade-a-plaide-coupable_732685_3234.html}}.</ref>{{,}}<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/economie/20060120.OBS2903/jean-peyrelevadea-plaide-coupable.html Jean Peyrelevade a plaidé coupable] - ''[[Le Nouvel Observateur]]'', 20 janvier 2006</ref>.

Invité le {{date-|26 avril 2015}} du [[Le Grand Rendez-vous (émission de radio)|grand rendez-vous]] sur [[Europe 1]], [[Bernard Tapie]] répète que Jean Peyrelevade est un escroc. Le lendemain Jean Peyrelevade répond "Celui qui dit qui y est" et indique qu'il ne déposera pas une plainte<ref>{{Lien_web|titre=Qualifié d'escroc par Tapie, Peyrelevade lui répond|url=http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2014/02/21/01016-20140221ARTFIG00343-affaire-adidas-tapie-attaque-peyrelevade.php|site=lefigaro.fr|date=27 avril 2015|consulté le=30 octobre 2017}}</ref> qui lui paraît désormais inutile puisque l'arbitrage favorable à Bernard Tapie a été annulé par la justice. Bernard Tapie accuse Jean Peyrelevade d'avoir cherché à influencer [[Pierre Mazeaud]] en lui demandant de se désolidariser de la décision d'arbitrage dans l'[[Affaire Tapie - Crédit lyonnais]]. En effet, le {{date-|27 juin 2013}}, Pierre Habib-Deloncle, gaulliste de la première heure , se rend chez Pierre Mazeaud et lui déclare : {{citation|Jean Peyrelevade vous conseille de vous désolidariser de la procédure d'arbitrage. Il vous suggère de faire attention, très attention}}. Pierre Mazeaud, que Jean Peyrelevade n'a jamais rencontré, porte plainte pour menaces le {{date-|13 juillet 2013}}<ref>{{Lien_web|titre=Affaire Adidas : Tapie attaque Peyrelevade|url=http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2014/02/21/01016-20140221ARTFIG00343-affaire-adidas-tapie-attaque-peyrelevade.php|site=lefigaro.fr|date=21 février 2014|consulté le=30 octobre 2017}}</ref> contre Pierre Habib-Deloncle. Sa plainte est classée sans suite le 26 septembre 2014.


Le 25 novembre 2021, la Cour d'Appel de Paris juge que l'arbitrage a donné lieu à escroquerie, justifiant ainsi les positions de Jean Peyrelevade sur cette affaire. Son dernier ouvrage "L'Affaire Tapie : Vérité et mensonges" publié en mars 2024 lui est consacré.
Invité le 26 avril 2015 du [[Le Grand Rendez-vous (émission de radio)|grand rendez-vous]] sur [[Europe 1]], [[Bernard Tapie]] répète que Jean Peyrelevade est un escroc. Le lendemain Jean Peyrelevade répond qu'il n'a pas l'intention de porter plainte<ref>{{Lien_web|titre=Qualifié d'escroc par Tapie, Peyrelevade lui répond|url=http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2014/02/21/01016-20140221ARTFIG00343-affaire-adidas-tapie-attaque-peyrelevade.php|site=lefigaro.fr|date=27 avril 2015|consulté le=30 octobre 2017}}</ref>. Bernard Tapis accuse Jean Peyrelevade d'avoir cherché à influencer [[Pierre Mazeaud]] en lui demandant de se désolidariser de la décision d'arbitrage dans l'[[Affaire Tapie - Crédit lyonnais]]. En effet, le 27 juin 2013, le gaulliste Pierre Habib-Deloncle, se rend chez Pierre Mazeaud et lui déclare {{citation|Jean Peyrelevade vous conseille de vous désolidariser de la procédure d'arbitrage. Il vous suggère de faire attention, très attention}}. Pierre Mazeaud porte plainte pour menaces le 13 juillet 2013<ref>{{Lien_web|titre=Affaire Adidas : Tapie attaque Peyrelevade|url=http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2014/02/21/01016-20140221ARTFIG00343-affaire-adidas-tapie-attaque-peyrelevade.php|site=lefigaro.fr|date=21 février 2014|consulté le=30 octobre 2017}}</ref>


== Ouvrages principaux ==
== Ouvrages principaux ==
* ''L'économie de spéculation'', [[Éditions du Seuil]], 1974
* ''L'économie de spéculation'', [[Éditions du Seuil]], 1974
* Avec [[Jacques-Antoine Kosciusko-Morizet]], ''La Mort du dollar'', Le Seuil, 1975
* ''Pour un capitalisme intelligent'', [[Éditions Grasset & Fasquelle|Éditions Grasset]], 1993
* ''Pour un capitalisme intelligent'', [[Éditions Grasset & Fasquelle|Éditions Grasset]], 1993
* ''La république silencieuse'' (avec [[Denis Jeambar]]), [[Plon]], 2002
* ''La république silencieuse'' (avec [[Denis Jeambar]]), [[Plon]], 2002
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* ''Histoire d'une névrose, la France et son économie'', [[Albin Michel (éditeur)|Albin Michel]], 2014.
* ''Histoire d'une névrose, la France et son économie'', [[Albin Michel (éditeur)|Albin Michel]], 2014.
* ''Journal d'un sauvetage'', Albin Michel, 2016.
* ''Journal d'un sauvetage'', Albin Michel, 2016.
* ''Changer ou disparaître - Adresse au patronat'', Éditions de l'Observatoire, 2018
* Réformer La France - Éditions Odile Jacob, 2023.
* L'affaire Tapie : Vérité et mensonges - Editions Odile Jacob - 2024


== Notes et références ==
== Notes et références ==
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=== Liens externes ===
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* [http://peyrelevade.blogs.nouvelobs.com/ Le blog de Jean Peyrelevade] - ''[[Le Nouvel Observateur]]''
* [http://peyrelevade.blogs.nouvelobs.com/ Le blog de Jean Peyrelevade] - ''[[Le Nouvel Observateur]]''


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Jean Peyrelevade
Jean Peyrelevade au meeting de François Bayrou du au Palais omnisports de Paris-Bercy.
Biographie
Naissance
Nationalité
Domicile
Formation
Activités
Économiste, homme d'affaires, ingénieur, ingénieur aéronautique, banquierVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Association des diplômés de l'École nationale de l'aviation civile (en)Voir et modifier les données sur Wikidata

Jean Peyrelevade, né le à Marseille, est un haut fonctionnaire, banquier et dirigeant d'entreprise français.

Études[modifier | modifier le code]

Jean Peyrelevade, ancien élève du lycée Saint-Charles puis du lycée Périer et du lycée Thiers[1], est diplômé de l’École polytechnique (X1958)[2] et est ingénieur en chef de l'aviation civile[3]. Il est titulaire du diplôme de l'IEP de Paris (promotion 1963, section Economie-Finance)[4] et d'un DES en sciences économiques (1963)[2].

Carrière en entreprise et conseiller économique[modifier | modifier le code]

Jean Peyrelevade a commencé sa carrière en 1963 au ministère des Transports, secrétariat général à l'aviation civile, où il a travaillé pendant dix ans sur les grands programmes de construction aéronautique civile. Chargé des aspects économiques du programme, il dirigea les premières études de marché du Concorde et affirma très tôt que ce serait un échec commercial. Il a ensuite participé au premier groupe de travail qui a défini le cahier des charges du premier Airbus. Quittant la fonction publique, il entre au début des années 1970 au Crédit lyonnais où il travaille sur le financement des échanges internationaux (négoce et biens d'équipement). À ce titre, il crée le service des Financements aéronautiques, qui finance toutes les exportations d'Airbus, sans exception, entre 1974 et 1981. Jean Peyrelevade négocie et signe lui-même à Séoul, avec Denis Viard d'Airbus Industrie, le premier contrat à l'exportation d'Airbus (six A300, achetés en leasing fiscal par Korean Airlines)[5].

Nommé en 1981 directeur adjoint du cabinet de Pierre Mauroy et conseiller économique du Premier ministre, il gère les nationalisations, tout en professant son scepticisme sur leur intérêt. Il participe activement au « tournant de la rigueur » de 1982-1983.

Jean Peyrelevade est nommé puis confirmé à la tête de grandes entreprises contrôlées par l'État  : président de Suez de 1983 à 1986, puis après deux ans à la Banque Stern (privée) de 1986 à 1988, de l'UAP de 1988 à 1993, et du Crédit lyonnais de 1993 à 2003. Il est nommé à la tête de la banque pour la redresser alors que celle-ci, ayant pris des risques « hors de toute raison » est en état de quasi-faillite. Il reviendra sur cette période dans son ouvrage Journal d’un sauvetage publié en 2016.

Il avait par ailleurs, en 1986, été chargé de négocier les accords d'implantation d'Eurodisney à Paris, au nom des autorités françaises.

À partir de 2004, il travaille comme banquier d'affaires privé chez Toulouse et Associés, puis la banque Leonardo dont il préside la filiale française, puis la banque Degroof et Petercam. Depuis 2019, il est indépendant et intervient comme conseil de chefs d'entreprise.

Il se consacre en particulier au redressement d'entreprises en difficultés. Ainsi a-t-il, de 2014 à 2019, conçu puis accompagné le redressement de la SAUR. De même est-il aujourd'hui président du Conseil de Surveillance du groupe Bourbon, qu'il a accompagné pour sortir du règlement judiciaire.

Il est, outre Bourbon, administrateur de MK2, de Vitalliance dont il est actionnaire et de la start-up Myre.

Jean Peyrelevade a toujours refusé toute décoration.

Convictions et carrière politique[modifier | modifier le code]

Jean Peyrelevade s'est toujours présenté comme social-démocrate.

Longtemps professeur d’économie à l’École polytechnique (de 1969 à 1994)[6], il a écrit des ouvrages sur l’évolution du capitalisme contemporain, dont Le capitalisme total publié via le think tank La République des idées en 2005[7]. Dénonçant dans cet ouvrage une forme exacerbée du capitalisme, il propose d'interdire les stock-options comme part de la rémunération des dirigeants pour éviter les conflits d'intérêts et d'offrir des dividendes plus avantageux aux actionnaires anciens afin de limiter les aller-retour spéculatifs[8].

Jean Peyrelevade soutient François Bayrou lors de l'élection présidentielle française de 2007, et rejoint son équipe de campagne, en particulier pour s'occuper du programme économique[9]. En 2008, aux élections municipales, il mène la liste du MoDem dans le XVIe arrondissement de Paris[10], qui recueille 8,64 % des voix au premier tour, se plaçant en 4e position derrière les listes de Claude Goasguen (UMP), 51,71 %, Jean-Yves Mano (PS), 17,08 % et David Alphand (Divers droite), 13,22 %[11]. Seul élu sur sa liste, il est conseiller d'arrondissement. Le , il est nommé vice-président du MoDem aux questions économiques[12]. Il démissionne du conseil du XVIe arrondissement le et de toutes fonctions au sein du MoDem à la même époque. Il participe depuis l'origine aux travaux du think tank « Inventer à Gauche », présidé par Michel Destot, ancien député-maire PS de Grenoble.

À plusieurs reprises, il préconise une séparation complète entre banque de dépôt et banque d'investissement afin de réguler le système financier et d'éviter une nouvelle crise financière[13],[14]. Selon lui, la banque est un vrai service public, qui doit être géré comme tel.

Lors des universités d'été du MoDem le et lors d'interviews radiodiffusées, Jean Peyrelevade déclare qu'il votera pour Manuel Valls au premier tour et – probablement – pour François Hollande au second tour[15] des primaires socialistes. Jean Peyrelevade reconnaît en effet à Manuel Valls la qualité d'être politiquement incorrect lorsque ce dernier parle des « 35 heures » comme d’une erreur majeure sur laquelle il faut revenir[16]. En 2012, il est membre du comité stratégique de campagne de François Bayrou et affirme à ce titre qu'il faut une période de modération salariale pour relancer la compétitivité française[17].

Il fait partie des premiers conseillers d'Emmanuel Macron avant la constitution du mouvement En Marche[18],[19], avec lequel il rompt dès juillet 2016, après le meeting d'Emmanuel Macron, alors encore ministre des Finances de François Hollande, à la Mutualité. En , dans un article publié dans le quotidien Les Echos, il considère que le programme économique de Macron « est trop timide sur la baisse des dépenses publiques et la réduction des déficits »[20]. Il n'a pas arrêté depuis de critiquer la politique économique d'Emmanuel Macron.

Jean Peyrelevade est membre du Parti Socialiste, où il a adhéré pour la première fois en 1964.

Affaires judiciaires[modifier | modifier le code]

Le , Jean Peyrelevade signe un « plaidé coupable » avec la justice américaine dans le cadre de l'affaire Executive Life, qui était cependant antérieure à son arrivée au Crédit Lyonnais. Il accepte une peine de 500 000 dollars d'amende, cinq ans de mise à l'épreuve et trois ans d'interdiction d'entrée sur le territoire américain pour, selon la justice américaine, avoir fourni à la FED de fausses informations et avoir menti dans cette affaire. Cependant, il bénéficie d'une procédure rare (Alford plea) qui lui permet, tout en acceptant la condamnation, de se déclarer innocent des charges qui pèsent contre lui[21],[22].

Invité le du grand rendez-vous sur Europe 1, Bernard Tapie répète que Jean Peyrelevade est un escroc. Le lendemain Jean Peyrelevade répond "Celui qui dit qui y est" et indique qu'il ne déposera pas une plainte[23] qui lui paraît désormais inutile puisque l'arbitrage favorable à Bernard Tapie a été annulé par la justice. Bernard Tapie accuse Jean Peyrelevade d'avoir cherché à influencer Pierre Mazeaud en lui demandant de se désolidariser de la décision d'arbitrage dans l'Affaire Tapie - Crédit lyonnais. En effet, le , Pierre Habib-Deloncle, gaulliste de la première heure , se rend chez Pierre Mazeaud et lui déclare : « Jean Peyrelevade vous conseille de vous désolidariser de la procédure d'arbitrage. Il vous suggère de faire attention, très attention ». Pierre Mazeaud, que Jean Peyrelevade n'a jamais rencontré, porte plainte pour menaces le [24] contre Pierre Habib-Deloncle. Sa plainte est classée sans suite le 26 septembre 2014.

Le 25 novembre 2021, la Cour d'Appel de Paris juge que l'arbitrage a donné lieu à escroquerie, justifiant ainsi les positions de Jean Peyrelevade sur cette affaire. Son dernier ouvrage "L'Affaire Tapie : Vérité et mensonges" publié en mars 2024 lui est consacré.

Ouvrages principaux[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Un lycée au cœur de l’Histoire - Lycée Thiers à Marseille », sur www.lyc-thiers.ac-aix-marseille.fr (consulté le )
  2. a et b « Jean Peyrelevade (58) | La Jaune et la Rouge », sur www.lajauneetlarouge.com (consulté le )
  3. Biographie Jean Peyrelevade, Archives Nationales
  4. Sciences Po, FNSP 27 rue Saint Guillaume 75007 Paris, « Sciences Po Stories - L'histoire de Sciences Po : la frise, les récits, les portraits et la carte », sur Sciences Po stories (consulté le )
  5. Extrait du "Korea Airlines Lease Agreement" document
  6. [1]
  7. Sabine Delanglade et Eric Conan, Le capitalisme est-il menacé?, L'Express, 20 octobre 2005
  8. Edouard Pflimlin, Les mutations du capitalisme depuis la fin des années soixante-dix expliquent-elles les dérives actuelles ?, Le Monde, 13 septembre 2007
  9. Claire Guélaud, A chacun sa rigueur : le débat Cahuzac (PS)-Peyrelevade (MoDem), Le Monde, 23 mars 2012
  10. Jean Peyrelevade, la surprise du MoDem, Le Parisien, 25 février 2008
  11. « Résultats des élections municipales du 9 mars », sur Le Figaro,
  12. François Bayrou complète l'équipe de la présidence du Mouvement démocrate : nomination de six vice-présidents, Mouvement démocrate, 13 juin 2008 (voir archive)
  13. Jean Peyrelevade prône la séparation des activités bancaires, latribune.fr, 11 janvier 2012
  14. Le Figaro, 14 novembre 2009
  15. « Jean Peyrelevade votera Valls à la primaire socialiste », sur Le Parisien,
  16. « La réforme des 35 heures », le blog de Jean Peyrelevade hébergé sur le site du quotidien Le Monde, (voir archive)
  17. Jean Peyrelevade : "Il faut une période de modération salariale", Le Point, 17 janvier 2012
  18. « Qui sont les soutiens de Macron? », La Tribune,‎ (lire en ligne, consulté le )
  19. « Emmanuel Macron mérite-t-il (vraiment) l’étiquette de "candidat des patrons" ? », sur www.europe1.fr (consulté le )
  20. « Encore un effort, M. Macron ! - Les Echos », sur www.lesechos.fr (consulté le )
  21. « Executive Life : Jean Peyrelevade a plaidé coupable », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  22. Jean Peyrelevade a plaidé coupable - Le Nouvel Observateur, 20 janvier 2006
  23. « Qualifié d'escroc par Tapie, Peyrelevade lui répond », sur lefigaro.fr, (consulté le )
  24. « Affaire Adidas : Tapie attaque Peyrelevade », sur lefigaro.fr, (consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]