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Le {{japonais|'''''yatai'''''|屋台||« échoppe ambulante, tréteaux »}}<ref>[[Freelang]], [http://www.freelang.com/enligne/japonais.php ''Dictionnaire japonais-français en ligne'']</ref> est le nom du stand ambulant de restauration en plein air au [[Japon]].
Le {{japonais|'''''yatai'''''|屋台||« échoppe ambulante, tréteaux »}}<ref>[[Freelang]], [http://www.freelang.com/enligne/japonais.php ''Dictionnaire japonais-français en ligne''].</ref> est le nom du stand ambulant de restauration en plein air au [[Japon]].


== Histoire ==
== Histoire ==
La tradition des {{japonais|marchands ambulants|露天商|rotenshō}}<ref>{{pdf}} Iderlina Mateo-Babiano, Hitoshi Ieda, [http://www.easts.info/publications/journal_proceedings/journal2010/100134.pdf ''The Sociology of Street Use in Edo and Colonial Manila''], ''Journal of the Eastern Asia Society for Transportation Studies'', {{vol}}8, 2010, {{p.}}12</ref> remonte à l'[[époque Edo]], dans les années 1630.
La tradition des {{japonais|marchands ambulants|露天商|rotenshō}}<ref>{{pdf}} Iderlina Mateo-Babiano, Hitoshi Ieda, [http://www.easts.info/publications/journal_proceedings/journal2010/100134.pdf « The Sociology of Street Use in Edo and Colonial Manila »], ''Journal of the Eastern Asia Society for Transportation Studies'', {{vol}}8, 2010, {{p.}}12.</ref> remonte à l'[[époque Edo]], dans les années 1630.


Le système ''[[sankin-kōtai]]'' instauré par le {{3e|shogun}} [[Iemitsu Tokugawa|Tokugawa]], qui exigeait aux quelques {{Unité|250}} seigneurs provinciaux du Japon féodal, les [[daimyo]]s, de venir à Edo tous les deux ans servir sa cour, généra une suite nombreuse de serviteurs et guerriers samouraïs (l'entourage du seigneur Maeda s'élevait à environ un millier de personnes). Tous les déplacements étaient effectués à pied ; ce système engendra donc des étalages aux bords des routes pour la vente de sandales, articles alimentaires, thé…
Le système ''[[sankin-kōtai]]'' instauré par le {{3e|shogun}} [[Iemitsu Tokugawa|Tokugawa]], qui exigeait des quelque {{Unité|250}} seigneurs provinciaux du Japon féodal, les [[daimyo]]s, de venir à Edo tous les deux ans servir sa cour, généra une suite nombreuse de serviteurs et guerriers samouraïs (l'entourage du seigneur Maeda s'élevait à environ un millier de personnes). Tous les déplacements étaient effectués à pied ; ce système engendra donc des étalages aux bords des routes pour la vente de sandales, articles alimentaires, thé…


Un autre facteur clé dans le développement des vendeurs de rue était la présence de plus d'un millier de temples et de sanctuaires à travers le pays, qui attiraient un grand nombre de personnes chaque année, ainsi que toutes sortes de vendeurs. Cette tradition se poursuit encore aujourd'hui, bien que la plupart des visiteurs voyagent par autobus, voitures et trains<ref name="Boyé">{{en}} Boyé Lafayette De Mente, [http://books.google.fr/books?id=OT8OSoiYyagC&hl= ''Dining Guide to Japan''], [[Tuttle Publishing]], 2007, Rotensho {{p.}}109, Yatai {{p.|148-150}}</ref>.
Un autre facteur clé dans le développement des vendeurs de rue était la présence de plus d'un millier de temples et de sanctuaires à travers le pays, qui attiraient un grand nombre de personnes chaque année, ainsi que toutes sortes de vendeurs. Cette tradition se poursuit encore aujourd'hui, bien que la plupart des visiteurs voyagent par autobus, voitures et trains<ref name="Boyé">{{en}} Boyé Lafayette De Mente, [https://books.google.fr/books?id=OT8OSoiYyagC&hl= ''Dining Guide to Japan''], [[Tuttle Publishing]], 2007 ; ''Rotensho'', {{p.}}109 ; ''Yatai'' {{p.|148-150}}.</ref>.


'''Dans la préfecture de Kumamoto'''

Dans la préfecture de Kumamoto, juste au sud de Fukuoka, il reste un seul yatai dans la ville de Kumamoto, Wakaki (わかき), qui détient la dernière licence yatai restante dans la préfecture. Lorsque le propriétaire prendra sa retraite, la culture yatai à Kumamoto prendra fin. La propriétaire sert de l'oden et un assortiment de boissons. Elle a des clients réguliers et accueille également des étrangers. Elle plaisante souvent en disant qu'elle possède les toilettes les plus chères de tous les restaurants de Kumamoto, car les clients utilisent les toilettes du parc local, qui a été construit pour plus de 10 000 000 ¥ (environ 90 000 $ US).

[[Fichier:Yatai-tokyoarea-springfestival-201946.ogv|thumb|200px|De nombreux yatai lors d'une fête du printemps, 2019]]
== Description ==
== Description ==
[[Fichier:Nakasu-yatai.JPG|thumb|200px|''Yatai'' à [[Hakata-ku]], [[Fukuoka]]
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[[Fichier:Takoyaki stall by chou i ci at Sumiyoshi Taisha, Osaka.jpg|thumb|200px|Vente de ''[[takoyaki]]'' près du [[Sumiyoshi-taisha|Grand sanctuaire Sumiyoshi]].]]
Dans les rues, ces [[échoppe]]s ou charrettes en bois, mobiles ou démontables, vendent des plats populaires, les ''amaguri'' (châtaignes grillées), ''mitarashi [[dango]]'' (boulette sucrée de pâte de riz gluant), ''[[oden]]'' (pot-au-feu), ''[[okonomiyaki]]'' (quiche japonaise), ''yakiimo'' (patate douce cuite), ''[[yakisoba]]'' (nouilles frits), ''[[yakitori]]'' (brochettes de poulet)<ref name="Boyé"/>, ainsi que des ''[[rāmen]]'' (pâtes), ''[[takoyaki]]'' (pieuvre), ''Kaki Tenpura'' (huîtres frites), ''[[Granita|kakigōri]]'' (glace pilée), et autres plats de la [[cuisine japonaise]].<br />
Dans les rues, ces [[échoppe]]s ou charrettes en bois, mobiles ou démontables, vendent des plats populaires, les ''amaguri'' (châtaignes grillées), ''mitarashi [[dango]]'' (boulette sucrée de pâte de riz gluant), ''[[oden]]'' (pot-au-feu), ''[[okonomiyaki]]'' (quiche japonaise), ''yakiimo'' (patate douce cuite), ''[[yakisoba]]'' (nouilles frites), ''[[yakitori]]'' (brochettes de poulet)<ref name="Boyé"/>, ainsi que des ''[[rāmen]]'' (pâtes), ''[[takoyaki]]'' (pieuvre), ''kaki tenpura'' (huîtres frites), ''[[Granita|kakigōri]]'' (glace pilée), et autres plats de la [[cuisine japonaise]].

Les ''yatai'' sont présents dans les villes dont [[Fukuoka]], où ils sont particulièrement nombreux. Ils s'installent en début de soirée et partent avant l'aube<ref>[http://www.shinryu.fr/1325-yatai.html ''屋台 – Yatai'']</ref>.
Les ''yatai'' sont présents dans les villes, mais hormis les périodes de fêtes traditionnelles ou festivals, ils sont devenus beaucoup moins nombreux que dans le passé, sauf encore dans certaines villes, surtout [[Fukuoka]], où ils sont particulièrement nombreux. Ils s'installent en début de soirée et partent avant l'aube<ref>[http://www.shinryu.fr/1325-yatai.html ''屋台 – Yatai''].</ref>.


Pendant la durée des fêtes et festivals japonais ([[matsuri]]), ce sont les ''rotenshō'', aux allures de stands de foire<ref>Martin Beaulieu, [http://books.google.fr/books?id=C7-D9nwoWMAC&pg=PT19&lpg=PT19&dq=Yatai#v=onepage&q&f=false ''La vie quotidienne au Japon''], le quotidien japonais : la consommation, [[Guides de voyage Ulysse]], {{p.}}44</ref>, qui proposent ces spécialités, des ''okonomiyaki'', ''takoyaki'' et ''yakisoba''<ref name="Boyé"/>. L'autorisation pour faire commerce est demandée un an à l'avance à la police japonaise<ref>Kiwa Nakano, [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ebisu_1340-3656_2005_num_34_1_1414?_Prescripts_Search_tabs1=standard& ''Conflits entre « création » et « tradition » dans une fête urbaine''], [[Maison franco-japonaise|revue ''Ebisu'']], {{vol}}et {{n°}}34, 2005, {{pp.|39-81}}, {{p.}}56</ref>.
Pendant la durée des fêtes et festivals japonais (''[[matsuri]]''), ce sont les ''rotenshō'', aux allures de stands de foire<ref>Martin Beaulieu, [https://books.google.fr/books?id=C7-D9nwoWMAC&pg=PT19&lpg=PT19&dq=Yatai#v=onepage&q&f=false ''La Vie quotidienne au Japon''], « Le quotidien japonais : la consommation », [[Guides de voyage Ulysse]], {{p.}}44.</ref>, qui proposent ces spécialités, des ''okonomiyaki'', ''takoyaki'' et ''yakisoba''<ref name="Boyé"/>. L'autorisation pour faire commerce est demandée un an à l'avance à la police japonaise<ref>Kiwa Nakano, [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ebisu_1340-3656_2005_num_34_1_1414?_Prescripts_Search_tabs1=standard& « Conflits entre “création” et “tradition” dans une fête urbaine »], [[Maison franco-japonaise|''Ebisu'']], {{vol}}et {{n°}}34, 2005, {{p.|39-81}}, {{p.}}56.</ref>.


== Autres pays d'Asie ==
== Autres pays d'Asie ==
A [[Hong Kong]] ce type d'étal est nommé ''{{Lien|lang=en|fr=dai pai dong}}''. En Indonésie, les ''[[Warung|warungs]]'' servent du [[Siluriformes#Utilisation alimentaire|poisson-chat]] grillé. Aux Philippines, les restaurants traditionnels sont appelés ''turo-turo''<ref>{{pdf}} Iderlina Mateo-Babiano, Hitoshi Ieda, [http://www.gtkp.com/assets/uploads/20091126-004304-8019-Street%20Space%20Sustainability%20in%20Asia.pdf ''Street space sustainability in asia : the role of the asian pedestrian and street culture''], Journal of the Eastern Asia Society for Transportation Studies, {{vol}}7, 2007, {{p.}}10[1924]</ref>.
À [[Hong Kong]], ce type d'étal est nommé ''{{Lien|lang=en|fr=dai pai dong}}''. En Indonésie, les ''[[warung]]'' servent du [[Siluriformes#Utilisation alimentaire|poisson-chat]] grillé. Aux Philippines, les restaurants traditionnels sont appelés ''turo-turo''<ref>{{pdf}} Iderlina Mateo-Babiano, Hitoshi Ieda, [http://www.gtkp.com/assets/uploads/20091126-004304-8019-Street%20Space%20Sustainability%20in%20Asia.pdf « Street space sustainability in Asia: the role of the Asian pedestrian and street culture «], ''Journal of the Eastern Asia Society for Transportation Studies'', {{vol}}7, 2007, {{p.}}10[1924].</ref>.


== Références ==
== Références ==
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[[Catégorie:Cuisine japonaise]]
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Vente de tempura à l'époque Edo (Fukagawa Edo Museum).

Le yatai (屋台?, « échoppe ambulante, tréteaux »)[1] est le nom du stand ambulant de restauration en plein air au Japon.

Histoire[modifier | modifier le code]

La tradition des marchands ambulants (露天商, rotenshō?)[2] remonte à l'époque Edo, dans les années 1630.

Le système sankin-kōtai instauré par le 3e shogun Tokugawa, qui exigeait des quelque 250 seigneurs provinciaux du Japon féodal, les daimyos, de venir à Edo tous les deux ans servir sa cour, généra une suite nombreuse de serviteurs et guerriers samouraïs (l'entourage du seigneur Maeda s'élevait à environ un millier de personnes). Tous les déplacements étaient effectués à pied ; ce système engendra donc des étalages aux bords des routes pour la vente de sandales, articles alimentaires, thé…

Un autre facteur clé dans le développement des vendeurs de rue était la présence de plus d'un millier de temples et de sanctuaires à travers le pays, qui attiraient un grand nombre de personnes chaque année, ainsi que toutes sortes de vendeurs. Cette tradition se poursuit encore aujourd'hui, bien que la plupart des visiteurs voyagent par autobus, voitures et trains[3].

Dans la préfecture de Kumamoto

Dans la préfecture de Kumamoto, juste au sud de Fukuoka, il reste un seul yatai dans la ville de Kumamoto, Wakaki (わかき), qui détient la dernière licence yatai restante dans la préfecture. Lorsque le propriétaire prendra sa retraite, la culture yatai à Kumamoto prendra fin. La propriétaire sert de l'oden et un assortiment de boissons. Elle a des clients réguliers et accueille également des étrangers. Elle plaisante souvent en disant qu'elle possède les toilettes les plus chères de tous les restaurants de Kumamoto, car les clients utilisent les toilettes du parc local, qui a été construit pour plus de 10 000 000 ¥ (environ 90 000 $ US).

De nombreux yatai lors d'une fête du printemps, 2019

Description[modifier | modifier le code]

Yatai à Hakata-ku (Fukuoka).
Vente de takoyaki près du Grand sanctuaire Sumiyoshi.

Dans les rues, ces échoppes ou charrettes en bois, mobiles ou démontables, vendent des plats populaires, les amaguri (châtaignes grillées), mitarashi dango (boulette sucrée de pâte de riz gluant), oden (pot-au-feu), okonomiyaki (quiche japonaise), yakiimo (patate douce cuite), yakisoba (nouilles frites), yakitori (brochettes de poulet)[3], ainsi que des rāmen (pâtes), takoyaki (pieuvre), kaki tenpura (huîtres frites), kakigōri (glace pilée), et autres plats de la cuisine japonaise.

Les yatai sont présents dans les villes, mais hormis les périodes de fêtes traditionnelles ou festivals, ils sont devenus beaucoup moins nombreux que dans le passé, sauf encore dans certaines villes, surtout Fukuoka, où ils sont particulièrement nombreux. Ils s'installent en début de soirée et partent avant l'aube[4].

Pendant la durée des fêtes et festivals japonais (matsuri), ce sont les rotenshō, aux allures de stands de foire[5], qui proposent ces spécialités, des okonomiyaki, takoyaki et yakisoba[3]. L'autorisation pour faire commerce est demandée un an à l'avance à la police japonaise[6].

Autres pays d'Asie[modifier | modifier le code]

À Hong Kong, ce type d'étal est nommé dai pai dong (en). En Indonésie, les warung servent du poisson-chat grillé. Aux Philippines, les restaurants traditionnels sont appelés turo-turo[7].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Freelang, Dictionnaire japonais-français en ligne.
  2. [PDF] Iderlina Mateo-Babiano, Hitoshi Ieda, « The Sociology of Street Use in Edo and Colonial Manila », Journal of the Eastern Asia Society for Transportation Studies, vol. 8, 2010, p. 12.
  3. a b et c (en) Boyé Lafayette De Mente, Dining Guide to Japan, Tuttle Publishing, 2007 ; Rotensho, p. 109 ; Yatai p. 148-150.
  4. 屋台 – Yatai.
  5. Martin Beaulieu, La Vie quotidienne au Japon, « Le quotidien japonais : la consommation », Guides de voyage Ulysse, p. 44.
  6. Kiwa Nakano, « Conflits entre “création” et “tradition” dans une fête urbaine », Ebisu, vol. et no 34, 2005, p. 39-81, p. 56.
  7. [PDF] Iderlina Mateo-Babiano, Hitoshi Ieda, « Street space sustainability in Asia: the role of the Asian pedestrian and street culture «, Journal of the Eastern Asia Society for Transportation Studies, vol. 7, 2007, p. 10[1924].

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Articles connexes[modifier | modifier le code]