« Palais Galliera, musée de la Mode de la ville de Paris » : différence entre les versions

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{{Voir homonymes|Musée de la mode}}
{{Voir homonymes|Musée de la mode}}
{{Infobox Musée
{{Infobox Musée
| nommusée =Palais Galliera<br />musée de la Mode de la ville de Paris
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| légende = Le palais Galliera, vu depuis [[Square du Palais-Galliera|son square]].
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Situé sur la colline de Chaillot, le '''Palais Galliera, musée de la Mode de Paris''', est un musée français de [[style néo-Renaissance]], situé dans le [[16e arrondissement de Paris|{{16e|arrondissement}} de Paris]].


À travers ses expositions-collections aux thématiques fréquemment renouvelées, le musée met en scène une partie de ses collections constituées de près de {{unité|200 000|œuvres}}, parmi les plus importantes au monde dans ce domaine, et raconte une histoire de la mode du XVIII{{e}} siècle à nos jours. En outre, sa programmation d’expositions temporaires permet de découvrir différentes approches de la mode, entre création artistique et phénomène socioculturel, et d’en explorer ses grandes figures.
Le '''palais Galliera, musée de la Mode de la ville de Paris''', est un musée français de la ville de [[Paris]] situé dans le palais de la [[Maria Brignole Sale De Ferrari|duchesse de Galliera]] qui fut édifié entre 1878 et 1894 par l'architecte [[Léon Ginain]] dans le [[16e arrondissement de Paris|{{16e|arrondissement}} de Paris]]. Le musée est dirigé par [[Olivier Saillard]]<ref>{{Lien web|url=http://www.lejournaldesarts.fr/jda/archives/docs_article/76959/lactualite-vue-par-olivier-saillard-directeur-du-musee-galliera---musee-de-la-mode-de-la-ville-de-paris.php|titre=L'actualité vue par Olivier Saillard, directeur du musée Galliera|jour=25|mois=6|année=2010|site=lejournaldesarts.fr|éditeur=''Le Journal des Arts''|en ligne le=|consulté le=5 avril 2012}}.</ref>, historien, jusque début 2018. Il est remplacé par Miren Arzalluz<ref>{{Lien web|url=http://www.lejournaldesarts.fr/site/archives/docs_article/149794/miren-arzalluz-nouvelle-directrice-du-palais-galliera.php |titre=Miren Arzalluz, nouvelle directrice du Palais Galliera |site=[[lejournaldesarts.fr]]| date=19 décembre 2017}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url= http://www.vogue.fr/culture/a-voir/articles/miren-arzalluz-nommee-directrice-du-palais-galliera-musee-de-la-mode-de-paris/58903 |site=[[Vogue Paris|vogue.fr]] |titre=Miren Arzalluz, nommée directrice du Palais Galliera|auteur= Manon Garrigues}}</ref>.


Le musée est ouvert au public lors d'expositions temporaires {{incise|deux fois par an en moyenne}} d'une durée d'environ quatre à six mois chacune. Il n'y a pas de présentation permanente des collections pour des raisons de conservation.
Le musée est ouvert au public lors d'expositions temporaires {{incise|trois par an en moyenne}} d'une durée d'environ quatre à six mois chacune.


Il s'agit d'un des quatorze [[musées de la ville de Paris]] gérés depuis le {{date-|1 janvier 2013}} par l'établissement public administratif [[Paris Musées]].
Il s'agit d'un des quatorze [[musées de la ville de Paris]] gérés depuis le {{date-|1 janvier 2013}} par l'établissement public administratif [[Paris Musées]].


== Historique ==
== Accès ==
Le musée est accessible par le 10 [[avenue Pierre-Ier-de-Serbie|avenue Pierre-{{Ier}}-de-Serbie]]. Il est desservi par la ligne [[Ligne 9 du métro de Paris|9]] à la station [[Iéna (métro de Paris)|''Iéna'']] et le [[Ligne C du RER d'Île-de-France|RER C]] à la station ''[[Pont de l'Alma]]''. Il se situe entre la [[rue de Galliera]] et la [[rue Maria-Brignole]].

== Histoire ==
=== Le testament initial ===
=== Le testament initial ===
Le musée est situé dans l'ancien palais muséal de la [[Maria Brignole Sale De Ferrari|duchesse de Galliera]], qui fut édifié entre 1878 et 1894 par l'architecte [[Léon Ginain]]<ref name="Paris">[https://www.paris.fr/pages/au-palais-galliera-la-mode-dans-un-nouvel-ecrin-12775 « Au Palais Galliera, la mode dans un nouvel écrin »], paris.fr, consulté le 24 octobre 2020.</ref>.
À la mort de son mari en 1876, la duchesse de Galliera, [[Maria Brignole-Sale De Ferrari]] est l'héritière d'une immense fortune dont elle se sert pour des œuvres caritatives. Le duc de Galliera ayant été commanditaire de la Société d'urbanisme Thome & Cie, la duchesse se trouve en possession de nombreux terrains dans le {{16e|arrondissement}}. Elle décide de faire construire un musée pour recevoir sa collection d'œuvres d'art qu'elle souhaite léguer à la ville de Paris.

À la mort de son mari en 1876, la duchesse de Galliera, [[Maria Brignole Sale De Ferrari]] est l'héritière d'une belle fortune dont elle se sert pour des œuvres caritatives. Le duc de Galliera ayant été commanditaire de la Société d'urbanisme Thome & Cie, la duchesse se trouve en possession de nombreux terrains dans le {{16e|arrondissement}}. Elle décide d'y faire construire un musée pour recevoir sa collection d'œuvres d'art, qu'elle souhaite léguer à la ville de Paris.


La donation est faite par acte authentique passé le {{date-|31 octobre 1878}} devant maître Delapalme, notaire à Paris :
La donation est faite par acte authentique passé le {{date-|31 octobre 1878}} devant maître Delapalme, notaire à Paris :
* d'un terrain triangulaire de {{unité|17600|mètres carrés}} le long de l'avenue du Trocadéro, pour y établir le musée et un square ;
* d'un terrain triangulaire de {{unité|17600|mètres carrés}} le long de l'[[Avenue du Président-Wilson (Paris)|avenue du Trocadéro]], pour y établir le musée et un [[Square du Palais-Galliera|square]] ;
* du sol nécessaire à la réalisation de deux voies d'isolement du musée et du square.
* du sol nécessaire à la réalisation de deux voies d'isolement du musée et du square.
La duchesse s'engage à faire réaliser le musée et le square à ses frais.
La duchesse s'engage à faire réaliser le musée et le square à ses frais.


Le décret présidentiel du {{date-|30 août 1879}} accepte la donation. Les deux rues prévues dans la donation portent les noms de [[rue Brignole]] et [[rue de Galliera]] et sont classées parmi les voies publiques.
Le décret présidentiel du {{date-|30 août 1879}} accepte la donation. Les deux rues prévues dans la donation portent les noms de [[rue Maria-Brignole]] et [[rue de Galliera]] et sont classées parmi les voies publiques.


=== Les travaux ===
=== Les travaux ===
Les travaux débutent le {{date-|28 mai 1879}}. Dans un testament olographe daté du {{date-|7 octobre 1884}}, la duchesse de Galliera charge la ville de Paris de la construction du musée pour une somme maximale de {{nobr|6,5 millions}} de francs, pour les travaux déjà faits et ceux restant à faire jusqu'à leur complet achèvement.
Les travaux débutent le {{date-|28 mai 1879}}.


Le {{date-|22 juin 1886}}, à la suite de manifestations favorables au [[Philippe d'Orléans (1838-1894)|comte de Paris]], à l'occasion du mariage de [[Amélie d'Orléans|sa fille]] avec le prince du Portugal, [[Jules Grévy]] et [[Georges Clemenceau]] convoquent la Chambre des députés, qui [[Loi du 22 juin 1886 relative aux membres des familles ayant régné en France|adopte une loi obligeant les chefs des familles ayant régné en France et leurs héritiers directs à quitter le territoire]].
Dans un testament olographe daté du {{date-|7 octobre 1884}}, la duchesse de Galliera charge la ville de Paris de la construction du musée pour une somme maximale de {{nobr|6,5 millions}} de francs pour les travaux déjà faits et ceux restant à faire jusqu'à leur complet achèvement.


La duchesse est outrée par cette loi mais, ne pouvant revenir sur sa donation du musée, elle décide alors d'abandonner le legs de sa collection à la ville de Paris ; celle-ci, en attendant, se trouve conservée au [[Palazzo Rosso]] et au [[Palazzo Bianco]] à [[Gênes]]. La duchesse meurt le {{date-|6 décembre 1888}}, avant la fin de la construction. L'année suivante, en {{date-|mai 1889}}, ses héritiers déposent la somme de {{nobr|1,3 million}} de francs auprès du receveur de la ville de Paris pour terminer les travaux. Le {{date-|26 décembre 1889}}, le conseil municipal décide de s'en tenir à la donation faite le {{date-|31 octobre 1878}} et de ne recevoir le musée et le square qu'après la fin des travaux. Les héritiers de la duchesse de Galliera font achever les travaux par l'architecte [[Léon Ginain]] ; ils sont enfin terminés le {{date-|27 février 1894}}, et la ville de Paris reçoit le musée Brignole-Galliera et le square le {{date-|1 juillet 1894}}.
Le {{date-|22 juin 1886}}, à la suite de manifestations favorables au comte de Paris à l'occasion du mariage de sa fille avec le prince du Portugal, [[Jules Grévy]] et [[Georges Clemenceau]] convoquent la Chambre des députés qui adopte une loi obligeant les chefs des familles ayant régné en France et leurs héritiers directs à quitter le territoire.


=== Quel objet ? ===
La duchesse dont le mari avait acquis en 1852 l'ex-hôtel de Matignon au duc de Montpensier, proche des princes d'Orléans, met à la disposition du comte de Paris et de sa famille (parrain de son dernier fils) le rez-de-chaussée de cette grande demeure (actuel [[hôtel de Matignon]]) dont elle se réserve l'étage et le jardin, servie par deux cents domestiques.
Cependant, la collection Galliera pour laquelle le musée a été conçu ayant quitté la France pour l’Italie, la ville de Paris doit trouver à ce dernier une nouvelle destination ; elle va y déposer des œuvres qu'elle possède puis en faire un lieu d'expositions temporaires. La première, consacrée à des portraits de femmes et des dentelles, est inaugurée par le président de la République [[Félix Faure]] le {{date-|1 mars 1895}}.


<gallery mode="packed" heights="150">
Elle est outrée par cette loi mais, ne pouvant revenir sur sa donation du musée, elle décide alors d'abandonner le legs de sa collection à la ville de Paris ; celle-ci se trouve au [[Palazzo Rosso]] et au [[Palazzo Bianco]] à [[Gênes]].
Gezicht op het Musée Galliera te Parijs Paris. Le Musée, Galliera (titel op object), RP-F-00-8948.jpg|Le musée en 1903.
Musée Galliéra, Paris, Exposition de la dentelle, 1904.jpg|Exposition en 1904.
</gallery>


En 1902 à l'initiative de Quentin Beauchart, conseiller municipal du {{13e|arrondissement}}, la ville décide d'y établir un musée d'art industriel. Il y a eu par la suite des expositions d'art contemporain. Ensuite, le musée fut loué aux commissaires-priseurs parisiens pour leurs ventes de prestige. Le projet initial de la duchesse de Galliera ne voit donc pas le jour<ref name="Paris"/>. Mais dans les années 1920, la ville de Paris décide de créer un musée du costume et des accessoires, à partir de la collection de [[Maurice Leloir]], laquelle est exposée au [[musée Carnavalet]] (à partir de 1907<ref name="Paris"/>), puis au [[musée d'Art moderne de la ville de Paris]]<ref name=mouclier /> (de 1955 à 1971<ref name="Paris"/>). Finalement, le palais Galliera devient le musée de la Mode et du Costume en 1977<ref name=mouclier>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jacques Mouclier|titre=Haute couture|lieu=Neuilly-sur-Seine|éditeur=Jacques-Marie Laffont|année=2004|mois=6|pages totales=270|passage=188|isbn=2-84928-052-6|titre chapitre=Mode et musée}}.</ref>.
La duchesse meurt le {{date-|6 décembre 1888}}, avant la fin de la construction.


En 1926 s'y tient le [[salon du Franc]], une exposition-vente de peintures et sculptures offertes par une centaine d'artistes étrangers résidant en France pour soutenir le franc<ref name ="Joyeux-Prunel">{{Ouvrage |auteur1= Béatrice Joyeux-Prunel |titre=Les avant-gardes artistiques 1918-1945|sous-titre=Une histoire transnationale |chapitre=IV. Paris : quand pour changer le monde on délaissa la peinture|lieu=Paris |éditeur=Gallimard|collection=Folio Histoire |année=2017|pages totales=1188 |passage= |isbn= |lire en ligne= }}</ref>.
L'année suivante, en {{date-|mai 1889}}, ses héritiers déposent la somme de {{nobr|1,3 million}} de francs auprès du receveur de la ville de Paris pour terminer les travaux.


En 1948, la princesse [[Élisabeth II|Élisabeth]], héritière du trône britannique, visite le musée Galliera, dans le cadre d'une exposition portant sur « 800 ans de vie et d'art anglais ». Elle prononce également un discours en français<ref>{{Lien web|url=https://www.youtube.com/watch?v=Z6taKg335oI|titre=1948 : La princesse Elizabeth à Paris |date=21 avril 2021|auteur=[[Institut national de l'audiovisuel]] |consulté le=5 juin 2022|site=[[YouTube|youtube.com]]}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url=https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/elizabeth-une-p-tite-princesse-a-paris-en-1948 |titre=Elizabeth, une «p'tite princesse» à Paris en 1948 |date=2 juin 2022|auteur=[[Institut national de l'audiovisuel]] |consulté le=5 juin 2022|site=ina.fr}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url=https://www.lefigaro.fr/histoire/monde/2014/06/07/26004-20140607ARTFIG00136-les-aventures-de-la-petite-princesse-elizabeth-a-paris-en-1948.php |titre= Les aventures de «la petite princesse» Elizabeth à Paris en 1948 |date=7 juin 2014 |auteur=Solenn de Royer |consulté le=5 juin 2022|site=[[Le Figaro|lefigaro.fr]]}}.</ref>. [[Gaston Balande]] a peint un tableau sur cette réception<ref>{{Lien web|url=https://www.parismuseescollections.paris.fr/fr/musee-carnavalet/oeuvres/reception-de-la-princesse-elisabeth-d-angleterre-au-musee-galliera-en-1948#infos-principales |titre=Réception de la princesse Elisabeth d'Angleterre au musée Galliera, en 1948 |date= |auteur= |consulté le=5 juin 2022|site=parismuseescollections.paris.fr}}.</ref>.
Le {{date-|26 décembre 1889}}, le conseil municipal décide de s'en tenir à la donation faite le {{date-|31 octobre 1878}} et de ne recevoir le musée et le square qu'après la fin des travaux. Les héritiers de la duchesse de Galliera font achever les travaux par l'architecte Paul-René-Léon Ginain ; ils sont terminés le {{date-|27 février 1894}}, et la ville de Paris reçoit le musée Brignole-Galliera et le square le {{date-|1 juillet 1894}}.

=== Quel objet ? ===
Cependant, en l'absence de la collection Galliera pour laquelle le musée a été conçu, la ville de Paris doit trouver à ce dernier une nouvelle destination ; elle va y déposer des œuvres qu'elle possède puis en faire un lieu d'expositions temporaires. La première, consacrée à des portraits de femmes et des dentelles, est inaugurée par le président de la République [[Félix Faure]] le {{date-|1 mars 1895}}.

En 1902 à l'initiative de Quentin-Beauchard, conseiller municipal du {{13e|arrondissement}}, la ville décide d'y établir un musée d'art industriel. Il y a eu par la suite des expositions d'art contemporain. Ensuite, le musée fut loué aux commissaires-priseurs parisiens pour leurs ventes de prestige. Mais dans les années 1920, la ville de Paris décide de créer un musée du costume et des accessoires, d'après la collection de [[Maurice Leloir]] exposée avant tout au [[musée Carnavalet]] puis au [[musée d'Art moderne de la ville de Paris]]<ref name=mouclier />. Le palais Galliera devient musée de la Mode et du Costume en 1977<ref name=mouclier>{{Ouvrage|auteur1=Jacques Mouclier |titre=Haute couture|éditeur=Jacques-Marie Laffont|année=2004|mois=6|pages totales=270|titre chapitre=Mode et musée|passage=188|isbn=2-84928-052-6}}.</ref>.


== Description ==
== Description ==
[[Fichier:P1030823 Paris XVI musée Galliera rwk.JPG|thumb|left|Musée Galliera vu de l'[[avenue Pierre Ier de Serbie|avenue Pierre {{Ier}} de Serbie]].]]
[[Fichier:P1030823 Paris XVI musée Galliera rwk.JPG|thumb|left|Musée Galliera vu de l'[[avenue Pierre Ier de Serbie|avenue Pierre {{Ier}} de Serbie]].]]
[[Fichier:P1030819 Paris XVI square Brignole-Galliera musée Galliera rwk.JPG|thumb|Le musée jouxte le [[square Brignole-Galliera]] qui depuis 1916 compte une [[Fontaine de l'Avril|fontaine]].]]
[[Fichier:P1030819 Paris XVI square Brignole-Galliera musée Galliera rwk.JPG|thumb|Le musée jouxte le [[Square du Palais-Galliera|square Brignole-Galliera]], qui depuis 1916 est orné d'une [[Fontaine de l'Avril|fontaine]].]]


La duchesse de Galliera ayant confié à Léon Ginain la direction du projet, ce dernier dresse les plans en s'inspirant du palais que la duchesse possède à Gênes. Si l'enveloppe en pierre rappelle la Renaissance italienne, l'ossature est métallique et a été réalisée par la [[Eiffel (entreprise)|Compagnie des établissements Eiffel]]. La mosaïque du sol et des coupoles est l’œuvre de [[Giandomenico Facchina]] (1826-1904). Sur la façade donnant sur l'avenue du Président-Wilson se trouvent les statues représentant la ''Peinture'', par [[Henri-Michel-Antoine Chapu|Henri Chapu]], l{{'}}''Architecture'', par [[Gabriel-Jules Thomas|Jules Thomas]], et la ''Sculpture'', par [[Jules Cavelier|Pierre Cavelier]].
La duchesse de Galliera ayant confié à Léon Ginain la direction du projet, ce dernier dresse les plans en s'inspirant du palais que la duchesse possède à [[Gênes]]. Si l'enveloppe en pierre rappelle la Renaissance italienne, l'ossature est métallique et a été réalisée par la [[Eiffel (entreprise)|Compagnie des établissements Eiffel]]. L'édifice est de [[style Beaux-Arts]]<ref name="Paris"/>. La mosaïque du sol et des coupoles est l’œuvre de [[Giandomenico Facchina]] (1826-1904). Sur la façade donnant sur l'avenue du Président-Wilson se trouvent les statues représentant la ''Peinture'', par [[Henri-Michel-Antoine Chapu|Henri Chapu]], l{{'}}''Architecture'', par [[Gabriel-Jules Thomas|Jules Thomas]], et la ''Sculpture'', par [[Jules Cavelier|Pierre Cavelier]].


Le musée de la Mode est inauguré en 1977. Il fait revivre l'histoire de la [[Mode (habillement)|mode]] lors de prestigieuses expositions temporaires, permettant au public de découvrir une partie d'un fonds riche de {{nombre|90000|pièces}} : les somptueux habits des {{sp-|XVIII|et|XIX|s}} comme les œuvres des [[grand couturier|grands couturiers]] et créateurs gardent la mémoire de trois siècles de mode. [[Bijou]]x, [[Canne (marche)|cannes]], [[chapeau]]x, [[chaussure]]s, [[Sac à main|sacs]], [[éventail]]s, [[gant]]s, [[parapluie#Ombrelle|ombrelles]] et [[parapluie]]s complètent les collections, avec également des archives de [[Photographie de mode|photographies]] comme celles d'[[Henry Clarke]] reçues en 1997.
Le musée de la Mode est inauguré en 1977. Il fait revivre l'histoire de la [[Mode (habillement)|mode]] lors de prestigieuses expositions temporaires, permettant au public de découvrir une partie d'un fonds riche de {{nombre|90000|pièces}} : les somptueux habits des {{s2-|XVIII|XIX}} comme les œuvres des [[grand couturier|grands couturiers]] et créateurs gardent la mémoire de trois siècles de mode. [[Bijou]]x, [[Canne (marche)|cannes]], [[chapeau]]x, [[chaussure]]s, [[Sac à main|sacs]], [[éventail]]s, [[gant]]s, [[parapluie#Ombrelle|ombrelles]] et [[parapluie]]s complètent les collections, avec également des archives de [[Photographie de mode|photographies]] comme celles d'[[Henry Clarke]], reçues en 1997.


Durant l'été 2021 est pour la première fois installée une collection permanente, dans les sous-sols récemment aménagés. Elle présente une histoire de la mode du XVIII{{e}} siècle à nos jours<ref name="Paris"/>.
=== La législation d'expulsion des familles dynastiques ===
Le {{date-|14 mai 1886}}, l'hôtel de Galliera, ancien hôtel de Matignon {{incise|57, rue de Varenne à Paris}} résidence du {{s-|XVIII|e}} dont le jardin est le plus vaste de la capitale, dont leur amie la duchesse avait mis le rez-de-chaussée à disposition du comte de Paris [[Philippe d'Orléans (1838-1894)|Philippe d'Orléans]] et de son épouse, fut le théâtre de la réception offerte pour les fiançailles de leur fille [[Amélie d'Orléans]] avec le prince héritier du Portugal, qui entraîna le {{date-|11 juin 1886-}} le vote de la seconde loi d'exil, laquelle chassa du pays les chefs et fils aînés des familles ayant régné sur la France.
La loi fut abrogée en 1950 sur intervention, entre autres, de [[Maurice Schumann]], ce qui permit au comte de Paris [[Henri d'Orléans (1908-1999)|Henri d'Orléans]], prétendant au trône de France depuis 1940, de revenir avec sa famille sur le sol national.


=== Travaux de rénovation ===
=== Travaux de rénovation ===
Des travaux de rénovation sont engagés à la fin de l'exposition « Sous l’Empire des crinolines », le {{date-|26 avril 2009}}, jusqu'au {{date-|28 septembre 2013}}, pour un coût global de cinq millions d'euros<ref>[http://www.paris.fr/loisirs/musees-expos/musee-galliera/ferme-pour-travaux-le-musee-rouvrira-ses-portes-au-printemps-2013/rub_5854_stand_106451_port_12996 Fermé pour travaux, le musée rouvrira ses portes au printemps 2013], site paris.fr.</ref>. Pendant sa fermeture le musée Galliera a continué de proposer un programme d'expositions hors les murs, notamment aux [[Les Docks, cité de la mode et du design|Docks, cité de la mode et du design]] ou à l'[[hôtel de ville de Paris]].
Des travaux de rénovation sont engagés à la fin de l'exposition « Sous l’Empire des crinolines », le {{date-|26 avril 2009}}, jusqu'au {{date-|28 septembre 2013}}, pour un coût global de cinq millions d'euros<ref>[http://www.paris.fr/loisirs/musees-expos/musee-galliera/ferme-pour-travaux-le-musee-rouvrira-ses-portes-au-printemps-2013/rub_5854_stand_106451_port_12996 Fermé pour travaux, le musée rouvrira ses portes au printemps 2013], site paris.fr.</ref>. Pendant sa fermeture, le musée Galliera continue de proposer un programme d'expositions hors les murs, notamment aux [[Les Docks, cité de la mode et du design|Docks, cité de la mode et du design]] ou à l'[[hôtel de ville de Paris]].


Le {{date-|15 juillet 2018}}, le musée a fermé de nouveau pour des travaux d'extension en sous-sol et de création d’une librairie-boutique et d’un café réalisés par Dominique Brard. Financées par la maison de couture [[Chanel]], les galeries [[Gabrielle Chanel]] permettront de doubler la surface d’exposition et d’installer le premier musée permanent de la Mode en France, qui ouvrira en {{date-|janvier 2020}}.
Le {{date-|15 juillet 2018}}, le musée ferme de nouveau pour des travaux d'extension en sous-sol et de création d’une librairie-boutique et d’un café réalisés par Dominique Brard. Financées par la maison de couture [[Chanel]], les galeries « [[Gabrielle Chanel]] » permettent depuis de doubler la surface d’exposition. Le musée rouvre le {{date-|1er octobre 2020}}. Les galeries de sous-sol, en briques rouges et pierres de taille, augmentent la surface du musée de 700 mètres carrés. Par ailleurs, une salle d'atelier pour les activités culturelles et pédagogiques est initiée rez-de-jardin. Les 5000 mètres carrés de bâtiment sont rénovés, les [[balustre]]s sont consolidés et les façades sont ravalées<ref name="Paris"/>.

<gallery mode="packed" heights="150" caption="Cour d'honneur">
Musée Galliera @ Paris (31253280552).jpg
Paris (75016) Palais Galliera 01.JPG
Paris (75016) Palais Galliera 03.JPG
</gallery>

== Direction ==
Jusqu'au début de 2018, le musée était dirigé par l'historien [[Olivier Saillard]]<ref>{{Lien web|url=http://www.lejournaldesarts.fr/jda/archives/docs_article/76959/lactualite-vue-par-olivier-saillard-directeur-du-musee-galliera---musee-de-la-mode-de-la-ville-de-paris.php|titre=L'actualité vue par Olivier Saillard, directeur du musée Galliera|jour=25|mois=6|année=2010|site=lejournaldesarts.fr|éditeur=''Le Journal des Arts''|en ligne le=|consulté le=5 avril 2012}}.</ref>. Il est remplacé par Miren Arzalluz<ref>{{Lien web|url=http://www.lejournaldesarts.fr/site/archives/docs_article/149794/miren-arzalluz-nouvelle-directrice-du-palais-galliera.php |titre=Miren Arzalluz, nouvelle directrice du Palais Galliera |site=[[lejournaldesarts.fr]]| date=19 décembre 2017}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url= http://www.vogue.fr/culture/a-voir/articles/miren-arzalluz-nommee-directrice-du-palais-galliera-musee-de-la-mode-de-paris/58903 |site=[[Vogue Paris|vogue.fr]] |titre=Miren Arzalluz, nommée directrice du Palais Galliera|auteur= Manon Garrigues}}</ref>.

== Collections ==
Parmi les collections, on peut citer celles de [[Paul Iribe]], [[Georges Lepape]], [[René Gruau]], [[Christian Bérard]], [[Bernard Blossac]], [[René Bouët-Willaumez]], [[Pierre Louchel]], [[Pierre Pagès]], [[Lola Prusac]] ou encore [[Roger Rouffiange]]<ref>{{lien web |titre=Le Cabinet d'Arts graphiques |url=https://www.palaisgalliera.paris.fr/fr/collections/les-collections/le-cabinet-darts-graphiques |site=Palais Galliera | Musée de la mode de la Ville de Paris |consulté le=02-08-2020}}.</ref>.


== Expositions ==
== Expositions ==


Le musée présente en moyenne deux expositions par an sur les différents aspects de la mode (époques, garde-robes célèbres, couturiers tels que [[Martin Margiela|Margiela]], [[Mariano Fortuny|Fortuny]], [[Cristóbal Balenciaga|Balenciaga]], [[Jeanne Lanvin|Lanvin]], [[Azzedine Alaïa|Alaïa]], [[Comme des Garçons]], [[Madame Grès|Grès]], [[Marie-Louise Carven|Carven]])<ref>[http://www.palaisgalliera.paris.fr/fr/expositions?status=prev Liste des expositions du musée Galliera depuis 2002], site palaisgalliera.paris.fr.</ref>.
Le musée présente en moyenne trois expositions par an sur les différents aspects de la mode (époques, garde-robes célèbres, couturiers tels que [[Martin Margiela|Margiela]], [[Mariano Fortuny y Madrazo|Fortuny]], [[Cristóbal Balenciaga|Balenciaga]], [[Jeanne Lanvin|Lanvin]], [[Azzedine Alaïa|Alaïa]], [[Comme des Garçons]], [[Madame Grès|Grès]], [[Marie-Louise Carven|Carven]])<ref>[http://www.palaisgalliera.paris.fr/fr/expositions?status=prev Liste des expositions du musée Galliera depuis 2002], site palaisgalliera.paris.fr.</ref>.

Depuis 2021, le Palais Galliera présente ses collections au niveau du rez-de-jardin à travers des parcours thématiques renouvelés pour des raisons de conservation préventive. Le musée a inauguré ses nouvelles galeries avec le parcours des collections [https://www.palaisgalliera.paris.fr/fr/expositions/une-histoire-de-la-mode-collectionner-exposer-au-palais-galliera « Une histoire de la mode. Collectionner, exposer au Palais Galliera »], qui raconte l’histoire du Palais Galliera et de ses collections. Du 16 juin 2023 au 5 janvier 2025, le musée présente son deuxième parcours des collections, intitulé [https://www.palaisgalliera.paris.fr/fr/expositions/la-mode-en-mouvement « La Mode en mouvement »], qui retrace à travers trois accrochages, une histoire de la mode du XVIII{{e}} siècle à nos jours, et développe une thématique transversale du corps en mouvement.

=== Liste ===
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Liste des expositions temporaires présentées au Palais Galliera depuis sa réouverture en 2020.

* « [[Coco Chanel|Gabrielle Chanel]], manifeste de mode » du {{1er}} octobre 2020 au 18 juillet 2021<ref name="Paris" />.
* « ''[[Vogue Paris]]'', 1920 - 2020 » du 2 octobre 2021 au 30 juillet 2022<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=VOGUE PARIS 1920-2020 |url=https://www.palaisgalliera.paris.fr/fr/expositions/vogue-paris-1920-2020 |site=Palais Galliera {{!}} Musée de la mode de la Ville de Paris |consulté le=2022-09-05}}</ref>.
* « ''Love Brings Love''. Le défilé hommage à [[Alber Elbaz]] » du 5 mars 2022 au 10 juillet 2022<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=LOVE BRINGS LOVE. LE DÉFILÉ HOMMAGE À ALBER ELBAZ |url=https://www.palaisgalliera.paris.fr/fr/expositions/love-brings-love-le-defile-hommage-alber-elbaz |site=Palais Galliera {{!}} Musée de la mode de la Ville de Paris |consulté le=2022-09-05}}</ref>.
* « [[Frida Kahlo]], au-delà des apparences » du 15 septembre 2022 au 5 mars 2023<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Frida Kahlo, au-delà des apparences |url=https://www.palaisgalliera.paris.fr/fr/expositions/frida-kahlo-au-dela-des-apparences |site=Palais Galliera {{!}} Musée de la mode de la Ville de Paris |consulté le=2022-09-05}}</ref>.
* « [https://www.palaisgalliera.paris.fr/fr/expositions/1997-fashion-big-bang 1997, Fashion Big Bang] » du 7 mars au 16 juillet 2023<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=1997 Fashion Big Bang |url=https://www.palaisgalliera.paris.fr/fr/expositions/1997-fashion-big-bang |site=Palais Galliera {{!}} Musée de la mode de la Ville de Paris |consulté le=2022-09-05}}</ref>.
* «[https://www.palaisgalliera.paris.fr/fr/expositions/azzedine-alaia-couturier-collectionneur Azzedine Alaïa, couturier collectionneur ]» du 27 septembre 2023 au 21 janvier 2024<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Azzedine Alaïa, couturier collectionneur |url=https://www.palaisgalliera.paris.fr/fr/expositions/azzedine-alaia-couturier-collectionneur |site=Palais Galliera {{!}} Musée de la mode de la Ville de Paris |consulté le=2024-03-06}}</ref>.


== Dans la fiction ==
== Dans la fiction ==
* [[1983 au cinéma|1983]] : ''[[Papy fait de la résistance]]'' de [[Jean-Marie Poiré]]
* [[1983 au cinéma|1983]] : ''[[Papy fait de la résistance]]'' de [[Jean-Marie Poiré]]
* [[1986 au cinéma|1986]] : ''[[Le Rayon vert (film, 1986)|Le Rayon vert]]'' d'[[Éric Rohmer]]
* [[2006 au cinéma|2006]] : ''[[Le Diable s'habille en Prada (film)|Le diable s'habille en Prada]]'' de [[David Frankel]]<ref>{{Lien web|titre=Le musée Galliera - ''Le diable s'habille en prada''|url=http://www.parisfaitsoncinema.com/les-adresses/paris/le-musee-galliera-dans-le-diable-shabille-en-prada.html|site=parisfaitsoncinema.com|consulté le=2016-04-21}}.</ref>
* [[2006 au cinéma|2006]] : ''[[Le Diable s'habille en Prada (film)|Le diable s'habille en Prada]]'' de [[David Frankel]]<ref>{{Lien web|titre=Le musée Galliera - ''Le diable s'habille en prada''|url=http://www.parisfaitsoncinema.com/les-adresses/paris/le-musee-galliera-dans-le-diable-shabille-en-prada.html|site=parisfaitsoncinema.com|consulté le=2016-04-21}}.</ref>
* [[2010 au cinéma|2010]] : ''[[Inception]]'' de [[Christopher Nolan]]<ref>{{Lien web|titre=Balade parisienne - ''Inception''|url=http://www.parisfaitsoncinema.com/les-adresses/paris/paris-dans-inception.html|site=parisfaitsoncinema.com|consulté le=2016-04-26}}.</ref>
* [[2010 au cinéma|2010]] : ''[[Inception]]'' de [[Christopher Nolan]]<ref>{{Lien web|titre=Balade parisienne - ''Inception''|url=http://www.parisfaitsoncinema.com/les-adresses/paris/paris-dans-inception.html|site=parisfaitsoncinema.com|consulté le=2016-04-26}}.</ref>
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=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* {{Ouvrage | éditeur = L'Harmattan | titre = Auteuil et Passy : De l'Annexion à la Grande Guerre | auteur = Hubert Demory | isbn = 2296098703}}.
* {{Ouvrage | auteur1=Hubert Demory | titre=Auteuil et Passy | sous-titre=De l'Annexion à la Grande Guerre | éditeur=[[Éditions L'Harmattan|L'Harmattan]] | année= | isbn=978-2-296-09870-1 | isbn2=2-296-09870-3}}.
* {{Ouvrage | éditeur = Délégation à l'action artistique de la ville de Paris | titre = Le {{16e}} : Chaillot - Passy - Auteuil : Métamorphose des trois villages | auteur = Béatrice de Andia | isbn = 2-905118-39-3}}.
* {{Ouvrage | auteur1=Béatrice de Andia | titre=Le {{16e}} : Chaillot : Passy : Auteuil : Métamorphose des trois villages | éditeur=Délégation à l'action artistique de la ville de Paris | année=1997 | isbn=978-2-905118-39-4 | isbn2=2-905118-39-3}}.
* Dominique de Saint-Pern, « Galliera sort de sa réserve », ''[[M le magazine du Monde]]'', semaine du {{date-|14 septembre 2013}}.
* Dominique de Saint-Pern, « Galliera sort de sa réserve », ''[[M le magazine du Monde]]'', semaine du {{date-|14 septembre 2013}}.


=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
* [[Square du Palais-Galliera]]
* [[Musée des arts décoratifs de Paris]]
* [[Musée des arts décoratifs de Paris]]
* [[Liste des musées parisiens]]
* [[Liste des musées parisiens]]
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* {{Site officiel}}
* {{Site officiel}}
* {{Autorité}}
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* {{Bases art}}
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* {{Bases architecture}}
* {{Bases tourisme}}


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[[Catégorie:16e arrondissement de Paris]]
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[[Catégorie:Famille Brignole]]
[[Catégorie:Famille Brignole]]
[[Catégorie:Paris Musées]]
[[Catégorie:Musée de la mode en France]]
[[Catégorie:Édifice construit en 1889]]

Dernière version du 14 avril 2024 à 19:51

Palais Galliera
musée de la Mode de Paris
Le palais Galliera, vu depuis son square.
Informations générales
Ouverture
Visiteurs par an
118 165 ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web
Collections
Collections
Costumes du XVIIIe siècle à nos jours
Nombre d'objets
200 000
Bâtiment
Architecte
Localisation
Pays
France
Commune
Adresse
Coordonnées
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Situé sur la colline de Chaillot, le Palais Galliera, musée de la Mode de Paris, est un musée français de style néo-Renaissance, situé dans le 16e arrondissement de Paris.

À travers ses expositions-collections aux thématiques fréquemment renouvelées, le musée met en scène une partie de ses collections constituées de près de 200 000 œuvres, parmi les plus importantes au monde dans ce domaine, et raconte une histoire de la mode du XVIIIe siècle à nos jours. En outre, sa programmation d’expositions temporaires permet de découvrir différentes approches de la mode, entre création artistique et phénomène socioculturel, et d’en explorer ses grandes figures.

Le musée est ouvert au public lors d'expositions temporaires — trois par an en moyenne — d'une durée d'environ quatre à six mois chacune.

Il s'agit d'un des quatorze musées de la ville de Paris gérés depuis le par l'établissement public administratif Paris Musées.

Accès[modifier | modifier le code]

Le musée est accessible par le 10 avenue Pierre-Ier-de-Serbie. Il est desservi par la ligne 9 à la station Iéna et le RER C à la station Pont de l'Alma. Il se situe entre la rue de Galliera et la rue Maria-Brignole.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le testament initial[modifier | modifier le code]

Le musée est situé dans l'ancien palais muséal de la duchesse de Galliera, qui fut édifié entre 1878 et 1894 par l'architecte Léon Ginain[1].

À la mort de son mari en 1876, la duchesse de Galliera, Maria Brignole Sale De Ferrari est l'héritière d'une belle fortune dont elle se sert pour des œuvres caritatives. Le duc de Galliera ayant été commanditaire de la Société d'urbanisme Thome & Cie, la duchesse se trouve en possession de nombreux terrains dans le 16e arrondissement. Elle décide d'y faire construire un musée pour recevoir sa collection d'œuvres d'art, qu'elle souhaite léguer à la ville de Paris.

La donation est faite par acte authentique passé le devant maître Delapalme, notaire à Paris :

  • d'un terrain triangulaire de 17 600 mètres carrés le long de l'avenue du Trocadéro, pour y établir le musée et un square ;
  • du sol nécessaire à la réalisation de deux voies d'isolement du musée et du square.

La duchesse s'engage à faire réaliser le musée et le square à ses frais.

Le décret présidentiel du accepte la donation. Les deux rues prévues dans la donation portent les noms de rue Maria-Brignole et rue de Galliera et sont classées parmi les voies publiques.

Les travaux[modifier | modifier le code]

Les travaux débutent le . Dans un testament olographe daté du , la duchesse de Galliera charge la ville de Paris de la construction du musée pour une somme maximale de 6,5 millions de francs, pour les travaux déjà faits et ceux restant à faire jusqu'à leur complet achèvement.

Le , à la suite de manifestations favorables au comte de Paris, à l'occasion du mariage de sa fille avec le prince du Portugal, Jules Grévy et Georges Clemenceau convoquent la Chambre des députés, qui adopte une loi obligeant les chefs des familles ayant régné en France et leurs héritiers directs à quitter le territoire.

La duchesse est outrée par cette loi mais, ne pouvant revenir sur sa donation du musée, elle décide alors d'abandonner le legs de sa collection à la ville de Paris ; celle-ci, en attendant, se trouve conservée au Palazzo Rosso et au Palazzo Bianco à Gênes. La duchesse meurt le , avant la fin de la construction. L'année suivante, en , ses héritiers déposent la somme de 1,3 million de francs auprès du receveur de la ville de Paris pour terminer les travaux. Le , le conseil municipal décide de s'en tenir à la donation faite le et de ne recevoir le musée et le square qu'après la fin des travaux. Les héritiers de la duchesse de Galliera font achever les travaux par l'architecte Léon Ginain ; ils sont enfin terminés le , et la ville de Paris reçoit le musée Brignole-Galliera et le square le .

Quel objet ?[modifier | modifier le code]

Cependant, la collection Galliera pour laquelle le musée a été conçu ayant quitté la France pour l’Italie, la ville de Paris doit trouver à ce dernier une nouvelle destination ; elle va y déposer des œuvres qu'elle possède puis en faire un lieu d'expositions temporaires. La première, consacrée à des portraits de femmes et des dentelles, est inaugurée par le président de la République Félix Faure le .

En 1902 à l'initiative de Quentin Beauchart, conseiller municipal du 13e arrondissement, la ville décide d'y établir un musée d'art industriel. Il y a eu par la suite des expositions d'art contemporain. Ensuite, le musée fut loué aux commissaires-priseurs parisiens pour leurs ventes de prestige. Le projet initial de la duchesse de Galliera ne voit donc pas le jour[1]. Mais dans les années 1920, la ville de Paris décide de créer un musée du costume et des accessoires, à partir de la collection de Maurice Leloir, laquelle est exposée au musée Carnavalet (à partir de 1907[1]), puis au musée d'Art moderne de la ville de Paris[2] (de 1955 à 1971[1]). Finalement, le palais Galliera devient le musée de la Mode et du Costume en 1977[2].

En 1926 s'y tient le salon du Franc, une exposition-vente de peintures et sculptures offertes par une centaine d'artistes étrangers résidant en France pour soutenir le franc[3].

En 1948, la princesse Élisabeth, héritière du trône britannique, visite le musée Galliera, dans le cadre d'une exposition portant sur « 800 ans de vie et d'art anglais ». Elle prononce également un discours en français[4],[5],[6]. Gaston Balande a peint un tableau sur cette réception[7].

Description[modifier | modifier le code]

Musée Galliera vu de l'avenue Pierre Ier de Serbie.
Le musée jouxte le square Brignole-Galliera, qui depuis 1916 est orné d'une fontaine.

La duchesse de Galliera ayant confié à Léon Ginain la direction du projet, ce dernier dresse les plans en s'inspirant du palais que la duchesse possède à Gênes. Si l'enveloppe en pierre rappelle la Renaissance italienne, l'ossature est métallique et a été réalisée par la Compagnie des établissements Eiffel. L'édifice est de style Beaux-Arts[1]. La mosaïque du sol et des coupoles est l’œuvre de Giandomenico Facchina (1826-1904). Sur la façade donnant sur l'avenue du Président-Wilson se trouvent les statues représentant la Peinture, par Henri Chapu, l'Architecture, par Jules Thomas, et la Sculpture, par Pierre Cavelier.

Le musée de la Mode est inauguré en 1977. Il fait revivre l'histoire de la mode lors de prestigieuses expositions temporaires, permettant au public de découvrir une partie d'un fonds riche de 90 000 pièces : les somptueux habits des XVIIIe et XIXe siècles comme les œuvres des grands couturiers et créateurs gardent la mémoire de trois siècles de mode. Bijoux, cannes, chapeaux, chaussures, sacs, éventails, gants, ombrelles et parapluies complètent les collections, avec également des archives de photographies comme celles d'Henry Clarke, reçues en 1997.

Durant l'été 2021 est pour la première fois installée une collection permanente, dans les sous-sols récemment aménagés. Elle présente une histoire de la mode du XVIIIe siècle à nos jours[1].

Travaux de rénovation[modifier | modifier le code]

Des travaux de rénovation sont engagés à la fin de l'exposition « Sous l’Empire des crinolines », le , jusqu'au , pour un coût global de cinq millions d'euros[8]. Pendant sa fermeture, le musée Galliera continue de proposer un programme d'expositions hors les murs, notamment aux Docks, cité de la mode et du design ou à l'hôtel de ville de Paris.

Le , le musée ferme de nouveau pour des travaux d'extension en sous-sol et de création d’une librairie-boutique et d’un café réalisés par Dominique Brard. Financées par la maison de couture Chanel, les galeries « Gabrielle Chanel » permettent depuis de doubler la surface d’exposition. Le musée rouvre le . Les galeries de sous-sol, en briques rouges et pierres de taille, augmentent la surface du musée de 700 mètres carrés. Par ailleurs, une salle d'atelier pour les activités culturelles et pédagogiques est initiée rez-de-jardin. Les 5000 mètres carrés de bâtiment sont rénovés, les balustres sont consolidés et les façades sont ravalées[1].

Direction[modifier | modifier le code]

Jusqu'au début de 2018, le musée était dirigé par l'historien Olivier Saillard[9]. Il est remplacé par Miren Arzalluz[10],[11].

Collections[modifier | modifier le code]

Parmi les collections, on peut citer celles de Paul Iribe, Georges Lepape, René Gruau, Christian Bérard, Bernard Blossac, René Bouët-Willaumez, Pierre Louchel, Pierre Pagès, Lola Prusac ou encore Roger Rouffiange[12].

Expositions[modifier | modifier le code]

Le musée présente en moyenne trois expositions par an sur les différents aspects de la mode (époques, garde-robes célèbres, couturiers tels que Margiela, Fortuny, Balenciaga, Lanvin, Alaïa, Comme des Garçons, Grès, Carven)[13].

Depuis 2021, le Palais Galliera présente ses collections au niveau du rez-de-jardin à travers des parcours thématiques renouvelés pour des raisons de conservation préventive. Le musée a inauguré ses nouvelles galeries avec le parcours des collections « Une histoire de la mode. Collectionner, exposer au Palais Galliera », qui raconte l’histoire du Palais Galliera et de ses collections. Du 16 juin 2023 au 5 janvier 2025, le musée présente son deuxième parcours des collections, intitulé « La Mode en mouvement », qui retrace à travers trois accrochages, une histoire de la mode du XVIIIe siècle à nos jours, et développe une thématique transversale du corps en mouvement.

Liste[modifier | modifier le code]

Liste des expositions temporaires présentées au Palais Galliera depuis sa réouverture en 2020.

Dans la fiction[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g et h « Au Palais Galliera, la mode dans un nouvel écrin », paris.fr, consulté le 24 octobre 2020.
  2. a et b Jacques Mouclier, Haute couture, Neuilly-sur-Seine, Jacques-Marie Laffont, , 270 p. (ISBN 2-84928-052-6), « Mode et musée », p. 188.
  3. Béatrice Joyeux-Prunel, Les avant-gardes artistiques 1918-1945 : Une histoire transnationale, Paris, Gallimard, coll. « Folio Histoire », , 1188 p., « IV. Paris : quand pour changer le monde on délaissa la peinture »
  4. Institut national de l'audiovisuel, « 1948 : La princesse Elizabeth à Paris », sur youtube.com, (consulté le ).
  5. Institut national de l'audiovisuel, « Elizabeth, une «p'tite princesse» à Paris en 1948 », sur ina.fr, (consulté le ).
  6. Solenn de Royer, « Les aventures de «la petite princesse» Elizabeth à Paris en 1948 », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  7. « Réception de la princesse Elisabeth d'Angleterre au musée Galliera, en 1948 », sur parismuseescollections.paris.fr (consulté le ).
  8. Fermé pour travaux, le musée rouvrira ses portes au printemps 2013, site paris.fr.
  9. « L'actualité vue par Olivier Saillard, directeur du musée Galliera », sur lejournaldesarts.fr, Le Journal des Arts, (consulté le ).
  10. « Miren Arzalluz, nouvelle directrice du Palais Galliera », sur lejournaldesarts.fr,
  11. Manon Garrigues, « Miren Arzalluz, nommée directrice du Palais Galliera », sur vogue.fr
  12. « Le Cabinet d'Arts graphiques », sur Palais Galliera (consulté le ).
  13. Liste des expositions du musée Galliera depuis 2002, site palaisgalliera.paris.fr.
  14. « VOGUE PARIS 1920-2020 », sur Palais Galliera | Musée de la mode de la Ville de Paris (consulté le )
  15. « LOVE BRINGS LOVE. LE DÉFILÉ HOMMAGE À ALBER ELBAZ », sur Palais Galliera | Musée de la mode de la Ville de Paris (consulté le )
  16. « Frida Kahlo, au-delà des apparences », sur Palais Galliera | Musée de la mode de la Ville de Paris (consulté le )
  17. « 1997 Fashion Big Bang », sur Palais Galliera | Musée de la mode de la Ville de Paris (consulté le )
  18. « Azzedine Alaïa, couturier collectionneur », sur Palais Galliera | Musée de la mode de la Ville de Paris (consulté le )
  19. « Le musée Galliera - Le diable s'habille en prada », sur parisfaitsoncinema.com (consulté le ).
  20. « Balade parisienne - Inception », sur parisfaitsoncinema.com (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]