« Femme trans » : différence entre les versions

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{{Confusion|Homme trans|Travestissement}}
{{Confusion|Homme trans|Travestissement}}
[[Fichier:Transwoman at Gay Pride in São Paulo, 2008.jpg|thumb|Pamela Soares, une femme trans à la [[Marche des fiertés|Pride]] de [[São Paulo]] en 2008.|alt=Femme trans à la Pride de São Paulo en 2008.]]
[[Fichier:Transwoman at Gay Pride in São Paulo, 2008.jpg|thumb|Pamela Soares, une femme trans à la [[Marche des fiertés|Pride]] de [[São Paulo]] en 2008.|alt=Femme trans à la Pride de São Paulo en 2008.]]

Une '''femme trans''' ou '''femme transgenre''' est une personne dont l’[[identité de genre]] est [[féminité|féminine]], alors que le [[Genre (sciences sociales)|genre]] qui lui a été [[Assignation de genre|assigné]] à la naissance sur la base de l'apparence de son [[Système reproducteur|sexe]] est [[masculinité|masculin]].
Une '''femme trans''' ou '''femme transgenre''' est une personne dont l’[[identité de genre]] est [[féminité|féminine]], alors que le [[Genre (sciences sociales)|genre]] qui lui a été [[Assignation de genre|assigné]] à la naissance sur la base de l'apparence de son [[Système reproducteur|sexe]] est [[masculinité|masculin]].


Le terme '''transsexuelle''', encore parfois employé, est issu d'un contexte médical obsolète et peut être jugé offensant par les personnes concernées.
Le terme '''transsexuelle''' est encore parfois employé, mais il se fait plus rare et n'est pas recommandé.


== Terminologie ==
== Terminologie ==
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Le terme « personne transféminine » (parfois raccourci en « personne transfem » ) est un terme générique désignant les personnes trans assignées homme à la naissance avec une identité de genre à prédominance féminine. Cela inclut les femmes trans, mais aussi les personnes non binaires assignées homme à la naissance, qui peuvent avoir une identité partiellement féminine, mais pas entièrement féminine<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Transfeminine Definition & Meaning |url=https://www.dictionary.com/browse/transfeminine |site=Dictionary.com |consulté le=2023-09-06}}</ref>.
Le terme « personne transféminine » (parfois raccourci en « personne transfem » ) est un terme générique désignant les personnes trans assignées homme à la naissance avec une identité de genre à prédominance féminine. Cela inclut les femmes trans, mais aussi les personnes non binaires assignées homme à la naissance, qui peuvent avoir une identité partiellement féminine, mais pas entièrement féminine<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Transfeminine Definition & Meaning |url=https://www.dictionary.com/browse/transfeminine |site=Dictionary.com |consulté le=2023-09-06}}</ref>.


Le terme {{"|transsexuelle}} est avant tout un terme médical désuet<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Arnaud|nom1=Alessandrin|titre=Le transsexualisme : une catégorie nosographique obsolète|périodique=Santé Publique|volume=24|numéro=3|date=2012|issn=0995-3914|issn2=2104-3841|doi=10.3917/spub.123.0263|lire en ligne=http://www.cairn.info/revue-sante-publique-2012-3-page-263.htm|consulté le=2020-12-06|pages=263}}.</ref> que les associations et les journalistes recommandent de ne pas utiliser<ref name="reuters">{{Lien web |langue=en |titre=Reuters ''Handbook of Journalism |url=http://handbook.reuters.com/?title=T#transgender |site=[[Reuters]]}} : {{citation étrangère|The terms transsexual man or transsexual woman should be avoided as they are considered outdated. Unless a person specifically requests to be identified that way, use transgender instead|langue=en}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Respecter les personnes trans |url=https://www.ajlgbt.info/informer-sans-discriminer/respecter-les-personnes-trans/ |site=AJL |consulté le=2020-12-06}}.</ref>, de même que le [[Défenseur des droits]] français qui explique en 2020 que :{{citation bloc|si les notions de “transsexualisme”, de “[[transsexuel]]”, de “[[transsexuelle]]” ou encore d’“[[identité sexuelle]]” ont pu être employées par le passé, le Défenseur des droits recommande d’utiliser les termes “[[identité de genre]]” et “personnes [[transgenres]]” car la [[transidentité]] est une expérience indépendante de la morphologie et donc du sexe des personnes<ref>{{Lien web|titre=DÉCISION-CADRE 2020-136 DU 18 JUIN 2020 RELATIVE AU RESPECT DE L’IDENTITÉ DE GENRE DES PERSONNES TRANSGENRES|url=https://juridique.defenseurdesdroits.fr/index.php?lvl=notice_display&id=33016&opac_view=-1|site=defenseurdesdroits.fr|date=18/06/2020}}.</ref>.}}
Le terme {{"|transsexuelle}} est avant tout un terme médical désuet<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Arnaud|nom1=Alessandrin|titre=Le transsexualisme : une catégorie nosographique obsolète|périodique=Santé Publique|volume=24|numéro=3|date=2012|issn=0995-3914|issn2=2104-3841|doi=10.3917/spub.123.0263|lire en ligne=http://www.cairn.info/revue-sante-publique-2012-3-page-263.htm|consulté le=2020-12-06|pages=263}}.</ref> que les associations et les journalistes recommandent de ne pas utiliser<ref name="reuters">{{Lien web |langue=en |titre=Reuters ''Handbook of Journalism'' |url=http://handbook.reuters.com/?title=T#transgender |site=[[Reuters]]}} : {{citation étrangère|The terms transsexual man or transsexual woman should be avoided as they are considered outdated. Unless a person specifically requests to be identified that way, use transgender instead|langue=en}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=Respecter les personnes trans |url=https://www.ajlgbt.info/informer-sans-discriminer/respecter-les-personnes-trans/ |site=AJL |consulté le=2020-12-06}}.</ref>, de même que le [[Défenseur des droits]] français qui explique en 2020 que :
{{citation bloc|si les notions de “transsexualisme”, de “[[transsexuel]]”, de “[[transsexuelle]]” ou encore d’“[[identité sexuelle]]” ont pu être employées par le passé, le Défenseur des droits recommande d’utiliser les termes “[[identité de genre]]” et “personnes [[transgenres]]” car la [[transidentité]] est une expérience indépendante de la morphologie et donc du sexe des personnes<ref>{{Lien web|titre=DÉCISION-CADRE 2020-136 DU 18 JUIN 2020 RELATIVE AU RESPECT DE L’IDENTITÉ DE GENRE DES PERSONNES TRANSGENRES|url=https://juridique.defenseurdesdroits.fr/index.php?lvl=notice_display&id=33016&opac_view=-1|site=defenseurdesdroits.fr|date=18/06/2020}}.</ref>.}}


Certains termes [[péjoratif]]s et [[transphobie|transphobes]] sont parfois utilisés pour parler des femmes transgenres, alors qu'ils désignent d'autres réalités, par exemple : [[travestissement|travelo]] (''{{lang|en|tranny}}'' en anglais) qui fait référence à un homme qui se déguise en femme, ce terme n'étant par ailleurs pas lié à des pratiques sexuelles ou à la prostitution mais peut faire partie des [[cosplay]] ; ''{{lang|en|[[shemale]]}}'' (de l'anglais ''she'', elle, et ''male'', mâle) est un terme fétichisant issu de la [[Pornographie transgenre|pornographie]] désignant une femme trans ayant une expression de genre extrêmement féminine et ayant gardé son pénis.
Certains termes [[péjoratif]]s et [[transphobie|transphobes]] sont parfois utilisés pour parler des femmes transgenres, alors qu'ils désignent d'autres réalités, par exemple : [[travestissement|travelo]] (''{{lang|en|tranny}}'' en anglais) qui fait référence à un homme qui se déguise en femme, ce terme n'étant par ailleurs pas lié à des pratiques sexuelles ou à la prostitution mais peut faire partie des [[cosplay]] ; ''{{lang|en|[[shemale]]}}'' (de l'anglais ''she'', elle, et ''male'', mâle) est un terme fétichisant issu de la [[Pornographie transgenre|pornographie]] désignant une femme trans ayant une expression de genre extrêmement féminine et ayant gardé son pénis.
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== Vocabulaire ==
== Vocabulaire ==

=== ''Travesti'' ===
=== ''Travesti'' ===
En [[Amérique latine]], et plus particulièrement au [[Brésil]], de nombreuses personnes assignées hommes à la naissance et s'identifiant au féminin se reconnaissent davantage dans le terme ''travesti'', {{Citation|un substantif féminin, et jamais un verbe qui soumet et infériorise}}, selon la formule de Bruna Benevides. Bien que {{Citation|les travestis [soient] toujours des identités féminines}}, toutes les travestis ne se considèrent cependant pas comme étant des femmes, et celles qui le font tendent à préciser qu'elles sont des « femmes travestis ». Ainsi, la travestilité (ou transvestidentité) constitue pour beaucoup {{Citation|un [[Troisième genre|''autre'' genre]], au-delà du genre masculin et féminin cisgenre institué}}.
En [[Amérique latine]], et plus particulièrement au [[Brésil]], de nombreuses personnes assignées hommes à la naissance et s'identifiant au féminin se reconnaissent davantage dans le terme ''travesti'', {{Citation|un substantif féminin, et jamais un verbe qui soumet et infériorise}}, selon la formule de Bruna Benevides. Bien que {{Citation|les travestis [soient] toujours des identités féminines}}, toutes les travestis ne se considèrent cependant pas comme étant des femmes, et celles qui le font tendent à préciser qu'elles sont des « femmes travestis ». Ainsi, la travestilité (ou transvestidentité) constitue pour beaucoup {{Citation|un [[Troisième genre|''autre'' genre]], au-delà du genre masculin et féminin cisgenre institué}}.


C'est dans les années 1990 que l'identité travesti a commencé à devenir une véritable identité de genre en Amérique latine, en réaction aux entreprises d'« hygiénisation » des identités trans. Ainsi, alors que le terme n'était pas inclus dans son nom au moment de sa création, la première association trans brésilienne a été contrainte à cette époque de se renommer ''{{Lien|langue=pt|fr=Association nationale des travestis et transsexuels}}'' après que des travestis ont protesté en ce sens<ref>{{Ouvrage|langue=fr-Fr|auteur1=Leticia Nascimento|traducteur=Paula Anacaona|langue originale=portugais|titre=Le transféminisme|sous-titre=Genres et transidentités|titre original={{langue|pt-br|Transfeminismo}}|passage=13-17|éditeur=Editions Anacaona|date=2022|année première édition=2021|pages totales=178|isbn=978-2-490297-17-7}}</ref>.
C'est dans les années 1990 que l'identité travesti a commencé à devenir une véritable identité de genre en Amérique latine, en réaction aux entreprises d'« hygiénisation » des identités trans. Ainsi, alors que le terme n'était pas inclus dans son nom au moment de sa création, la première association trans brésilienne a été contrainte à cette époque de se renommer ''{{Lien|langue=pt|fr=Association nationale des travestis et transsexuels|trad=Associação Nacional de Travestis e Transexuais}}'' après que des travestis ont protesté en ce sens<ref>{{Ouvrage|langue=fr|langue originale=pt|auteur1=Leticia Nascimento|traducteur=Paula Anacaona|titre=Le transféminisme|sous-titre=Genres et transidentités|titre original={{langue|pt-br|Transfeminismo}}|éditeur=[[Éditions Anacaona|Editions Anacaona]]|année=2022|année première édition=2021|pages totales=178|passage=13-17|isbn=978-2-490297-17-7}}</ref>.


=== ''Dysphorie de genre'' ===
=== ''Dysphorie de genre'' ===
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Ces décalages peuvent provoquer une dissociation vis-à-vis de l’image que l’on a de soi-même. Cela peut aller du simple inconfort d’entendre son prénom de naissance à la haine de son corps, conduisant parfois à la dépression voire au suicide, en particulier dans un environnement hostile. La douleur peut être physique et mentale.
Ces décalages peuvent provoquer une dissociation vis-à-vis de l’image que l’on a de soi-même. Cela peut aller du simple inconfort d’entendre son prénom de naissance à la haine de son corps, conduisant parfois à la dépression voire au suicide, en particulier dans un environnement hostile. La douleur peut être physique et mentale.


On appelle cela la [[dysphorie de genre]] (en opposition à l’euphorie)<ref name="Ça veut dire quoi, être trans ?">{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=Wiki |nom=Trans |titre=Ça veut dire quoi, être trans ? |url=https://wikitrans.co/2019/01/19/quest-ce-quune-transition/ |site=Wiki Trans |date=2019-01-19 |consulté le=2023-09-06}}</ref>.
On appelle cela la [[dysphorie de genre]]<ref name="Ça veut dire quoi, être trans ?">{{Lien web |langue=fr|titre=Ça veut dire quoi, être trans ? |url=https://wikitrans.co/2019/01/19/quest-ce-quune-transition/ |site=Wiki Trans |date=2019-01-19 |consulté le=2023-09-06}}</ref>.


== Histoire et évolution ==
== Histoire et évolution ==
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Les femmes trans peuvent effectuer une transition (socialement, médicalement, administrativement).
Les femmes trans peuvent effectuer une transition (socialement, médicalement, administrativement).


La transition peut être décrite comme l’ensemble de ce qu’une personne trans peut mettre en place afin de réduire l’écart entre sa perception d’elle-même et de ce qu’elle renvoie au monde<ref name="Ça veut dire quoi, être trans ?" />. Par exemple : faire son ''coming out'' aux proches, changer de prénom, utiliser des pronoms et accords différents, changer sa garde-robe, entraîner sa voix, modifier sa façon de marcher, prendre un traitement hormonal, se faire opérer…
La transition renvoie à l’ensemble de ce qu’une personne va mettre en place afin de réduire l’écart entre sa perception d’elle-même et de ce qu’elle renvoie au monde<ref name="Ça veut dire quoi, être trans ?" />. Par exemple : suivre un traitement hormonal, faire un ''coming out'' auprès de ses proches ou public, changer de prénom, demander à ce qu’on utilise des pronoms et accords différents pour la désigner, changer sa garde-robe, entraîner sa voix, modifier sa façon de marcher, se faire opérer…


=== Transition sociale ===
=== Transition sociale ===
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=== Transition administrative ===
=== Transition administrative ===

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La transition administrative consiste à faire modifier les documents officiels (état civil, diplômes, permis de conduire...) pour qu'ils reflètent la nouvelle identité : soit uniquement par la réattribution d'un sexe officiel congruent avec l'identité renseigné sur les documents pertinents, soit (beaucoup plus souvent) également par la reconnaissance d'un changement de nom (choix d'un prénom cohérent avec le genre ressenti)<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=TRANSITION ADMINISTRATIVE |url=https://www.acceptess-t.com/droits |site=acceptess-t |consulté le=2024-02-29}}</ref>.

Les démarches de changement de nom peuvent se faire en mairie, en préfecture, et parfois à l'université (notamment pour les diplômes), mais en France, une demande de changement de sexe se fait auprès du tribunal. La loi demande de prouver que la vie sociale se déroule sous le sexe revendiqué, mais n'exige aucune preuve médicale de transition physique<ref>{{Lien web |langue=Fr |titre=Changement de la mention du sexe dans les actes de l'état civil |url=https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F34826 |site=www.service-public.fr |consulté le=2024-02-29}}</ref>.


== Orientation sexuelle ==
== Orientation sexuelle ==
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== Problèmes spécifiques aux femmes trans ==
== Problèmes spécifiques aux femmes trans ==

=== Santé mentale ===
=== Santé mentale ===
Les femmes trans peuvent ressentir de la [[dysphorie de genre]], c'est-à-dire la détresse relative au décalage entre leur identité de genre et, selon les auteurs, leur sexe de naissance ou le sexe qui leur a été assigné à leur naissance (et le rôle de genre associé, ainsi que les caractéristiques sexuelles primaires et secondaires)<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Standards of Care for the Health of Transsexual, Transgender, and Gender Nonconforming People (version 7) |url=http://admin.associationsonline.com/uploaded_files/140/files/Standards%20of%20Care,%20V7%20Full%20Book.pdf |éditeur=The World Professional Association for Transgender Health |page=96}}.</ref>.
Les femmes trans peuvent ressentir de la [[dysphorie de genre]], c'est-à-dire la détresse relative au décalage entre leur identité de genre et, selon les auteurs, leur sexe de naissance ou le sexe qui leur a été assigné à leur naissance (et le rôle de genre associé, ainsi que les caractéristiques sexuelles primaires et secondaires)<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Standards of Care for the Health of Transsexual, Transgender, and Gender Nonconforming People (version 7) |url=http://admin.associationsonline.com/uploaded_files/140/files/Standards%20of%20Care,%20V7%20Full%20Book.pdf |éditeur=The World Professional Association for Transgender Health |page=96}}.</ref>.
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En France, les soins de transition sont globalement pris en charge par l'Assurance maladie. Depuis un décret du 8 février 2010, la prise en charge à 100 % des soins au titre des « troubles de l'identité de genre » relève de l'ALD (hors liste)<ref name=":8" />.
En France, les soins de transition sont globalement pris en charge par l'Assurance maladie. Depuis un décret du 8 février 2010, la prise en charge à 100 % des soins au titre des « troubles de l'identité de genre » relève de l'ALD (hors liste)<ref name=":8" />.


Selon la [[Caisse nationale de l'assurance maladie]]<ref name=":8">{{Lien web |auteur=Haute autorité de santé |titre=Parcours de transition des personnes transgenres |url=https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2022-09/reco454_cadrage_trans_mel.pdf |format=pdf |accès url=libre |date=2022}}</ref> :
Selon la [[Caisse nationale de l'assurance maladie]]<ref name=":8">{{Lien web |auteur=Haute autorité de santé |titre=Parcours de transition des personnes transgenres |url=https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2022-09/reco454_cadrage_trans_mel.pdf |format=pdf |accès url=libre |date=2022}}</ref> :
* Au total, 8 952 personnes sont titulaires d’une ALD pour « transidentité » en 2020 (dont 294 âgées de 17 ans et moins). Les personnes mineures représentent 3,3 % des titulaires d’une ALD et près de 70 % des bénéficiaires ont entre 18 et 35 ans. La répartition entre femme trans, homme trans et personne non-binaire n'est pas connue.

* Le nombre de demandes (accord et refus) de prise en charge de chirurgie mammaire et pelvienne de réassignation ont été multipliées par quatre entre 2012 (n = 113) et 2020 (n = 462). Ces demandes ont reçu un accord dans une proportion de 62 % à 74 % selon l’année. L’accord se répartissait de façon stable autour de 40 % de chirurgie de masculinisation et 60 % de chirurgie de féminisation. {{…}}
- Au total, 8 952 personnes sont titulaires d’une ALD pour « transidentité » en 2020 (dont 294 âgées de 17 ans et moins). Les personnes mineures représentent 3,3 % des titulaires d’une ALD et près de 70 % des bénéficiaires ont entre 18 et 35 ans. La répartition entre femme trans, homme trans et personne non-binaire n'est pas connue.

- Le nombre de demandes (accord et refus) de prise en charge de chirurgie mammaire et pelvienne de réassignation ont été multipliées par quatre entre 2012 (n = 113) et 2020 (n = 462). Ces demandes ont reçu un accord dans une proportion de 62 % à 74 % selon l’année. L’accord se répartissait de façon stable autour de 40 % de chirurgie de masculinisation et 60 % de chirurgie de féminisation.  {{…}}


=== Exposition aux violences ===
=== Exposition aux violences ===
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== Discrimination et violences ==
== Discrimination et violences ==
=== Transmisogynie ===

=== Transmisogynie, cissexisme, cisgenrisme ===
{{Article connexe|Cissexisme et cisgenrisme}}
{{Article connexe|Cissexisme et cisgenrisme}}
Les femmes trans font face à de nombreuses discriminations et à de la [[transphobie]], comme le montre une étude portant sur {{unité|3000|femmes}} trans vivant aux [[États-Unis]], résumée dans le rapport ''{{lang|en|texte=Injustice at Every Turn: A Report of the National Transgender Discrimination Survey}}''<ref name="injustice" />.
Les femmes trans font face à de nombreuses discriminations et à de la [[transphobie]], comme le montre une étude portant sur {{unité|3000|femmes}} trans vivant aux [[États-Unis]], résumée dans le rapport ''{{lang|en|texte=Injustice at Every Turn: A Report of the National Transgender Discrimination Survey}}''<ref name="injustice" />.


Les discriminations sont particulièrement marquées à l'égard des femmes trans [[Racisation|racisées]], qui font l'expérience de l'[[Intersectionnalité|intersection]] du [[racisme]] et de la [[transphobie]]<ref>{{Article |langue=fr |prénom1=Habib |nom1=El-Hage |prénom2=Edward |nom2=Lee |titre=LGBTQ racisés : frontières identitaires et barrières structurelles |périodique=Alterstice : revue internationale de la recherche interculturelle / Alterstice: International Journal of Intercultural Research / Alterstice: Revista International de la Investigacion Intercultural |volume=6 |numéro=2 |date=2016 |issn=1923-919X |doi=10.7202/1040629ar |lire en ligne=https://www.erudit.org/fr/revues/alterstice/2016-v6-n2-alterstice03141/1040629ar/ |consulté le=2021-10-05 |pages=13–27 }}</ref>{{,}}<ref>{{Article |prénom1=Arnaud |nom1=Alessandrin |titre=La transphobie en France : insuffisance du droit et expériences de discrimination |périodique=Cahiers du Genre |volume=60 |numéro=1 |date=2016 |issn=1165-3558 |issn2=1968-3928 |doi=10.3917/cdge.060.0193 |lire en ligne=https://doi.org/10.3917/cdge.060.0193 |consulté le=2021-10-05 |pages=193 }}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|prénom1=Danjé,|nom1=Michaëla.|titre=Afrotrans : perspectives, entretiens, poésie, fiction|éditeur=Cases rebelles éditions|date=DL 2021|isbn=978-2-9574815-1-4|isbn2=2-9574815-1-0|oclc=1263219726|lire en ligne=http://worldcat.org/oclc/1263219726|consulté le=2021-10-05}}</ref>. Selon le projet Trans Murder Monitoring (TMM) qui surveille, collecte et analyse les rapports d’homicides de personnes trans et de genre divers dans le monde entier, en 2022, 327 meurtres de personnes trans et de genre divers ont été recensés entre le 1er octobre 2021 et le 30 septembre 2022<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Trans Murder Monitoring Archives |url=https://transrespect.org/en/research/tmm/ |site=TvT |date=2022-11 |consulté le=2023-09-06}}</ref>. Avec 222 cas, l’Amérique latine et les Caraïbes restent la région qui a signalé le plus grand nombre de meurtres.
Les discriminations sont particulièrement marquées à l'égard des femmes trans [[Racisation|racisées]], qui font l'expérience de l'[[Intersectionnalité|intersection]] du [[racisme]] et de la [[transphobie]]<ref>{{Article |langue=fr |prénom1=Habib |nom1=El-Hage |prénom2=Edward |nom2=Lee |titre=LGBTQ racisés : frontières identitaires et barrières structurelles |périodique=Alterstice : revue internationale de la recherche interculturelle / Alterstice: International Journal of Intercultural Research / Alterstice: Revista International de la Investigacion Intercultural |volume=6 |numéro=2 |date=2016 |issn=1923-919X |doi=10.7202/1040629ar |lire en ligne=https://www.erudit.org/fr/revues/alterstice/2016-v6-n2-alterstice03141/1040629ar/ |consulté le=2021-10-05 |pages=13–27 }}</ref>{{,}}<ref>{{Article |prénom1=Arnaud |nom1=Alessandrin |titre=La transphobie en France : insuffisance du droit et expériences de discrimination |périodique=Cahiers du Genre |volume=60 |numéro=1 |date=2016 |issn=1165-3558 |issn2=1968-3928 |doi=10.3917/cdge.060.0193 |lire en ligne=https://doi.org/10.3917/cdge.060.0193 |consulté le=2021-10-05 |pages=193 }}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Danjé,|nom1=Michaëla.|titre=Afrotrans|sous-titre=perspectives, entretiens, poésie, fiction|lieu=Paris/01-Péronnas|éditeur=Cases rebelles éditions|date=2021|pages totales=282|isbn=978-2-9574815-1-4|isbn2=2-9574815-1-0|oclc=1263219726}}</ref>. Selon le projet Trans Murder Monitoring (TMM) qui surveille, collecte et analyse les rapports d’homicides de personnes trans et de genre divers dans le monde entier, en 2022, 327 meurtres de personnes trans et de genre divers ont été recensés entre le 1er octobre 2021 et le 30 septembre 2022<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Trans Murder Monitoring Archives |url=https://transrespect.org/en/research/tmm/ |site=TvT |date=2022-11 |consulté le=2023-09-06}}</ref>. Avec 222 cas, l’Amérique latine et les Caraïbes restent la région qui a signalé le plus grand nombre de meurtres.


Les données TMM 2022 montrent que :
Les données TMM 2022 montrent que :

* 327 personnes trans et de genre divers auraient été assassinées ;
* 327 personnes trans et de genre divers auraient été assassinées ;
* Des cas en Estonie et en Suisse ont été signalés pour la première fois – les deux victimes étaient des femmes trans noires migrantes (Sabrina Houston de la Jamaïque ; Cristina Blackstar du Brésil)
* Des cas en Estonie et en Suisse ont été signalés pour la première fois – les deux victimes étaient des femmes trans noires migrantes (Sabrina Houston de la Jamaïque ; Cristina Blackstar du Brésil)
* 95 % des personnes assassinées dans le monde étaient des femmes trans ou des personnes transféminines ;
* 95 % de ces assassinats ont fait pour victimes des femmes trans ou des personnes transféminines ;
* La moitié des personnes trans assassinées dont la profession est connue étaient des travailleuses du sexe ;
* La moitié des personnes trans assassinées dont la profession est connue étaient des travailleuses du sexe ;
* Parmi les cas disposant de données sur la race et l'origine ethnique, les personnes trans [[Racisée|racisées]] représentent 65 % des meurtres signalés ;
* Parmi les cas disposant de données sur la race et l'origine ethnique, les personnes trans [[Racisée|racisées]] représentent 65 % des meurtres signalés ;
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Selon l'association : « Ces chiffres ne sont qu’un petit aperçu de la réalité sur le terrain. La majorité des données provenaient de pays dotés d’un solide réseau d’organisations trans et LGBTIQ qui effectuent la surveillance. La plupart des cas continuent de ne pas être signalés et, lorsqu’ils sont signalés, ils reçoivent très peu d’attention ».
Selon l'association : « Ces chiffres ne sont qu’un petit aperçu de la réalité sur le terrain. La majorité des données provenaient de pays dotés d’un solide réseau d’organisations trans et LGBTIQ qui effectuent la surveillance. La plupart des cas continuent de ne pas être signalés et, lorsqu’ils sont signalés, ils reçoivent très peu d’attention ».


Dans son ouvrage intitulé ''{{lang|en|Whipping Girl, a Transsexual Woman on Sexism and the Scapegoating of Femininity}}''<ref>{{bibliographie|Q60387683}}.</ref>, [[Julia Serano]] autrice trans et [[Féminisme|féministe]], analyse la situation des femmes trans dans la société occidentale et nomme le type de discrimination auquel elles font face : la {{"|[[transmisogynie]]}}<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Bernadette |nom1=Barker-Plummer |titre=Fixing Gwen |périodique=Feminist Media Studies |volume=13 |date=25 avril 2012 |doi=10.1080/14680777.2012.679289 |lire en ligne=http://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/14680777.2012.679289#.UYQyTrWThIQ |pages=710–724 }}.</ref>. Par ses propos, l’autrice met en avant les difficultés liées au sexisme et du mépris des hommes que subissent les femmes cisgenres et les femmes trans (en plus de transphobie dans le cas présent). Pour elle, les femmes trans seraient davantage rejetées et méprisées, non pas pour leur transexualité de prime abord, mais avant tout pour leur statut de femme au sein d’une société qui valorise les masculinités au détriment des féminités.
Dans son ouvrage intitulé ''{{lang|en|Whipping Girl, a Transsexual Woman on Sexism and the Scapegoating of Femininity}}''<ref>{{bibliographie|Q60387683}}.</ref>, [[Julia Serano]] autrice trans et [[Féminisme|féministe]], analyse la situation des femmes trans dans la société occidentale et nomme le type de discrimination auquel elles font face : la {{"|[[transmisogynie]]}}<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Bernadette |nom1=Barker-Plummer |titre=Fixing Gwen |périodique=Feminist Media Studies |volume=13 |date=25 avril 2012 |doi=10.1080/14680777.2012.679289 |lire en ligne=http://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/14680777.2012.679289#.UYQyTrWThIQ |pages=710–724 }}.</ref>. Par ses propos, l’autrice met en avant les difficultés liées au sexisme et du mépris des hommes que subissent les femmes cisgenres et les femmes trans (en plus de transphobie dans le cas présent). Pour elle, les femmes trans seraient davantage rejetées et méprisées, non pas pour leur transidentité de prime abord, mais avant tout pour leur statut de femme au sein d’une société qui valorise les masculinités au détriment des féminités.


[[Pat Califia]], auteur de ''Sex Changes'' et ''Public Sex'' a indiqué que le groupe étudié avait été très lucide concernant les réponses à donner pour être éligible au traitement hormonal et/ou à la chirurgie de réattribution sexuelle : {{"|Aucun des spécialistes de l'égalité des sexes ne semble réaliser qu'ils sont eux-mêmes responsables de la situation où les transsexuels doivent décrire un ensemble prédéfini de symptômes et faire un récit de manière clairement prescrite afin d'obtenir l'approbation du docteur pour ce qui devrait être leur droit inaliénable<ref>{{Lien web|langue=en|titre=FindArticles.com - CBSi|url=http://findarticles.com/p/articles/mi_m1568/is_7_31/ai_57815505/pg_7|site=findarticles.com}}.</ref>.}}
[[Pat Califia]], auteur de ''Sex Changes'' et ''Public Sex'' a indiqué que le groupe étudié avait été très lucide concernant les réponses à donner pour être éligible au traitement hormonal et/ou à la chirurgie de réattribution sexuelle : {{"|Aucun des spécialistes de l'égalité des sexes ne semble réaliser qu'ils sont eux-mêmes responsables de la situation où les transsexuels doivent décrire un ensemble prédéfini de symptômes et faire un récit de manière clairement prescrite afin d'obtenir l'approbation du docteur pour ce qui devrait être leur droit inaliénable<ref>{{Lien web|langue=en|titre=FindArticles.com - CBSi|url=http://findarticles.com/p/articles/mi_m1568/is_7_31/ai_57815505/pg_7|site=findarticles.com}}.</ref>.}}


=== Transphobie et TERF ===
=== Transphobie et TERF ===
{{Article détaillé|Transphobie|TERF}}Dans son article « Quelle place pour les femmes trans au sein des mouvements féministes ? »<ref name="2014_www.academia.edu" />, le professeur [[Alexandre Baril]], s'inspire du livre ''Excluded''<ref>{{Ouvrage|prénom1=Julia|nom1=Serano|titre=Excluded: making feminist and queer movements more inclusive|éditeur=Seal Press|date=2013|isbn=978-1-58005-504-8|consulté le=2024-03-01}}</ref> de Julia Serano pour tenter de pointer les idées reçues sur les femmes trans présentes dans certains groupes féministes. Il rapporte que des groupes féministes refusent la présence de femmes trans (TERFs)<ref>Rachel McKinnon, « », ''Philosophy: Sex and Love'', 23 avril 2017, {{p.|175-198}}.</ref>, car elles ne seraient pas des femmes mais des hommes. Le terme de ''[[TERF]]'' est souvent remis en question par les personnes qui sont nommés par ce qualificatif, car vu comme une insulte ; le terme de ''critique du genre'' lui est souvent préféré.
{{Article détaillé|Transphobie|TERF}}

{{Section non neutre|date=mai 2023}}
Ces groupes se réclamant du féminisme justifient leur exclusion des femmes trans à partir de postulats tels que : « Les femmes trans ne sont pas des femmes car
Dans son article {{"|Quelle place pour les femmes trans au sein des mouvements féministes ?}}<ref name="www.academia.edu">{{Article |auteur1=Alexandre Baril |titre=Quelle place pour les femmes trans au sein des mouvements féministes? |périodique=Spirale |date=Janvier 2014 |lire en ligne=https://www.academia.edu/5738680/Quelle_place_pour_les_femmes_trans_au_sein_des_mouvements_f%C3%A9ministes_Spirale_ |pages=39-41 }}.</ref> le professeur [[Alexandre Baril]], s'inspire du livre ''{{lang|en|Excluded}}''<ref>{{Bibliographie|Q80856139}}.</ref> de [[Julia Serano]] pour tenter de pointer les idées reçues sur les femmes trans présentes dans certains groupes féministes. Il rapporte que des groupes féministes refusent la présence de femmes trans ([[TERF]]s)<ref name="Rachel_MCKINNON">{{Article|langue=en|auteur1=Rachel McKinnon|titre=Gender, Identity, and Society|périodique=Philosophy: Sex and Love|date=23 avril 2017|pages=175-198}}.</ref>, car elles ne seraient pas des femmes mais des hommes. Ces groupes se réclamant du féminisme justifient leur exclusion des femmes trans à partir de postulats pouvant être erroné, tels que :

{{Citation|Les femmes trans ne sont pas des femmes car
* les femmes trans ont une biologie masculine,
* les femmes trans ont une biologie masculine,
* elles ont eu une socialisation masculine,
* elles ont eu une socialisation masculine,
* elles possèdent des privilèges masculins,
* elles possèdent des privilèges masculins,
* elles menacent la sécurité des autres femmes.}}
* elles menacent la sécurité des autres femmes. »


Dans un premier temps, [[Alexandre Baril]] questionne la manière de déterminer le sexe d'une personne. Il rappelle que des autrices féministes, comme [[Anne Fausto-Sterling]]<ref>{{Ouvrage|prénom1=Anne|nom1=Fausto-Sterling|prénom2=Anne-Emmanuelle|nom2=Boterf|prénom3=Pascale|nom3=Molinier|titre=Les cinq sexes: pourquoi mâle et femelle ne suffisent pas|éditeur=Éd. Payot & Rivages|collection=Petite bibliothèque Payot|date=2013|isbn=978-2-228-90885-6|consulté le=2024-03-01}}</ref>, ont établi plusieurs dimensions au sexe (par exemple anatomique, gonadique, chromosomique et hormonal), composantes pouvant varier d'une personne à l'autre. Les groupes féministes ne font d'ailleurs pas d'examen physique pour vérifier le sexe des femmes, elles se fient plutôt à l'autodétermination.
Pour déconstruire ces idées reçues, Alexandre Baril questionne premièrement la manière de déterminer le sexe d'une personne. Il rappelle que les féministes ont établi plusieurs dimensions au sexe (par exemple anatomique, gonadique, chromosomique et hormonal) et que ces composantes peuvent varier d'une personne à l'autre. Les groupes féministes ne font d'ailleurs pas d'examen physiques pour vérifier le sexe des femmes, elles se fient plutôt à l'auto-identification. Deuxièmement, il présente que l'exigence d'une socialisation spécifiquement féminine est illogique car la socialisation ne détermine pas l'[[identité de genre]]. Si l'argument d'avoir vécu l'expérience de socialisation et d'oppression féminine étaient valable, d'autres mouvements sociaux, comme celui LGBQ, ne pourraient pas se rassembler car ils sont constitués de personnes aux parcours de vie différents. Troisièmement, il souligne que les privilèges masculins sont distribués inégalement entre les hommes en fonction d'autres appartenances telles que la race ou l'orientation sexuelle. Il rappelle que les privilèges ne sont pas éternels et qu'une femme trans peut perdre ses privilèges masculins pendant sa [[Transition (transidentité)|transition]]. Finalement, il rappelle que dans un environnement non mixte, la couleur de peau des femmes blanches peut être à l'origine d'un sentiment d'insécurité chez les femmes racialisées de même nature que celui induit par les poils, la taille ou la voix dans un groupe non mixte. En l'oubliant, les féministes reproduisent plutôt l'oppression vécue par les femmes racialisées, et il s'agit donc pour lui d'un argument transphobe et raciste. Si l'objectif est d'assurer la création d'espace sécuritaire, Alexandre Baril suggère de {{"|s'attaquer aux dynamiques internes des groupes et aux comportements problématiques dans ces espaces.}}<ref name="www.academia.edu" />.


Deuxièmement, il présente que l'exigence d'une socialisation spécifiquement féminine est illogique car la socialisation ne détermine pas l'[[identité de genre]]. Si l'argument d'avoir vécu l'expérience de socialisation et d'oppression féminine étaient valable, d'autres mouvements sociaux, comme celui LGBQ, ne pourraient pas se rassembler car ils sont constitués de personnes aux parcours de vie différents.
Pour les ''[[Transidentité|Trans]]-exclusionary radical feminist'' (TERF), qui se réclament du [[féminisme]], confondre le [[sexe]] et l'[[identité de genre]], déclarative, des femmes transgenres sur le plan légal remettrait en cause les droits des femmes en termes d'accès aux [[Espace réservé aux femmes|espaces réservés aux femmes]]<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Why is JK Rowling speaking out now on sex and gender debate?|url=https://www.theguardian.com/books/2020/jun/11/why-is-jk-rowling-speaking-out-now-on-sex-and-gender-debate|site=the Guardian|date=2020-06-11|consulté le=2020-06-12}}.</ref> comme les sanitaires, les hébergements d'urgence ou les prisons pour femmes<ref>{{Lien web|langue=en|prénom=Amber|nom=Milne|titre=Explainer: J. K. Rowling and trans women in single-sex spaces: what's the furore?|url=https://www.reuters.com/article/us-britain-lgbt-rowling-explainer-trfn-idUSKBN23I3AI|site=reuters.com|date=2020-06-11|consulté le=2020-06-12}}.</ref>{{,}}<ref name="gb">{{Lien web|langue=en|titre=Do trans rights affect women's rights?|url=https://www.bbc.com/news/uk-40713645|site=BBC News|date=2017-07-31|consulté le=2020-06-13}}.</ref>. La présence de [[Personnes transgenres et sport|femmes transgenres dans les compétitions sportives féminines]], potentiellement physiquement avantagées par rapport aux femmes [[cisgenre]]s, est également source de débats<ref name="gb" />.


Troisièmement, il souligne que les privilèges masculins sont distribués inégalement entre les hommes en fonction d'autres appartenances telles que la race ou l'orientation sexuelle. Il rappelle que les privilèges ne sont pas éternels et qu'une femme trans peut perdre ses privilèges masculins pendant sa [[Transition (transidentité)|transition]].
En 2021, l'écrivaine et journaliste trans [[Shon Faye]] publie {{Lien|langue=en|trad=The Transgender Issue|fr=The Transgender Issue}}, un livre pour la défense des droits des personnes trans au Royaume-Uni<ref>{{Lien web |langue=en-GB |prénom=Hannah |nom=Thompson |prénom2=Zofia |nom2=Zwieglinska |titre=30 Inspiring LBGTQ+ Books Everyone Needs On Their Bookshelf |url=https://www.elle.com/uk/life-and-culture/culture/g29870651/best-lgbt-books/ |site=ELLE |date=2021-06-25 |consulté le=2021-10-20}}</ref>{{,}}<ref name=":23">{{Lien web |langue=en |nom=AnOther |titre=Shon Faye Is Telling Queer History Like It’s Never Been Told Before |url=https://www.anothermag.com/design-living/13226/shon-faye-call-me-mother-podcast-queer-lgbtq-history-interview |site=AnOther |date=2021-04-01 |consulté le=2021-10-20}}</ref>{{,}}<ref name=":32">{{Lien web |langue=en-GB |titre=Author Shon Faye on trans liberation, prisons and remembering our queer history |url=https://www.pinknews.co.uk/2021/04/16/shon-faye-call-me-mother-podcast-trans-liberation-queer-history-prison-abolition/ |site=PinkNews {{!}} Latest lesbian, gay, bi and trans news {{!}} LGBT+ news |date=2021-04-16 |consulté le=2021-10-20}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=Felix |nom=Moore |titre=The Transgender Issue by Shon Faye review – a cry for compassion |url=https://www.theguardian.com/books/2021/sep/19/the-transgender-issue-by-shon-faye-review-a-cry-for-compassion |site=the Guardian |date=2021-09-19 |consulté le=2021-12-22}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en-US |titre=How to talk about trans rights |url=https://www.newstatesman.com/culture/books/2021/09/how-to-talk-about-trans-rights |site=New Statesman |date=2021-09-15 |consulté le=2021-12-22}}</ref>.


Finalement, il rappelle que dans un environnement non mixte, la couleur de peau des femmes blanches peut être à l'origine d'un sentiment d'insécurité chez les femmes racialisées de même nature que celui induit par les poils, la taille ou la voix dans un groupe non mixte. En l'oubliant, les féministes reproduisent plutôt l'oppression vécue par les femmes racialisées, et il s'agit donc pour lui d'un argument transphobe et raciste. Si l'objectif est d'assurer la création d'espace sécuritaire, Alexandre Baril suggère de {{citation|s'attaquer aux dynamiques internes des groupes et aux comportements problématiques dans ces espaces}}<ref name="2014_www.academia.edu" />.
== Politique ==


Pour les ''[[TERF|Trans-exclusionary radical feminist]]'' ([[TERF|''TERFs'']]), qui se réclament du [[féminisme]], confondre le [[sexe]] et l'[[identité de genre]], déclarative, des femmes transgenres sur le plan légal remettrait en cause les droits des femmes en termes d'accès aux [[Espace réservé aux femmes|espaces réservés aux femmes]]<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Why is JK Rowling speaking out now on sex and gender debate?|url=https://www.theguardian.com/books/2020/jun/11/why-is-jk-rowling-speaking-out-now-on-sex-and-gender-debate|site=the Guardian|date=2020-06-11|consulté le=2020-06-12}}.</ref> comme les sanitaires, les hébergements d'urgence ou les prisons pour femmes<ref>{{Lien web|langue=en|prénom=Amber|nom=Milne|titre=Explainer: J. K. Rowling and trans women in single-sex spaces: what's the furore?|url=https://www.reuters.com/article/us-britain-lgbt-rowling-explainer-trfn-idUSKBN23I3AI|site=reuters.com|date=2020-06-11|consulté le=2020-06-12}}.</ref>{{,}}<ref name="gb">{{Lien web|langue=en|titre=Do trans rights affect women's rights?|url=https://www.bbc.com/news/uk-40713645|site=BBC News|date=2017-07-31|consulté le=2020-06-13}}.</ref>.
=== France ===
À une date indéterminée, Diane Potiron est élue conseillère municipale (dans l’opposition) affiliée [[Parti socialiste (France)|PS]] au [[Le Château-d'Oléron|Château-d'Oléron]]<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Florian |nom=Bardou |titre=Tomoya Hosoda, premier homme transgenre élu au Japon (et dans le monde) |url=https://www.liberation.fr/planete/2017/03/20/tomoya-hosoda-premier-homme-transgenre-elu-au-japon-et-dans-le-monde_1557020/ |site=Libération |consulté le=2023-01-09}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|titre=Elle ou lui? : une histoire des transsexuels en France|éditeur=La Musardine|date=impr. 2012|isbn=978-2-84271-400-0|isbn2=2-84271-400-8|oclc=798388722|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/798388722|consulté le=2023-01-09}}.</ref>.


La présence de [[Personnes transgenres et sport|femmes transgenres dans les compétitions sportives féminines]], qui sont parfois vues comme physiquement avantagées par rapport aux femmes [[cisgenre]]s, est également source de débats au sein du mouvement féministe<ref name="gb" />.
En mars [[2001]]<ref name="AFP2002">{{Article|titre=Une candidate transexuelle Verte dans la {{16e}} circonscription de Paris|périodique=AFP|date=13 mai 2002}}.</ref>, [[Camille Cabral]] est élue [[Conseil municipal (France)|conseillère d'arrondissement]] dans le [[17e arrondissement de Paris|{{17e}} arrondissement de Paris]] en deuxième place<ref>« Paris : les Verts jouent à fond la parité », ''Libération''. 20 février 2001.</ref> sur une liste des [[Les Verts (France)|Verts]]<ref name="EL">[[Élisabeth Lebovici]], « Transcourant », ''Libération'', 2 mars 2001.</ref>. Elle est franco-brésilienne {{incise|médiatisée aussi au [[Brésil]]<ref>{{Lien web |langue=pt-BR |titre=Conheça a trajetória de Camille Cabral, a ativista trans brasileira que revolucionou Paris |url=https://glamurama.uol.com.br/notas/conheca-a-trajetoria-de-camille-cabral-a-ativista-trans-brasileira-que-revolucionou-paris/ |site=Glamurama |date=2021-06-23 |consulté le=2023-01-09}}.</ref>}}, dermatologue, fondatrice en [[1992 en France|1992]]<ref>Françoise-Marie Santucci, « Ainsi soient-ils en elles », ''Libération''. 15 juillet 1999.</ref> et directrice de [[Prévention action santé travail pour les transgenres]] (PASTT), [[Organisation non gouvernementale|ONG]] qui aide les personnes atteintes du [[Virus de l'immunodéficience humaine|VIH]] et défend les droits des personnes trans (notamment en prison<ref name="EL"/>) et des [[Travailleur du sexe|travailleuses du sexe]] (TDS)<ref>Paul Benkimoun, « Sida : une prévention hors les murs pour les transgenres », ''Le Monde'', avril 2018.</ref>. C’est une militante membre fondatrice du [[Syndicat du travail sexuel|STRASS]]<ref>« Marche des travailleurs du sexe à Paris », ''Le Figaro.fr''. 21 mars 2009.</ref>, premier [[syndicat]] de défenses des droits des TDS.


Il est à noter que la participation des femmes transgenres à des compétitions sportives est souvent soumise à des conditions, voire interdite comme c'est le cas pour les épreuves d'athlétisme à la suite d'une décision de la [[World Athletics|Fédération internationale d'athlétisme]]<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Juliette |nom=Geay |titre=Cinq questions sur la décision d'exclure les femmes transgenres des épreuves féminines d'athlétisme |url=https://www.radiofrance.fr/franceinter/cinq-questions-sur-la-decision-d-exclure-les-femmes-transgenres-des-epreuves-feminines-d-athletisme-2613811 |site=France Inter |date=2023-03-24 |consulté le=2024-03-01}}</ref>. Les données actuelles indiquent également que les femmes transgenres ayant suivi un traitement de suppression de testostérone ne profitent d’aucun avantage biologique net sur les femmes cisgenres dans le sport d’élite<ref>{{Article|auteur1=E.Alliance, centre de recherche pour l'équité des genres en sport|titre=Athlètes transgenres féminines et sport d'élite : examen scientifique|périodique=revue scientifique|pages=|date=2021|lire en ligne=https://www.cces.ca/sites/default/files/content/docs/pdf/transgenderwomenathletesandelitesport-ascientificreview-f-final.pdf|accès url=libre|format=pdf}}</ref>. Le [[Comité international olympique]] (CIO) souligne aussi qu’il ne faut pas supposer automatiquement qu’une athlète transgenre a un avantage injuste dans les épreuves féminines<ref>{{Article|langue=en-GB|titre=International Olympic Committee releases new framework on transgender inclusion|périodique=BBC Sport|date=2021-11-16|lire en ligne=https://www.bbc.com/sport/olympics/59312313|consulté le=2024-03-01}}</ref>.
En [[2002]], elle est candidate des [[Les Verts (France)|Verts]] dans la seizième circonscription de Paris aux élections législatives<ref name="AFP2002"/>{{,}}<ref>Marie-Laure Germon, « Les Verts parisiens ont choisi leurs candidats », ''Le Figaro'', 15 mai 2002.</ref> et recueille 2,39 % des voix<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=Ministère de |nom=l'Intérieur |titre=Résultats des élections législatives 2002 |url=http://www.interieur.gouv.fr/Elections/Les-resultats/Legislatives/elecresult__legislatives_2002 |site=interieur.gouv.fr |consulté le=2023-01-09}}.</ref>.


== Femmes trans connues ==
En [[2007]], elle se présente comme candidate indépendante aux élections législatives dans la cinquième circonscription de Paris et recueille 0,78 % des voix<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=Ministère de |nom=l'Intérieur |titre=Résultats des élections législatives 2007 |url=http://www.interieur.gouv.fr/Elections/Les-resultats/Legislatives/elecresult__legislatives_2007 |site=interieur.gouv.fr |consulté le=2023-01-09}}.</ref>. Elle a quitté les Verts et ne s’est pas ralliée à d’autres femmes de gauche en raison d’un désaccord politique sur la place et le traitement des TDS<ref name="mou">Emmanuelle Mougne, « Camille défend les travailleurs du sexe », ''Le Parisien'', 6 juin 2007.</ref>. Elle déclare : {{citation|Ce n'est pas parce qu'on est minoritaire qu'on est condamné à ne parler que des minorités<ref name="mou"/>.}}
{{Catégorie détaillée|Femme trans}}


== Références ==
La même année, [[Camille Barré]], 48 ans, se présente aux [[Élections législatives en France|élections législatives]] comme candidate du [[Parti communiste français|PCF]] ; elle est médiatisée comme étant la première à le faire<ref name=":2">{{Article|langue=fr|titre=Camille Barré, une candidate singulière|périodique=Le Monde.fr|date=2007-06-08|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/societe/article/2007/06/08/camille-barre-une-candidate-singuliere_920700_3224.html|consulté le=2023-01-09}}.</ref>. C’est une militante pour la cause trans qui a rejoint l’[[Inter-LGBT]]<ref name=":2"/>. Elle a participé à la première marche de l’[[ExisTransInter|Existrans]] en [[1996]] et en est maintenant une doyenne<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Anne-Claire |nom=Genthialon |titre=Les trans veulent pouvoir disposer de leur état civil |url=https://www.liberation.fr/vous/2013/10/13/les-trans-veulent-pouvoir-disposer-de-leur-etat-civil_939216/ |site=Libération |consulté le=2023-01-09}}.</ref>.
{{Références nombreuses|taille=24 | références=


<ref name="2014_www.academia.edu">{{ article
En [[2008]], [[Pascale Ourbih]], à la suite de sa [[naturalisation]] (origine algérienne), se présente en tête de liste des Verts aux [[Élection municipale ou communale|élections municipales]] de 2008 à Paris, dans le [[16e arrondissement de Paris|{{16e}} arrondissement]] où elle termine dernière avec 2,42 % des voix<ref>{{Lien web |titre=Résultats élections municipales Paris XVI – leParisien.fr |url=https://archive.wikiwix.com/cache/index2.php?url=http://elections.leparisien.fr/elections-municipales-2008/resultats-municipales-cantonales-2008/paris-75016/#federation=archive.wikiwix.com&tab |site=archive.wikiwix.com |consulté le=2023-01-09}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Pascale Ourbih, candidate des Verts dans le {{16e}} à Paris, transgenre d'origine algérienne, a été naturalisée |url=http://www.lemonde.fr/municipales-cantonales/son/2008/02/18/pascale-ourbih-candidate-des-verts-dans-le-16e-a-paris-transgenre-d-origine-algerienne-a-ete-naturalisee_1011542_987706.html |site=Le Monde.fr |consulté le=2023-01-09}}.</ref>. Comédienne, elle a été présidente du festival [[Lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres|LGBT]] [[Chéries-Chéris]] de 2008 à [[2013]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Chéries-Chéris : Chattez avec Pascale Ourbih, présidente du festival du film gay, lesbien, bi et trans’ de Paris |url=https://www.komitid.fr/2013/10/03/cheries-cheris-chattez-avec-pascale-ourbih-presidente-du-festival-du-film-gay-lesbien-bi-trans-de-paris/ |site=KOMITID |date=2013-10-03 |consulté le=2023-01-09}}.</ref>.
| auteur1=Alexandre Baril
| titre=Quelle place pour les femmes trans au sein des mouvements féministes?
| périodique=Spirale
| date=Janvier 2014
| lire en ligne=https://www.academia.edu/5738680/Quelle_place_pour_les_femmes_trans_au_sein_des_mouvements_f%C3%A9ministes_Spirale_
| pages=39-41 }}.</ref>


}}
En [[2011]], [[Brigitte Goldbergh]], présidente du [[collectif Trans-Europe]], se présente à l'[[Élection présidentielle en France|élection présidentielle]] de [[2012]] avec son parti de [[centre gauche]], Avenir 2012<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Pauline |nom=Machard |titre=Mini candidats, grandes ambitions |url=https://www.liberation.fr/france/2011/07/01/mini-candidats-grandes-ambitions_746511/ |site=Libération |consulté le=2023-01-09}}.</ref>. C’est la première femme trans à se présenter à une élection présidentielle. Elle est présidente nationale du [[collectif LGBT]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Brigitte Goldberg, candidate transsexuelle à la présidentielle |url=https://www.midilibre.fr/2011/12/10/brigitte-goldberg-candidate-transsexuelle,428423.php |site=midilibre.fr |consulté le=2023-01-09}}.</ref>.

En [[2014]], [[Pascale Ourbih]] reconduit une liste aux élections municipales et termine dernière (2,31 % des voix)<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Baptiste |nom=Bouthier |titre=A Paris, la droite a perdu, mais pas tout à fait : la nouvelle intox de NKM |url=https://www.liberation.fr/france/2014/04/16/a-paris-la-droite-a-perdu-mais-pas-tout-a-fait-la-nouvelle-intox-de-nkm_998613/ |site=Libération |consulté le=2023-01-09}}.</ref>. La même année, Camille Barré est candidate de la liste du [[Front de gauche (France)|Front de gauche]] (menée par Dominique Richet) aux municipales de [[Rueil-Malmaison]] ([[Hauts-de-Seine]]) — ville de [[Droite (politique)|droite]]<ref name=":3">{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Rueil-Malmaison : Camille Barré, transexuelle et candidate aux municipales |url=https://www.leparisien.fr/elections/municipales/rueil-malmaison-camille-barre-transexuelle-et-candidate-aux-municipales-07-02-2014-3568477.php |site=leparisien.fr |date=2014-02-07 |consulté le=2023-01-09}}.</ref>. Alors que le journaliste s’ingère dans sa vie privée en lui demandant comment s’est passée sa [[Transition (transidentité)|transition]], elle lui répond que le plus dur c’étaient les [[Transphobie|attaques]] de la droite [[Réaction (politique)|réactionnaire]] et rappelle que ce qui gêne la droite, c’est essentiellement la [[liberté d'expression]]<ref name=":3"/>.

Toujours en 2014, [[Florence Bertocchio]] est secrétaire de la commission LGBT d’[[Europe Écologie Les Verts]]<ref name="por">{{Lien web |langue=fr |titre=Portrait : Florence Bertocchio, militante trans’disciplinaire |url=https://www.komitid.fr/2014/05/15/portrait-florence-bertocchio-militante-transdisciplinaire/ |site=KOMITID |date=2014-05-15 |consulté le=2023-01-09}}.</ref>. En février 2014, elle est candidate aux élections municipales sur la liste d’Antoine Maurice (EELV)<ref name="por"/>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=it-IT |nom=Redazione |titre=Francia: transessuale discriminata nelle liste elettorali. Dalle quote rosa |url=https://www.tempi.it/francia-transessuale-discriminata-nelle-liste-elettorali-dalle-quote-rosa/ |site=Tempi |date=2014-02-20 |consulté le=2023-01-09}}.</ref>. Elle figurait en {{31e}} position sur la liste, entre deux femmes ([[Loi tendant à favoriser l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives|loi sur la parité]]), et est donc inéligible<ref name=":4">{{Lien web |langue=fr |titre=Toulouse. Florence, transgenre, candidate chez les Verts |url=https://www.ladepeche.fr/article/2014/03/16/1840401-florence-transgenre-candidate-chez-les-verts.html |site=ladepeche.fr |consulté le=2023-01-09}}.</ref>. Une autre candidate a cédé sa place pour que Florence Bertocchio soit à la trentième position<ref name=":4"/>. La confusion vient du fait qu’elle a été candidate sous son [[Assignation de genre|genre assigné]] en [[2010]], a fait son changement de genre à l’[[État civil (France)|état civil]] en [[2013]] et croyait cela acté par EELV, ce qui n’était pas le cas<ref name=":4"/>{{,}}<ref name="ber">{{Lien web |langue=fr |titre=Municipales 2014. Florence Bertocchio, candidate EELV transgenre à Toulouse |url=https://actu.fr/occitanie/toulouse_31555/portrait-municipales-2014-florence-bertocchio-candidate-eelv-transgenre-a-toulouse_3486360.html |site=actu.fr |consulté le=2023-01-09}}.</ref>. Elle est bénévole au festival de cinéma LGBT [[Des images aux mots]] à [[Toulouse]], porte-parole et trésorière d’Arc en Ciel, fédération d’associations pour la défense des LGBT de Toulouse et co-porte-parole de l’Inter-LGBT chargée des questions trans<ref name="ber"/>{{,}}<ref name=":4"/>{{,}}<ref name="por"/>.

En [[2016]], [[Hélène Hardy]] ([[Europe Écologie Les Verts|EELV]], ex-membre du [[Parti socialiste unifié (France)|PSU]]<ref name=":5">{{Lien web |titre=Hélène Hardy, candidate transgenre dans le Nord, milite pour la banalité - Le Parisien |url=http://web.archive.org/web/20170604204711/http://www.leparisien.fr/flash-actualite-politique/helene-hardy-candidate-transgenre-dans-le-nord-milite-pour-la-banalite-04-06-2017-7017279.php |site=web.archive.org |date=2017-06-04 |consulté le=2023-01-09}}.</ref>) devient conseillère fédérale d’EELV à la demande de [[Sandrine Rousseau]]<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=La rédaction de |nom=Mediapart |titre=Hélène Hardy, première femme transgenre dans la direction d’un parti français |url=https://www.mediapart.fr/journal/france/040616/helene-hardy-premiere-femme-transgenre-dans-la-direction-d-un-parti-francais |site=Mediapart |consulté le=2023-01-09}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Villeneuve-d’Ascq : "Si on avait reconnu ma transidentité quand j’avais 5 ans…" |url=https://www.lavoixdunord.fr/7373/article/2016-06-04/villeneuve-d-ascq-si-avait-reconnu-ma-transidentite-quand-j-avais-5-ans |site=La Voix du Nord |date=2016-06-04 |consulté le=2023-01-09}}.</ref>.

En [[2017]], Camille Barré est militante de la [[La France insoumise]] (LFI), co-autrice (avec Jean-Charles Lallemand) du livret thématique « Droits nouveaux et LGBTI », de L’Avenir en commun, le programme de LFI<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre="Droits nouveaux !", le programme pour les LGBT de Jean-Luc Mélenchon |url=https://tetu.com/2017/04/20/droits-nouveaux-programme-lgbt-de-jean-luc-melenchon/ |site=tetu.com |consulté le=2023-01-09}}.</ref>.

Toujours en 2017, [[Hélène Hardy]] est la première candidate aux élections législatives dans la [[deuxième circonscription du Nord]]<ref name=":5"/>{{,}}<ref>[https://www.capital.fr/economie-politique/legislatives-helene-hardy-premiere-candidate-transgenre-1230869 « Législatives : Hélène Hardy, première candidate transgenre »], ''Capital.fr'', 4 juin 2017.</ref> et recueille 4,84 % des voix exprimées<ref>{{Lien web |titre=Nord - 2e circonscription : Liste des résultats - Elections législatives 2017 - Assemblée nationale |url=https://www2.assemblee-nationale.fr/elections/circonscription/2017/resultats/59/02 |site=assemblee-nationale.fr |consulté le=2023-01-09}}.</ref>. Cela se fait durant sa transition, ainsi elle n’a pas encore demandé son changement de genre à l’état civil et son changement de prénom n’a lieu que le 13 juin, deux jours après le premier tour – mais elle peut utiliser son [[Prénom usuel|prénom d’usage]] pour les bulletins<ref name=":5"/>. En [[2019]], elle entre au bureau exécutif d’EELV<ref name="14novembre2022_Pierre_MAURER"> Pierre Maurer, « Elle est la première candidate transgenre à briguer un parti. Historique d’EELV, Hélène Hardy, qui a négocié l’accord pour la Nupes, se présente afin de devenir secrétaire nationale du mouvement écologiste lors du congrès », ''Aujourd’hui en France'', 14 novembre 2022.</ref>.

En [[2020]], elle est candidate aux élections municipales de [[Villeneuve-d'Ascq]] en cinquième position sur la liste [[Europe Écologie Les Verts]]-[[Front de gauche (France)|Front de gauche]] « Villeneuve d'Ascq citoyenne écolo solidaire », avec à sa tête [[Pauline Ségard]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=«Villeneuve-d’Ascq citoyenne écolo solidaire» a la plus jeune des têtes de liste avec Pauline Ségard |url=https://www.lavoixdunord.fr/719453/article/2020-03-03/villeneuve-d-ascq-citoyenne-ecolo-solidaire-la-plus-jeune-des-tetes-de-liste |site=La Voix du Nord |date=2020-03-03 |consulté le=2023-01-09}}.</ref>. Elle est reléguée en neuvième position entre les deux tours et n’est pas élue conseillère municipale puisque la liste n'obtient que sept sièges<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=Ministère de |nom=l'Intérieur |titre=Résultats des élections municipales et communautaires 2020 |url=http://www.interieur.gouv.fr/Elections/Les-resultats/Municipales/elecresult__municipales-2020 |site=interieur.gouv.fr |consulté le=2023-01-09}}.</ref>.

Le 23 mai 2020, [[Marie Cau]] est la première femme trans élue mairesse {{incise|à 14 voix pour et un nul}} à [[Tilloy-lez-Marchiennes]] pour sa liste {{Citation|apolitique}} ({{Citation|Décider ensemble}})<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Le Point |nom=magazine |titre="Elue sur un programme", Marie Cau, maire et transgenre, veut "réveiller son village" |url=https://www.lepoint.fr/societe/elue-sur-un-programme-marie-cau-maire-et-transgenre-veut-reveiller-son-village-25-05-2020-2376764_23.php |site=Le Point |date=2020-05-25 |consulté le=2023-01-09}}.</ref>, sans pour autant avoir changé d’état civil mais en utilisant son troisième prénom comme nom d’usage<ref>{{Article|langue=en-GB|titre=Marie Cau: First transgender mayor elected in France|périodique=BBC News|date=2020-05-25|lire en ligne=https://www.bbc.com/news/world-europe-52795973|consulté le=2023-01-09}}.</ref>{{,}}<ref name=":6">{{Lien web |langue=fr |titre=Hauts-de-France : Marie Cau, première femme transgenre élue maire en France |url=https://www.marieclaire.fr/nord-marie-cau-transgenre-femme-maire-elue,1349587.asp |site=Marie Claire |consulté le=2023-01-09}}.</ref>. Elle met en avant son programme {{incise|« le développement durable, l’économie locale et les circuits courts, le social et le mieux vivre ensemble »}} et tient à ne pas se présenter comme militante<ref name=":6"/>. Pourtant elle est félicitée par plusieurs collectifs et associations comme [[SOS transphobie]], [[SOS homophobie]] et la [[Fédération LGBTI+]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Pas-de-Calais : la première maire transgenre a été élue en France - Elle |url=https://www.elle.fr/Societe/News/Pas-de-Calais-la-premiere-maire-transgenre-a-ete-elue-en-France-3865872 |site=elle.fr |date=2020-05-25 |consulté le=2023-01-09}}.</ref>. En [[2021]], elle se présente à l’[[Élection présidentielle française de 2022|élection présidentielle de 2022]]. Comme Brigitte Goldbergh, elle ne réussit pas à réunir les 500 parrainages (seulement 8)<ref>Liste des parrainages de Marie Cau pour la présidentielle 2022 : voir [https://www.les-elections.fr Les élections.]</ref>.

En [[2022]], [[Hélène Hardy]], alors cadre et conseillère fédérale d'EELV et après avoir négocié l’accord pour la [[Nouvelle Union populaire écologique et sociale|NUPES]] aux législatives<ref name="14novembre2022_Pierre_MAURER"/>, est la première femme trans candidate à la direction d'un parti, EELV<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=EELV : qui est Hélène Hardy, première candidate trans à un parti ? - Elle |url=https://www.elle.fr/Societe/News/EELV-qui-est-Helene-Hardy-premiere-candidate-trans-a-un-parti-4076410 |site=elle.fr |date=2022-11-14 |consulté le=2023-01-09}}.</ref> avec sa motion {{Citation|L’arche}}<ref name="14novembre2022_Pierre_MAURER"/> en proposant une {{Citation|troisième voix}} entre [[Mélissa Camara]] et [[Marine Tondelier]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Congrès EELV: candidate, Hélène Hardy se rêve en «3e voie» |url=https://www.lopinion.fr/politique/congres-eelv-candidate-helene-hardy-se-reve-en-3e-voie |site=l'Opinion |date=2022-10-11 |consulté le=2023-01-09}}.</ref>. Hélène Hardy a longtemps travaillé avec {{Citation|les écolos}} depuis les années 1970 ; elle voit la création des Verts en [[1984]] et co-fonde le comité écolo local de [[Villeneuve-d'Ascq]] avec Sandrine Rousseau et participe à ses campagnes dans le Nord, en tant que binôme ou trésorière<ref name="14novembre2022_Pierre_MAURER"/>.

En [[2023]], [[Estelle Szabo]], 63 ans, sans étiquette, est la première mairesse ([[Estevelles]]) de France à [[Transition de genre|transitionner]] en cours de [[Mandat politique|mandat]]<ref name=":1">{{Lien web |langue=fr-FR |titre=TÉMOIGNAGE. Pas-de-Calais : Estelle Szabo devient la première maire de France à avoir changé de genre en cours de mandat |url=https://www.francetvinfo.fr/societe/lgbt/temoignage-pas-de-calais-estelle-szabo-devient-la-premiere-maire-de-france-a-avoir-change-de-genre-en-cours-de-mandat_5770478.html |site=Franceinfo |date=2023-04-14 |consulté le=2023-04-14}}.</ref>{{,}}<ref>[https://www.ouest-france.fr/societe/lgbt/pas-de-calais-la-maire-estelle-szabo-elue-en-tant-quhomme-poursuivra-son-mandat-comme-femme-2be95674-da01-11ed-abda-5edc1b0bb3e8 Voir sur ''ouest-france.fr''.]</ref>{{,}}<ref name=":7">{{Lien web |langue=fr |titre=Cette maire du Nord est la première à faire sa transition de genre en plein mandat |url=https://www.huffingtonpost.fr/france/article/estelle-szabo-maire-du-nord-est-la-premiere-a-faire-sa-transition-de-genre-en-plein-mandat_216565.html |site=Le HuffPost |date=2023-04-14 |consulté le=2023-04-14}}.</ref>. Elle est soutenue par ses administrés et par le [[Conseil municipal (France)|conseil municipal]]<ref name=":1"/>{{,}}<ref name=":7"/>.

== Représentation des femmes trans dans la culture ==
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== Références ==
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== Voir aussi ==
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=== Articles connexes ===
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=== Liens externes ===
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Dernière version du 6 mai 2024 à 18:01

Femme trans à la Pride de São Paulo en 2008.
Pamela Soares, une femme trans à la Pride de São Paulo en 2008.

Une femme trans ou femme transgenre est une personne dont l’identité de genre est féminine, alors que le genre qui lui a été assigné à la naissance sur la base de l'apparence de son sexe est masculin.

Le terme transsexuelle est encore parfois employé, mais il se fait plus rare et n'est pas recommandé.

Terminologie

Les personnes transgenres sont définies comme celles dont l'identité de genre est différente de celle associée à leur genre assigné à la naissance[1].

Le terme « femme trans » réunit le genre à laquelle la personne s'identifie (femme), et « transgenre ».

Le terme « personne transféminine » (parfois raccourci en « personne transfem » ) est un terme générique désignant les personnes trans assignées homme à la naissance avec une identité de genre à prédominance féminine. Cela inclut les femmes trans, mais aussi les personnes non binaires assignées homme à la naissance, qui peuvent avoir une identité partiellement féminine, mais pas entièrement féminine[2].

Le terme « transsexuelle » est avant tout un terme médical désuet[3] que les associations et les journalistes recommandent de ne pas utiliser[4],[5], de même que le Défenseur des droits français qui explique en 2020 que :

« si les notions de “transsexualisme”, de “transsexuel”, de “transsexuelle” ou encore d’“identité sexuelle” ont pu être employées par le passé, le Défenseur des droits recommande d’utiliser les termes “identité de genre” et “personnes transgenres” car la transidentité est une expérience indépendante de la morphologie et donc du sexe des personnes[6]. »

Certains termes péjoratifs et transphobes sont parfois utilisés pour parler des femmes transgenres, alors qu'ils désignent d'autres réalités, par exemple : travelo (tranny en anglais) qui fait référence à un homme qui se déguise en femme, ce terme n'étant par ailleurs pas lié à des pratiques sexuelles ou à la prostitution mais peut faire partie des cosplay ; shemale (de l'anglais she, elle, et male, mâle) est un terme fétichisant issu de la pornographie désignant une femme trans ayant une expression de genre extrêmement féminine et ayant gardé son pénis.

Certaines femmes trans ayant achevé leur transition de genre désirée préfèrent être simplement appelées « femme ». Certaines d'entre elles peuvent aussi ne pas vouloir être perçues comme des « femmes trans », étant donné la tendance de la société à classer « autre », tout individu qui n'entre pas dans le système de la binarité de genre, ou bien parce que, pour des raisons personnelles, elles ne souhaitent pas s'identifier comme des personnes transgenres en phase post-transitionnelle[7].

Vocabulaire

Travesti

En Amérique latine, et plus particulièrement au Brésil, de nombreuses personnes assignées hommes à la naissance et s'identifiant au féminin se reconnaissent davantage dans le terme travesti, « un substantif féminin, et jamais un verbe qui soumet et infériorise », selon la formule de Bruna Benevides. Bien que « les travestis [soient] toujours des identités féminines », toutes les travestis ne se considèrent cependant pas comme étant des femmes, et celles qui le font tendent à préciser qu'elles sont des « femmes travestis ». Ainsi, la travestilité (ou transvestidentité) constitue pour beaucoup « un autre genre, au-delà du genre masculin et féminin cisgenre institué ».

C'est dans les années 1990 que l'identité travesti a commencé à devenir une véritable identité de genre en Amérique latine, en réaction aux entreprises d'« hygiénisation » des identités trans. Ainsi, alors que le terme n'était pas inclus dans son nom au moment de sa création, la première association trans brésilienne a été contrainte à cette époque de se renommer Association nationale des travestis et transsexuels (pt) après que des travestis ont protesté en ce sens[8].

Dysphorie de genre

La transidentité peut se manifester par un sentiment personnel qu’il y a un décalage entre plusieurs choses :

  • le genre qui a été assigné par le corps médical à la naissance ;
  • la façon dont la personne est perçue par la société en termes de genre ;
  • et la perception de sa propre identité

Ces décalages peuvent provoquer une dissociation vis-à-vis de l’image que l’on a de soi-même. Cela peut aller du simple inconfort d’entendre son prénom de naissance à la haine de son corps, conduisant parfois à la dépression voire au suicide, en particulier dans un environnement hostile. La douleur peut être physique et mentale.

On appelle cela la dysphorie de genre[9].

Histoire et évolution

Transition

Les femmes trans peuvent effectuer une transition (socialement, médicalement, administrativement).

La transition renvoie à l’ensemble de ce qu’une personne va mettre en place afin de réduire l’écart entre sa perception d’elle-même et de ce qu’elle renvoie au monde[9]. Par exemple : suivre un traitement hormonal, faire un coming out auprès de ses proches ou public, changer de prénom, demander à ce qu’on utilise des pronoms et accords différents pour la désigner, changer sa garde-robe, entraîner sa voix, modifier sa façon de marcher, se faire opérer…

Transition sociale

La transition sociale consiste en un ou plusieurs changements concernant l'apparence sociale de la personne : le changement de prénom et de pronoms pour être désignée, l'adoption d'une apparence vestimentaire et/ou d'une chevelure féminine, le port du maquillage sont des possibilités pour réaliser une transition sociale[10]. Certaines techniques sont conçues pour masquer des caractéristiques liées au buste, aux appareils génitaux ou à la pilosité : tucking, port de brassières ou de soutien-gorges rembourrés, rasage ou épilation[10].

Transition médicale

Transition administrative

La transition administrative consiste à faire modifier les documents officiels (état civil, diplômes, permis de conduire...) pour qu'ils reflètent la nouvelle identité : soit uniquement par la réattribution d'un sexe officiel congruent avec l'identité renseigné sur les documents pertinents, soit (beaucoup plus souvent) également par la reconnaissance d'un changement de nom (choix d'un prénom cohérent avec le genre ressenti)[11].

Les démarches de changement de nom peuvent se faire en mairie, en préfecture, et parfois à l'université (notamment pour les diplômes), mais en France, une demande de changement de sexe se fait auprès du tribunal. La loi demande de prouver que la vie sociale se déroule sous le sexe revendiqué, mais n'exige aucune preuve médicale de transition physique[12].

Orientation sexuelle

Le stéréotype du garçon efféminé ou gay qui devient une femme trans est très commun, mais n'est en réalité pas soutenu par la recherche[13].

Une étude sur 3 000 femmes trans a montré que 23 % d'entre elles se déclaraient hétérosexuelles, 31 % comme bisexuelles, 29 % comme lesbiennes, 7 % comme asexuelles, 7 % comme queer, et 2 % comme « autre »[14].

Problèmes spécifiques aux femmes trans

Santé mentale

Les femmes trans peuvent ressentir de la dysphorie de genre, c'est-à-dire la détresse relative au décalage entre leur identité de genre et, selon les auteurs, leur sexe de naissance ou le sexe qui leur a été assigné à leur naissance (et le rôle de genre associé, ainsi que les caractéristiques sexuelles primaires et secondaires)[15].

Accès aux soins de santé

En France, les soins de transition sont globalement pris en charge par l'Assurance maladie. Depuis un décret du 8 février 2010, la prise en charge à 100 % des soins au titre des « troubles de l'identité de genre » relève de l'ALD (hors liste)[16].

Selon la Caisse nationale de l'assurance maladie[16] :

  • Au total, 8 952 personnes sont titulaires d’une ALD pour « transidentité » en 2020 (dont 294 âgées de 17 ans et moins). Les personnes mineures représentent 3,3 % des titulaires d’une ALD et près de 70 % des bénéficiaires ont entre 18 et 35 ans. La répartition entre femme trans, homme trans et personne non-binaire n'est pas connue.
  • Le nombre de demandes (accord et refus) de prise en charge de chirurgie mammaire et pelvienne de réassignation ont été multipliées par quatre entre 2012 (n = 113) et 2020 (n = 462). Ces demandes ont reçu un accord dans une proportion de 62 % à 74 % selon l’année. L’accord se répartissait de façon stable autour de 40 % de chirurgie de masculinisation et 60 % de chirurgie de féminisation.

Exposition aux violences

Discrimination et violences

Transmisogynie

Les femmes trans font face à de nombreuses discriminations et à de la transphobie, comme le montre une étude portant sur 3 000 femmes trans vivant aux États-Unis, résumée dans le rapport Injustice at Every Turn: A Report of the National Transgender Discrimination Survey[14].

Les discriminations sont particulièrement marquées à l'égard des femmes trans racisées, qui font l'expérience de l'intersection du racisme et de la transphobie[17],[18],[19]. Selon le projet Trans Murder Monitoring (TMM) qui surveille, collecte et analyse les rapports d’homicides de personnes trans et de genre divers dans le monde entier, en 2022, 327 meurtres de personnes trans et de genre divers ont été recensés entre le 1er octobre 2021 et le 30 septembre 2022[20]. Avec 222 cas, l’Amérique latine et les Caraïbes restent la région qui a signalé le plus grand nombre de meurtres.

Les données TMM 2022 montrent que :

  • 327 personnes trans et de genre divers auraient été assassinées ;
  • Des cas en Estonie et en Suisse ont été signalés pour la première fois – les deux victimes étaient des femmes trans noires migrantes (Sabrina Houston de la Jamaïque ; Cristina Blackstar du Brésil)
  • 95 % de ces assassinats ont fait pour victimes des femmes trans ou des personnes transféminines ;
  • La moitié des personnes trans assassinées dont la profession est connue étaient des travailleuses du sexe ;
  • Parmi les cas disposant de données sur la race et l'origine ethnique, les personnes trans racisées représentent 65 % des meurtres signalés ;
  • 36 % des personnes trans assassinées en Europe étaient des personnes migrantes ;
  • 68 % de tous les meurtres enregistrés ont eu lieu en Amérique latine et dans les Caraïbes ; 29% du total se produit au Brésil ;
  • 35 % des meurtres ont eu lieu dans la rue et 27 % dans leur propre domicile ;
  • La plupart des victimes assassinées avaient entre 31 et 40 ans.

L'association s'inquiète de la « tendance mondiale inquiétante en ce qui concerne les croisements de misogynie, de racisme, de xénophobie et de putophobie, la plupart des victimes étant des femmes trans noires et migrantes racisées, ainsi que des travailleuses du sexe trans ».

Selon l'association : « Ces chiffres ne sont qu’un petit aperçu de la réalité sur le terrain. La majorité des données provenaient de pays dotés d’un solide réseau d’organisations trans et LGBTIQ qui effectuent la surveillance. La plupart des cas continuent de ne pas être signalés et, lorsqu’ils sont signalés, ils reçoivent très peu d’attention ».

Dans son ouvrage intitulé Whipping Girl, a Transsexual Woman on Sexism and the Scapegoating of Femininity[21], Julia Serano autrice trans et féministe, analyse la situation des femmes trans dans la société occidentale et nomme le type de discrimination auquel elles font face : la « transmisogynie »[22]. Par ses propos, l’autrice met en avant les difficultés liées au sexisme et du mépris des hommes que subissent les femmes cisgenres et les femmes trans (en plus de transphobie dans le cas présent). Pour elle, les femmes trans seraient davantage rejetées et méprisées, non pas pour leur transidentité de prime abord, mais avant tout pour leur statut de femme au sein d’une société qui valorise les masculinités au détriment des féminités.

Pat Califia, auteur de Sex Changes et Public Sex a indiqué que le groupe étudié avait été très lucide concernant les réponses à donner pour être éligible au traitement hormonal et/ou à la chirurgie de réattribution sexuelle : « Aucun des spécialistes de l'égalité des sexes ne semble réaliser qu'ils sont eux-mêmes responsables de la situation où les transsexuels doivent décrire un ensemble prédéfini de symptômes et faire un récit de manière clairement prescrite afin d'obtenir l'approbation du docteur pour ce qui devrait être leur droit inaliénable[23]. »

Transphobie et TERF

Dans son article « Quelle place pour les femmes trans au sein des mouvements féministes ? »[24], le professeur Alexandre Baril, s'inspire du livre Excluded[25] de Julia Serano pour tenter de pointer les idées reçues sur les femmes trans présentes dans certains groupes féministes. Il rapporte que des groupes féministes refusent la présence de femmes trans (TERFs)[26], car elles ne seraient pas des femmes mais des hommes. Le terme de TERF est souvent remis en question par les personnes qui sont nommés par ce qualificatif, car vu comme une insulte ; le terme de critique du genre lui est souvent préféré.

Ces groupes se réclamant du féminisme justifient leur exclusion des femmes trans à partir de postulats tels que : « Les femmes trans ne sont pas des femmes car

  • les femmes trans ont une biologie masculine,
  • elles ont eu une socialisation masculine,
  • elles possèdent des privilèges masculins,
  • elles menacent la sécurité des autres femmes. »

Dans un premier temps, Alexandre Baril questionne la manière de déterminer le sexe d'une personne. Il rappelle que des autrices féministes, comme Anne Fausto-Sterling[27], ont établi plusieurs dimensions au sexe (par exemple anatomique, gonadique, chromosomique et hormonal), composantes pouvant varier d'une personne à l'autre. Les groupes féministes ne font d'ailleurs pas d'examen physique pour vérifier le sexe des femmes, elles se fient plutôt à l'autodétermination.

Deuxièmement, il présente que l'exigence d'une socialisation spécifiquement féminine est illogique car la socialisation ne détermine pas l'identité de genre. Si l'argument d'avoir vécu l'expérience de socialisation et d'oppression féminine étaient valable, d'autres mouvements sociaux, comme celui LGBQ, ne pourraient pas se rassembler car ils sont constitués de personnes aux parcours de vie différents.

Troisièmement, il souligne que les privilèges masculins sont distribués inégalement entre les hommes en fonction d'autres appartenances telles que la race ou l'orientation sexuelle. Il rappelle que les privilèges ne sont pas éternels et qu'une femme trans peut perdre ses privilèges masculins pendant sa transition.

Finalement, il rappelle que dans un environnement non mixte, la couleur de peau des femmes blanches peut être à l'origine d'un sentiment d'insécurité chez les femmes racialisées de même nature que celui induit par les poils, la taille ou la voix dans un groupe non mixte. En l'oubliant, les féministes reproduisent plutôt l'oppression vécue par les femmes racialisées, et il s'agit donc pour lui d'un argument transphobe et raciste. Si l'objectif est d'assurer la création d'espace sécuritaire, Alexandre Baril suggère de « s'attaquer aux dynamiques internes des groupes et aux comportements problématiques dans ces espaces »[24].

Pour les Trans-exclusionary radical feminist (TERFs), qui se réclament du féminisme, confondre le sexe et l'identité de genre, déclarative, des femmes transgenres sur le plan légal remettrait en cause les droits des femmes en termes d'accès aux espaces réservés aux femmes[28] comme les sanitaires, les hébergements d'urgence ou les prisons pour femmes[29],[30].

La présence de femmes transgenres dans les compétitions sportives féminines, qui sont parfois vues comme physiquement avantagées par rapport aux femmes cisgenres, est également source de débats au sein du mouvement féministe[30].

Il est à noter que la participation des femmes transgenres à des compétitions sportives est souvent soumise à des conditions, voire interdite comme c'est le cas pour les épreuves d'athlétisme à la suite d'une décision de la Fédération internationale d'athlétisme[31]. Les données actuelles indiquent également que les femmes transgenres ayant suivi un traitement de suppression de testostérone ne profitent d’aucun avantage biologique net sur les femmes cisgenres dans le sport d’élite[32]. Le Comité international olympique (CIO) souligne aussi qu’il ne faut pas supposer automatiquement qu’une athlète transgenre a un avantage injuste dans les épreuves féminines[33].

Femmes trans connues

Références

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  31. Juliette Geay, « Cinq questions sur la décision d'exclure les femmes transgenres des épreuves féminines d'athlétisme », sur France Inter, (consulté le )
  32. E.Alliance, centre de recherche pour l'équité des genres en sport, « Athlètes transgenres féminines et sport d'élite : examen scientifique », revue scientifique,‎ (lire en ligne Accès libre [PDF])
  33. (en-GB) « International Olympic Committee releases new framework on transgender inclusion », BBC Sport,‎ (lire en ligne, consulté le )

Voir aussi

Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : Femme trans.

Articles connexes

Liens externes