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[[Fichier:Ecole alsacienne jeu de barres.jpg|vignette|Vers 1890, les élèves de l'[[École Alsacienne]] à Paris jouent aux barres.]]

Les '''barres''' ou le '''jeu de barre''' désigne un jeu sportif traditionnel.
Les '''barres''' ou le '''jeu de barre''' désigne un jeu sportif traditionnel.


==Origines historiques==
==Origines historiques==


La pratique du jeu de barres remonte en [[France]] au [[XIIIe siècle|XIII{{e}}]]. Le terme barres apparaît en [[1300]] dans un texte de [[Jean de Garlande]] décrivant une « sorte de jeu » spécialement pratiqué en France. Un texte de [[842]] évoque probablement ce jeu, sans le nommer.
La pratique du jeu de barres remonte textuellement en [[France]] au {{s-|XIII}}. Le terme barres apparaît en [[1283]] dans l'ouvrage de loi des [[Coutumes de Beauvaisis]] : {{citation|Aucune fois avient que jeus est commenciés si comme pour behourder, ou pour couler, ou pour '''jouer aux barres''' [...]}}
<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Philippe de Beaumanoir]]|titre=Coutumes de Beauvaisis|année=1283|chapitre=LXIX|partie=1957 [https://archive.org/details/CoutumesDeBeauvaisisvolume2/page/n500/mode/1up Coutumes de Beauvaisis]}}</ref>.
On le voit également mentionné en [[1300]] dans un texte de [[Jean de Garlande]] décrivant une « sorte de jeu » spécialement pratiqué en France. Un texte de [[842]] évoque probablement ce jeu, sans le nommer {{référence nécessaire}}.
De nombreux documents reprennent l'information de [[Claude Aveline]] selon laquelle l'origine du jeu de barres serait à rechercher dans l'ostrakinda (jeu de l'antiquité grecque mentionné par [[Platon]] dans la République) mais l'auteur ne mentionne aucun élément à l'appui de cette hypothèse<ref>[[Claude Aveline]], ''le Code des jeux'', Hachette, 1961, {{p.|514}}</ref>.
De nombreux documents reprennent l'information de [[Claude Aveline]] selon laquelle l'origine du jeu de barres serait à rechercher dans l'ostrakinda (jeu de l'antiquité grecque mentionné par [[Platon]] dans la République) mais l'auteur ne mentionne aucun élément à l'appui de cette hypothèse<ref>[[Claude Aveline]], ''le Code des jeux'', Hachette, 1961, {{p.|514}}</ref>.


=={{s-|XVII}} ==
==Mentions dans la littérature==


Le ''[[s:Dictionaire francois latin ou Thresor de la langue francoyse de Jean Nicot (1573-1625)|Thresor de la langue françoyse tant ancienne que moderne]]'' ([[1606]]) de [[Jean Nicot]] décrit ainsi ce jeu : « jeu de barres, lequel se joue par deux bandes, l'une front à front de l'autre en pleine campagne, saillans de leurs rangs, les uns sur les autres file à file, pour tascher à se prendre prisonniers, là où le premier qui attaque l'escarmouche est sous les barres de celuy de la bande opposite qui sort sur luy, et cetuy sous les barres de celuy de l'autre part saut en campagne sut luy ainsi les uns et les autres, tant que les deux troppes soient estroitement meslées. »
Le ''[[s:Dictionaire francois latin ou Thresor de la langue francoyse de Jean Nicot (1573-1625)|Thresor de la langue françoyse tant ancienne que moderne]]'' ([[1606]]) de [[Jean Nicot]] décrit ainsi ce jeu : « jeu de barres, lequel se joue par deux bandes, l'une front à front de l'autre en pleine campagne, saillans de leurs rangs, les uns sur les autres file à file, pour tascher à se prendre prisonniers, là où le premier qui attaque l'escarmouche est sous les barres de celuy de la bande opposite qui sort sur luy, et cetuy sous les barres de celuy de l'autre part saut en campagne sut luy ainsi les uns et les autres, tant que les deux troppes soient estroitement meslées. »


[[Gargantua]] pratiqua les barres.

Dans ''[[La Guerre des boutons (roman)|La Guerre des boutons]]'', les enfants de Longeverne n'ont plus envie de jouer aux barres, leur guerre contre les enfants de Velrans étant nettement plus physiques.
Dans ''[[Du côté de chez Swann]]'' de Marcel Proust, le narrateur d'''A la recherche du temps perdu'' s'angoisse à l'idée de ne pas pouvoir se rendre aux Champs-Élysées pour jouer aux barres avec Gilberte Swann<ref>{{Ouvrage|langue = Français|auteur1 = Marcel Proust|titre = À l'ombre des jeunes filles en fleurs|lieu = Paris|éditeur = Folio/Gallimard|année = 1987|pages totales = 66-67|isbn = 9782070380510|lire en ligne = |passage = À travers le corps languissant et perméable dont elle était enveloppée, ma pensée souriante rejoignait, exigeait le plaisir si doux d'une partie de barres avec Gilberte, et une heure plus tard, me soutenant à peine, mais heureux à côté d'elle, j'avais la force de la goûter encore.}}</ref>.
Dans le conte ''Le canard et la panthère'' des [[Les Contes du chat perché|Contes du chat perché]] de [[Marcel Aymé]], une panthère force les parents de Delphine et Marinette à jouer aux barres tous les après-midi au lieu d'aller aux champs.

Dans le chapitre 2 des [[Histoires inédites du Petit Nicolas|histoires inédites]] du [[Le Petit Nicolas|Petits Nicolas]], une histoire s'appelle ''Les barres''. Le surveillant de l'école essaye d'apprendre ce jeu aux élèves.

Dans ''[[Les Mots]]'' de Jean-Paul Sartre, le personnage principal "[trouvait] distingué de [s']ennuyer auprès de M. Barrault pendant qu[e les autres] jouaient aux barres.

Dans ''l'Enfant'' de Jules VALLES "Tous les jeux de l'enfance me sont interdits. Je ne puis '''jouer aux barres''', sauter, courir, me battre."
==Règles==
==Règles==


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== Bibliographie ==
== Bibliographie ==
* [[Jean-Michel Mehl]], ''Les jeux au royaume de France du {{XIIIe}} au {{XVIe}} siècle'', version abrégée d'une thèse d'État d'Histoire soutenue en octobre 1988, Paris, Fayard, 1990, « Les barres », {{p.|65-68}}.
* [[Jean-Michel Mehl]], ''Les Jeux au royaume de France du {{s mini-|XIII}} au {{s mini-|XVI}} siècle'', version abrégée d'une thèse d'État d'histoire soutenue en {{date-|octobre 1988}}, Paris, Fayard, 1990, « Les barres », {{p.|65-68}}.
* [[Pierre Parlebas]], "La dynamique sociomotrice dans les jeux sportifs collectifs", article paru dans ''Sport en jeux'', hors-série de la revue Vers l'éducation nouvelle, 1988.
* [[Pierre Parlebas]], "La dynamique sociomotrice dans les jeux sportifs collectifs", article paru dans ''Sport en jeux'', hors-série de la revue Vers l'éducation nouvelle, 1988.

== Plusieurs versions des règles du jeu de barres ==
* http://www.ac-caen.fr/ia50/circo/eps50/spip.php?article38
* http://www.ressources-cemea-pdll.org/spip.php?article233


== Notes et références ==
== Notes et références ==
{{Références}}
{{Références}}

== Liens externes ==

=== Plusieurs versions des règles du jeu de barres ===
* {{lien web |titre=EPS50 - Jeux traditionnels adaptés au cycle 3<!-- Vérifiez ce titre --> |url=https://archive.wikiwix.com/cache/20140430000000/http://www.ac-caen.fr/ia50/circo/eps50/spip.php?article38 |site=ac-caen.fr via [[Wikiwix]] |consulté le=22-12-2023}}
* {{lien web |titre=Les Barres |url=http://web.archive.org/web/20211225013331/https://ressources-cemea-pdll.org/spip.php?article233 |site=ressources-cemea-pdll.org via [[Internet Archive]] |consulté le=22-12-2023}}


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[[Catégorie:Jeu sportif| ]]
[[Catégorie:Jeu sportif]]

Dernière version du 12 avril 2024 à 00:52

Vers 1890, les élèves de l'École Alsacienne à Paris jouent aux barres.

Les barres ou le jeu de barre désigne un jeu sportif traditionnel.

Origines historiques[modifier | modifier le code]

La pratique du jeu de barres remonte textuellement en France au XIIIe siècle. Le terme barres apparaît en 1283 dans l'ouvrage de loi des Coutumes de Beauvaisis : « Aucune fois avient que jeus est commenciés si comme pour behourder, ou pour couler, ou pour jouer aux barres [...] » [1]. On le voit également mentionné en 1300 dans un texte de Jean de Garlande décrivant une « sorte de jeu » spécialement pratiqué en France. Un texte de 842 évoque probablement ce jeu, sans le nommer [réf. nécessaire]. De nombreux documents reprennent l'information de Claude Aveline selon laquelle l'origine du jeu de barres serait à rechercher dans l'ostrakinda (jeu de l'antiquité grecque mentionné par Platon dans la République) mais l'auteur ne mentionne aucun élément à l'appui de cette hypothèse[2].

XVIIe siècle[modifier | modifier le code]

Le Thresor de la langue françoyse tant ancienne que moderne (1606) de Jean Nicot décrit ainsi ce jeu : « jeu de barres, lequel se joue par deux bandes, l'une front à front de l'autre en pleine campagne, saillans de leurs rangs, les uns sur les autres file à file, pour tascher à se prendre prisonniers, là où le premier qui attaque l'escarmouche est sous les barres de celuy de la bande opposite qui sort sur luy, et cetuy sous les barres de celuy de l'autre part saut en campagne sut luy ainsi les uns et les autres, tant que les deux troppes soient estroitement meslées. »

Règles[modifier | modifier le code]

Un jeu souplement codifié[modifier | modifier le code]

Comme pour de nombreux jeux sportifs traditionnels non institutionnalisés, les règles du jeu de barre varient d'un endroit à l'autre, voire d'un moment à l'autre. Les règles ci-dessous ne présentent donc que les éléments les plus communs ou bien ceux qui paraissent indispensables à la mécanique de ce jeu.

Installation et engagement[modifier | modifier le code]

Les barres opposent deux équipes constituées d'un nombre de joueurs à peu près équivalent qui s'affrontent sur un terrain rectangulaire. Le but du jeu est de faire prisonnier les membres de l'équipe adverse. Derrière les deux plus petits côtés du rectangle matérialisant le terrain de jeu se trouvent les camps des deux équipes, ces camps servent de position de départ pour les équipes en début de partie et de refuge une fois la partie commencée (on ne peut pas être capturé lorsqu'on se trouve dans un camp).

Au début de la partie, on effectue un engagement qui consiste pour l'un des joueurs de l'une des deux équipes à traverser le terrain pour aller au contact de l'équipe opposée et qui lancera le jeu parfois à l'aide d'une formule rituelle, souvent en tapant dans les mains d'un joueur adverse.

Prise et délivrance[modifier | modifier le code]

Dès lors, chaque joueur peut s'élancer hors de son camp pour tenter capturer un adversaire selon la modalité suivante : entre deux joueurs adverses quelconques qui se trouvent sur le terrain de jeu, le droit de prise est donné à celui des deux joueurs qui est sorti de son camp le plus récemment. Chaque joueur qui n'a pas été fait prisonnier peut retourner dans son camp quand il le souhaite et ressortir quand il le juge utile, en regagnant ainsi le droit de prise sur l'ensemble des adversaires situés sur le terrain de jeu.

Tout joueur ne peut néanmoins capturer qu'un seul adversaire à la fois, il doit en général l'accompagner ensuite à la "prison", endroit proche du camp opposé à celui du prisonnier. Un joueur accompagnant son prisonnier ne peut ni être capturé, ni faire d'autres prisonniers. Les prisonniers peuvent constituer une chaîne à partir de leur prison, chaîne dont les joueurs seront délivrés par simple contact de la main d'un coéquipier libre.

Campagne[modifier | modifier le code]

La règle dite "de campagne", souvent présentée comme optionnelle, offre la possibilité de "faire campagne", c'est-à-dire de se réfugier dans le camp de l'équipe adverse plutôt que dans le sien. Tout en contribuant à rendre encore plus complexe le jeu, cette variante permet d'étendre les possibilités stratégiques des joueurs.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean-Michel Mehl, Les Jeux au royaume de France du XIIIe au XVIe siècle, version abrégée d'une thèse d'État d'histoire soutenue en , Paris, Fayard, 1990, « Les barres », p. 65-68.
  • Pierre Parlebas, "La dynamique sociomotrice dans les jeux sportifs collectifs", article paru dans Sport en jeux, hors-série de la revue Vers l'éducation nouvelle, 1988.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Philippe de Beaumanoir, Coutumes de Beauvaisis, , 1957 Coutumes de Beauvaisis, « LXIX »
  2. Claude Aveline, le Code des jeux, Hachette, 1961, p. 514

Liens externes[modifier | modifier le code]

Plusieurs versions des règles du jeu de barres[modifier | modifier le code]