« Rock » : différence entre les versions

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{{Infobox Musique (style)
<center>[[Image:Crystal 128 kguitar.png|30 px]] Voir le [[portail:rock|portail du rock]]</center>
| nom = Rock
| origines stylistiques = [[Rock 'n' roll]], [[blues électrique]], [[Musique folk|folk]], [[Musique country|country]], [[rhythm and blues]], [[jazz]]
| origines culturelles = Années 1950 et 1960, {{États-Unis}}, {{Royaume-Uni}}
| instruments = [[Guitare électrique]], [[Guitare basse|basse]], [[Batterie (instrument)|batterie]], [[piano]], [[chant]], [[Clavier (instrument)|claviers]]
| popularité = Mondiale
| genres dérivés = [[Heavy metal]], [[Pop (musique)|pop]]
| scènes régionales = Monde entier, principalement en [[Amérique du Nord]] et en [[Europe]]
| sous genres = [[Art rock]], [[garage rock]], [[glam rock]], [[grunge]], [[hard rock]], [[heavy metal]], [[krautrock]], [[punk rock]], [[rockabilly]], [[rock alternatif]], [[rock expérimental]], [[rock progressif]], [[rock psychédélique]], [[rock sudiste]], [[soft rock]], [[Surf music|surf rock]], Afro Rock, Rock créole, Rock zoulou (voir : [[Liste des genres de rock|liste complète]])
| genres associés = [[Rap rock]], [[Bhangra|bhangra rock]], [[blues rock]], [[country rock]], [[Nouveau flamenco|flamenco-rock]], [[folk rock]], [[glam punk]], [[jazz fusion]], [[punta rock]], [[space rock]], [[stoner rock]]
| voir aussi = [[Opéra-rock]], [[Rock and Roll Hall of Fame]]
| légende = Les Beatles, groupe anglais emblématique de la culture rock.
}}


Le '''rock''' est un [[genre musical]] apparu dans les [[années 1950]] aux [[États-Unis]] et qui s'est développé en différents sous-genres à partir des [[années 1960]], notamment aux États-Unis et au [[Royaume-Uni]]<ref name="studwell">W. E. Studwell and D. F. Lonergan, ''The Classic Rock and Roll Reader: Rock Music from its Beginnings to the mid-1970s'' (Abingdon: Routledge, 1999), {{ISBN|0-7890-0151-9}}.</ref>.
<br><br>
Le '''rock''' est un [[genre musical]] qui mêle le [[blues]] noir, et le [[rythm and blues]] en premier lieu, avec une culture blanche marquée par la [[musique country]] notamment. Le rock devient par la suite une véritable philosophie avec sa cohorte culturelle, du [[cinéma]] aux [[bande dessinée|bandes dessinées]] en passant par la mode vestimentaire. {{musique Rock}}Le rock dépasse très largement le cadre purement musical, et tout, ou presque, peut être rock !


Il prend ses racines dans le [[rock 'n' roll]] des [[Chronologie de la musique populaire#Années 1940|années 1940]] et [[Chronologie de la musique populaire#Années 1950|1950]], lui-même grandement influencé par le [[rhythm and blues]] et la [[Musique country|country]]. Le rock a également incorporé des éléments provenant d'autres genres dont la [[musique folk|folk]], le [[blues]], le [[jazz]] et la [[musique classique]]. Le terme « rock » est aujourd'hui parfois utilisé comme un terme générique incluant des formes artistiques comme la [[Pop (musique)|pop music]], la [[musique soul]]<ref>Beebe, D. Fulbrook, B. Saunders, "Introduction" in R. Beebe, D. Fulbrook, B. Saunders, eds, ''Rock over the edge: transformations in popular music culture'' (Duke University Press, 2002), {{p.|7}}.</ref>. Son influence [[culture]]lle est désormais prééminente dans l'industrie musicale, et se diffuse également dans d'autres arts ([[cinéma]], [[bande dessinée]], [[mode (habillement)|mode vestimentaire]]).
== Historique ==


Depuis les années 1960, définies comme la [[Classic rock|période « classique » du rock]], de nombreux sous-genres hybrides ont peu à peu émergé. Cette décennie voit déjà éclore le [[rock psychédélique]] et le [[garage rock]], ainsi que des rapprochements avec d'autres genres musicaux, donnant naissance au [[folk rock]], au [[jazz fusion]] et au [[blues rock]]. Au début des années 1970, le [[rock progressif]] manifeste une volonté d'expérimentation ; le [[glam rock]] met l'accent sur les [[Concert|performances scéniques]] et le style vestimentaire ; le [[hard rock]] et le [[heavy metal]] naissant valorisent le volume, la puissance et la vitesse. À la fin des années 1970, le [[punk rock]] engendre des chansons brutes, dépouillées et souvent engagées politiquement, qui influencent fortement le [[punk hardcore]], la [[new wave]] et le [[rock alternatif]] des années 1980. Les années 1990 voient la domination du [[rock alternatif]] et de ses dérivés ([[grunge]], [[Britpop]], [[rock indépendant]]), tandis que les deux dernières décennies témoignent d'une volonté de retour aux sources ([[post-punk]], néo-garage rock). À ces sous-genres s'ajoutent de nombreuses scènes rock nationales, notamment en [[Rock allemand|allemand]], en [[Rock français|français]] et en [[Rock en espagnol|espagnol]].
=== La naissance (américaine) du rock ===
[[Image:Elvis Presley 1970.jpg|145px|left|thumb|Elvis Presley]]


Le rock est caractérisé par une mélodie vocale dominante, souvent accompagnée par une ou plusieurs [[guitare électrique|guitares électriques]], une [[guitare basse]] et une [[Batterie (instrument)|batterie]] ; il peut également être accompagné de [[synthétiseur]]s/[[piano]], de [[Cuivres (musique)|cuivres]] ou d'autres [[Instrument de musique|instruments]]. Une chanson de rock comprend généralement quatre pulsations par mesure (4/4) et une structure avec couplets et [[Refrain (musique)|refrain]]. Les paroles, qui contiennent parfois des références à la sexualité et aux drogues, ont servi de vecteur à des mouvements sociaux et culturels, comme les [[Mod (sous-culture)|mods]] en [[Angleterre]] ou la contre-culture [[hippie]] en [[Californie]]. Héritant de la tradition de la « ''[[Chant de révolte|protest song]]'' » issue de la folk, le rock a parfois été considéré comme une forme d'expression d'une partie de la jeunesse et un moyen de révolte contre le [[conformisme]], la morale dominante et la [[société de consommation]].
Le rock'n'roll est un enfant du [[blues]], le [[rythme]] ternaire ([[Division du temps (solfège)|division du temps]]) de celui-ci étant remplacé par un rythme [[Division du temps (solfège)|binaire]] et le [[tempo]] devenant plus soutenu. Il convient ici de distinguer [[rhythm and blues]] et [[rock'n'roll]], même si la tâche apparaît délicate de la fin des [[années 1940]] à [[1954]]. Citons ici [[Fats Domino]] qui fait du rock'n'roll dès [[1948]] sans le savoir. [[Ike Turner]] prétend lui aussi avoir interprêté le premier rock ''Rocket 88'' en 1951.


== Histoire ==
En [[1951]], le [[disc jockey]] [[Alan Freed]] anime une émission appelée ''[[Moondog's Rock And Roll Party]]''. C'est la première diffusion du rock'n'roll à une large audience. C'est ce DJ radio qui trouve son nom au Rock'n'Roll en reprenant une expression que l'on retrouve depuis les années [[1940]] dans certaines chansons de [[rhythm and blues]] et qui signifie en argot « faire l'amour ». [[Alan Freed]] est le premier DJ blanc à soutenir avec force des artistes noirs jouant la « musique du diable ». La bonne société américaine en fera son « ennemi numéro 1 » et aura d'ailleurs sa peau en [[1959]].
{{article détaillé|Histoire du rock}}


=== Naissance aux États-Unis ===
Le terme ''[[rockabilly]]'' désigne la première forme historiquement identifiable de rock'n'roll, il s'agit essentiellement d'un croisement de [[rhythm and blues]] et de [[musique country]]. [[Elvis Presley]] et [[Bill Haley]] sont deux précurseurs chez les chanteurs blancs. [[Elvis Presley]], surnommé ''The King'' (« Le Roi du Rock and Roll »), enregistre ce qui est probablement l'un des tout premiers morceaux de rockabilly avec ''That's Alright Mama'' et collectionnera très rapidement les succès, mais c'est [[Bill Haley]] and His Comets qui signent officiellement l'acte de naissance du rock'n'roll pour de nombreux historiens avec le titre ''[[Rock Around the Clock]]'' (une [[reprise]] de Sonny Dae and His Knights, 1952). Ce premier tube de l'histoire du « rock » qui figure au générique du film ''[[Graine de violence]]'' est N°1 des hit-parades aux USA (8 semaines) et au Royaume-Uni (3 semaines) en 1955. [[Buddy Holly]], [[Jerry Lee Lewis]], [[Eddie Cochran]] et autres [[Gene Vincent]] s'engouffrent dans la brèche. Les musiciens noirs restent très actifs avec [[Chuck Berry]] tout particulièrement. N'oublions pas [[Little Richard]], qui sur son premier [[45 tours]], signe quatre des plus grands [[standard]]s de rock, à savoir : ''[[Tutti Frutti]]'', ''[[Long Tall Sally]]'', ''[[Rip It Up]]'' et ''[[Ready Teddy]]''.
==== Origines du rock'n'roll ====
{{Article détaillé|Rock 'n' roll}}
[[Fichier:Chuck Berry 1957.jpg|vignette|[[Chuck Berry]] effectuant son pas de danse (« [[duckwalk]] ») en 1957. S'il n'est pas l'inventeur du rock'n'roll, il a toutefois révolutionné la manière de le jouer sur scène.]]
Le rock trouve ses origines dans le [[rock 'n' roll]], qui devient populaire aux États-Unis à la fin des années 1940 et au début des années 1950. Celui-ci est issu de la rencontre entre diverses composantes de la [[musique afro-américaine]] (dont le [[rhythm and blues]] et le [[gospel]]) et la [[musique country]]{{sfn|Bogdanov|2002|p=1303–1304}}. Le genre emprunte à la country un usage prépondérant de la guitare, et remplace le [[Rythme (musique)|rythme]] [[Division du temps (solfège)#Temps ternaire|ternaire]] du rhythm and blues par un [[Division du temps (solfège)#Temps binaire|rythme binaire]] et un [[tempo]] plus soutenu. Simple, facile à danser et entraînant, ce nouveau style est idéal pour les night-clubs. Toutefois, la distinction d'avec le rhythm and blues n'est pas toujours aisée : le terme de « rock'n'roll » a parfois été utilisé pour évoquer le rhythm and blues joué par des Blancs<ref>{{Lien web|langue=fr|nom1=Koechlin|prénom1=Stéphane|titre=Rock and roll|url=http://www.universalis.fr/encyclopedie/rock-and-roll/|site=[[Encyclopædia Universalis]]|date=|consulté le=2017-08-23}}.</ref>, afin de pouvoir le diffuser dans des établissements fréquentés par la [[Blancs américains|communauté blanche]].


En [[1951 en musique|1951]], le [[disc jockey]] de [[Cleveland]] [[Alan Freed]] anime une émission de radio appelée ''[[Moondog's Rock And Roll Party]]'', dans laquelle il diffuse pour la première fois du rhythm and blues (alors appelé « ''{{Langue|en|race record}}'' » aux États-Unis) à un public mixte<ref name=":2">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=T. E. Scheurer|titre=American Popular Music|sous-titre=The Age of Rock|lieu=Madison, Wisconsin|éditeur=Popular Press|année=1989|passage=170|isbn=0-87972-468-4}}.</ref>. Il invente également le nom de ce nouveau genre en reprenant une expression d'[[argot]] américain, que l'on retrouve depuis les [[années 1940]] dans certaines chansons de rhythm and blues, et qui signifie « faire l'amour »<ref name=":2" />.
Le rock'n'roll provoque un mouvement de rejet de la bonne société américaine qui croit avoir triomphé de ce mouvement en [[1959]]. On annonce alors la mort du rock et il est vrai qu'aux États-Unis, le mouvement semble s'essoufler. Les chanteurs sont désormais très consensuels et Elvis est institutionnalisé, cantonné aux ballades. Le rock'n'roll continue cependant de se développer sous des formes plus locales et confidentielles comme la [[surf music]] de la côte ouest ou le rock garage au nord.


La détermination de la première chanson de rock'n'roll de l'histoire fait l'objet de débats. Certains estiment qu'il s'agit de ''Rock Awhile'' de [[Goree Carter]] (1949)<ref name=":7">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Robert Palmer, "Church of the Sonic Guitar", in Anthony DeCurtis|titre=Present Tense|éditeur=Duke University Press|année=1992|passage=19|isbn=0-8223-1265-4}}.</ref> ; d'autres de ''[[Rock the Joint]]'' de [[Jimmy Preston]], reprise en 1952 par [[Bill Haley|Bill Haley & His Comets]]<ref>{{Lien web|langue=en|auteur1=Bill Dahl|titre=Jimmy Preston|url=http://www.allmusic.com/artist/jimmy-preston-mn0000769251|site=[[AllMusic]]|date=}}.</ref> ; d'autres de ''that's all'' de [[Rosetta Tharpe]] ou encore de ''[[Rocket 88]]'', composée par [[Jackie Brenston|Jackie Brenston and his Delta Cats]] et enregistrée en 1951 par le producteur [[Sam Phillips]], pour son label [[Sun Records]]<ref name=":3">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=M. Campbell|titre=Popular Music in America|sous-titre=and the Beat Goes on|lieu=Boston|éditeur=Cengage Learning|date=2008 (3ème éd.)|pages totales=384|passage=157–158|isbn=978-0-495-50530-3|isbn2=0-495-50530-7}}.</ref>. Quatre ans plus tard, en 1955, ''Rock Around the Clock'' de Bill Haley devient la première chanson de rock'n'roll à rencontrer le succès populaire, atteignant le sommet des [[hit-parade]]s aux États-Unis et au Royaume-Uni<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=P. Browne|titre=The Guide to United States Popular Culture|lieu=Madison, Wisconsin|éditeur=Popular Press|année=2001|pages totales=1010|passage=358|isbn=978-0-87972-821-2|isbn2=0-87972-821-3|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=U3rJxPYT32MC&printsec=frontcover}}.</ref>. Ouvrant la voie au développement du genre, ce premier [[tube (musique)|tube]] de l'histoire du rock figure au générique du film ''[[Graine de violence]]'' (1955).
Vers la fin des [[années 1950]], et le début des [[années 1960]], on entend de plus en plus de titres de rock'n'roll plus "sages", plus "doux" et qui vont engendrer la [[musique pop]] : [[The Everly Brothers]] - ''All I Have To Do Is Dream'' (1958), [[Johnny Burnette]] [[:en:Johnny Burnette|{{en}}]]- '' Dreamin' et You're Sixteen (composée par les [[Frères Sherman]]) '' (1960) [[Del Shannon]] [[:en:Del Shannon|{{en}}]] - ''Runaway'' ([[:en:Runaway (Del Shannon song)|{{en}}]]) (1961), [[Brian Hyland]] [[:en:Brian Hyland|{{en}}]] - ''Sealed With A Kiss '' (1962), [[Lee Dorsey]] [[:en:Lee Dorsey|{{en}}]] - '' Ya ya '' (1962) , etc.
Le "pur" rock'n'roll/rockabilly tend à disparaître, hormis quelques rares titres comme [[Roy Orbison]] - (Oh !) Pretty Woman (1964) et Sam The Sam & The Pharaos - Wooly Bully (1965)...
Emerge alors ce qu'on n'appelle plus rock'n'roll mais tout simplement "rock" :
[[The Kingsmen]] - Louie Louie (1963), [[The Kinks]] - All Day And All Of The Night (1964, Royaume-Uni) , [[Them]] - Baby Please Don't Go (1965), Gloria (1965) , [[Canned Heat]] - On The Road Again , [[The Troggs]] - Wild Thing , [[Jefferson Airplane]] - Somebody to love (1967) , etc.


Parmi les autres artistes alors en vogue figurent notamment [[Chuck Berry]], [[Bo Diddley]], [[Fats Domino]], [[Little Richard]], [[Buddy Holly]], [[Jerry Lee Lewis]]<ref name=":3" /> et [[Big Joe Turner]], un bluesman devenu célèbre avec son titre ''[[Shake, Rattle and Roll]]'' en 1954. Little Richard signe sur son premier [[disque microsillon|45 tours]] quatre des plus grands standards de rock : ''[[Tutti Frutti (chanson)|Tutti Frutti]]'', ''[[Long Tall Sally]]'', ''Rip It Up'' et ''Ready Teddy''. Quant à Chuck Berry, il marque la scène rock par ses tubes (''[[Roll Over Beethoven]]'', [[Rock and Roll Music (chanson)|''Rock and Roll Music'']], ''[[Johnny B. Goode]]'') ainsi que par ses performances sur scène. Par son jeu de scène et ses pas de danses, dont le [[duckwalk]], il influence la génération suivante de rockers, notamment les [[The Rolling Stones|Rolling Stones]], [[Jimi Hendrix]] et [[Led Zeppelin]]<ref>{{Article|langue=en|auteur1=Joe Lynch|titre=Chuck Berry Didn't Invent Rock 'n' Roll, but He Turned It Into an Attitude That Changed the World|périodique=The Hollywood Reporter|date=18 mars 2017|lire en ligne=http://www.hollywoodreporter.com/news/chuck-berry-didnt-invent-rock-n-roll-but-he-turned-an-attitude-changed-world-987198|consulté le=2017-08-23|pages=}}.</ref>.
=== La renaissance (britannique) du rock ===
[[Image:Beatles.jpg|left|210px|thumb|The Beatles]]


Rapidement, le rock'n'roll représente la majeure partie des ventes de disques aux États-Unis, et les [[crooner]]s comme [[Eddie Fisher]], [[Perry Como]], [[Patti Page]] et [[Frank Sinatra]], qui avaient dominé la décennie précédente, voient leurs ventes baisser de manière significative<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=R. S. Denisoff|auteur2=W. L. Schurk|titre=Tarnished Gold|sous-titre=the Record Industry Revisited|lieu=New Brunswick, NJ|éditeur=Transaction|date=1986 (3ème éd.)|passage=13|isbn=0-88738-618-0}}.</ref>.
La réplique ne vient pas d'Amérique mais du [[Royaume-Uni]]. Les premiers émules d'Elvis apparaissent comme [[Cliff Richard]] et de petites formations se multiplient pour les imiter. Au passage cependant, le rock'n'roll s'acclimate et les [[Shadows]] qui accompagnent Cliff Richards initient l'archétype de la formation rock telle qu'elle sera reprise aussi bien en Europe que de l'autre côté de l'Atlantique : la [[contrebasse]] disparaît au profit de la basse électrique, deux guitaristes se répartissent les tâches de la rythmique pour le premier et des ''chorus'' pour le second. Les groupes britanniques s'éloignent ainsi rapidement de leur modèle américain pour créer une musique originale que les francophones appellent le [[rock anglais|« rock anglais »]]. Les [[Beatles]] accentuent le travail sur la [[mélodie]] et les [[harmonie]]s vocales et donnent naissance à la [[musique pop]] tandis que le mouvement du ''british [[blues]] boom'' retourne aux racines blues, privilégiant des rythmes syncopés et des sonorités plus agressives. Les [[Rolling Stones]] émergent comme le fer de lance de ce rock britannique. Des branches parallèles se multiplient alors que des groupes tels que les [[The Who|Who]] et les [[Kinks]] développent le mouvement [[mod (mouvement)|mod]], tandis que les [[Animals]] ou les [[Yardbirds]] créent un blues rock britannique. La richesse de la création britannique est fleurissante et impose définitivement au niveau mondial un genre musical qui devient emblématique de la seconde moitié du {{XXe siècle}}. Le rock se ramifie alors presque à l'infini en explorant des niches apparemment improbables. Le [[jazz-rock]], pour ne citer que lui, naît de cette recherche entamée dès les [[années 1960]].


==== Rockabilly et doo-wop ====
Si les [[années 1950]] proposaient une scène commune pour artistes noirs et blancs, les [[années 1960]] mettent fin à cette mixité. La scène rock britannique est logiquement blanche, tandis que les noirs américains adaptent à leur sauce la redécouverte britannique de l'importance de la mélodie. S'appuyant sur les anciennes structures [[ségrégation]]nistes, ils mettent au monde une branche importante de l'arbre généalogique du rock englobant ce qu'il convient de qualifier de « dance music », du [[funk]] au [[rap]] en passant par la [[pop (musique)|pop]] de la [[Tamla]] des [[années 1960]]. Conséquence de ce cloisonnement, les rockers noirs sont rares dans l'autre grande famille du rock post-Beatles. Citons toutefois [[Jimi Hendrix]], [[guitariste]] de génie, qui électrifie son blues et ouvre au rock (blanc) d'autres univers.
{{Article détaillé|Rockabilly}}[[Fichier:Elvis Presley first national television appearance 1956.jpg|vignette|[[Elvis Presley]] lors de sa première apparition à la télévision, en janvier 1956.|268x268px]]Aux côtés du rock'n'roll, essentiellement joué par des artistes afro-américains, émerge un genre aux sonorités proches mais pratiqué par des musiciens blancs : le [[rockabilly]]. Inspiré lui aussi du rhythm and blues, il se distingue par une influence plus marquée de la [[musique country]], notamment de son courant dit « [[hillbilly]] »<ref name=":4">{{Lien web|langue=en|auteur1=Craig Morrisson|titre=Rockabilly|url=https://www.britannica.com/art/rockabilly|site=Encyclopaedia Britannica|date=}}.</ref>. La structure du groupe-type comprend un chanteur, qui joue également de la [[guitare acoustique]], un [[Guitare électrique|guitariste électrique]] qui apporte une touche ''blues'', et un bassiste qui marque le rythme<ref name=":4" />. Parmi les précurseurs de ce genre figurent notamment Bill Haley, [[Carl Perkins]], [[Eddie Cochran]] et [[Gene Vincent]]. C'est [[Elvis Presley]] qui, en 1954, popularise le genre avec son premier succès, ''[[That's All Right (Mama)]]''<ref name=":4" />.


À la différence du rockabilly, le [[doo-wop]] utilise le chant à plusieurs voix ([[Polyphonie|polyphonique]]) avec un chœur en fond, chantant par [[onomatopée]]s (d'où le genre tire son nom)<ref name=":5">{{Lien web|langue=en|auteur1=F. Hoffmann|titre=Roots of Rock: Doo-Wop. In Survey of American Popular Music|url=http://www.shsu.edu/~lis_fwh/book/roots_of_rock/Doo-Wop2.htm|site=Sam Houston State University|date=}}.</ref>. L'instrumentation est généralement peu fournie et l'accent est mis sur la performance vocale<ref name=":5" />. Des groupes comme [[The Crows]], [[The Penguins]] et [[The Coasters]] deviennent rapidement populaires aux États-Unis. [[The Platters]], avec des chansons comme ''[[Only You (And You Alone)|Only You]]'' ou ''[[The Great Pretender]]'' (1955), rencontrent un succès international<ref>{{Lien web|langue=en|titre=The Platters|url=https://www.rockhall.com/inductees/platters|site=Rock & Roll Hall of Fame|consulté le=2017-08-23}}.</ref>.
=== Le rock devient contestataire ===
[[Image:Joan Baez Bob Dylan.jpg|thumb|right|[[Bob Dylan]] et [[Joan Baez]] en [[1963]]]]
Si le rock'n'roll a toujours été le fait d'une jeunesse en rupture avec le carcan moral de ses ainés, les textes jusqu'aux années 1960 étaient souvent confinés aux thèmes festifs éventuellement chargés de connotation sexuelles. C'est avec [[Bob Dylan]] que les paroles prennent une tournure à la fois plus poétique et plus engagée. Sous l'influence de la poésie classique (en particulier [[Dylan Thomas]] auquel il emprunte son prénom) et du mouvement folk ([[Woodie Guthrie]] puis [[Joan Baez]]), celui-ci devient le chroniqueur de sa génération, abordant sans complaisance des thèmes politiques ou sociaux. Son impact sera décisif des deux côtés de l'Atlantique. Aux États-Unis, les ''protest songs'' expriment le désaveu de la guerre froide ou de l'engagement au Vietnam tandis qu'au Royaume-Uni, [[John Lennon]] livre des textes plus personnels et recherchés. Le rock devient à la fois un mouvement artistique qui gagne une caution intellectuelle et un courant de contre-culture. Cette tendance connaît son apogée avec les grands festivals de la fin des années 1960 : à [[Festival de Woodstock|Woodstock]], à [[Altamont]] ou sur l'[[Festival de l'île de Wight|Île de Wight]] des centaines de milliers de jeunes se rassemblent pour partager à la fois une passion pour la musique mais également une vision du monde.


Le rock'n'roll et le rockabilly entraînent le développement de nouvelles tendances et techniques instrumentales. La guitare électrique devient l'instrument du rock par excellence, notamment grâce au jeu de Chuck Berry, [[Link Wray]] et [[Scotty Moore]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=J. M. Curtis|titre=Rock Eras : Interpretations of Music and Society, 1954–1984|lieu=Madison, Wisconsin|éditeur=Popular Press|année=1987|passage=73|isbn=0-87972-369-6}}.</ref>. L'usage de la [[Distorsion (musique)|distorsion]], bien qu'initié par des guitaristes de blues comme [[Guitar Slim]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Tom Aswell|titre=Louisiana Rocks!|sous-titre=The True Genesis of Rock and Roll|lieu=Gretna, Louisiane|éditeur=Pelican Publishing Company|année=2010|pages totales=500|passage=pp. 61–65|isbn=978-1-58980-677-1|isbn2=1-58980-677-8|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=BSHTGsnI8skC&pg=PA61}}.</ref>, [[Blind Willie Johnson]] et [[Pat Hare]] au début des années 1950<ref name=":7" />, ne devient populaire qu'avec Chuck Berry<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=John Collis|titre=Chuck Berry|sous-titre=The Biography|éditeur=Aurum|année=2002|passage=38|isbn=}}.</ref>. Sous l'influence de Johnson, Hare et Wray, de nombreux artistes utilisent les [[Power chord|''power chords'']] (« accords de puissance »), qui donnent à la mélodie un son plus lourd<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Michael Hicks|titre=Sixties rock|sous-titre=garage, psychedelic, and other satisfactions|lieu=Urbana/Chicago Ill.|éditeur=[[University of Illinois Press]]|année=2000|pages totales=162|passage=17|isbn=0-252-06915-3|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=JviHtOrIlkkC&printsec=frontcover}}.</ref>.
=== Le psychédélisme ===
[[Image:Peace and love.jpg|right|200px]]
À partir du milieu des années 1960, la consommation de psychotropes qui devient courante dans les milieux intellectuels (en particulier le LSD) marque la création artistique de son empreinte. Alors que l'[[acid rock]] naît sur la côte ouest des États-Unis d'Amérique avec le [[Grateful Dead]], le [[psychédélisme]] fait également son apparition au Royaume-Uni à travers les premiers concerts des [[Pink Floyd]], la formation de [[Cream]] ou encore l'album ''Revolver'' des Beatles. Mais c'est avec l'album ''Sergeant Pepper's Lonely Heart Club Band'' de ces derniers que cette influence devient manifeste pour le grand public. Cette tendance initie le retour en force des groupes américains tels que les [[Byrds]], les [[Doors]] ou [[Jefferson Airplane]]. L'oeil du cyclone se situe néanmoins toujours au Royaume-Uni. De nouveaux courants voient le jour avec notamment le [[rock progressif]] de [[King Crimson]], [[Genesis (groupe)|Genesis]] ou [[Yes]] qui introduit des éléments issus du jazz et de la musique classique ou le heavy metal dont les prémices se font sentir dès 1967 à travers les riffs de guitare saturés de [[Cream]] ou [[Jimi Hendrix]] et qui naîtra véritablement avec [[Led Zeppelin]] et [[Deep Purple]].


==== Déclin du rock'n'roll ====
Le rock de la fin des [[années 1960]] se politise et le ''[[Flower Power]]'' est l'expression pacifique du rock planant qui caractérise le passage entre l'album ''[[Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band]]'' des [[Beatles]] ([[1967]]) et les premiers riffs [[punk]] de [[1975]]. Le passage aux années 1970 se caractérise par la mort prématurée de nombreuses stars du rock, Jimi Hendrix, Brian Jones, Janis Joplin, Jim Morrisson, etc. la plupart tout juste agée de 27 ans.
À la fin des années 1950 et au début des années 1960, la critique musicale s'accorde à reconnaître le déclin du rock'n'roll et du rockabilly<ref name=":6" />. De nombreux évènements donnent l'impression au public que l'ère du rock'n'roll touche à sa fin : la mort de Buddy Holly, du [[The Big Bopper|Big Bopper]] et de [[Ritchie Valens]] dans un accident d'avion en 1959 ; le départ d'Elvis Presley pour le service militaire ; la retraite de [[Little Richard]], qui veut devenir pasteur ; les poursuites judiciaires à l'encontre de Jerry Lee Lewis et Chuck Berry ; enfin, le scandale de la [[payola]], une affaire de corruption qui implique de grandes figures de l'industrie musicale, dont [[Alan Freed]]<ref name=":6">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=M. Campbell|titre=Popular Music in America|sous-titre=and the Beat Goes On|lieu=Boston|éditeur=Cengage Learning|date=2008 (3ème éd.)|pages totales=384|passage=99|isbn=978-0-495-50530-3|isbn2=0-495-50530-7}}.</ref>.


Les paroles des chansons deviennent plus consensuelles, et [[Elvis Presley]] est cantonné à des [[ballade]]s. Le pur rock'n'roll et le [[rockabilly]] tendent alors à disparaître, bien que quelques titres postérieurs comme ''(Oh!) Pretty Woman'' de [[Roy Orbison]] en [[1964 en musique|1964]] et ''Wooly Bully'' de [[Sam the Sham and the Pharaohs]] en [[1965 en musique|1965]] puissent être rattachés au style.
=== Rock et folk ===
Dans la deuxième moitié des années 60, apparait la fusion du rock et du folk avec Dylan, les Byrds, Horslips, Fairport Convention, Steeleye Span et [[Alan Stivell]]. Ce dernier peut être cité également dans la fusion Rock symphonique (Symphonie celtique) et fusion Rock world.


Cependant, au Royaume-Uni, où des artistes américains de blues sont venus se produire, une scène de rock'n'roll tend à émerger alors que le genre s'éteint outre-Atlantique<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=R. F. Schwartz|titre=How Britain Got the Blues : the Transmission and Reception of American Blues Style in the United Kingdom|lieu=Aldershot|éditeur=Ashgate|année=2007|pages totales=267|passage=22|isbn=978-0-7546-5580-0|isbn2=0-7546-5580-6|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=sFhb7babitgC&printsec=frontcover}}.</ref>. [[Lonnie Donegan]], avec son tube de 1955 ''[[Rock Island Line]]'', influence de jeunes artistes britanniques et contribue à la formation de nombreux groupes de [[skiffle]], dont celui de [[John Lennon]], [[The Quarrymen]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=J. Roberts|titre=The Beatles|lieu=Minneapolis|éditeur=Lerner Publications|année=2001|passage=13|isbn=0-8225-4998-0}}.</ref>.
=== Rock et glamour ===
[[Image:Queen 1984 0009.jpg|thumb|right|[[Freddy Mercury]], chanteur du groupe [[Queen]]]]
Les années 1970 voient la disparition progressive du psychédélisme et la fin du rêve hippie. Cette désillusion, associée à une merchandisation croissante de la musique donne naissance à un courant embrassant les contradictions de son époque en proposant une image glamour et décadente : le [[glam rock]]. Sous le strass et les paillettes de leurs costumes androgynes, [[David Bowie]], [[T.Rex]] ou [[Queen]] proposent une musique théâtrale et baroque.


=== Années 1960 ===
=== La révolution punk et ses conséquences ===
==== Renaissance britannique ====
[[Image:The Clash UK.jpg|left|165px|thumb|The Clash]]
{{Article détaillé|Skiffle|}}[[Fichier:The Beatles arrive at JFK Airport.jpg|thumb|left|[[The Beatles|Les Beatles]] sur le tarmac de l'[[Aéroport international John-F.-Kennedy de New York|aéroport JFK]] de New York, le 7 février 1964.]]


La réplique ne vient pas des [[États-Unis]] mais du [[Royaume-Uni]]. Les premiers émules d'[[Elvis Presley]] apparaissent, comme [[Cliff Richard]], et de petites formations se multiplient pour les imiter. L'influence américaine de [[Chuck Berry]] est profonde. Au passage cependant, le rock 'n' roll s'acclimate et [[The Shadows]], qui accompagnent [[Cliff Richard]], initient l'archétype de la formation rock telle qu'elle sera reprise aussi bien en [[Europe]] que de l'autre côté de l'[[Océan Atlantique|Atlantique]] : la [[contrebasse]] disparaît au profit de la [[guitare basse]], deux [[guitariste]]s se répartissent les tâches de la rythmique pour le premier et des « chorus » pour le second. Les groupes britanniques s'éloignent ainsi rapidement de leur modèle américain pour créer une musique originale que les [[francophonie|francophones]] appellent « [[rock britannique|rock anglais]] ».
Les racines musicales du mouvement [[punk]] remontent aux [[années 1960]] avec le genre [[Rock garage]] ([[Stooges]], [[MC5]]) suivi par la scène new yorkaise du milieu des [[années 1970]] comprenant notamment [[The New York Dolls]] et [[The Ramones]]. C'est toutefois au Royaume-Uni et en France que le mouvement [[punk]] prend vraiment son envol à partir de [[1976]] avec les [[Sex Pistols]] et autres [[The Clash]] en tête d'affiche. Le mouvement [[punk]] se pose clairement en réaction face au rock des [[années 1970]] qui n'autorise les enregistrements qu'aux virtuoses. Le premier message des punks est là : la musique appartient à tout le monde, même si la technique n'est pas absolument maîtrisée. Les punks ouvrent ainsi les portes des studios d'enregistrement à d'innombrables groupes, de [[The Police]] à [[U2 (groupe)|U2]]. Le second message des punks est plus politique. Les Britanniques enterrent leur statut de Grande Puissance (''No future for the UK'').


[[The Beatles|Les Beatles]] accentuent le travail sur la [[mélodie (succession de hauteurs)|mélodie]] et les [[harmonie]]s vocales et donnent naissance à la [[pop (musique)|musique pop]] tandis que le mouvement du « british blues boom » retourne aux racines [[blues]], privilégiant des [[Rythme (musique)|rythmes]] syncopés et des sonorités plus agressives. [[The Rolling Stones]] émergent comme le fer de lance de ce [[rock britannique]]. Des branches parallèles se multiplient alors : des [[groupe musical|groupes]] tels que [[The Who]], [[The Troggs]], [[Small Faces (groupe)|The Small Faces]] et [[The Kinks]] développent le mouvement [[mod (sous-culture)|mod]], tandis que [[The Animals]] ou [[The Yardbirds]] créent un [[blues rock]] britannique. La richesse de la création britannique est florissante et impose définitivement au niveau mondial un [[genre musical]] qui devient emblématique de la seconde moitié du {{s-|XX|e}}. Le rock se ramifie alors presque à l'infini en explorant des niches apparemment improbables. Le [[jazz fusion]] naît de cette recherche entamée dès les [[années 1960]].
Les États-Unis avaient résisté plus de dix-huit mois à la [[The Beatles|beatlemania]], ils tiendront bon pendant plus de vingt ans face à la vague [[punk]]. Si l'ouverture des studios a bien lieu aux États-Unis, elle est moins flagrante qu'en Europe. Musicalement, les tenants d'un rock dit ''modern'' se revendiquent toutefois ouvertement comme des enfants du [[punk]]. Il faut attendre [[1988]] et le mouvement [[grunge]] de la côte ouest américaine pour percevoir un écho [[punk]] dans la musique américaine grand public, cicatrisant efficacement les plaies d'un rock divisé depuis plus de dix ans en deux camps : ''Classic'' et ''Modern''. Ce débat est essentiellement américain, car en Europe les modernistes ont gagné la partie dès le début des [[années 1980]].


Si les [[années 1950]] proposaient une scène commune pour artistes [[Noir (humain)|noirs]] et [[Blanc (humain)|blancs]], les [[années 1960]] mettent fin à cette mixité. Les noirs abandonnent peu à peu le rock pour s'orienter vers des genres musicaux qui correspondent davantage à leur réalité sociale. La [[musique soul|soul]] militante de [[James Brown]] fait de plus en plus d'émules. La scène rock britannique est principalement blanche, tandis que les [[Afro-Américains|noirs américains]] adaptent à leur manière la redécouverte britannique de l'importance de la [[mélodie (succession de hauteurs)|mélodie]]. S'appuyant sur les anciennes structures [[Ségrégation raciale|ségrégationnistes]], ils mettent au monde une branche importante de l'[[généalogie|arbre généalogique]] du rock, englobant ce qu'il convient de qualifier de « dance music », du [[funk]] au [[rap]] en passant par la [[pop (musique)|pop]] de la [[Motown|Tamla]] des années 1960. Conséquence de ce cloisonnement, les rockers noirs sont rares dans l'autre grande famille du rock post-Beatles. L'une des exceptions est [[Jimi Hendrix]], guitariste de génie qui électrifie son [[blues]] et ouvre au rock blanc d'autres univers.
=== New wave et electro ===


==== Pop et rock ====
À l'approche des années 1980, une partie du mouvement punk évolue vers une production en studio plus aboutie, une attention plus affirmée à la qualité des textes et une volonté générale plus orientée vers l'expérimentation. Le terme [[New wave]] apparaît alors pour désigner cette musique plus sombre et sophistiquée qui met à profit les progrès des synthétiseurs en contrepoint de guitares éthérées et de basses pesantes. Le terme reste cependant générique et englobe aussi bien la pop électro-gothique de [[Joy Division]] ou [[The Cure]] que le rock matiné de reggae de [[The Police]]. Dans la lignée de [[Kraftwerk]], un courant électro apparaît avec [[Depeche Mode]], les synthétiseurs remplacent progressivement les guitares. Cette démarche représentera plus tard l'un des fondements de la musique [[techno]].
{{Article détaillé|Pop (musique)}}


Le terme « pop » désigne un sous-genre apparu dans les années 1950-1960. Le rock'n'roll évolue alors pour se subdiviser en deux branches principales : le rock, plus fidèle aux racines blues dont il est issu, et la [[Pop (musique)|pop]], qui met plus l'accent sur les mélodies et les harmonies vocales. La pop connaît sa maturité avec l'avènement des [[The Beatles|Beatles]]. Les représentants les plus emblématiques de la branche rhythm and blues étaient les [[The Rolling Stones|Rolling Stones]] (qui sur le tard reprirent cependant l'étiquette rock 'n roll). La pop, expression issue de l'anglais ''{{langue|en|popular music}}'' (« musique populaire »), s'est donc petit à petit distinguée comme un sous-genre du rock, dans les années 1960. À la base, la pop était l'équivalent anglais de la « variété ».
=== Avènement du ''hard'' ===


Si l'on considère que les Beatles ont créé ou au moins amené la musique pop, alors il s'agit d'une transformation adoucie et plus pétillante du rock'n'roll. Le premier album sera ''[[Rubber Soul]]'', toutefois précédé de quelques chansons de l'album ''[[Help! (album)|Help!]]'', où figure notamment ''[[Yesterday]]''.
La composante [[hard rock]] profite, elle aussi, très largement de l'ouverture des studios. Conséquence logique de cette multiplication des enregistrements : l'apparition de nombreux sous-genres. Jadis, [[Hard rock]] et [[Heavy metal (musique)|Heavy metal]] étaient deux synonymes (Heavy Metal venant d'un journaliste de [[New York Times]] à propos du [[Purple Haze]] de [[Jimi Hendrix]]), mais depuis le début des [[années 1980]] une scission s'est produite. Le vocable « Heavy Metal » est en effet redéfini par le journaliste [[Lester Bangs]] du magazine [[Creem]]. Le genre se radicalise avec un accent croissant placé sur la virtuosité et la vitesse d'exécution en particulier du guitariste solo et du batteur, des ambiances pesantes ([[Wishbone Ash]], [[Def Leppard]], [[Kiss]]) et des thèmes qui s'inspirent souvent du satanisme (dans la lignée de [[Black Sabbath]]). C'est l'apparition de la nouvelle vague de heavy metal britannique (en fait [[Iron Maiden]]) qui s'oriente vers des aspects plus lyriques alors que les américains [[Metallica]] inventent le [[speed metal]]. On voit ensuite apparaître le [[Thrash metal]], le [[Gothic metal]], le [[Death metal]], entre autres, avant l'émergence logique d'un... [[Nu metal]].

==== Contre-culture ====
[[Fichier:Joan Baez Bob Dylan.jpg|thumb|[[Joan Baez]] et [[Bob Dylan]] en [[1963]].]]

Si le rock 'n' roll a toujours été porté par une [[jeunesse]] trop à l'étroit dans le carcan moral de ses aînés, les textes jusqu'aux [[années 1960]] étaient souvent confinés aux thèmes festifs éventuellement chargés de [[dénotation et connotation|connotations]] [[sexualité|sexuelles]]. Avec [[Bob Dylan]], les paroles prennent une tournure à la fois plus [[poésie|poétique]] et plus engagée. Mariant la [[poésie]] [[surréalisme|surréaliste]] à l'engagement du mouvement [[musique folk|folk]] ([[Woody Guthrie]] puis [[Joan Baez]], [[Pete Seeger]]), il devient le [[Chronologie|chroniqueur]] de sa génération, abordant sans crainte des thèmes [[politique]]s et [[social|sociaux]]. Son impact sera décisif des deux côtés de l'[[Océan Atlantique|Atlantique]]. Aux [[États-Unis]], les ''protest songs'' expriment le rejet de la [[guerre froide]] ou de l'[[guerre du Viêt Nam|engagement militaire au Viêt Nam]] tandis qu'au [[Royaume-Uni]], [[John Lennon]] livre des textes plus personnels et recherchés. Le rock devient à la fois un mouvement [[art]]istique, qui acquiert une légitimité intellectuelle, et un courant de « contre-culture ». Cette tendance connaît son apogée avec les grands festivals de la fin des années 1960 : à [[Festival de Woodstock|Woodstock]] ou sur l'[[Festival de l'île de Wight|Île de Wight]] des centaines de milliers de jeunes se rassemblent pour partager à la fois une passion pour la [[musique]] mais également une vision du monde en rupture avec les normes établies.

==== Pop et folk ====
{{Article détaillé|Musique folk}}

Dans la deuxième moitié des [[années 1960]], apparaît la fusion de la pop et du [[musique folk|folk]] aux [[États-Unis]] avec [[Bob Dylan]], [[The Byrds]] puis [[The Band (groupe)|The Band]], [[Crosby, Stills, Nash and Young|Crosby, Stills and Nash]] et [[Neil Young]]. [[The Band (groupe)|The Band]], par sa fusion des [[musique traditionnelle|musiques traditionnelles]] avec le rock, le [[blues]], la [[musique country]] et les [[ballade]]s [[Irlande (île)|irlandaises]] des [[Appalaches]] aura une influence déterminante. En réaction, l'[[Angleterre]] produit elle aussi des [[artiste]]s à la recherche de leurs racines [[musique|musicales]] comme [[Bert Jansch]], [[Pentangle]], [[Fairport Convention]], [[Richard Thompson]], [[Steeleye Span]]. Ce courant accouchera du [[folk rock]] de grande diffusion aux [[États-Unis]] avec des groupes comme [[Eagles|The Eagles]] ou [[Poco]]. En [[Angleterre]], ces [[musicien]]s se heurtent rapidement au [[mouvement punk|punk]], et, frappés de ringardise, leurs disques disparaissent dans les bacs [[world music|world]], [[musique celtique]], voire [[New age (musique)|new age]].

==== Psychédélisme ====
{{Article détaillé|psychédélisme}}
[[Fichier:Peace and love.jpg|thumb|Symbole de ''{{langue|en|[[Campagne pour le désarmement nucléaire|Ban the Bomb]]}}'', vulgarisé plus tard par l'expression ''{{langue|en|[[Peace and love]]}}'']]

À partir du milieu des [[années 1960]], la consommation de [[psychotrope]]s (en particulier le [[LSD]]), marque le début de la [[créativité|création artistique]] sous emprise. Alors que l'[[acid rock]] naît sur la côte ouest des [[États-Unis]] avec le [[Grateful Dead]], le [[psychédélisme]] fait également son apparition au [[Royaume-Uni]] à travers les premiers concerts de [[Pink Floyd]], la formation de [[Cream]] ou encore l'album ''[[Revolver (album des Beatles)|Revolver]]'' des [[The Beatles|Beatles]]. Mais c'est avec l'album ''[[Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band (album)|Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band]]'' de ces derniers que cette influence devient manifeste pour le grand public. Cette tendance favorise le retour en force des groupes américains tels que [[The Byrds]], [[The Doors]] ou [[Jefferson Airplane]]. Mais le Royaume-Uni reste le pays du rock. De nouveaux courants voient le jour avec notamment le [[rock progressif]] de [[King Crimson]], [[Emerson, Lake and Palmer]], Pink Floyd, [[Genesis (groupe)|Genesis]], [[Van der Graaf Generator|Van Der Graaf Generator]] ou [[Yes]] qui introduit des éléments issus du [[jazz]] et de la [[musique classique]] comme des morceaux longs, des structures alambiquées et des techniques de composition complexes, ou le hard rock et le [[heavy metal]] dont les prémices se font sentir dès [[1966]] à travers les riff de guitare saturés de [[Cream]] ou [[Jimi Hendrix]], et qui naitra véritablement avec [[Led Zeppelin]], [[Deep Purple]], [[Black Sabbath]] ou encore [[Blue Cheer]].

Le rock de la fin des années 1960 se politise et le ''[[Flower Power]]'' est l'expression [[pacifisme|pacifique]] du rock planant qui caractérise le passage entre l'album ''[[Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band (album)|Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band]]'' des Beatles en [[1967]] et les premiers [[riff (musique)|riffs]] [[mouvement punk|punk]] de [[1975]]. Le passage aux [[années 1970]] est marqué par la mort prématurée de nombreuses [[Vedette (personnalité)|stars]] du rock, comme [[Jimi Hendrix]] (Jimi Hendrix Experience), [[Brian Jones (musicien)|Brian Jones]] (Rolling Stones), [[Janis Joplin]] ou encore [[Jim Morrison]] ([[The Doors]]), tous âgés de 27 ans lors de leur mort.

Le [[psychédélisme]] est un style qui englobe donc des [[groupe musical|groupes]] variés qui ont un certain sens de l'expérimentation. Ainsi même des [[groupe musical|groupes]] comme [[The Velvet Underground]] peuvent parfois être qualifié de [[psychédélisme|psychédéliste]]. On distinguera alors le psychédélisme fondé sur le ''Flower Power'' d'un psychédélisme plus sombre et/ou [[culture underground|underground]]. Par là même, on peut citer le rock psychédélique d’[[Hawkwind]] ou encore le krautrock d’[[Amon Düül|Amon Düül II]], fervents de voyages nocturnes et fantomatiques.

==== Garage rock et pub rock ====
{{Article détaillé|Garage rock|Pub rock}}

En 1965, le groupe américain [[The Sonics]] sort son premier album, ''Here Are the Sonics'', initiant le rock garage et pré-punk des [[Stooges]] d'[[Iggy Pop]] ou du [[MC5]], et provoquant, par ricochet, une explosion de groupes en Grande-Bretagne, avec un sous-genre qui sera appelé [[pub rock]] au début des années [[1970]], notamment [[Dr. Feelgood (groupe)|Dr. Feelgood]].

En [[1972]], le guitariste [[Lenny Kaye]], futur membre du [[Patti Smith|Patti Smith Group]], crée la compilation ''[[Nuggets (compilations)|Nuggets]]'' (« Pépites » en français), qui regroupe les perles du rock garage entre 1965 et 1967, dont des groupes comme [[The Seeds]], [[The Electric Prunes]], [[The Strangeloves]] ou [[13th Floor Elevators]], l'ensemble sur un double album de 27 titres. Ce disque eut une influence extraordinaire sur la génération à venir, au point de voir publiée une suite aussi riche, avec ''Nuggets 2'' et ''Children Of Nuggets''. D'autres groupes s'inscrivent dans cette veine, comme [[The Stooges]], [[MC5]], [[The Cramps]], et bien plus tard, dans les années 2000 [[The White Stripes]], [[The Libertines]] ou [[The Hives]].

==== Jazz fusion ====
{{Article détaillé|Jazz fusion}}

Depuis la fin des années 1960, un nouveau style de jazz apparaît : le jazz fusion. Popularisé par l'album ''[[Hot Rats]]'' de [[Frank Zappa]], ce style connait un grand succès et beaucoup de groupes passent par une face jazz fusion, parmi lesquels [[Santana (groupe)|Santana]] avec les albums ''[[Caravanserai]]'' et ''[[Borboletta]]'', [[Al Di Meola]] sur l'album ''[[Elegant Gypsy]]'', [[John Mayall]] et d'autres musiciens célèbres.

Le jazz fusion connaît aussi des artistes à part entière comme [[Miles Davis]], [[Pat Metheny]], [[Steely Dan]], [[Weather Report]], [[Chick Corea]]. Un courant de ce que l'on appelait à l'époque le « free jazz rock » sera créé plus tard avec [[Last Exit (groupe)|Last Exit]]. Son nom se transformera au fil du temps en « [[free rock]] ».

==== Avènement du hard rock ====
{{Article détaillé|Hard rock}}
[[Fichier:ACDC-Hughes-long ago.jpg|thumb|left|[[AC/DC]] à [[Belfast]] en 1979 avec Angus Young à gauche et Bon Scott à droite.]]

Au cours des années 1960, des groupes de rock britanniques tels que [[Cream]], [[The Rolling Stones]], [[The Beatles]], [[The Yardbirds]], [[The Who]] et [[The Kinks]] modifièrent le rock 'n' roll, ajoutant un son puissant, des lourds riffs de guitare, une batterie imposante et des voix fortes. Ce nouveau son posa les bases du hard rock. Dans le même temps, [[Jimi Hendrix]] produisit une forme de blues influencée par le [[rock psychédélique]], combinée avec des éléments de [[jazz]] et de rock 'n' roll, créant un genre unique. Il fut l'un des premiers guitaristes à expérimenter des effets de guitare comme le phasing, le feedback et la [[Distorsion (musique)|distorsion]], avec [[Dave Davies]] des Kinks, [[Pete Townshend]] des Who, [[Eric Clapton]] de Cream, et [[Jeff Beck]] des Yardbirds.

Le hard rock émergea à la fin des années 1960 avec les groupes britanniques [[Led Zeppelin]], [[Deep Purple]] et le [[heavy metal traditionnel]] avec [[Black Sabbath]] (groupe britannique également), qui mélangeaient la musique des premiers groupes de rock britanniques avec des formes dures de [[blues rock]] et d'[[acid rock]].

À cette époque, [[hard rock]] et [[heavy metal]] étaient alors synonymes (aux États-Unis et au Royaume-Uni, on parlait plus de « heavy metal » alors qu'en France, le grand public utilisait l'expression « hard rock », « heavy metal » étant utilisé uniquement par les spécialistes). Ce n'est qu'au cours des [[années 1980]] qu'on distingua les deux expressions. L'expression « heavy metal » est en effet redéfinie par le [[journaliste]] [[Lester Bangs]] du magazine ''[[Creem]]'' et se caractérise principalement par une distanciation de ses racines blues et des rythmiques lourdes et puissantes. Néanmoins, la frontière entre le heavy metal traditionnel et le hard rock reste floue.

Durant les années 1970, des groupes comme [[AC/DC]], [[Thin Lizzy]], [[Aerosmith]], [[Alice Cooper]], [[Kiss (groupe américain)|Kiss]], [[Scorpions]], [[Van Halen]], [[Queen]], [[Motörhead]] et [[Judas Priest]] apparaissent.
{{clr|left}}

=== Années 1970 ===
==== Rock et glam ====
{{Article détaillé|Glam rock}}
[[Fichier:Queen 1984 0009.jpg|thumb|upright=0.6|[[Freddie Mercury]], chanteur du groupe [[Queen]].]]

Les [[années 1970]] voient la disparition progressive du [[psychédélisme]] et la fin du rêve [[hippie]]. Cette désillusion, associée à une marchandisation exponentielle de la musique donne naissance à un courant embrassant les contradictions de son époque en proposant une image [[:wikt:glamour|glamour]] et [[décadence|décadente]] : le [[glam rock]]. Sous le [[strass]] et les [[:wikt:paillette|paillette]]s de leurs costumes [[androgynie|androgynes]], [[David Bowie]], [[T. Rex]], [[Sweet (groupe)|Sweet]], [[Roxy Music]], [[The New York Dolls]], [[Elton John]], [[Gary Glitter]], [[Slade]] ou même [[Queen]] proposent un rock théâtral et [[baroque]], marquant également un retour à la spontanéité du rock 'n' roll, avec des morceaux plus courts et rapides que ceux du rock psychédélique. Facilement dansable, le glam rock aura beaucoup de succès dans les palmarès avec des titres comme ''Bang a Gong (Get It On)'' de [[T. Rex]] ou ''Rock N'Roll (Part 1)'' de [[Gary Glitter]] entre autres et influencera fortement le [[mouvement punk]]. Queen en reprendra, au départ du moins, le look et les costumes androgynes, mais y mélangera musicalement du [[hard rock]], du [[rock progressif]] puis du [[funk]], de la [[Pop (musique)|pop]] et du [[disco]].

==== Révolution punk et conséquences ====
{{Article détaillé|Mouvement punk|Punk rock}}

Les racines musicales du [[mouvement punk]] remontent aux [[années 1960]] avec le genre [[Garage rock|garage]] ([[The Stooges]], [[MC5]]), suivi par la scène new-yorkaise du milieu des [[années 1970]] comprenant notamment le groupe de [[glam rock]] [[The New York Dolls]], et surtout [[Patti Smith]], sous l'influence de [[Bob Dylan]] et de [[Lou Reed]], grand inspirateur du côté sombre de la musique punk. On retrouve également ce que certains considèrent comme les premières traces de punk sur l'album [[Nadir's Big Chance]] de [[Peter Hammill]] sorti en 1974. [[Ramones|The Ramones]] sortent en 1976 un premier album de rock rapide qui est considéré par la plupart des autres comme le premier album de [[punk rock]]. Issu de la scène du [[CBGB]], ce groupe provoqua une révolution dans la musique, influençant entre autres la vague [[mouvement punk|punk]] au Royaume-Uni, ainsi que la vague du rock métal qui comprenait des groupes héritiers de [[Deep Purple]] comme [[Motörhead]] et de nombreux autres. Cette scène comporte d'ailleurs de nombreux artistes différents musicalement, moins homogènes que la scène punk anglaise.

Le mouvement punk prend son envol au [[Royaume-Uni]] à partir de [[1976]] avec des groupes comme les [[Sex Pistols]], et leur titre ''[[God Save the Queen (chanson)|God Save the Queen]]'', ou [[The Clash]]. Ces groupes ont été directement influencés par le premier album des Ramones ainsi que par un de leurs concerts au [[Royaume-Uni]] en été [[1975]] auquel la majorité des membres de ces deux groupes ont assisté avant de faire de la musique, de même que le futur [[Captain Sensible]] de [[The Damned (groupe)|The Damned]]. [[John Lydon]] déclare dans une interview qu'il a été influencé par les intonations vocales de [[Peter Hammill]]. Le mouvement punk s'oppose clairement en réaction au rock des années 1970 qui n'autorise les enregistrements qu'aux virtuoses en recherchant un jeu et un son de plus en plus raffinés. Ainsi, un des messages punks est d'encourager tout groupe souhaitant faire de la musique à passer à l'acte, sans attendre de maîtriser la technique et de posséder de gros moyens. Les punks ouvrent ainsi les portes des studios d'enregistrement à d'innombrables groupes, depuis [[The Police]] jusqu'à [[U2]].

Le second message des punks est social et politique. D'abord, c'est un renversement général et une inversion esthétique et morale de toutes les valeurs de la [[soixante-huitard|génération de 68]] et du [[festival de Woodstock]] qui se trouve qualifiées de [[baba cool]]. L'unisexe est abandonné pour un costume résolument sexiste en réinvestissant les symboliques des militaires et des prostituées. Les tons clairs et colorés à motifs fleuris, les tissus et les teintures naturelles sont remplacés par des couleurs violentes et des textures artificielles. La musique est à l'unisson de la mode : le son est artificiel, sale, avec des assonances et des arythmies. Du point de vue politique, c'est l'affirmation de la fin de l'idéologie du progrès indéfini, du présent qu'il faut sacrifier aux utopies politiques et aux lendemains qui chantent : ''{{langue|en|No future}}''. Les Britanniques enterrent leur statut de grande puissance (''{{langue|en|Anarchy In The UK}}'' ou ''{{langue|en|God Save The Queen}}'' des Sex Pistols où on entend : {{citation|''God save the Queen, She's no human being, Here's no future in England''}}… ou encore {{citation|''I'm so bored with the USA''}} du [[The Clash (album)|premier album]] des Clash.

Les [[États-Unis]] avaient résisté plus de dix-huit mois à la [[beatlemania]], ils tiendront bon pendant plus de vingt ans face à la vague punk. Si l'ouverture des studios a bien lieu aux [[États-Unis]], elle est moins flagrante qu'en [[Europe]]. Musicalement, les tenants d'un rock dit « moderne » se revendiquent toutefois ouvertement comme des enfants du punk. Mais de grandes figures du rock américain des {{nobr|années 1970}}, tels [[Bruce Springsteen]] se réfèrent davantage au rock et à la soul des années 50 et au folk des années 60 plutôt qu'au punk qui leur est contemporain. Il faut attendre les [[années 1980]] pour que les États-Unis voient se former des groupes comme les [[Pixies]], les [[Red Hot Chili Peppers]], les groupes de [[Mike Patton]] tels que [[Mr. Bungle]] ou [[Faith No More]], et le mouvement [[grunge]] de la côte ouest américaine pour percevoir un écho punk dans la musique américaine grand public, cicatrisant efficacement les plaies d'un rock divisé depuis plus de dix ans en deux camps : ''{{langue|en|Classic}}'' et ''{{langue|en|Modern}}''. Ce débat est essentiellement américain, car en Europe les modernistes ont gagné la partie dès le début des [[années 1980]].


=== Années 1980 ===
=== Années 1980 ===
==== Heavy metal ====
{{Article détaillé|Heavy metal}}

Désormais adulte, le rock s’est installé au cours des [[années 1970]] dans un rythme de croisière que les [[punk rock|punks]] [[Angleterre|anglais]] ont fait voler en éclats. Les [[années 1980]] s’ouvrent donc sur la promesse — rapidement déçue — d’un recommencement. Les années 1980 révèlent le brassage de plusieurs [[genre musical|genres]] qui se dissocieront vite de la représentation rock antérieure, mais elle comporte également bon nombre d'artistes qui feront vivre le rock, tout en le faisant évoluer.

Alors que la branche du [[hard rock]] se « [[heavy metal|métallise]] », radicalisant son discours sous une avalanche de [[décibel]]s, une accélération effrénée du [[tempo]] et une saturation qui repousse les limites de l'audible, le courant majeur s'assagit et se rapproche de plus en plus de la [[pop (musique)|pop]]. [[Dire Straits]] incarne ce rock serein, aux [[guitare]]s d'orfèvres et aux textes ciselés mais dont la fièvre est retombée, ou bien encore les irrévérencieux [[The Smiths]], conduits par le parolier [[Morrissey]] (même si celui-ci continue d'écrire des textes engagés, sa voix ramène à des sonorités [[pop (musique)|pop]]).

==== Rock indépendant ====
{{Article détaillé|Rock indépendant}}

Si quelques-uns dont [[U2]] ou [[R.E.M.]] tentent de raviver une démarche engagée, c'est plutôt aux frontières du rock, comme dans le métissage avec le [[funk]] de [[Michael Jackson]] ou de [[Prince (musicien)|Prince]] que l'exploration musicale se poursuit, alors mise en avant par la chaîne musicale [[Music Television|MTV]]. C'est avec l'émergence de cette dernière que le [[rock indépendant]] (ou [[rock alternatif]]) va prendre de l'ampleur. Celui-ci est représenté par des groupes comme [[Sonic Youth]] ou [[Pixies]], et englobe de nombreux autres groupes [[Pop (musique)|pop]], électroniques, [[Musique industrielle|industriels]] ou [[Garage rock|garage]] puis [[shoegazing]], et aussi des groupes issus du [[post-punk]], qui poursuivent leurs carrières.

En marge du rock, ce vent de liberté profite aux [[musique électronique|musiques électroniques]], contraintes depuis leur émergence aux [[États-Unis]] puis en [[Angleterre]] (de la [[techno]] à l’[[acid house]]) de s’épanouir dans la clandestinité. Dans la deuxième moitié des années 1980, le heavy metal fera un retour en force sous la forme du [[glam metal]] à partir de Los Angeles et s'imposera comme le style le plus populaire au monde vers 1986. L'année suivante, il domine 80 % des palmarès américains avec des groupes comme [[Kiss (groupe américain)|Kiss]], [[Mötley Crüe]], [[Def Leppard]], [[Poison (groupe)|Poison]], [[Ratt]] et [[Bon Jovi]]. Alors que les groupes de Los Angeles prennent d'assaut les palmarès, certains groupes vont revenir à la base de la musique metal en proposant un son plus violent et agressif et en mettant l'accent sur la rapidité d'exécution, comme [[Metallica]], [[Slayer]], [[Anthrax (groupe)|Anthrax]] ou encore [[Megadeth]].

==== Néo-classique ====
{{Article détaillé|Metal néo-classique}}
Né dans le milieu des années 1980, le néo-classique est une nouvelle forme de musique qui mélange des riffs heavy metal et des compositions virant dans le classique. Le précurseur du mouvement fut [[Yngwie Malmsteen]] avec l'album ''Rising Force''. Le style est particulièrement complexe car il requiert une certaine virtuosité à la guitare. Il est pratiqué par des guitaristes comme [[Patrick Rondat]], [[Michael Angelo Batio]], Axel Rudi Pell, [[Jason Becker]] ou [[Randy Rhoads]].

==== Post-punk, new wave et electro ====
{{Article détaillé|Post-punk|New wave|Electro}}

Dès la fin des [[années 1970]], une partie du [[mouvement punk]] évolue vers une production en [[studio d'enregistrement|studio]] plus aboutie, une attention plus affirmée à la qualité des textes et une volonté générale plus orientée vers l'expérimentation. Les premiers à profiler le genre [[post-punk]] sont [[Wire (groupe)|Wire]], [[Devo]] ou [[Siouxsie and the Banshees]], des [[artiste]]s qui accordent une place prépondérante au [[studio d'enregistrement]] et qui se démarquent immédiatement du [[punk rock|punk]], conservant son aspect [[brutalité|brutal]] tout en créant des structures plus variées et, souvent, plus sombres.

L'expression « [[new wave]] » apparaît alors pour désigner cette [[musique]] plus sophistiquée qui met progressivement à profit les progrès des [[synthétiseur]]s en contrepoint de [[guitare]]s éthérées et de [[guitare basse|guitares basses]] pesantes. L'expression « new wave » reste cependant générique, englobant aussi bien la [[pop (musique)|pop]] des [[années 1980]] et la [[cold wave]] de [[Joy Division]] (avec l'album [[Closer (album de Joy Division)|Closer]] en [[1980]], suivi de [[The Jesus And Mary Chain]] ou [[The Cure]] que le rock mâtiné de [[reggae]] de [[The Police]].

Contrairement à la new wave, l'emploi du terme [[post-punk]] se limite aux albums issus de la période allant de 1978 à environ 1982. Dans la lignée de [[Kraftwerk]], un courant [[electro]] (la [[synthpop]]) apparaît avec [[Depeche Mode]], mais aussi la [[House music|house]] amenée par [[New Order]]. Les [[synthétiseur]]s remplacent progressivement les [[guitare]]s. Cette démarche représentera plus tard l'un des fondements de la musique [[techno]].

=== Années 1990 ===
==== Mouvement américain ====
Le tournant des [[années 1990]] est amorcé par la scène bruitiste [[États-Unis|américaine]]. Sur la côte est, [[Sonic Youth]] puis les [[Pixies]] mêlent un sens aigu de la [[:wikt:mélodie|mélodie]] issue de la [[pop (musique)|musique pop]] avec une véritable rage rock 'n' roll. Au même moment, les [[The Smashing Pumpkins|Smashing Pumpkins]] apparaissent sur la scène et influencent toute une génération de [[guitare|guitaristes]].

==== Rock alternatif ====
{{Article détaillé|Rock alternatif}}

Les années 1990 sont particulièrement riches en ce qui concerne cette scène grâce à des groupes comme [[Marilyn Manson (groupe)|Marilyn Manson]], [[Jane's Addiction]], [[The Wallflowers]], [[Red Hot Chili Peppers]], [[Faith No More]], [[The Smashing Pumpkins]], [[Muse (groupe)|Muse]], [[R.E.M.]], [[Placebo (groupe)|Placebo]], [[Radiohead]], [[Pixies]] ou encore [[Nine Inch Nails]]. Ces groupes tous très différents participent au renouvellement du rock.

==== Grunge ====
{{Article détaillé|Grunge}}

Avec [[Nirvana (groupe)|Nirvana]] et leur album [[Bleach (album)|Bleach]], les [[Pixies]] ont annoncé le futur mouvement grunge en [[1989]], avec entre autres les morceaux ''Where is my Mind'' et ''Monkey Goes to Heaven''. La secousse devient vraiment sensible quand elle prend la forme du mouvement [[grunge]] à [[Seattle]], porté par les événements de la [[guerre du Golfe]] et la critique du niveau de vie médiocre de la classe moyenne américaine. Les groupes importants de ce mouvement sont notamment [[Green River (groupe)|Green River]] et [[Melvins]] comme précurseurs et [[Nirvana (groupe)|Nirvana]] comme chef de file, mais aussi [[Soundgarden]], [[Pearl Jam]], [[Sonic Youth]], [[Alice in Chains]], [[Screaming Trees]], [[Mudhoney]], [[Hole (groupe)|Hole]] et [[Stone Temple Pilots]].

==== Fusions ====
{{Article détaillé|Fusion de genres musicaux}}

Parallèlement, le rock commence à intégrer des apports du [[hip-hop]], du [[funk]], du [[mouvement punk|punk]], du [[heavy metal|metal]] ou d'autres styles musicaux et les [[Fusion (rock)|fusions]] se font enfin entendre. [[Aerosmith]] avec [[Run–D.M.C.]] sur le remix de ''[[Walk This Way]]'' ouvrent la voie, suivis par [[Fishbone]], [[Living Colour]], [[Urban Dance Squad]], [[Body Count (groupe)|Body Count]] et les principales références [[Rage Against the Machine]] suivi de [[System of a Down]] comme héritier, [[Red Hot Chili Peppers]], ou les premiers albums d'[[Incubus (groupe)|Incubus]].

==== Pop anglaise ====
Au Royaume-Uni, durant toutes les années 1990, [[Blur]], [[Oasis (groupe)|Oasis]] et [[The Verve]] semblent se partager le paysage grand public entre pop et rock, donnant naissance à une vague dite ''{{langue|en|[[britpop]]}}''. Dans un genre plus expérimental [[Radiohead]] est un des groupes majeurs des années 1990.

=== Années 2000 ===
Au début des années 2000, on assiste au retour d'un son plus ''roots'' directement inspiré du rock garage des années 1960, de la pop des [[The Velvet Underground|Velvet Underground]], du punk rock des années 1970 et de la new-wave et du post-punk des années 1980. Parmi les groupes majeurs de cette vague on peut citer [[The White Stripes]], [[The Strokes]], [[The Vines]], [[Arctic Monkeys]], [[The Libertines]], [[Black Rebel Motorcycle Club]], [[Bloc Party]], [[Franz Ferdinand]], [[Interpol (groupe)|Interpol]], [[The Kills]], [[The Killers]], [[Yeah Yeah Yeahs|The Yeah Yeah Yeahs]]. L'irruption de [[The Strokes]], en particulier, marque le début de cette [[Nouvelle Vague]]. Ces New-Yorkais ont un son proche des [[The Velvet Underground|Velvet Underground]], avec beaucoup de dynamisme et de modernité ; ils ont une influence sur d'autres groupes, notamment britanniques, comme les [[Arctic Monkeys]] ([[rock indépendant]]).

Au même moment, aux États-Unis, des groupes labellisés [[emo]] (mélange de punk, de new wave et pop) comme [[AFI (groupe)|AFI]] ou [[My Chemical Romance]] connaissent un grand succès commercial. L'[[emo]]core et le [[metalcore]], deux variantes plus proches du metal et du punk hardcore, représentent la face la moins commerciale et la plus dure de l'emo.

D'autres groupes plus [[rock indépendant]] comme [[TV on the Radio]], [[Liars]], [[!!!]], [[LCD Soundsystem]] ou [[The Rapture]] proposent un nouveau son qui mélange (post-)punk, funk, dance, post-rock. En réponse à ce son [[dance-punk]], la new rave se développe en Grande-Bretagne avec des groupes comme [[The Klaxons]], [[Late of the Pier]], [[Trash Fashion]], [[Shitdisco]] ou [[Hadouken!]] ; la frontière entre rock et musique dance devient de plus en plus ténue. En effet, certains ne considèrent pas ces groupes comme des groupes de rock. [[Crystal Castles (groupe)|Crystal Castles]] et [[Justice (groupe)|Justice]] font également partie de cette vague indie dance bien que leur musique soit plus électro que rock.

Aux États-Unis, dans la deuxième moitié des années 2000, une nouvelle vague de groupes plus ''lo-fi'', avec un son plus ''noisy'' et plus abrasif surgit avec des groupes comme [[The Black Keys]], [[The Black Lips]], [[Jay Reatard]] ou encore [[Wavves]]. Cette tendance se poursuivra dans les années 2010.

Le folk connaît de grandes heures avec des groupes ou des artistes comme [[Animal Collective]], [[Local Natives]], [[Sufjan Stevens]], [[Akron/Family]] ou [[Joanna Newsom]]. D'autres groupes comme [[Two Gallants]] mêlent énergie punk et folk intimiste.

=== Années 2010 ===
Les groupes de la vague garage se séparent (The White Stripes, The Libertines), ne rencontrent plus autant de succès que dans les années 2000 (The Strokes) ou sont en pause. [[Black Rebel Motorcycle Club]] est un des derniers toujours en activité. Mais face à l'hégémonie de l'électro (la pop et le hip hop ont envahi les dance floors), le rock s'efface et redevient ''underground''.

Une nouvelle tendance se dessine depuis la deuxième moitié des années 2000 et se confirme début 2010 : ces groupes semblent plutôt inspirés par le son indie des années 1980/1990 ([[Pixies|The Pixies]], [[My Bloody Valentine]], [[Sonic Youth]], [[The Jesus and Mary Chain]], [[Nirvana (groupe)|Nirvana]] ou encore [[Weezer]]), dont [[No Age]], [[Cloud Nothings]], Male Bonding, [[Wavves]], [[Dum Dum Girls]], [[Best Coast]], [[Girls (groupe)|Girls]] ou [[Yuck]]. [[Japandroids]] semble plutôt inspiré par le rock indépendant des années 1990, le [[grunge]] et le post-hardcore.

Depuis la fin des [[années 2000]], le rock avec chant braillard, directement inspiré du punk ou du hardcore punk faits son retour avec des groupes comme [[Pissed Jeans]], Fucked Up ou encore [[Titus Andronicus (groupe)|Titus Andronicus]]. Ces groupes semblent reprendre le flambeau des punks des années 1970 et 1980.

=== Années 2020 ===
{{référence nécessaire|Les frontières entre les genres musicaux sont de moins en moins évidentes. De nouveaux groupes mélangeant le punk, la musique industrielle, le hip hop et la noise comme Death Grips, Clipping, H9rr9r ou JPEGMAFIA connaissent un succès grandissant parmi les amateurs de musique rock}}.

{{référence nécessaire|Le son des années 1970 revient à la mode avec des groupes comme Greta van Fleet, qui s'inspire largement de Led Zeppelin ou encore Starcrawler qui mêle la lourdeur de Black Sabbath à l'urgence pop-punk de The Runaways|date=16 août 2020}}.

Au Royaume-Uni , on assiste à un retour des sonorités punk et post-punk avec des groupes comme les Sleaford Mods, Idles, Shames, Fontaines DC, Life ou Slaves<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|titre=Avec IDLES et LIFE, le punk et la contestation sont de retour au Royaume-Uni|url=https://www.lesinrocks.com/2019/11/25/musique/musique/idles-amp-life-rencontre-au-sommet-du-punk-uk/|site=Les Inrocks|date=2019-11-25|consulté le=2020-03-30}}.</ref>

Selon ''[[Rolling Stone]]'', en 2022, {{citation|le rock et la pop ne sont plus une [[culture]], mais une éphéméride sans cesse actualisée}}<ref name="RS9">{{Article |langue= fr |auteur1= Bruno Patino |titre= ''80 au compteur'' |périodique= ''[[Rolling Stone]]''|volume= |numéro= 145 |date= Septembre 2022 |pages= 9|issn= 1764-1071}}.</ref>. Le magazine explique ce phénomène par le fait que plusieurs musiciens iconiques du rock comme [[Bob Dylan]], [[Paul McCartney]] ou [[Brian Wilson]] ont atteint l'âge de quatre-vingt ans. {{citation|Fêter un anniversaire, c'est une façon de se rassurer. De donner de la valeur aux années accumulées alors qu'on n'est plus sûrs de rien}}, selon le périodique<ref name="RS9"/>.

== Caractéristiques ==
[[Fichier:Rhcp-live-pinkpop05.jpg|vignette|left|Le groupe [[Red Hot Chili Peppers]] en 2006. Il s'agit d'une formation classique en quartet : un [[bassiste]], un chanteur, un [[batteur]] à l'arrière-scène, et un [[Guitare solo|guitariste solo]].]]
Le son caractéristique du rock est généralement centré autour de la [[guitare électrique]] [[Amplificateur pour guitare électrique|amplifiée]], qui fit son apparition dans sa forme moderne dans les années 1950, avec l'avènement du [[Rock 'n' roll|rock'n'roll]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=J. M. Curtis|titre=Rock Eras : Interpretations of Music and Society, 1954–1984|lieu=Madison, WI|éditeur=Popular Press|année=1987|passage=68–73|isbn=0-87972-369-6}}.</ref>. Dans une formation de rock classique, le son de la guitare est accompagné par une [[guitare basse]] électrique - également utilisée dans le jazz à la même époque{{sfn|Shepherd|2003|p=56}} - et une [[Batterie (instrument)|batterie]] associant [[Instrument de percussion|percussions]], [[Tambour (instrument)|tambours]] et [[cymbale]]s{{sfn|Shepherd|2003|p=361}}. Ce trio d'instruments a souvent été complété par d'autres instruments tels que le [[piano]], l'[[orgue Hammond]] ou le [[synthétiseur]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=P. Théberge|titre=Any Sound you can Imagine|sous-titre=Making Music/Consuming Technology|lieu=Middletown, CT|éditeur=Wesleyan University Press|année=1997|passage=69–70|isbn=0-8195-6309-9}}.</ref>. L'instrumentation la plus courante provient de celle du blues, avec une [[guitare solo]], une [[guitare rythmique]], une basse en fond, et la batterie<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Michael Campbell|auteur2=James Brody|titre=Rock and Roll|sous-titre=An Introduction|éditeur=|année=|passage=80-81|isbn=|lire en ligne=https://books.google.co.uk/books?id=RK-JmVbv4OIC&pg=PA80}}.</ref>. Le groupe de rock standard, sur le modèle des [[The Beatles|Beatles]], est ainsi un quartette comprenant un chanteur (qui peut également jouer d'un instrument), un ou deux guitaristes, un bassiste et un batteur{{sfn|Shepherd|2003|p=56}}. Le nombre de membres varie généralement de trois (« [[power trio]] ») à cinq, mais certaines formations en comptent davantage.

Sur le plan musicologique, la musique rock est le plus souvent construite à partir de rythmes simples non [[Syncope (musique)|syncopés]], comprenant quatre [[Pulsation (musique)|pulsations]] par [[Mesure (musique)|mesure]], et un battement répétitif à la [[caisse claire]] toutes les deux mesures<ref name=":0">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=C. Ammer|titre=The Facts on File Dictionary of Music|lieu=New York|éditeur=Infobase|date=2004 (4e éd.)|passage=251-252|isbn=0-8160-5266-2}}.</ref>. Les mélodies sont fréquemment dérivées de modes plus anciens, tels que les [[Mode dorien|modes dorien]] et [[Mode mixolydien|mixolydien]], ainsi que des [[Mode majeur|modes majeur]] et [[Mode mineur|mineur]]. Les [[Harmonie tonale|harmonies]] utilisées comprennent notamment l'[[Accord de trois notes|accord à trois notes]], la [[Quarte (musique)|quarte juste]], la [[quinte]] et des progressions harmoniques dissonantes<ref name=":0" />. La structure des chansons, de l'origine du rock au milieu des années 1960<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Michael Campbell|auteur2=James Brody|titre=Rock and Roll|sous-titre=An Introduction|éditeur=|année=2007|passage=117|isbn=}}.</ref>, reprenait presque exclusivement celle du [[blues]] et de la [[Musique folk|folk]] (couplets-refrain), mais les artistes se sont peu à peu écartés de ce modèle<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=J. Covach, "From craft to art: formal structure in the music of the Beatles", in K. Womack et Todd F. Davis,|titre=Reading the Beatles : Cultural Studies, Literary Criticism, and the Fab Four|lieu=New York|éditeur=SUNY Press|année=2006|passage=40|isbn=0-7914-6715-5}}.</ref>, à commencer par les représentants du [[rock progressif]] des années 1970. En raison de son histoire riche et de sa propension à incorporer des éléments d'autres genres artistiques et musicaux, la critique musicale l'a défini comme un genre éclectique et disparate<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=T. Gracyk|titre=Rhythm and Noise|sous-titre=an Aesthetics of Rock|lieu=Londres|éditeur=I. B. Tauris|année=1996|passage=xi|isbn=1-86064-090-7}}.</ref>. Le musicologue Peter Wicke a ainsi déclaré qu'il est {{Citation|impossible de faire entrer le rock dans une catégorie musicale strictement délimitée}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Peter Wicke|titre=Rock Music|sous-titre=Culture, Aesthetics and Sociology|lieu=Cambridge|éditeur=[[Cambridge University Press]]|année=1990|passage=p.x|isbn=0-521-39914-9}}.</ref>.

[[Image:Characteristic rock drum pattern.png|thumb|Un motif de batterie en quatre pulsations par mesure (4/4), très courant dans le rock. {{Prononciation|Simple duple drum pattern.mid|Jouer}}]]

À la différence de la plupart des autres genres de [[musique populaire]], les paroles des chansons de rock abordent des thématiques autres que l'amour : l'engagement politique et social, les mœurs, la révolte contre les pouvoirs établis (« [[establishment]] »), l'usage de drogues et la sexualité<ref name=":0" />. Ces sujets proviennent notamment de la musique de rue new-yorkaise ([[Tin Pan Alley]]), de la folk et du rhythm and blues<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=B. A. Farber|titre=Rock 'n' roll Wisdom : What Psychologically Astute Lyrics Teach About Life and Love|lieu=Westport, CT|éditeur=Greenwood|année=2007|pages totales=190|passage=pp. xxvi-xxviii|isbn=978-0-275-99164-7|isbn2=0-275-99164-4|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=JeB23DDS_sAC&printsec=frontcover}}.</ref>. Le critique musical [[Robert Christgau]] qualifie les paroles de chansons de rock de « moyen de communication ''cool'' », avec une diction simple et des refrains martelés, prompts à véhiculer divers messages<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[Robert Christgau]]|titre=Rock & Roll Is Here to Stay|sous-titre=An Anthology|éditeur=[[W. W. Norton & Company]]|date=octobre 2000|passage=pp. 564–5, 567|isbn=0-393-04700-8|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=pJaU7NnALYYC&pg=PA562}}.</ref>. Le contenu de ces textes, quant à lui, reflète les aspirations et les préoccupations des artistes de rock, principalement des hommes blancs issus de la [[classe moyenne]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=C. McDonald|titre=Rush, Rock Music and the Middle Class|sous-titre=Dreaming in Middletown|lieu=Bloomington, Indiana|éditeur=[[Indiana University Press]]|année=2009|pages totales=255|passage=pp. 108–9|isbn=978-0-253-35408-2|isbn2=0-253-35408-0}}.</ref>. En 1972, Christgau écrivait que, malgré quelques exceptions, {{Citation|le rock impliquait généralement une identification à la sexualité masculine et à une forme d'agressivité}}.

Depuis que le terme de « rock » a été préféré à celui de « rock'n'roll » à la fin des années 1960, le genre a souvent été comparé et associé à la [[Pop (musique)|musique pop]], avec laquelle il partage plusieurs caractéristiques. Toutefois, le rock se distingue de la pop par une créativité et une musicalité accrue ; une attention particulière portée à la performance en [[concert]] ; des thématiques plus sérieuses ; et une volonté d'authenticité qui résulte souvent d'une connaissance de l'histoire du genre<ref name=":1">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=T. Warner|titre=Pop Music : Technology and Creativity : Trevor Horn and the Digital Revolution|lieu=Aldershot|éditeur=Ashgate|année=2003|passage=pp. 3–4|isbn=0-7546-3132-X}}.</ref>. Selon le musicologue [[Simon Frith]], {{Citation|le rock avait quelque chose en plus que n'avaient pas la pop et le rock'n'roll. Les musiciens de rock marient un intérêt pour la performance et la technique avec le concept romantique de l'art vu comme un moyen d'expression, original et authentique}}<ref name=":1" />. Depuis les années 2000, le terme « rock » est parfois utilisé comme un [[terme générique]] incluant la musique pop, mais aussi le [[reggae]], la [[Musique soul|soul]] et le [[Hip-hop|hip hop]], bien que ce dernier lui ait souvent été opposé<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=R. Beebe|auteur2=D. Fulbrook|auteur3=B. Saunder|titre=Rock Over the Edge : Transformations in Popular Music Culture|lieu=Durham|éditeur=[[Duke University Press]]|année=2002|passage=7|isbn=0-8223-2900-X}}.</ref>.

== Par pays ==
=== International ===
Le rock, s'il est né aux [[États-Unis]] et en [[Grande-Bretagne]], s'est étendu à toute la planète. Outre les deux pays précédemment cités, d'autres comme le [[Canada]], l'[[Allemagne]], l'[[Australie]], le [[Japon]], le [[Brésil]], la [[Norvège]] et la [[Suède]] ont donné quelques-uns des plus grands groupes, entre autres sur la scène heavy metal. La ville de [[Québec (ville)|Québec]] au Canada est même parfois qualifiée de « capitale mondiale du métal »<ref>{{Article|langue=fr-CA|auteur1=Kathleen Lavoie|titre=Québec, capitale du metal: un arrêt obligatoire {{!}} Kathleen Lavoie {{!}} Sur scène|périodique=La Presse|date=10 janvier 2009|lire en ligne=http://www.lapresse.ca/le-soleil/arts/sur-scene/200901/08/01-816004-quebec-capitale-du-metal-un-arret-obligatoire.php|consulté le=2017-08-22|pages=}}.</ref>.

L'anglais passant pour être la langue maternelle du rock, nombre de groupes dont la langue naturelle n'est pas l'anglais s'expriment dans cette langue. Dans le rock européen cependant, la plupart des groupes chantent dans leur propre langue, mais se retrouvent de ce fait peu distribués par les maisons de disques : c'est le cas notamment d'[[Joakim Thåström|Imperiet]] en Suède, [[Eppu Normaali]] en Finlande, [[Quimby (groupe)|Quimby]] en Hongrie, [[Diaframma]] en Italie, etc. La critique rock s'est pour l'instant très peu intéressée au rock non anglophone.

=== France ===
{{Article détaillé|Rock français|Premier festival international de rock}}
[[Fichier:Johnny Hallyday (1965) by Erling Mandelmann.jpg|thumb|gauche|[[Johnny Hallyday]], en concert en 1965.]]

Vers le milieu des années 1950, le rock connait des débuts modestes en France à travers le cinéma, notamment la diffusion des premiers films d’[[Elvis Presley]]. En [[1956 au cinéma|1956]] sort le film ''[[La Blonde et moi|The Girl Can’t Help It]]'' avec la chanson éponyme de [[Little Richard]] et ''[[Be-Bop-A-Lula]]'' de [[Gene Vincent]]. Quelques interprètes français sont précurseurs du genre : [[Line Renaud]] est considérée comme la première à avoir chanté un rock en français avec, en [[1955 en musique|1955]], l'adaptation de ''Tweedlee Dee'' de [[LaVern Baker]]. L'année suivante, le batteur de jazz [[Baptiste Reilles]] (1920-1987) alias [[Mac Kac]], sort le premier disque de rock français : ''T'es pas tombé sur la tête'' (adapté de ''[[See You Later, Alligator]]'' de [[Bill Haley]]). [[Henri Salvador]], sous le pseudonyme d'Henry Cording et sur des paroles de [[Boris Vian]], enregistre un disque rock mêlant humour et parodie.

En 1958, [[Danyel Gérard]] sort ''D'où reviens-tu Billie Boy ?''. Il y eut encore [[Danny Boy et ses Pénitents|Danny Boy]] et ses Pénitents, et [[Richard Anthony]] qui se distingue avec le titre ''Nouvelle vague''. À Paris, au [[Golf-Drouot]] - qui bientôt devient le temple du rock en France - se retrouvent régulièrement pour chanter des passionnés tels que Daniel Rondeau, Claude Moine et Jean-Philippe Smet, respectivement les futurs [[Long Chris]], [[Eddy Mitchell]] et [[Johnny Hallyday]].

Le phénomène rock s'étend véritablement dans l'Hexagone en [[1960]] avec la sortie des premiers disques et galas de [[Johnny Hallyday]] et l'avènement en [[1961 en musique|1961]] du premier groupe de rock français [[Les Chaussettes noires]] dont le chanteur est [[Eddy Mitchell]], bientôt concurrencé par [[Dick Rivers]] et [[Les Chats sauvages]]. En [[1961 en musique|1961]] a lieu au [[Dôme de Paris - Palais des sports|Palais des sports de Paris]], le premier festival international de rock 'n' roll, dont l'impact contribue aussi à populariser cette musique. [[Serge Gainsbourg]] apporte, durant les années 1960 - et tout au long de sa carrière - une approche nouvelle du rock français, abordant différents genres : les percussions (album ''[[Gainsbourg Percussions]]''), la [[pop rock]] (''[[Initials B.B.]]'') le [[rock progressif]] (''[[Histoire de Melody Nelson]]'') et même le [[reggae]] (album ''[[Aux armes et cætera (album)|Aux armes et cætera]]'').

[[Fichier:Jacques Higelin 20070721 Auxerre 2.jpg|thumb|droite|Jacques Higelin en concert lors du cinquième festival Aux Zarbs d'[[Auxerre]] en juillet 2007.]]


Au début des années 1970, le groupe [[Ange (groupe)|Ange]] mêle [[musique médiévale]] et rock progressif. En [[1974 en musique|1974]], [[Jacques Higelin]], avec les albums ''[[BBH 75]]'' et ''[[Irradié (album)|Irradié]]'', donne à sa carrière un tournant résolument rock. En [[1976 en musique|1976]], le [[groupe musical|groupe]] [[Téléphone (groupe)|Téléphone]] apparaît et connaît rapidement un grand succès. D'autres groupes tentent de suivre la voie, [[Starshooter]], [[Bijou (groupe)|Bijou]], [[La Souris déglinguée]], mais aucun n'atteindra la même notoriété, exception faite du groupe de [[Hard rock]] [[Trust (groupe)|Trust]] et du groupe [[Indochine (groupe)|Indochine]] très marqué par la [[new wave]].
Alors que la branche hard se métallise, radicalisant son discours sous une avalanche de décibels, une accélération effrénée du tempo et une saturation qui repousse les limites de l'audible, le courant majeur s'assagit et se rapproche de plus en plus de la pop. [[Dire Straits]] incarne ce rock serein, aux guitares d'orfèvres et aux textes ciselés mais dont la fièvre est retombée. Si quelques uns dont [[U2 (groupe)|U2]] ou [[REM]] tentent de raviver une démarche engagée, c'est plutôt aux frontières du rock, comme dans le métissage avec le funk de [[Michael Jackson]] ou de [[Prince Rogers Nelson|Prince]] que l'exploration musicale se poursuit.


Au début des années 1980, [[Alain Bashung]] apporte lui aussi sa touche - et cela jusque dans les années 2000 - grâce à une nouvelle forme de rock très mélodieux avec des textes surréalistes. Bruno Fumard, dit [[Jesse Garon]], compose ''C'est lundi'' (1983), renouant avec un rock'n'roll des origines. Patrick Coutin signe ''[[J'aime regarder les filles (chanson)|J'aime regarder les filles]]'', titre repris et remixé encore à ce jour{{quand|date=déc. 2014}} (par exemple la version de Polyester popularisée par [[2 Many DJ's]] ou plus récemment{{quand|date=déc. 2014}} la reprise signée [[Mustang (groupe)|Mustang]]). [[Daniel Balavoine]], qui revendique l'étiquette de « chanteur de rock », déclare dans l'émission ''[[Les Enfants du rock]]'' du {{date-|15 septembre 1984}} : {{citation|Je suis ce que je suis, j'ai la voix que j'ai. La musique rock ne se juge pas là dessus. Le rock, c'est la sueur et peu importe la manière dont on transpire. Je fais de la vraie musique rock française et non du rock anglo-saxon avec des mots en français.}}. Les groupes [[Oberkampf (groupe)|Oberkampf]], [[Bérurier noir]], [[Lucrate Milk]], [[Pigalle (groupe)|Pigalle]], [[Les Wampas]], [[Les Thugs]], [[Les Rats (groupe)|les Rats]], [[Les Garçons bouchers]], [[Mano Negra]], [[Noir Désir]], [[Les VRP]] marquent également le rock en France.
=== Rock indépendant ===


== Culture ==
Le tournant des années 1990 est amorcé par la scène bruitiste américaine. [[Sonic Youth]] puis les [[Pixies]] mêlent un sens aigu de la mélodie issue de la musique pop avec une véritable rage rock'n'roll, la secousse devient sensible quand elle prend la forme du mouvement [[grunge]] à [[Seattle]] avec [[Mudhoney]], [[Soundgarden]] et [[Nirvana (groupe)|Nirvana]] suivis par la suite par [[Pearl Jam]]. Parallèlement le rock commence à accepter les apports du [[hip-hop]] et les fusions se font enfin entendre, [[Fishbone]] (le précurseur), les [[Living Color]], les [[Beastie Boys]], [[Body Count]], [[Red Hot Chili Peppers]] et [[Rage Against the Machine]] intègrent le phrasé [[rap]] et la syncope funk à un rock très musclé.
Le rock n'est plus seulement un mouvement musical depuis le milieu des [[années 1950]]. Le film ''[[Graine de violence]]'' qui présente en générique le fameux ''[[Rock Around the Clock]]'' de [[Bill Haley]] pose d'ailleurs d'emblée les bases sociales du mouvement : la rébellion face à l'ordre établi. Cet esprit de sédition présent dès la naissance du rock au milieu des années 1950 est toujours vivace dans les [[années 1960]] avec le mouvement hippie, puis dès le début des [[années 1970]] avec les Ramones et le mouvement punk. Ce rôle semble avoir été repris depuis une quinzaine d'années par le rap, mais dans les faits, le rock n'a jamais renié ses racines rebelles. La fameuse maxime {{citation étrangère|langue=en|Sex, drugs and rock 'n' roll}} de [[Ian Dury]] est une autre facette du caractère libre et rebelle du rock (''[[Born to Be Wild]]'').


À partir de l’analyse des différents aspects de la vie des groupes de rock amateurs, du code comme des rituels rock, Bertrand Ricard propose une piste pour mieux comprendre ce qui pousse des jeunes à se réunir autour d’un projet de vie et d’un idéal esthétique communs. Ces jeunes qui font le choix du rock échafaudent au quotidien un « art de vivre communautaire » qui leur permet de jeter les bases d’un lien social neuf et pluriel : à la fois éthique, esthétique, affectif et « politique ». Signe d’une culture « oblique » qui tend à triompher peu à peu de la culture « noble » et « légitimée », la culture rock met en évidence les contrastes et les ambiguïtés qui traversent notre monde postmoderne. Plus que de construire une œuvre d’art collective, les jeunes musiciens, en se frottant à leur tour après tant d’autres à l’expérience esthétique, bâtissent un exemple pratique d’éthique, nécessaire à leur quête personnelle de reconnaissance et de visibilité sociales. Ils apprennent par la création d’une musique « pure et authentique » et par la confrontation au monde du spectacle le sens et l’importance de la ruse pour mener à bien leur « douce rébellion » face à un système qu’ils ne veulent plus combattre mais dompter.
Au Royaume-Uni si [[Blur]] et [[Oasis]] semblent se partager le paysage grand public entre pop pour les premiers et rock pour les seconds c'est [[Radiohead]] qui constitue véritablement le fer de lance du son ''[[britpop]]''.


Jadis considéré comme un vêtement de travail, le [[Jeans|blue jeans]] a été démocratisé par le mouvement rock. La mode, qu'elle soit vestimentaire ou capillaire, par exemple, est clairement influencée par le rock depuis cinq décennies. Le rock n'influence pas seulement la mode, mais plus généralement les arts, du cinéma à la peinture en passant par la littérature. L'œuvre d'[[Andy Warhol]], pour ne citer que lui, s'appuie ainsi clairement sur un socle rock. Aujourd'hui la presse rock a pris un nouvel essor après la « traversée du désert » (pas toujours justifiée) des années 1980 et 1990 et des magazines rock comme ''[[Rock & Folk]]'' sont à l'heure actuelle lus par des dizaines de milliers de personnes chaque mois. De plus, beaucoup de [[webzine]]s se sont créés sur Internet, dont certains mis à jour par des amateurs passionnés, rédigeant chroniques d'albums ou reviews de concerts, souhaitant rendre hommage à la musique rock qui fascine depuis cinquante ans.
== Le rock par pays ==


Il existe également une [[Rock (danse)|danse éponyme]] qui se danse sur le rock à six temps. Depuis quelques années{{quand|date=déc. 2014}}, les créateurs de mode se revendiquent clairement de la mouvance rock. De [[Paul Smith (styliste)|Paul Smith]] en passant par [[Hedi Slimane]], [[Karl Lagerfeld]] ou la marque [[The Kooples]], ils utilisent ou réinterprètent les standards du look rock dans leurs collections.
''Voir : [[:Catégorie:Rock par pays]]''


== Culture rock ==
== Cinéma ==
Liste de films liés à la musique rock :
{{colonnes|taille=|nombre=2|
* [[1953 au cinéma|1953]] : ''[[L'Équipée sauvage]]'' (''The Wild One'')
* [[1955 au cinéma|1955]] : ''[[Graine de violence]]'' (''Blackboard Jungle'') [[cinéma|film]] de [[Richard Brooks (réalisateur)|Richard Brooks]]
* 1964 A Hard Day’s Night de Richard Lester avec les Beatles
* 1965 Help de Richard Lester avec les Beatles
* [[1965 au cinéma|1965]] : ''[[Dont Look Back]]'' (''Dont Look Back'') [[cinéma|film]] de [[Donn Alan Pennebaker]]
* 1967 : Magical Mystery Tour telefim de Bernard Knowles avec les Beatles
* 1968 Yellow Submarine de George Dunning avec les Beatles
* [[1969 au cinéma|1969]] : ''[[Festival de Woodstock]]'' (''Woodstock'') [[cinéma|film]] de [[Michael Wadleigh]]
* [[1970 au cinéma|1970]] : ''[[Sympathy for the Devil (film)|Sympathy for the Devil]]'' de [[Jean-Luc Godard]]
* 1970 Let It Be de Michael Lindsay-Hogg avec et sur les Beatles
* [[1972 au cinéma|1972]] : ''[[Cocksucker Blues]]'' de Robert Frank
* [[1974 au cinéma|1974]] : ''[[Phantom of the Paradise]]'' de Brian de Palma
* 1975 : Tommy de Ken Russel d'apres l'album et l'opera rock des Who
* [[1978 au cinéma|1978]] : ''[[La Dernière Valse (film, 1978)|The Last Waltz]]'' de [[Martin Scorsese]]
*1979: Hair de Milos Forman d'apres l'opera rock sorti en 1967
* [[1980 au cinéma|1980]] : ''[[Blank Generation]]'' de [[Ulli Lommel]] avec [[Carole Bouquet]] et [[Richard Hell]]
* [[1981 au cinéma|1981]] : ''[[Métal hurlant (film)|Métal hurlant]]'' (''Heavy Metal'') [[dessin animé]] de [[Gerald Potterton]]
* [[1982 au cinéma|1982]] : ''[[The Wall (film)|Pink Floyd : The Wall]]'' d'[[Alan Parker]]
* [[1984 au cinéma|1984]] : ''[[Spinal Tap]]'' (''This Is Spinal Tap'') de [[Rob Reiner]]
* [[1986 au cinéma|1986]] : ''[[Sid et Nancy]]'' de [[Alex Cox]]
* [[1990 au cinéma|1990]] : ''[[Cry-Baby]]'' de [[John Waters (réalisateur)|John Waters]]
* [[1991 au cinéma|1991]] : ''[[The Doors (film)|The Doors]]'' de [[Oliver Stone]]
* [[1992 au cinéma|1992]] : ''[[Singles (film)|Singles]]'' de [[Cameron Crowe]]
* 1992 : ''[[Wayne's World]]'' de [[Penelope Spheeris]] (écrit par [[Mike Myers]])
* [[1994 au cinéma|1994]] : ''[[Wayne's World 2]]'' de [[Stephen Surjik]] (écrit par [[Mike Myers]])
* 1994 : ''[[Airheads]]'' de [[Michael Lehmann]]
* [[1998 au cinéma|1998]] : ''[[Velvet Goldmine]]'' de [[Todd Haynes]]
* 1998 : ''[[Still Crazy : De retour pour mettre le feu]]'' de [[Brian Gibson (réalisateur)|Brian Gibson]]
* 1998 : ''[[Heavy Metal Queen]]'' (épisode {{numéro|7}} de ''[[Cowboy Bebop]]'') ([[anime]])
* [[1999 au cinéma|1999]] : ''[[Detroit Rock City (film)|Detroit Rock City]]'' de [[Adam Rifkin]]
* [[2000 au cinéma|2000]] : ''[[Heavy Metal 2000]]'' de [[Michael Coldewey]] et [[Michel Lemire]]
* [[2000 au cinéma|2000]] : ''[[Presque célèbre]]'' de [[Cameron Crowe]]
* [[2001 au cinéma|2001]] : ''[[Rock Star]]'' de [[Stephen Herek]] (inspiré de l'histoire de [[Tim Owens]], ex-chanteur de [[Judas Priest]])
* [[2003 au cinéma|2003]] : ''[[Rock Academy]]'' de [[Richard Linklater]]
* [[2004 au cinéma|2004]] : ''[[Dig!]]'' d'[[Ondi Timoner]]
* [[2005 au cinéma|2005]] : ''[[Last Days]]'' de [[Gus Van Sant]]
* 2005 : ''[[Walk the Line]]'' de [[James Mangold]] (inspiré par la biographie de [[Johnny Cash]])
* 2005 : ''[[Metal: A Headbanger's Journey|Metal : voyage au cœur de la bête]]'' de [[Sam Dunn]] et [[Scott McFadyen]]
* [[2006 au cinéma|2006]] : ''[[Tenacious D et le Médiator du destin|Tenacious D in The Pick of Destiny]]'' de [[Liam Lynch]]
* [[2007 au cinéma|2007]] : ''[[Control (film, 2007)|Control]]'' d'[[Anton Corbijn]]
* [[2008 au cinéma|2008]] : ''[[Shine a Light (film)|Shine a Light]]'' de [[Martin Scorsese]]
* [[2009 au cinéma|2009]] : ''[[Good Morning England]]'' de [[Richard Curtis]]
* 2009 : ''[[When You're Strange]]'' de [[Tom DiCillo]] (raconte l'histoire du groupe The Doors)
* 2009 : ''[[Detroit Metal City The Movie]]'' de [[Toshio Lee]] (inspiré du manga ''Detroit Metal City'')
* [[2010 au cinéma|2010]] : ''[[Les Runaways (film)|The Runaways]]'' de [[Floria Sigismondi]] (raconte l'histoire du groupe du même nom)
* 2010 : ''[[American Trip]] [[(Get Him To The Greek)]]'' de [[Nicholas Stoller]]
* 2010 : ''[[BECK The Movie]]'' de [[Tsutsumi Yukihiko]] (inspiré du manga ''BECK'')
* 2010 : ''[[Lemmy]]'' de [[Greg Olliver]] et [[Wes Orshoski]] sur la vie de [[Lemmy Kilmister]] de [[Motörhead]]
* [[2011 au cinéma|2011]] : ''[[Killing Bono]]'' de [[Nick Hamm]]
* 2012: ''[[Rock Forever|Rock of Ages]]'' (titre original), ''[[L'Ère du Rock]]'' au Québec ou "''[[Rock Forever]]'' en France, de [[Adam Shankman]] (adaptation de la comédie musicale de [[Chris D'Arienzo]])
}}


== Musées ==
Le rock n'est plus seulement un mouvement musical depuis le milieu des [[années 1950]]. Le film ''[[Graine de violence]]'' qui présente en générique le fameux ''[[Rock Around the Clock]]'' de [[Bill Haley]] pose d'ailleurs d'emblée les bases sociales du mouvement : la rébellion face à l'ordre établi. Cet esprit de sédition présent dès la naissance du rock au milieu des années 1950 est toujours vivace dans les [[années 1960]] avec le mouvement hippies, puis à la fin des [[années 1970]] avec le mouvement punk. Ce rôle semble avoir été repris depuis une quinzaine d'années par le rap, mais dans les faits, le rock n'a jamais renié ses racines rebelles. La fameuse maxime {{citation étrangère|Sex and drugs and rock'n'roll}} est une autre facette du caractère libre et rebelle du rock (''Born to be wild'').
[[Fichier:EMPPano11.jpg|250px|thumb|[[Experience Music Project de Seattle]].]]


* [[Rock and Roll Hall of Fame]] : le musée et le panthéon du Rock and Roll situé à [[Cleveland]] ([[Ohio]]) aux États-Unis.
Jadis considéré comme un vêtement de travail, le blue jean a été démocratisé par le mouvement rock. La mode, qu'elle soit vestimentaire ou capillaire, par exemple, est clairement influencée par le rock depuis cinq décennies. Le rock n'influence pas seulement la mode, mais plus généralement les arts, du cinéma à la peinture en passant la littérature. L'œuvre d'un [[Andy Warhol]], pour ne citer que lui, s'appuie ainsi clairement sur un socle rock.
* [[Experience Music Project de Seattle]] : un « Temple du Rock et de la science fiction » (en l'honneur, entre autres, de [[Jimi Hendrix]]), conçu en [[2000]] par le célèbre [[architecte]] [[Frank Gehry]] et financé par le milliardaire américain [[Paul Allen]] (cofondateur de [[Microsoft]] avec [[Bill Gates]]).
* [[British Music Experience]] : musée situé au sein de l'[[O2 Arena (Londres)|O2 Arena]] de Londres, il retrace l'histoire du rock et de la musique populaire. En association avec Gibson et Fender, un espace est disponible où guitaristes et autres musiciens peuvent s'enregistrer ou jouer.


== Voir aussi ==
== Notes et références ==
{{Références}}


== Annexes ==
* [[Culture de jeunesse]]
{{Autres projets|wikiquote = Rock|wikt = Rock}}
* [[Rock_%28danse%29|Rock (Danse)]]
{{catégorie principale}}
=== Bibliographie ===
* Alain Lambert, ''Musique populaire et contre culture. Deuxième suite sur La loi du Rock de Claude Chastagner (en continuant de relire Rousseau)'', Musicologie.org, Montreuil [[2009 en littérature|2009]]. Publié en 2015 dans l'essai ''Principes de la mélodie - Musiques populaires, philosophie, contre-cultures''. L'Harmattan, Paris.
* Collectif, sous la direction de [[Michka Assayas]], ''Le nouveau dictionnaire du rock'', Robert Laffont (collection Bouquins), A-L, XXV + 1 545 p., M-Z, 1 772 p., 2014 {{ISBN|978-2-221-11039-3}}
* [[Jérôme Alberola]] ([[2012 en littérature|2012]]), ''Les belles et les bêtes, Anthologie du rock au féminin, de la soul au metal'', Camion Blanc.
* Christophe Pirenne, ''Une histoire musicale du rock'', Paris, [[Librairie Arthème Fayard|Fayard]], 2011, 797 p.
* [[Francis Métivier]], ''Rock'n philo'', Bréal, Paris, 2011 {{ISBN|978 2 7495 3027 7}}, 406 p.
* Roger Pouivet, ''Philosophie du rock. Une ontologie des artefacts et des enregistrements'', PUF, Paris, 2010 {{ISBN|978-2-1305-7364-7}}, 261 p.
* [[Jean-Paul Bourre]], ''Sexe, sang, et Rock'n roll'', Ed. Camion Blanc, 2009 {{ISBN|2-3577-9022-9}}
* Nicolas Dupuy, ''Le Rock pour les Nuls'', éditions First, 2009 {{ISBN|978-2-7540-0819-8}}
* Florent Mazzoleni, ''Les racines du rock'', Paris, Hors collection, 2008 {{ISBN|978-2-258-07783-6}}, 160 p.
* Fabien Hein, ''Le monde du rock. Ethnographie du réel'', Bordeaux, IRMA/[[Éditions Mélanie Seteun]], 2006.
* Florent Mazzoleni, ''L'Odyssée du Rock'', 2004.
* [[Daniel Lesueur]], ''L'Héritage du rock'n'roll'', 2003.
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=John Shepherd|titre=Continuum Encyclopedia of Popular Music of the World|sous-titre=Volume II : Performance and Production|lieu=New York|éditeur=Continuum|année=2003|pages totales=682|isbn=0-8264-6322-3|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=pJvzEzjahkQC&printsec=frontcover}}
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=V. Bogdanov|auteur2=C. Woodstra|auteur3=S. T. Erlewine|titre=All Music Guide to Rock : the Definitive Guide to Rock, Pop, and Soul|lieu=Milwaukee|éditeur=Backbeat Books|date=2002 (3ème éd.)|isbn=0-87930-653-X}}
* ''[[Volume ! la revue des musiques populaires]]'', Bordeaux, [[Éditions Mélanie Seteun]], 2002 à aujourd'hui. [http://volume.revues.org/ En ligne].
* [[Jean-Marie Seca]], ''Les Musiciens underground'', Paris, PUF, 2001.
* [[Nick Tosches]], ''Héros oubliés du rock'n'roll'', Allia, 2000.
* Philippe Daufouy et Jean-Pierre Sarton, ''Pop music/rock'', éditions [[Champ libre]], 1972 {{ISBN|2-8518-4202-1}}


== Lien externe ==
=== Articles connexes ===
* [[Chronologie du rock]]
* [[Culture jeune]]
* [[Rock français]]
* [[Chronologie du rock en France]]
* [[Rock (danse)|Danse rock]]
* [[Liste des genres de rock]]
* [[:Catégorie:Festival de rock|Festivals de rock]]
* [[:Catégorie:Presse écrite rock|Presse écrite rock]]
* [[Liste d'artistes de rock 'n' roll]]


=== Liens externes ===
* {{en}} [http://www.history-of-rock.com Histoire du rock]
* {{en}} [http://www.history-of-rock.com Histoire du rock]
* {{fr}} [http://www.crosstowntraffic.fr/ L'histoire du rock de 1954 à aujourd'hui par ses mythes, ses légendes et ses anecdotes]
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* {{fr}} [http://rocklegends.free.fr/ Albums, lives, artistes et groupes qui ont marqué le rock de 1965 à aujourd'hui]
* {{fr}} [http://www.discrock.com/ Anthologie du rock. Les albums essentiels des années 1950 à nos jours]
* {{fr}} [http://emotionselectriques.wordpress.com/ Mythes et polémiques: les grands albums du Rock revisités]
* (it) [http://enciclopediarock.com/ Encyclopédie de rock]
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Dernière version du 28 avril 2024 à 17:29

Rock
Origines stylistiques Rock 'n' roll, blues électrique, folk, country, rhythm and blues, jazz
Origines culturelles Années 1950 et 1960, Drapeau des États-Unis États-Unis, Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Instruments typiques Guitare électrique, basse, batterie, piano, chant, claviers
Popularité Mondiale
Scènes régionales Monde entier, principalement en Amérique du Nord et en Europe
Voir aussi Opéra-rock, Rock and Roll Hall of Fame

Sous-genres

Art rock, garage rock, glam rock, grunge, hard rock, heavy metal, krautrock, punk rock, rockabilly, rock alternatif, rock expérimental, rock progressif, rock psychédélique, rock sudiste, soft rock, surf rock, Afro Rock, Rock créole, Rock zoulou (voir : liste complète)

Genres dérivés

Heavy metal, pop

Genres associés

Rap rock, bhangra rock, blues rock, country rock, flamenco-rock, folk rock, glam punk, jazz fusion, punta rock, space rock, stoner rock

Le rock est un genre musical apparu dans les années 1950 aux États-Unis et qui s'est développé en différents sous-genres à partir des années 1960, notamment aux États-Unis et au Royaume-Uni[1].

Il prend ses racines dans le rock 'n' roll des années 1940 et 1950, lui-même grandement influencé par le rhythm and blues et la country. Le rock a également incorporé des éléments provenant d'autres genres dont la folk, le blues, le jazz et la musique classique. Le terme « rock » est aujourd'hui parfois utilisé comme un terme générique incluant des formes artistiques comme la pop music, la musique soul[2]. Son influence culturelle est désormais prééminente dans l'industrie musicale, et se diffuse également dans d'autres arts (cinéma, bande dessinée, mode vestimentaire).

Depuis les années 1960, définies comme la période « classique » du rock, de nombreux sous-genres hybrides ont peu à peu émergé. Cette décennie voit déjà éclore le rock psychédélique et le garage rock, ainsi que des rapprochements avec d'autres genres musicaux, donnant naissance au folk rock, au jazz fusion et au blues rock. Au début des années 1970, le rock progressif manifeste une volonté d'expérimentation ; le glam rock met l'accent sur les performances scéniques et le style vestimentaire ; le hard rock et le heavy metal naissant valorisent le volume, la puissance et la vitesse. À la fin des années 1970, le punk rock engendre des chansons brutes, dépouillées et souvent engagées politiquement, qui influencent fortement le punk hardcore, la new wave et le rock alternatif des années 1980. Les années 1990 voient la domination du rock alternatif et de ses dérivés (grunge, Britpop, rock indépendant), tandis que les deux dernières décennies témoignent d'une volonté de retour aux sources (post-punk, néo-garage rock). À ces sous-genres s'ajoutent de nombreuses scènes rock nationales, notamment en allemand, en français et en espagnol.

Le rock est caractérisé par une mélodie vocale dominante, souvent accompagnée par une ou plusieurs guitares électriques, une guitare basse et une batterie ; il peut également être accompagné de synthétiseurs/piano, de cuivres ou d'autres instruments. Une chanson de rock comprend généralement quatre pulsations par mesure (4/4) et une structure avec couplets et refrain. Les paroles, qui contiennent parfois des références à la sexualité et aux drogues, ont servi de vecteur à des mouvements sociaux et culturels, comme les mods en Angleterre ou la contre-culture hippie en Californie. Héritant de la tradition de la « protest song » issue de la folk, le rock a parfois été considéré comme une forme d'expression d'une partie de la jeunesse et un moyen de révolte contre le conformisme, la morale dominante et la société de consommation.

Histoire[modifier | modifier le code]

Naissance aux États-Unis[modifier | modifier le code]

Origines du rock'n'roll[modifier | modifier le code]

Chuck Berry effectuant son pas de danse (« duckwalk ») en 1957. S'il n'est pas l'inventeur du rock'n'roll, il a toutefois révolutionné la manière de le jouer sur scène.

Le rock trouve ses origines dans le rock 'n' roll, qui devient populaire aux États-Unis à la fin des années 1940 et au début des années 1950. Celui-ci est issu de la rencontre entre diverses composantes de la musique afro-américaine (dont le rhythm and blues et le gospel) et la musique country[3]. Le genre emprunte à la country un usage prépondérant de la guitare, et remplace le rythme ternaire du rhythm and blues par un rythme binaire et un tempo plus soutenu. Simple, facile à danser et entraînant, ce nouveau style est idéal pour les night-clubs. Toutefois, la distinction d'avec le rhythm and blues n'est pas toujours aisée : le terme de « rock'n'roll » a parfois été utilisé pour évoquer le rhythm and blues joué par des Blancs[4], afin de pouvoir le diffuser dans des établissements fréquentés par la communauté blanche.

En 1951, le disc jockey de Cleveland Alan Freed anime une émission de radio appelée Moondog's Rock And Roll Party, dans laquelle il diffuse pour la première fois du rhythm and blues (alors appelé « race record » aux États-Unis) à un public mixte[5]. Il invente également le nom de ce nouveau genre en reprenant une expression d'argot américain, que l'on retrouve depuis les années 1940 dans certaines chansons de rhythm and blues, et qui signifie « faire l'amour »[5].

La détermination de la première chanson de rock'n'roll de l'histoire fait l'objet de débats. Certains estiment qu'il s'agit de Rock Awhile de Goree Carter (1949)[6] ; d'autres de Rock the Joint de Jimmy Preston, reprise en 1952 par Bill Haley & His Comets[7] ; d'autres de that's all de Rosetta Tharpe ou encore de Rocket 88, composée par Jackie Brenston and his Delta Cats et enregistrée en 1951 par le producteur Sam Phillips, pour son label Sun Records[8]. Quatre ans plus tard, en 1955, Rock Around the Clock de Bill Haley devient la première chanson de rock'n'roll à rencontrer le succès populaire, atteignant le sommet des hit-parades aux États-Unis et au Royaume-Uni[9]. Ouvrant la voie au développement du genre, ce premier tube de l'histoire du rock figure au générique du film Graine de violence (1955).

Parmi les autres artistes alors en vogue figurent notamment Chuck Berry, Bo Diddley, Fats Domino, Little Richard, Buddy Holly, Jerry Lee Lewis[8] et Big Joe Turner, un bluesman devenu célèbre avec son titre Shake, Rattle and Roll en 1954. Little Richard signe sur son premier 45 tours quatre des plus grands standards de rock : Tutti Frutti, Long Tall Sally, Rip It Up et Ready Teddy. Quant à Chuck Berry, il marque la scène rock par ses tubes (Roll Over Beethoven, Rock and Roll Music, Johnny B. Goode) ainsi que par ses performances sur scène. Par son jeu de scène et ses pas de danses, dont le duckwalk, il influence la génération suivante de rockers, notamment les Rolling Stones, Jimi Hendrix et Led Zeppelin[10].

Rapidement, le rock'n'roll représente la majeure partie des ventes de disques aux États-Unis, et les crooners comme Eddie Fisher, Perry Como, Patti Page et Frank Sinatra, qui avaient dominé la décennie précédente, voient leurs ventes baisser de manière significative[11].

Rockabilly et doo-wop[modifier | modifier le code]

Elvis Presley lors de sa première apparition à la télévision, en janvier 1956.

Aux côtés du rock'n'roll, essentiellement joué par des artistes afro-américains, émerge un genre aux sonorités proches mais pratiqué par des musiciens blancs : le rockabilly. Inspiré lui aussi du rhythm and blues, il se distingue par une influence plus marquée de la musique country, notamment de son courant dit « hillbilly »[12]. La structure du groupe-type comprend un chanteur, qui joue également de la guitare acoustique, un guitariste électrique qui apporte une touche blues, et un bassiste qui marque le rythme[12]. Parmi les précurseurs de ce genre figurent notamment Bill Haley, Carl Perkins, Eddie Cochran et Gene Vincent. C'est Elvis Presley qui, en 1954, popularise le genre avec son premier succès, That's All Right (Mama)[12].

À la différence du rockabilly, le doo-wop utilise le chant à plusieurs voix (polyphonique) avec un chœur en fond, chantant par onomatopées (d'où le genre tire son nom)[13]. L'instrumentation est généralement peu fournie et l'accent est mis sur la performance vocale[13]. Des groupes comme The Crows, The Penguins et The Coasters deviennent rapidement populaires aux États-Unis. The Platters, avec des chansons comme Only You ou The Great Pretender (1955), rencontrent un succès international[14].

Le rock'n'roll et le rockabilly entraînent le développement de nouvelles tendances et techniques instrumentales. La guitare électrique devient l'instrument du rock par excellence, notamment grâce au jeu de Chuck Berry, Link Wray et Scotty Moore[15]. L'usage de la distorsion, bien qu'initié par des guitaristes de blues comme Guitar Slim[16], Blind Willie Johnson et Pat Hare au début des années 1950[6], ne devient populaire qu'avec Chuck Berry[17]. Sous l'influence de Johnson, Hare et Wray, de nombreux artistes utilisent les power chords (« accords de puissance »), qui donnent à la mélodie un son plus lourd[18].

Déclin du rock'n'roll[modifier | modifier le code]

À la fin des années 1950 et au début des années 1960, la critique musicale s'accorde à reconnaître le déclin du rock'n'roll et du rockabilly[19]. De nombreux évènements donnent l'impression au public que l'ère du rock'n'roll touche à sa fin : la mort de Buddy Holly, du Big Bopper et de Ritchie Valens dans un accident d'avion en 1959 ; le départ d'Elvis Presley pour le service militaire ; la retraite de Little Richard, qui veut devenir pasteur ; les poursuites judiciaires à l'encontre de Jerry Lee Lewis et Chuck Berry ; enfin, le scandale de la payola, une affaire de corruption qui implique de grandes figures de l'industrie musicale, dont Alan Freed[19].

Les paroles des chansons deviennent plus consensuelles, et Elvis Presley est cantonné à des ballades. Le pur rock'n'roll et le rockabilly tendent alors à disparaître, bien que quelques titres postérieurs comme (Oh!) Pretty Woman de Roy Orbison en 1964 et Wooly Bully de Sam the Sham and the Pharaohs en 1965 puissent être rattachés au style.

Cependant, au Royaume-Uni, où des artistes américains de blues sont venus se produire, une scène de rock'n'roll tend à émerger alors que le genre s'éteint outre-Atlantique[20]. Lonnie Donegan, avec son tube de 1955 Rock Island Line, influence de jeunes artistes britanniques et contribue à la formation de nombreux groupes de skiffle, dont celui de John Lennon, The Quarrymen[21].

Années 1960[modifier | modifier le code]

Renaissance britannique[modifier | modifier le code]

Les Beatles sur le tarmac de l'aéroport JFK de New York, le 7 février 1964.

La réplique ne vient pas des États-Unis mais du Royaume-Uni. Les premiers émules d'Elvis Presley apparaissent, comme Cliff Richard, et de petites formations se multiplient pour les imiter. L'influence américaine de Chuck Berry est profonde. Au passage cependant, le rock 'n' roll s'acclimate et The Shadows, qui accompagnent Cliff Richard, initient l'archétype de la formation rock telle qu'elle sera reprise aussi bien en Europe que de l'autre côté de l'Atlantique : la contrebasse disparaît au profit de la guitare basse, deux guitaristes se répartissent les tâches de la rythmique pour le premier et des « chorus » pour le second. Les groupes britanniques s'éloignent ainsi rapidement de leur modèle américain pour créer une musique originale que les francophones appellent « rock anglais ».

Les Beatles accentuent le travail sur la mélodie et les harmonies vocales et donnent naissance à la musique pop tandis que le mouvement du « british blues boom » retourne aux racines blues, privilégiant des rythmes syncopés et des sonorités plus agressives. The Rolling Stones émergent comme le fer de lance de ce rock britannique. Des branches parallèles se multiplient alors : des groupes tels que The Who, The Troggs, The Small Faces et The Kinks développent le mouvement mod, tandis que The Animals ou The Yardbirds créent un blues rock britannique. La richesse de la création britannique est florissante et impose définitivement au niveau mondial un genre musical qui devient emblématique de la seconde moitié du XXe siècle. Le rock se ramifie alors presque à l'infini en explorant des niches apparemment improbables. Le jazz fusion naît de cette recherche entamée dès les années 1960.

Si les années 1950 proposaient une scène commune pour artistes noirs et blancs, les années 1960 mettent fin à cette mixité. Les noirs abandonnent peu à peu le rock pour s'orienter vers des genres musicaux qui correspondent davantage à leur réalité sociale. La soul militante de James Brown fait de plus en plus d'émules. La scène rock britannique est principalement blanche, tandis que les noirs américains adaptent à leur manière la redécouverte britannique de l'importance de la mélodie. S'appuyant sur les anciennes structures ségrégationnistes, ils mettent au monde une branche importante de l'arbre généalogique du rock, englobant ce qu'il convient de qualifier de « dance music », du funk au rap en passant par la pop de la Tamla des années 1960. Conséquence de ce cloisonnement, les rockers noirs sont rares dans l'autre grande famille du rock post-Beatles. L'une des exceptions est Jimi Hendrix, guitariste de génie qui électrifie son blues et ouvre au rock blanc d'autres univers.

Pop et rock[modifier | modifier le code]

Le terme « pop » désigne un sous-genre apparu dans les années 1950-1960. Le rock'n'roll évolue alors pour se subdiviser en deux branches principales : le rock, plus fidèle aux racines blues dont il est issu, et la pop, qui met plus l'accent sur les mélodies et les harmonies vocales. La pop connaît sa maturité avec l'avènement des Beatles. Les représentants les plus emblématiques de la branche rhythm and blues étaient les Rolling Stones (qui sur le tard reprirent cependant l'étiquette rock 'n roll). La pop, expression issue de l'anglais popular music (« musique populaire »), s'est donc petit à petit distinguée comme un sous-genre du rock, dans les années 1960. À la base, la pop était l'équivalent anglais de la « variété ».

Si l'on considère que les Beatles ont créé ou au moins amené la musique pop, alors il s'agit d'une transformation adoucie et plus pétillante du rock'n'roll. Le premier album sera Rubber Soul, toutefois précédé de quelques chansons de l'album Help!, où figure notamment Yesterday.

Contre-culture[modifier | modifier le code]

Joan Baez et Bob Dylan en 1963.

Si le rock 'n' roll a toujours été porté par une jeunesse trop à l'étroit dans le carcan moral de ses aînés, les textes jusqu'aux années 1960 étaient souvent confinés aux thèmes festifs éventuellement chargés de connotations sexuelles. Avec Bob Dylan, les paroles prennent une tournure à la fois plus poétique et plus engagée. Mariant la poésie surréaliste à l'engagement du mouvement folk (Woody Guthrie puis Joan Baez, Pete Seeger), il devient le chroniqueur de sa génération, abordant sans crainte des thèmes politiques et sociaux. Son impact sera décisif des deux côtés de l'Atlantique. Aux États-Unis, les protest songs expriment le rejet de la guerre froide ou de l'engagement militaire au Viêt Nam tandis qu'au Royaume-Uni, John Lennon livre des textes plus personnels et recherchés. Le rock devient à la fois un mouvement artistique, qui acquiert une légitimité intellectuelle, et un courant de « contre-culture ». Cette tendance connaît son apogée avec les grands festivals de la fin des années 1960 : à Woodstock ou sur l'Île de Wight des centaines de milliers de jeunes se rassemblent pour partager à la fois une passion pour la musique mais également une vision du monde en rupture avec les normes établies.

Pop et folk[modifier | modifier le code]

Dans la deuxième moitié des années 1960, apparaît la fusion de la pop et du folk aux États-Unis avec Bob Dylan, The Byrds puis The Band, Crosby, Stills and Nash et Neil Young. The Band, par sa fusion des musiques traditionnelles avec le rock, le blues, la musique country et les ballades irlandaises des Appalaches aura une influence déterminante. En réaction, l'Angleterre produit elle aussi des artistes à la recherche de leurs racines musicales comme Bert Jansch, Pentangle, Fairport Convention, Richard Thompson, Steeleye Span. Ce courant accouchera du folk rock de grande diffusion aux États-Unis avec des groupes comme The Eagles ou Poco. En Angleterre, ces musiciens se heurtent rapidement au punk, et, frappés de ringardise, leurs disques disparaissent dans les bacs world, musique celtique, voire new age.

Psychédélisme[modifier | modifier le code]

Symbole de Ban the Bomb, vulgarisé plus tard par l'expression Peace and love

À partir du milieu des années 1960, la consommation de psychotropes (en particulier le LSD), marque le début de la création artistique sous emprise. Alors que l'acid rock naît sur la côte ouest des États-Unis avec le Grateful Dead, le psychédélisme fait également son apparition au Royaume-Uni à travers les premiers concerts de Pink Floyd, la formation de Cream ou encore l'album Revolver des Beatles. Mais c'est avec l'album Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band de ces derniers que cette influence devient manifeste pour le grand public. Cette tendance favorise le retour en force des groupes américains tels que The Byrds, The Doors ou Jefferson Airplane. Mais le Royaume-Uni reste le pays du rock. De nouveaux courants voient le jour avec notamment le rock progressif de King Crimson, Emerson, Lake and Palmer, Pink Floyd, Genesis, Van Der Graaf Generator ou Yes qui introduit des éléments issus du jazz et de la musique classique comme des morceaux longs, des structures alambiquées et des techniques de composition complexes, ou le hard rock et le heavy metal dont les prémices se font sentir dès 1966 à travers les riff de guitare saturés de Cream ou Jimi Hendrix, et qui naitra véritablement avec Led Zeppelin, Deep Purple, Black Sabbath ou encore Blue Cheer.

Le rock de la fin des années 1960 se politise et le Flower Power est l'expression pacifique du rock planant qui caractérise le passage entre l'album Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band des Beatles en 1967 et les premiers riffs punk de 1975. Le passage aux années 1970 est marqué par la mort prématurée de nombreuses stars du rock, comme Jimi Hendrix (Jimi Hendrix Experience), Brian Jones (Rolling Stones), Janis Joplin ou encore Jim Morrison (The Doors), tous âgés de 27 ans lors de leur mort.

Le psychédélisme est un style qui englobe donc des groupes variés qui ont un certain sens de l'expérimentation. Ainsi même des groupes comme The Velvet Underground peuvent parfois être qualifié de psychédéliste. On distinguera alors le psychédélisme fondé sur le Flower Power d'un psychédélisme plus sombre et/ou underground. Par là même, on peut citer le rock psychédélique d’Hawkwind ou encore le krautrock d’Amon Düül II, fervents de voyages nocturnes et fantomatiques.

Garage rock et pub rock[modifier | modifier le code]

En 1965, le groupe américain The Sonics sort son premier album, Here Are the Sonics, initiant le rock garage et pré-punk des Stooges d'Iggy Pop ou du MC5, et provoquant, par ricochet, une explosion de groupes en Grande-Bretagne, avec un sous-genre qui sera appelé pub rock au début des années 1970, notamment Dr. Feelgood.

En 1972, le guitariste Lenny Kaye, futur membre du Patti Smith Group, crée la compilation Nuggets (« Pépites » en français), qui regroupe les perles du rock garage entre 1965 et 1967, dont des groupes comme The Seeds, The Electric Prunes, The Strangeloves ou 13th Floor Elevators, l'ensemble sur un double album de 27 titres. Ce disque eut une influence extraordinaire sur la génération à venir, au point de voir publiée une suite aussi riche, avec Nuggets 2 et Children Of Nuggets. D'autres groupes s'inscrivent dans cette veine, comme The Stooges, MC5, The Cramps, et bien plus tard, dans les années 2000 The White Stripes, The Libertines ou The Hives.

Jazz fusion[modifier | modifier le code]

Depuis la fin des années 1960, un nouveau style de jazz apparaît : le jazz fusion. Popularisé par l'album Hot Rats de Frank Zappa, ce style connait un grand succès et beaucoup de groupes passent par une face jazz fusion, parmi lesquels Santana avec les albums Caravanserai et Borboletta, Al Di Meola sur l'album Elegant Gypsy, John Mayall et d'autres musiciens célèbres.

Le jazz fusion connaît aussi des artistes à part entière comme Miles Davis, Pat Metheny, Steely Dan, Weather Report, Chick Corea. Un courant de ce que l'on appelait à l'époque le « free jazz rock » sera créé plus tard avec Last Exit. Son nom se transformera au fil du temps en « free rock ».

Avènement du hard rock[modifier | modifier le code]

AC/DC à Belfast en 1979 avec Angus Young à gauche et Bon Scott à droite.

Au cours des années 1960, des groupes de rock britanniques tels que Cream, The Rolling Stones, The Beatles, The Yardbirds, The Who et The Kinks modifièrent le rock 'n' roll, ajoutant un son puissant, des lourds riffs de guitare, une batterie imposante et des voix fortes. Ce nouveau son posa les bases du hard rock. Dans le même temps, Jimi Hendrix produisit une forme de blues influencée par le rock psychédélique, combinée avec des éléments de jazz et de rock 'n' roll, créant un genre unique. Il fut l'un des premiers guitaristes à expérimenter des effets de guitare comme le phasing, le feedback et la distorsion, avec Dave Davies des Kinks, Pete Townshend des Who, Eric Clapton de Cream, et Jeff Beck des Yardbirds.

Le hard rock émergea à la fin des années 1960 avec les groupes britanniques Led Zeppelin, Deep Purple et le heavy metal traditionnel avec Black Sabbath (groupe britannique également), qui mélangeaient la musique des premiers groupes de rock britanniques avec des formes dures de blues rock et d'acid rock.

À cette époque, hard rock et heavy metal étaient alors synonymes (aux États-Unis et au Royaume-Uni, on parlait plus de « heavy metal » alors qu'en France, le grand public utilisait l'expression « hard rock », « heavy metal » étant utilisé uniquement par les spécialistes). Ce n'est qu'au cours des années 1980 qu'on distingua les deux expressions. L'expression « heavy metal » est en effet redéfinie par le journaliste Lester Bangs du magazine Creem et se caractérise principalement par une distanciation de ses racines blues et des rythmiques lourdes et puissantes. Néanmoins, la frontière entre le heavy metal traditionnel et le hard rock reste floue.

Durant les années 1970, des groupes comme AC/DC, Thin Lizzy, Aerosmith, Alice Cooper, Kiss, Scorpions, Van Halen, Queen, Motörhead et Judas Priest apparaissent.

Années 1970[modifier | modifier le code]

Rock et glam[modifier | modifier le code]

Freddie Mercury, chanteur du groupe Queen.

Les années 1970 voient la disparition progressive du psychédélisme et la fin du rêve hippie. Cette désillusion, associée à une marchandisation exponentielle de la musique donne naissance à un courant embrassant les contradictions de son époque en proposant une image glamour et décadente : le glam rock. Sous le strass et les paillettes de leurs costumes androgynes, David Bowie, T. Rex, Sweet, Roxy Music, The New York Dolls, Elton John, Gary Glitter, Slade ou même Queen proposent un rock théâtral et baroque, marquant également un retour à la spontanéité du rock 'n' roll, avec des morceaux plus courts et rapides que ceux du rock psychédélique. Facilement dansable, le glam rock aura beaucoup de succès dans les palmarès avec des titres comme Bang a Gong (Get It On) de T. Rex ou Rock N'Roll (Part 1) de Gary Glitter entre autres et influencera fortement le mouvement punk. Queen en reprendra, au départ du moins, le look et les costumes androgynes, mais y mélangera musicalement du hard rock, du rock progressif puis du funk, de la pop et du disco.

Révolution punk et conséquences[modifier | modifier le code]

Les racines musicales du mouvement punk remontent aux années 1960 avec le genre garage (The Stooges, MC5), suivi par la scène new-yorkaise du milieu des années 1970 comprenant notamment le groupe de glam rock The New York Dolls, et surtout Patti Smith, sous l'influence de Bob Dylan et de Lou Reed, grand inspirateur du côté sombre de la musique punk. On retrouve également ce que certains considèrent comme les premières traces de punk sur l'album Nadir's Big Chance de Peter Hammill sorti en 1974. The Ramones sortent en 1976 un premier album de rock rapide qui est considéré par la plupart des autres comme le premier album de punk rock. Issu de la scène du CBGB, ce groupe provoqua une révolution dans la musique, influençant entre autres la vague punk au Royaume-Uni, ainsi que la vague du rock métal qui comprenait des groupes héritiers de Deep Purple comme Motörhead et de nombreux autres. Cette scène comporte d'ailleurs de nombreux artistes différents musicalement, moins homogènes que la scène punk anglaise.

Le mouvement punk prend son envol au Royaume-Uni à partir de 1976 avec des groupes comme les Sex Pistols, et leur titre God Save the Queen, ou The Clash. Ces groupes ont été directement influencés par le premier album des Ramones ainsi que par un de leurs concerts au Royaume-Uni en été 1975 auquel la majorité des membres de ces deux groupes ont assisté avant de faire de la musique, de même que le futur Captain Sensible de The Damned. John Lydon déclare dans une interview qu'il a été influencé par les intonations vocales de Peter Hammill. Le mouvement punk s'oppose clairement en réaction au rock des années 1970 qui n'autorise les enregistrements qu'aux virtuoses en recherchant un jeu et un son de plus en plus raffinés. Ainsi, un des messages punks est d'encourager tout groupe souhaitant faire de la musique à passer à l'acte, sans attendre de maîtriser la technique et de posséder de gros moyens. Les punks ouvrent ainsi les portes des studios d'enregistrement à d'innombrables groupes, depuis The Police jusqu'à U2.

Le second message des punks est social et politique. D'abord, c'est un renversement général et une inversion esthétique et morale de toutes les valeurs de la génération de 68 et du festival de Woodstock qui se trouve qualifiées de baba cool. L'unisexe est abandonné pour un costume résolument sexiste en réinvestissant les symboliques des militaires et des prostituées. Les tons clairs et colorés à motifs fleuris, les tissus et les teintures naturelles sont remplacés par des couleurs violentes et des textures artificielles. La musique est à l'unisson de la mode : le son est artificiel, sale, avec des assonances et des arythmies. Du point de vue politique, c'est l'affirmation de la fin de l'idéologie du progrès indéfini, du présent qu'il faut sacrifier aux utopies politiques et aux lendemains qui chantent : No future. Les Britanniques enterrent leur statut de grande puissance (Anarchy In The UK ou God Save The Queen des Sex Pistols où on entend : « God save the Queen, She's no human being, Here's no future in England »… ou encore « I'm so bored with the USA » du premier album des Clash.

Les États-Unis avaient résisté plus de dix-huit mois à la beatlemania, ils tiendront bon pendant plus de vingt ans face à la vague punk. Si l'ouverture des studios a bien lieu aux États-Unis, elle est moins flagrante qu'en Europe. Musicalement, les tenants d'un rock dit « moderne » se revendiquent toutefois ouvertement comme des enfants du punk. Mais de grandes figures du rock américain des années 1970, tels Bruce Springsteen se réfèrent davantage au rock et à la soul des années 50 et au folk des années 60 plutôt qu'au punk qui leur est contemporain. Il faut attendre les années 1980 pour que les États-Unis voient se former des groupes comme les Pixies, les Red Hot Chili Peppers, les groupes de Mike Patton tels que Mr. Bungle ou Faith No More, et le mouvement grunge de la côte ouest américaine pour percevoir un écho punk dans la musique américaine grand public, cicatrisant efficacement les plaies d'un rock divisé depuis plus de dix ans en deux camps : Classic et Modern. Ce débat est essentiellement américain, car en Europe les modernistes ont gagné la partie dès le début des années 1980.

Années 1980[modifier | modifier le code]

Heavy metal[modifier | modifier le code]

Désormais adulte, le rock s’est installé au cours des années 1970 dans un rythme de croisière que les punks anglais ont fait voler en éclats. Les années 1980 s’ouvrent donc sur la promesse — rapidement déçue — d’un recommencement. Les années 1980 révèlent le brassage de plusieurs genres qui se dissocieront vite de la représentation rock antérieure, mais elle comporte également bon nombre d'artistes qui feront vivre le rock, tout en le faisant évoluer.

Alors que la branche du hard rock se « métallise », radicalisant son discours sous une avalanche de décibels, une accélération effrénée du tempo et une saturation qui repousse les limites de l'audible, le courant majeur s'assagit et se rapproche de plus en plus de la pop. Dire Straits incarne ce rock serein, aux guitares d'orfèvres et aux textes ciselés mais dont la fièvre est retombée, ou bien encore les irrévérencieux The Smiths, conduits par le parolier Morrissey (même si celui-ci continue d'écrire des textes engagés, sa voix ramène à des sonorités pop).

Rock indépendant[modifier | modifier le code]

Si quelques-uns dont U2 ou R.E.M. tentent de raviver une démarche engagée, c'est plutôt aux frontières du rock, comme dans le métissage avec le funk de Michael Jackson ou de Prince que l'exploration musicale se poursuit, alors mise en avant par la chaîne musicale MTV. C'est avec l'émergence de cette dernière que le rock indépendant (ou rock alternatif) va prendre de l'ampleur. Celui-ci est représenté par des groupes comme Sonic Youth ou Pixies, et englobe de nombreux autres groupes pop, électroniques, industriels ou garage puis shoegazing, et aussi des groupes issus du post-punk, qui poursuivent leurs carrières.

En marge du rock, ce vent de liberté profite aux musiques électroniques, contraintes depuis leur émergence aux États-Unis puis en Angleterre (de la techno à l’acid house) de s’épanouir dans la clandestinité. Dans la deuxième moitié des années 1980, le heavy metal fera un retour en force sous la forme du glam metal à partir de Los Angeles et s'imposera comme le style le plus populaire au monde vers 1986. L'année suivante, il domine 80 % des palmarès américains avec des groupes comme Kiss, Mötley Crüe, Def Leppard, Poison, Ratt et Bon Jovi. Alors que les groupes de Los Angeles prennent d'assaut les palmarès, certains groupes vont revenir à la base de la musique metal en proposant un son plus violent et agressif et en mettant l'accent sur la rapidité d'exécution, comme Metallica, Slayer, Anthrax ou encore Megadeth.

Néo-classique[modifier | modifier le code]

Né dans le milieu des années 1980, le néo-classique est une nouvelle forme de musique qui mélange des riffs heavy metal et des compositions virant dans le classique. Le précurseur du mouvement fut Yngwie Malmsteen avec l'album Rising Force. Le style est particulièrement complexe car il requiert une certaine virtuosité à la guitare. Il est pratiqué par des guitaristes comme Patrick Rondat, Michael Angelo Batio, Axel Rudi Pell, Jason Becker ou Randy Rhoads.

Post-punk, new wave et electro[modifier | modifier le code]

Dès la fin des années 1970, une partie du mouvement punk évolue vers une production en studio plus aboutie, une attention plus affirmée à la qualité des textes et une volonté générale plus orientée vers l'expérimentation. Les premiers à profiler le genre post-punk sont Wire, Devo ou Siouxsie and the Banshees, des artistes qui accordent une place prépondérante au studio d'enregistrement et qui se démarquent immédiatement du punk, conservant son aspect brutal tout en créant des structures plus variées et, souvent, plus sombres.

L'expression « new wave » apparaît alors pour désigner cette musique plus sophistiquée qui met progressivement à profit les progrès des synthétiseurs en contrepoint de guitares éthérées et de guitares basses pesantes. L'expression « new wave » reste cependant générique, englobant aussi bien la pop des années 1980 et la cold wave de Joy Division (avec l'album Closer en 1980, suivi de The Jesus And Mary Chain ou The Cure que le rock mâtiné de reggae de The Police.

Contrairement à la new wave, l'emploi du terme post-punk se limite aux albums issus de la période allant de 1978 à environ 1982. Dans la lignée de Kraftwerk, un courant electro (la synthpop) apparaît avec Depeche Mode, mais aussi la house amenée par New Order. Les synthétiseurs remplacent progressivement les guitares. Cette démarche représentera plus tard l'un des fondements de la musique techno.

Années 1990[modifier | modifier le code]

Mouvement américain[modifier | modifier le code]

Le tournant des années 1990 est amorcé par la scène bruitiste américaine. Sur la côte est, Sonic Youth puis les Pixies mêlent un sens aigu de la mélodie issue de la musique pop avec une véritable rage rock 'n' roll. Au même moment, les Smashing Pumpkins apparaissent sur la scène et influencent toute une génération de guitaristes.

Rock alternatif[modifier | modifier le code]

Les années 1990 sont particulièrement riches en ce qui concerne cette scène grâce à des groupes comme Marilyn Manson, Jane's Addiction, The Wallflowers, Red Hot Chili Peppers, Faith No More, The Smashing Pumpkins, Muse, R.E.M., Placebo, Radiohead, Pixies ou encore Nine Inch Nails. Ces groupes tous très différents participent au renouvellement du rock.

Grunge[modifier | modifier le code]

Avec Nirvana et leur album Bleach, les Pixies ont annoncé le futur mouvement grunge en 1989, avec entre autres les morceaux Where is my Mind et Monkey Goes to Heaven. La secousse devient vraiment sensible quand elle prend la forme du mouvement grunge à Seattle, porté par les événements de la guerre du Golfe et la critique du niveau de vie médiocre de la classe moyenne américaine. Les groupes importants de ce mouvement sont notamment Green River et Melvins comme précurseurs et Nirvana comme chef de file, mais aussi Soundgarden, Pearl Jam, Sonic Youth, Alice in Chains, Screaming Trees, Mudhoney, Hole et Stone Temple Pilots.

Fusions[modifier | modifier le code]

Parallèlement, le rock commence à intégrer des apports du hip-hop, du funk, du punk, du metal ou d'autres styles musicaux et les fusions se font enfin entendre. Aerosmith avec Run–D.M.C. sur le remix de Walk This Way ouvrent la voie, suivis par Fishbone, Living Colour, Urban Dance Squad, Body Count et les principales références Rage Against the Machine suivi de System of a Down comme héritier, Red Hot Chili Peppers, ou les premiers albums d'Incubus.

Pop anglaise[modifier | modifier le code]

Au Royaume-Uni, durant toutes les années 1990, Blur, Oasis et The Verve semblent se partager le paysage grand public entre pop et rock, donnant naissance à une vague dite britpop. Dans un genre plus expérimental Radiohead est un des groupes majeurs des années 1990.

Années 2000[modifier | modifier le code]

Au début des années 2000, on assiste au retour d'un son plus roots directement inspiré du rock garage des années 1960, de la pop des Velvet Underground, du punk rock des années 1970 et de la new-wave et du post-punk des années 1980. Parmi les groupes majeurs de cette vague on peut citer The White Stripes, The Strokes, The Vines, Arctic Monkeys, The Libertines, Black Rebel Motorcycle Club, Bloc Party, Franz Ferdinand, Interpol, The Kills, The Killers, The Yeah Yeah Yeahs. L'irruption de The Strokes, en particulier, marque le début de cette Nouvelle Vague. Ces New-Yorkais ont un son proche des Velvet Underground, avec beaucoup de dynamisme et de modernité ; ils ont une influence sur d'autres groupes, notamment britanniques, comme les Arctic Monkeys (rock indépendant).

Au même moment, aux États-Unis, des groupes labellisés emo (mélange de punk, de new wave et pop) comme AFI ou My Chemical Romance connaissent un grand succès commercial. L'emocore et le metalcore, deux variantes plus proches du metal et du punk hardcore, représentent la face la moins commerciale et la plus dure de l'emo.

D'autres groupes plus rock indépendant comme TV on the Radio, Liars, !!!, LCD Soundsystem ou The Rapture proposent un nouveau son qui mélange (post-)punk, funk, dance, post-rock. En réponse à ce son dance-punk, la new rave se développe en Grande-Bretagne avec des groupes comme The Klaxons, Late of the Pier, Trash Fashion, Shitdisco ou Hadouken! ; la frontière entre rock et musique dance devient de plus en plus ténue. En effet, certains ne considèrent pas ces groupes comme des groupes de rock. Crystal Castles et Justice font également partie de cette vague indie dance bien que leur musique soit plus électro que rock.

Aux États-Unis, dans la deuxième moitié des années 2000, une nouvelle vague de groupes plus lo-fi, avec un son plus noisy et plus abrasif surgit avec des groupes comme The Black Keys, The Black Lips, Jay Reatard ou encore Wavves. Cette tendance se poursuivra dans les années 2010.

Le folk connaît de grandes heures avec des groupes ou des artistes comme Animal Collective, Local Natives, Sufjan Stevens, Akron/Family ou Joanna Newsom. D'autres groupes comme Two Gallants mêlent énergie punk et folk intimiste.

Années 2010[modifier | modifier le code]

Les groupes de la vague garage se séparent (The White Stripes, The Libertines), ne rencontrent plus autant de succès que dans les années 2000 (The Strokes) ou sont en pause. Black Rebel Motorcycle Club est un des derniers toujours en activité. Mais face à l'hégémonie de l'électro (la pop et le hip hop ont envahi les dance floors), le rock s'efface et redevient underground.

Une nouvelle tendance se dessine depuis la deuxième moitié des années 2000 et se confirme début 2010 : ces groupes semblent plutôt inspirés par le son indie des années 1980/1990 (The Pixies, My Bloody Valentine, Sonic Youth, The Jesus and Mary Chain, Nirvana ou encore Weezer), dont No Age, Cloud Nothings, Male Bonding, Wavves, Dum Dum Girls, Best Coast, Girls ou Yuck. Japandroids semble plutôt inspiré par le rock indépendant des années 1990, le grunge et le post-hardcore.

Depuis la fin des années 2000, le rock avec chant braillard, directement inspiré du punk ou du hardcore punk faits son retour avec des groupes comme Pissed Jeans, Fucked Up ou encore Titus Andronicus. Ces groupes semblent reprendre le flambeau des punks des années 1970 et 1980.

Années 2020[modifier | modifier le code]

Les frontières entre les genres musicaux sont de moins en moins évidentes. De nouveaux groupes mélangeant le punk, la musique industrielle, le hip hop et la noise comme Death Grips, Clipping, H9rr9r ou JPEGMAFIA connaissent un succès grandissant parmi les amateurs de musique rock[réf. nécessaire].

Le son des années 1970 revient à la mode avec des groupes comme Greta van Fleet, qui s'inspire largement de Led Zeppelin ou encore Starcrawler qui mêle la lourdeur de Black Sabbath à l'urgence pop-punk de The Runaways[réf. nécessaire].

Au Royaume-Uni , on assiste à un retour des sonorités punk et post-punk avec des groupes comme les Sleaford Mods, Idles, Shames, Fontaines DC, Life ou Slaves[22]

Selon Rolling Stone, en 2022, « le rock et la pop ne sont plus une culture, mais une éphéméride sans cesse actualisée »[23]. Le magazine explique ce phénomène par le fait que plusieurs musiciens iconiques du rock comme Bob Dylan, Paul McCartney ou Brian Wilson ont atteint l'âge de quatre-vingt ans. « Fêter un anniversaire, c'est une façon de se rassurer. De donner de la valeur aux années accumulées alors qu'on n'est plus sûrs de rien », selon le périodique[23].

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Le groupe Red Hot Chili Peppers en 2006. Il s'agit d'une formation classique en quartet : un bassiste, un chanteur, un batteur à l'arrière-scène, et un guitariste solo.

Le son caractéristique du rock est généralement centré autour de la guitare électrique amplifiée, qui fit son apparition dans sa forme moderne dans les années 1950, avec l'avènement du rock'n'roll[24]. Dans une formation de rock classique, le son de la guitare est accompagné par une guitare basse électrique - également utilisée dans le jazz à la même époque[25] - et une batterie associant percussions, tambours et cymbales[26]. Ce trio d'instruments a souvent été complété par d'autres instruments tels que le piano, l'orgue Hammond ou le synthétiseur[27]. L'instrumentation la plus courante provient de celle du blues, avec une guitare solo, une guitare rythmique, une basse en fond, et la batterie[28]. Le groupe de rock standard, sur le modèle des Beatles, est ainsi un quartette comprenant un chanteur (qui peut également jouer d'un instrument), un ou deux guitaristes, un bassiste et un batteur[25]. Le nombre de membres varie généralement de trois (« power trio ») à cinq, mais certaines formations en comptent davantage.

Sur le plan musicologique, la musique rock est le plus souvent construite à partir de rythmes simples non syncopés, comprenant quatre pulsations par mesure, et un battement répétitif à la caisse claire toutes les deux mesures[29]. Les mélodies sont fréquemment dérivées de modes plus anciens, tels que les modes dorien et mixolydien, ainsi que des modes majeur et mineur. Les harmonies utilisées comprennent notamment l'accord à trois notes, la quarte juste, la quinte et des progressions harmoniques dissonantes[29]. La structure des chansons, de l'origine du rock au milieu des années 1960[30], reprenait presque exclusivement celle du blues et de la folk (couplets-refrain), mais les artistes se sont peu à peu écartés de ce modèle[31], à commencer par les représentants du rock progressif des années 1970. En raison de son histoire riche et de sa propension à incorporer des éléments d'autres genres artistiques et musicaux, la critique musicale l'a défini comme un genre éclectique et disparate[32]. Le musicologue Peter Wicke a ainsi déclaré qu'il est « impossible de faire entrer le rock dans une catégorie musicale strictement délimitée »[33].

Un motif de batterie en quatre pulsations par mesure (4/4), très courant dans le rock. Jouer

À la différence de la plupart des autres genres de musique populaire, les paroles des chansons de rock abordent des thématiques autres que l'amour : l'engagement politique et social, les mœurs, la révolte contre les pouvoirs établis (« establishment »), l'usage de drogues et la sexualité[29]. Ces sujets proviennent notamment de la musique de rue new-yorkaise (Tin Pan Alley), de la folk et du rhythm and blues[34]. Le critique musical Robert Christgau qualifie les paroles de chansons de rock de « moyen de communication cool », avec une diction simple et des refrains martelés, prompts à véhiculer divers messages[35]. Le contenu de ces textes, quant à lui, reflète les aspirations et les préoccupations des artistes de rock, principalement des hommes blancs issus de la classe moyenne[36]. En 1972, Christgau écrivait que, malgré quelques exceptions, « le rock impliquait généralement une identification à la sexualité masculine et à une forme d'agressivité ».

Depuis que le terme de « rock » a été préféré à celui de « rock'n'roll » à la fin des années 1960, le genre a souvent été comparé et associé à la musique pop, avec laquelle il partage plusieurs caractéristiques. Toutefois, le rock se distingue de la pop par une créativité et une musicalité accrue ; une attention particulière portée à la performance en concert ; des thématiques plus sérieuses ; et une volonté d'authenticité qui résulte souvent d'une connaissance de l'histoire du genre[37]. Selon le musicologue Simon Frith, « le rock avait quelque chose en plus que n'avaient pas la pop et le rock'n'roll. Les musiciens de rock marient un intérêt pour la performance et la technique avec le concept romantique de l'art vu comme un moyen d'expression, original et authentique »[37]. Depuis les années 2000, le terme « rock » est parfois utilisé comme un terme générique incluant la musique pop, mais aussi le reggae, la soul et le hip hop, bien que ce dernier lui ait souvent été opposé[38].

Par pays[modifier | modifier le code]

International[modifier | modifier le code]

Le rock, s'il est né aux États-Unis et en Grande-Bretagne, s'est étendu à toute la planète. Outre les deux pays précédemment cités, d'autres comme le Canada, l'Allemagne, l'Australie, le Japon, le Brésil, la Norvège et la Suède ont donné quelques-uns des plus grands groupes, entre autres sur la scène heavy metal. La ville de Québec au Canada est même parfois qualifiée de « capitale mondiale du métal »[39].

L'anglais passant pour être la langue maternelle du rock, nombre de groupes dont la langue naturelle n'est pas l'anglais s'expriment dans cette langue. Dans le rock européen cependant, la plupart des groupes chantent dans leur propre langue, mais se retrouvent de ce fait peu distribués par les maisons de disques : c'est le cas notamment d'Imperiet en Suède, Eppu Normaali en Finlande, Quimby en Hongrie, Diaframma en Italie, etc. La critique rock s'est pour l'instant très peu intéressée au rock non anglophone.

France[modifier | modifier le code]

Johnny Hallyday, en concert en 1965.

Vers le milieu des années 1950, le rock connait des débuts modestes en France à travers le cinéma, notamment la diffusion des premiers films d’Elvis Presley. En 1956 sort le film The Girl Can’t Help It avec la chanson éponyme de Little Richard et Be-Bop-A-Lula de Gene Vincent. Quelques interprètes français sont précurseurs du genre : Line Renaud est considérée comme la première à avoir chanté un rock en français avec, en 1955, l'adaptation de Tweedlee Dee de LaVern Baker. L'année suivante, le batteur de jazz Baptiste Reilles (1920-1987) alias Mac Kac, sort le premier disque de rock français : T'es pas tombé sur la tête (adapté de See You Later, Alligator de Bill Haley). Henri Salvador, sous le pseudonyme d'Henry Cording et sur des paroles de Boris Vian, enregistre un disque rock mêlant humour et parodie.

En 1958, Danyel Gérard sort D'où reviens-tu Billie Boy ?. Il y eut encore Danny Boy et ses Pénitents, et Richard Anthony qui se distingue avec le titre Nouvelle vague. À Paris, au Golf-Drouot - qui bientôt devient le temple du rock en France - se retrouvent régulièrement pour chanter des passionnés tels que Daniel Rondeau, Claude Moine et Jean-Philippe Smet, respectivement les futurs Long Chris, Eddy Mitchell et Johnny Hallyday.

Le phénomène rock s'étend véritablement dans l'Hexagone en 1960 avec la sortie des premiers disques et galas de Johnny Hallyday et l'avènement en 1961 du premier groupe de rock français Les Chaussettes noires dont le chanteur est Eddy Mitchell, bientôt concurrencé par Dick Rivers et Les Chats sauvages. En 1961 a lieu au Palais des sports de Paris, le premier festival international de rock 'n' roll, dont l'impact contribue aussi à populariser cette musique. Serge Gainsbourg apporte, durant les années 1960 - et tout au long de sa carrière - une approche nouvelle du rock français, abordant différents genres : les percussions (album Gainsbourg Percussions), la pop rock (Initials B.B.) le rock progressif (Histoire de Melody Nelson) et même le reggae (album Aux armes et cætera).

Jacques Higelin en concert lors du cinquième festival Aux Zarbs d'Auxerre en juillet 2007.

Au début des années 1970, le groupe Ange mêle musique médiévale et rock progressif. En 1974, Jacques Higelin, avec les albums BBH 75 et Irradié, donne à sa carrière un tournant résolument rock. En 1976, le groupe Téléphone apparaît et connaît rapidement un grand succès. D'autres groupes tentent de suivre la voie, Starshooter, Bijou, La Souris déglinguée, mais aucun n'atteindra la même notoriété, exception faite du groupe de Hard rock Trust et du groupe Indochine très marqué par la new wave.

Au début des années 1980, Alain Bashung apporte lui aussi sa touche - et cela jusque dans les années 2000 - grâce à une nouvelle forme de rock très mélodieux avec des textes surréalistes. Bruno Fumard, dit Jesse Garon, compose C'est lundi (1983), renouant avec un rock'n'roll des origines. Patrick Coutin signe J'aime regarder les filles, titre repris et remixé encore à ce jour[Quand ?] (par exemple la version de Polyester popularisée par 2 Many DJ's ou plus récemment[Quand ?] la reprise signée Mustang). Daniel Balavoine, qui revendique l'étiquette de « chanteur de rock », déclare dans l'émission Les Enfants du rock du  : « Je suis ce que je suis, j'ai la voix que j'ai. La musique rock ne se juge pas là dessus. Le rock, c'est la sueur et peu importe la manière dont on transpire. Je fais de la vraie musique rock française et non du rock anglo-saxon avec des mots en français. ». Les groupes Oberkampf, Bérurier noir, Lucrate Milk, Pigalle, Les Wampas, Les Thugs, les Rats, Les Garçons bouchers, Mano Negra, Noir Désir, Les VRP marquent également le rock en France.

Culture[modifier | modifier le code]

Le rock n'est plus seulement un mouvement musical depuis le milieu des années 1950. Le film Graine de violence qui présente en générique le fameux Rock Around the Clock de Bill Haley pose d'ailleurs d'emblée les bases sociales du mouvement : la rébellion face à l'ordre établi. Cet esprit de sédition présent dès la naissance du rock au milieu des années 1950 est toujours vivace dans les années 1960 avec le mouvement hippie, puis dès le début des années 1970 avec les Ramones et le mouvement punk. Ce rôle semble avoir été repris depuis une quinzaine d'années par le rap, mais dans les faits, le rock n'a jamais renié ses racines rebelles. La fameuse maxime « Sex, drugs and rock 'n' roll » de Ian Dury est une autre facette du caractère libre et rebelle du rock (Born to Be Wild).

À partir de l’analyse des différents aspects de la vie des groupes de rock amateurs, du code comme des rituels rock, Bertrand Ricard propose une piste pour mieux comprendre ce qui pousse des jeunes à se réunir autour d’un projet de vie et d’un idéal esthétique communs. Ces jeunes qui font le choix du rock échafaudent au quotidien un « art de vivre communautaire » qui leur permet de jeter les bases d’un lien social neuf et pluriel : à la fois éthique, esthétique, affectif et « politique ». Signe d’une culture « oblique » qui tend à triompher peu à peu de la culture « noble » et « légitimée », la culture rock met en évidence les contrastes et les ambiguïtés qui traversent notre monde postmoderne. Plus que de construire une œuvre d’art collective, les jeunes musiciens, en se frottant à leur tour après tant d’autres à l’expérience esthétique, bâtissent un exemple pratique d’éthique, nécessaire à leur quête personnelle de reconnaissance et de visibilité sociales. Ils apprennent par la création d’une musique « pure et authentique » et par la confrontation au monde du spectacle le sens et l’importance de la ruse pour mener à bien leur « douce rébellion » face à un système qu’ils ne veulent plus combattre mais dompter.

Jadis considéré comme un vêtement de travail, le blue jeans a été démocratisé par le mouvement rock. La mode, qu'elle soit vestimentaire ou capillaire, par exemple, est clairement influencée par le rock depuis cinq décennies. Le rock n'influence pas seulement la mode, mais plus généralement les arts, du cinéma à la peinture en passant par la littérature. L'œuvre d'Andy Warhol, pour ne citer que lui, s'appuie ainsi clairement sur un socle rock. Aujourd'hui la presse rock a pris un nouvel essor après la « traversée du désert » (pas toujours justifiée) des années 1980 et 1990 et des magazines rock comme Rock & Folk sont à l'heure actuelle lus par des dizaines de milliers de personnes chaque mois. De plus, beaucoup de webzines se sont créés sur Internet, dont certains mis à jour par des amateurs passionnés, rédigeant chroniques d'albums ou reviews de concerts, souhaitant rendre hommage à la musique rock qui fascine depuis cinquante ans.

Il existe également une danse éponyme qui se danse sur le rock à six temps. Depuis quelques années[Quand ?], les créateurs de mode se revendiquent clairement de la mouvance rock. De Paul Smith en passant par Hedi Slimane, Karl Lagerfeld ou la marque The Kooples, ils utilisent ou réinterprètent les standards du look rock dans leurs collections.

Cinéma[modifier | modifier le code]

Liste de films liés à la musique rock :

Musées[modifier | modifier le code]

Experience Music Project de Seattle.

Notes et références[modifier | modifier le code]

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Annexes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

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  • Jean-Paul Bourre, Sexe, sang, et Rock'n roll, Ed. Camion Blanc, 2009 (ISBN 2-3577-9022-9)
  • Nicolas Dupuy, Le Rock pour les Nuls, éditions First, 2009 (ISBN 978-2-7540-0819-8)
  • Florent Mazzoleni, Les racines du rock, Paris, Hors collection, 2008 (ISBN 978-2-258-07783-6), 160 p.
  • Fabien Hein, Le monde du rock. Ethnographie du réel, Bordeaux, IRMA/Éditions Mélanie Seteun, 2006.
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  • Volume ! la revue des musiques populaires, Bordeaux, Éditions Mélanie Seteun, 2002 à aujourd'hui. En ligne.
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  • Nick Tosches, Héros oubliés du rock'n'roll, Allia, 2000.
  • Philippe Daufouy et Jean-Pierre Sarton, Pop music/rock, éditions Champ libre, 1972 (ISBN 2-8518-4202-1)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]