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'''''{{lang|en|Innocents: The Dreamers}}''''' est un drame franco-britannico-italien de [[Bernardo Bertolucci]], sorti le {{date|10|décembre|2003}} et présenté en première mondiale à la [[Mostra de Venise]] en 2003 puis au [[Festival du film de Sundance|Festival de Sundance]].
'''''{{lang|en|Innocents: The Dreamers}}''''' est un [[drame (cinéma)|drame]] [[cinéma français|franco]]-[[cinéma britannique|britannico]]-[[cinéma italien|italien]] de [[Bernardo Bertolucci]], sorti le {{date|10|décembre|2003}} et présenté en première mondiale à la [[Mostra de Venise 2003|Mostra de Venise]] en 2003 puis au [[Festival du film de Sundance|Festival de Sundance]].


== Résumé ==
== Synopsis détaillé ==
À [[Paris]] en 1968, Isabelle et son frère jumeau Théo fréquentent régulièrement la [[Cinémathèque française]] tout comme Matthew, un étudiant américain réservé. C’est devant la Cinémathèque fermée lors des manifestations de protestation à la suite du renvoi de son directeur [[Henri Langlois]] que les trois jeunes gens se rencontrent et sympathisent immédiatement. Matthew, qui loge dans une petite chambre de la [[rue Malebranche]], est invité par Isabelle et Théo à dîner chez eux avec leurs parents.
À [[Paris]] en 1968, Isabelle et son frère jumeau Théo fréquentent régulièrement la [[Cinémathèque française]] tout comme Matthew, un étudiant américain réservé. C’est devant la Cinémathèque fermée lors des manifestations de protestation à la suite du renvoi de son directeur [[Henri Langlois]] que les trois jeunes gens se rencontrent et sympathisent immédiatement. Matthew, qui loge dans une petite chambre de la [[rue Malebranche]], est invité par Isabelle et Théo à dîner chez eux avec leurs parents.


Restés seuls à Paris pendant les vacances de leurs parents, Isabelle et Théo invitent Matthew à rester chez eux. Celui-ci découvre vite la relation fusionnelle, à la limite de l’inceste, entre Isabelle et Théo. Dans l’appartement où ils sont livrés à eux-mêmes, les jumeaux l’entraînent dans un jeu dangereux ayant pour fond le cinéma : lorsque Isabelle et Matthew ne parviennent pas à trouver un film évoqué par Théo (''[[Scarface (film, 1932)|Scarface]]'', [[Howard Hawks]], 1932), Théo demande à sa sœur de faire l’amour avec le jeune Américain, qui ignore qu’Isabelle est vierge. Par la suite, la relation amoureuse entre Matthew et Isabelle perturbe Théo et la tension s'installe dans l'appartement alors qu'au dehors la grève générale paralyse la capitale.
Restés seuls à Paris pendant les vacances de leurs parents, Isabelle et Théo invitent Matthew à rester chez eux. Celui-ci découvre vite la relation fusionnelle, à la limite de l’inceste, entre Isabelle et Théo. Dans l’appartement où ils sont livrés à eux-mêmes, les jumeaux l’entraînent dans un jeu dangereux ayant pour fond le cinéma : lorsque Isabelle et Matthew ne parviennent pas à trouver un film évoqué par Théo (''[[Scarface (film, 1932)|Scarface]]'', [[Howard Hawks]], 1932), Théo demande à sa sœur de faire l’amour avec le jeune Américain, qui ignore qu’Isabelle est vierge. Par la suite, la relation amoureuse entre Matthew et Isabelle perturbe Théo et la tension s'installe dans l'appartement alors qu'au dehors la grève générale paralyse la capitale.


Les parents d'Isabelle et de Théo rentrent à l'improviste dans l'appartement, découvrant les trois protagonistes endormis couchés nus ensemble ; ils repartent discrètement en laissant un chèque. Isabelle, en trouvant celui-ci, réalise la scène que ses parents ont vue et, alors que les deux garçons dorment, tente de mettre fin à leur vie en ouvrant le gaz. Le bris d'une fenêtre par un pavé lancé de la rue réveille Matthew et Théo, Isabelle a le temps de fermer le gaz. Le trio descend alors dans la rue pour se mêler à la manifestation passant sous leurs fenêtres. Matthew, foncièrement non violent, tente en vain d’empêcher les jumeaux d'user de la force contre les [[Compagnies républicaines de sécurité|CRS]].
Les parents d'Isabelle et de Théo rentrent à l'improviste dans l'appartement, découvrant les trois protagonistes endormis couchés nus ensemble ; ils repartent discrètement en laissant un chèque. Isabelle, en trouvant celui-ci, réalise la scène que ses parents ont vue et, alors que les deux garçons dorment, tente de mettre fin à leur vie à tous les trois en ouvrant le gaz. Le bris d'une fenêtre par un pavé lancé de la rue réveille Matthew et Théo, Isabelle a le temps de fermer le gaz. Le trio descend alors dans la rue pour se mêler à la manifestation passant sous leurs fenêtres. Matthew, foncièrement non violent, tente en vain d’empêcher les jumeaux d'user de la force contre les [[Compagnies républicaines de sécurité|CRS]].


== Fiche technique ==
== Fiche technique ==
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{{colonnes|nombre=2|taille=35|
* Titre : ''Innocents: The Dreamers''
* Titre français : ''Innocents : The Dreamers''
* Autres titres originaux : ''The Dreamers''
* Titre anglais original : ''{{lang|en|The Dreamers}}''
* Titre italien : ''The Dreamers - I sognatori''
* Réalisation : [[Bernardo Bertolucci]]
* Réalisation : [[Bernardo Bertolucci]]
* Scénario : {{lien|Gilbert Adair}}
* Scénario : [[Gilbert Adair]]
* Photo : [[Fabio Cianchetti]]
* Photo : [[Fabio Cianchetti]]
* Décors : [[Jean Rabasse]]
* Décors : [[Jean Rabasse]]
* Musique : [[Stuart Wilson]]
* Mixage son : Stuart Wilson
* Producteur : [[Jeremy Thomas (producteur)|Jeremy Thomas]]
* Producteur : [[Jeremy Thomas (producteur)|Jeremy Thomas]]
* Production : [[Recorded Picture Company|Recorded Picture Company (RPC)]] Grande-Bretagne
* Production : [[Recorded Picture Company|Recorded Picture Company (RPC)]] Grande-Bretagne
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* [[Supervision musicale|Consultants musicaux]] : [[Julien Civange]], [[Charles Henri de Pierrefeu]], [[Janice Ginsberg]]
* [[Supervision musicale|Consultants musicaux]] : [[Julien Civange]], [[Charles Henri de Pierrefeu]], [[Janice Ginsberg]]
* Pays de production : {{France}}, {{Royaume-Uni}}, {{Italie}}
* Pays de production : {{France}}, {{Royaume-Uni}}, {{Italie}}
* Langues de [[Tournage (audiovisuel)|tournage]] : [[anglais]], [[français]]
* Langues : [[anglais]], [[français]]
* Durée : 116 minutes ({{heure|1|56}})
* Durée : 116 minutes ({{heure|1|56}})
* [[Commission de classification des œuvres cinématographiques|Interdit aux moins de 12 ans]] à sa sortie en France en 2003 en raison des scènes de nudité
* [[Commission de classification des œuvres cinématographiques|Interdit aux moins de 12 ans]] à sa sortie en France en 2003 en raison des scènes de nudité
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== Distribution ==
== Distribution ==


* [[Michael Pitt]] : Matthew.
* [[Michael Pitt]] : Matthew
* [[Eva Green]] : Isabelle.
* [[Eva Green]] : Isabelle
* [[Louis Garrel]] : Théo.
* [[Louis Garrel]] : Théo
* [[Robin Renucci]] : le père.
* [[Robin Renucci]] : le père
* [[Anna Chancellor]] : la mère.
* [[Anna Chancellor]] : la mère
* [[Jean-Pierre Kalfon]] : lui-même
* [[Jean-Pierre Léaud]] : lui-même


== Tournage ==
== Tournage ==
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Sur fond de [[tour Eiffel]] ([[7e arrondissement de Paris|{{7e|arrondissement}}]]) le jeune Américain parcourt le [[pont d'Iéna]] (reliant les {{7e}} et {{16e|arrondissements}}) et traverse la [[place de Varsovie]] ([[16e arrondissement de Paris|{{16e|arrondissement}}]]) en savourant son plaisir de se rendre à la [[Cinémathèque française]], alors située dans l’aile amont du [[palais de Chaillot]] ([[16e arrondissement de Paris|{{16e|arrondissement}}]])
Sur fond de [[tour Eiffel]] ([[7e arrondissement de Paris|{{7e|arrondissement}}]]) le jeune Américain parcourt le [[pont d'Iéna]] (reliant les {{7e}} et {{16e|arrondissements}}) et traverse la [[place de Varsovie]] ([[16e arrondissement de Paris|{{16e|arrondissement}}]]) en savourant son plaisir de se rendre à la [[Cinémathèque française]], alors située dans l’aile amont du [[palais de Chaillot]] ([[16e arrondissement de Paris|{{16e|arrondissement}}]])


La manifestation en faveur de [[Henri Langlois]] se déroule près de la Cinémathèque, dans les [[jardins du Trocadéro]]. Après avoir échappé aux forces de l’ordre, les trois héros dévalent l’escalier de la [[rue Beethoven]], se promènent sur les berges de la [[Seine]] avant de s’engager sur la [[passerelle Debilly]] (reliant les {{16e}} et {{7e|arrondissements}}).
La manifestation en faveur de [[Henri Langlois]] se déroule près de la Cinémathèque, dans les [[jardins du Trocadéro]]. Après avoir échappé aux forces de l’ordre, les trois héros dévalent l’escalier de la [[rue Beethoven]], se promènent sur les berges de la [[Seine]] avant de s’engager sur la [[passerelle Debilly]] (reliant les {{16e}} et {{7e|arrondissements}}).


Le jeune Américain loge dans un hôtel dont l’entrée est située 7-9, [[rue Malebranche]]<ref name="l2tc">http://www.l2tc.com/cherche.php?titre=Innocents+-+the+dreamers&exact=oui&annee=2003 , site [[Liste de bases de données cinématographiques de l'Internet|L2TC]] consulté le 19 octobre 2012.</ref> ([[5e arrondissement de Paris|{{5e|arrondissement}}]]).
Le jeune Américain loge dans un hôtel dont l’entrée est située 7-9, [[rue Malebranche]]<ref name="l2tc">http://www.l2tc.com/cherche.php?titre=Innocents+-+the+dreamers&exact=oui&annee=2003 , site [[Liste de bases de données cinématographiques de l'Internet|L2TC]] consulté le 19 octobre 2012.</ref> ([[5e arrondissement de Paris|{{5e|arrondissement}}]]).


L’appartement des parents est au 1, [[place de Rio-de-Janeiro]], un immeuble hausmannien alors inoccupé (à l’exception de commerces au rez-de-chaussée) avec cour intérieure (l’appartement en fait le tour), mais ce lieu de tournage (dans le [[8e arrondissement de Paris|{{8e|arrondissement}} de Paris]]) ne correspond pas nécessairement à une localisation suggérée par le scénario.
L’appartement des parents est au 1, [[place de Rio-de-Janeiro]], un immeuble hausmannien alors inoccupé (à l’exception de commerces au rez-de-chaussée) avec cour intérieure (l’appartement en fait le tour), mais ce lieu de tournage (dans le [[8e arrondissement de Paris|{{8e|arrondissement}} de Paris]]) ne correspond pas nécessairement à une localisation suggérée par le scénario.
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L'université [[Université Paris-Descartes|Paris 5 René Descartes]], 12, [[Rue de l'École-de-Médecine (Paris)|rue de l'École-de-Médecine]]<ref name="l2tc" /> ([[6e arrondissement de Paris|{{6e|arrondissement}}]]) sert de cadre à l’université fréquentée par le frère.
L'université [[Université Paris-Descartes|Paris 5 René Descartes]], 12, [[Rue de l'École-de-Médecine (Paris)|rue de l'École-de-Médecine]]<ref name="l2tc" /> ([[6e arrondissement de Paris|{{6e|arrondissement}}]]) sert de cadre à l’université fréquentée par le frère.

Le cinéma où se rendent les deux personnages est le Mac Mahon, une salle du 17ème arrondissement spécialisée dans la cinéphile, et dont les habitués, surnommés les « Mac mahoniens » jouèrent un rôle important dans la sphère du cinéma des années 1960 et 1970. La salle étant protégée au titre des monuments historiques, le chef opérateur d^ prendre des mesures particulières pour y tourner.


On reconnaît la [[place Alphonse-Laveran]] ([[5e arrondissement de Paris|{{5e|arrondissement}}]]) dans la scène en extérieur où le jeune Américain regarde les actualités à la télé avec la sœur dans la vitrine d'un magasin, le tout sur fond de grilles (les ordures s’y accumulent du fait des grèves) avec vue sur l’[[église du Val-de-Grâce]]<ref name="l2tc" />.
On reconnaît la [[place Alphonse-Laveran]] ([[5e arrondissement de Paris|{{5e|arrondissement}}]]) dans la scène en extérieur où le jeune Américain regarde les actualités à la télé avec la sœur dans la vitrine d'un magasin, le tout sur fond de grilles (les ordures s’y accumulent du fait des grèves) avec vue sur l’[[église du Val-de-Grâce]]<ref name="l2tc" />.
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== Casting ==
== Casting ==


* [[Jake Gyllenhaal]] devait interpréter le rôle de Matthew mais en raison des scènes de sexe explicites il refusa{{refnec}}.
* [[Jake Gyllenhaal]] devait interpréter le rôle de Matthew, mais refusa en raison des scènes de sexe explicites{{refnec}}.
* [[Leonardo DiCaprio]] s'était vu offrir ce rôle mais il était déjà occupé pour le tournage d’''[[Aviator]]'' (''The Aviator''){{refnec}}.
* [[Leonardo DiCaprio]] s'était vu offrir ce rôle, mais il était déjà occupé pour le tournage d’''[[Aviator]]'' {{refnec}}.


== Analyse ==
== Analyse ==
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=== Références cinématographiques ===
=== Références cinématographiques ===


C'est aussi un hommage au cinéma avec de nombreuses références cinématographiques. De très courts extraits des films {{incise|comme ''[[Scarface (film, 1932)|Scarface]]'', ''[[Le Danseur du dessus]]'' et ''[[La Monstrueuse Parade]]'' pour le [[cinéma américain]] ou ''[[À bout de souffle]]'', ''[[Bande à part (film)|Bande à part]]'' (les trois héros reproduisent la scène de la course dans le [[musée du Louvre]] du film) pour les films de la [[Nouvelle Vague]]}} sont inclus dans le film.
C'est aussi un hommage au cinéma avec de nombreuses références cinématographiques. De très courts extraits des films {{incise |comme ''[[L'Opérateur]]'' (''The Cameraman'') de [[Buster Keaton]], ''[[Les Lumières de la ville]]'' (''City Lights'') de [[Charlie Chaplin]], ''[[La Monstrueuse Parade]]'' (''Freaks''), ''[[Scarface (film, 1932)|Scarface]]'', ''[[La Reine Christine]]'' avec [[Greta Garbo]], ''[[Le Danseur du dessus]]'' avec [[Fred Astaire]] et [[Ginger Rogers]], ''[[Shock Corridor]]'', et ''[[La Monstrueuse Parade]]'' pour le [[cinéma américain]], ''[[Blonde Vénus]]'' avec [[Marlene Dietrich]], ou encore ''[[Mouchette (film)|Mouchette]]'' et les films de [[Jean-Luc Godard]] ''[[À bout de souffle]]'' et ''[[Bande à part (film)|Bande à part]]'' (les trois héros reproduisent la scène de la course dans le [[musée du Louvre]] du film inspirée par le record d'un prétendu américain [[Jimmy Johnson (cinéma)|Jimmy Johnson]]) pour les films de la [[Nouvelle Vague]]}} sont inclus dans le film.


=== Scénario ===
=== Scénario ===


Le scénario de {{lien|Gilbert Adair}} est une adaptation de sa nouvelle ''{{Lien|fr=The Holy Innocents|lang=en|trad=The Holy Innocents (Adair novel)|texte=The Holy Innocents}}'' (1988), inspirée du roman ''[[Les Enfants terribles (roman)|Les Enfants terribles]]'' (1929) de [[Jean Cocteau]] et du [[Les Enfants terribles (film)|film du même nom]] réalisé par [[Jean-Pierre Melville]] en 1950.<!-- (analyse non sourcée) Il a également des points communs avec celui de [[Zalman King]] ''[[Delta of Venus]]'' (1995){{refnec}}. Ce dernier fut clairement inspiré par l'œuvre littéraire d'[[Anaïs Nin]]. Ce texte est une toile de fond pour le cinéaste italien qui le survole mais développe le lien « naturel » de parenté déjà présent (de manière philosophique) dans l'ouvrage de référence{{refnec}}.
Le scénario de [[Gilbert Adair]] est une adaptation de sa nouvelle ''{{Lien|fr=The Holy Innocents|lang=en|trad=The Holy Innocents (Adair novel)|texte=The Holy Innocents}}'' (1988), inspirée du roman ''[[Les Enfants terribles (roman)|Les Enfants terribles]]'' (1929) de [[Jean Cocteau]] et du [[Les Enfants terribles (film)|film du même nom]] réalisé par [[Jean-Pierre Melville]] en 1950.<!-- (analyse non sourcée) Il a également des points communs avec celui de [[Zalman King]] ''[[Delta of Venus]]'' (1995){{refnec}}. Ce dernier fut clairement inspiré par l'œuvre littéraire d'[[Anaïs Nin]]. Ce texte est une toile de fond pour le cinéaste italien qui le survole mais développe le lien « naturel » de parenté déjà présent (de manière philosophique) dans l'ouvrage de référence{{refnec}}.


L'unité thématique entre ces travaux{{lesquels}} est celle de la recherche de l'identité sexuelle, particulièrement ici dans un contexte de proximité « familiale » et de « congestion » sociale{{pas clair}}{{,}}{{refnec}}.
L'unité thématique entre ces travaux{{lesquels}} est celle de la recherche de l'identité sexuelle, particulièrement ici dans un contexte de proximité « familiale » et de « congestion » sociale{{pas clair}}{{,}}{{refnec}}.
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== Anecdotes ==
== Anecdotes ==
{{Anecdotes|date=mai 2022}}
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La scène où Isabelle se brûle les cheveux était en fait un accident de tournage, mais [[Bernardo Bertolucci]] trouva qu'[[Eva Green]] avait continué à jouer si naturellement qu'il garda donc cette scène considérant même {{style|que ça annonçait la tournure folle de la suite des événements}}{{refnec}}.
La scène où Isabelle se brûle les cheveux était en fait un accident de tournage, mais [[Bernardo Bertolucci]] trouva qu'[[Eva Green]] avait continué à jouer si naturellement qu'il garda donc cette scène, considérant qu'elle servait la narration en annonçant la tournure folle de la suite des événements{{refnec}}.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
{{Références}}
{{Références}}


== Annexes ==
== Voir aussi ==
=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* {{it}} (a cura di) Fabien S. Gerard, ''Sognando The Dreamers : con la sceneggiatura del film'', con testi di [[Bernardo Bertolucci]] e {{Lien|Gilbert Adair}}, con fotografie di Séverine Brigeot, {{Lien|langue=it|trad=Ubilibri}}, [[Milan]], [[2003 au cinéma|2003]], {{nb p.|174}} {{ISBN|9788877482372}}.
* {{it}} (a cura di) Fabien S. Gerard, ''Sognando The Dreamers : con la sceneggiatura del film'', con testi di [[Bernardo Bertolucci]] e [[Gilbert Adair]], con fotografie di Séverine Brigeot, {{Lien|langue=it|trad=Ubilibri}}, [[Milan]], [[2003 au cinéma|2003]], {{nb p.|174}} {{ISBN|9788877482372}}.
* {{article|prénom1=André|nom1=Habib|titre=La rue est entrée dans la chambre !|sous-titre=Mai 68, la rue et l’intimité dans ''The Dreamers'' et ''[[Les Amants réguliers]]''|périodique=Cinémas : revue d'études cinématographiques / Cinémas: Journal of Film Studies|volume=21|numéro=1|mois=automne|année=2010|pages=59-77|url=http://id.erudit.org/iderudit/1005630ar|doi=10.7202/1005630ar}}.
* {{article|prénom1=André|nom1=Habib|titre=La rue est entrée dans la chambre !|sous-titre=Mai 68, la rue et l’intimité dans ''The Dreamers'' et ''[[Les Amants réguliers]]''|périodique=Cinémas : revue d'études cinématographiques / Cinémas: Journal of Film Studies|volume=21|numéro=1|mois=automne|année=2010|pages=59-77|url=http://id.erudit.org/iderudit/1005630ar|doi=10.7202/1005630ar}}.


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=== Liens externes ===
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* [http://www.l2tc.com/cherche.php?titre=Innocents+-+the+dreamers&exact=oui&annee=2003 Lieux de tournage], sur le site [[Liste de bases de données cinématographiques de l'Internet|L2TC]].
* [http://www.l2tc.com/cherche.php?titre=Innocents+-+the+dreamers&exact=oui&annee=2003 Lieux de tournage], sur le site [[Liste de bases de données cinématographiques sur Internet |L2TC]].
* [http://www.imcdb.org/movie.php?id=309987 Identification des véhicules visibles dans le film], Internet Movies Cars Database (IMCDB) consulté le {{date-|24 octobre 2012}}.
* [http://www.imcdb.org/movie.php?id=309987 Identification des véhicules visibles dans le film], Internet Movies Cars Database (IMCDB) consulté le {{date-|24 octobre 2012}}.


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Dernière version du 12 avril 2024 à 13:49

Innocents: The Dreamers

Réalisation Bernardo Bertolucci
Scénario Gilbert Adair
Acteurs principaux
Sociétés de production Recorded Picture Company (RPC)
Pays de production Drapeau de la France France
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Drapeau de l'Italie Italie
Genre Drame
Durée 116 minutes (h 56)
Sortie 2003

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Innocents: The Dreamers est un drame franco-britannico-italien de Bernardo Bertolucci, sorti le et présenté en première mondiale à la Mostra de Venise en 2003 puis au Festival de Sundance.

Synopsis détaillé[modifier | modifier le code]

À Paris en 1968, Isabelle et son frère jumeau Théo fréquentent régulièrement la Cinémathèque française tout comme Matthew, un étudiant américain réservé. C’est devant la Cinémathèque fermée lors des manifestations de protestation à la suite du renvoi de son directeur Henri Langlois que les trois jeunes gens se rencontrent et sympathisent immédiatement. Matthew, qui loge dans une petite chambre de la rue Malebranche, est invité par Isabelle et Théo à dîner chez eux avec leurs parents.

Restés seuls à Paris pendant les vacances de leurs parents, Isabelle et Théo invitent Matthew à rester chez eux. Celui-ci découvre vite la relation fusionnelle, à la limite de l’inceste, entre Isabelle et Théo. Dans l’appartement où ils sont livrés à eux-mêmes, les jumeaux l’entraînent dans un jeu dangereux ayant pour fond le cinéma : lorsque Isabelle et Matthew ne parviennent pas à trouver un film évoqué par Théo (Scarface, Howard Hawks, 1932), Théo demande à sa sœur de faire l’amour avec le jeune Américain, qui ignore qu’Isabelle est vierge. Par la suite, la relation amoureuse entre Matthew et Isabelle perturbe Théo et la tension s'installe dans l'appartement alors qu'au dehors la grève générale paralyse la capitale.

Les parents d'Isabelle et de Théo rentrent à l'improviste dans l'appartement, découvrant les trois protagonistes endormis couchés nus ensemble ; ils repartent discrètement en laissant un chèque. Isabelle, en trouvant celui-ci, réalise la scène que ses parents ont vue et, alors que les deux garçons dorment, tente de mettre fin à leur vie à tous les trois en ouvrant le gaz. Le bris d'une fenêtre par un pavé lancé de la rue réveille Matthew et Théo, Isabelle a le temps de fermer le gaz. Le trio descend alors dans la rue pour se mêler à la manifestation passant sous leurs fenêtres. Matthew, foncièrement non violent, tente en vain d’empêcher les jumeaux d'user de la force contre les CRS.

Fiche technique[modifier | modifier le code]

Distribution[modifier | modifier le code]

Tournage[modifier | modifier le code]

Avec Innocents — The Dreamers, Bernardo Bertolucci tournait à nouveau un film à Paris quelque 30 ans après Le Dernier Tango à Paris (sorti en 1972).

Le tournage a débuté le [1].

Sur fond de tour Eiffel (7e arrondissement) le jeune Américain parcourt le pont d'Iéna (reliant les 7e et 16e arrondissements) et traverse la place de Varsovie (16e arrondissement) en savourant son plaisir de se rendre à la Cinémathèque française, alors située dans l’aile amont du palais de Chaillot (16e arrondissement)

La manifestation en faveur de Henri Langlois se déroule près de la Cinémathèque, dans les jardins du Trocadéro. Après avoir échappé aux forces de l’ordre, les trois héros dévalent l’escalier de la rue Beethoven, se promènent sur les berges de la Seine avant de s’engager sur la passerelle Debilly (reliant les 16e et 7e arrondissements).

Le jeune Américain loge dans un hôtel dont l’entrée est située 7-9, rue Malebranche[2] (5e arrondissement).

L’appartement des parents est au 1, place de Rio-de-Janeiro, un immeuble hausmannien alors inoccupé (à l’exception de commerces au rez-de-chaussée) avec cour intérieure (l’appartement en fait le tour), mais ce lieu de tournage (dans le 8e arrondissement de Paris) ne correspond pas nécessairement à une localisation suggérée par le scénario.

On dispose aussi de témoins de l’utilisation de l’avenue de Messine (proche de la place de Rio-de-Janeiro) comme lieu de tournage[3].

Musée du Louvre (1er arrondissement) : scène de la course à l’intérieur du musée à l’imitation du film Bande à part de Jean-Luc Godard sorti en 1964, dont des extraits sont montrés[2].

L'université Paris 5 René Descartes, 12, rue de l'École-de-Médecine[2] (6e arrondissement) sert de cadre à l’université fréquentée par le frère.

Le cinéma où se rendent les deux personnages est le Mac Mahon, une salle du 17ème arrondissement spécialisée dans la cinéphile, et dont les habitués, surnommés les « Mac mahoniens » jouèrent un rôle important dans la sphère du cinéma des années 1960 et 1970. La salle étant protégée au titre des monuments historiques, le chef opérateur d^ prendre des mesures particulières pour y tourner.

On reconnaît la place Alphonse-Laveran (5e arrondissement) dans la scène en extérieur où le jeune Américain regarde les actualités à la télé avec la sœur dans la vitrine d'un magasin, le tout sur fond de grilles (les ordures s’y accumulent du fait des grèves) avec vue sur l’église du Val-de-Grâce[2].

Casting[modifier | modifier le code]

Analyse[modifier | modifier le code]

Références historiques[modifier | modifier le code]

Avec pour toile de fond la France déchirée de Mai 68, reflet d'une jeunesse dont la voix résonne dans toute l'Europe, The Dreamers est un voyage initiatique : celui de trois adolescents testant leurs propres limites pour enfin se trouver.

Références cinématographiques[modifier | modifier le code]

C'est aussi un hommage au cinéma avec de nombreuses références cinématographiques. De très courts extraits des films — comme L'Opérateur (The Cameraman) de Buster Keaton, Les Lumières de la ville (City Lights) de Charlie Chaplin, La Monstrueuse Parade (Freaks), Scarface, La Reine Christine avec Greta Garbo, Le Danseur du dessus avec Fred Astaire et Ginger Rogers, Shock Corridor, et La Monstrueuse Parade pour le cinéma américain, Blonde Vénus avec Marlene Dietrich, ou encore Mouchette et les films de Jean-Luc Godard À bout de souffle et Bande à part (les trois héros reproduisent la scène de la course dans le musée du Louvre du film inspirée par le record d'un prétendu américain Jimmy Johnson) pour les films de la Nouvelle Vague — sont inclus dans le film.

Scénario[modifier | modifier le code]

Le scénario de Gilbert Adair est une adaptation de sa nouvelle The Holy Innocents (en) (1988), inspirée du roman Les Enfants terribles (1929) de Jean Cocteau et du film du même nom réalisé par Jean-Pierre Melville en 1950.

Anecdotes[modifier | modifier le code]

La scène où Isabelle se brûle les cheveux était en fait un accident de tournage, mais Bernardo Bertolucci trouva qu'Eva Green avait continué à jouer si naturellement qu'il garda donc cette scène, considérant qu'elle servait la narration en annonçant la tournure folle de la suite des événements[réf. nécessaire].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. http://www.imdb.fr/title/tt0309987/business : in fine dans la page ; page du site IMDb consultée le 20 octobre 2012.
  2. a b c et d http://www.l2tc.com/cherche.php?titre=Innocents+-+the+dreamers&exact=oui&annee=2003 , site L2TC consulté le 19 octobre 2012.
  3. « Quand nous sommes passés dans cette rue [il s’agit de l’avenue de Messine], elle était complètement réaménagée et redécorée pour le nouveau film de Bernardo Bertolucci, Dreamers. Un film qui s’appuie sur les événements de mai 1968 et qui narre la rencontre de deux Français et d’un Américain entre deux coups de matraque, pendant les manifestations de cette année-là. Les comédiens sont Jake Gyllendal [sic], Louis Garrel et Eva Green. » in : Virginie Descure et Christophe Casazza, Ciné Paris : 20 balades sur des lieux de tournages mythiques, Éditions Hors Collection, 2003, p. 76 (ISBN 2-258-06019-2).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]