« Léon Gambetta (croiseur cuirassé) » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Louis de Lauban (discuter | contributions)
 
(44 versions intermédiaires par 26 utilisateurs non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{Titre en italique}}
{{Titre en italique}}
{{ébauche|bateau|marine française}}
{{ébauche|bateau|marine française}}
{{Infobox navire de guerre
{{Infobox Navire
| nom = ''Léon Gambetta''
| nom = ''Léon Gambetta''
| image =Kreuzer Léon Gambetta.jpg
| image =Kreuzer Léon Gambetta.jpg
Ligne 7 : Ligne 7 :
| autres noms =
| autres noms =
| type = [[Croiseur cuirassé]]
| type = [[Croiseur cuirassé]]
| classe = [[Classe Léon Gambetta|Léon Gambetta]]
| flotte = {{Marine française}}
| flotte = {{Marine française}}
| quille = {{date|15|janvier|1901}}
| quille = {{date|15|janvier|1901}}
Ligne 21 : Ligne 22 :
| rayon d'action = {{conversion|6500|nmi|km|-2}} à {{conversion|10|knot|km:h|0}}
| rayon d'action = {{conversion|6500|nmi|km|-2}} à {{conversion|10|knot|km:h|0}}
| équipage = 728 hommes
| équipage = 728 hommes
| armement = 4 [[canon de 194 mm modèle 1896|canons de 194 mm]] <br /> 16 [[Canon de 164 mm modèle 1893|canons de 164 mm]]<br />24 [[Canon Hotchkiss à tir rapide de 47 mm|canons à tir rapide de 47 mm]]<br /> 2 [[tube lance-torpilles|TLT]] de 450 mm
| armement = {{dunité|2|2|[[canon de 194 mm modèle 1893-96|canons de 194 mm]]}}<br />{{dunité|6|2|[[canon de 164 mm modèle 1893-96|canons de 164 mm]]}}<br />{{dunité|4|1|canons de 164 mm}}<br />{{dunité|24|1|[[Canon de 47 mm modèle 1885|canons de 47 mm]]}}<br />{{dunité|2|1|[[Canon de 37 mm modèle 1885|canons de 47 mm]]}}<br />2 [[tube lance-torpilles|TLT]] de {{unité|450|mm}}
| aéronefs =
| aéronefs =
| électronique = [[Transmission sans fil]]
| électronique = [[Transmission sans fil]]
Ligne 29 : Ligne 30 :
}}
}}


Le '''''Léon Gambetta''''' est un [[croiseur cuirassé]] construit pour la [[Marine nationale (France)|Marine française]] au début du {{s-|XX}}. [[Navire de tête]] de la [[classe Léon Gambetta|classe du même nom]], il est coulé le {{date|27|avril|1915}}, ce qui constitue pour la [[Marine nationale française|marine nationale]] sa première perte d'un navire durant la [[Première Guerre mondiale]], mais aussi une de ses plus grandes tragédies de son histoire avec la mort de près de 700 marins français<ref>[http://www.franceinfo.fr/actu/faits-divers/article/il-y-100-ans-le-leon-gambetta-coulait-au-large-de-l-italie-672711 «Il y a 100 ans, le Léon-Gambetta coulait au large de l'Italie»] [[France Info]] '''lundi 27 avril 2015.
Le '''''Léon Gambetta''''' est un [[croiseur cuirassé]] construit pour la [[Marine nationale (France)|Marine française]] au début du {{s-|XX}}. [[Navire de tête]] de la [[classe Léon Gambetta|classe du même nom]], il est coulé le {{date|27|avril|1915}} en [[mer Adriatique]], ce qui constitue pour la [[Marine nationale française|marine nationale]] sa seconde perte d'un navire durant la [[Première Guerre mondiale]], après celle du [[Bouvet]], mais aussi une de ses plus grandes tragédies de son histoire avec la mort de près de 700 marins français<ref>[http://www.franceinfo.fr/actu/faits-divers/article/il-y-100-ans-le-leon-gambetta-coulait-au-large-de-l-italie-672711 «Il y a 100 ans, le Léon-Gambetta coulait au large de l'Italie»] [[France Info]] '''lundi 27 avril 2015.
</ref>.
</ref>.


Ligne 37 : Ligne 38 :
== Naufrage ==
== Naufrage ==
[[File:SMU-5 Trapp.jpg|vignette|gauche|{{lien|Georg Johannes von Trapp}} sur le pont du U-5]]
[[File:SMU-5 Trapp.jpg|vignette|gauche|{{lien|Georg Johannes von Trapp}} sur le pont du U-5]]
{{Carte avec géolocalisation|Italie|39.5|18.25|type=relief/|Naufrage|Naufrage|légende=Lieu du naufrage en 1915 du ''Léon Gambetta'' au large des Pouilles.}}
{{Carte avec géolocalisation|Italie|39.5|18.25|type=relief/|°|Naufrage|largeur=250|légende=Lieu du naufrage en 1915 du ''Léon Gambetta'' au large des Pouilles.}}
De 1914 à 1915, basé à [[Malte]], le ''Léon Gambetta'' évolue en [[mer Adriatique]], participant au blocus de la [[Marine austro-hongroise]], dans la {{2e}} escadre légère du [[contre-amiral]] {{lien|Victor Baptistin Sénès}}.
De 1914 à 1915, basé à [[Malte]], le ''Léon Gambetta'' évolue en [[mer Adriatique]], participant au blocus de la [[Marine austro-hongroise]], dans la {{2e|escadre}} légère du [[contre-amiral (France)|contre-amiral]] [[Victor Sénès]].


Le {{date|27|avril|1915}}, à 00h40, le croiseur Léon Gambetta, commandé par le capitaine de vaisseau André, mais à bord duquel se trouve aussi le contre-amiral Sénès, est torpillé par deux fois par le sous-marin autrichien ''U-5'' (240 tonnes en surface, 32 m de long) entré en service en 1910 commandé par le [[capitaine de corvette]] {{lien|Georg Johannes von Trapp}} à l’entrée du [[canal d’Otrante]] en [[mer Adriatique]] à quatorze milles nautiques du cap Santa Maria di Leuca ([[Pouilles]], côte italienne)<ref>[http://www.anciensditalie.net/gambetta.html la fin du Léon Gambetta]</ref> alors qu'il naviguait à 6 nœuds au nord-nord-est. Les antennes [[Transmission sans fil|TSF]] tombent dès les explosions empêchant l’envoi de messages de détresse.
Le {{date|27|avril|1915}}, à 00h40, le croiseur ''Léon Gambetta'', commandé par le capitaine de vaisseau André, mais à bord duquel se trouve aussi le contre-amiral [[Victor Sénès|Sénès]], est torpillé par deux fois par le sous-marin autrichien ''U-5'' ({{unité|240|tonnes}} en surface, {{unité|32|m}} de long) entré en service en 1910 commandé par le [[capitaine de corvette (France)|capitaine de corvette]] [[Georg von Trapp]] à l’entrée du [[canal d’Otrante]] en [[mer Adriatique]] à quatorze milles nautiques du cap [[Santa Maria di Leuca]] ([[Pouilles]], côte italienne)<ref>[http://www.anciensditalie.net/gambetta.html la fin du Léon Gambetta]</ref> alors qu'il naviguait à 6 nœuds au nord-nord-est. Les antennes [[Transmission sans fil|TSF]] tombent dès les explosions empêchant l’envoi de messages de détresse.


Le navire, venant de [[Malte]], devait protéger les cargos chargés de ravitailler le [[Montenegro]]. Le bâtiment prend rapidement de la bande. Un seul canot peut être être mis à l’eau ainsi que la vedette de l'amiral mais celle-ci sombre rapidement avec 150 hommes a bord. Le canot est prévu pour 58 hommes, mais 108 marins parviennent à y prendre place, et comme le temps est beau, ils font route aussitôt vers la côte italienne. Il est 2 h. Le canot atteindra miraculeusement le village de Santa Maria vers 8 heures du matin. L’alerte aussitôt donnée, de Tarente et de Brindisi, des torpilleurs se portent sur les lieux du drame. Des 500 hommes qui se trouvaient à l’eau à minuit, ils ne retrouvent que 29 survivants épuisés (soit en tout 137 survivants)<ref>http://aufildesmotsetdelhistoire.unblog.fr/2013/04/28/le-26-avril-1915-%E2%80%93-le-torpillage-du-croiseur-cuirasse-%C2%AB-leon-gambetta-%C2%BB/</ref>. On ne retrouve aucun officier. Le capitaine de vaisseau André et l’amiral Senes sont parmi les 684 morts (dont 92 finistériens) parmi les 821 officiers et hommes d’équipage<ref>http://www.ancestramil.fr/uploads/01_doc/marine/batailles_navales/torpillage_du_leon_gambetta_1915.pdf</ref>.
Le navire, venant de [[Malte]], devait protéger les cargos chargés de ravitailler le [[Monténégro]]. Le bâtiment prend rapidement de la bande. Un seul canot peut être mis à l’eau ainsi que la vedette de l'amiral mais celle-ci sombre rapidement avec 150 hommes à bord. Le canot est prévu pour 58 hommes, mais 108 marins parviennent à y prendre place, et comme le temps est beau, ils font route aussitôt vers la côte italienne. Il est 2 h. Le canot atteindra miraculeusement le village de Santa Maria vers 8 heures du matin. L’alerte aussitôt donnée, de Tarente et de Brindisi, des torpilleurs se portent sur les lieux du drame. Des 500 hommes qui se trouvaient à l’eau à minuit, ils ne retrouvent que 29 survivants épuisés (soit en tout 137 survivants)<ref>{{lien web |titre=Le 26 avril 1915 - Le torpillage du croiseur cuirassé « Léon-Gambetta » |url=http://aufildesmotsetdelhistoire.unblog.fr/2013/04/28/le-26-avril-1915-%E2%80%93-le-torpillage-du-croiseur-cuirasse-%C2%AB-leon-gambetta-%C2%BB/ |site=Au fil des mots et de l'histoire |consulté le=15-06-2023}}.</ref>. On ne retrouve aucun officier. Le [[Capitaine de vaisseau (France)|capitaine de vaisseau]] [[Georges Henri Marie Nicolas André|André]], le lieutenant [[Charles Adolphe Ballande|Ballande]] et l’amiral [[Victor Sénès|Sénès]] sont parmi les 684 morts (dont 92 finistériens) parmi les 821 officiers et hommes d’équipage<ref>http://www.ancestramil.fr/uploads/01_doc/marine/batailles_navales/torpillage_du_leon_gambetta_1915.pdf</ref>.


L’Italie ayant déclaré sa neutralité en août 1914 lors du déclenchement de la [[Première Guerre mondiale]], les autorités italiennes durent brièvement interner les survivants du {{date|27|avril|1915}} au {{date|30|mai|1915}} selon les termes de la [[convention de La Haye]], même si le gouvernement venait de signer en secret le [[Pacte de Londres]] signé le {{date|26|avril|1915}} engageant le pays dans la guerre aux côtés des pays de la [[Triple-Entente]] dans un délai d'un mois<ref>François-Xavier Bernard, ''Le sauvetage et l’internement des rescapés du Léon Gambetta 27 avril - 30 mai 1915'', "Cahiers de la Méditerranée", n°81, année 2010, pages 121-132, consultable http://cdlm.revues.org/5512</ref>.
L’Italie ayant déclaré sa neutralité en août 1914 lors du déclenchement de la [[Première Guerre mondiale]], les autorités italiennes durent brièvement interner les survivants du {{date|27|avril|1915}} au {{date|30|mai|1915}} selon les termes de la [[convention de La Haye]], même si le gouvernement venait de signer en secret le [[Pacte de Londres]] conclu le {{date|26|avril|1915}}, engageant le pays dans la guerre aux côtés des pays de la [[Triple-Entente]] dans un délai d'un mois<ref>François-Xavier Bernard, ''Le sauvetage et l’internement des rescapés du Léon Gambetta 27 avril - 30 mai 1915'', "Cahiers de la Méditerranée", {{|81}}, année 2010, pages 121-132, consultable http://cdlm.revues.org/5512</ref>.

Un article du journal ''East Oregonian'' du {{date-|29 avril 1915}} ({{lang|en|texte=Daily Evening Edition}}) qui rapportait cette attaque en première page, disait entre autres (traduction de l'anglais) : {{citation|Milan, 29 avril. Pratiquement, la totalité du tribord du croiseur français ''Léon Gambetta'' a été détruite par la torpille lancée par un sous-marin autrichien, laquelle a envoyé le vaisseau par le fond au large de Otranto. C'est la nouvelle qui nous est parvenue ici avec des détails d'héroïsme des officiers qui se laissèrent couler sur leur vaisseau avec des Vive la France aux lèvres. Au moment même où l'eau se refermait sur eux les cris de Vive la France s'élevèrent des officiers restés sur la passerelle jusqu'au bout.}}

Un article du ''Petit Journal'' du {{date-|5 mai 1915}} illustre cet épisode avec un dessin et le texte :{{citation|L'équipage dormait quand se produisit le torpillage. En moins de cinq minutes tous les hommes furent rassemblés sur le pont. On lança les chaloupes à la mer, mais l'obscurité était complète; plusieurs embarcations chavirèrent. Le croiseur s'inclinait rapidement, et au bout de dix minutes il s'engloutissait dans les flots.
Au moment où le croiseur allait disparaître, les officiers, refusant de chercher à sauver leur vie, se réunirent sur la passerelle et se laissèrent engloutir au cri de "Vive la France".}}
[[Fichier:Le Petit journal Supplément 5 mai 1915.jpg|vignette|Gravure du ''Petit Journal'' du 5 mai 1915 : « Comment savent mourir les marins français » Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France]]

== Personnalités ==
<!-- Classement par ordre alphabétique -->
* [[Georges Henri Marie Nicolas André]]
* [[Charles Adolphe Ballande]]
* [[Victor Sénès]]

<!-- Classement par ordre alphabétique -->

=== Note et référence ===
{{Traduction/Référence|en|Léon Gambetta-class cruiser|318409633}}
{{références|taille=30}}

== Bibliographie ==
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Michel|nom1=Vergé-Franceschi|lien auteur1=Michel Vergé-Franceschi|directeur1=oui|titre=Dictionnaire d'Histoire maritime|lieu=Paris|éditeur=[[éditions Robert Laffont]]|collection=Bouquins|année=2002|pages totales=1508|isbn=2-221-08751-8|isbn2=2-221-09744-0}}
* {{Histoire de la marine française}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Alain|nom1=Boulaire|titre=La Marine française|sous-titre=De la Royale de Richelieu aux missions d'aujourd'hui|lieu=Quimper|éditeur=éditions Palantines|année=2011|pages totales=383|isbn=978-2-35678-056-0}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Rémi|nom1=Monaque|lien auteur1=Rémi Monaque|titre=Une histoire de la marine de guerre française|lieu=Paris|éditeur=éditions Perrin|année=2016|pages totales=526|isbn=978-2-262-03715-4}}
* {{Ouvrage|prénom1=Jean-Michel|nom1=Roche|titre=Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours|tome=II|titre tome=1870-2006|lieu=Millau|éditeur=Rezotel-Maury|année=2005|isbn=|lire en ligne=http://www.netmarine.net/dico/tome2-a.pdf}}
* [[Paul Chack]] et [[Jean-Jacques Antier]] décrivent le torpillage du Léon-Gambetta dans ''L'histoire maritime de la 1ère guerre mondiale '' (Éditions France-Empire 1971) (Tome 2, Chapitre 3).


== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
{{colonnes|nombre=3|taille=25|
* [[Croiseur cuirassé]]
* [[Croiseur cuirassé]]
* [[Liste des croiseurs français]]
* [[Liste des croiseurs français]]
* [[Chronologie navale de la Première Guerre mondiale]]
* [[Guerre navale durant la Première Guerre mondiale]]
* [[Batailles navales dans la Méditerranée au cours de la Première Guerre mondiale]]
* [[Histoire de la marine française depuis 1789#Les premières opérations|Histoire de la marine française]]
* [[Liste de naufrages]]
}}


=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
Ligne 55 : Ligne 89 :
* {{lien web|langue=en|url=http://www.battleships-cruisers.co.uk/leon_gambetta_class.htm |titre=Léon Gambetta Class}}
* {{lien web|langue=en|url=http://www.battleships-cruisers.co.uk/leon_gambetta_class.htm |titre=Léon Gambetta Class}}
* {{lien web|langue=en|url=http://navypedia.org/ships/france/fr_cr_leon_gambetta.htm|site=navypedia.org|titre=Léon Gambetta armoured cruisers (1905 - 1907)|consulté le=8 janvier 2014}}
* {{lien web|langue=en|url=http://navypedia.org/ships/france/fr_cr_leon_gambetta.htm|site=navypedia.org|titre=Léon Gambetta armoured cruisers (1905 - 1907)|consulté le=8 janvier 2014}}
=== Note et référence ===
{{Traduction/Référence|en|Léon Gambetta-class cruiser|318409633}}
{{Références}}
== Bibliographie ==
* {{ouvrage|titre=Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours |tome=II |titre tome=1870-2006 |prénom1=Jean-Michel |nom1=Roche |éditeur=Rezotel-Maury |lieu=Millau |année=2005 |lire en ligne=http://www.netmarine.net/dico/tome2-a.pdf}}


{{Palette|Classe Léon Gambetta}}
{{Palette|Classe Léon Gambetta}}
{{Portail|maritime|Armée française}}
{{Portail|Marine française|Première Guerre mondiale}}


[[Catégorie:Croiseur cuirassé de la Marine française]]
{{DEFAULTSORT:Leon Gambetta}}
[[Catégorie:Croiseur cuirassé]]
[[Catégorie:Croiseur de la Marine française de la Première Guerre mondiale]]
[[Catégorie:Croiseur de la marine française de la Première Guerre mondiale]]
[[Catégorie:Léon Gambetta]]
[[Catégorie:Bateau des années 1900]]
[[Catégorie:Bateau lancé en 1902]]
[[Catégorie:Navire construit à Brest]]
[[Catégorie:Navire construit à Brest]]
[[Catégorie:Navire coulé en 1915]]

Dernière version du 27 avril 2024 à 17:41

Léon Gambetta
illustration de Léon Gambetta (croiseur cuirassé)
Le Léon Gambetta en 1915

Type Croiseur cuirassé
Classe Léon Gambetta
Histoire
A servi dans  Marine nationale
Chantier naval Drapeau de la France France Arsenal de Brest
Quille posée
Lancement
Armé
Statut coulé le
Équipage
Équipage 728 hommes
Caractéristiques techniques
Longueur 146,75 mètres
Maître-bau 21,41 mètres
Tirant d'eau 8,05 mètres
Déplacement 12 400 tonnes
Propulsion 3 machines à vapeur (28 chaudières)
Puissance 28 500 ch
Vitesse 22,5 nœuds (41,7 km/h)
Caractéristiques militaires
Armement 2 × 2 canons de 194 mm
6 × 2 canons de 164 mm
4 × 1 canons de 164 mm
24 × 1 canons de 47 mm
2 × 1 canons de 47 mm
2 TLT de 450 mm
Électronique Transmission sans fil
Rayon d'action 6 500 milles marins (12 000 km) à 10 nœuds (19 km/h)
Pavillon France

Le Léon Gambetta est un croiseur cuirassé construit pour la Marine française au début du XXe siècle. Navire de tête de la classe du même nom, il est coulé le en mer Adriatique, ce qui constitue pour la marine nationale sa seconde perte d'un navire durant la Première Guerre mondiale, après celle du Bouvet, mais aussi une de ses plus grandes tragédies de son histoire avec la mort de près de 700 marins français[1].

Conception[modifier | modifier le code]

Naufrage[modifier | modifier le code]

Georg Johannes von Trapp (en) sur le pont du U-5
Voir l’image vierge
Lieu du naufrage en 1915 du Léon Gambetta au large des Pouilles.

De 1914 à 1915, basé à Malte, le Léon Gambetta évolue en mer Adriatique, participant au blocus de la Marine austro-hongroise, dans la 2e escadre légère du contre-amiral Victor Sénès.

Le , à 00h40, le croiseur Léon Gambetta, commandé par le capitaine de vaisseau André, mais à bord duquel se trouve aussi le contre-amiral Sénès, est torpillé par deux fois par le sous-marin autrichien U-5 (240 tonnes en surface, 32 m de long) entré en service en 1910 commandé par le capitaine de corvette Georg von Trapp à l’entrée du canal d’Otrante en mer Adriatique à quatorze milles nautiques du cap Santa Maria di Leuca (Pouilles, côte italienne)[2] alors qu'il naviguait à 6 nœuds au nord-nord-est. Les antennes TSF tombent dès les explosions empêchant l’envoi de messages de détresse.

Le navire, venant de Malte, devait protéger les cargos chargés de ravitailler le Monténégro. Le bâtiment prend rapidement de la bande. Un seul canot peut être mis à l’eau ainsi que la vedette de l'amiral mais celle-ci sombre rapidement avec 150 hommes à bord. Le canot est prévu pour 58 hommes, mais 108 marins parviennent à y prendre place, et comme le temps est beau, ils font route aussitôt vers la côte italienne. Il est 2 h. Le canot atteindra miraculeusement le village de Santa Maria vers 8 heures du matin. L’alerte aussitôt donnée, de Tarente et de Brindisi, des torpilleurs se portent sur les lieux du drame. Des 500 hommes qui se trouvaient à l’eau à minuit, ils ne retrouvent que 29 survivants épuisés (soit en tout 137 survivants)[3]. On ne retrouve aucun officier. Le capitaine de vaisseau André, le lieutenant Ballande et l’amiral Sénès sont parmi les 684 morts (dont 92 finistériens) parmi les 821 officiers et hommes d’équipage[4].

L’Italie ayant déclaré sa neutralité en août 1914 lors du déclenchement de la Première Guerre mondiale, les autorités italiennes durent brièvement interner les survivants du au selon les termes de la convention de La Haye, même si le gouvernement venait de signer en secret le Pacte de Londres conclu le , engageant le pays dans la guerre aux côtés des pays de la Triple-Entente dans un délai d'un mois[5].

Un article du journal East Oregonian du (Daily Evening Edition) qui rapportait cette attaque en première page, disait entre autres (traduction de l'anglais) : « Milan, 29 avril. Pratiquement, la totalité du tribord du croiseur français Léon Gambetta a été détruite par la torpille lancée par un sous-marin autrichien, laquelle a envoyé le vaisseau par le fond au large de Otranto. C'est la nouvelle qui nous est parvenue ici avec des détails d'héroïsme des officiers qui se laissèrent couler sur leur vaisseau avec des Vive la France aux lèvres. Au moment même où l'eau se refermait sur eux les cris de Vive la France s'élevèrent des officiers restés sur la passerelle jusqu'au bout. »

Un article du Petit Journal du illustre cet épisode avec un dessin et le texte :« L'équipage dormait quand se produisit le torpillage. En moins de cinq minutes tous les hommes furent rassemblés sur le pont. On lança les chaloupes à la mer, mais l'obscurité était complète; plusieurs embarcations chavirèrent. Le croiseur s'inclinait rapidement, et au bout de dix minutes il s'engloutissait dans les flots. Au moment où le croiseur allait disparaître, les officiers, refusant de chercher à sauver leur vie, se réunirent sur la passerelle et se laissèrent engloutir au cri de "Vive la France". »

Gravure du Petit Journal du 5 mai 1915 : « Comment savent mourir les marins français » Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

Personnalités[modifier | modifier le code]


Note et référence[modifier | modifier le code]

  1. «Il y a 100 ans, le Léon-Gambetta coulait au large de l'Italie» France Info lundi 27 avril 2015.
  2. la fin du Léon Gambetta
  3. « Le 26 avril 1915 - Le torpillage du croiseur cuirassé « Léon-Gambetta » », sur Au fil des mots et de l'histoire (consulté le ).
  4. http://www.ancestramil.fr/uploads/01_doc/marine/batailles_navales/torpillage_du_leon_gambetta_1915.pdf
  5. François-Xavier Bernard, Le sauvetage et l’internement des rescapés du Léon Gambetta 27 avril - 30 mai 1915, "Cahiers de la Méditerranée", no 81, année 2010, pages 121-132, consultable http://cdlm.revues.org/5512

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]