« Philippe Lebon » : différence entre les versions

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'''Philippe Lebon''' dit d'Humbersin, né le {{date|29|mai|1767}} à [[Brachay]] ([[Haute-Marne]]) et mort le {{date|1|décembre|1804}} à [[Paris]], est un [[ingénieur]] et [[chimiste]] [[France|français]], [[inventeur]] du [[gaz d'éclairage]] et, en [[1801]], du premier [[moteur à explosion]].
'''Philippe Lebon''', dit d'Humbersin, né le {{date|29|mai|1767}} à [[Brachay]] ([[Haute-Marne]]) et mort le {{date|1|décembre|1804}} à [[Paris]], est un [[ingénieur]] et [[chimiste]] [[France|français]], [[inventeur]] du [[gaz d'éclairage]] et, en [[1801]], du premier [[moteur à explosion]].


== Biographie ==
== Biographie ==
Fils d'un ancien officier royal, Lebon est d'abord élève à l'École d'Ingénieurs des [[Ponts et Chaussées]] de Paris à partir du 10 avril 1787<ref>{{ouvrage|auteur=Amédée Fayol|titre=Philippe Lebon, inventeur du gaz d'éclairage|périodique= Les Publications techniques|année= 1943| passage=39}}.</ref>. Il en sort major puis devient professeur de mécanique à l'[[École des Ponts ParisTech|École royale des ponts et chaussées]].
Fils d'un ancien officier royal, Lebon est d'abord élève à l'École d'Ingénieurs des [[corps des ponts et chaussées|Ponts et Chaussées]] de Paris à partir du 10 avril 1787<ref>{{ouvrage|auteur=Amédée Fayol|titre=Philippe Lebon, inventeur du gaz d'éclairage|périodique= Les Publications techniques|année= 1943| passage=39}}.</ref>. Il en sort major puis devient professeur de mécanique à l'[[École des Ponts ParisTech|École royale des ponts et chaussées]].


[[Image:Ecyclopedie Roret Lebon oven.png|vignette|gauche|La thermolampe de Lebon, dans son brevet de 1799<ref>{{ouvrage|prénom=Désiré|nom=Magnier |titre=Nouveau Manuel complet de l'Éclairage au Gaz|éditeur=Manuels Roret |année=1849|passage= 5}}</ref>]]
[[Image:Ecyclopedie Roret Lebon oven.png|vignette|gauche|La thermolampe de Lebon, dans son brevet de 1799<ref>{{ouvrage|prénom=Désiré|nom=Magnier |titre=Nouveau Manuel complet de l'Éclairage au Gaz|éditeur=Manuels Roret |année=1849|passage= 5}}</ref>.]]
En [[1786]], ses travaux le conduisent à mettre en évidence les propriétés du gaz de [[Pyrolyse du bois|distillation du bois]], qu'il appelle ''gaz hydrogène carburé'' ou ''[[gaz hydrogène]]''. Il l'utilise par la suite pour l'[[éclairage]] et le [[chauffage]], avec une première application pour l'éclairage de la ville de [[Paris]], après avoir obtenu le 21 septembre 1799 le brevet pour son « [[thermolampe]] » qui va révolutionner l'éclairage urbain. Il installe pour la première fois ce système dans l'[[hôtel de Seignelay]] à Paris le 11 octobre 1801<ref>{{ouvrage|auteur=Michel Raoult|titre=Histoire du chauffage urbain|éditeur=Éditions L'Harmattan|année= 2007 |passage=31}}.</ref>. Le système se compose d'un vaste four à bois dont les gaz, produits par distillation, sont acheminés au moyen de tuyaux dans les différentes pièces de l'hôtel pour les éclairer, tandis que le chauffage de l'hôtel est assuré par la chaleur produite par le four.
En [[1786]], ses travaux le conduisent à mettre en évidence les propriétés du gaz de [[Pyrolyse du bois|distillation du bois]], qu'il appelle ''gaz hydrogène carburé'' ou ''[[gaz hydrogène]]''. Il l'utilise par la suite pour l'[[éclairage]] et le [[chauffage]], avec une première application pour l'éclairage de la ville de [[Paris]], après avoir obtenu le 21 septembre 1799 le brevet pour son « [[thermolampe]] » qui va révolutionner l'éclairage urbain. Il installe pour la première fois ce système dans l'[[hôtel de Seignelay]] à Paris le 11 octobre 1801<ref>{{ouvrage|auteur=Michel Raoult|titre=Histoire du chauffage urbain|éditeur=Éditions L'Harmattan|année= 2007 |passage=31}}.</ref>. Le système se compose d'un vaste four à bois dont les gaz, produits par distillation, sont acheminés au moyen de tuyaux dans les différentes pièces de l'hôtel pour les éclairer, tandis que le chauffage de l'hôtel est assuré par la chaleur produite par le four.


[[William Murdoch]], élève et collaborateur de [[James Watt]], s'appuie par la suite sur les travaux de Lebon et améliore le système. [[Londres]] voit ses premières rues éclairées avec des lanternes à gaz à partir de [[1807]], sous l'impulsion de l'Allemand [[Frédéric-Albert Winsor]]. En [[1816]], la compagnie Winsor arrive à [[Paris]] où elle initie l'éclairage au gaz.
[[William Murdoch]], élève et collaborateur de [[James Watt]], s'appuie par la suite sur les travaux de Lebon et améliore le système. [[Londres]] voit ses premières rues éclairées avec des lanternes à gaz à partir de [[1807]], sous l'impulsion de l'Allemand [[Frédéric-Albert Winsor]]. En [[1816]], la compagnie Winsor arrive à [[Paris]] où elle initie l'éclairage au gaz. Le procédé est appliqué au [[passage des Panoramas]], puis, en 1829, à la [[place Vendôme]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Paul Léon|titre=Paris - Histoire de la rue|lieu=Paris|éditeur=La Taille Douce|année=1947|passage=page 220.}}</ref>.


Dans ses recherches sur l'action du gaz et de la vapeur, Lebon améliore le principe de la machine à vapeur<ref>Amédée Fayol, {{opcit}}, {{p.|32}}.</ref> par le procédé de condensation. En 1801, Philippe Lebon dépose un brevet pour un moteur à gaz à combustion interne<ref>Pietro Redondi, ''L'accueil des idées de Sadi Carnot et la technologie française de 1820 à 1860'', Vrin, 1980, {{p.|36}}.</ref>, mais ce moteur reste à l'état de projet et Lebon, qui meurt en 1804, n'a jamais pu vraiment présenter son invention.
Dans ses recherches sur l'action du gaz et de la vapeur, Lebon améliore le principe de la machine à vapeur<ref>Amédée Fayol, {{opcit}}, {{p.|32}}.</ref> par le procédé de condensation. En 1801, Philippe Lebon dépose un brevet pour un moteur à gaz à combustion interne<ref>Pietro Redondi, ''L'accueil des idées de Sadi Carnot et la technologie française de 1820 à 1860'', Vrin, 1980, {{p.|36}}.</ref>, mais ce moteur reste à l'état de projet et Lebon, qui meurt en 1804, n'a jamais pu vraiment présenter son invention.


La mort de Lebon comporte une part de légende. Pour [[Louis Figuier]], {{Citation|Il meurt le 2 décembre assassiné de treize coups de couteau en traversant les Champs-Élysées à Paris, où il s'était rendu pour assister au sacre de Napoléon dans l'église Notre-Dame}}<ref>Louis Figuier, ''Les Merveilles de la science'', tome 4, Paris, 1867-1869, {{p.|106}}</ref>. En fait, Lebon est mort chez lui le {{date-|1er décembre 1804}}, il ne pouvait donc pas revenir du sacre. L'acte de décès de Paris [[ancien 8e arrondissement de Paris|{{8e|arrondissement}} (ancien)]] indique {{Citation|le douze frimaire [[an XIII]]… mort la surveille}} ce qui ramène au [[dix frimaire]] ; par ailleurs, l'acte de décès de la [[église Saint-Denys-du-Saint-Sacrement|paroisse du Saint-Sacrement]] à Paris indique {{Citation|ce jour, trois décembre mil huit cent quatre, a été présenté… décédé d'avant-hier…}}. Ces deux pièces ne laissent aucun doute sur la date effective du décès le {{1er}}. Quant à l'assassinat, la servante de Lebon, présente dans l'appartement au moment du décès, ne l'évoque nullement dans sa déposition auprès du juge de paix<ref name="Quehen">Cf. le détail de cette affaire dans {{article|auteur= Jacques Quehen|titre= L’industrie du gaz de ville en Normandie|périodique= Études Normandes, |série= 14| numéro=48|date= 1er trimestre 1955|pages= 197-224.|doi=10.3406/etnor.1955.3185|url=www.persee.fr/doc/etnor_0014-2158_1955_num_14_48_3185}}</ref> le samedi 10 frimaire ({{1er}}).
La mort de Lebon comporte une part de légende. Pour [[Louis Figuier]], {{Citation|Il meurt le 2 décembre assassiné de treize coups de couteau en traversant les Champs-Élysées à Paris, où il s'était rendu pour assister au sacre de Napoléon dans l'église Notre-Dame}}<ref>Louis Figuier, ''Les Merveilles de la science'', tome 4, Paris, 1867-1869, {{p.|106}}</ref>. En fait, Lebon est mort chez lui le {{date-|1er décembre 1804}}, il ne pouvait donc pas revenir du sacre. L'acte de décès de Paris [[ancien 8e arrondissement de Paris|{{8e|arrondissement}} (ancien)]] indique {{Citation|le douze frimaire [[an XIII]]… mort la surveille}} ce qui ramène au [[dix frimaire]] ; par ailleurs, l'acte de décès de la [[église Saint-Denys-du-Saint-Sacrement|paroisse du Saint-Sacrement]] à Paris indique {{Citation|ce jour, trois décembre mil huit cent quatre, a été présenté… décédé d'avant-hier…}}. Ces deux pièces ne laissent aucun doute sur la date effective du décès le {{1er}}. Quant à l'assassinat, la servante de Lebon, présente dans l'appartement au moment du décès, ne l'évoque nullement dans sa déposition auprès du juge de paix<ref name="Quehen">Cf. le détail de cette affaire dans {{article|auteur= Jacques Quehen|titre= L’industrie du gaz de ville en Normandie|périodique= [[Études normandes]]|série= 14| numéro=48|date= 1er trimestre 1955|pages= 197-224.|doi=10.3406/etnor.1955.3185|url=www.persee.fr/doc/etnor_0014-2158_1955_num_14_48_3185}}</ref> le samedi 10 frimaire ({{1er}}).


== Honneurs ==
== Honneurs ==
* En [[1887]], la ville de [[Chaumont (Haute-Marne)|Chaumont]] ([[Haute-Marne]]), ville de préfecture dont dépend [[Brachay]] son village natal, a inauguré une [[Monuments et lieux touristiques de Chaumont#Square Philippe-Lebon|statue de Philippe Lebon]], due à [[Antide Péchiné]]. Cette statue en [[bronze]] a été fondue sous le [[régime de Vichy]] et a été remplacée par une copie en pierre.
* En [[1887]], la ville de [[Chaumont (Haute-Marne)|Chaumont]] ([[Haute-Marne]]), ville de préfecture dont dépend [[Brachay]] son village natal, a inauguré une [[Monuments et lieux touristiques de Chaumont#Square Philippe-Lebon|statue de Philippe Lebon]], due à [[Antide Péchiné]]. Cette statue en [[bronze]] a été fondue sous le [[régime de Vichy]] et a été remplacée par une copie en pierre.
* En [[1955]], les [[La Poste (entreprise française)|postes françaises]] ont émis un timbre à l’effigie de « Le Bon » (en deux mots) d’une [[valeur faciale (timbre)|valeur faciale]] de 5 [[franc français|(anciens) francs français]], dessiné et gravé par Claude Hertenberger<ref>Site de « [[L’Adresse Musée de La Poste]] » : http://www.ladressemuseedelaposte.fr/Philippe-Lebon-le-gaz-d-eclairage : consulté le 28 septembre 2015.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=LeBon |site=Philatélie francaise|url=http://www.philateliefrancaise.fr/Timbre.php?Nom_timbre=LeBon| consulté le= 28 septembre 2015}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=LE GAZ D'ÉCLAIRAGE LE BON 1767-1804|site=wikitimbres|url=http://www.wikitimbres.fr/timbres/20 | consulté le =30 septembre 2015}}.</ref>.
* En [[1955]], les [[La Poste (entreprise française)|postes françaises]] ont émis un timbre à l’effigie de « Le Bon » (en deux mots) d’une [[valeur faciale (timbre)|valeur faciale]] de 5 [[franc français|(anciens) francs français]], dessiné et gravé par Claude Hertenberger<ref>Site de « [[L’Adresse Musée de La Poste]] » : http://www.ladressemuseedelaposte.fr/Philippe-Lebon-le-gaz-d-eclairage : consulté le 28 septembre 2015.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=LeBon |site=Philatélie francaise|url=http://www.philateliefrancaise.fr/Timbre.php?Nom_timbre=LeBon| consulté le= 28 septembre 2015}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=LE GAZ D'ÉCLAIRAGE LE BON 1767-1804|site=wikitimbres|url=http://www.wikitimbres.fr/timbres/20 | consulté le =30 septembre 2015}}.</ref>.
*Philippe Lebon donne son nom à une place à [[Lille]] (place Philippe-Lebon)
*Philippe Lebon donne son nom à une rue ([[rue Lebon]]) dans le [[17e arrondissement de Paris]], une place à [[Lille]] (place Philippe-Lebon), ainsi qu'à une rue du Havre, Seine Maritime. (Rue Philippe Lebon, secteur universitaire).


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== Notes et références ==
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=== Liens externes ===
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Philippe Lebon
Portrait de Philippe Lebon.
Biographie
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Activités

Philippe Lebon, dit d'Humbersin, né le à Brachay (Haute-Marne) et mort le à Paris, est un ingénieur et chimiste français, inventeur du gaz d'éclairage et, en 1801, du premier moteur à explosion.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils d'un ancien officier royal, Lebon est d'abord élève à l'École d'Ingénieurs des Ponts et Chaussées de Paris à partir du 10 avril 1787[1]. Il en sort major puis devient professeur de mécanique à l'École royale des ponts et chaussées.

La thermolampe de Lebon, dans son brevet de 1799[2].

En 1786, ses travaux le conduisent à mettre en évidence les propriétés du gaz de distillation du bois, qu'il appelle gaz hydrogène carburé ou gaz hydrogène. Il l'utilise par la suite pour l'éclairage et le chauffage, avec une première application pour l'éclairage de la ville de Paris, après avoir obtenu le 21 septembre 1799 le brevet pour son « thermolampe » qui va révolutionner l'éclairage urbain. Il installe pour la première fois ce système dans l'hôtel de Seignelay à Paris le 11 octobre 1801[3]. Le système se compose d'un vaste four à bois dont les gaz, produits par distillation, sont acheminés au moyen de tuyaux dans les différentes pièces de l'hôtel pour les éclairer, tandis que le chauffage de l'hôtel est assuré par la chaleur produite par le four.

William Murdoch, élève et collaborateur de James Watt, s'appuie par la suite sur les travaux de Lebon et améliore le système. Londres voit ses premières rues éclairées avec des lanternes à gaz à partir de 1807, sous l'impulsion de l'Allemand Frédéric-Albert Winsor. En 1816, la compagnie Winsor arrive à Paris où elle initie l'éclairage au gaz. Le procédé est appliqué au passage des Panoramas, puis, en 1829, à la place Vendôme[4].

Dans ses recherches sur l'action du gaz et de la vapeur, Lebon améliore le principe de la machine à vapeur[5] par le procédé de condensation. En 1801, Philippe Lebon dépose un brevet pour un moteur à gaz à combustion interne[6], mais ce moteur reste à l'état de projet et Lebon, qui meurt en 1804, n'a jamais pu vraiment présenter son invention.

La mort de Lebon comporte une part de légende. Pour Louis Figuier, « Il meurt le 2 décembre assassiné de treize coups de couteau en traversant les Champs-Élysées à Paris, où il s'était rendu pour assister au sacre de Napoléon dans l'église Notre-Dame »[7]. En fait, Lebon est mort chez lui le , il ne pouvait donc pas revenir du sacre. L'acte de décès de Paris 8e arrondissement (ancien) indique « le douze frimaire an XIII… mort la surveille » ce qui ramène au dix frimaire ; par ailleurs, l'acte de décès de la paroisse du Saint-Sacrement à Paris indique « ce jour, trois décembre mil huit cent quatre, a été présenté… décédé d'avant-hier… ». Ces deux pièces ne laissent aucun doute sur la date effective du décès le 1er. Quant à l'assassinat, la servante de Lebon, présente dans l'appartement au moment du décès, ne l'évoque nullement dans sa déposition auprès du juge de paix[8] le samedi 10 frimaire (1er).

Honneurs[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Amédée Fayol, Philippe Lebon, inventeur du gaz d'éclairage, , p. 39.
  2. Désiré Magnier, Nouveau Manuel complet de l'Éclairage au Gaz, Manuels Roret, , p. 5
  3. Michel Raoult, Histoire du chauffage urbain, Éditions L'Harmattan, , p. 31.
  4. Paul Léon, Paris - Histoire de la rue, Paris, La Taille Douce, , page 220.
  5. Amédée Fayol, op. cit., p. 32.
  6. Pietro Redondi, L'accueil des idées de Sadi Carnot et la technologie française de 1820 à 1860, Vrin, 1980, p. 36.
  7. Louis Figuier, Les Merveilles de la science, tome 4, Paris, 1867-1869, p. 106
  8. Cf. le détail de cette affaire dans Jacques Quehen, « L’industrie du gaz de ville en Normandie », Études normandes, 14e série, no 48,‎ 1er trimestre 1955, p. 197-224. (DOI 10.3406/etnor.1955.3185, www.persee.fr/doc/etnor_0014-2158_1955_num_14_48_3185)
  9. Site de « L’Adresse Musée de La Poste » : http://www.ladressemuseedelaposte.fr/Philippe-Lebon-le-gaz-d-eclairage : consulté le 28 septembre 2015.
  10. « LeBon », sur Philatélie francaise (consulté le ).
  11. « LE GAZ D'ÉCLAIRAGE LE BON 1767-1804 », sur wikitimbres (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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