« Vikings dans les îles Britanniques » : différence entre les versions

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Les '''[[Vikings]]''' sont présents dans les '''[[îles Britanniques]]''' du {{sp-|VIII|au|XI}}. Leurs activités dans cette région vont du commerce pacifique aux campagnes de conquêtes territoriales en passant par des incursions épisodiques. Le nom « Viking » est couramment appliqué à tous les individus d'origine scandinave actifs dans les îles Britanniques durant cette période mais certains historiens préfèrent le réserver à des groupes de marins et d'aventuriers qui se livrent à des pillages.
{{À wikifier|date=avril 2020}}
{{traduction à revoir|date=avril 2020}}
[[Fichier:A_Chronicle_of_England_-_Page_046_-_Edmund,_King_of_East_Anglia,_Killed_by_the_Danes.jpg|vignette|300x300px| [[Edmond le Martyr|Edmund]], roi d'East Anglia, est tué par les Danois ]]
'''Les invasions viking dans les îles britanniques''' ont eu lieu au cours du [[Haut Moyen Âge]], du {{sp-|VIII| au |X}}, lorsque les Scandinaves se dirigèrent vers la [[Grande-Bretagne|Grande]]-[[Grande-Bretagne|Bretagne]] et l' [[Irlande (île)|Irlande]] pour le commerce mais aussi pour s'y établir ou tout simplement pour les piller.


L'histoire de ce peuple reflète à la fois les aspects sombres et lumineux de l'humanité , il a émergé a la fin du VIIe siècle , a joué un rôle significatif dans l'histoire de l'Europe du Nord et de l'atlantique nord [https://www.futura-sciences.com/sciences/questions-reponses/histoire-histoire-vikings-leur-epopee-13777/]
Ceux qui sont venus dans les [[Îles Britanniques|îles britanniques]] ont été généralement appelés [[Vikings]] <ref>[[Viking activity in the British Isles#Key99|Keynes 1999]]. {{p.|460}}.</ref>{{,}}<ref name="Richards 1991. p. 09">[[Viking activity in the British Isles#Ric91|Richards 1991]]. {{p.|9}}.</ref> mais certains chercheurs se demandent si le terme ''Viking'' {{Efn|The word "Viking" is a historical revival; it was not used in Middle English, but it was revived from Old Norse ''vikingr'' "freebooter, sea-rover, pirate, Viking", which usually is explained as meaning properly "one who came from the fjords" from ''vik'' "creek, inlet, small bay" (cf. Old English ''wic'', Middle High German ''wich'' "bay", and the second element in Reykjavik). But Old English ''wicing'' and Old Frisian ''wizing'' are almost 300 years older, and probably derive from ''wic'' "village, camp" (temporary camps were a feature of the Viking raids), related to Latin ''vicus'' "village, habitation"<ref name=ety>[http://etymonline.com/index.php?allowed_in_frame=0&search=viking&searchmode=none Online Etymology Dictionary. Retrieved 12 February January 2020]{{lien brisé|url=https://web.archive.org/web/20140907073742/http://www.etymonline.com/index.php?allowed_in_frame=0&search=Viking&searchmode=none |date= 7 September 2014}}</ref>.|nom=ety1}} représente bien tous les colons nordiques ou seulement ceux qui ont attaqué<ref name="ReferenceA">[[Viking activity in the British Isles#Gra98|Graham-Campbell and Batey 1998]]. {{p.|3}}.</ref>. {{Efn|Graham-Campbell and Batey suggest that "...true Vikings [are] those who took part in Viking raids....A Viking base, is thus a base from which Vikings went raiding, but a Norse settlement in Scotland is a settlement occupied by people of Scandinavian origin..."<ref name="ReferenceA"/>}}


Au début du Haut Moyen Âge, les royaumes de Scandinavie ont développé des liens commerciaux en direction du sud de l'Europe et la Méditerranée, leur donnant ainsi accès aux importations étrangères telles que l'argent, l'or, le bronze et les épices. Ces liens commerciaux s'étendaient également vers l'ouest en Irlande et en Grande-Bretagne<ref name="Blair 2003. pp. 56–57">[[Viking activity in the British Isles#Bla99|Blair 2003]]. {{p.|56–57}}.</ref>{{,}}<ref>
Au début du [[Haut Moyen Âge]], les royaumes de [[Scandinavie]] ont développé des liens commerciaux en direction de l'[[Europe du Sud]] et de la [[mer Méditerranée]], leur donnant ainsi accès aux importations étrangères telles que l'[[argent]], l'[[or]], le [[bronze]] et les [[épice]]s. Ces liens commerciaux s'étendaient également vers l'ouest en [[Irlande (île)|Irlande]] et en [[Grande-Bretagne]]{{sfn|Hunter Blair|2003|p=56-57}}.
[[Fichier:England_878-fr.svg|vignette|440px|L'[[Angleterre]] en 878.]]
{{Ouvrage|prénom1=Peter Hunter|nom1=Blair|lien auteur1=Peter Hunter Blair|titre=An Introduction to Anglo-Saxon England|passage=57|éditeur=Cambridge University Press|collection=Anglo-Saxon studies|publi=2003|isbn=9780521537773|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=9eN87VsPaw0C|consulté le=30 Apr 2019|extrait=A variety of evidence, among which some of the objects from Sutton Hoo hold a prominent place, indicates that England lay well within the range of Scandinavia's foreign contacts before the Viking attacks began.}}</ref>.

À partir de 793, les pillards nordiques ont saccagé une série de monastères chrétiens situés dans ce qui est aujourd'hui le [[Royaume-Uni]] notamment le monastère de [[Lindisfarne]] sur la côte nord-est de l'Angleterre. L'année suivante, c'est au tour de l' [[Abbaye de Wearmouth-Jarrow|abbaye]] voisine de [[Abbaye de Wearmouth-Jarrow|Monkwearmouth-Jarrow]] et, en 795, ils ont de nouveau attaqué, pillant l' [[abbaye d'Iona]] sur la côte ouest de l' [[Écosse au haut Moyen Âge|Écosse]]<ref name="Blair55">
[[Viking activity in the British Isles#Bla99|Blair 2003]]. {{p.|55}}.
</ref> .


== Contexte ==
== Contexte ==
Au début du Moyen Âge, l'Irlande et la Grande-Bretagne étaient divisées en divers peuples à la culture, à la langue et à la religion différentes.


=== Langues ===
=== Îles britanniques ===


==== Langue ====
Les langues des [[Bretons insulaires]] (Celtic Britons) et des [[Gaëls|Gaeliques]] (Gaels) sont issues des [[langues celtiques]] parlées par les habitants de l' [[Âge du fer|âge du fer en]] Europe. En [[Irlande (île)|Irlande]] et dans certaines parties de l'ouest de l' [[Écosse]], ainsi que dans l' [[île de Man]], les habitants parlaient une forme ancienne de [[Langues gaéliques|gaélique]] connue sous le nom de [[vieil irlandais]] . Il se peut qu'il y ait eu une autre langue pré-indo-européenne parlée par les [[Iverni|Erainn]] jusqu'au {{s-|VIII}} dans ce qui est aujourd'hui le comté de [[Comté de Kerry|Kerry]], mais le celtique voire une autre langue indo-européenne est plus susceptible d'y avoir été parlé. En [[Cornouailles]], en [[Cumbria|Cumbrie]], au [[Pays de Galles]] et dans le sud-ouest de l'Écosse, on parlait les [[Langues brittoniques|langues]] celtiques [[Langues brittoniques|brithoniques]]. Dans la zone située au nord des rivières Forth et Clyde, qui constitue une grande partie de l'Écosse moderne, habitaient les Pictes qui parlaient la langue [[Picte|pictue]] . En raison de la rareté de l'écriture en picte, tout ce qui reste se trouve à [[Ogham]]. Les opinions divergent quant à savoir si le pictish était une langue celtique comme celles parlées plus au sud, ou même une langue non indo-européenne comme le [[basque]]. La plupart des inscriptions et des noms de lieux suggèrent cependant que les Pictes était celtes tant en ce qui concerne la langue que la culture.
Au début du [[Moyen Âge]], l'Irlande et la Grande-Bretagne étaient composées de divers peuples à la culture, à la langue et à la religion différentes. Les langues [[Langues brittoniques|brittoniques]] (approximativement l'Angleterre actuelle) et [[Langues gaéliques|gaéliques]] (approximativement l'Irlande et l’Écosse actuelles) sont issues des [[langues celtiques]] parlées par les habitants de [[Âge du fer|l'âge du fer]] en Europe. En [[Irlande (île)|Irlande]], dans certaines parties de l'ouest de l'[[Écosse]] ainsi que dans l'[[île de Man]], les habitants parlaient une forme ancienne de gaélique connue sous le nom de [[vieil irlandais]]. En [[Cornouailles]], en [[Cumbria|Cumbrie]], au [[Pays de Galles]] et dans le sud-ouest de l'Écosse, on parlait les langues celtiques brittoniques.


Cependant, il est important de noter que ces langues n'étaient pas uniformes et qu'il y avait des variations régionales. Par exemple, il y avait des différences entre le vieil irlandais parlé en Irlande et celui parlé en Écosse.
Il est largement admis que l'île de Man était de langue brythonique avant que le vieil irlandais (qui deviendra plus tard le [[Mannois|manx]] ) ne s'y propage. [[Gaélicisation|La gaélicisation]] aurait pu avoir lieu avant l'âge viking ou peut-être au cours de celle-ci, lorsque la région a été colonisée par des nordiques-gaëllique (Norse-Gaels) qui pratiquaient leur propre culture.


Le livre "The Languages of Britain" par [[David Crystal]] (Oxford University Press, 2003)<ref>{{Ouvrage|langue=anglais|auteur1=David Crystal|titre=The Languages of Britain|éditeur=2nd edition Cambridge University Press|date=2003|isbn=9780511486999}}</ref> fournit une analyse approfondie de l'histoire linguistique des îles britanniques. Il explique comment les langues celtiques ont évolué au fil du temps et ont été influencées par d'autres langues introduites dans la région. Par exemple, la langue anglaise a été influencée par le [[vieux norrois]] parlé par les Vikings, qui ont envahi et colonisé certaines parties de l'Angleterre.
=== Religion ===


Au fil du temps, d'autres langues ont été introduites dans les îles britanniques. Le [[latin]] était la langue de l'Église catholique romaine, qui a été introduite en Grande-Bretagne et en Irlande au cours du Moyen Âge. Le français a également été introduit en Angleterre après la [[Conquête normande de l'Angleterre|conquête normande de 1066]].
La plupart des peuples de Grande-Bretagne et d'Irlande s'étaient déjà principalement convertis au [[Christianisme|christianisme laissant]] leurs anciennes religions [[Polythéisme|polythéistes]]. Contrairement au reste des îles, une grande partie du sud de la Grande-Bretagne était considérée comme faisant partie de [[Histoire de l'Angleterre anglo-saxonne|l'Angleterre anglo-saxonne]], où [[Anglo-Saxons|des]] migrants [[Anglo-Saxons|anglo-saxons]] d'Europe continentale s'étaient installés au {{s-|V}}, apportant avec eux leur propre [[Langues germaniques|langue germanique]] (connue comme le [[vieil anglais]] ), une religion polythéiste ( [[paganisme anglo-saxon]] ) et leurs propres cultures. Cependant, au moment des incursions vikings, l'Angleterre anglo-saxonne était devenue principalement chrétienne.


Aujourd'hui, l'anglais est la langue principale parlée dans les îles britanniques, avec des variations régionales telles que l'anglais écossais, l'anglais gallois et l'anglais irlandais. L'anglais a été influencé par d'autres langues au fil du temps, notamment le [[vieux norrois]] parlé par les Vikings, qui a laissé de nombreuses empreintes dans la langue anglaise moderne.
=== Politique ===


==== Religion ====
Dans le nord de la Grande-Bretagne, dans la région qui correspondent aujourd'hui à l'Écosse, vivaient trois groupes ethniques distincts dans leurs propres royaumes : les [[Pictes]], les [[Écossais (peuple)|Écossais]] et les [[Bretons insulaires|Britanniques]]<ref>[[Viking activity in the British Isles#Gra98|Graham-Campbell and Batey 1998]]. {{p.|5}}.</ref>. Le groupe culturel des Pictes dominait la majorité de l'Écosse, avec une importante population concentrée entre le [[Firth of Forth]] et la rivière [[Dee (Aberdeenshire)|Dee]], ainsi que dans [[Sutherland (Écosse)|Sutherland]], [[Caithness]] et [[Orcades|les Orcades]] <ref>[[Viking activity in the British Isles#Gra98|Graham-Campbell and Batey 1998]]. {{p.|5–7}}.</ref>. Les Écossais étaient, selon des sources écrites, un groupe tribal qui avait traversé la Grande-Bretagne depuis [[Dál Riata|Dalriada]] dans le nord de l'Irlande à la fin du {{s-|V}}. Les archéologues n'ont pas pu identifier quoi que ce soit qui soit unique en Ecosse, notant des similitudes avec les Pictes dans la plupart des formes de culture matérielle<ref>[[Viking activity in the British Isles#Gra98|Graham-Campbell and Batey 1998]]. {{p.|14–16}}.</ref>.


À cette époque, la plupart des peuples de Grande-Bretagne et d'Irlande s'étaient déjà principalement convertis au [[christianisme]], délaissant leurs anciennes religions [[Polythéisme|polythéistes]]. Contrairement au reste des îles britanniques, une grande partie du sud de la Grande-Bretagne était considérée comme faisant partie de [[Histoire de l'Angleterre anglo-saxonne|l'Angleterre anglo-saxonne]], où des migrants [[Anglo-Saxons|anglo-saxons]] d'Europe continentale s'étaient installés au {{s-|V}}, apportant avec eux leur propre [[Langues germaniques|langue germanique]] (connue comme le [[vieil anglais]]), une religion polythéiste ([[paganisme anglo-saxon]]) et leur propre culture.
Les Britanniques, quant à eux, habitaient le [[Hen Ogledd|Vieux Nord]], dans certaines parties de ce qui est devenu le sud de l'Écosse et le nord de l'Angleterre. Au {{sp-|VII| ou |VIII|s}}, ceux-ci étaient apparemment sous le contrôle politique des Anglo-Saxons<ref>[[Viking activity in the British Isles#Gra98|Graham-Campbell and Batey 1998]]. {{p.|18}}.</ref>


En effet, lorsque les Vikings ont commencé à envahir les îles Britanniques, ils ont apporté avec eux leur propre religion, connue sous le nom de [[Religion nordique ancienne|religion nordique]] ou religion viking. Cette religion était également polythéiste, avec des dieux et des déesses tels que [[Odin]], [[Thor]] et Freya. Cependant, contrairement au paganisme anglo-saxon, la religion nordique était plus influencée par les mythes et légendes scandinaves.
Au milieu du {{s-|IX}}, l'Angleterre anglo-saxonne était divisée en quatre royaumes distincts et indépendants: l'[[Royaume d'Est-Anglie|East Anglia]], le [[Wessex]], [[Northumbrie|le royaume de Northumbrie]] et celui de [[Mercie]]. Ce dernier étant le plus puissant<ref name="Richards13">[[Viking activity in the British Isles#Ric91|Richards 1991]]. {{p.|13}}.</ref>.


Les Vikings ont également adopté le christianisme à un certain moment, principalement en raison des missionnaires chrétiens venant du continent. Le christianisme s'est répandu rapidement en Angleterre anglo-saxonne, notamment grâce aux missionnaires venus du continent, tels que [[Augustin de Cantorbéry|Saint-Augustin de Canterbury]], envoyé par le pape [[Grégoire Ier|Grégoire le Grand]] en 597. Au moment des [https://www.herodote.net/8_juin_793-evenement-7930608.php premières incursions vikings], l'Angleterre anglo-saxonne était devenue principalement chrétienne. En effet, la plupart des Vikings étaient également chrétiens, bien qu'il y ait eu des exceptions, comme les Vikings danois qui ont envahi l'Angleterre dans les années 870 et qui étaient largement païens.
Entre un demi-million et un million de personnes vivaient en Angleterre à cette époque. La société étant rigoureusement hiérarchisée avec un système de classe comprenant, au sommet, un roi et ses [[Ealdorman|officiers]], sous lesquels se trouvaient les [[Thegn|barons]] ou les propriétaires terriens, puis on trouvait les différentes catégories de travailleurs agricoles et à la base, les esclaves qui représentaient peut-être jusqu'à un quart de la population.


En outre, il convient de noter que le christianisme en Grande-Bretagne et en Irlande n'était pas homogène et qu'il y avait des différences entre les diverses églises et pratiques religieuses. Par exemple, l'Église d'Irlande et l'Église catholique romaine ont longtemps coexisté en Irlande, même après la conquête normande de l'île en 1169.
La majorité de la population vivait à la campagne bien que quelques grandes villes se soient développées comme [[Londres]] et [[York]], qui étaient des centres de l'administration royale et ecclésiastique. Il y avait également un certain nombre de ports de commerce destinés au commerce vers le continent, comme Hamwic et [[Ipswich]] .


==== Politique ====

Au milieu du {{s-|IX}}, l'Angleterre anglo-saxonne était divisée en quatre royaumes distincts et indépendants : l'[[Royaume d'Est-Anglie|Est-Anglie]], le [[Wessex]], la [[Northumbrie]] et la [[Mercie]]. Ce dernier étant le plus puissant{{sfn|Richards|1991|p=13}}. Entre un demi-million et un million de personnes vivaient en Angleterre à cette époque. La société était rigoureusement hiérarchisée avec un système de classe comprenant, au sommet, un [[roi]] et ses [[Ealdorman|officiers]], sous l'autorité desquels se trouvaient les [[Thegn|barons]] et les propriétaires terriens, puis on trouvait les différentes catégories de travailleurs agricoles et au plus bas de cette hiérarchie, les esclaves, qui représentaient jusqu'à un quart de la population.

La majorité de la population vivait à la campagne bien que quelques grandes villes se soient développées comme [[Londres]] et [[York]], centres de l'administration royale et ecclésiastique. Il y avait également un certain nombre de ports, comme Hamwic ([[Southampton]]) et [[Ipswich]], destinés au commerce vers le continent.

Pour l'historien [[Peter Hunter Blair]], la totale impréparation de la Grande-Bretagne à faire face à de telles attaques sont devenus des facteurs importants pour comprendre les invasions scandinaves et la colonisation d'une grande partie des îles Britanniques{{sfn|Hunter Blair|2003|p=63}}.
=== Scandinavie ===
=== Scandinavie ===
[[Fichier:Reconstructed_Viking_longboat_"Hugin".jpg|droite|vignette| Une réplique du {{s-|XX}} d'un bateau viking, connu sous le nom de ''[[Hugin (bateau viking)|Hugin]]'' ]]
[[Fichier:Reconstructed_Viking_longboat_"Hugin".jpg|droite|vignette| Une réplique du {{s-|XX}} d'un bateau viking, connu sous le nom de ''[[Hugin (bateau viking)|Hugin]]'']]
La société scandinave du {{s-|VIII}}, contrairement à certaines parties des îles britanniques, n'était pas encore alphabétisée et vivait à l' âge du fer . Cependant, cette période s'est avérée être «une période de développement technologique, économique et social rapide » qui conduisit la région à sortir dans ce que les historiens ont appelé l' [[Âge des Vikings|ère viking]] <ref>[[Viking activity in the British Isles#Gra98|Graham-Campbell and Batey 1998]]. {{p.|1}}.</ref>.
Les peuples du Nord du {{s-|VIII}}, contrairement aux peuples des îles Britanniques, n'étaient pas encore alphabétisés et vivait selon les critères de l'[[Âge du fer britannique|âge du fer]]. Cependant, cette période s'est avérée être « une période de développement technologique, économique et social rapide » qui conduisit la région à connaître ce que les historiens ont appelé l'[[âge des Vikings]]{{sfn|Graham-Campbell|Batey|1998|p=1}}.


Au début du Haut Moyen Âge, les populations nordiques se considéraient principalement comme des habitants de lieux spécifiques, tels que le [[Jutland]], [[Comté de Vestfold|Vestfold]] et [[Comté de Hordaland|Hordaland]] . Ce ne sera qu'au cours des siècles suivants que les identités nationales se développeront en groupes nationaux tels que les [[Danois (nation)|Danois]], les [[Suédois (peuple)|Suédois]] et les [[Norvégiens]] <ref>[[Viking activity in the British Isles#Ric91|Richards 1991]]. {{p.|11}}.</ref>.
Au début du [[Haut Moyen Âge]], les populations scandinaves se considéraient principalement comme des habitants de lieux spécifiques, tels que le [[Jutland]], [[Comté de Vestfold|Vestfold]] et [[Comté de Hordaland|Hordaland]]. Ce ne fut qu'au cours des siècles suivants que les identités nationales se développèrent en groupements tels que les [[Danois (nation)|Danois]], les [[Suédois (peuple)|Suédois]] et les [[Norvégiens]]{{sfn|Richards|1991|p=11}}.


Les peuples scandinaves de l'âge du fer tardif n'étaient pas encore convertis au christianisme comme les peuples de Grande-Bretagne et d'Irlande et suivaient plutôt le [[Religion nordique ancienne|paganisme nordique]], un ensemble de croyances polythéistes qui révéraient des divinités comme [[Odin]], [[Thor]], [[Freyr|Frey]] et [[Freyja]]<ref name="ReferenceB">[[Viking activity in the British Isles#Gra98|Graham-Campbell and Batey 1998]]. {{p.|32}}.</ref> .
Les peuples scandinaves de l'âge du fer tardif n'étaient aucunement liés au christianisme et relevaient du [[Religion nordique ancienne|paganisme nordique]], c'est-à-dire un ensemble de croyances polythéistes qui vénéraient des divinités comme [[Odin]], [[Thor]], [[Freyr|Frey]] et [[Freyja]]{{sfn|Graham-Campbell|Batey|1998|p=32}}.


La société scandinave était fortement tributaire de la pêche au hareng et, lorsque les ressources vinrent à manquer, les marins nordiques se sont aventurés vers le sud et l'ouest<ref>[[Viking activity in the British Isles#Ric91|Richards 1991]]. {{p.|12}}.</ref>. Ces populations ont ainsi développé des liens commerciaux avec de nombreuses régions d'Europe, obtenant de grandes quantités d'or à la fin du {{s-|V}}, dont la plupart ont été retrouvées en Suède et, dans une moindre mesure, en Norvège<ref name="Blair 2003. pp. 56–57" />.
La société scandinave était fortement tributaire de la pêche au hareng et, lorsque les ressources vinrent à manquer, les marins nordiques se sont aventurés vers le sud et l'ouest{{sfn|Richards|1991|p=12}}. Développant des techniques de navigation leur permettant d'accéder à d'autres régions du monde, ces populations ont ainsi développé des liens commerciaux avec de nombreuses régions d'Europe. Ce qui leur permit d'amasser de grandes quantités d'or à la fin du {{s-|V}}, dont la plupart ont été retrouvées en Suède et, dans une moindre mesure, en Norvège{{sfn|Hunter Blair|2003|p=56-57}}.


== Histoire ==
== Raids vikings: 793–850 après JC ==
Dans la dernière décennie du {{s-|VIII}}, les pillards nordiques ont attaqué une série de monastères chrétiens dans les îles britanniques. Ceux-ci avaient souvent été construits sur de petites îles et dans des régions côtières éloignées afin que les moines puissent vivre dans l'isolement, se consacrant au culte sans être dérangés par le reste de la société mais cela en faisait des cibles d'attaques isolées et non protégées<ref name="Blair63">[[Viking activity in the British Isles#Bla99|Blair 2003]]. {{p.|63}}.</ref>. L'historien [[Peter Hunter Blair|Peter Hunter Blair a]] fait remarquer que les vikings auraient été étonnés « de trouver autant de communautés abritant une richesse considérable et dont les habitants ne portaient pas d'armes ». Ces raids auraient constitué le premier contact avec le christianisme pour de nombreux Scandinaves. De telles attaques n'étaient pas spécifiquement anti-chrétiennes, les monastères étaient simplement considérés comme des «cibles faciles»<ref name="ReferenceB" />. {{Encadré texte|largeur=246px|align=right}} Le premier récit que nous connaissons d'un raid Viking dans Angleterre anglo-saxonne remonte à 787, lorsque trois navires de [[Comté de Hordaland|Hordaland]] ont accosté sur l' [[île de Portland]] sur la côte sud du Wessex. Ils ont été approchés par le [[Reeve|préfet]] royal de [[Dorchester (Dorset)|Dorchester]] qui fut tué. Son travail consistait à identifier tous les marchands étrangers entrant dans le royaume... Il est probable qu'il y eut d'autres raids peu de temps après, car en 792, le roi [[Offa (roi de Mercie)|Offa de Mercie]] commença à prendre des dispositions pour la défense du Kent contre les raids perpétrés par des p euples païens ».


=== Incursions vikings : 793–850 ===
L'année suivante, en 793, le 8 juin, a eu lieu la seconde attaque dont nous gardons la trace : le monastère de [[Lindisfarne]], au large de la côte est de l'Angleterre, a été saccagé et en 794 ce fut au tour de l'[[Abbaye de Wearmouth-Jarrow|abbaye]] voisine de [[Abbaye de Wearmouth-Jarrow|Monkwearmouth-Jarrow]] <ref name="Blair55" />.
Dans la dernière décennie du {{s-|VIII}}, les pillards venus du Nord ont attaqué plusieurs [[monastère]]s chrétiens dans les îles Britanniques. Ces monastères avaient souvent été construits sur de petites îles et dans des régions côtières éloignées afin que les moines puissent vivre dans l'isolement, se consacrant au culte sans être dérangés par le reste de la société. Cependant, cela en a fait des cibles isolées et non protégées pour des attaques{{sfn|Hunter Blair|2003|p=63}}. Peter Hunter Blair a fait remarquer que les vikings auraient été étonnés « de trouver autant de communautés abritant une richesse considérable et dont les habitants ne portaient pas d'armes ». Ces incursions auraient constitués le premier contact avec le christianisme pour de nombreux Scandinaves. De telles attaques n'étaient pas spécifiquement anti-chrétiennes, les monastères étaient simplement considérés comme des cibles faciles{{sfn|Graham-Campbell|Batey|1998|p=32}}.


Le premier récit que nous connaissons d'un raid viking dans l'Angleterre anglo-saxonne remonte à 787, lorsque trois navires de [[Comté de Hordaland|Hordaland]] ont accosté sur l'[[île de Portland]] sur la côte sud du Wessex. Ils ont été approchés par le [[Reeve|préfet royal]] de [[Dorchester (Dorset)|Dorchester]], chargé d'identifier tous les marchands étrangers accostant sur les côtes du royaume, qui fut tué. Il est probable qu'il y eut d'autres incursions peu de temps après, car en 792, le roi [[Offa (roi de Mercie)|Offa]] de Mercie commença à prendre des dispositions pour la défense du [[Kent]] contre les raids perpétrés par des peuples païens.
En 795, les vikings attaquèrent à nouveau. Cette fois ce fut l' [[abbaye d'Iona]] au large de la côte ouest de l'Écosse <ref name="Blair55" />. Ce monastère a de nouveau été attaqué en 802 et en 806, date à laquelle {{nombre|68|personnes}} périrent. Après cette tragédie, la communauté monastique d'Iona a abandonné le site et s'est enfuie à [[Kells (Irlande)|Kells]] en Irlande<ref>[[Viking activity in the British Isles#Gra98|Graham-Campbell and Batey 1998]]. {{p.|24}}.</ref>.


L'année suivante, en 793, le {{date-|8 juin}}, a eu lieu la seconde attaque dont nous gardons la trace : le monastère de [[Lindisfarne]], au large de la côte est de l'Angleterre, fut saccagé. En 794 ce fut au tour de l'[[Abbaye de Wearmouth-Jarrow|abbaye voisine de Monkwearmouth-Jarrow]]{{sfn|Hunter Blair|2003|p=55}}. En 795, les vikings attaquèrent à nouveau, cette fois l'[[abbaye d'Iona]] au large de la côte ouest de l'Écosse{{sfn|Hunter Blair|2003|p=55}}. Ce monastère a de nouveau été attaqué en 802 puis en 806, date à laquelle {{nombre|68|personnes}} périrent. À la suite de cette tragédie, la communauté monastique d'Iona a abandonné le site et s'est enfuie à [[Kells (Irlande)|Kells]] en Irlande{{sfn|Graham-Campbell|Batey|1998|p=24}}.
Dans la première décennie du {{s-|IX}}, les vikings ont commencé à attaquer les districts côtiers de l'Irlande<ref>[[Viking activity in the British Isles#Bla99|Blair 2003]]. {{p.|66}}.</ref>. Le premier raid Viking majeur dans le sud de l'Angleterre a eu lieu en 835, et a été dirigé contre l' [[île de Sheppey]]<ref>[[Viking activity in the British Isles#Bla99|Blair 2003]]. {{p.|68}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|nom1=Christopher Wright|titre=Kent through the years|passage=54|isbn=0-7134-2881-3}}</ref>{{,}}<ref>The Anglo-Saxon Chronicle</ref> .


Dans la première décennie du {{s-|IX}}, les vikings ont commencé à attaquer les districts côtiers de l'Irlande{{sfn|Hunter Blair|2003|p=66}}. Quant au sud de l'Angleterre, la première incursion viking majeure a eu lieu en 835 et a été dirigé contre l'[[île de Sheppey]]{{sfn|Hunter Blair|2003|p=68}}.
=== Les pierres runiques d'Angleterre ===
{{England Runestones}} Les '''pierres runiques d'Angleterre''' ( [[suédois]] : ''Englandsstenarna'' ) sont un groupe d'une trentaine de [[Pierre runique|pierres runiques]] localisées en [[Suède]] et qui se réfèrent aux voyages de l' [[âge des Vikings]] en [[Angleterre]]<ref name="harrison199">Harrison & Svensson 2007:199</ref>. Elles constituent l'un des plus grands groupes de pierres runiques qui mentionnent des voyages vers d'autres pays. Elles ne sont comparables en nombre qu'aux quelque 30 [[Pierres runiques grecques|pierres]] runiques [[Pierres runiques grecques|grecques]] <ref name="Jansson34">Jansson 1980:34.</ref> ainsi qu' aux 26 pierres runiques Ingvar, qui, elles, se réfèrent à une expédition Viking au Moyen-Orient. Elles ont été gravées en [[vieux norrois]] en [[Runes scandinaves|Younger Futhark]] .


En tant qu'envahisseurs et colonisateurs , Les vikings on joué un rôle très important dans l'histoire des illes britanniques , en effet leurs présence très significative qui s'étendait approximativement du VIIIe au XIe siècle , ils étaient des guerriers et des marins scandinaves originaires de régions telles que la Norvège , la suède et le Danemark . [https://www.bing.com/ck/a?!&&p=42f9fd491bff4663JmltdHM9MTY4MzY3NjgwMCZpZ3VpZD0xNDc5ODNhMi1iOTA1LTZkZGMtM2I5Yy04YzRiYjhkODZjNzgmaW5zaWQ9NTY0OA&ptn=3&hsh=3&fclid=147983a2-b905-6ddc-3b9c-8c4bb8d86c78&u=a1L2ltYWdlcy9zZWFyY2g_cT1oaXN0b2lyZSBkZXMgdmlraW5ncyBwaG90b3MmRk9STT1JUUZSQkEmaWQ9QjREMzMxQkY2RjczNjU2MDdFOEE2RTRDOTM4RDNBMjQ0OTRBQ0M2Ng&ntb=1]
Certaines pierres runiques se rapportent à ces Danegelds, comme celle d'Yttergärde, U 344, qui raconte qu'Ulf de Borresta a reçu le danegeld trois fois, dont la dernière venait de [[Knut le Grand|Canute le Grand]] . Ce dernier a renvoyé chez lui la plupart des Vikings qui l'avaient aidé à conquérir l'Angleterre, mais il a gardé une garde, le Þingalið, dont les membres sont également mentionnés sur plusieurs pierres runiques.<ref name="harrison198">Harrison & Svensson 2007:198.</ref>


=== Première invasion : 865–896 ===
27 pierres runique, soit la grande majorité, ont été élevées sur le territoire de Suède actuelle et 17 dans les plus anciennes provinces suédoises autour du lac [[Lac Mälar|Mälaren]] . En revanche, le [[Danemark]] d'aujourd'hui n'en a pas. Seule une pierre runique en [[Scanie|Scania]] mentionne [[Londres]] . Enfin, il existe également une pierre runique en [[Norvège]] et une autre au [[Schleswig (ville)|Schleswig]], en [[Allemagne]] .
À partir de 865, les intentions des hommes du Nord à l'égard des îles Britanniques ont changé. Ils ont commencé à voir ces contrées comme des lieux propices à l'établissement de colonies plutôt que des lieux à piller. À la suite de cela, de plus grandes armées ont commencé à arriver sur les côtes britanniques, dans le but de conquérir des terres.


==== Conquête ====
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Les armées nordiques ont capturé York, l'une des deux grandes villes de l'Angleterre anglo-saxonne en 866{{sfn|Richards|1991|p=20}}. De nombreux rois anglo-saxons ont rapidement capitulés face aux demandes des Vikings et leur ont cédé des terres<ref name="starkey51">[[Viking activity in the British Isles#star51|Starkey 2004]]. {{p.|51}}</ref>. En outre, de nombreuses régions de l'est et du nord de l'Angleterre – y compris une grande partie du Royaume de Northumbrie – sont tombées sous la domination directe des chefs vikings ou de leurs rois fantoches.
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: Grjótgarðr (et) Einriði, les fils
: fait (la pierre) en mémoire de (leur) père capable.
: Guðvér était à l'ouest;
: paiement (majoré) en Angleterre;
: attaqué virilement
: cantons de Saxe<ref name="harrison199" />{{,}}<ref name="rundatasö166">Entry Sö 166 in [[Rundata]] 2.0 for Windows.</ref>.
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'''Danegelds.'''


Le roi [[Æthelred (roi du Wessex)|Æthelred]] du Wessex qui dirigeait le conflit contre les Vikings mourut en 871 et son frère cadet [[Alfred le Grand|Alfred]] lui succéda sur le trône{{sfn|Richards|1991|p=20}}. Le roi viking de Northumbrie, [[Halfdan Ragnarsson|Halfdan Ragnarrson]] (''Healfdene'' en vieil anglais) – l'un des chefs de la [[Grande Armée (Vikings)|grande armée païenne]] – a néanmoins dû rendre ses terres, confronté à une deuxième vague d'envahisseurs vikings en 876. Au cours des quatre années suivantes, les Vikings ont également conquis de nouvelles terres dans les royaumes de Mercie et d'Est-Anglie. Le roi Alfred poursuivit son combat contre les envahisseurs mais a été refoulé dans le [[Somerset]] au sud-ouest de son royaume en 878, où il fut contraint de se réfugier dans les marais d'[[Athelney]]. En réponse, le roi anglo-saxon réunit ses forces et vainquit les armées du roi viking d'Est-Anglie, [[Guthrum]], lors de la [[Bataille d'Ethandun|bataille d'Edington]] au mois de Mai 878.
Les dirigeants anglo-saxons payèrent des sommes importantes, les[[Danegeld|Danegelds]], aux Vikings qui venaient principalement du [[Danemark]] et de la Suède dans les années 990 et dans les premières décennies du {{s-|XI}}.


=== Les dépôts ===
==== Création du Danelaw ====
{{Article détaillé|Danelaw}}
Divers dépôts ont été enterrés en Angleterre à cette époque. Certains d'entre eux peuvent avoir été déposés par des Anglo-Saxons tentant de cacher leur richesse aux vikings, et d'autres par les vikings eux-mêmes.
En 886, le [[traité de Wedmore]] fut signé entre le Wessex et les Scandinaves qui contrôlaient le royaume d'Est-Anglie. Il établissait une frontière entre les deux royaumes : la zone au nord et à l'est de cette frontière était sous influence scandinave et définie comme étant le [[Danelaw]], tandis que la zone au sud et à l'ouest de frontière instaurée par le traité restait sous domination anglo-saxonne{{sfn|Richards|1991|p=20}}. Cette zone fut nommé Danelaw car cela signifie (pays de la) loi danoise. Des colons scandinaves s'installèrent dans ce territoire pour y cultiver les terres.


Le gouvernement d'Alfred entreprit de construire une série de villes fortifiées (ou ''[[burh]]s'') le long de cette frontière afin de pouvoir la défendre. Il commença la construction d'une flotte navale et organisa un système de milice (les ''[[fyrd]]s'') qui permit à la moitié des paysans de son armée de rester en service actif à tout moment. Pour maintenir cette infrastructure, il mit en place une taxe et un service militaire obligatoire, mesures qui sont connues aujourd'hui grâce au [[Burghal Hidage]]<ref name="horspool102">[[Viking activity in the British Isles#Hors102|Horspool 2006]]. {{p.|102}}</ref>.
L'un de ces dépôts, découvert à [[Croydon]] (partie historique du comté de [[Surrey (comté)|Surrey]], maintenant dans le [[Grand Londres]] ) en 1862, contenait 250 pièces, trois lingots d'argent, une partie d'un quatrième ainsi que quatre pièces d'argent (hack silver) dans un sac en lin. Les archéologues interprètent cela comme un butin collecté par les viking. En datant les objets, ils ont estimé que ce trésor avait été enterré en 872, lorsque l'armée viking a hiverné à Londres. Les pièces de monnaie provenaient d'un large éventail de royaumes différents (Wessex, Mercie et de l'East Anglia, trouvés aux côtés de ceux de [[Royaumes francs|Francia]] et du monde arabe). Cependant, certains trésors vikings ne contiennent pas de pièces de monnaie: ceux retrouvés à Bowes Moor, [[Durham (Royaume-Uni)|Durham]], avaient 19 lingots d'argent, tandis qu'à Orton Scar, dans le comté de [[Cumbria]], un collier en argent et une broche pénannulaire ont été découverts<ref name="Richards17">[[Viking activity in the British Isles#Ric91|Richards 1991]]. p. 17.</ref>.


En 892, une nouvelle armée viking, avec 250 navires, s'établit à [[Appledore (Kent)|Appledore]], dans le Kent, et une autre de 80 navires peu après à [[Milton Regis]]<ref name="Peter Sawyer 58–59">{{Ouvrage|nom1=Peter Sawyer|titre=The Oxford Illustrated History of the Vikings|éditeur=|année=2001|pages totales=58–59|isbn=978-0-19-285434-6|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=nJqf8e1vHFgC&printsec=frontcover}}</ref>. Les vikings ont ensuite lancé une série continue d'attaques contre le Wessex. Cependant, grâce en partie aux efforts d'Alfred et de son armée, les nouvelles défenses du royaume ont permis de repousser les envahisseurs. Les Vikings ont rencontré une résistance déterminée et leurs assauts ont eu moins d'impact qu'ils ne l'avaient espéré. En 896, les envahisseurs se dispersent, s'installant en Est-Anglie et en Northumbrie, d'autres naviguant plutôt vers la [[Normandie]]{{sfn|Richards|1991|p=20}}.
L'historien Peter Hunter Blair pensait que le succès des raids vikings et la t otale impréparation de la Grande-Bretagne à faire face à de telles attaques » sont devenus des facteurs importants pour comprendre les invasions nordiques et la colonisation d'une grande partie des îles britanniques <ref name="Blair63" />.


==== Reconquête anglo-saxonne ====
== Invasion et création du Danelaw : 865–896 ==
La politique d'Alfred de s'opposer aux colons vikings se poursuivit sous sa fille [[Æthelflæd]], qui épousa [[Æthelred (seigneur des Merciens)|Æthelred]], [[Ealdorman]] de Mercie. Ce fut aussi le cas sous le règne de son frère, le roi [[Édouard l'Ancien|Edouard l'Ancien]] (899-924), qui reconquit la région des [[Cinq Bourgs]] et l'[[Est-Anglie]].
À partir de 865, l'attitude des nordiques envers les îles britanniques a changé car ils ont commencé à les voir comme un lieu de colonisation potentielle plutôt qu'un lieu à piller. À la suite de cela, de plus grandes armées ont commencé à arriver sur les côtes britanniques, avec l'intention de conquérir des terres et d'y construire des colonies<ref name="Richards20">[[Viking activity in the British Isles#Ric91|Richards 1991]]. {{p.|20}}.</ref>.


Le fils d'Édouard, [[Æthelstan]] (924-939), parachève l'unification de l'Angleterre en s'emparant du [[royaume viking d'York]] en 927. Il reçoit également la soumission des autres souverains de Grande-Bretagne : le roi d'[[Royaume d'Écosse|Écosse]], le roi de [[Royaume de Strathclyde|Strathclyde]], le seigneur de [[Bamburgh]] (une poche anglo-saxonne ayant subsisté au nord du Danelaw, dans l'ancien royaume de [[Northumbrie]]) et les divers roitelets du [[pays de Galles]].
=== Angleterre ===
Les armées nordiques ont capturé York, l'une des deux grandes villes de l'Angleterre anglo-saxonne, en 866<ref name="Richards20" />. De nombreux rois anglo-saxons ont commencé à capituler face aux demandes des Vikings et ont cédé des terres aux colons nordiques<ref name="starkey51">[[Viking activity in the British Isles#star51|Starkey 2004]]. {{p.|51}}</ref>. En outre, de nombreuses régions de l'est et du nord de l'Angleterre - y compris une majorité du Royaume de Northumbrie - sont tombées sous la domination directe des chefs vikings ou de leurs rois fantoches.


En 937, la [[bataille de Brunanburh]] entraîna l'effondrement du pouvoir scandinave dans le nord de la Grande-Bretagne{{sfn|Richards|1991|p=22}}. La domination anglaise sur York est remise en question après la mort d'Æthelstan en 939, mais son demi-frère et successeur [[Edmond Ier|Edmond]] (939-946) parvient à s'en rendre à nouveau maître en 944, chassant le roi [[Olaf Kvaran]]. Son frère cadet [[Eadred]], qui lui succéda à sa mort, fut démis de son titre en 947, lorsque les Northumbriens firent du norvégien [[Éric Ier de Norvège|Éric {{Ier}} de Norvège]] (Eirik Haraldsson) leur roi. Eadred riposta en envahissant la Northumbrie, et en menaçant de ravager la région. C'est pourquoi les Northumbriens tournèrent le dos à leur roi, reconnurent Eadred puis, par la suite, désignèrent [[Olaf Kvaran|Olaf Sihtricsson]] comme souverain. Cette stratégie permit à Éric {{Ier}} de régner à nouveau entre 952 et 954. Finalement, en 954, il fut expulsé pour la deuxième et dernière fois par Eadred, ce qui en fit le dernier roi scandinave de la Northumbrie<ref name="Panton135">[[Viking activity in the British Isles#Pan135|Panton 2011]]. p. 135.</ref>.
Le roi [[Æthelred (roi du Wessex)|Æthelred de Wessex]], qui dirigeait le conflit contre les Vikings, mourut en 871 et son frère cadet [[Alfred le Grand|Alfred]] lui succéda sur le trône<ref name="Richards20" />. Le roi viking de Northumbrie, [[Halfdan Ragnarsson|Halfdan Ragnarrson]] (vieil anglais: ''Healfdene'' ) - l'un des chefs de la grande armée viking, connue des anglo-saxons comme la [[Grande Armée (Vikings)|grande armée païenne]] - a néanmoins dû rendre ses terres face à une deuxième vague d'envahisseurs vikings en 876 . Au cours des quatre années suivantes, les Vikings ont également conquis de nouvelles terres dans les royaumes de Mercie et d'East Anglia. Le roi Alfred a continué son combat contre les envahisseurs mais a été refoulé dans le [[Somerset]] au sud-ouest de son royaume en 878, où il a été contraint de se réfugier dans les marais d' [[Athelney]] .


=== Deuxième invasion : 980–1066 ===
Alfred a alors regroupé ses forces et a vaincu les armées du roi nordique d'East Anglia, [[Guthrum]], lors de la [[Bataille d'Ethandun|bataille d'Edington]] (mai 878). En 886, le [[traité de Wedmore]], fut signé entre le Wessex et les Scandinaves qui contrôlaient l'East Anglia. Il établissait une frontière entre les deux royaumes. La zone au nord et à l'est de cette frontière est connue actuellement sous le nom de [[Danelaw]] parce qu'elle était sous influence nordique, tandis que les zones au sud et à l'ouest de celle-ci restaient sous domination anglo-saxonne<ref name="Richards20" />. Le gouvernement d'Alfred entreprit de construire une série de villes ou de ''[[Burh|burhs]]'' de défense, Il commença la construction d'une marine et organisa un système de milice (le ''[[fyrd]]'' ) par lequel la moitié de son armée paysanne resta en service actif à tout moment. Pour maintenir les burhs et l'armée permanente, il a mis en place un système de taxation et de conscription connu sous le nom de [[Burghal Hidage]]<ref name="horspool102">[[Viking activity in the British Isles#Hors102|Horspool 2006]]. {{p.|102}}</ref>.
Sous le règne du roi [[Edgar le Pacifique|Edgar le Paisible]], l'Angleterre est unie, Edgar étant reconnu comme le roi de toute l'Angleterre par les populations anglo-saxonnes et scandinaves vivant sur le territoire{{sfn|Richards|1991|p=24}}. Cependant, sous le règne de son fils [[Édouard le Martyr]], assassiné en 978, puis celui de [[Æthelred le Malavisé]], la monarchie anglaise s’affaiblit, et en 980, les incursions vikings reprirent.


==== Danegelds ====
En 892, une nouvelle armée viking, avec 250 navires, s'établit à [[Appledore (Kent)|Appledore, Kent]] <ref name="Peter Sawyer 58–59">{{Ouvrage|nom1=Peter Sawyer|titre=The Oxford Illustrated History of the Vikings|pages totales=58–59|isbn=978-0-19-285434-6}}</ref> et une autre de 80 navires peu après à [[Milton Regis]]. L'armée a ensuite lancé une série continue d'attaques contre le Wessex. Cependant, grâce en partie aux efforts d'Alfred et de son armée, les nouvelles défenses du royaume se sont révélées être un succès. Les vikings ont rencontré une résistance déterminée et leurs assauts ont eu moins d'impact qu'ils ne l'avaient espéré. En 896, les envahisseurs se dispersent - s'installant dans l'East Anglia et en Northumbrie, certains naviguant plutôt vers la [[Normandie]] <ref name="Richards20" /> .
Les dirigeants anglo-saxons payèrent des sommes importantes, les [[Danegeld]]s, aux Vikings qui venaient principalement du Danemark et de la Suède dans les années 990 et dans les premières décennies du {{s-|XI}}.


Un paiement anglais de 10000 livres romaines (3300 kg) d'argent a été effectué pour la première fois en 991 après la victoire des Vikings à la [[bataille de Maldon]] dans l'Essex, lorsque Æthelred a tenté d'acheter les Vikings plutôt que de poursuivre la lutte armée. Un manuscrit de la ''[[Chronique anglo-saxonne]]'' précise qu'[[Olaf Tryggvason]] dirigeait les forces vikings. Le paiement de ces premiers tribus n'a pas été suffisant et au cours de la décennie suivante, le royaume anglais a été contraint de payer des sommes d'argent de plus en plus importantes.
La fille d'Alfred, [[Æthelflæd]], a continué la politique de son père. En 920, le gouvernement de Northumbrie et le gouvernement écossais se soumirent tous deux au pouvoir militaire du Wessex, et en 937, la [[bataille de Brunanburh]] entraîna l'effondrement du pouvoir nordique dans le nord de la Grande-Bretagne<ref name="Richards22">Richards 1991 {{p.|22}}</ref>.


Au fil du temps, ces versement sont très mal vécus par beaucoup d'Anglais, qui ont commencé à exiger qu'une résistance plus véhémente soit adoptée contre les Vikings. Le jour de la Saint-Brice en 1002, le roi Æthelred ordonna l'exécution de tous les Danois vivant en Angleterre. Ce jour est connu sous le nom de [[massacre de la Saint-Brice]]. La nouvelle du massacre parvint jusqu'au roi [[Sven à la Barbe fourchue]] au Danemark. Les historiens estiment que sa sœur, Gunhilde, aurait pu être parmi les victimes, ce qui l'incita à attaquer l'Angleterre l'année suivante. [[Exeter]] fut incendiée et les comtés de [[Hampshire (comté)|Hampshire]], du [[Wiltshire]] et de [[Salisbury (Royaume-Uni)|Salisbury]] furent également attaqués. Sven poursuivit ses raids en Angleterre et, en 1004, son armée pilla l'Est-Anglie, [[Thetford]] et saccagea [[Norwich]], avant de retourner au Danemark.
Le fils d'Edward, [[Edmond Ier|Edmund]], est devenu roi des Anglais en 939 puis son frère cadet, [[Eadred]] de Wessex lui succéda. En 947, les Northumbriens rejetèrent ce dernier et firent du Norvégien [[Éric Ier de Norvège|Eric Bloodaxe]] (Eirik Haraldsson) leur roi. Eadred riposta en envahissant et ravageant la Northumbrie. Lorsque les Saxons se dirigèrent vers le sud, l'armée d'Eric Bloodaxe les rattrapa à [[Castleford]] et les massacra{{Efn|The Anglo-Saxon Chronicle Worcester MSS D for AD 948 says- "And when the king [Eadred] was on his way home, the raiding army [Eric Bloodaxe], which was in York, overtook the king's army at Castleford and a great slaughter was made there."}}. Pour se venger, Eadred menaça de détruire la Northumbrie et c'est pourquoi les Northumbriens ont tourné le dos à leur roi, reconnurent Eadred puis, par la suite, par stratégie, désignèrent [[Olaf Kvaran|Olaf Sihtricsson]] comme souverain, juste pour qu'Eric Bloodaxe le chasse et redevienne leur roi. Finalement, en 954, Eric Bloodaxe fut expulsé {{Efn|The Anglo-Saxon Chronicle says that Bloodaxe was 'driven out' from Northumbria; however other sources claim that he was also killed'<ref name="pearson131">[[#Pea131|Pearson 2012]]. p. 131</ref>}} pour la deuxième et dernière fois par Eadred. Bloodaxe fut le dernier roi nordique de la Northumbrie<ref name="Panton135">[[Viking activity in the British Isles#Pan135|Panton 2011]]. p. 135.</ref>.


==== Dernières conquêtes ====
=== Peuplement nordique dans les îles britanniques ===
[[Fichier:Knutrike.png|droite|vignette| Royaume de [[Knut le Grand]], en rouge.]]De nouveaux raids menés par [[Thorkell le Grand]] ont eu lieu en 1006-1007 et en 1009-1012.
Les premiers colons nordiques de l'Angleterre anglo-saxonne étaient différents de la population anglo-saxonne, portant des styles de bijoux spécifiquement scandinaves, et probablement portant aussi leurs propres styles de vêtements. Les hommes nordiques et anglo-saxons avaient également des coiffures différentes: les cheveux des nordiques étaient rasés à l'arrière et laissés hirsutes sur le devant, tandis que les anglo-saxons portaient généralement leurs cheveux longs<ref>[[Viking activity in the British Isles#Ric91|Richards 1991]]. {{p.|11–12}}.</ref>.


En 1013, [[Sven à la Barbe fourchue]] envahit à nouveau l'Angleterre avec une grande armée, et Æthelred s'enfuit en Normandie. Sven s'empara du trône mais mourut dans l'année qui suivit, ce qui permit le retour d'Æthelred. Le fils de Sven, [[Knut le Grand]], est contraint de se retirer à [[Gainsborough (Lincolnshire)|Gainsborough]], dans le [[Lincolnshire]], d'où il est chassé le 25 avril par une attaque anglaise imprévue.
== Deuxième invasion: 980–1012 ==
[[Fichier:Knutrike.png|droite|vignette| Domaines de [[Knut le Grand|Cnut the Great]], en rouge ]]


En 1016, une autre invasion par le roi danois Knut{{sfn|Richards|1991|p=28}}. Il mène une campagne peu concluante contre les Anglais, menés par Æthelred, puis par son fils [[Edmond Côte-de-Fer]], jusqu'à sa victoire écrasante à [[Bataille d'Assandun|Assandun]] en octobre 1016, due en grande partie à la trahison de l'ealdorman anglais [[Eadric Streona]]. Lors d'une rencontre sur l'île d'[[Alney]], Knut et Edmond s'accordent sur un partage du royaume : le second conserve le [[Wessex]], tandis que le premier obtient la [[Mercie]] et probablement la [[Northumbrie]]. Cette situation ne dure guère, car Edmond meurt le {{date|30 novembre 1016}}. Knut est alors reconnu comme seul roi de toute l'Angleterre.
Sous le règne du roi Wessex [[Edgar le Pacifique|Edgar le Paisible]], l'Angleterre est unie, Edgar étant reconnu comme le roi de toute l'Angleterre par les populations anglo-saxonnes et nordiques vivant dans le pays<ref name="Richards24">[[Viking activity in the British Isles#Ric91|Richards 1991]]. {{p.|24}}.</ref>. Cependant, sous le règne de son fils [[Édouard le Martyr|Edward le Martyr]], assassiné en 978, puis [[Æthelred le Malavisé|Æthelred The Unready]], la monarchie anglaise s'est affaiblie, et, en 980, les raids vikings de Scandinavie ont repris. Le gouvernement anglais décida de leur verser de l'argent afin d'éviter les masacres ({{unité|10000|£}} en 991). Cela n'a pas été suffisant et au cours de la décennie suivante, le royaume anglais a été contraint de payer des sommes d'argent de plus en plus importantes. Beaucoup d'Anglais ont commencé à exiger qu'une approche plus violente soit adoptée contre les Vikings. Le jour de la Saint-Brice en 1002, le roi Æthelred ordonna l'exécution de tous les Danois vivant en Angleterre. Ce jour est connu sous le nom [[Massacre de la Saint-Brice|de massacre de]] la [[Massacre de la Saint-Brice|Saint-Brice]] .


Après la mort de Knut en 1035, les deux royaumes ont de nouveau été déclarés indépendants et le sont restés en dehors d'une courte période de 1040 à 1042 lorsque le fils de Knut, [[Hardeknut]], est monté sur le trône anglais.
La nouvelle du massacre atteint le roi [[Sven à la Barbe fourchue|Sweyn Forkbeard]] au Danemark. On pense que sa sœur, Gunhilde, aurait pu être parmi les victimes, ce qui l'aurait incité à attaquer l'Angleterre l'année suivante au cours de laquelle Exeter fut incendiée et les comtés de Hampshire, du Wiltshire, de Wilton et de Salisbury furent également attaqués. Sweyn poursuivit ses raids en Angleterre et, en 1004, son armée pilla l'East Anglia, Thetford et saccagé Norwich, avant de s'en retourner au Danemark.


Une ultime tentative d'invasion eut lieu en 1066 lorsque [[Harald Hardrada]], roi de Norvège, tenta de soumettre l'Angleterre en 1066. Ses prétentions s'appuient sur un traité conclu entre son neveu Magnus et Hardeknut en 1038, en vertu duquel le premier à mourir est censé léguer ses domaines à l'autre. Tentant de s'emparer du trône anglais pendant le différend de succession suivant la mort d'[[Édouard le Confesseur|Edouard le Confesseur]], son armée fut repoussée à la [[bataille de Stamford Bridge]] et Hardrada fut tué avec la plupart de ses hommes. Alors que la tentative des Vikings a échoué, la [[conquête normande de l'Angleterre]] par [[Guillaume le Conquérant]] fut un succès. Ce qui marque la fin de l'ère viking en Grande-Bretagne.
De nouveaux raids menés par [[Thorkell le Grand]] ont eu lieu en 1006–1007 et en 1009–1012.


== Traces historiques ==
En 1013, [[Sven à la Barbe fourchue|Sweyn Forkbeard]] revint envahir l'Angleterre avec une grande armée, et Æthelred s'enfuit en Normandie, conduisant Sweyn à prendre le trône. Cependant, il mourut dans l'année et Æthelred revint. Il s'ensuivit en 1016 une autre invasion par le roi danois [[Knut le Grand|Cnut]], le fils de Sweyn<ref name="Richards28">[[Viking activity in the British Isles#Ric91|Richards 1991]]. {{p.|28}}.</ref>. Après avoir vaincu les forces anglo-saxonnes lors de la [[bataille d'Assandun]], Cnut est devenu roi d'Angleterre, régnant par la suite sur les royaumes danois et anglais. Après la mort de Cnut en 1035, les deux royaumes ont de nouveau été déclarés indépendants et le sont restés en dehors d'une courte période de 1040 à 1042 lorsque le fils de Cnut, [[Hardeknut|Harthacnut]], est monté sur le trône anglais.


== Voir également ==
=== Archéologie ===


* [[Royaume de Man et des Îles|Royaume des îles]]
* [[Orcades]]
* [[Orkneyinga saga|Saga d'Orkneyinga]]
* [[Âge des Vikings|Âge viking]]


Dans les illes britanniques l'archéologie britannique a révéler de nombreuses informations sur la présence et activités des vikings dans ces régions ,ces traces historique étants très impressionnantes témoignent de l'ampleur et l'importance de leurs présence dans l'histoire européenne. [https://www.nationalgeographic.fr/histoire/2017/03/dernieres-revelations-sur-les-vikings]
== Références ==


-Les colons vikings des îles britanniques ont laissé derrière eux des vestiges de leur culture matérielle, que les archéologues ont pu fouiller et interpréter au cours des {{s2-|XX|XXI}}. Ces preuves d'une présence scandinave consistent principalement en des enterrements nordiques entrepris dans les Shetland, les Orcades, les îles occidentales, l'île de Man, l'Irlande et le nord-ouest de l'Angleterre. Les archéologues [[James Graham-Campbell]] et Colleen E. Batey ont fait remarquer que c'était sur l'île de Man que les vestiges de cette culture étaient « remarquablement riches en qualité et en quantité ».
=== Notes de bas de page ===
{{notelist
}}


=== Citations ===
==== Dépôts ====
Divers dépôts ont été enterrés en Angleterre à cette époque. Certains d'entre eux peuvent avoir été déposés par des Anglo-Saxons tentant de cacher leur richesse, et d'autres par les Vikings eux-mêmes.

L'un de ces dépôts, découvert à [[Croydon]] (partie historique du comté de [[Surrey (comté)|Surrey]], maintenant dans le [[Grand Londres]]) en 1862, contenait 250 pièces, trois lingots d'argent, une partie d'un quatrième ainsi que quatre pièces d'argent dans un sac en lin. En datant les objets, les archéologues ont estimé que ce trésor avait été enterré en 872, lorsque l'armée viking a hiverné à Londres. Les pièces de monnaie provenaient d'un large éventail de royaumes différents (Wessex, Mercie et [[Royaume d'Est-Anglie|Est-Anglie]], trouvés aux côtés de ceux de [[Royaumes francs|Francie]] et du monde arabe). Outre les pièces de monnaie, 19 lingots d'argent ont été retrouvés à Bowes Moor, [[Durham (Royaume-Uni)|Durham]], tandis qu'à Orton Scar, dans le comté de [[Cumbria]], un collier en argent et une broche pénannulaire ont été découverts{{sfn|Richards|1991|p=17}}.

==== Pierres runiques d'Angleterre ====
[[Fichier:Viking runestones, ca. 1000 CE, National Museum, Copenhagen (3) (36359141656).jpg|vignette|317x317px|Une photo de [[Pierres runiques vikings|pierres runiques]]. ]]
Les [[Pierres runiques vikings|pierres runiques d'Angleterre]] (''Englandsstenarna'' en [[suédois]]) sont un groupe d'une trentaine de [[Pierre runique|pierres runiques]] localisées en [[Suède]] et qui se réfèrent aux expéditions de l'[[âge des Vikings]] en Angleterre<ref name="harrison199">Harrison & Svensson 2007:199</ref>. Elles constituent l'un des plus grands groupes de pierres runiques mentionnant des voyages vers d'autres pays. Elles ne sont comparables en nombre qu'aux quelque 30 [[Pierres runiques grecques|pierres]] runiques [[Pierres runiques grecques|grecques]]<ref name="Jansson34">Jansson 1980:34.</ref> ainsi qu'aux 26 pierres runiques d'[[Ingvar]], qui, elles, se réfèrent à une expédition viking au Moyen-Orient. Elles ont été gravées en [[Runes scandinaves|futhark récent]] et en [[vieux norrois]].

Certaines pierres runiques se rapportent aux Danegelds comme celle d'Yttergärde, U 344, qui raconte qu'Ulf de Borresta a reçu le danegeld trois fois, le dernier lui ayant été versé par [[Knut le Grand|Canute le Grand]]. Ce dernier a renvoyé chez lui la plupart des Vikings qui l'avaient aidé à conquérir l'Angleterre mais il a gardé une garde, le Þingalið, dont les membres sont également mentionnés sur plusieurs pierres runiques<ref name="harrison198">Harrison & Svensson 2007:198.</ref>.

27 pierres runiques, soit la grande majorité, ont été élevées sur le territoire de Suède actuelle et 17 dans les plus anciennes provinces suédoises autour du lac [[Lac Mälar|Mälaren]]. En revanche, le [[Danemark]] d'aujourd'hui n'en a pas. Seule une pierre runique en [[Scanie]] mentionne [[Londres]]. Enfin, il existe également une pierre runique en [[Norvège]] et une autre au [[Schleswig (ville)|Schleswig]], en [[Allemagne]].

== Références ==
{{Traduction/Référence|lang1=anglais|art1=Viking activity in the British Isles|id1=1005377839}}
{{Références}}
{{Références}}

== Annexes ==


=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===


*Boyer Régis, ''Les Vikings: histoire et civilisation'', Paris, France, Perrin, 2004
== Liens externes ==
* {{Ouvrage | langue=en | prénom1=James | nom1=Graham-Campbell | prénom2=Colleen E. | nom2=Batey | titre=Vikings in Scotland | sous-titre=An Archaeological Survey | lieu=Édimbourg | éditeur=[[Edinburgh University Press]] | année=1998 | pages totales=296 | isbn=978-0-7486-0641-2}}.
* {{Ouvrage | langue=en | prénom1=Peter | nom1=Hunter Blair | lien auteur1=Peter Hunter Blair | titre=An Introduction to Anglo-Saxon England | lieu=Cambridge | éditeur=[[Cambridge University Press]] | année=2003 | numéro d'édition=3 | pages totales=383 | isbn=978-0-521-53777-3 | lire en ligne=https://books.google.com/books?id=9eN87VsPaw0C&printsec=frontcover}}.
* {{Ouvrage | langue=en | auteur1=Julian D. Richards | titre=Viking Age England | lieu=Londres | éditeur=B. T. Batsford and English Heritage | année=1991 | isbn=978-0-7134-6520-4}}.

=== Articles connexes ===


* [[Âge des Vikings]]
* [https://www.bbc.co.uk/history/ancient/vikings Histoire de la BBC - Les Vikings]
* [[Histoire de l'Angleterre anglo-saxonne]]


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Les Vikings sont présents dans les îles Britanniques du VIIIe au XIe siècle. Leurs activités dans cette région vont du commerce pacifique aux campagnes de conquêtes territoriales en passant par des incursions épisodiques. Le nom « Viking » est couramment appliqué à tous les individus d'origine scandinave actifs dans les îles Britanniques durant cette période mais certains historiens préfèrent le réserver à des groupes de marins et d'aventuriers qui se livrent à des pillages.

L'histoire de ce peuple reflète à la fois les aspects sombres et lumineux de l'humanité , il a émergé a la fin du VIIe siècle , a joué un rôle significatif dans l'histoire de l'Europe du Nord et de l'atlantique nord [1]

Au début du Haut Moyen Âge, les royaumes de Scandinavie ont développé des liens commerciaux en direction de l'Europe du Sud et de la mer Méditerranée, leur donnant ainsi accès aux importations étrangères telles que l'argent, l'or, le bronze et les épices. Ces liens commerciaux s'étendaient également vers l'ouest en Irlande et en Grande-Bretagne[1].

L'Angleterre en 878.

Contexte[modifier | modifier le code]

Îles britanniques[modifier | modifier le code]

Langue[modifier | modifier le code]

Au début du Moyen Âge, l'Irlande et la Grande-Bretagne étaient composées de divers peuples à la culture, à la langue et à la religion différentes. Les langues brittoniques (approximativement l'Angleterre actuelle) et gaéliques (approximativement l'Irlande et l’Écosse actuelles) sont issues des langues celtiques parlées par les habitants de l'âge du fer en Europe. En Irlande, dans certaines parties de l'ouest de l'Écosse ainsi que dans l'île de Man, les habitants parlaient une forme ancienne de gaélique connue sous le nom de vieil irlandais. En Cornouailles, en Cumbrie, au Pays de Galles et dans le sud-ouest de l'Écosse, on parlait les langues celtiques brittoniques.

Cependant, il est important de noter que ces langues n'étaient pas uniformes et qu'il y avait des variations régionales. Par exemple, il y avait des différences entre le vieil irlandais parlé en Irlande et celui parlé en Écosse.

Le livre "The Languages of Britain" par David Crystal (Oxford University Press, 2003)[2] fournit une analyse approfondie de l'histoire linguistique des îles britanniques. Il explique comment les langues celtiques ont évolué au fil du temps et ont été influencées par d'autres langues introduites dans la région. Par exemple, la langue anglaise a été influencée par le vieux norrois parlé par les Vikings, qui ont envahi et colonisé certaines parties de l'Angleterre.

Au fil du temps, d'autres langues ont été introduites dans les îles britanniques. Le latin était la langue de l'Église catholique romaine, qui a été introduite en Grande-Bretagne et en Irlande au cours du Moyen Âge. Le français a également été introduit en Angleterre après la conquête normande de 1066.

Aujourd'hui, l'anglais est la langue principale parlée dans les îles britanniques, avec des variations régionales telles que l'anglais écossais, l'anglais gallois et l'anglais irlandais. L'anglais a été influencé par d'autres langues au fil du temps, notamment le vieux norrois parlé par les Vikings, qui a laissé de nombreuses empreintes dans la langue anglaise moderne.

Religion[modifier | modifier le code]

À cette époque, la plupart des peuples de Grande-Bretagne et d'Irlande s'étaient déjà principalement convertis au christianisme, délaissant leurs anciennes religions polythéistes. Contrairement au reste des îles britanniques, une grande partie du sud de la Grande-Bretagne était considérée comme faisant partie de l'Angleterre anglo-saxonne, où des migrants anglo-saxons d'Europe continentale s'étaient installés au Ve siècle, apportant avec eux leur propre langue germanique (connue comme le vieil anglais), une religion polythéiste (paganisme anglo-saxon) et leur propre culture.

En effet, lorsque les Vikings ont commencé à envahir les îles Britanniques, ils ont apporté avec eux leur propre religion, connue sous le nom de religion nordique ou religion viking. Cette religion était également polythéiste, avec des dieux et des déesses tels que Odin, Thor et Freya. Cependant, contrairement au paganisme anglo-saxon, la religion nordique était plus influencée par les mythes et légendes scandinaves.

Les Vikings ont également adopté le christianisme à un certain moment, principalement en raison des missionnaires chrétiens venant du continent. Le christianisme s'est répandu rapidement en Angleterre anglo-saxonne, notamment grâce aux missionnaires venus du continent, tels que Saint-Augustin de Canterbury, envoyé par le pape Grégoire le Grand en 597. Au moment des premières incursions vikings, l'Angleterre anglo-saxonne était devenue principalement chrétienne. En effet, la plupart des Vikings étaient également chrétiens, bien qu'il y ait eu des exceptions, comme les Vikings danois qui ont envahi l'Angleterre dans les années 870 et qui étaient largement païens.

En outre, il convient de noter que le christianisme en Grande-Bretagne et en Irlande n'était pas homogène et qu'il y avait des différences entre les diverses églises et pratiques religieuses. Par exemple, l'Église d'Irlande et l'Église catholique romaine ont longtemps coexisté en Irlande, même après la conquête normande de l'île en 1169.

Politique[modifier | modifier le code]

Au milieu du IXe siècle, l'Angleterre anglo-saxonne était divisée en quatre royaumes distincts et indépendants : l'Est-Anglie, le Wessex, la Northumbrie et la Mercie. Ce dernier étant le plus puissant[3]. Entre un demi-million et un million de personnes vivaient en Angleterre à cette époque. La société était rigoureusement hiérarchisée avec un système de classe comprenant, au sommet, un roi et ses officiers, sous l'autorité desquels se trouvaient les barons et les propriétaires terriens, puis on trouvait les différentes catégories de travailleurs agricoles et au plus bas de cette hiérarchie, les esclaves, qui représentaient jusqu'à un quart de la population.

La majorité de la population vivait à la campagne bien que quelques grandes villes se soient développées comme Londres et York, centres de l'administration royale et ecclésiastique. Il y avait également un certain nombre de ports, comme Hamwic (Southampton) et Ipswich, destinés au commerce vers le continent.

Pour l'historien Peter Hunter Blair, la totale impréparation de la Grande-Bretagne à faire face à de telles attaques sont devenus des facteurs importants pour comprendre les invasions scandinaves et la colonisation d'une grande partie des îles Britanniques[4].

Scandinavie[modifier | modifier le code]

Une réplique du XXe siècle d'un bateau viking, connu sous le nom de Hugin

Les peuples du Nord du VIIIe siècle, contrairement aux peuples des îles Britanniques, n'étaient pas encore alphabétisés et vivait selon les critères de l'âge du fer. Cependant, cette période s'est avérée être « une période de développement technologique, économique et social rapide » qui conduisit la région à connaître ce que les historiens ont appelé l'âge des Vikings[5].

Au début du Haut Moyen Âge, les populations scandinaves se considéraient principalement comme des habitants de lieux spécifiques, tels que le Jutland, Vestfold et Hordaland. Ce ne fut qu'au cours des siècles suivants que les identités nationales se développèrent en groupements tels que les Danois, les Suédois et les Norvégiens[6].

Les peuples scandinaves de l'âge du fer tardif n'étaient aucunement liés au christianisme et relevaient du paganisme nordique, c'est-à-dire un ensemble de croyances polythéistes qui vénéraient des divinités comme Odin, Thor, Frey et Freyja[7].

La société scandinave était fortement tributaire de la pêche au hareng et, lorsque les ressources vinrent à manquer, les marins nordiques se sont aventurés vers le sud et l'ouest[8]. Développant des techniques de navigation leur permettant d'accéder à d'autres régions du monde, ces populations ont ainsi développé des liens commerciaux avec de nombreuses régions d'Europe. Ce qui leur permit d'amasser de grandes quantités d'or à la fin du Ve siècle, dont la plupart ont été retrouvées en Suède et, dans une moindre mesure, en Norvège[1].

Histoire[modifier | modifier le code]

Incursions vikings : 793–850[modifier | modifier le code]

Dans la dernière décennie du VIIIe siècle, les pillards venus du Nord ont attaqué plusieurs monastères chrétiens dans les îles Britanniques. Ces monastères avaient souvent été construits sur de petites îles et dans des régions côtières éloignées afin que les moines puissent vivre dans l'isolement, se consacrant au culte sans être dérangés par le reste de la société. Cependant, cela en a fait des cibles isolées et non protégées pour des attaques[4]. Peter Hunter Blair a fait remarquer que les vikings auraient été étonnés « de trouver autant de communautés abritant une richesse considérable et dont les habitants ne portaient pas d'armes ». Ces incursions auraient constitués le premier contact avec le christianisme pour de nombreux Scandinaves. De telles attaques n'étaient pas spécifiquement anti-chrétiennes, les monastères étaient simplement considérés comme des cibles faciles[7].

Le premier récit que nous connaissons d'un raid viking dans l'Angleterre anglo-saxonne remonte à 787, lorsque trois navires de Hordaland ont accosté sur l'île de Portland sur la côte sud du Wessex. Ils ont été approchés par le préfet royal de Dorchester, chargé d'identifier tous les marchands étrangers accostant sur les côtes du royaume, qui fut tué. Il est probable qu'il y eut d'autres incursions peu de temps après, car en 792, le roi Offa de Mercie commença à prendre des dispositions pour la défense du Kent contre les raids perpétrés par des peuples païens.

L'année suivante, en 793, le , a eu lieu la seconde attaque dont nous gardons la trace : le monastère de Lindisfarne, au large de la côte est de l'Angleterre, fut saccagé. En 794 ce fut au tour de l'abbaye voisine de Monkwearmouth-Jarrow[9]. En 795, les vikings attaquèrent à nouveau, cette fois l'abbaye d'Iona au large de la côte ouest de l'Écosse[9]. Ce monastère a de nouveau été attaqué en 802 puis en 806, date à laquelle 68 personnes périrent. À la suite de cette tragédie, la communauté monastique d'Iona a abandonné le site et s'est enfuie à Kells en Irlande[10].

Dans la première décennie du IXe siècle, les vikings ont commencé à attaquer les districts côtiers de l'Irlande[11]. Quant au sud de l'Angleterre, la première incursion viking majeure a eu lieu en 835 et a été dirigé contre l'île de Sheppey[12].

En tant qu'envahisseurs et colonisateurs , Les vikings on joué un rôle très important dans l'histoire des illes britanniques , en effet leurs présence très significative qui s'étendait approximativement du VIIIe au XIe siècle , ils étaient des guerriers et des marins scandinaves originaires de régions telles que la Norvège , la suède et le Danemark . [2]

Première invasion : 865–896[modifier | modifier le code]

À partir de 865, les intentions des hommes du Nord à l'égard des îles Britanniques ont changé. Ils ont commencé à voir ces contrées comme des lieux propices à l'établissement de colonies plutôt que des lieux à piller. À la suite de cela, de plus grandes armées ont commencé à arriver sur les côtes britanniques, dans le but de conquérir des terres.

Conquête[modifier | modifier le code]

Les armées nordiques ont capturé York, l'une des deux grandes villes de l'Angleterre anglo-saxonne en 866[13]. De nombreux rois anglo-saxons ont rapidement capitulés face aux demandes des Vikings et leur ont cédé des terres[14]. En outre, de nombreuses régions de l'est et du nord de l'Angleterre – y compris une grande partie du Royaume de Northumbrie – sont tombées sous la domination directe des chefs vikings ou de leurs rois fantoches.

Le roi Æthelred du Wessex qui dirigeait le conflit contre les Vikings mourut en 871 et son frère cadet Alfred lui succéda sur le trône[13]. Le roi viking de Northumbrie, Halfdan Ragnarrson (Healfdene en vieil anglais) – l'un des chefs de la grande armée païenne – a néanmoins dû rendre ses terres, confronté à une deuxième vague d'envahisseurs vikings en 876. Au cours des quatre années suivantes, les Vikings ont également conquis de nouvelles terres dans les royaumes de Mercie et d'Est-Anglie. Le roi Alfred poursuivit son combat contre les envahisseurs mais a été refoulé dans le Somerset au sud-ouest de son royaume en 878, où il fut contraint de se réfugier dans les marais d'Athelney. En réponse, le roi anglo-saxon réunit ses forces et vainquit les armées du roi viking d'Est-Anglie, Guthrum, lors de la bataille d'Edington au mois de Mai 878.

Création du Danelaw[modifier | modifier le code]

En 886, le traité de Wedmore fut signé entre le Wessex et les Scandinaves qui contrôlaient le royaume d'Est-Anglie. Il établissait une frontière entre les deux royaumes : la zone au nord et à l'est de cette frontière était sous influence scandinave et définie comme étant le Danelaw, tandis que la zone au sud et à l'ouest de frontière instaurée par le traité restait sous domination anglo-saxonne[13]. Cette zone fut nommé Danelaw car cela signifie (pays de la) loi danoise. Des colons scandinaves s'installèrent dans ce territoire pour y cultiver les terres.

Le gouvernement d'Alfred entreprit de construire une série de villes fortifiées (ou burhs) le long de cette frontière afin de pouvoir la défendre. Il commença la construction d'une flotte navale et organisa un système de milice (les fyrds) qui permit à la moitié des paysans de son armée de rester en service actif à tout moment. Pour maintenir cette infrastructure, il mit en place une taxe et un service militaire obligatoire, mesures qui sont connues aujourd'hui grâce au Burghal Hidage[15].

En 892, une nouvelle armée viking, avec 250 navires, s'établit à Appledore, dans le Kent, et une autre de 80 navires peu après à Milton Regis[16]. Les vikings ont ensuite lancé une série continue d'attaques contre le Wessex. Cependant, grâce en partie aux efforts d'Alfred et de son armée, les nouvelles défenses du royaume ont permis de repousser les envahisseurs. Les Vikings ont rencontré une résistance déterminée et leurs assauts ont eu moins d'impact qu'ils ne l'avaient espéré. En 896, les envahisseurs se dispersent, s'installant en Est-Anglie et en Northumbrie, d'autres naviguant plutôt vers la Normandie[13].

Reconquête anglo-saxonne[modifier | modifier le code]

La politique d'Alfred de s'opposer aux colons vikings se poursuivit sous sa fille Æthelflæd, qui épousa Æthelred, Ealdorman de Mercie. Ce fut aussi le cas sous le règne de son frère, le roi Edouard l'Ancien (899-924), qui reconquit la région des Cinq Bourgs et l'Est-Anglie.

Le fils d'Édouard, Æthelstan (924-939), parachève l'unification de l'Angleterre en s'emparant du royaume viking d'York en 927. Il reçoit également la soumission des autres souverains de Grande-Bretagne : le roi d'Écosse, le roi de Strathclyde, le seigneur de Bamburgh (une poche anglo-saxonne ayant subsisté au nord du Danelaw, dans l'ancien royaume de Northumbrie) et les divers roitelets du pays de Galles.

En 937, la bataille de Brunanburh entraîna l'effondrement du pouvoir scandinave dans le nord de la Grande-Bretagne[17]. La domination anglaise sur York est remise en question après la mort d'Æthelstan en 939, mais son demi-frère et successeur Edmond (939-946) parvient à s'en rendre à nouveau maître en 944, chassant le roi Olaf Kvaran. Son frère cadet Eadred, qui lui succéda à sa mort, fut démis de son titre en 947, lorsque les Northumbriens firent du norvégien Éric Ier de Norvège (Eirik Haraldsson) leur roi. Eadred riposta en envahissant la Northumbrie, et en menaçant de ravager la région. C'est pourquoi les Northumbriens tournèrent le dos à leur roi, reconnurent Eadred puis, par la suite, désignèrent Olaf Sihtricsson comme souverain. Cette stratégie permit à Éric Ier de régner à nouveau entre 952 et 954. Finalement, en 954, il fut expulsé pour la deuxième et dernière fois par Eadred, ce qui en fit le dernier roi scandinave de la Northumbrie[18].

Deuxième invasion : 980–1066[modifier | modifier le code]

Sous le règne du roi Edgar le Paisible, l'Angleterre est unie, Edgar étant reconnu comme le roi de toute l'Angleterre par les populations anglo-saxonnes et scandinaves vivant sur le territoire[19]. Cependant, sous le règne de son fils Édouard le Martyr, assassiné en 978, puis celui de Æthelred le Malavisé, la monarchie anglaise s’affaiblit, et en 980, les incursions vikings reprirent.

Danegelds[modifier | modifier le code]

Les dirigeants anglo-saxons payèrent des sommes importantes, les Danegelds, aux Vikings qui venaient principalement du Danemark et de la Suède dans les années 990 et dans les premières décennies du XIe siècle.

Un paiement anglais de 10000 livres romaines (3300 kg) d'argent a été effectué pour la première fois en 991 après la victoire des Vikings à la bataille de Maldon dans l'Essex, lorsque Æthelred a tenté d'acheter les Vikings plutôt que de poursuivre la lutte armée. Un manuscrit de la Chronique anglo-saxonne précise qu'Olaf Tryggvason dirigeait les forces vikings. Le paiement de ces premiers tribus n'a pas été suffisant et au cours de la décennie suivante, le royaume anglais a été contraint de payer des sommes d'argent de plus en plus importantes.

Au fil du temps, ces versement sont très mal vécus par beaucoup d'Anglais, qui ont commencé à exiger qu'une résistance plus véhémente soit adoptée contre les Vikings. Le jour de la Saint-Brice en 1002, le roi Æthelred ordonna l'exécution de tous les Danois vivant en Angleterre. Ce jour est connu sous le nom de massacre de la Saint-Brice. La nouvelle du massacre parvint jusqu'au roi Sven à la Barbe fourchue au Danemark. Les historiens estiment que sa sœur, Gunhilde, aurait pu être parmi les victimes, ce qui l'incita à attaquer l'Angleterre l'année suivante. Exeter fut incendiée et les comtés de Hampshire, du Wiltshire et de Salisbury furent également attaqués. Sven poursuivit ses raids en Angleterre et, en 1004, son armée pilla l'Est-Anglie, Thetford et saccagea Norwich, avant de retourner au Danemark.

Dernières conquêtes[modifier | modifier le code]

Royaume de Knut le Grand, en rouge.

De nouveaux raids menés par Thorkell le Grand ont eu lieu en 1006-1007 et en 1009-1012.

En 1013, Sven à la Barbe fourchue envahit à nouveau l'Angleterre avec une grande armée, et Æthelred s'enfuit en Normandie. Sven s'empara du trône mais mourut dans l'année qui suivit, ce qui permit le retour d'Æthelred. Le fils de Sven, Knut le Grand, est contraint de se retirer à Gainsborough, dans le Lincolnshire, d'où il est chassé le 25 avril par une attaque anglaise imprévue.

En 1016, une autre invasion par le roi danois Knut[20]. Il mène une campagne peu concluante contre les Anglais, menés par Æthelred, puis par son fils Edmond Côte-de-Fer, jusqu'à sa victoire écrasante à Assandun en octobre 1016, due en grande partie à la trahison de l'ealdorman anglais Eadric Streona. Lors d'une rencontre sur l'île d'Alney, Knut et Edmond s'accordent sur un partage du royaume : le second conserve le Wessex, tandis que le premier obtient la Mercie et probablement la Northumbrie. Cette situation ne dure guère, car Edmond meurt le . Knut est alors reconnu comme seul roi de toute l'Angleterre.

Après la mort de Knut en 1035, les deux royaumes ont de nouveau été déclarés indépendants et le sont restés en dehors d'une courte période de 1040 à 1042 lorsque le fils de Knut, Hardeknut, est monté sur le trône anglais.

Une ultime tentative d'invasion eut lieu en 1066 lorsque Harald Hardrada, roi de Norvège, tenta de soumettre l'Angleterre en 1066. Ses prétentions s'appuient sur un traité conclu entre son neveu Magnus et Hardeknut en 1038, en vertu duquel le premier à mourir est censé léguer ses domaines à l'autre. Tentant de s'emparer du trône anglais pendant le différend de succession suivant la mort d'Edouard le Confesseur, son armée fut repoussée à la bataille de Stamford Bridge et Hardrada fut tué avec la plupart de ses hommes. Alors que la tentative des Vikings a échoué, la conquête normande de l'Angleterre par Guillaume le Conquérant fut un succès. Ce qui marque la fin de l'ère viking en Grande-Bretagne.

Traces historiques[modifier | modifier le code]

Archéologie[modifier | modifier le code]

Dans les illes britanniques l'archéologie britannique a révéler de nombreuses informations sur la présence et activités des vikings dans ces régions ,ces traces historique étants très impressionnantes témoignent de l'ampleur et l'importance de leurs présence dans l'histoire européenne. [3]

-Les colons vikings des îles britanniques ont laissé derrière eux des vestiges de leur culture matérielle, que les archéologues ont pu fouiller et interpréter au cours des XXe et XXIe siècles. Ces preuves d'une présence scandinave consistent principalement en des enterrements nordiques entrepris dans les Shetland, les Orcades, les îles occidentales, l'île de Man, l'Irlande et le nord-ouest de l'Angleterre. Les archéologues James Graham-Campbell et Colleen E. Batey ont fait remarquer que c'était sur l'île de Man que les vestiges de cette culture étaient « remarquablement riches en qualité et en quantité ».

Dépôts[modifier | modifier le code]

Divers dépôts ont été enterrés en Angleterre à cette époque. Certains d'entre eux peuvent avoir été déposés par des Anglo-Saxons tentant de cacher leur richesse, et d'autres par les Vikings eux-mêmes.

L'un de ces dépôts, découvert à Croydon (partie historique du comté de Surrey, maintenant dans le Grand Londres) en 1862, contenait 250 pièces, trois lingots d'argent, une partie d'un quatrième ainsi que quatre pièces d'argent dans un sac en lin. En datant les objets, les archéologues ont estimé que ce trésor avait été enterré en 872, lorsque l'armée viking a hiverné à Londres. Les pièces de monnaie provenaient d'un large éventail de royaumes différents (Wessex, Mercie et Est-Anglie, trouvés aux côtés de ceux de Francie et du monde arabe). Outre les pièces de monnaie, 19 lingots d'argent ont été retrouvés à Bowes Moor, Durham, tandis qu'à Orton Scar, dans le comté de Cumbria, un collier en argent et une broche pénannulaire ont été découverts[21].

Pierres runiques d'Angleterre[modifier | modifier le code]

Une photo de pierres runiques.

Les pierres runiques d'Angleterre (Englandsstenarna en suédois) sont un groupe d'une trentaine de pierres runiques localisées en Suède et qui se réfèrent aux expéditions de l'âge des Vikings en Angleterre[22]. Elles constituent l'un des plus grands groupes de pierres runiques mentionnant des voyages vers d'autres pays. Elles ne sont comparables en nombre qu'aux quelque 30 pierres runiques grecques[23] ainsi qu'aux 26 pierres runiques d'Ingvar, qui, elles, se réfèrent à une expédition viking au Moyen-Orient. Elles ont été gravées en futhark récent et en vieux norrois.

Certaines pierres runiques se rapportent aux Danegelds comme celle d'Yttergärde, U 344, qui raconte qu'Ulf de Borresta a reçu le danegeld trois fois, le dernier lui ayant été versé par Canute le Grand. Ce dernier a renvoyé chez lui la plupart des Vikings qui l'avaient aidé à conquérir l'Angleterre mais il a gardé une garde, le Þingalið, dont les membres sont également mentionnés sur plusieurs pierres runiques[24].

27 pierres runiques, soit la grande majorité, ont été élevées sur le territoire de Suède actuelle et 17 dans les plus anciennes provinces suédoises autour du lac Mälaren. En revanche, le Danemark d'aujourd'hui n'en a pas. Seule une pierre runique en Scanie mentionne Londres. Enfin, il existe également une pierre runique en Norvège et une autre au Schleswig, en Allemagne.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Hunter Blair 2003, p. 56-57.
  2. (en) David Crystal, The Languages of Britain, 2nd edition Cambridge University Press, (ISBN 9780511486999)
  3. Richards 1991, p. 13.
  4. a et b Hunter Blair 2003, p. 63.
  5. Graham-Campbell et Batey 1998, p. 1.
  6. Richards 1991, p. 11.
  7. a et b Graham-Campbell et Batey 1998, p. 32.
  8. Richards 1991, p. 12.
  9. a et b Hunter Blair 2003, p. 55.
  10. Graham-Campbell et Batey 1998, p. 24.
  11. Hunter Blair 2003, p. 66.
  12. Hunter Blair 2003, p. 68.
  13. a b c et d Richards 1991, p. 20.
  14. Starkey 2004. p. 51
  15. Horspool 2006. p. 102
  16. Peter Sawyer, The Oxford Illustrated History of the Vikings, , 58–59 p. (ISBN 978-0-19-285434-6, lire en ligne)
  17. Richards 1991, p. 22.
  18. Panton 2011. p. 135.
  19. Richards 1991, p. 24.
  20. Richards 1991, p. 28.
  21. Richards 1991, p. 17.
  22. Harrison & Svensson 2007:199
  23. Jansson 1980:34.
  24. Harrison & Svensson 2007:198.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]