« Sound system » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
→‎Histoire : Correction formulation
Balises : Modification par mobile Modification par le web mobile
EP100 (discuter | contributions)
m →‎Articles connexes : -- ajout palette.
 
(38 versions intermédiaires par 32 utilisateurs non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{Titre en italique|en}}
{{A sourcer|date= juin 2013}}
{{Voir homonymes|Sound-System}}
{{Langue du titre|en}}
{{À sourcer|date= juin 2013}}
Au sens strict, le terme « '''''sound system''''' » (en français « système de sonorisation » transportable appelé aussi '''discomobile''') désigne le matériel de [[sonorisation]] utilisé lors d'une [[fête]] ou d'un concert.
[[Fichier:Sound_System.jpg|vignette|droite|''{{lang|en|Sound system}}'' en [[Jamaïque]].]]


Par extension, il désigne également le groupe d'organisateurs de soirées mettant ce matériel à disposition, et la culture y étant associée.
Le '''''{{lang|en|sound system}}''''' ({{lang-fr|système de sonorisation (transportable)}}, aussi parfois appelé '''discomobile'''<ref name="arte"/> selon le contexte), est, au sens strict, un terme désignant le matériel de [[sonorisation]] utilisé lors d'une [[fête]] ou d'un [[concert]]. Par extension, il désigne également le groupe d'organisateurs de soirées mettant ce matériel à disposition, et la culture y étant associée.


== Histoire ==
== Histoire ==
La culture ''{{lang|en|sound system}}'' apparaît dans les ghettos de [[Kingston (Jamaïque)|Kingston]], en [[Jamaïque]]<ref name="arte">{{lien web|lang=fr|url=https://www.arte.tv/digitalproductions/en/sound-system/|titre=Sound System {{!}} Le haut-parleur universel de la rue-monde|site=[[Arte]]|consulté le=25 mars 2024}}.</ref>{{,}}<ref name=":0">{{lien web|lang=fr|url=https://reggae.fr/lire-article/1074_aux-origines-du-reggae.html|titre=Aux origines du Reggae|date=12 novembre 2008|site=reggae.fr|consulté le=25 mars 2024}}.</ref>. Née de l'exclusion d'une population pauvre et noire, n'ayant pas accès aux salles de spectacles et aux clubs (monopolisées par les riches blancs et métisses), les Jamaïcains plus modestes diffusaient alors leur musique dans la rue<ref name=":0"/>. Ce système de sonorisation qui servait de moyen publicitaire dans les [[années 1940]] se popularise dès les [[années 1950]]<ref>{{lien web|lang=fr|url=https://www.autonomiedeclasse.org/culture-populaire/une-histoire-politique-des-sound-systems/|titre=Une histoire politique des Sound Systems|date=7 juillet 2022|site=autonomiedeclasse.org|consulté le=25 mars 2024}}.</ref>. Les [[deejay (Jamaïque)|deejay]] chargeaient un camion avec un générateur, des [[console de mixage|platines vinyles]] et des [[haut-parleur]]s et installaient une [[fête de rue]] (''{{lang|en|street party}}''). Au début, les deejay jouaient du [[rhythm and blues|RnB]] [[États-Unis|américain]] mais au fur et à mesure, la production musicale jamaïcaine se met à s'étoffer et les sons prirent des sonorités locales typiques. Les ''{{lang|en|sound systems}}'' étaient de « grosses » affaires car ils représentaient un moyen sûr de se faire de l'argent dans une économie instable. L'organisateur (le deejay) pouvait faire du profit en demandant un petit droit d'accès et en vendant de la nourriture et de l'[[boisson alcoolisée|alcool]]. La concurrence était sévère entre les différents ''{{lang|en|sound systems}}'' et deux deejay émergent comme des vedettes de la scène : [[Coxsone|Clement « Coxsone » Dodd]] et [[Duke Reid]].
La culture ''sound system'' est apparue en Jamaïque dans les ghettos de [[Kingston]] a la fin des années 1940. Née de l'exclusion d'une population pauvre et noire, n'ayant pas accès aux salles de spectacles et aux clubs (monopolisées par les riches blancs et métisses), les Jamaïcains plus modestes diffusaient alors leur musique dans la rue <ref>http://www.reggae.fr/lire-article/1074_aux-origines-du-reggae.html</ref>.


La popularité d'un deejay de ''{{lang|en|sound system}}'' tenait surtout à sa capacité à jouer de la musique innovante. C'est pourquoi les deux deejay stars se mirent à la production de disques, augmentant non seulement leur potentiel mais réduisant leur utilisation de musique américaine. Au début, ils ne produisaient des titres que pour leur propre ''{{lang|en|sound system}}'', limités donc à une copie. Ce qui commence par une simple copie du RnB américain fait par des musiciens locaux devint la première musique originale issue de Jamaïque : le [[ska]]. Au fur et à mesure que cette nouvelle tendance prit du succès, les deux deejay s'investirent de plus en plus dans la production. Le studio de production de Coxsone devient un studio réputé, alors que Duke Reid fonde le connu ''{{lang|en|Treasure Isle}}''. À la suite de l'émigration de nombreux [[Jamaïque|Jamaïcains]] vers l'[[Royaume-Uni|Angleterre]], les ''{{lang|en|sound systems}}'' s'y implantèrent peu à peu. Ils finirent par se répandre dans différents pays en variant les différents styles de musique qu'ils produisaient, d'abord [[ska]], [[rocksteady]], [[reggae]], [[dub]], puis [[ragga]]muffin ou [[ragga]] {{incise|Jamaïque oblige}} et enfin de plus en plus de musiques différentes, souvent [[musique électronique|électroniques]], telles que l'electrodub, la [[hardtekno]], la [[jungle (musique)|jungle]], le [[drum and bass]]{{etc.}}
Le concept de « ''sound system'' » est d'abord devenu populaire dans les [[années 1950]] dans les ghettos de [[Kingston (Jamaïque)|Kingston]]. Les [[Disc jockey|DJ]] chargeaient un camion avec un générateur, des platines vinyles et des haut-parleurs et installaient une ''fête de rue'' ([[street party]]). Au début, les DJ jouaient du [[Rhythm and Blues|R&B]] [[États-Unis|américain]] mais au fur et à mesure, la production musicale jamaïcaine se rappe se mit à s'étoffer et les sons prirent des sonorités locales typiques.


C'est ce type de ''{{lang|en|sound system}}'' [[dub]] qu'ont côtoyé à leurs débuts les sound systems anglais, considérés comme les parents du « mouvement ''[[free party]]'' ».
Les sound systems étaient de « grosses » affaires car ils représentaient un moyen sûr de se faire de l'argent dans une économie instable. L'organisateur (le DJ) pouvait faire du profit en demandant un petit droit d'accès et en vendant de la nourriture et de l'alcool. La concurrence était sévère entre les différents ''sound systems'' et deux DJs émergèrent comme des ''stars'' de la scène : [[Coxsone|Clement « Coxsone » Dodd]] et [[Duke Reid]].


== En France ==
La popularité d'un DJ de sound system tenait surtout à sa capacité à jouer de la musique innovante. C'est pourquoi les deux DJs stars se mirent à la production de disques, augmentant non seulement leur potentiel mais réduisant leur utilisation de musique américaine. Au début, ils ne produisaient des titres que pour leur propre sound system, limités donc à une copie.
En [[France]], le ''{{lang|en|sound system}}'' commence ses balbutiements au début des [[années 1980]] dans les squats sur des chaines hi-fi et surtout grâce à l'équipe des deejay de Radio Ivre (Radio Irie). Les premiers gros sounds avec plus de {{nobr|100 personnes}} ont été organisés vers 1982 à l'église des Panoyaux à Ménilmontant dans le {{20e|arrondissement}} de [[Paris]] avec Ras Gugus. Dans le pays, l'appellation ''{{lang|en|sound system}}'' a longtemps désigné une équipe constituée de [[deejay (Jamaïque)|selectas]] et de chanteurs (en particulier dans le ragga/[[dancehall]] parisien) ; l'utilisation était impropre, et est maintenant consacrée à une équipe qui dispose de son propre matériel de diffusion (console, amplis, enceintes...). Ces moyens matériels sont le point névralgique des ''{{lang|en|free parties}}'' : ce sont donc naturellement eux qui ont été visés, en France par les lois votées depuis [[2001]] et leurs propriétaires menacés de saisie dans le cas de fêtes non-déclarées dépassant {{nobr|250 participants}}. Le décret {{|2006}}- 334 du {{date-|21 mars 2006}} modifiant le décret {{|2002}}- 887 du {{date-|3 mai 2002}} pris pour l'application de l'article 23- 1 de la loi {{|95}}- 73 du {{date-|21 janvier 1995}} et relatif à certains rassemblements festifs à caractère musical a ramené le nombre de participants à 500 (et modifié quelques termes de l'amendement dit « Mariani » de la [[loi sur la sécurité quotidienne]] (LSQ)).


La scène ''{{lang|en|sound system}}'' française est, dans les années 2010, en pleine expansion, {{Référence nécessaire|avec en chef de file des sound systems tels que |Blackboard Jungle, Jah Wisdom, Legal Shot, Zion Gate, Soul Stereo, Jah Militant, Salomon Heritage (tous demandés à l'étranger et réalisant des tournées avec des chanteurs réputés internationalement), suivis par Lion Roots ou Chalice Sound. Des acteurs plus locaux, présents dans de nombreuses villes de France, sont également à l'origine de l'engouement du grand public pour ce type de soirée.|date=14 novembre 2019}} Il existe de nombreux ''{{lang|en|sound system}}'' français, diffusant la musique jamaïcaine sous sa forme originale, le 45 tours, ou exclusive sous forme de [[dubplate]]s spéciaux (morceaux uniques joués par chaque ''sound''). Une carte des ''{{lang|en|sound systems}}'' français a été publiée en 2013 par le ''crew'' I-Leaf.
Ce qui commença par une simple copie du R&B américain fait par des musiciens locaux devint la première musique originale issue de Jamaïque : le [[ska]]. Au fur et à mesure que cette nouvelle tendance prit du succès, les deux DJs s'investirent de plus en plus dans la production. Le studio de production de Coxsone devint un studio réputé, alors que Duke Reid fonda le connu ''Treasure Isle''.


Les ''{{lang|en|sound systems}}'' sont un argument de poids qui attire un public de plus en plus important dans les festivals, tels que le Dub Fest (2013) et le Dub Camp (2014), qui voient d'ailleurs le jour, regroupant scène française et internationale.
À la suite de l'émigration de nombreux [[Jamaïque|Jamaïcains]] vers l'[[Royaume-Uni|Angleterre]], les ''sound systems'' s'y implantèrent peu à peu. Ils finirent par se répandre dans différents pays en variant les différents styles de musique qu'ils produisaient, d'abord [[ska]], [[rocksteady]], [[reggae]], [[dub]], puis [[raggamuffin]] ou [[ragga]] -&nbsp;Jamaïque oblige&nbsp;- et enfin de plus en plus de musiques différentes, souvent [[musique électronique|électroniques]], telles que l'[[électrodub]], la [[hardtechno]], la [[jungle (musique)|jungle]], la [[drum and bass]], etc.


== Par genres ==
C'est ce type de sound systems [[dub]] qu'ont côtoyé à leurs débuts les sound systems anglais, considérés comme les parents du «&nbsp;mouvement [[free party]]&nbsp;».
=== Reggae et dub ===
Les ''{{lang|en|sound systems}}'' de [[dub]] ont leur intérêt dans la séparation des fréquences. En effet, joue sur une platine unique, on ne mélange pas les morceaux, et on ne joue pas sur les transitions. Les différences d'enceintes dans le ''{{lang|en|sound system}}'' permettent aux artistes de mixer en live les fréquences d'un morceau. Ainsi, les scoops, en bas, jouent les basses, les bas médium, au-dessus, jouent les fréquences médiums, puis les hauts médiums et les aigus, jouent les fréquences hautes.


Les transitions entre les morceaux sont assurées par le MC, quoi que de plus en plus de ''{{lang|en|sound system}}'' jouent sur deux platines, afin d'enlever ces transitions. Certains artistes abandonnent peu à peu le vinyle, et jouent leurs propres morceaux par ordinateur (et en mp3 en plus).
En France, les sound-systems sont arrivés à la fin des années 80 avec comme pionniers, des sounds comme Dread Lions, Reality, Youthman Unity, Kwame Nkrumah, High Fight, King Dragon, Blues Party, Stand Tall, Earthquake, Jah Wisdom, Ragga Dub Force, Ital Posse...


=== Tekno ===
Aujourd'hui, il existe de nombreux sound-systems français, diffusant la musique jamaïcaine sous sa forme originale, le 45 tours ou exclusive sous forme de [[dubplate]]s specials (morceaux uniques joués par chaque sound).
Dans le milieu [[free party]] ou [[rave party]], ''{{lang|en|sound system}}'' désigne avant tout le matériel de [[sonorisation]] utilisé lors de la fête. Le ''{{lang|en|sound system}}'' se compose d'un ensemble d'[[enceinte (audio)|enceinte]]s (souvent appelé « mur », métaphore comparant l'enceinte à une brique), de plusieurs [[amplificateur audio|amplificateur]]s et autres appareillages ([[égaliseur]]{{etc.}}), ainsi que d'un moyen pour le deejay/[[Live act|liver]] de diffuser la musique ([[Platine tourne-disques|platines vinyles ou CD]] et [[console de mixage|table de mixage]], [[ordinateur]]{{etc.}}). Par extension, le terme désigne le collectif (à l'origine nomades, voir [[free party]]) qui possède ce matériel, englobant également les dispositifs d'[[éclairage]] (spots et [[stroboscope]]s), la décoration, les moyens logistiques (souvent des camionnettes et utilitaires, type de véhicules très prisés dans le milieu des free parties). Le terme « 6tm » fait référence au mot ''{{lang|en|system}}'' en langage SMS/texto français.


Les ''{{lang|en|sound systems}}'' (autant les individus que le matériel) bénéficient d'un respect quasi-totémique de la part des participants aux ''{{lang|en|free parties}}''. Il n'est pas rare, dans le cadre de certaines ''{{lang|en|free parties}}'', de voir ces derniers former un mur humain pour empêcher les forces de l'ordre d'accéder « derrière le son », endroit presque sacré réservé aux deejays et à leur entourage. Cet endroit est d'ailleurs plutôt une cachette, contrairement aux fêtes commerciales, où les organisateurs et les deejays se mettent en valeur sur une scène.
== Sound system français ==
Le sound system en France a commencé ses balbutiements au début des années 80 dans les squats sur des chaines hi-fi et surtout grâce à l'équipe des DJs de Radio Ivre (Radio Irie).


== Notes et références ==
Les premiers gros sounds avec plus de 100 personnes ont été organisés vers 1982 à l'église des Panoyaux à Mesnilmontant dans le 20{{e}} arrondissement de Paris avec Ras Gugus<ref>[http://paris70.free.fr/panoyaux.htm église des Panoyaux]</ref>.
{{Références}}

En France l'appelation sound system a longtemps désigné une équipe constituée de selectas et de chanteurs (en particulier dans le ragga/dancehall parisien) ; l'utilisation était impropre, et est maintenant consacrée à une équipe qui dispose de son propre matériel de diffusion (console, amplis, enceintes...)

La scène sound system française est, dans les années 2010, en pleine expansion, {{Référence nécessaire | avec en chef de file des sound systems tels que Blackboard Jungle, OBF (Original Bass Foundation), Salomon Heritage (tous trois demandés à l'étranger et réalisant des tournées avec des chanteurs réputés internationalement), suivis par Lion Roots ou Chalice Soun. Des acteurs plus locaux, présents dans de nombreuses villes de France, sont également à l'origine de l'engouement du grand public pour ce type de soirée.}}

Les sound systems sont un argument de poids qui attire un public de plus en plus important dans les festivals, tels que le Dub Fest (2013) et le Dub Camp (2014), qui voient d'ailleurs le jour, regroupant scène française et internationale.

Une carte des sound systems français a été publiée en 2013 par le crew I-Leaf<ref>http://www.facebook.com/ileafzine</ref>.

== Sound system techno ==
Dans le milieu [[free party]] ou [[rave party]], un ''sound system'' désigne avant tout le matériel de [[sonorisation]] utilisé lors de la fête. Il se compose d'un ensemble d'[[enceinte (audio)|enceinte]]s (souvent appelé « mur », métaphore comparant l'enceinte à une brique), de plusieurs [[amplificateur audio|amplificateur]]s et autres appareillages ([[égaliseur]], etc.), ainsi que d'un moyen pour le DJ/[[Liver]] de diffuser la musique ([[platine vinyle|platines vinyles]] ou CD et [[table de mixage]], [[ordinateur]], etc.).

Par extension, le terme désigne la tribu (une bande d'amis plus ou moins [[nomade]]s, voir [[free party]]) qui possède ce matériel, englobant également les dispositifs d'[[éclairage]] (spots et [[stroboscope]]s), la décoration, les moyens logistiques (souvent des camionnettes et utilitaires, type de véhicules très prisés dans le milieu des free parties).

Le terme « 6tm » fait référence au mot ''system'' en langage SMS/texto français.

Les ''sound systems'' (autant les individus que le matériel) bénéficient d'un respect quasi-totémique de la part des participants aux free parties. Il n'est pas rare, dans le cadre de certaines free parties, de voir ces derniers former un mur humain pour empêcher les forces de l'ordre d'accéder « derrière le son », endroit presque sacré réservé aux DJ et à leur entourage. Cet endroit est d'ailleurs plutôt une cachette, contrairement aux fêtes commerciales, où les organisateurs et les DJ se mettent en valeur sur une scène.

=== En France juridiquement ===

Ces moyens matériels sont le point névralgique des free parties : ce sont donc naturellement eux qui ont été visés, en [[France]] par les lois votées depuis [[2001]] et leurs propriétaires menacés de saisie dans le cas de fêtes non-déclarées dépassant 250 participants. Le Décret 2006- 334 du 21 mars 2006 modifiant le décret n° 2002- 887 du 3 mai 2002 pris pour l'application de l'article 23- 1 de la loi n° 95- 73 du 21 janvier 1995 et relatif à certains rassemblements festifs à caractère musical a ramené le nombre de participants à 500 (et modifié quelque termes de l'amendement dit « Mariani » de la [[Loi sur la sécurité quotidienne]] (LSQ))

==Références==
{{références}}


== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* Jérémie Kroubo Dagnini, ''Les origines du reggae: retour aux sources. Mento, ska, rocksteady, early reggae'', L'Harmattan, coll. Univers musical, 2008 {{ISBN|978-2-296-06252-8}}
* [[Jérémie Kroubo-Dagnini]], ''Les origines du reggae : retour aux sources. Mento, ska, rocksteady, early reggae'', L'Harmattan, coll. Univers musical, 2008 {{ISBN|978-2-296-06252-8}}


=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
* [[Free party]]
* [[Free party]]
* [[Cindy Campbell]]
* [[LCD Soundsystem]], un groupe de musique américain
* [[LCD Soundsystem]], un groupe de musique américain


{{Palette|Reggae|Musique électronique}}
{{Portail|Reggae|musique électronique}}
{{Portail|Reggae|musique électronique}}



Dernière version du 13 avril 2024 à 12:18

Sound system en Jamaïque.

Le sound system (français : système de sonorisation (transportable), aussi parfois appelé discomobile[1] selon le contexte), est, au sens strict, un terme désignant le matériel de sonorisation utilisé lors d'une fête ou d'un concert. Par extension, il désigne également le groupe d'organisateurs de soirées mettant ce matériel à disposition, et la culture y étant associée.

Histoire[modifier | modifier le code]

La culture sound system apparaît dans les ghettos de Kingston, en Jamaïque[1],[2]. Née de l'exclusion d'une population pauvre et noire, n'ayant pas accès aux salles de spectacles et aux clubs (monopolisées par les riches blancs et métisses), les Jamaïcains plus modestes diffusaient alors leur musique dans la rue[2]. Ce système de sonorisation qui servait de moyen publicitaire dans les années 1940 se popularise dès les années 1950[3]. Les deejay chargeaient un camion avec un générateur, des platines vinyles et des haut-parleurs et installaient une fête de rue (street party). Au début, les deejay jouaient du RnB américain mais au fur et à mesure, la production musicale jamaïcaine se met à s'étoffer et les sons prirent des sonorités locales typiques. Les sound systems étaient de « grosses » affaires car ils représentaient un moyen sûr de se faire de l'argent dans une économie instable. L'organisateur (le deejay) pouvait faire du profit en demandant un petit droit d'accès et en vendant de la nourriture et de l'alcool. La concurrence était sévère entre les différents sound systems et deux deejay émergent comme des vedettes de la scène : Clement « Coxsone » Dodd et Duke Reid.

La popularité d'un deejay de sound system tenait surtout à sa capacité à jouer de la musique innovante. C'est pourquoi les deux deejay stars se mirent à la production de disques, augmentant non seulement leur potentiel mais réduisant leur utilisation de musique américaine. Au début, ils ne produisaient des titres que pour leur propre sound system, limités donc à une copie. Ce qui commence par une simple copie du RnB américain fait par des musiciens locaux devint la première musique originale issue de Jamaïque : le ska. Au fur et à mesure que cette nouvelle tendance prit du succès, les deux deejay s'investirent de plus en plus dans la production. Le studio de production de Coxsone devient un studio réputé, alors que Duke Reid fonde le connu Treasure Isle. À la suite de l'émigration de nombreux Jamaïcains vers l'Angleterre, les sound systems s'y implantèrent peu à peu. Ils finirent par se répandre dans différents pays en variant les différents styles de musique qu'ils produisaient, d'abord ska, rocksteady, reggae, dub, puis raggamuffin ou ragga — Jamaïque oblige — et enfin de plus en plus de musiques différentes, souvent électroniques, telles que l'electrodub, la hardtekno, la jungle, le drum and bassetc.

C'est ce type de sound system dub qu'ont côtoyé à leurs débuts les sound systems anglais, considérés comme les parents du « mouvement free party ».

En France[modifier | modifier le code]

En France, le sound system commence ses balbutiements au début des années 1980 dans les squats sur des chaines hi-fi et surtout grâce à l'équipe des deejay de Radio Ivre (Radio Irie). Les premiers gros sounds avec plus de 100 personnes ont été organisés vers 1982 à l'église des Panoyaux à Ménilmontant dans le 20e arrondissement de Paris avec Ras Gugus. Dans le pays, l'appellation sound system a longtemps désigné une équipe constituée de selectas et de chanteurs (en particulier dans le ragga/dancehall parisien) ; l'utilisation était impropre, et est maintenant consacrée à une équipe qui dispose de son propre matériel de diffusion (console, amplis, enceintes...). Ces moyens matériels sont le point névralgique des free parties : ce sont donc naturellement eux qui ont été visés, en France par les lois votées depuis 2001 et leurs propriétaires menacés de saisie dans le cas de fêtes non-déclarées dépassant 250 participants. Le décret no 2006- 334 du modifiant le décret no 2002- 887 du pris pour l'application de l'article 23- 1 de la loi no 95- 73 du et relatif à certains rassemblements festifs à caractère musical a ramené le nombre de participants à 500 (et modifié quelques termes de l'amendement dit « Mariani » de la loi sur la sécurité quotidienne (LSQ)).

La scène sound system française est, dans les années 2010, en pleine expansion, avec en chef de file des sound systems tels que[réf. nécessaire] Il existe de nombreux sound system français, diffusant la musique jamaïcaine sous sa forme originale, le 45 tours, ou exclusive sous forme de dubplates spéciaux (morceaux uniques joués par chaque sound). Une carte des sound systems français a été publiée en 2013 par le crew I-Leaf.

Les sound systems sont un argument de poids qui attire un public de plus en plus important dans les festivals, tels que le Dub Fest (2013) et le Dub Camp (2014), qui voient d'ailleurs le jour, regroupant scène française et internationale.

Par genres[modifier | modifier le code]

Reggae et dub[modifier | modifier le code]

Les sound systems de dub ont leur intérêt dans la séparation des fréquences. En effet, joue sur une platine unique, on ne mélange pas les morceaux, et on ne joue pas sur les transitions. Les différences d'enceintes dans le sound system permettent aux artistes de mixer en live les fréquences d'un morceau. Ainsi, les scoops, en bas, jouent les basses, les bas médium, au-dessus, jouent les fréquences médiums, puis les hauts médiums et les aigus, jouent les fréquences hautes.

Les transitions entre les morceaux sont assurées par le MC, quoi que de plus en plus de sound system jouent sur deux platines, afin d'enlever ces transitions. Certains artistes abandonnent peu à peu le vinyle, et jouent leurs propres morceaux par ordinateur (et en mp3 en plus).

Tekno[modifier | modifier le code]

Dans le milieu free party ou rave party, sound system désigne avant tout le matériel de sonorisation utilisé lors de la fête. Le sound system se compose d'un ensemble d'enceintes (souvent appelé « mur », métaphore comparant l'enceinte à une brique), de plusieurs amplificateurs et autres appareillages (égaliseuretc.), ainsi que d'un moyen pour le deejay/liver de diffuser la musique (platines vinyles ou CD et table de mixage, ordinateuretc.). Par extension, le terme désigne le collectif (à l'origine nomades, voir free party) qui possède ce matériel, englobant également les dispositifs d'éclairage (spots et stroboscopes), la décoration, les moyens logistiques (souvent des camionnettes et utilitaires, type de véhicules très prisés dans le milieu des free parties). Le terme « 6tm » fait référence au mot system en langage SMS/texto français.

Les sound systems (autant les individus que le matériel) bénéficient d'un respect quasi-totémique de la part des participants aux free parties. Il n'est pas rare, dans le cadre de certaines free parties, de voir ces derniers former un mur humain pour empêcher les forces de l'ordre d'accéder « derrière le son », endroit presque sacré réservé aux deejays et à leur entourage. Cet endroit est d'ailleurs plutôt une cachette, contrairement aux fêtes commerciales, où les organisateurs et les deejays se mettent en valeur sur une scène.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Sound System | Le haut-parleur universel de la rue-monde », sur Arte (consulté le ).
  2. a et b « Aux origines du Reggae », sur reggae.fr, (consulté le ).
  3. « Une histoire politique des Sound Systems », sur autonomiedeclasse.org, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]