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'''Charles Gustave Jacob Jacobi''', ou '''Carl Gustav Jakob Jacobi''' ({{Date de naissance|10|décembre|1804}} - {{Date de décès|18|février|1851}}), est un [[mathématicien]] [[Allemagne|allemand]] surtout connu pour ses travaux sur les [[Fonction elliptique de Jacobi|intégrales elliptiques]], les [[équations aux dérivées partielles]] et leur application à la [[mécanique analytique]]. Il était le frère du physicien [[Moritz von Jacobi]], découvreur de la [[galvanoplastie]].
'''Charles Gustave Jacob Jacobi''', ou '''Carl Gustav Jakob Jacobi''' ({{Date de naissance|10|décembre|1804}} - {{Date de décès|18|février|1851}}), est un [[mathématicien]] [[Royaume de Prusse|prussien]] surtout connu pour ses travaux sur les [[Fonction elliptique de Jacobi|intégrales elliptiques]], les [[équations aux dérivées partielles]] et leur application à la [[mécanique analytique]].


== Biographie ==
== Biographie ==
Né à [[Potsdam]] et issu d'une famille juive, il étudie à l'[[Université Humboldt de Berlin|université de Berlin]], où il obtient son doctorat en 1825, à peine âgé de 21 ans.
Né à [[Potsdam]] et issu d'une [[Histoire des Juifs en Allemagne|famille juive]] [[Juif assimilé|assimilée]], son père est le banquier personnel du [[Royaume de Prusse|roi de Prusse]] [[Frédéric-Guillaume III de Prusse|Frédéric-Guillaume III]] et sa mère, née Rachel Lehmann, s'occupe du train de vie de la maison. Il étudie à l'[[Université Humboldt de Berlin|université de Berlin]], où il obtient son [[doctorat]] en 1825, à peine âgé de 21 ans.


Sa thèse est une discussion analytique de la théorie des [[fraction (mathématiques)|fractions]]. En 1829, il devient [[Professeur (enseignant)|professeur]] de [[mathématiques]] à l'[[université de Königsberg]], et ce jusqu'en 1842. Il fait une dépression, et voyage en [[Italie]] en 1843. À son retour, il déménage à [[Berlin]] où il vit comme pensionnaire royal jusqu'à sa mort.
Sa thèse est une discussion analytique de la théorie des [[fraction (mathématiques)|fractions]]. En 1829, il devient [[Professeur (enseignant)|professeur]] de [[mathématiques]] à l'[[université de Königsberg]], et ce jusqu'en 1842.
Il fait une [[Dépression (psychiatrie)|dépression]] et voyage en [[Italie]] en 1843. À son retour, il déménage à [[Berlin]] où il vit comme pensionnaire royal jusqu'à sa mort par [[variole]].

Il est le frère du physicien [[Moritz von Jacobi]], découvreur de la [[galvanoplastie]].


== Travaux ==
== Travaux ==
Jacobi a écrit le traité classique sur les [[fonction elliptique|fonctions elliptiques]], d'une importance capitale en physique mathématique pour l'intégration des équations du second ordre tirées de la conservation de l'[[énergie cinétique]]. En effet, dans les trois cas où les [[Équation du mouvement|équations du mouvement]], mises sous forme rotationnelle, sont [[Système intégrable|intégrables]] :
Jacobi a écrit un traité classique sur les [[fonction elliptique|fonctions elliptiques]], d'une importance capitale en [[physique mathématique]] pour l'[[Intégration (mathématiques)|intégration]] des équations du second ordre tirées de la conservation de l'[[énergie cinétique]]. En effet, dans les trois cas où les [[Équation du mouvement|équations du mouvement]], mises sous forme rotationnelle, sont [[Système intégrable|intégrables]] :
* [[pendule pesant|pendule]] ;
* [[pendule pesant|pendule]] ;
* {{Lien|trad=Lagrange, Euler and Kovalevskaya tops|Toupies de Lagrange, Euler et Kovalevskaya|texte=toupie symétrique}} dans un [[champ gravitationnel]] ;
* {{Lien|trad=Lagrange, Euler and Kovalevskaya tops|Toupies de Lagrange, Euler et Kovalevskaya|texte=toupie symétrique}} dans un [[champ gravitationnel]] ;
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Jacobi est aussi le premier mathématicien à appliquer les fonctions elliptiques à la [[théorie des nombres]], prouvant par exemple le théorème des [[nombre polygonal|nombres polygonaux]] annoncé sans preuve par [[Pierre de Fermat|Fermat]]. Il donne de nouvelles preuves de la [[loi de réciprocité quadratique]], et y apporte des généralisations ; pour ce faire, il introduit ce qui aujourd'hui est connu sous le nom de {{Lien|trad=Jacobi sum|Somme de Jacobi|texte=sommes de Jacobi}}. La [[fonction thêta]] de Jacobi, si fréquemment appliquée dans l'étude des [[série hypergéométrique|séries hypergéométriques]], porte son nom. Il en a donné l'[[équation fonctionnelle]].
Jacobi est aussi le premier mathématicien à appliquer les fonctions elliptiques à la [[théorie des nombres]], prouvant par exemple le théorème des [[nombre polygonal|nombres polygonaux]] annoncé sans preuve par [[Pierre de Fermat|Fermat]]. Il donne de nouvelles preuves de la [[loi de réciprocité quadratique]], et y apporte des généralisations ; pour ce faire, il introduit ce qui aujourd'hui est connu sous le nom de {{Lien|trad=Jacobi sum|Somme de Jacobi|texte=sommes de Jacobi}}. La [[fonction thêta]] de Jacobi, si fréquemment appliquée dans l'étude des [[série hypergéométrique|séries hypergéométriques]], porte son nom. Il en a donné l'[[équation fonctionnelle]].


Ses recherches dans les fonctions elliptiques, théorie pour laquelle il établit de nouvelles bases, et plus particulièrement le développement de la fonction thêta, apparaissent dans ses grands traités ''{{Lien|Fundamenta nova theoriae functionum ellipticarum}}'' (Königsberg, 1829), et dans les articles ultérieurs du ''[[Journal für die reine und angewandte Mathematik]]'' (couramment appelé ''Journal de Crelle''). Elles constituent l'une de ses plus grandes découvertes dans le domaine de l'analyse mathématique. Dans une autre branche des mathématiques, il a mené des recherches approfondies sur les [[équation différentielle|équations différentielles]], en particulier la théorie du ''dernier [[multiplicateur de Lagrange|multiplicateur]]'', laquelle est soigneusement traitée dans son ''Vorlesungen über Dynamik'', édité par [[Alfred Clebsch]] (Berlin, 1866).
Ses recherches dans les fonctions elliptiques, théorie pour laquelle il établit de nouvelles bases, et plus particulièrement le développement de la [[fonction thêta]], apparaissent dans ses grands traités ''{{Lien|Fundamenta nova theoriae functionum ellipticarum}}'' (Königsberg, 1829), et dans les articles ultérieurs du ''[[Journal für die reine und angewandte Mathematik]]'' (couramment appelé ''Journal de Crelle''). Elles constituent l'une de ses plus grandes découvertes dans le domaine de l'[[Analyse (mathématiques)|analyse mathématique]].


Dans une autre branche des mathématiques, il a mené des recherches approfondies sur les [[équation différentielle|équations différentielles]], en particulier la théorie du [[multiplicateur de Lagrange|dernier multiplicateur]], laquelle est soigneusement traitée dans son ''Vorlesungen über Dynamik'', édité par [[Alfred Clebsch]] (Berlin, 1866).
C'est surtout en [[Analyse (mathématiques)|analyse]] que Jacobi apporte de nombreuses contributions, avec des applications aux autres domaines des mathématiques, comme le montre la longue liste de ses publications dans le ''Journal de Crelle'' ou dans d'autres journaux. Il est l'un des fondateurs de la théorie des [[Déterminant (mathématiques)|déterminants]]. En particulier, il invente le déterminant de la matrice (dite jacobienne) formée par les <math>n^2</math> dérivées partielles de ''n'' fonctions données de ''n'' variables indépendantes. Son déterminant, le [[Matrice Jacobienne|déterminant jacobien]] est crucial dans le [[calcul infinitésimal]].


C'est surtout en [[Analyse (mathématiques)|analyse]] que Jacobi apporte de nombreuses contributions, avec des applications aux autres domaines des mathématiques, comme le montre la longue liste de ses publications dans le ''[[Journal de Crelle]]'' ou dans d'autres journaux. Il est l'un des fondateurs de la théorie des [[Déterminant (mathématiques)|déterminants]]. En particulier, il invente le déterminant de la [[Matrice jacobienne|matrice (dite jacobienne)]] formée par les {{math|''n''{{2}}}} [[Dérivée partielle|dérivées partielles]] de {{mvar|n}} fonctions données de {{mvar|n}} variables indépendantes. Son déterminant, le [[Matrice Jacobienne|déterminant jacobien]] est crucial dans le [[calcul infinitésimal]].
Dans un article de 1834<ref>{{Article|lang=la|auteur=C. G. J. Jacobi|titre=De functionibus duarum variabilium quadrupliciter periodicis, quibus theoria transcendentium Abelianarum innititur|revue=[[Journal für die reine und angewandte Mathematik|J. reine angew. Math.]]|vol=13|year=1834|p.=55-78|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k90215d/f33}}.</ref>, Jacobi a démontré que :

Dans un article de 1834<ref>{{Article|lang=la|auteur=C. G. J. Jacobi|titre=De functionibus duarum variabilium quadrupliciter periodicis, quibus theoria transcendentium Abelianarum innititur|revue=[[Journal für die reine und angewandte Mathematik|J. reine angew. Math.]]|vol=13|année=1834|p.=55-78|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k90215d/f33}}.</ref>, Jacobi démontre que :


{{citation_bloc|Si une [[fonction analytique]] d'une variable complexe est [[fonction périodique|périodique]], alors elle a au plus deux périodes indépendantes. Dans ce cas, le quotient de ces périodes n'est pas un [[nombre réel]].}}
{{citation_bloc|Si une [[fonction analytique]] d'une variable complexe est [[fonction périodique|périodique]], alors elle a au plus deux périodes indépendantes. Dans ce cas, le quotient de ces périodes n'est pas un [[nombre réel]].}}
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Ces fonctions doublement périodiques sont des [[fonction elliptique|fonctions elliptiques]].
Ces fonctions doublement périodiques sont des [[fonction elliptique|fonctions elliptiques]].


Jacobi a réduit l'[[équation quintique]] générale à la forme <math>x^5 - 10 q^2x = p</math>. Ses présentations sur les « [[Variété abélienne|transcendants abéliens]] » sont tout aussi remarquables, tout comme ses recherches sur la [[théorie des nombres]], où il a surtout complété les travaux de [[Carl Friedrich Gauss|Gauss]].
Jacobi a réduit l'[[équation quintique]] générale à la forme {{math|''x''{{5}} - 10 ''q''{{2}}''x {{=}} p''}}. Ses présentations sur les « [[Variété abélienne|transcendants abéliens]] » sont tout aussi remarquables, tout comme ses recherches sur la [[théorie des nombres]], où il a surtout complété les travaux de [[Carl Friedrich Gauss|Gauss]].


La théorie planétaire et d'autres problèmes dynamiques particuliers ont occupé son attention de temps en temps. Pendant qu'il contribue à la [[mécanique céleste]], il introduit la jacobienne pour un [[Système de coordonnées célestes|système de coordonnées sidérales]].
La théorie planétaire et d'autres problèmes dynamiques particuliers ont occupé son attention de temps en temps. Pendant qu'il contribue à la [[mécanique céleste]], il introduit la jacobienne pour un [[Système de coordonnées célestes|système de coordonnées sidérales]].


Il a laissé une grande quantité de manuscrits, dont une partie a été publiée irrégulièrement dans le ''Journal de Crelle''. Ses autres travaux comprennent ''Comnienlatio de transformatione integralis duplicis indefiniti in formam simpliciorem'' (1832), ''{{Lien|Canon arithmeticus}}'' (1839), et ''Opuscula mathematica'' (1846-1857). Ses œuvres complètes (''Gesammelte Werke'') (1881-1891) furent publiées par l'[[Académie royale des sciences de Prusse|Académie de Berlin]]. Sa réalisation la plus connue est probablement la [[théorie de Hamilton-Jacobi]] de la [[mécanique newtonienne]].
Il a laissé une grande quantité de manuscrits dont une partie a été publiée irrégulièrement dans le ''Journal de Crelle''. Ses autres travaux comprennent ''Comnienlatio de transformatione integralis duplicis indefiniti in formam simpliciorem'' (1832), ''{{Lien|Canon arithmeticus}}'' (1839), et ''Opuscula mathematica'' (1846-1857). Ses œuvres complètes (''Gesammelte Werke'') (1881-1891) ont été publiées par l'[[Académie royale des sciences de Prusse|Académie de Berlin]]. Sa réalisation la plus connue est probablement la [[théorie de Hamilton-Jacobi]] de la [[mécanique newtonienne]].


L'[[identité de Jacobi]] apparaît dans l'étude des [[algèbre de Lie|algèbres de Lie]] ; le [[jacobien]] est incontournable dans l'étude des [[équation différentielle|équations différentielles]] ; le [[symbole de Jacobi]] est toujours utilisé en [[théorie des nombres]] et même en [[cryptographie]] (domaine postérieur au {{s-|XIX}}).
L'[[identité de Jacobi]] apparaît dans l'étude des [[algèbre de Lie|algèbres de Lie]] ; le [[jacobien]] est incontournable dans l'étude des [[équation différentielle|équations différentielles]] ; le [[symbole de Jacobi]] est toujours utilisé en [[théorie des nombres]] et même en [[cryptographie]] (domaine postérieur au {{s-|XIX}}).
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| année=2010
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|lire en ligne = http://www.or.deis.unibo.it/staff_pages/martello/TechReportEgervary.pdf }}.</ref>.
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Sur la [[Lune]], le {{Lien|trad=Jacobi (crater)|cratère Jacobi}} porte son nom.


== L'honneur de l'esprit humain ==
== L'honneur de l'esprit humain ==


Dans une lettre du 2 juillet 1830 adressée à [[Adrien-Marie Legendre]], Jacobi écrit : {{citation|M. [[Joseph Fourier|Fourier]] avait l’opinion que le but principal des mathématiques était l’utilité publique et l’explication des phénomènes naturels ; mais un philosophe comme lui aurait dû savoir que le but unique de la science, c’est l’honneur de l’esprit humain, et que sous ce titre, une question de nombres vaut autant qu’une question du système du monde<ref> C. G. J. Jacobi, lettre à [[Adrien-Marie Legendre|Legendre]], 2 juillet 1830, in ''Gesammelte Werke'', vol. I, Berlin, 1881, [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k90209g/f467.item.zoom p. 454-455].</ref>.}}
Dans une lettre du {{date-|2 juillet 1830}} adressée à [[Adrien-Marie Legendre]], Jacobi écrit : {{citation|M. [[Joseph Fourier|Fourier]] avait l’opinion que le but principal des mathématiques était l’utilité publique et l’explication des phénomènes naturels ; mais un philosophe comme lui aurait dû savoir que le but unique de la science, c’est l’honneur de l’esprit humain, et que sous ce titre, une question de nombres vaut autant qu’une question du système du monde<ref> C. G. J. Jacobi, lettre à [[Adrien-Marie Legendre|Legendre]], 2 juillet 1830, in ''Gesammelte Werke'', vol. I, Berlin, 1881, [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k90209g/f467.item.zoom p. 454-455].</ref>.}}
L'expression est restée<ref>[[Jean Dieudonné]] l'a popularisée dans le titre de l'un de ses ouvrages.</ref>, et renvoie à un débat toujours d'actualité.
L'expression est restée<ref>[[Jean Dieudonné]] l'a popularisée dans son livre : ''Pour l'honneur de l'esprit humain — les mathématiques aujourd'hui'', éd. Hachette, {{coll.}} Histoire et phil. des sc. (1987) (pour grand public).</ref> et renvoie à un débat toujours d'actualité.

== Hommages ==
* Sur la [[Lune]], le [[cratères lunaires|cratère]] {{Lien|langue=en|trad=Jacobi (crater)|fr=Cratère Jacobi|texte=Jacobi}} porte son nom.
* Un [[astéroïde]] de la [[Ceinture d'astéroïdes|ceinture principale]], découvert le {{date-|8 mars 1997}} porte son nom : le [[(12040) Jacobi]].
* Par décision du [[Sénat de Berlin]], la dernière demeure de Carl Gustav Jacob Jacobi (tombe DV2-SA-1T) a été consacrée comme {{Lien|langue=de|trad=Liste der Ehrengräber des Landes Berlin|fr=Liste des tombes honorifiques du Land de Berlin|texte=tombe honorifique du Land de Berlin}} depuis 1980. La consécration a été prolongée en novembre 2001 de la durée désormais habituelle de vingt ans.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Traduction/Référence|en|Carl Gustav Jacob Jacobi|3402511|type=n|point=non}}, dont le texte original était basé sur l'[[s:en:1911 Encyclopædia Britannica/Jacobi, Karl Gustav Jacob|article « Jacobi, Karl Gustav Jacob »]] de l'''[[Encyclopædia Britannica 1911]]''.
{{Références}}
{{Références|group=Note}}
{{Traduction/Référence|en|Carl Gustav Jacob Jacobi|3402511|type=n|point=non}}, dont le texte original était basé sur l'[[s:en:1911 Encyclopædia Britannica/Jacobi, Karl Gustav Jacob|article « Jacobi, Karl Gustav Jacob »]] de l'''[[Encyclopædia Britannica 1911]]''.
=== Références ===
{{Références|taille=24}}


== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
=== Bibliographie ===
{{Autres projets|commons=Carl Gustav Jacob Jacobi}}
* {{en}} [[Eric Temple Bell]], ''[[Les Grands Mathématiciens]]'', New York, [[Simon and Schuster]], 1986.
* {{en}} [[David Hestenes]], ''New Foundations of Classical Mechanics'', Dordrecht, Kluwer Adademic Publishers, 1986.
* {{de}} [[Leo Königsberger]] (Hrsg.): ''Carl Gustav Jacob Jacobi, Festschrift zur Feier der hundertsten Wiederkehr seines Geburtstages. Mit einem Bildnis und dem Faksimile eines Briefes.'' Teubner 1904 (darin die Biographie von Jacobi von Koenigsberger) [http://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/koenigsberger1904 Online].
* {{de}} [[Kurt-Reinhard Biermann]]: ''Carl Gustav Jacobi.'' In: [[Hans Wußing]], Wolfgang Arnold: ''Biographien bedeutender Mathematiker.'' Volk und Wissen, Berlin 1989.
* {{de}} [[Felix Klein]]: ''Geschichte der Entwicklung der Mathematik im 19.Jahrhundert.'' Springer ([http://gdz.sub.uni-goettingen.de/dms/load/img/?IDDOC=285982 online]).
* {{ADB|50|598|602|Jacobi, Carl Gustav Jacob|[[Moritz Cantor]]|ADB:Jacobi, Carl Gustav Jacob}}.
* {{NDB|10|233|234|Jacobi, Carl Gustav Jacob|[[Christoph Scriba]]|118775766}}.
* {{de}} [[Eberhard Knobloch]], H. Pieper, H. Pulte: ''„..... das Wesen der reinen Mathematik verherrlichen“. Reine Mathematik und mathematische Naturphilosophie bei C. G. J. Jacobi. Mit seiner Rede zum Eintritt in die philosophische Fakultät der Universität Königsberg aus dem Jahre 1832.'' In: ''Mathematische Semesterberichte'', Band 42, Heft 2, 1995, S. 1–32.

=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
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{{colonnes|nombre=3|
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===Bibliographie===
=== Liens externes ===
{{Autres projets
* {{en}} [[Eric Temple Bell]], ''[[Les Grands Mathématiciens]]'', New York, [[Simon and Schuster]], 1986
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* {{en}} {{Lien|David Hestenes}}, ''New Foundations of Classical Mechanics'', Dordrecht, Kluwer Adademic Publishers, 1986
|commons titre=Charles Gustave Jacob Jacobi
=== Liens externes===
}}
*{{Lien web|url=http://sites.mathdoc.fr/cgi-bin/oetoc?id=OE_JACOBI__1|auteur=Carl Gustav Jacob Jacobi|titre=Œuvres complètes|site=[[Gallica]]}}
*{{Lien web|url=http://sites.mathdoc.fr/cgi-bin/oetoc?id=OE_JACOBI__1|auteur=Carl Gustav Jacob Jacobi|titre=Œuvres complètes|site=[[Gallica]]}}
*{{MacTutor|id=Jacobi|title=Carl Gustav Jakob Jacobi}}
*{{MacTutor|id=Jacobi|title=Carl Gustav Jakob Jacobi}}
* {{Autorité}}
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Dernière version du 17 avril 2024 à 15:29

Charles Gustave Jacob Jacobi
Charles Gustave Jacob Jacobi en 1843.
Biographie
Naissance
Décès
(à 46 ans)
Berlin
Sépulture
Cimetière I de la Trinité (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
Carl Gustav Jacob JacobiVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Prussien
Formation
Activités
Fratrie
Enfant
Leonard Jacobi (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Vladimir Yakobi (d) (neveu)
Nikolaï Borisovich Yakobi (d) (neveu)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Directeur de thèse
Enno Dirksen (en) ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions
Liste détaillée
Grand prix des sciences mathématiques ()
Membre étranger de la Royal Society ()
Ordre Pour le Mérite pour les sciences et arts (d)
Ordre Pour le MériteVoir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
Méthode de Jacobi, Fundamenta nova theoriae functionum ellipticarum (d), fonction elliptique de JacobiVoir et modifier les données sur Wikidata
Plaque commémorative
Vue de la sépulture.

Charles Gustave Jacob Jacobi, ou Carl Gustav Jakob Jacobi ( - ), est un mathématicien prussien surtout connu pour ses travaux sur les intégrales elliptiques, les équations aux dérivées partielles et leur application à la mécanique analytique.

Biographie[modifier | modifier le code]

Né à Potsdam et issu d'une famille juive assimilée, son père est le banquier personnel du roi de Prusse Frédéric-Guillaume III et sa mère, née Rachel Lehmann, s'occupe du train de vie de la maison. Il étudie à l'université de Berlin, où il obtient son doctorat en 1825, à peine âgé de 21 ans.

Sa thèse est une discussion analytique de la théorie des fractions. En 1829, il devient professeur de mathématiques à l'université de Königsberg, et ce jusqu'en 1842.

Il fait une dépression et voyage en Italie en 1843. À son retour, il déménage à Berlin où il vit comme pensionnaire royal jusqu'à sa mort par variole.

Il est le frère du physicien Moritz von Jacobi, découvreur de la galvanoplastie.

Travaux[modifier | modifier le code]

Jacobi a écrit un traité classique sur les fonctions elliptiques, d'une importance capitale en physique mathématique pour l'intégration des équations du second ordre tirées de la conservation de l'énergie cinétique. En effet, dans les trois cas où les équations du mouvement, mises sous forme rotationnelle, sont intégrables :

les solutions s'expriment explicitement à l'aide des fonctions elliptiques.

Jacobi est aussi le premier mathématicien à appliquer les fonctions elliptiques à la théorie des nombres, prouvant par exemple le théorème des nombres polygonaux annoncé sans preuve par Fermat. Il donne de nouvelles preuves de la loi de réciprocité quadratique, et y apporte des généralisations ; pour ce faire, il introduit ce qui aujourd'hui est connu sous le nom de sommes de Jacobi (en). La fonction thêta de Jacobi, si fréquemment appliquée dans l'étude des séries hypergéométriques, porte son nom. Il en a donné l'équation fonctionnelle.

Ses recherches dans les fonctions elliptiques, théorie pour laquelle il établit de nouvelles bases, et plus particulièrement le développement de la fonction thêta, apparaissent dans ses grands traités Fundamenta nova theoriae functionum ellipticarum (en) (Königsberg, 1829), et dans les articles ultérieurs du Journal für die reine und angewandte Mathematik (couramment appelé Journal de Crelle). Elles constituent l'une de ses plus grandes découvertes dans le domaine de l'analyse mathématique.

Dans une autre branche des mathématiques, il a mené des recherches approfondies sur les équations différentielles, en particulier la théorie du dernier multiplicateur, laquelle est soigneusement traitée dans son Vorlesungen über Dynamik, édité par Alfred Clebsch (Berlin, 1866).

C'est surtout en analyse que Jacobi apporte de nombreuses contributions, avec des applications aux autres domaines des mathématiques, comme le montre la longue liste de ses publications dans le Journal de Crelle ou dans d'autres journaux. Il est l'un des fondateurs de la théorie des déterminants. En particulier, il invente le déterminant de la matrice (dite jacobienne) formée par les n2 dérivées partielles de n fonctions données de n variables indépendantes. Son déterminant, le déterminant jacobien est crucial dans le calcul infinitésimal.

Dans un article de 1834[1], Jacobi démontre que :

« Si une fonction analytique d'une variable complexe est périodique, alors elle a au plus deux périodes indépendantes. Dans ce cas, le quotient de ces périodes n'est pas un nombre réel. »

Ces fonctions doublement périodiques sont des fonctions elliptiques.

Jacobi a réduit l'équation quintique générale à la forme x5 - 10 q2x = p. Ses présentations sur les « transcendants abéliens » sont tout aussi remarquables, tout comme ses recherches sur la théorie des nombres, où il a surtout complété les travaux de Gauss.

La théorie planétaire et d'autres problèmes dynamiques particuliers ont occupé son attention de temps en temps. Pendant qu'il contribue à la mécanique céleste, il introduit la jacobienne pour un système de coordonnées sidérales.

Il a laissé une grande quantité de manuscrits dont une partie a été publiée irrégulièrement dans le Journal de Crelle. Ses autres travaux comprennent Comnienlatio de transformatione integralis duplicis indefiniti in formam simpliciorem (1832), Canon arithmeticus (en) (1839), et Opuscula mathematica (1846-1857). Ses œuvres complètes (Gesammelte Werke) (1881-1891) ont été publiées par l'Académie de Berlin. Sa réalisation la plus connue est probablement la théorie de Hamilton-Jacobi de la mécanique newtonienne.

L'identité de Jacobi apparaît dans l'étude des algèbres de Lie ; le jacobien est incontournable dans l'étude des équations différentielles ; le symbole de Jacobi est toujours utilisé en théorie des nombres et même en cryptographie (domaine postérieur au XIXe siècle).

Jacobi a aussi décrit l'algorithme hongrois pour le problème d'affectation[2].

L'honneur de l'esprit humain[modifier | modifier le code]

Dans une lettre du adressée à Adrien-Marie Legendre, Jacobi écrit : « M. Fourier avait l’opinion que le but principal des mathématiques était l’utilité publique et l’explication des phénomènes naturels ; mais un philosophe comme lui aurait dû savoir que le but unique de la science, c’est l’honneur de l’esprit humain, et que sous ce titre, une question de nombres vaut autant qu’une question du système du monde[3]. » L'expression est restée[4] et renvoie à un débat toujours d'actualité.

Hommages[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Carl Gustav Jacob Jacobi » (voir la liste des auteurs)

, dont le texte original était basé sur l'article « Jacobi, Karl Gustav Jacob » de l'Encyclopædia Britannica 1911.

Références[modifier | modifier le code]

  1. (la) C. G. J. Jacobi, « De functionibus duarum variabilium quadrupliciter periodicis, quibus theoria transcendentium Abelianarum innititur », J. reine angew. Math., vol. 13,‎ , p. 55-78 (lire en ligne).
  2. Silvano Martello, « Jenö Egerváry: from the origins of the Hungarian algorithm to satellite communication », Central European Journal of Operations Research, vol. 18, no 1,‎ , p. 47-58 (lire en ligne).
  3. C. G. J. Jacobi, lettre à Legendre, 2 juillet 1830, in Gesammelte Werke, vol. I, Berlin, 1881, p. 454-455.
  4. Jean Dieudonné l'a popularisée dans son livre : Pour l'honneur de l'esprit humain — les mathématiques aujourd'hui, éd. Hachette, coll. Histoire et phil. des sc. (1987) (pour grand public).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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