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'''Pierre Lagaillarde''', né le {{Date|15|mai|1931}} à [[Courbevoie]] ([[France]]) et mort le {{Date|17|août|2014}}<ref>[https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2014/08/21/mort-d-un-ancien-heraut-de-l-algerie-francaise-et-de-l-oas-pierre-lagaillarde_4474199_3382.html Bertrand Le Gendre, « Mort de Pierre Lagaillarde, ex-héraut de l'Algérie française et de l'OAS »], ''[[Le Monde]]'', 21 août 2014.</ref> à [[Auch]] ([[Gers (département)|Gers]]), est un ancien [[Avocat (métier)|avocat]] et [[Député français|député]] ([[sans étiquette]]) du [[département d'Alger]], activiste [[Nationalisme|nationaliste]] et [[Anti-indépendantisme|anti-indépendantiste]] partisan de l'[[Algérie française]] pendant la [[guerre d'Algérie]] (1954-1962).
'''Pierre Lagaillarde''', né le {{Date|15|mai|1931}} à [[Courbevoie]] ([[France]]) et mort le {{Date|17|août|2014}}<ref>[https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2014/08/21/mort-d-un-ancien-heraut-de-l-algerie-francaise-et-de-l-oas-pierre-lagaillarde_4474199_3382.html Bertrand Le Gendre, « Mort de Pierre Lagaillarde, ex-héraut de l'Algérie française et de l'OAS »], ''[[Le Monde]]'', 21 août 2014.</ref> à [[Auch]] ([[Gers (département)|Gers]], [[France]]), est un ancien [[Avocat (métier)|avocat]] et [[Député français|député]] ([[sans étiquette]]) du [[département d'Alger]], activiste [[Nationalisme|nationaliste]] et [[Anti-indépendantisme|anti-indépendantiste]] partisan de l'[[Algérie française]] pendant la [[guerre d'Algérie]] (1954-1962).


Il est l'instigateur d'insurrections révolutionnaires à [[Alger]] que sont d'une part le [[Putsch d'Alger (1958)|coup du 13 mai 1958]] qui aboutit à la chute de la [[Quatrième République (France)|IV{{e}} République]] et d'autre part la [[semaine des barricades]], avec [[Guy Forzy]], en janvier [[1960]] qui conduit à son arrestation. Remis en liberté avant son procès, il se réfugie en Espagne. Il est le cofondateur, avec [[Jean-Jacques Susini]], de l'[[Organisation armée secrète|OAS]] en exil clandestin à [[Madrid]] en décembre de la même année.
Il est l'instigateur d'insurrections révolutionnaires à [[Alger]] que sont d'une part le [[Putsch d'Alger (1958)|coup du 13 mai 1958]] qui aboutit à la chute de la [[Quatrième République (France)|{{IVe|République}}]] et d'autre part la [[semaine des barricades]], avec [[Guy Forzy]], en janvier [[1960]] qui conduit à son arrestation. Remis en liberté avant son procès, il se réfugie en Espagne. Il est le cofondateur, avec [[Jean-Jacques Susini]], de l'[[Organisation armée secrète|OAS]] en exil clandestin à [[Madrid]] en décembre de la même année.


Condamné [[par contumace]] pour rébellion contre l'État à la suite de l'affaire des barricades, il s'installe à [[Alicante]]. À l'époque s'y est établie une importante communauté de [[Pieds-Noirs]] exilés, par suite aux vagues de [[Exode des Pieds-Noirs|rapatriements des Français d'Algérie]] correspondant aux [[Accords d'Évian|accords de cessez-le-feu]] et à l'imminence de l'indépendance algérienne entre mars et juillet 1962. Lagaillarde bénéficie de la loi d'amnistie générale en 1968 et revient alors en France.
Condamné [[par contumace]] pour rébellion contre l'État à la suite de l'affaire des barricades, il s'installe à [[Alicante]]. À l'époque s'y est établie une importante communauté de [[Pieds-Noirs]] exilés, à cause des vagues d'[[Exode des Pieds-Noirs|exode des Français d'Algérie]] après les [[Accords d'Évian|accords de cessez-le-feu]] et dans l'imminence de l'indépendance algérienne entre mars et {{date-|juillet 1962}}. Lagaillarde bénéficie de la loi d'amnistie générale en 1968 et revient alors en France.


== Biographie ==
== Biographie ==
=== Famille ===
=== Jeunesse ===
Pierre Lagaillarde est né le 15 mai 1931 à Courbevoie. Son père, Henri Lagaillarde, est avocat au barreau d’[[Alger]] et chef de cabinet d’[[Henri Queuille]], alors membre du [[Gouvernement provisoire de la République française]] installé à Alger – qui se trouve être son beau-père<ref>{{Ouvrage|auteur1=Nicolas Huber|titre=Éditeurs et éditions en France pendant la guerre d'Algérie|éditeur=Editions Bouchène|date=2017|isbn=978-2-35676-098-2}}</ref>.
Selon le ''[[Time Magazine]]'' du lundi {{date|8|février|1960}}, Pierre Lagaillarde (âgé de 28 ans) aurait déclaré : « Je suis peut-être un [[fascisme|fasciste]], mais je ne suis pas un [[réactionnaire]]. Mon arrière-grand-père était sur les barricades. Je suis un authentique [[révolution (politique et sociale)|révolutionnaire]] ! »<ref name="timemag">[http://www.time.com/time/magazine/article/0,9171,828628-1,00.html « ''{{Langue|en|Foreign News: THREE WHO DEFIED DE GAULLE}}'' »], lundi 8 février 1960.</ref>.


Il est âgé d'un an lorsque ses parents, tous deux avocats, quittent la métropole pour venir s'installer dans le département d'Alger en 1932<ref name="timemag">[http://www.time.com/time/magazine/article/0,9171,828628-1,00.html « ''{{Langue|en|Foreign News: THREE WHO DEFIED DE GAULLE}}'' »], lundi 8 février 1960.</ref>. Il suit des études de droit à l'université d'Alger.
Toujours selon la même source, l'ancêtre républicain de Lagaillarde serait mort à [[Paris]] en 1851 en tentant de défendre la [[Deuxième République (France)|Seconde République]] durant le [[Coup d'État du 2 décembre 1851|coup d'État du 2 décembre]] ayant porté au pouvoir [[Napoléon III|Louis-Napoléon]]<ref name="timemag"/>.


=== Jeunesse ===
=== Famille ===
Selon le ''[[Time Magazine]]'' du lundi {{date|8|février|1960}}, Pierre Lagaillarde (âgé de 28 ans) aurait déclaré : « Je suis peut-être un [[fascisme|fasciste]], mais je ne suis pas un [[réactionnaire]]. Mon arrière-grand-père était sur les barricades. Je suis un authentique [[révolution (politique et sociale)|révolutionnaire]] ! »<ref name="timemag" />.
Il est âgé d'un an lorsque ses parents, tous deux avocats, quittent la métropole pour venir s'installer dans le département d'Alger en 1932<ref name="timemag"/>. Il suit des études de droit à l'université d'Alger.

Toujours selon la même source, l'ancêtre républicain de Lagaillarde serait mort à [[Paris]] en 1851 en tentant de défendre la [[Deuxième République (France)|Seconde République]] durant le [[Coup d'État du 2 décembre 1851|coup d'État du 2 décembre]] ayant porté au pouvoir [[Napoléon III|Louis-Napoléon]]<ref name="timemag" />.


=== Première carrière d'avocat ===
=== Première carrière d'avocat ===
Il exerce le métier d’avocat à la cour de [[Blida]], [[département d'Alger]].
Il exerce le métier d’avocat à la cour de [[Blida]], dans le [[département d'Alger]].


=== Appelé du contingent en Algérie ===
=== Appelé du contingent en Algérie ===
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=== Engagement pour l'Algérie française ===
=== Engagement pour l'Algérie française ===
{{Article détaillé|Groupe des Sept (politique)|Coup du 13 mai|Semaine des barricades|Organisation armée secrète}}
{{Article détaillé|Groupe des Sept (politique)|Coup du 13 mai|Semaine des barricades|Organisation armée secrète}}
En [[1957]], il prend la présidence de l'Association Générale des Étudiants d'Algérie (A.G.E.A.).


En [[1957]], il prend la présidence de l'Association générale des étudiants d'Algérie (A.G.E.A.).
Le {{date|13|mai|1958}}, il est un élément clé du [[Putsch d'Alger (1958)|putsch d'Alger]] et bénéficie de la complicité d'autres insurgés tels que [[Jacques Roseau]] et [[Robert Martel]] mais aussi de cadres de l'armée en Algérie. C'est ainsi au volant d'un [[GMC CCKW|camion GMC]] des parachutistes qu'il défonce la grille interdisant l'accès au bâtiment du Gouvernement Général de l'Algérie (GG du Forum d'Alger) et permet ainsi à l'insurrection populaire de gagner le bâtiment du [[Liste des gouverneurs d'Algérie|Ministre de l'Algérie]] résident, [[Robert Lacoste]] alors à Paris, et de le mettre à sac. À la suite de la prise temporaire du commandement civil et militaire en Algérie par le général [[Jacques Massu]], Pierre Lagaillarde devient membre du [[Comité de salut public (1958)]] d'Alger présidé par le général [[Raoul Salan]].


Le {{date|13|mai|1958}}, il est un élément clé du [[Putsch d'Alger (1958)|putsch d'Alger]] et bénéficie de la complicité d'autres insurgés tels que [[Jacques Roseau]] et [[Robert Martel]], mais aussi de cadres de l'armée en Algérie. C'est ainsi au volant d'un [[GMC CCKW|camion GMC]] des parachutistes qu'il défonce la grille interdisant l'accès au [[Palais du gouvernement (Alger)|bâtiment du Gouvernement Général de l'Algérie]] (GG du Forum d'Alger) et permet ainsi à l'insurrection populaire de gagner le bâtiment du [[Liste des gouverneurs d'Algérie|ministre de l'Algérie]] résident, [[Robert Lacoste]], alors à Paris, et de le mettre à sac. À la suite de la prise temporaire du commandement civil et militaire en Algérie par le général [[Jacques Massu]], Pierre Lagaillarde devient membre du [[Comité de salut public (1958)]] d'Alger présidé par le général [[Raoul Salan]]. Membre du [[Groupe des sept (politique)|groupe des sept]], il est partisan de l'instauration d'un régime autoritaire et corporatiste similaire à celui de [[António de Oliveira Salazar|Salazar]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Yves Courrière|titre=La guerre d'Algérie en images|éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]]|année=1972|pages totales=279|passage=124|isbn=}}</ref>.
Plus tard la même année, en novembre, Pierre Lagaillarde se présente comme [[député]] [[sans étiquette]] (ou groupe des non-inscrits) et est élu pour la [[département d'Alger|{{1re|circonscription}} d'Alger-ville]]. Il a exercé son mandat du {{date|30|novembre|1958}} au {{date|5|mai|1961}}, date de sa déchéance<ref>[http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/les-decisions/depuis-1958/decisions-par-date/1961/61-2-d/decision-n-61-2-d-du-18-juillet-1961.6362.html Décision n° 61-2 D du 18 juillet 1961, date de sa déchéance].</ref>.


Plus tard la même année, en novembre, Pierre Lagaillarde se présente comme [[député]] [[sans étiquette]] (ou groupe des non-inscrits) et est élu pour la [[département d'Alger|{{1re|circonscription}} d'Alger-ville]]. Il a exercé son mandat du {{date|30|novembre|1958}} au {{date|5|mai|1961}}, date de sa déchéance<ref>[http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/les-decisions/depuis-1958/decisions-par-date/1961/61-2-d/decision-n-61-2-d-du-18-juillet-1961.6362.html Décision n° 61-2 D du 18 juillet 1961, date de sa déchéance].</ref>.
En janvier [[1960]], opposé à la proposition d'autodétermination du président [[Charles de Gaulle]], et à la suite du rappel à Paris du général Massu, Lagaillarde prend la tête, avec comme second [[Guy Forzy]], et bien d'autres tels que [[Joseph Ortiz (activiste)|Joseph Ortiz]], d'un mouvement insurrectionnel à Alger, celui-ci connu sous le nom de la [[semaine des barricades]]. Mis aux arrêts le {{1er février}}, il est envoyé en métropole et incarcéré à la [[prison de la Santé]] à Paris après que son [[Immunité parlementaire en France|immunité parlementaire]] fut levée<ref>Sur le site de l'Assemblée nationale : [http://www.assemblee-nationale.fr/connaissance/collection/7.asp Connaissance de l'Assemblée n° 7 - Le statut du député - Première partie : Les immunités].</ref>.

En janvier [[1960]], opposé à la proposition d'autodétermination du président de la République, le [[Charles de Gaulle|général de Gaulle]], et à la suite du rappel à Paris du général Massu, Lagaillarde prend la tête, avec comme second [[Guy Forzy]], et bien d'autres tels que [[Joseph Ortiz (activiste)|Joseph Ortiz]], d'un mouvement insurrectionnel à Alger, celui-ci connu sous le nom de la [[semaine des barricades]]. Mis aux arrêts le {{1er février}}, il est envoyé en métropole et incarcéré à la [[prison de la Santé]] à Paris après que son [[Immunité parlementaire en France|immunité parlementaire]] fut levée<ref>Sur le site de l'Assemblée nationale : [http://www.assemblee-nationale.fr/connaissance/collection/7.asp Connaissance de l'Assemblée n° 7 - Le statut du député - Première partie : Les immunités].</ref>.

En mai 1960, son épouse Elisabeth Lagaillarde se présente à sa place aux élections cantonales dans la seconde circonscription d'Alger, un décret rendant inéligible les « prévenus d'atteinte à la sécurité intérieure de l'État ». Elle est soutenue par [[Jean-Marie Le Pen]]<ref>[https://www.lemonde.fr/archives/article/1960/05/25/m-le-pen-a-presente-aux-algerois-la-candidature-de-mme-lagaillarde_2087081_1819218.html M. Le Pen a présenté aux Algérois la candidature de Mme Lagaillarde], lemonde.fr, 25 mai 1960</ref>.

Début {{date-|novembre 1960}} commence le « procès des Barricades » ; remis en liberté sur parole, le temps du procès, il en profite pour s'exiler à [[Madrid]] où il rejoint le [[Raoul Salan|général Salan]] et [[Jean-Jacques Susini]]. Ensemble, ils fondent l'[[Organisation armée secrète|OAS]] (Organisation de l'Armée Secrète), en {{date-|février 1961}}.


Début novembre 1960 débute le « procès des Barricades » ; remis en liberté sur parole, le temps du procès, il en profite pour s'exiler à [[Madrid]] où il rejoint le général [[Raoul Salan]] et [[Jean-Jacques Susini]]. Ensemble ils fondent l'[[Organisation armée secrète|OAS]] (Organisation Armée Secrète), le [[3 décembre]] de la même année.
=== Condamnation, amnistie et retour en France ===
=== Condamnation, amnistie et retour en France ===
Il est condamné par contumace en mars [[1961]] à dix ans de réclusion criminelle, et déchu de son mandat de député le 5 mai 1961<ref>[http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/les-decisions/acces-par-date/decisions-depuis-1959/1961/61-2-d/decision-n-61-2-d-du-18-juillet-1961.6362.html Demande tendant à la déchéance de plein droit de Monsieur Pierre LAGAILLARDE de sa qualité de membre de l'Assemblée nationale].</ref>.
Il est condamné par contumace le {{date-|02|03|1961}} à dix ans de réclusion criminelle<ref>{{chapitre |titre chapitre=Chronologie événements 1961 |titre ouvrage=Mémorial de notre temps |éditeur=Paris Match éditions Pierre Charron |année=1971 |volume=V - 1961-1962-1963 |pages totales=625 |passage=14-19 |consulté le=17 août 2021}}</ref>, et déchu de son mandat de député le {{date-|5 mai 1961}}<ref>[http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/les-decisions/acces-par-date/decisions-depuis-1959/1961/61-2-d/decision-n-61-2-d-du-18-juillet-1961.6362.html Demande tendant à la déchéance de plein droit de Monsieur Pierre LAGAILLARDE de sa qualité de membre de l'Assemblée nationale].</ref>.


Pierre Lagaillarde a été responsable de l'économat à la fin 1966<ref>Anne Dulphy, ''[http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mat_0769-3206_2002_num_67_1_402399 Les exilés français en Espagne depuis la Seconde Guerre mondiale : des vaincus de la Libération aux combattants d'Algérie française 1944-1970]'', Matériaux pour l'histoire de notre temps, Année 2002, Volume 67, Numéro 67, pp. 96-101].</ref> puis surveillant général du Lycée Français d'Alicante (LFA); son épouse y a été professeur<ref name="magolin"/>. Cet établissement scolaire privé, financé par le [[mécénat]] de certains Français d'Algérie exilés<ref name="magolin"/>, s'est ouvert en octobre 1962 sous l'appellation « Nouvelle École Française »<ref name="magolin">François Margolin & Georges-Marc Benamou, OAS Une Histoire Interdite, Margo Films-E Siècle-Odyssée, 2003.</ref>.
Pierre Lagaillarde a été responsable de l'économat à la fin 1966<ref>Anne Dulphy, ''[http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mat_0769-3206_2002_num_67_1_402399 Les exilés français en Espagne depuis la Seconde Guerre mondiale : des vaincus de la Libération aux combattants d'Algérie française 1944-1970]'', Matériaux pour l'histoire de notre temps, Année 2002, Volume 67, Numéro 67, pp. 96-101].</ref> puis surveillant général du Lycée français d'Alicante (LFA); son épouse y a été professeur<ref name="magolin"/>. Cet établissement scolaire privé, financé par le [[mécénat]] de certains Français d'Algérie exilés<ref name="magolin"/>, s'est ouvert en octobre 1962 sous l'appellation « Nouvelle École Française »<ref name="magolin">François Margolin & Georges-Marc Benamou, OAS Une Histoire Interdite, Margo Films-E Siècle-Odyssée, 2003.</ref>.


Il bénéficie de la loi d'amnistie en [[1968]]. Revenu en France, il s'installe à [[Auch]] dans le [[Gers (département)|Gers]], où il reprend sa profession d'avocat. Il devient en 1975 premier [[bâtonnier (France)|bâtonnier]] de la ville<ref>[http://www.liberation.fr/politiques/2014/08/21/l-ancien-chef-de-l-oas-pierre-lagaillarde-est-mort_1084372 L'ancien chef de l'OAS Pierre Lagaillarde est mort], ''Libération'', 21 août 2014</ref>.
Il bénéficie de la loi d'amnistie en [[1968]]. Revenu en France, il s'installe à [[Auch]] dans le [[Gers (département)|Gers]], où il reprend sa profession d'avocat, décidant de ne plus faire de politique. Il devient en 1975 premier [[bâtonnier (France)|bâtonnier]] de la ville<ref>[http://www.liberation.fr/politiques/2014/08/21/l-ancien-chef-de-l-oas-pierre-lagaillarde-est-mort_1084372 L'ancien chef de l'OAS Pierre Lagaillarde est mort], ''Libération'', 21 août 2014</ref>.


Pierre Lagaillarde meurt le 17 août 2014 à l’âge de 83 ans<ref>[http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2014/08/21/97001-20140821FILWWW00286-oas-deces-de-l-activiste-pierre-lagaillarde.php AFP, « OAS : décès de l'activiste Pierre Lagaillarde »], sur le site ''lefigaro.fr'', 21 août 2014.</ref>.
Pierre Lagaillarde meurt le {{date-|17 août 2014}} à l’âge de 83 ans<ref>[http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2014/08/21/97001-20140821FILWWW00286-oas-deces-de-l-activiste-pierre-lagaillarde.php AFP, « OAS : décès de l'activiste Pierre Lagaillarde »], sur le site ''lefigaro.fr'', 21 août 2014.</ref>.


== Bibliographie ==
== Bibliographie ==
* ''On a triché avec l'Honneur : Texte intégral de l'interrogatoire et de la plaidoirie des audiences du 15 et 16 novembre 1960'', par Pierre Lagaillarde (auteur) & Jean Gallot (préface), [[Éditions de la Table ronde]], 1961 (204 p.)
* ''On a triché avec l'Honneur : Texte intégral de l'interrogatoire et de la plaidoirie des audiences du 15 et {{date-|16 novembre 1960}}'', par Pierre Lagaillarde (auteur) & Jean Gallot (préface), [[Éditions de la Table ronde]], 1961 (204 p.)


== Notes et références ==
== Notes et références ==
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=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
* {{autorité}}
{{Liens}}
* [http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/les-decisions/acces-par-date/decisions-depuis-1959/1961/61-2-d/decision-n-61-2-d-du-18-juillet-1961.6362.html ''Demande tendant à la déchéance de plein droit de Monsieur Pierre LAGAILLARDE de sa qualité de membre de l'Assemblée nationale''] Conseil Constitutionnel - Décision {{n°}}61-2 D du {{date-|18 juillet 1961}}
* [http://www.assemblee-nationale.fr/sycomore/fiche.asp?num_dept=4262 ''Base de données des députés français depuis 1789: Pierre LAGAILLARDE''] Assemblée nationale - Base de données historique des anciens députés
* [http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/trombinoscope/Vrepublique/Legis01/lagaillarde-pierre-15051931.asp ''Assemblée nationale - Les députés de la Ve République : M. Pierre Lagaillarde''] Assemblée nationale - Notices et portraits des députés de la Ve République
* [http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/les-decisions/acces-par-date/decisions-depuis-1959/1961/61-2-d/decision-n-61-2-d-du-18-juillet-1961.6362.html ''Demande tendant à la déchéance de plein droit de Monsieur Pierre LAGAILLARDE de sa qualité de membre de l'Assemblée nationale''] Conseil Constitutionnel - Décision {{n°}}61-2 D du 18 juillet 1961


==== Photos ====
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* {{flash}} [http://www.ina.fr/economie-et-societe/justice-et-faits-divers/video/AFE04002886/l-affaire-lagaillarde.fr.html ''L'Affaire Lagaillarde''; 3.11.1960] vidéo d'actualité de l'I.N.A. - (rush)
* {{flash}} [http://www.ina.fr/economie-et-societe/justice-et-faits-divers/video/AFE04002886/l-affaire-lagaillarde.fr.html ''L'Affaire Lagaillarde''; 3.11.1960] vidéo d'actualité de l'I.N.A. - (rush)


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[[Catégorie:Naissance dans le département de la Seine]]
[[Catégorie:Prisonnier à la prison de la Santé]]

Dernière version du 17 avril 2024 à 17:54

Pierre Lagaillarde
Fonction
Député français
Première circonscription de l'Algérie française (d)
-
Biographie
Naissance
Décès
(à 83 ans)
Auch (Gers)
Nom de naissance
Pierre René Roger Adolphe LagaillardeVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Française
Activités
Autres informations
Conflit
Lieu de détention

Pierre Lagaillarde, né le à Courbevoie (France) et mort le [1] à Auch (Gers, France), est un ancien avocat et député (sans étiquette) du département d'Alger, activiste nationaliste et anti-indépendantiste partisan de l'Algérie française pendant la guerre d'Algérie (1954-1962).

Il est l'instigateur d'insurrections révolutionnaires à Alger que sont d'une part le coup du 13 mai 1958 qui aboutit à la chute de la IVe République et d'autre part la semaine des barricades, avec Guy Forzy, en janvier 1960 qui conduit à son arrestation. Remis en liberté avant son procès, il se réfugie en Espagne. Il est le cofondateur, avec Jean-Jacques Susini, de l'OAS en exil clandestin à Madrid en décembre de la même année.

Condamné par contumace pour rébellion contre l'État à la suite de l'affaire des barricades, il s'installe à Alicante. À l'époque s'y est établie une importante communauté de Pieds-Noirs exilés, à cause des vagues d'exode des Français d'Algérie après les accords de cessez-le-feu et dans l'imminence de l'indépendance algérienne entre mars et . Lagaillarde bénéficie de la loi d'amnistie générale en 1968 et revient alors en France.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Pierre Lagaillarde est né le 15 mai 1931 à Courbevoie. Son père, Henri Lagaillarde, est avocat au barreau d’Alger et chef de cabinet d’Henri Queuille, alors membre du Gouvernement provisoire de la République française installé à Alger – qui se trouve être son beau-père[2].

Il est âgé d'un an lorsque ses parents, tous deux avocats, quittent la métropole pour venir s'installer dans le département d'Alger en 1932[3]. Il suit des études de droit à l'université d'Alger.

Famille[modifier | modifier le code]

Selon le Time Magazine du lundi , Pierre Lagaillarde (âgé de 28 ans) aurait déclaré : « Je suis peut-être un fasciste, mais je ne suis pas un réactionnaire. Mon arrière-grand-père était sur les barricades. Je suis un authentique révolutionnaire ! »[3].

Toujours selon la même source, l'ancêtre républicain de Lagaillarde serait mort à Paris en 1851 en tentant de défendre la Seconde République durant le coup d'État du 2 décembre ayant porté au pouvoir Louis-Napoléon[3].

Première carrière d'avocat[modifier | modifier le code]

Il exerce le métier d’avocat à la cour de Blida, dans le département d'Alger.

Appelé du contingent en Algérie[modifier | modifier le code]

Il effectue son service militaire durant la guerre d'Algérie et est démobilisé en 1957 avec le grade de sous-lieutenant et devient officier subalterne parachutiste de réserve.

Engagement pour l'Algérie française[modifier | modifier le code]

En 1957, il prend la présidence de l'Association générale des étudiants d'Algérie (A.G.E.A.).

Le , il est un élément clé du putsch d'Alger et bénéficie de la complicité d'autres insurgés tels que Jacques Roseau et Robert Martel, mais aussi de cadres de l'armée en Algérie. C'est ainsi au volant d'un camion GMC des parachutistes qu'il défonce la grille interdisant l'accès au bâtiment du Gouvernement Général de l'Algérie (GG du Forum d'Alger) et permet ainsi à l'insurrection populaire de gagner le bâtiment du ministre de l'Algérie résident, Robert Lacoste, alors à Paris, et de le mettre à sac. À la suite de la prise temporaire du commandement civil et militaire en Algérie par le général Jacques Massu, Pierre Lagaillarde devient membre du Comité de salut public (1958) d'Alger présidé par le général Raoul Salan. Membre du groupe des sept, il est partisan de l'instauration d'un régime autoritaire et corporatiste similaire à celui de Salazar[4].

Plus tard la même année, en novembre, Pierre Lagaillarde se présente comme député sans étiquette (ou groupe des non-inscrits) et est élu pour la 1re circonscription d'Alger-ville. Il a exercé son mandat du au , date de sa déchéance[5].

En janvier 1960, opposé à la proposition d'autodétermination du président de la République, le général de Gaulle, et à la suite du rappel à Paris du général Massu, Lagaillarde prend la tête, avec comme second Guy Forzy, et bien d'autres tels que Joseph Ortiz, d'un mouvement insurrectionnel à Alger, celui-ci connu sous le nom de la semaine des barricades. Mis aux arrêts le 1er février, il est envoyé en métropole et incarcéré à la prison de la Santé à Paris après que son immunité parlementaire fut levée[6].

En mai 1960, son épouse Elisabeth Lagaillarde se présente à sa place aux élections cantonales dans la seconde circonscription d'Alger, un décret rendant inéligible les « prévenus d'atteinte à la sécurité intérieure de l'État ». Elle est soutenue par Jean-Marie Le Pen[7].

Début commence le « procès des Barricades » ; remis en liberté sur parole, le temps du procès, il en profite pour s'exiler à Madrid où il rejoint le général Salan et Jean-Jacques Susini. Ensemble, ils fondent l'OAS (Organisation de l'Armée Secrète), en .

Condamnation, amnistie et retour en France[modifier | modifier le code]

Il est condamné par contumace le à dix ans de réclusion criminelle[8], et déchu de son mandat de député le [9].

Pierre Lagaillarde a été responsable de l'économat à la fin 1966[10] puis surveillant général du Lycée français d'Alicante (LFA); son épouse y a été professeur[11]. Cet établissement scolaire privé, financé par le mécénat de certains Français d'Algérie exilés[11], s'est ouvert en octobre 1962 sous l'appellation « Nouvelle École Française »[11].

Il bénéficie de la loi d'amnistie en 1968. Revenu en France, il s'installe à Auch dans le Gers, où il reprend sa profession d'avocat, décidant de ne plus faire de politique. Il devient en 1975 premier bâtonnier de la ville[12].

Pierre Lagaillarde meurt le à l’âge de 83 ans[13].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • On a triché avec l'Honneur : Texte intégral de l'interrogatoire et de la plaidoirie des audiences du 15 et , par Pierre Lagaillarde (auteur) & Jean Gallot (préface), Éditions de la Table ronde, 1961 (204 p.)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Bertrand Le Gendre, « Mort de Pierre Lagaillarde, ex-héraut de l'Algérie française et de l'OAS », Le Monde, 21 août 2014.
  2. Nicolas Huber, Éditeurs et éditions en France pendant la guerre d'Algérie, Editions Bouchène, (ISBN 978-2-35676-098-2)
  3. a b et c « Foreign News: THREE WHO DEFIED DE GAULLE », lundi 8 février 1960.
  4. Yves Courrière, La guerre d'Algérie en images, Fayard, , 279 p., p. 124
  5. Décision n° 61-2 D du 18 juillet 1961, date de sa déchéance.
  6. Sur le site de l'Assemblée nationale : Connaissance de l'Assemblée n° 7 - Le statut du député - Première partie : Les immunités.
  7. M. Le Pen a présenté aux Algérois la candidature de Mme Lagaillarde, lemonde.fr, 25 mai 1960
  8. « Chronologie événements 1961 », dans Mémorial de notre temps, vol. V - 1961-1962-1963, Paris Match éditions Pierre Charron, , 625 p., p. 14-19
  9. Demande tendant à la déchéance de plein droit de Monsieur Pierre LAGAILLARDE de sa qualité de membre de l'Assemblée nationale.
  10. Anne Dulphy, Les exilés français en Espagne depuis la Seconde Guerre mondiale : des vaincus de la Libération aux combattants d'Algérie française 1944-1970, Matériaux pour l'histoire de notre temps, Année 2002, Volume 67, Numéro 67, pp. 96-101].
  11. a b et c François Margolin & Georges-Marc Benamou, OAS Une Histoire Interdite, Margo Films-E Siècle-Odyssée, 2003.
  12. L'ancien chef de l'OAS Pierre Lagaillarde est mort, Libération, 21 août 2014
  13. AFP, « OAS : décès de l'activiste Pierre Lagaillarde », sur le site lefigaro.fr, 21 août 2014.

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Photos[modifier | modifier le code]

Vidéogrammes[modifier | modifier le code]