« Manuel scolaire » : différence entre les versions

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[[Fichier:Textbook.JPG|vignette|upright=1.2|Un manuel scolaire anglophone (2008).]]
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Le '''manuel scolaire''' (du latin ''manus'', « la main »), considéré au {{XIXe siècle}} comme le [[Livre (document)|livre]] résumant tous les autres est un ouvrage [[didactique]] ayant un format maniable et regroupant l'essentiel des connaissances relatives à un domaine donné.
Le '''manuel scolaire''' (du latin ''manus'', « la main »), considéré au {{XIXe siècle}} comme le [[Livre (document)|livre]] résumant tous les autres est un ouvrage [[didactique]] ayant un format maniable et regroupant l'essentiel des connaissances relatives à un domaine donné. Il a donc trait à l'[[éducation]].


Le manuel scolaire est destiné à être utilisé en [[Classe (école)|classe]] comme support de cours avec l'aide directe ou indirecte d'un [[enseignant]]. Il doit tenir compte du caractère progressif de l'apprentissage (âge des élèves, capacité cognitive)<ref name="Bianchini">Paolo Bianchini, ''[[Le Monde diplomatique]]'', septembre 2013, {{p.|17}}.</ref>.
Le manuel scolaire est destiné à être utilisé en [[Classe (école)|classe]] comme support de cours avec l'aide directe ou indirecte d'un [[enseignant]]. Il doit tenir compte du caractère progressif de l'[[apprentissage]] (âge des élèves, [[capacités cognitives]])<ref name="Bianchini">Paolo Bianchini, ''[[Le Monde diplomatique]]'', septembre 2013, {{p.|17}}.</ref>.


== Précisions étymologiques ==
== Précisions étymologiques ==
Sur le portail national du [[Centre national de ressources textuelles et lexicales|Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales (CNRTL)]], on apprend sur la page manuel<ref name=":0">{{Lien web|titre=MANUEL : Etymologie de MANUEL|url=https://www.cnrtl.fr/etymologie/manuel|site=www.cnrtl.fr|consulté le=2020-04-09}}</ref>, que la première mention du mot manuel dans un titre d'ouvrage daterait de 1270. Il s'agirait du Manuel des péchés (ou ''Manuel des pechiez)'' composé par [[Wilham de Waddington]].
[[Fichier:Afghan textbooks in Pashto.jpg|vignette|upright=1|Manuels scolaires [[Afghanistan|Afghans]] en langue [[pachtoune]] (2011).]]Selon le [[Centre national de ressources textuelles et lexicales|CNRTL]]<ref name=":0">{{Lien web|titre=MANUEL : Etymologie de MANUEL|url=https://www.cnrtl.fr/etymologie/manuel|site=cnrtl.fr|consulté le=2020-04-09}}</ref>, la première mention du mot manuel dans un titre d'ouvrage daterait de 1270. Il s'agirait du ''Manuel des péchés'' (ou ''Manuel des pechiez)'' composé par [[Wilham de Waddington]].


Le nom commun (ou substantif) masculin "manuel" est issu, après une succession de dérivations, du latin ''manus'' signifiant main. Dans l'ordre, le substantif ''manus'' a donné son premier dérivé, l'adjectif latin ''manualis'', signifiant "manuel·le", dans son acception actuelle d'adjectif.
Le nom commun (ou substantif) masculin "manuel" est issu, après une succession de dérivations, du latin ''manus'' signifiant main. Dans l'ordre, le substantif ''manus'' a donné son premier dérivé, l'adjectif latin ''manualis'', signifiant "manuel·le", dans son acception actuelle d'[[adjectif]].


Cet adjectif donnera ensuite un premier substantif, ''manuale,'' signifiant en latin "étui de livre", puis en [[Bas latin|bas-latin]] "livre portatif". Cette dernière acception date de la première moitié du VI<sup>ème</sup> siècle selon l'Oxford Latin Dictionnary<ref name=":0" />.
Cet adjectif donnera ensuite un premier substantif, ''manuale'', signifiant en latin "étui de livre", puis en [[Bas latin|bas-latin]] "livre portatif". Cette dernière acception date de la première moitié du {{s-|VI}} selon l'Oxford Latin Dictionnary<ref name=":0" />.


Enfin, selon le ''[[Französisches Etymologisches Wörterbuch]]''<ref>{{Ouvrage|langue=allemand|auteur1=Wartburg (Walther von) et al.|titre=Französisches Etymologisches Wörterbuch. Eine darstellung des galloromanischen sprachschatzes|passage=tome 6, fascicule 1, page 280|lieu=Bonn/Heidelberg/Leipzig-Berlin/Bâle|éditeur=Klopp/Winter/Teubner/Zbinden|date=1922-2002 (1960)|pages totales=25 volumes|isbn=|lire en ligne=}}</ref>, "le bas latin ''manuale'' est peut-être une traduction du grec '''ε ̓ γχειρι ́διον''' «livre portatif, manuel», titre d'un ouvrage d'[[Épictète]], dérivé de '''χει ́ρ''' «main»"<ref>{{Lien web|titre=MANUEL : Etymologie de MANUEL|url=https://www.cnrtl.fr/etymologie/manuel|site=www.cnrtl.fr|consulté le=2020-04-09}}</ref>. [[s:Livre:Manuel_d’Épictète,_trad._Guyau,_1875.djvu|Le manuel d'Epictète]], dans sa version traduite par [[Jean-Marie Guyau]], est d'ailleurs disponible en [[Wikisource]].
Enfin, selon le ''[[Französisches Etymologisches Wörterbuch]]''<ref>{{Ouvrage|langue=de|auteur1=Wartburg (Walther von) et al.|titre=Französisches Etymologisches Wörterbuch. Eine darstellung des galloromanischen sprachschatzes|lieu=Bonn/Heidelberg/Leipzig-Berlin/Bâle|éditeur=Klopp/Winter/Teubner/Zbinden|date=1922-2002 (1960)|pages totales=25 volumes|passage=tome 6, fascicule 1, page 280|isbn=}}</ref>, "le bas latin ''manuale'' est peut-être une traduction du grec '''ε ̓ γχειρι ́διον''' «livre portatif, manuel», titre d'un ouvrage d'[[Épictète]], dérivé de '''χει ́ρ''' «main»"<ref name=":0" />. [[s:Livre:Manuel_d’Épictète,_trad._Guyau,_1875.djvu|Le manuel d'Epictète]], dans sa version traduite par [[Jean-Marie Guyau]], est d'ailleurs disponible en [[Wikisource]].


L'origine étymologique du manuel scolaire est sujette à hypothèses et discussions. Ceci se ressent dans les discussions historiques sur l'origine du manuel scolaire : quel est le premier manuel scolaire (voir ci-dessous la section Historique) ?
L'origine étymologique du manuel scolaire est sujette à hypothèses et discussions. Ceci se ressent dans les discussions historiques sur l'origine du manuel scolaire : quel est le premier manuel scolaire (voir ci-dessous la section Historique) ?


== Historique ==
== Historique ==
{{...}}

=== En France ===
[[Fichier:Espalion - Musée Joseph Vaylet (69).jpg|thumb|Manuel scolaire français historique]]
[[Fichier:Espalion - Musée Joseph Vaylet (69).jpg|thumb|Manuel scolaire français historique]]


L’apparition du manuel scolaire peut être mise en parallèle, comme celle de nombreux livres, avec l'[[Imprimerie|invention de la presse à imprimer]] en 1454. C’est en [[1470]]<ref>{{PDF}} [http://www.inrp.fr/publications/edition-electronique/histoire-education/INRP_RH009_1.pdf ''L'Histoire des manuels scolaires : une approche globale''], INRP</ref>, qu’est vraisemblablement publié "''un recueil de style latin pour la jeunesse […] que l'on s'accorde à considérer comme le premier livre scolaire imprimé en France''"<ref name=":8" />. Il s’agit des ''Lettres de Gasparin de Pergame''.
[[Fichier:Afghan textbooks in Pashto.jpg|vignette|upright=1|Manuels scolaires [[Afghanistan|Afghans]] en langue [[pachtoune]] (2011).]]


La définition de ce qu'est un manuel scolaire fait toutefois débat. Ainsi le grand [[historien]] français du manuel, Alain Choppin<ref name=":8">Choppin, Alain (1992): Les Manuels scolaires : histoire et actualité, Paris, Hachette Éducation.</ref>, soutient-il que les premiers ouvrages à pouvoir s'appeler « manuels scolaires » sont ceux qui comportent des indications [[Pédagogie|pédagogiques]] : même commenté et utilisé en classe, un recueil de textes ne serait donc pas un manuel, tandis que ce recueil accompagné d'exercices, d'indications de lecture et d'autres consignes pédagogiques relèverait de la catégorie des manuels. Ce point de vue a également été défendu par des chercheurs comme Éric Bruillard<ref>Bruillard, Éric, dir., Manuels scolaires, regards croisés, Caen, CRDP Basse-Normandie, 2005.</ref> et [[Pierre Mœglin]]<ref>Mœglin, Pierre, Les Industries éducatives, Paris, Puf, 2010.</ref>, qui reprennent explicitement la définition de Choppin. Ce point de vue conduit à faire remonter le manuel scolaire à [[1792 en France|1792]], lorsque les [[Révolution française|Révolutionnaires]], notamment [[Joseph Lakanal|Lakanal]] et [[Nicolas de Condorcet|Condorcet]], en envisagent l'édition financée par la Nation et [[1833 en France|1833]] lorsque le [[Gouvernement François-Pierre Guizot|ministère Guizot]] passe des commandes massives à des éditeurs tels que [[Hachette Livre|Hachette]].
L’apparition du manuel scolaire peut être mise en parallèle, comme celle de nombreux livres, avec l'invention de la presse à imprimer en 1454. C’est 30 ans plus tard, précisément en [[1470]]<ref>{{PDF}} [http://www.inrp.fr/publications/edition-electronique/histoire-education/INRP_RH009_1.pdf ''L'Histoire des manuels scolaires : une approche globale''], INRP</ref>, qu’est publié le premier manuel scolaire français reconnu comme tel par les éditeurs actuels. Il s’agit d’un recueil en [[latin]], imprimé à Paris et portant le nom de ''Lettres de Gasparin de Pergame''.


Il n’y aura de toute façon, à partir de 1470 (et jusqu’au {{s-|XVIII|e}}) que de rares ouvrages destinés à l’[[éducation]] des enfants à être publiés. L’origine [[Religion|religieuse]] du manuel scolaire lui conféra, pendant plusieurs dizaines d’années, une fonction d’enseignement de [[Valeur morale|valeurs morales]]. La plupart des écoles étaient alors confessionnelles et l'enseignement était surtout pratiqué par des religieux. Ce n'est donc qu'à partir du premier tiers du {{s-|XIX|e}} que la dimension pédagogique du manuel est mise en valeur, puis, vers la fin du {{s-|XIX}}, grâce aux différentes décisions du ministre [[Jules Ferry]] en matière d'éducation et à un décret de janvier [[1890]], il est imposé aux instituteurs de recourir à des livres pour leur enseignement.
Ce point de vue n'est pas partagé par tous les commentateurs ; ainsi le grand historien français du manuel, Alain Choppin<ref>Choppin, Alain (1992): Les Manuels scolaires : histoire et actualité, Paris, Hachette Éducation.</ref>, soutient-il que les premiers ouvrages à pouvoir s'appeler "manuels scolaires" sont ceux qui comportent des indications pédagogiques : même commenté et utilisé en classe, un recueil de textes ne serait donc pas un manuel, tandis que ce recueil accompagné d'exercices, d'indications de lecture et d'autres consignes pédagogiques relèverait de la catégorie des manuels. Ce point de vue a également été défendu par des chercheurs comme Eric Bruillard<ref>Bruillard, Éric, dir., Manuels scolaires, regards croisés, Caen, CRDP Basse-Normandie, 2005.</ref> et Pierre Mœglin<ref>Mœglin, Pierre, Les Industries éducatives, Paris, Puf, 2010.</ref>, qui reprennent explicitement la définition de Choppin. Ce point de vue conduit à faire remonter le manuel scolaire à 1792, lorsque les Révolutionnaires, notamment [[Joseph Lakanal|Lakanal]] et [[Nicolas de Condorcet|Condorcet]], en envisagent l'édition financée par la Nation et 1833 lorsque le [[Gouvernement François-Pierre Guizot|ministère Guizot]] passe des commandes massives à des éditeurs tels que [[Hachette Livre|Hachette]].


{{Article connexe|Système éducatif en France}}
Il n’y aura de toute façon, à partir de 1470 (et jusqu’au {{s-|XVIII|e}}) que de rares ouvrages destinés à l’éducation des enfants à être publiés. L’origine religieuse du manuel scolaire lui conféra, pendant plusieurs dizaines d’années, une fonction d’enseignement de valeurs morales. La plupart des écoles étaient alors confessionnelles et l'enseignement était surtout pratiqué par des religieux. Ce n'est donc qu'à partir du premier tiers du {{s-|XIX|e}} que la dimension pédagogique du manuel est mise en valeur, puis vers la fin du {{s-|XIX}}, grâce aux différentes décisions de [[Jules Ferry]] en matière d'éducation et à un décret de janvier [[1890]] qui impose aux instituteurs de recourir à des livres pour leur enseignement.


C'est dans les années 1950 qu'apparaît une nouvelle génération de manuels afin de correspondre à l'évolution des méthodes d'apprentissage : les auteurs contemporains sont favorisés par rapport aux classiques et le [[Enseignement magistral|cours magistral]] est remplacé progressivement par des activités incitant l'expression orale des élèves.
C'est dans les années 1950 qu'apparaît une nouvelle génération de manuels afin de correspondre à l'évolution des méthodes d'apprentissage : les auteurs contemporains sont favorisés par rapport aux classiques et le [[Enseignement magistral|cours magistral]] est remplacé progressivement par des activités incitant l'[[expression orale]] des élèves.


Les années 1970 (et l'influence non négligeable de [[Mai 68|mai 1968]]) sont l'une des périodes pivot pour l'enseignement et les manuels scolaires : ces derniers qui étaient jusqu'à maintenant hiérarchisés en chapitres très "figés" adoptent alors une structure éclatée et aérée où la signalétique, la typographie et la mise en page possède leur propre signification. Désormais, les manuels scolaires ne se prêtent donc plus à une lecture en continu.
Les années 1970 (et l'influence non négligeable de [[Mai 68|mai 1968]]) sont l'une des périodes pivot pour l'enseignement et les manuels scolaires : ces derniers, qui étaient jusqu'alors hiérarchisés en chapitres très « figés », adoptent une structure éclatée et aérée où la signalétique, la [[typographie]] et la [[mise en page]] possèdent leur propre signification. Désormais, les manuels scolaires ne se prêtent donc plus à une lecture en continu.


Les manuels scolaires sont maintenant illustrés et conçus de façon à être attractifs et complets. Généralement organisés en chapitres, ils peuvent contenir, en plus des documents nécessaires pour appuyer le cours du professeur, des exercices de compréhension et/ou de recherches, selon les matières abordées.
Les manuels scolaires sont maintenant illustrés et conçus de façon à être attractifs et complets. Généralement organisés en chapitres, ils peuvent contenir, en plus des documents nécessaires pour appuyer le cours du professeur, des exercices de compréhension et/ou de recherches, selon les matières abordées. Ils couvrent les matières générales et certaines matières spécialisées.
<br />Ils couvrent les matières générales et certaines matières spécialisées.


Achetés par l'élève ou prêtés par son établissement scolaire, ils remplissent les sacs des écoliers, notamment au collège, où de nombreuses personnes (enseignants, parents et élèves, médecins) les décrient à cause de leur poids considéré comme excessif, car pesant sur le dos des écoliers.
Achetés par l'élève ou prêtés par son établissement scolaire, ils remplissent les sacs des écoliers, notamment au collège, où de nombreuses personnes (enseignants, parents et élèves, médecins) les décrient à cause de leur poids considéré comme excessif, car pesant sur le dos des écoliers.

== Réglementations concernant les manuels scolaires ==
{{...}}
Tous les pays n'ont pas toujours connu la même règlementation concernant les manuels scolaires. En 1992, Alain Choppin remarque ainsi une situation contrastée<ref name=":8" />. Dans des pays tels que l'Allemagne, l'Italie, les Pays-bas et le Portugal, c'est aux enseignants de choisir les manuels ; en Grèce, au Luxembourg, en Espagne, il existe un agrément officiel nécessaire pour introduire un manuel dans les classes. De nos jours, cette diversité des règlementations est toujours en cours.

== Producteurs et production des manuels scolaires ==
{{...}}
En France, les principaux éditeurs scolaires sont :

* [[Hachette Éducation|Hachette éducation]]
* [[Hatier]]
* [[Nathan (maison d'édition)|Nathan]]
* [[Éditions Bordas|Bordas]]
* [[Belin éditeur|Belin]]
* [[Lelivrescolaire.fr|Le livre scolaire]]

== Diffusion et utilisation des manuels scolaires ==
{{...}}


== Critique du contenu ==
== Critique du contenu ==
{{En travaux}}
{{...}}
L'apprentissage progressif du savoir engendre une certaine simplification du contenu qui est la caractéristique principale du manuel scolaire et en même temps son principal défaut. Si la pratique de la lecture se limite à l'école, le manuel risque de cristalliser des savoirs partiels, des préjugés ou des mythes<ref name="Bianchini"/>.
L'[[apprentissage]] progressif du [[savoir]] engendre une certaine simplification du contenu qui est la caractéristique principale du manuel scolaire et, en même temps, son principal défaut. Si la pratique de la [[lecture]] se limite à l'école, le manuel risque de cristalliser des savoirs partiels, des préjugés ou des mythes<ref name="Bianchini" />.


Par ailleurs, les pouvoirs publics ont très vite compris l'importance du manuel comme transmetteur des principes et idéaux, d'où leur attitude visant à réglementer, voire censurer le contenu. Les disciplines telles que les sciences humaines, histoire et géographie font l'objet d'un contrôle scrupuleux principalement dans les régimes non démocratiques<ref name="Bianchini"/>. Les représentations de l'histoire varient ainsi selon les latitudes et les régimes politiques. Mais dans l'usage, il apparaît que l'enseignant se sert de plusieurs manuels pour composer son cours avec un contenu diversifié et que les élèves eux-mêmes utilisent rarement leur propre manuel<ref>Dominique Borne,''Le Manuel scolaire'', rapport de l’IGEN au ministre de l’éducation nationale, Paris, [[La documentation française]], 1998</ref>.
Par ailleurs, les pouvoirs publics ont très vite compris l'importance du manuel comme transmetteur des principes et idéaux, d'où leur attitude visant à réglementer, voire censurer le contenu. Les disciplines telles que les [[Sciences humaines et sociales|sciences humaines]], l'[[histoire]] et la [[géographie]] font l'objet d'un contrôle scrupuleux, principalement dans les [[Régime politique|régimes]] non démocratiques<ref name="Bianchini" />. Les représentations de l'histoire varient ainsi selon les latitudes et les régimes politiques. Mais, dans l'usage, il apparaît que l'[[enseignant]] se sert de plusieurs manuels pour composer son cours avec un contenu diversifié et que les élèves eux-mêmes utilisent rarement leur propre manuel<ref>Dominique Borne, ''Le Manuel scolaire'', rapport de l’IGEN au ministre de l’éducation nationale, Paris, [[La documentation française]], 1998</ref>.


Avec l'émergence du numérique à l'école, l'usage du manuel est concurrencé par les nouvelles technologies de la communication. Toutefois les manuels numériques ne représentent en France que 1 % du marché de l'édition scolaire<ref>''[[La Tribune (France)|La Tribune]]'', 25 mars 2013.</ref>.
Avec l'émergence du [[Technologies de l'information et de la communication pour l'enseignement|numérique à l'école]], l'usage du manuel est concurrencé par les [[nouvelles technologies]] de la communication. Toutefois, les manuels numériques ne représentent en France qu'1 % du marché de l'édition scolaire<ref>''[[La Tribune (France)|La Tribune]]'', 25 mars 2013.</ref>.


Selon l'historien [[Benoît Bréville]], les manuels scolaires d'histoire « demeurent d’importants vecteurs de la pensée dominante (...). Ils véhiculent avec ardeur nombre d’idées reçues : le mythe de l’« union sacrée » dans les tranchées de la [[Première Guerre mondiale|première guerre mondiale]], alors que les unités de soldats étaient souvent traversées par des divisions sociales ; le prétendu anti-impérialisme du président américain [[Woodrow Wilson]], qui n’hésitait pourtant pas à multiplier les interventions militaires et les ingérences politiques en [[Amérique latine]] tout en prônant le « droit à l’autodétermination des peuples » à la conférence de Paris ; le rôle prétendument décisif du débarquement allié dans la défaite de l’Allemagne ; la fable d’une [[Union européenne]] créée dans le seul but d’instaurer une paix durable sur le continent, etc<ref>{{Lien web |langue=fr |nom1=[[Benoît Bréville]] |prénom1= |titre=Pour remettre l’histoire à l’endroit |url=https://www.monde-diplomatique.fr/2014/09/BREVILLE/50783 |site=Le Monde diplomatique |périodique= |date=2014-09-01 |consulté le= }}</ref>. »
Selon l'historien [[Benoît Bréville]], les manuels scolaires d'histoire « demeurent d’importants vecteurs de la pensée dominante (). Ils véhiculent avec ardeur nombre d’idées reçues : le mythe de l’« union sacrée » dans les tranchées de la [[Première Guerre mondiale|première guerre mondiale]], alors que les unités de soldats étaient souvent traversées par des divisions sociales ; le prétendu [[anti-impérialisme]] du président américain [[Woodrow Wilson]], qui n’hésitait pourtant pas à multiplier les interventions militaires et les ingérences politiques en [[Amérique latine]] tout en prônant le « droit à l’autodétermination des peuples » à la conférence de Paris ; le rôle prétendument décisif du débarquement allié dans la défaite de l’[[Allemagne]] ; la fable d’une [[Union européenne]] créée dans le seul but d’instaurer une paix durable sur le continent, {{Etc.}} »<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur1=[[Benoît Bréville]]|titre=Pour remettre l’histoire à l’endroit |url=https://www.monde-diplomatique.fr/2014/09/BREVILLE/50783 |site=Le Monde diplomatique|date=2014-09-01 }}</ref>.


== Livre scolaire et l'open source ==
== Livre scolaire et ''open source'' ==
Depuis l'essor des manuels numériques et le partage de l'information, certains acteurs se sont mis à créer des manuels scolaires sous licence [[open source]]. Des acteurs comme [[Sésamath]]<ref>http://sesamath.net </ref> ou [[Lelivrescolaire.fr]]<ref>http://lelivrescolaire.fr</ref> mettent en avant le fait que leur contenu puisse être, dans le respect des licences, librement modifié, distribué par les professeurs.
Depuis l'essor des manuels numériques et le partage de l'information, certains acteurs se sont mis à créer des manuels scolaires sous licence [[open source]]. Des acteurs comme [[Sésamath]]<ref>{{lien web |titre=Accueil |url=http://sesamath.net |site=Sésamath |consulté le=12-09-2020}}.</ref> ou [[Lelivrescolaire.fr]]<ref>{{lien web |titre=Lelivrescolaire.fr : manuels numériques pour le collège et le lycée |url=http://lelivrescolaire.fr |site=lelivrescolaire.fr |consulté le=12-09-2020}}.</ref> mettent en avant le fait que leur contenu puisse être, dans le respect des licences, librement modifié, distribué par les professeurs.


== Le marché de l'édition de manuels scolaires en France ==
== Le marché de l'édition de manuels scolaires en France ==
En 2011, le nombre de manuels scolaires vendus en France s'élevait à 40,5 millions d'exemplaires, soit 9 % des ventes de livres. le [[chiffre d'affaires]] était de 336,5 millions d'euros (12 % du chiffre d'affaires du secteur de l'Édition)<ref>Source : ''Le secteur du livre : chiffres-clés 2011-2012'', direction générale des médias et des industries culturelles, ministère de la culture et de la communication, mars 2013.</ref>{{,}}<ref>http://www.culture.gouv.fr/Thematiques/Livre-et-Lecture/Documentation/Economie-du-livre/Chiffres-cles-du-secteur-du-livre</ref>
{{En cours}}

En 2011, le nombre de manuels scolaires vendus en France s'élevait à 40,5 millions d'exemplaires, soit 9 % des ventes de livres. le chiffre d'affaires était de 336,5 millions d'euros (12 % du chiffre d'affaires du secteur de l'Édition)<ref>Source : ''Le secteur du livre : chiffres-clés 2011-2012'', direction générale des médias et des industries culturelles, ministère de la culture et de la communication, mars 2013.</ref>.
En août 2019, Philippe Champy, « à la tête des [[éditions Retz]] de 1995 à 2016 »<ref name=":1">{{Ouvrage|langue=fr|nom1=Champy, Philippe.|titre=Vers une nouvelle guerre scolaire|sous-titre=quand les technocrates et les neuroscientifiques mettent la main sur l'Éducation nationale|lieu=Paris|éditeur=[[La Découverte]]|année=2019|pages totales=318|isbn=978-2-348-04062-7|isbn2=2-348-04062-X|oclc=1127648941}}</ref>, sort un ouvrage intitulé ''Vers une nouvelle guerre scolaire : quand les technocrates et les neuroscientifiques mettent la main sur l'[[Ministère de l'Éducation nationale (France)|Éducation nationale]]''<ref name=":1" />. Dans cet [[essai]], fort de son statut « d'observateur engagé », l'auteur propose une présentation synthétique et actualisée des « éditeurs scolaires français ». Deux enseignements ressortent de cette analyse : la variété des profils d'éditeurs scolaires et la forte concentration des dernières décennies.
<ref>http://www.culture.gouv.fr/Thematiques/Livre-et-Lecture/Documentation/Economie-du-livre/Chiffres-cles-du-secteur-du-livre</ref>


En août 2019, Philippe Champy "à la tête des éditions Retz de 1995 à 2016"<ref name=":1">{{Ouvrage|langue=|auteur1=|nom1=Champy, Philippe.|titre=Vers une nouvelle guerre scolaire : quand les technocrates et les neuroscientifiques mettent la main sur l'Education nationale|passage=|lieu=|éditeur=La Découverte|date=|pages totales=318|isbn=978-2-348-04062-7|isbn2=2-348-04062-X|oclc=1127648941|lire en ligne=|consulté le=2020-04-10}}</ref>, sort un ouvrage intitulé ''Vers une nouvelle guerre scolaire''<ref name=":1" />. Dans cet essai, fort de son statut "d'observateur engagé", l'auteur propose une présentation synthétique et actualisée des "éditeurs scolaires français". Deux enseignements ressortent de cette analyse : la variété des profils d'éditeurs scolaires et la forte concentration des dernières décennies.
{| class="wikitable"
{| class="wikitable"
|+Le manuel scolaire en France : paysage éditorial français à la fin des années 2010
|+Le manuel scolaire en France : paysage éditorial français à la fin des années 2010
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|[[Didier (maison d'édition)|Didier]]
|[[Didier (maison d'édition)|Didier]]
|Maison d'édition créée en 1898<ref name=":2">{{Chapitre|langue=fr|titre chapitre=Didier (maison d'édition)|titre ouvrage=Wikipédia|date=2020-01-07|lire en ligne=https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Didier_(maison_d%27%C3%A9dition)&oldid=166141770|consulté le=2020-04-10}}</ref>.
|Maison d'édition créée en 1898<ref name=":2">[[Didier (maison d'édition)]]</ref>.
Filiale du groupe Alexandre Hatier depuis 1978<ref name=":2" />.
Filiale du groupe Alexandre Hatier depuis 1978<ref name=":2" />.


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|[[Éditions Foucher|Foucher]]
|[[Éditions Foucher|Foucher]]
|Maison d'édition créée en 1937<ref name=":3">{{Chapitre|langue=fr|titre chapitre=Éditions Foucher|titre ouvrage=Wikipédia|date=2020-02-20|lire en ligne=https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=%C3%89ditions_Foucher&oldid=167615744|consulté le=2020-04-10}}</ref>.
|Maison d'édition créée en 1937<ref name=":3">[[Éditions Foucher]]</ref>.
Division des éditions Hatier depuis 1995-1996<ref name=":3" />.
Division des éditions Hatier depuis 1995-1996<ref name=":3" />.
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|[[Hachette Livre|Hachette]]
|[[Hachette Livre|Hachette]]
|Maison d'édition créée en 1826<ref>{{Chapitre|langue=fr|titre chapitre=Hachette Livre|titre ouvrage=Wikipédia|date=2020-03-13|lire en ligne=https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Hachette_Livre&oldid=168386583|consulté le=2020-04-10}}</ref>.
|Maison d'édition créée en 1826<ref>[[Hachette Livre]]</ref>.
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|[[Hatier]]
|[[Hatier]]
|Maison d'édition créée en 1880<ref name=":4">{{Chapitre|langue=fr|titre chapitre=Hatier|titre ouvrage=Wikipédia|date=2020-03-16|lire en ligne=https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Hatier&oldid=168467580|consulté le=2020-04-10}}</ref>.
|Maison d'édition créée en 1880<ref name=":4">[[Hatier]]</ref>.
Intègre le groupe Hachette en 1996<ref name=":4" />.
Intègre le groupe Hachette en 1996<ref name=":4" />.
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|Istra
|Istra
|Editions créées par les Imprimeries Strasbourgeoises<ref name=":5">{{Lien web|titre=Istra (Éditions)|url=https://data.bnf.fr/fr/14486341/istra_editions/|site=data.bnf.fr|consulté le=2020-04-10}}</ref>.
|Editions créées par les Imprimeries Strasbourgeoises<ref name=":5">{{Lien web|titre=Istra (Éditions)|url=https://data.bnf.fr/fr/14486341/istra_editions/|site=data.bnf.fr|consulté le=2020-04-10}}</ref>.
Fonds repris par Hachette Education en 1992<ref name=":5" />.
Fonds repris par Hachette Éducation en 1992<ref name=":5" />.


Les imprimeries strasbourgeoises ont été créées en 1676<ref name=":6">{{Lien web|titre=Imprimerie strasbourgeoise|url=https://data.bnf.fr/fr/12458683/imprimerie_strasbourgeoise/|site=data.bnf.fr|consulté le=2020-04-10}}</ref> ;
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|[[Éditions Bordas|Bordas]]
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|Maison d'édition créée en 1946<ref>{{Chapitre|langue=fr|titre chapitre=Éditions Bordas|titre ouvrage=Wikipédia|date=2020-01-07|lire en ligne=https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=%C3%89ditions_Bordas&oldid=166132562|consulté le=2020-04-10}}</ref>.
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|Maison d'édition créée en 1973<ref>{{Chapitre|langue=fr|titre chapitre=CLE International|titre ouvrage=Wikipédia|date=2020-01-07|lire en ligne=https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=CLE_International&oldid=166132727|consulté le=2020-04-10}}</ref>.
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|Maison d'édition créée en 1881<ref>{{Chapitre|langue=fr|titre chapitre=Nathan (éditions)|titre ouvrage=Wikipédia|date=2020-03-13|lire en ligne=https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Nathan_(%C3%A9ditions)&oldid=168390982|consulté le=2020-04-10}}</ref>.
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|Maison d'édition créée en 1889.
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Fait partie du groupe Albin Michel depuis 2015.
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|Maison d'édition créée en 1865<ref>{{Chapitre|langue=fr|titre chapitre=Éditions Delagrave|titre ouvrage=Wikipédia|date=2020-02-10|lire en ligne=https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=%C3%89ditions_Delagrave&oldid=167283253|consulté le=2020-04-10}}</ref>.
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|Maison d'édition créée en 1936<ref>{{Chapitre|langue=fr|titre chapitre=Magnard (éditeur)|titre ouvrage=Wikipédia|date=2020-04-04|lire en ligne=https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Magnard_(%C3%A9diteur)&oldid=169168703|consulté le=2020-04-10}}</ref>.
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On peut également les maisons d'éditions suivantes :


Editions Sed, Sedrap, [[Estem]], Seli Arslan, Lanore<ref>http://www.ac-clermont.fr/dsden03/actualite/salon-des-editeurs-et-du-numerique-educatif-2016-05-30/</ref>{{,}}<ref>https://www.monde-diplomatique.fr/2013/09/A/49608</ref>
On peut également trouver les maisons d'éditions suivantes : Éditions Sed, Sedrap, [[Estem]], Seli Arslan, Lanore<ref>{{lien web |titre=Salon des éditeurs et du numérique éducatif |url=https://archive.wikiwix.com/cache/20190705162513/http://www.ac-clermont.fr/dsden03/actualite/salon-des-editeurs-et-du-numerique-educatif-2016-05-30/ |site=ac-clermont.fr via [[Wikiwix]] |consulté le=04-11-2023}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |auteur1= |titre=Manuels scolaires : chiffres, extraits, citations |périodique=[[Le Monde diplomatique]] |date=01-09-2013 |lire en ligne=https://www.monde-diplomatique.fr/2013/09/A/49608 |consulté le=12-09-2020}}.</ref>.

== Recherches scientifiques sur les manuels scolaires ==
{{Section vide ou incomplète}}
Plusieurs programmes de [[recherche scientifique]] concernant le livre et l'édition scolaires existent dans le monde<ref name=":7">{{Lien web |prénom=Alain |nom=Choppin |titre=Emmanuelle : programme de recherche sur les manuels scolaire |url=http://rhe.ish-lyon.cnrs.fr/?q=emmanuelle |site=rhe.ish-lyon.cnrs.fr |date=2003 |consulté le=2022-03-15}}</ref>. L'un des premiers historiquement est le programmes de recherches français « Emmanuelle » (débuté en 1980), qui adopte une perspective historique sur le sujet<ref name=":7" />. Il comporte notamment deux [[Base de données|bases de données ]]: Emmanuelle et Emmanuelle international : la première liste tous les manuels scolaires français depuis la [[Révolution française]], la seconde a trait à l'ensemble de la littérature scientifique — française et internationale — sur le sujet<ref name=":7" />.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
{{Références|colonnes=2}}
{{Références}}


== Annexes ==
== Annexes ==
=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* Alain Choppin, ''Les manuels scolaires, histoire et actualité'', Paris, Hachette éducation, 1992,
* Alain Choppin, ''Les manuels scolaires, histoire et actualité'', Paris, Hachette éducation, 1992,
* Éric Bruillard, ''Manuels scolaires, regards croisés,'' CRDP de Basse-Normandie, Documents, actes et rapports sur l’éducation, Caen, 2005
* Éric Bruillard, ''Manuels scolaires, regards croisés'', CRDP de Basse-Normandie, Documents, actes et rapports sur l’éducation, Caen, 2005


=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
* [[Éducation]]
* [[Système éducatif]]
* [[Enseignement]]
* [[Pédagogie]]
* [[Didactique]]
* [[Apprentissage]]
* [[Psychologie de l'éducation]]
* [[Programmes scolaires]]
* [[Manuel numérique]]
* [[Manuel numérique]]
* [[Lelivrescolaire.fr]]
* [[Lelivrescolaire.fr]]
* [[Sésamath]]
* [[Sésamath]]
* [[Workbook]]


=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
{{Liens}}
* [http://www.lekti-ecriture.com/contrefeux/Les-manuels-scolaires-et-la.html ''Les manuels scolaires et la fabrique en masse de non-lecteurs''] (un extrait de ''Lire et penser ensemble - Sur l'avenir de l'édition indépendante et la publicité de la pensée critique'' de Jérôme Vidal, Paris : Éditions Amsterdam)]
* [http://www.lekti-ecriture.com/contrefeux/Les-manuels-scolaires-et-la.html ''Les manuels scolaires et la fabrique en masse de non-lecteurs''] (un extrait de ''Lire et penser ensemble - Sur l'avenir de l'édition indépendante et la publicité de la pensée critique'' de Jérôme Vidal, Paris : Éditions Amsterdam)]
* [http://www.framasoft.net/article4390.html ''Les turbulences de l’édition scolaire'' (conférence de Jean-Pierre Archambault)]
* [http://www.framasoft.net/article4390.html ''Les turbulences de l’édition scolaire'' (conférence de Jean-Pierre Archambault)]
* [http://revue.sesamath.net/spip.php?article34 Sébastien Hache, Point de vue : « Manuel du futur .... proche ?? » (revue consacrée à l'utilisation des TICE en classe de mathématiques)]
* [http://revue.sesamath.net/spip.php?article34 Sébastien Hache, Point de vue : « Manuel du futur proche ?? » (revue consacrée à l'utilisation des TICE en classe de mathématiques)]
* {{PDF}} [http://halde.defenseurdesdroits.fr/IMG/pdf/DP_manuels_scolaires_VF.pdf ''Stéréotypes dans les manuels scolaires français''. Une étude réalisée pour la [[Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité|Halde]] de {{date-|juin 2007}} à {{date-|mars 2008}}].
* {{PDF}} [http://halde.defenseurdesdroits.fr/IMG/pdf/DP_manuels_scolaires_VF.pdf ''Stéréotypes dans les manuels scolaires français''. Une étude réalisée pour la Halde de {{date-|juin 2007}} à {{date-|mars 2008}}].


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[[Catégorie:Manuel scolaire|*]]
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Un manuel scolaire anglophone (2008).

Le manuel scolaire (du latin manus, « la main »), considéré au XIXe siècle comme le livre résumant tous les autres est un ouvrage didactique ayant un format maniable et regroupant l'essentiel des connaissances relatives à un domaine donné. Il a donc trait à l'éducation.

Le manuel scolaire est destiné à être utilisé en classe comme support de cours avec l'aide directe ou indirecte d'un enseignant. Il doit tenir compte du caractère progressif de l'apprentissage (âge des élèves, capacités cognitives)[1].

Précisions étymologiques[modifier | modifier le code]

Manuels scolaires Afghans en langue pachtoune (2011).

Selon le CNRTL[2], la première mention du mot manuel dans un titre d'ouvrage daterait de 1270. Il s'agirait du Manuel des péchés (ou Manuel des pechiez) composé par Wilham de Waddington.

Le nom commun (ou substantif) masculin "manuel" est issu, après une succession de dérivations, du latin manus signifiant main. Dans l'ordre, le substantif manus a donné son premier dérivé, l'adjectif latin manualis, signifiant "manuel·le", dans son acception actuelle d'adjectif.

Cet adjectif donnera ensuite un premier substantif, manuale, signifiant en latin "étui de livre", puis en bas-latin "livre portatif". Cette dernière acception date de la première moitié du VIe siècle selon l'Oxford Latin Dictionnary[2].

Enfin, selon le Französisches Etymologisches Wörterbuch[3], "le bas latin manuale est peut-être une traduction du grec ε ̓ γχειρι ́διον «livre portatif, manuel», titre d'un ouvrage d'Épictète, dérivé de χει ́ρ «main»"[2]. Le manuel d'Epictète, dans sa version traduite par Jean-Marie Guyau, est d'ailleurs disponible en Wikisource.

L'origine étymologique du manuel scolaire est sujette à hypothèses et discussions. Ceci se ressent dans les discussions historiques sur l'origine du manuel scolaire : quel est le premier manuel scolaire (voir ci-dessous la section Historique) ?

Historique[modifier | modifier le code]

En France[modifier | modifier le code]

Manuel scolaire français historique

L’apparition du manuel scolaire peut être mise en parallèle, comme celle de nombreux livres, avec l'invention de la presse à imprimer en 1454. C’est en 1470[4], qu’est vraisemblablement publié "un recueil de style latin pour la jeunesse […] que l'on s'accorde à considérer comme le premier livre scolaire imprimé en France"[5]. Il s’agit des Lettres de Gasparin de Pergame.

La définition de ce qu'est un manuel scolaire fait toutefois débat. Ainsi le grand historien français du manuel, Alain Choppin[5], soutient-il que les premiers ouvrages à pouvoir s'appeler « manuels scolaires » sont ceux qui comportent des indications pédagogiques : même commenté et utilisé en classe, un recueil de textes ne serait donc pas un manuel, tandis que ce recueil accompagné d'exercices, d'indications de lecture et d'autres consignes pédagogiques relèverait de la catégorie des manuels. Ce point de vue a également été défendu par des chercheurs comme Éric Bruillard[6] et Pierre Mœglin[7], qui reprennent explicitement la définition de Choppin. Ce point de vue conduit à faire remonter le manuel scolaire à 1792, lorsque les Révolutionnaires, notamment Lakanal et Condorcet, en envisagent l'édition financée par la Nation et 1833 lorsque le ministère Guizot passe des commandes massives à des éditeurs tels que Hachette.

Il n’y aura de toute façon, à partir de 1470 (et jusqu’au XVIIIe siècle) que de rares ouvrages destinés à l’éducation des enfants à être publiés. L’origine religieuse du manuel scolaire lui conféra, pendant plusieurs dizaines d’années, une fonction d’enseignement de valeurs morales. La plupart des écoles étaient alors confessionnelles et l'enseignement était surtout pratiqué par des religieux. Ce n'est donc qu'à partir du premier tiers du XIXe siècle que la dimension pédagogique du manuel est mise en valeur, puis, vers la fin du XIXe siècle, grâce aux différentes décisions du ministre Jules Ferry en matière d'éducation et à un décret de janvier 1890, il est imposé aux instituteurs de recourir à des livres pour leur enseignement.

C'est dans les années 1950 qu'apparaît une nouvelle génération de manuels afin de correspondre à l'évolution des méthodes d'apprentissage : les auteurs contemporains sont favorisés par rapport aux classiques et le cours magistral est remplacé progressivement par des activités incitant l'expression orale des élèves.

Les années 1970 (et l'influence non négligeable de mai 1968) sont l'une des périodes pivot pour l'enseignement et les manuels scolaires : ces derniers, qui étaient jusqu'alors hiérarchisés en chapitres très « figés », adoptent une structure éclatée et aérée où la signalétique, la typographie et la mise en page possèdent leur propre signification. Désormais, les manuels scolaires ne se prêtent donc plus à une lecture en continu.

Les manuels scolaires sont maintenant illustrés et conçus de façon à être attractifs et complets. Généralement organisés en chapitres, ils peuvent contenir, en plus des documents nécessaires pour appuyer le cours du professeur, des exercices de compréhension et/ou de recherches, selon les matières abordées. Ils couvrent les matières générales et certaines matières spécialisées.

Achetés par l'élève ou prêtés par son établissement scolaire, ils remplissent les sacs des écoliers, notamment au collège, où de nombreuses personnes (enseignants, parents et élèves, médecins) les décrient à cause de leur poids considéré comme excessif, car pesant sur le dos des écoliers.

Réglementations concernant les manuels scolaires[modifier | modifier le code]

Tous les pays n'ont pas toujours connu la même règlementation concernant les manuels scolaires. En 1992, Alain Choppin remarque ainsi une situation contrastée[5]. Dans des pays tels que l'Allemagne, l'Italie, les Pays-bas et le Portugal, c'est aux enseignants de choisir les manuels ; en Grèce, au Luxembourg, en Espagne, il existe un agrément officiel nécessaire pour introduire un manuel dans les classes. De nos jours, cette diversité des règlementations est toujours en cours.

Producteurs et production des manuels scolaires[modifier | modifier le code]

En France, les principaux éditeurs scolaires sont :

Diffusion et utilisation des manuels scolaires[modifier | modifier le code]

Critique du contenu[modifier | modifier le code]

L'apprentissage progressif du savoir engendre une certaine simplification du contenu qui est la caractéristique principale du manuel scolaire et, en même temps, son principal défaut. Si la pratique de la lecture se limite à l'école, le manuel risque de cristalliser des savoirs partiels, des préjugés ou des mythes[1].

Par ailleurs, les pouvoirs publics ont très vite compris l'importance du manuel comme transmetteur des principes et idéaux, d'où leur attitude visant à réglementer, voire censurer le contenu. Les disciplines telles que les sciences humaines, l'histoire et la géographie font l'objet d'un contrôle scrupuleux, principalement dans les régimes non démocratiques[1]. Les représentations de l'histoire varient ainsi selon les latitudes et les régimes politiques. Mais, dans l'usage, il apparaît que l'enseignant se sert de plusieurs manuels pour composer son cours avec un contenu diversifié et que les élèves eux-mêmes utilisent rarement leur propre manuel[8].

Avec l'émergence du numérique à l'école, l'usage du manuel est concurrencé par les nouvelles technologies de la communication. Toutefois, les manuels numériques ne représentent en France qu'1 % du marché de l'édition scolaire[9].

Selon l'historien Benoît Bréville, les manuels scolaires d'histoire « demeurent d’importants vecteurs de la pensée dominante (…). Ils véhiculent avec ardeur nombre d’idées reçues : le mythe de l’« union sacrée » dans les tranchées de la première guerre mondiale, alors que les unités de soldats étaient souvent traversées par des divisions sociales ; le prétendu anti-impérialisme du président américain Woodrow Wilson, qui n’hésitait pourtant pas à multiplier les interventions militaires et les ingérences politiques en Amérique latine tout en prônant le « droit à l’autodétermination des peuples » à la conférence de Paris ; le rôle prétendument décisif du débarquement allié dans la défaite de l’Allemagne ; la fable d’une Union européenne créée dans le seul but d’instaurer une paix durable sur le continent, , etc. »[10].

Livre scolaire et open source[modifier | modifier le code]

Depuis l'essor des manuels numériques et le partage de l'information, certains acteurs se sont mis à créer des manuels scolaires sous licence open source. Des acteurs comme Sésamath[11] ou Lelivrescolaire.fr[12] mettent en avant le fait que leur contenu puisse être, dans le respect des licences, librement modifié, distribué par les professeurs.

Le marché de l'édition de manuels scolaires en France[modifier | modifier le code]

En 2011, le nombre de manuels scolaires vendus en France s'élevait à 40,5 millions d'exemplaires, soit 9 % des ventes de livres. le chiffre d'affaires était de 336,5 millions d'euros (12 % du chiffre d'affaires du secteur de l'Édition)[13],[14]

En août 2019, Philippe Champy, « à la tête des éditions Retz de 1995 à 2016 »[15], sort un ouvrage intitulé Vers une nouvelle guerre scolaire : quand les technocrates et les neuroscientifiques mettent la main sur l'Éducation nationale[15]. Dans cet essai, fort de son statut « d'observateur engagé », l'auteur propose une présentation synthétique et actualisée des « éditeurs scolaires français ». Deux enseignements ressortent de cette analyse : la variété des profils d'éditeurs scolaires et la forte concentration des dernières décennies.

Le manuel scolaire en France : paysage éditorial français à la fin des années 2010
Maison d'édition Commentaires Groupe d'édition
Didier Maison d'édition créée en 1898[16].

Filiale du groupe Alexandre Hatier depuis 1978[16].

Division d'Hachette depuis 1996[16].

Hachette
Foucher Maison d'édition créée en 1937[17].

Division des éditions Hatier depuis 1995-1996[17].

Hachette Maison d'édition créée en 1826[18].
Hatier Maison d'édition créée en 1880[19].

Intègre le groupe Hachette en 1996[19].

Istra Editions créées par les Imprimeries Strasbourgeoises[20].

Fonds repris par Hachette Éducation en 1992[20].

Les imprimeries strasbourgeoises ont été créées en 1676[21] ;

l'acronyme ISTRA apparaît en 1918[21].

Bordas Maison d'édition créée en 1946. Editis
Clé international Maison d'édition créée en 1973.
Nathan Maison d'édition créée en 1881.
MDI Maison d'édition créée en 1952[22].
Retz Maison d'édition créée en 1975[15].
De Boeck Université Maison d'édition créée en 1889.

Fait partie du groupe Albin Michel depuis 2015.

Éditions Albin Michel
Casteilla
Delagrave Maison d'édition créée en 1865.
Magnard Maison d'édition créée en 1936.
Vuibert Maison d'édition créée en 1877.
Belin Maison d'édition créée en 1777[15]. Humensis
Presses universitaires de France (PUF) Maison d'édition créée en 1921.

On peut également trouver les maisons d'éditions suivantes : Éditions Sed, Sedrap, Estem, Seli Arslan, Lanore[23],[24].

Recherches scientifiques sur les manuels scolaires[modifier | modifier le code]

Plusieurs programmes de recherche scientifique concernant le livre et l'édition scolaires existent dans le monde[25]. L'un des premiers historiquement est le programmes de recherches français « Emmanuelle » (débuté en 1980), qui adopte une perspective historique sur le sujet[25]. Il comporte notamment deux bases de données : Emmanuelle et Emmanuelle international : la première liste tous les manuels scolaires français depuis la Révolution française, la seconde a trait à l'ensemble de la littérature scientifique — française et internationale — sur le sujet[25].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Paolo Bianchini, Le Monde diplomatique, septembre 2013, p. 17.
  2. a b et c « MANUEL : Etymologie de MANUEL », sur cnrtl.fr (consulté le )
  3. (de) Wartburg (Walther von) et al., Französisches Etymologisches Wörterbuch. Eine darstellung des galloromanischen sprachschatzes, Bonn/Heidelberg/Leipzig-Berlin/Bâle, Klopp/Winter/Teubner/Zbinden, 1922-2002 (1960), 25 volumes, tome 6, fascicule 1, page 280
  4. [PDF] L'Histoire des manuels scolaires : une approche globale, INRP
  5. a b et c Choppin, Alain (1992): Les Manuels scolaires : histoire et actualité, Paris, Hachette Éducation.
  6. Bruillard, Éric, dir., Manuels scolaires, regards croisés, Caen, CRDP Basse-Normandie, 2005.
  7. Mœglin, Pierre, Les Industries éducatives, Paris, Puf, 2010.
  8. Dominique Borne, Le Manuel scolaire, rapport de l’IGEN au ministre de l’éducation nationale, Paris, La documentation française, 1998
  9. La Tribune, 25 mars 2013.
  10. Benoît Bréville, « Pour remettre l’histoire à l’endroit », sur Le Monde diplomatique,
  11. « Accueil », sur Sésamath (consulté le ).
  12. « Lelivrescolaire.fr : manuels numériques pour le collège et le lycée », sur lelivrescolaire.fr (consulté le ).
  13. Source : Le secteur du livre : chiffres-clés 2011-2012, direction générale des médias et des industries culturelles, ministère de la culture et de la communication, mars 2013.
  14. http://www.culture.gouv.fr/Thematiques/Livre-et-Lecture/Documentation/Economie-du-livre/Chiffres-cles-du-secteur-du-livre
  15. a b c et d Champy, Philippe., Vers une nouvelle guerre scolaire : quand les technocrates et les neuroscientifiques mettent la main sur l'Éducation nationale, Paris, La Découverte, , 318 p. (ISBN 978-2-348-04062-7 et 2-348-04062-X, OCLC 1127648941)
  16. a b et c Didier (maison d'édition)
  17. a et b Éditions Foucher
  18. Hachette Livre
  19. a et b Hatier
  20. a et b « Istra (Éditions) », sur data.bnf.fr (consulté le )
  21. a et b « Imprimerie strasbourgeoise », sur data.bnf.fr (consulté le )
  22. « Les éditions MDI », sur Éditions MDI, (consulté le )
  23. « Salon des éditeurs et du numérique éducatif », sur ac-clermont.fr via Wikiwix (consulté le ).
  24. « Manuels scolaires : chiffres, extraits, citations », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  25. a b et c Alain Choppin, « Emmanuelle : programme de recherche sur les manuels scolaire », sur rhe.ish-lyon.cnrs.fr, (consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Alain Choppin, Les manuels scolaires, histoire et actualité, Paris, Hachette éducation, 1992,
  • Éric Bruillard, Manuels scolaires, regards croisés, CRDP de Basse-Normandie, Documents, actes et rapports sur l’éducation, Caen, 2005

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]