« Maison Margiela » : différence entre les versions

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| forme juridique = [[Entreprise privée|Société privée]]
| forme juridique = Société à responsabilité limitée
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| date de création = 1988
| date de création = 1988
(Anciennement "Maison Martin Margiela -MMM")
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| date de disparition = <!-- Wikidata : P576 -->
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| dates-clés = 27-09-1989 : immatriculation de la société
| fondateur = Martin Margiela
| fondateur = Martin Margiela
Jenny Meirens
Jenny Meirens

| personnages-clés = <!-- personnages historiques seulement -->
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| drapeau = <!-- placer à non pour ne pas afficher le drapeau devant la ville -->
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| siège (ville) = Paris
| siège (ville) = Paris
| siège (pays) = France
| siège (pays) = France
| direction actuelle = Riccardo Bellini (Directeur Général)
| direction actuelle = Gaetano Sciuto (Gérant)
John Galliano (Directeur artistique)
John Galliano (Directeur artistique)

| Présidents = <!-- Wikidata : P488 --> (seule la propriété P488 est utilisée !)
| Présidents = <!-- Wikidata : P488 --> (seule la propriété P488 est utilisée !)
| Directeurs =
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| secteurs d'activités = haute couture
| secteurs d'activités = haute couture
| produits = vêtements, accessoires, articles ménagers
| produits = vêtements, accessoires, articles ménagers
| société mère = Groupe OTB
| société mère = Groupe OTB
| société sœur =
| société sœur = Margiela France (830960647)
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| Partenaires = <!-- Wikidata : P2652 -->
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| effectif = non précisé
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| chiffre d'affaires = 189 861 600.00 au 31-12-2020
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| somme du bilan (banques) = <!-- les banques n’ont pas de chiffre d’affaires -->
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| primes brut (assurances) = <!-- l’encaissement brut des primes pour les assurances -->
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| résultat net = 12 450 900 € au 31-12-2020 (bénéfice)
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''' Margiela'''<ref>{{Lien web|titre=Chiffre d'affaires, résultat, bilans et identité de la société Neuf enseigne Maison Margiela|url=https://www.societe.com/societe/margiela-879608438.html
La '''Maison Margiela''', anciennement la Maison Martin Margiela, est une maison de [[haute couture]] française établie à [[Paris]]<ref name="annuaire"> [http://www.annuaire-createurs.fr/131-Maison-Margiela.html ''Maison Margiela'']. Consulté le 21 mars 2017.</ref>{{,}}<ref name=vogueleaper>{{en}}[http://www.vogue.co.uk/gallery/martin-margiela « Martin Margiela »]. ''[[Vogue]]'', le 15 octobre 2012. Consulté le 19 mars 2017.</ref>. Fondée en 1988<ref name="annuaire"/>{{,}}<ref name=ellebio/> par le couturier belge [[Martin Margiela]], la maison produit des collections [[Artisanat|artisanales]]<ref name=mystère/> qui tirent leur inspiration de la haute couture et dont les créations servent à leur tour d’inspiration à des collections de [[prêt-à-porter]]<ref name=ellebio>[http://www.elle.fr/Mode/Les-defiles-de-mode/Maison-Martin-Margiela « Maison Martin Margiela »]. ''[[Elle (magazine)|Elle]]''. Consulté le 21 mars 2017.</ref>{{,}}<ref name= barneys/>{{,}}<ref name="modissimo"/>{{,}}<ref name=vogueliste/>. Les lignes de produits recouvrent aussi bien des vêtements pour femmes et pour hommes que de la [[Bijouterie|bijouterie fine]], des chaussures, des objets décoratifs, des [[Parfumerie|parfums]] et des articles ménagers<ref name=vogueleaper/>{{,}}<ref name=ellebio/>{{,}}<ref name="modissimo">[http://modissimo.fr/dossier-maison-martin-margiela.html « Dossier : Rétrospective et histoire de la Maison Martin Margiela »]. ''Modissimo.fr'', le 22 octobre 2008. Consulté le 21 mars 2017.</ref>. La maison est connue pour ses designs [[Déconstructivisme|déconstructifs]] et d'avant-garde et ses matériaux peu conventionnels<ref name=vogueleaper/>{{,}}<ref name=ellebio/>{{,}}<ref name=vogueliste/>{{,}}<ref name=figaromadame> [http://madame.lefigaro.fr/style/martin-margiela-le-createur-sans-visage-ne-cesse-dinspirer-la-mode-040716-115193 « Martin Margiela, le créateur sans visage ne cesse d'inspirer la mode »]. ''[[Le Figaro]]'', le 4 juillet 2016. Consulté le 20 mars 2017.</ref>. Les [[Défilé de mode|défilés]] de la Maison Margiela se déroulent traditionnellement en public et dans des décors inhabituels comme des stations de métro ou des coins de rue<ref name=ellebio/>{{,}}<ref name=figaromadame/>. Les visages des [[Mannequinat|mannequins]] sont souvent cachés par des pans de tissu ou des cheveux longs afin de focaliser le regard des spectateurs sur les vêtements et leur design<ref name=ellebio/>{{,}}<ref name=figaromadame/>{{,}}<ref name=arty/>. Après l’entrée en [[La Bourse|Bourse]] en 2002 de la Maison Martin Margiela, en 2009 son fondateur Martin Margiela quitte son poste de [[directeur artistique]]<ref name="annuaire"/>{{,}}<ref name=vogueleaper/>{{,}}<ref name=ellebio/> et en 2014 ce rôle est confié à [[John Galliano]]<ref name="annuaire"/>{{,}}<ref name=figaromadame/>. La société a collaboré aux [[Vitrine|vitrines]] et à la conception avec d’autres marques telles que [[Barneys New York]]<ref name= barneys/>{{,}}<ref>[http://www.trendsperiodical.fr/tag/barneys/ « MAISON MARGIELA POUR BARNEYS NEW YORK »]. ''Trendsperiodical.fr'', le 2 août 2016. Consulté le 21 mars 2017.</ref>, [[Converse (chaussure)|Converse]]<ref>[http://modissimo.fr/mode-converse-x-maison-martin-margiela-couleur-cachee.html « Converse x Maison Martin Margiela : la couleur cachée »]. ''Modissimo.fr'', le 26 mai 2014.Consulté le 21 mars 2017.</ref>, [[G-Shock]]<ref>[http://www.masculin.com/partners/livenews/content-7584.html?utm_medium=partner&utm_source=livenews_mb&utm_campaign=partners-news-mb&utm_content=7584&ads=pub-6285476985357974 « Maison Martin Margiela x G-Shock : une montre événement »]. ''Masculin.com'', 2013. Consulté le 21 mars 2017.</ref> , Opening Ceremony<ref name=ellebio/>, [[Hermès]]<ref name="annuaire"/>, [[H&M]]<ref>[http://www.lexpress.fr/styles/mode/h-m-et-maison-martin-margiela-devoilent-leur-collaboration-a-new-york_1178655.html « H&M et Maison Martin Margiela dévoilent leur collaboration à New York ».] ''[[L'Express]]'', le 24 octobre 2012. Consulté le 21 mars 2017.</ref>, [[L’Oréal]]<ref name=perfume>[https://strategies.fr/actualites/marques/136103W/martin-margiela-enfin-au-parfum.html « MARTIN MARGIELA ENFIN AU PARFUM »]. ''Stratégies.fr'', le 01 avril 2010. Consulté le 21 mars 2017.</ref>, et [[Swarovski]]<ref>[http://www.viaprestige-lifestyle.com/Tendances/maison-martin-margiela-et-swarovski-collaborent/ « Maison Martin Margiela et Swarovski collaborent »]. ''Viaprestige-lifestyle.com'', le 27 juillet 2013. Consulté le 21 mars 2017.</ref>.
352067110.html|site=www.societe.com|date=|consulté le=2019-06-03}}</ref>, anciennement la Maison Martin Margiela, est une maison de [[haute couture]] française établie à [[Paris]]<ref name="annuaire">[http://www.annuaire-createurs.fr/131-Maison-Margiela.html ''Maison Margiela'']. Consulté le 21 mars 2017.</ref>{{,}}<ref name=vogueleaper>{{en}}[http://www.vogue.co.uk/gallery/martin-margiela « Martin Margiela »]. ''[[Vogue]]'', le 15 octobre 2012. Consulté le 19 mars 2017.</ref>. Fondée en 1988<ref name="annuaire"/>{{,}}<ref name=ellebio/> par le couturier belge [[Martin Margiela]], la maison produit des collections [[Artisanat|artisanales]]<ref name=mystère/> qui tirent leur inspiration de la haute couture et dont les créations servent à leur tour d’inspiration à des collections de [[prêt-à-porter]]<ref name=ellebio>[http://www.elle.fr/Mode/Les-defiles-de-mode/Maison-Martin-Margiela « Maison Martin Margiela »]. ''[[Elle (magazine)|Elle]]''. Consulté le 21 mars 2017.</ref>{{,}}<ref name= barneys/>{{,}}<ref name="modissimo"/>{{,}}<ref name=vogueliste/>. Les lignes de produits recouvrent aussi bien des vêtements pour femmes et pour hommes que de la [[Bijouterie|bijouterie fine]], des chaussures, des objets décoratifs, des [[Parfumerie|parfums]] et des articles ménagers<ref name=vogueleaper/>{{,}}<ref name=ellebio/>{{,}}<ref name="modissimo">[http://modissimo.fr/dossier-maison-martin-margiela.html « Dossier : Rétrospective et histoire de la Maison Martin Margiela »]. ''Modissimo.fr'', le 22 octobre 2008. Consulté le 21 mars 2017.</ref>. La maison est connue pour ses designs [[Déconstructivisme|déconstructifs]] et d'avant-garde et ses matériaux peu conventionnels<ref name=vogueleaper/>{{,}}<ref name=ellebio/>{{,}}<ref name=vogueliste/>{{,}}<ref name=figaromadame>[http://madame.lefigaro.fr/style/martin-margiela-le-createur-sans-visage-ne-cesse-dinspirer-la-mode-040716-115193 « Martin Margiela, le créateur sans visage ne cesse d'inspirer la mode »]. ''[[Le Figaro]]'', le 4 juillet 2016. Consulté le 20 mars 2017.</ref>. Les [[Défilé de mode|défilés]] de la Maison Margiela se déroulent traditionnellement en public et dans des décors inhabituels comme des stations de métro ou des coins de rue<ref name=ellebio/>{{,}}<ref name=figaromadame/>. Les visages des [[Mannequinat|mannequins]] sont souvent cachés par des pans de tissu ou des cheveux longs afin de focaliser le regard des spectateurs sur les vêtements et leur design<ref name=ellebio/>{{,}}<ref name=figaromadame/>{{,}}<ref name=arty/>. Après l’entrée en [[La Bourse|Bourse]] en 2002 de la Maison Martin Margiela, en 2009 son fondateur Martin Margiela quitte son poste de [[directeur artistique]]<ref name="annuaire"/>{{,}}<ref name=vogueleaper/>{{,}}<ref name=ellebio/> et en 2014 ce rôle est confié à [[John Galliano]]<ref name="annuaire"/>{{,}}<ref name=figaromadame/>. La société a collaboré aux [[vitrine]]s et à la conception avec d’autres marques telles que [[Barneys New York]]<ref name= barneys/>{{,}}<ref>[http://www.trendsperiodical.fr/tag/barneys/ « MAISON MARGIELA POUR BARNEYS NEW YORK »]. ''Trendsperiodical.fr'', le 2 août 2016. Consulté le 21 mars 2017.</ref>, [[Converse (chaussure)|Converse]]<ref>[http://modissimo.fr/mode-converse-x-maison-martin-margiela-couleur-cachee.html « Converse x Maison Martin Margiela : la couleur cachée »]. ''Modissimo.fr'', le 26 mai 2014.Consulté le 21 mars 2017.</ref>, [[G-Shock]]<ref>[http://www.masculin.com/partners/livenews/content-7584.html?ads=pub-6285476985357974 « Maison Martin Margiela x G-Shock : une montre événement »]. ''Masculin.com'', 2013. Consulté le 21 mars 2017.</ref>, Opening Ceremony<ref name=ellebio/>, [[Hermès International|Hermès]]<ref name="annuaire"/>, [[H&M]]<ref>[http://www.lexpress.fr/styles/mode/h-m-et-maison-martin-margiela-devoilent-leur-collaboration-a-new-york_1178655.html « H&M et Maison Martin Margiela dévoilent leur collaboration à New York ».] ''[[L'Express]]'', le 24 octobre 2012. Consulté le 21 mars 2017.</ref>, [[L’Oréal]]<ref name=perfume>[https://strategies.fr/actualites/marques/136103W/martin-margiela-enfin-au-parfum.html « MARTIN MARGIELA ENFIN AU PARFUM »]. ''Stratégies.fr'', le 01 avril 2010. Consulté le 21 mars 2017.</ref>, et [[Swarovski]]<ref>[http://www.viaprestige-lifestyle.com/Tendances/maison-martin-margiela-et-swarovski-collaborent/ « Maison Martin Margiela et Swarovski collaborent »]. ''Viaprestige-lifestyle.com'', le 27 juillet 2013. Consulté le 21 mars 2017.</ref>.


==Historique==
== Historique ==
La Maison Margiela est fondée en 1988 par et sous le nom du couturier belge Martin Margiela<ref name=vogueleaper/>{{,}}<ref name=ellebio/>{{,}}<ref name="modissimo"/>{{,}}<ref name=vogueliste>[http://www.vogue.fr/thevoguelist/thevoguelist/maison-martin-margiela-/716 « Parcours Maison Martin Margiela »]. ''Vogue'', MAJ le 24 novembre 2015. Consulté le 23 mars 2017.</ref>. Ce dernier fait des études de haute couture à l’[[Académie royale des beaux-arts d'Anvers|Académie Royale d'Anvers]]<ref name=ellebio/>{{,}}<ref name="modissimo"/>{{,}}<ref name=figaromadame/> et bien qu’il termine celles-ci une année auparavant, en 1979<ref name=firstfloor> [http://www.firstfloor.lu/fr/type_designers/maison-martin-margiela/ « Maison Martin Margiela »]. ''Firstfloor.lu''. Consulté le 20 mars 2017.</ref>, il est souvent associé par erreur aux membres du groupe de jeunes [[Styliste|stylistes]] d’avant-garde des [[années 1980]], diplômés de la même académie, les « [[Six d'Anvers|Six d’Anvers]] »<ref>[http://weekend.levif.be/lifestyle/mode/les-six-d-anvers-reunis-pour-les-50-ans-de-l-academie/article-normal-345613.html « Les Six d'Anvers réunis pour les 50 ans de l'Académie »]. ''[[Le Vif]]'', le 14 juin 2013. Consulté le 22 mars 2017.</ref>{{,}}<ref name=express>[http://www.lexpress.fr/styles/mode/50-ans-de-mode-a-anvers-dries-van-noten-ann-demeulemeester_1284556.html « 50 ans de mode anversoise »]. ''L'Express'', le 25 septembre 2013. Consulté le 22 mars 2017.</ref>. En 1984 Margiela s’installe à Paris pour devenir l’assistant styliste de [[Jean-Paul Gaultier]]<ref name="annuaire"/>{{,}}<ref name=ellebio/>{{,}}<ref name=NYmag/>, qui apprécie beaucoup le talent du jeune couturier<ref name=figaromadame/>. Il jouera ce rôle jusqu’en 1987<ref name="annuaire"/>{{,}}<ref name=vogueleaper/>{{,}}<ref name=figaromadame/>. En 1988, Margiela lance une marque sous son propre nom, la « Maison Martin Margiela »<ref name="annuaire"/>, en collaboration avec la styliste Jenny Meirens<ref name="annuaire"/>{{,}}<ref name=vogueliste/>{{,}}<ref>{{en}}[https://www.nytimes.com/interactive/2017/02/06/t-magazine/jenny-meirens-margiela-interview.html « The Woman Behind Martin Margiela »]. ''[[New York Times]]'', le 6 février 2017. Consulté le 22 mars 2017.</ref>. Travaillant dans un premier temps dans un appartement parisien, ils ouvrent leur première boutique dans un espace vide et sans distinction à Paris<ref name=NYmag>{{en}}[http://nymag.com/thecut/2015/04/peek-behind-the-martin-margiela-mystique.html « A Peek Behind the Martin Margiela Mystique »]. ''[[New York Magazine]]'', le 17 avril 2015. Consulté le 18 mars 2017.</ref>{{,}}<ref name=EcoleParis/>.
La Maison Margiela est fondée en 1988 par et sous le nom du couturier belge Martin Margiela<ref name=vogueleaper/>{{,}}<ref name=ellebio/>{{,}}<ref name="modissimo"/>{{,}}<ref name=vogueliste>[http://www.vogue.fr/thevoguelist/thevoguelist/maison-martin-margiela-/716 « Parcours Maison Martin Margiela »]. ''Vogue'', MAJ le 24 novembre 2015. Consulté le 23 mars 2017.</ref>. Ce dernier fait des études de haute couture à l’[[Académie royale des beaux-arts d'Anvers|Académie Royale d'Anvers]]<ref name=ellebio/>{{,}}<ref name="modissimo"/>{{,}}<ref name=figaromadame/> et bien qu’il termine celles-ci une année auparavant, en 1979<ref name=firstfloor>[http://www.firstfloor.lu/fr/type_designers/maison-martin-margiela/ « Maison Martin Margiela »]. ''Firstfloor.lu''. Consulté le 20 mars 2017.</ref>, il est souvent associé par erreur aux membres du groupe de jeunes [[styliste]]s d’avant-garde des [[années 1980]], diplômés de la même académie, les « [[Six d'Anvers|Six d’Anvers]] »<ref>[http://weekend.levif.be/lifestyle/mode/les-six-d-anvers-reunis-pour-les-50-ans-de-l-academie/article-normal-345613.html « Les Six d'Anvers réunis pour les {{nombre|50|ans}} de l'Académie »]. ''[[Le Vif]]'', le 14 juin 2013. Consulté le 22 mars 2017.</ref>{{,}}<ref name=express>[http://www.lexpress.fr/styles/mode/50-ans-de-mode-a-anvers-dries-van-noten-ann-demeulemeester_1284556.html « {{nombre|50|ans}} de mode anversoise »]. ''L'Express'', le 25 septembre 2013. Consulté le 22 mars 2017.</ref>. En 1984 Margiela s’installe à Paris pour devenir l’assistant styliste de [[Jean-Paul Gaultier]]<ref name="annuaire"/>{{,}}<ref name=ellebio/>{{,}}<ref name=NYmag/>, qui apprécie beaucoup le talent du jeune couturier<ref name=figaromadame/>. Il jouera ce rôle jusqu’en 1987<ref name="annuaire"/>{{,}}<ref name=vogueleaper/>{{,}}<ref name=figaromadame/>. En 1988, Margiela lance une marque sous son propre nom, la « Maison Martin Margiela »<ref name="annuaire"/>, en collaboration avec la styliste Jenny Meirens<ref name="annuaire"/>{{,}}<ref name=vogueliste/>{{,}}<ref>{{en}}[https://www.nytimes.com/interactive/2017/02/06/t-magazine/jenny-meirens-margiela-interview.html « The Woman Behind Martin Margiela »]. ''[[New York Times]]'', le 6 février 2017. Consulté le 22 mars 2017.</ref>. Travaillant dans un premier temps dans un appartement parisien, ils ouvrent leur première boutique dans un espace vide et sans distinction à Paris<ref name=NYmag>{{en}}[http://nymag.com/thecut/2015/04/peek-behind-the-martin-margiela-mystique.html « A Peek Behind the Martin Margiela Mystique »]. ''[[New York Magazine]]'', le 17 avril 2015. Consulté le 18 mars 2017.</ref>{{,}}<ref name=EcoleParis/>.
===Premières collections et anonymat===
=== Premières collections et anonymat ===
Le premier défilé d’une collection femme de la Maison Martin Margiela, celle du printemps 1989, a lieu en 1988 au Café de la Gare à Paris<ref name="annuaire"/>{{,}}<ref name=vogueleaper/>{{,}}<ref name=ellebio/>{{,}}<ref name="modissimo"/>. Cette première collection femme comportait ce que ''[[The Independent]]'' décrit comme « un [[Tablier (vêtement)|tablier]] de boucher en cuir retravaillé de façon à en faire une robe de soirée séduisante »<ref name=outofsight>{{en}}[https://www.independent.co.uk/life-style/fashion/features/out-of-sight-not-out-of-mind-celebrating-two-decades-of-martin-margiela-magic-1832810.html « Out of sight, not out of mind: Celebrating two decades of Martin Margiela magic »]. ''[[The Independent]]'', le 6 décembre 2009. Consulté le 19 mars 2017.</ref> ainsi que plusieurs vestes taillées à partir d'une vielle robe en [[Tulle (tissu)|tulle]]<ref name=outofsight/>. Dix ans plus tard, en 1998, la maison présente sa première collection hommes, la « Ligne 10 »<ref name=vogueleaper/>{{,}}<ref name="modissimo"/>{{,}}<ref name=interviewmag/>.
Le premier défilé d’une collection femme de la Maison Martin Margiela, celle du printemps 1989, a lieu en 1988 au [[Café de la Gare]] à Paris<ref name="annuaire"/>{{,}}<ref name=vogueleaper/>{{,}}<ref name=ellebio/>{{,}}<ref name="modissimo"/>. Cette première collection femme comportait ce que ''[[The Independent]]'' décrit comme « un [[Tablier (vêtement)|tablier]] de boucher en cuir retravaillé de façon à en faire une robe de soirée séduisante »<ref name=outofsight>{{en}}[https://www.independent.co.uk/life-style/fashion/features/out-of-sight-not-out-of-mind-celebrating-two-decades-of-martin-margiela-magic-1832810.html « Out of sight, not out of mind: Celebrating two decades of Martin Margiela magic »]. ''[[The Independent]]'', le 6 décembre 2009. Consulté le 19 mars 2017.</ref> ainsi que plusieurs vestes taillées à partir d'une vieille robe en [[Tulle (tissu)|tulle]]<ref name=outofsight/>. Dix ans plus tard, en 1998, la maison présente sa première collection hommes, la « Ligne 10 »<ref name=vogueleaper/>{{,}}<ref name="modissimo"/>{{,}}<ref name=interviewmag/>.


Dévoilée pour la première fois en 1989 et lancée en 1992, l’une des pièces les plus connues de la marque est la botte « [[tabi]] », une interprétation de la chaussette traditionnelle [[japonaise]] qui sépare le gros orteil des autres<ref name=vogueleaper/>{{,}}<ref name=businessoffashion/>{{,}}<ref name=japonais/>. En 1994, la Maison Martin Margiela lance ses premières pièces d’époque par une ligne de « reproductions totales »<ref name=leave/>, après avoir reconstruit sa collection précédente uniquement à partir de ses archives<ref name=leave>{{en}}[https://www.nytimes.com/2009/12/09/business/global/09diesel.html « Martin Margiela to Leave Fashion House He Founded »]. ''New York Times'', le 8 décembre 2009. Consulté le 19 mars 2017.</ref>.
Dévoilée pour la première fois en 1989 et lancée en 1992, l’une des pièces les plus connues de la marque est la botte « [[tabi]] », une interprétation de la [[chaussette]] traditionnelle [[japonaise]] qui sépare le gros orteil des autres<ref name=vogueleaper/>{{,}}<ref name=businessoffashion/>{{,}}<ref name=japonais/>. En 1994, la Maison Martin Margiela lance ses premières pièces d’époque par une ligne de « reproductions totales »<ref name=leave/>, après avoir reconstruit sa collection précédente uniquement à partir de ses archives<ref name=leave>{{en}}[https://www.nytimes.com/2009/12/09/business/global/09diesel.html « Martin Margiela to Leave Fashion House He Founded »]. ''New York Times'', le 8 décembre 2009. Consulté le 19 mars 2017.</ref>. Au dévoilement des bottes « tabi » en 1988 au Café de la Gare à Paris, les modèles marchent d'abord dans de la peinture rouge pour laisser une empreinte de la chaussure scindée aux orteils lors du défilé<ref>{{Lien web |langue=en |nom=AnOther |titre=The Tale of Margiela's Tabi Boot |url=https://www.anothermag.com/fashion-beauty/7721/the-tale-of-margielas-tabi-boot |site=AnOther |date=2015-09-01 |consulté le=2023-04-24}}</ref>.


Homme extrêmement discret<ref name=ellebio/> qui refuse les apparitions sur le podium à l’occasion de ses défilés en public<ref name=estula> [http://www.lexpress.fr/styles/createurs/margiela-es-tu-la_1883940.html « Margiela es-tu là? »]. ''[[L'Express]]'', le 10 mars 2017. Consulté le 20 mars 2017.</ref>, Margiela commence à éviter les photographes et à s’entretenir par fax<ref name=EcoleParis/> avec les médias au moyen de communications signées au nom collectif « nous »<ref name=ellebio/>{{,}}<ref name="modissimo"/>{{,}}<ref name=vogueliste/>{{,}}<ref name=interviewmag>{{en}} [http://www.interviewmagazine.com/fashion/maison-martin-margiela/#_ « MAISON MARTIN MARGIELA ».] ''Interview Magazine'', le 9 janvier 2008. Consulté le 22 mars 2017.</ref>. Les interviews se déroulent collectivement en présence de l’équipe de design au complet<ref name=NYmag/>. De 1997 à 2003, la maison supervise la direction artistique des vêtements femmes pour la maison de couture française [[Hermès International|Hermès]]<ref name="annuaire"/>{{,}}<ref name=hermes2/>, avec une équipe de stylistes placés sous la direction du président d’Hermès, [[Jean-Louis Dumas]], mais Margiela reste dans l'[[anonymat]]<ref name=vogueleaper/>{{,}}<ref name=ellebio/>. Avant l’acquisition de la marque en 2002 par le Groupe OTB<ref name=leave/>, les boutiques de la maison ne se trouvent pas dans l’annuaire téléphonique et le nom de Margiela n’apparaît jamais à l'extérieur des boutiques<ref name=mystère/>{{,}}<ref name="modissimo"/>{{,}}<ref name=rules>{{en}}[https://www.businessoffashion.com/articles/news-analysis/maison-martin-margiela-part-one-%E2%80%93-the-cult-of-invisibility « Maison Martin Margiela | The Cult of Invisibility - Part One »] ''Business of Fashion'', le 28 octobre 2009. Consulté le 28 mars 2017.</ref>. Les vêtements de la marque portent des étiquettes simples à quatre brides blanches, portant le chiffre de référence à la ligne, mais sans logo<ref name=vogueleaper/>{{,}}<ref name=ellebio/>{{,}}<ref name=vogueliste/>. Les différentes lignes de produits sont désignées par des chiffres, sans ordre chronologique particulier<ref name=vogueleaper/>{{,}}<ref name=vogueliste/>.
Homme extrêmement discret<ref name=ellebio/> qui refuse les apparitions sur le [[Défilé de mode|podium]] à l’occasion de ses défilés en public<ref name=estula>[http://www.lexpress.fr/styles/createurs/margiela-es-tu-la_1883940.html « Margiela es-tu là? »]. ''[[L'Express]]'', le 10 mars 2017. Consulté le 20 mars 2017.</ref>, Margiela commence à éviter les photographes et à s’entretenir par [[Fax Internet|fax]]<ref name=EcoleParis/> avec les médias au moyen de communications signées au nom collectif « nous »<ref name=ellebio/>{{,}}<ref name="modissimo"/>{{,}}<ref name=vogueliste/>{{,}}<ref name=interviewmag>{{en}} [http://www.interviewmagazine.com/fashion/maison-martin-margiela/#_ « MAISON MARTIN MARGIELA ».] ''Interview Magazine'', le 9 janvier 2008. Consulté le 22 mars 2017.</ref>. Les interviews se déroulent collectivement en présence de l’équipe de design au complet<ref name=NYmag/>. De 1997 à 2003, la maison supervise la direction artistique des vêtements femmes pour la maison de couture française [[Hermès International|Hermès]]<ref name="annuaire"/>{{,}}<ref name=hermes2/>, avec une équipe de stylistes placés sous la direction du président d’Hermès, [[Jean-Louis Dumas]], mais Margiela reste dans l'[[anonymat]]<ref name=vogueleaper/>{{,}}<ref name=ellebio/>. Avant l’acquisition de la marque en 2002 par le Groupe OTB<ref name=leave/>, les boutiques de la maison ne se trouvent pas dans l’annuaire téléphonique et le nom de Margiela n’apparaît jamais à l'extérieur des boutiques<ref name=mystère/>{{,}}<ref name="modissimo"/>{{,}}<ref name=rules>{{en}}[https://www.businessoffashion.com/articles/news-analysis/maison-martin-margiela-part-one-%E2%80%93-the-cult-of-invisibility « Maison Martin Margiela | The Cult of Invisibility - Part One »] ''Business of Fashion'', le 28 octobre 2009. Consulté le 28 mars 2017.</ref>. Les vêtements de la marque portent des étiquettes simples à quatre brides blanches, portant le chiffre de référence à la ligne, mais sans logo<ref name=vogueleaper/>{{,}}<ref name=ellebio/>{{,}}<ref name=vogueliste/>. Les différentes lignes de produits sont désignées par des chiffres, sans ordre chronologique particulier<ref name=vogueleaper/>{{,}}<ref name=vogueliste/>.


La presse spécule que cet anonymat est une [[Publicité|stratégie publicitaire]]<ref> [http://next.liberation.fr/mode/2014/07/23/maison-martin-margiela-suzy-menkes-vend-la-meche_1068317 « MAISON MARTIN MARGIELA: SUZY MENKES VEND LA MÈCHE »]. ''Libération'', le 23 juillet 2014. Consulté le 29 mars 2017.</ref>, bien que la Maison Martin Margiela affirme que l’anonymat de Margiela est une réaction face à une industrie de la mode qui s’était trop commercialisée<ref name=NYTInvisible/> et une tentative sincère de recentrer la focalisation de la mode sur les vêtements et non pas sur les personnages qui y sont derrière<ref name=EcoleParis> Giovanni Pungetti, dans [https://www.cairn.info/revue-le-journal-de-l-ecole-de-paris-du-management-2012-2-page-8.htm « La création sans créateur : le cas de Maison Martin Margiela »]. ''Journal de l'Ecole de Paris du Management'', 2012/2, p. 8.</ref>{{,}}<ref name=fashionpost> [http://www.lefashionpost.com/actus/2014/08/pourquoi-martin-margiela-elvis-presley-lanti-mode « Pourquoi Martin Margiela est le Elvis Presley de l’Anti Mode ? »]. ''Lefashionpost.com'', le 14 août 2014. Consulté le 29 mars 2017.</ref>. Par conséquent, la presse qualifie Margiela de « [[Greta Garbo]] de la mode » en référence à l’aversion similaire que ressentait l'actrice face aux feux des projecteurs<ref>{{en}} [http://wwd.com/fashion-news/couture/galliano-to-parade-margiela-couture-in-london-8067063/ « John Galliano to Show Margiela Couture in London »]. ''WWD'', le 10 decembre 2014. Consulté le 29 mars 2017.</ref>{{,}}<ref name=legend>{{en}} [http://www.vogue.com/article/martin-margiela-runway-shows-from-the-archives « From the Archives: 14 Shows From the Man, the Myth, the Legend Martin Margiela »]. ''Vogue'', le 10 Novembre 2015. Consulté le 29 mars 2017.</ref>, et en 2008 le ''[[New York Times]]'' décrit Margiela comme « [[The Invisible Man|l’homme invisible]] de la mode »<ref name=NYTInvisible>{{en}} [https://www.nytimes.com/2008/10/02/fashion/shows/02MARGIELA.html?pagewanted=all&_r=0 « Fashion’s Invisible Man »]. The ''New York Times'', le 1 octobre 2008. Consulté le 19 mars 2017.</ref>.
La presse spécule que cet anonymat est une [[Publicité|stratégie publicitaire]]<ref>[http://next.liberation.fr/mode/2014/07/23/maison-martin-margiela-suzy-menkes-vend-la-meche_1068317 « MAISON MARTIN MARGIELA: SUZY MENKES VEND LA MÈCHE »]. ''Libération'', le 23 juillet 2014. Consulté le 29 mars 2017.</ref>, bien que la Maison Martin Margiela affirme que l’anonymat de Margiela est une réaction face à une industrie de la mode qui s’était trop commercialisée<ref name=NYTInvisible/> et une tentative sincère de recentrer la focalisation de la mode sur les vêtements et non pas sur les personnages qui y sont derrière<ref name=EcoleParis>Giovanni Pungetti, dans [https://www.cairn.info/revue-le-journal-de-l-ecole-de-paris-du-management-2012-2-page-8.htm « La création sans créateur : le cas de Maison Martin Margiela »]. ''Journal de l'École de Paris du Management'', 2012/2, {{p.|8}}.</ref>{{,}}<ref name=fashionpost>[http://www.lefashionpost.com/actus/2014/08/pourquoi-martin-margiela-elvis-presley-lanti-mode « Pourquoi Martin Margiela est le Elvis Presley de l’Anti Mode ? »]. ''Lefashionpost.com'', le 14 août 2014. Consulté le 29 mars 2017.</ref>. Par conséquent, la presse qualifie Margiela de « [[Greta Garbo]] de la mode » en référence à l’aversion similaire que ressentait l'actrice face aux feux des projecteurs<ref>{{en}} [http://wwd.com/fashion-news/couture/galliano-to-parade-margiela-couture-in-london-8067063/ « John Galliano to Show Margiela Couture in London »]. ''WWD'', le 10 décembre 2014. Consulté le 29 mars 2017.</ref>{{,}}<ref name=legend>{{en}} [http://www.vogue.com/article/martin-margiela-runway-shows-from-the-archives « From the Archives: 14 Shows From the Man, the Myth, the Legend Martin Margiela »]. ''Vogue'', le 10 novembre 2015. Consulté le 29 mars 2017.</ref>, et en 2008 le ''[[New York Times]]'' décrit Margiela comme « l’homme invisible de la mode »<ref name=NYTInvisible>{{en}} [https://www.nytimes.com/2008/10/02/fashion/shows/02MARGIELA.html?pagewanted=all&_r=0 « Fashion’s Invisible Man »]. The ''New York Times'', le {{1er}} octobre 2008. Consulté le 19 mars 2017.</ref>.
===Un style qui intrigue===
Au cours des années 80, Margiela, tout comme d’autres couturiers belges y compris les Six d’Anvers, s’inspire des modes déconstructives présentées par des [[Avant-gardiste|avant-gardistes]] japonais comme [[Rei Kawakubo]]<ref name=express/>, créatrice de la marque « [[Comme des Garçons]] »<ref name=japonais>{{en}} [http://www.dazeddigital.com/fashion/article/30853/1/how-radical-japanese-fashion-inspired-belgiums-avant-garde « How radical Japanese fashion inspired Belgium's avant garde »]. ''Dazedigital.com'', mars 2016. Consulté le 20 mars 2017.</ref>{{,}}<ref> [http://www.capital.fr/enquetes/histoire-eco/luxe-les-50-plus-grands-createurs/rei-kawakubo-nee-en-1942-la-dissidente-du-no-fashion-de-comme-des-garcons « LA DISSIDENTE DU “NO FASHION” DE COMME DES GARÇONS »]. Capital, le 29 janvier 2016. Consulté le 28 mars 2017.</ref>. Margiela commence à appliquer le style déconstructif pendant cette même période alors qu’il travaille en tant que styliste indépendant à [[Milan]], en [[Italie]]<ref>Agerman, Johanna, [http://www.iconeye.com/404/item/3964-martin-margiela « Martin Margiela »]. ''Icon'', April 2009.</ref>. Dès ses débuts son travail révèle la structure des vêtements à l’exemple des [[Doublure|doublures]] et des [[coutures]] qui sont délibérément laissées visibles<ref name="modissimo"/>{{,}}<ref name=figaromadame/>{{,}}<ref> [https://www.tendances-de-mode.com/2007/03/09/94-martin-margiela « Martin Margiela »]. ''Tendances de Mode'', le 9 mars 2007. Consulté le 28 mars 2017.</ref>.


=== Un style qui intrigue ===
La collaboration entre Martin Margiela et Jenny Meirens donne lieu à des collections qui se distinguent par leur fabrication à partir de vêtements et d’objets récupérées<ref name=mystère> [http://next.liberation.fr/culture-next/2008/10/25/le-mystere-martin-margiela_562356 « LE MYSTÈRE MARTIN MARGIELA »]. ''[[Libération (journal)|Libération]]'', le 25 octobre 2008. Consulté le 30 mars 2017.</ref>{{,}}<ref name=firstfloor/>. La revue ''[[New York Magazine]]'' remarque que « le styliste a vite défini un look déconstruit [pour sa nouvelle marque]… De manière quelque peu [[dadaïste]], comme si [[Marcel Duchamp]] s'était réincarné en styliste de mode, Margiela a remis en question chaque principe de la mode et du luxe »<ref name=NYmag/>. Plus tard, le magazine ''[[Vogue]]'' écrira que les idées initiales de Margiela « choquaient et intriguaient » l’industrie de la mode<ref name=vogueleaper/>.
Au cours des années 1980, Margiela, tout comme d’autres couturiers belges y compris les Six d’Anvers, s’inspire des modes déconstructives présentées par des [[Avant-garde (art)|avant-gardistes]] japonais comme [[Rei Kawakubo]]<ref name=express/>, créatrice de la marque « [[Comme des Garçons]] »<ref name=japonais>{{en}} [http://www.dazeddigital.com/fashion/article/30853/1/how-radical-japanese-fashion-inspired-belgiums-avant-garde « How radical Japanese fashion inspired Belgium's avant garde »]. ''Dazedigital.com'', mars 2016. Consulté le 20 mars 2017.</ref>{{,}}<ref>[http://www.capital.fr/enquetes/histoire-eco/luxe-les-50-plus-grands-createurs/rei-kawakubo-nee-en-1942-la-dissidente-du-no-fashion-de-comme-des-garcons « LA DISSIDENTE DU “NO FASHION” DE COMME DES GARÇONS »]. Capital, le 29 janvier 2016. Consulté le 28 mars 2017.</ref>. Margiela commence à appliquer le style déconstructif pendant cette même période alors qu’il travaille en tant que styliste indépendant à [[Milan]], en [[Italie]]<ref>Agerman, Johanna, [http://www.iconeye.com/404/item/3964-martin-margiela « Martin Margiela »]. ''Icon'', April 2009.</ref>. Dès ses débuts son travail révèle la structure des vêtements à l’exemple des [[Doublure (couture)|doublures]] et des coutures qui sont délibérément laissées visibles<ref name="modissimo"/>{{,}}<ref name=figaromadame/>{{,}}<ref>[https://www.tendances-de-mode.com/2007/03/09/94-martin-margiela « Martin Margiela »]. ''Tendances de Mode'', le 9 mars 2007. Consulté le 28 mars 2017.</ref>.


La collaboration entre Martin Margiela et Jenny Meirens donne lieu à des collections qui se distinguent par leur fabrication à partir de vêtements et d’objets récupérées<ref name=mystère>[http://next.liberation.fr/culture-next/2008/10/25/le-mystere-martin-margiela_562356 « LE MYSTÈRE MARTIN MARGIELA »]. ''[[Libération (journal)|Libération]]'', le 25 octobre 2008. Consulté le 30 mars 2017.</ref>{{,}}<ref name=firstfloor/>. La revue ''[[New York Magazine]]'' remarque que « le styliste a vite défini un look déconstruit [pour sa nouvelle marque]… De manière quelque peu [[dadaïste]], comme si [[Marcel Duchamp]] s'était réincarné en styliste de mode, Margiela a remis en question chaque principe de la mode et du luxe »<ref name=NYmag/>. Plus tard, le magazine ''[[Vogue]]'' écrira que les idées initiales de Margiela « choquaient et intriguaient » l’industrie de la mode<ref name=vogueleaper/>.
En 1994 le ''New York Times'' reconnaît l’influence de la maison en écrivant que « ses vêtements de [style] frusques [[Recyclage|recyclées]] ont mis fin à la consommation flagrante [de l’industrie de la mode] des années 1980 »<ref name=leave/>. Margiela est décrit par son premier attaché de presse, Pierre Rougier, comme "un [[ovni]] avec une vision sans compromis"<ref name=figaromadame/>. Le style de la maison met en avant, à l'avis de Linda Loppa, ancienne directrice de l'Académie Royale d'Anvers<ref name=figaromadame/>{{,}}<ref name=express/>{{,}}<ref name=estula/>, "une [[esthétique de l'inachevé]]"<ref name=figaromadame/> qui inspire bientôt de nombreux autres créateurs<ref name="modissimo"/>{{,}}<ref name=firstfloor/>{{,}}<ref name=estula/>.


En 1994 le ''New York Times'' reconnaît l’influence de la maison en écrivant que « ses vêtements de [style] frusques [[Recyclage|recyclées]] ont mis fin à la consommation flagrante [de l’industrie de la mode] des années 1980 »<ref name=leave/>. Margiela est décrit par son premier attaché de presse, Pierre Rougier, comme {{citation|un [[ovni]] avec une vision sans compromis<ref name=figaromadame/>}}. Le style de la maison met en avant, à l'avis de [[Linda Loppa]], ancienne directrice de l'Académie Royale d'Anvers<ref name=figaromadame/>{{,}}<ref name=express/>{{,}}<ref name=estula/>, {{citation|une [[esthétique de l'inachevé]]<ref name=figaromadame/>}} qui inspire bientôt de nombreux autres créateurs<ref name="modissimo"/>{{,}}<ref name=firstfloor/>{{,}}<ref name=estula/>.
De 1997 à 2003, pendant la collaboration de la Maison Martin Margiela avec la maison Hermès, les collections qu’elle conçoit pour cette dernière sont dévoilées deux fois par an dans la boutique Hermès de la rue St Honoré<ref name=businessoffashion/>{{,}}<ref name=hermes2>{{en}}[http://www.vogue.co.uk/gallery/martin-margiela-discusses-his-hermes-years « Martin Margiela Discusses His Hermès Years »]. ''Vogue'', le 30 mars 2017. Consulté le 30 mars 2017.</ref>. ''[[The Independent]]'' qualifie ces collections de « discrètes », avec parmi eux des « contours masculins peu serrés » et des « robes de soirée en [[Crêpe (tissu)|crêpe]] noire »<ref name=superstar>{{en}} [https://www.independent.co.uk/life-style/fashion/features/martin-margiela-fashions-invisible-superstar-868562.html « Martin Margiela: Fashion's invisible superstar »]. ''The Independent'', 15 juillet 2008. Consulté le 20 mars 2017</ref>. A son tour, ''New York Magazine'' décrit les styles comme « de douces explorations du luxe qui se concentrent sur des vêtements classiques portant des variations subtiles mais magistrales »<ref name=NYmag/>.
===Rachat par OTB et nouveau siège===
Suite à l’entrée en Bourse de l’entreprise en 2002, la majorité des actions de la Maison Martin Margiela sont acquises par le Groupe OTB, un holding sous la direction de [[Renzo Rosso (styliste)|Renzo Rosso]], propriétaire de la marque [[Diesel (entreprise)|Diesel]]<ref name="annuaire"/>{{,}}<ref name=vogueleaper/>{{,}}<ref name=ellebio/>{{,}}<ref name=leave/>. En décembre 2004, la Maison Martin Margiela déménage dans son nouveau siège dans un [[couvent]] du [[18e siècle]] dans le 11e arrondissement de Paris<ref name=couvent> [http://archives.lesoir.be/-titre-l-8217-antiluxe-titre-_t-20110517-01EAEK.html « L’antiluxe »]. ''[[Le Soir]]'', 21 mai 2011. Consulté le 23 mars 2017.</ref>. L’intérieur et les meubles du nouveau [[Siège social|siège]] sont entièrement peints en émulsion blanche afin de leur donner un aspect vieilli<ref name=couvent/>. En plus de l’environnement blanc, tous les employés portent la blouse blanche traditionnelle des artisans de la couture<ref name=vogueliste/>{{,}}<ref name=couvent/>. Ces blouses sont aussi bien un clin d’œil à l’histoire et à l’esthétique<ref name=EcoleParis2> Stefano Caputo, dans [https://www.cairn.info/revue-le-journal-de-l-ecole-de-paris-du-management-2012-2-page-8.htm « La création sans créateur : le cas de Maison Martin Margiela »]. ''Journal de l'Ecole de Paris du Management'', 2012/2, p. 8.</ref> qu’un signe d’égalité puisque chaque membre du personnel en porte quel que soit son titre<ref name=vogueliste/>{{,}}<ref name=couvent/>.
===Entrée dans le monde de la haute couture===
En mai 2006, la Maison Martin Margiela est invitée par la [[Chambre syndicale|Chambre Syndicale]] à présenter sa première collection de haute couture à Paris, et en 2012 la maison en reçoit l'appellation officielle<ref name="annuaire"/>{{,}}<ref name=vogueleaper/>. La maison fête le défilé de sa 20e anniversaire en septembre 2008, à Paris encore<ref name=20ans> [http://www.lapresse.ca/vivre/200809/30/01-24901-defiles-parisiens-margiela-celebre-ses-20-ans.php. « Défilés parisiens: Margiela célèbre ses 20 ans »]. ''Lapresse.ca'', le 30 septembre 2008. Consulté le 29 mars 2017.</ref>, avec une piste conçue comme un gâteau d’anniversaire ambulant et « une [[fanfare]] entourée des assistants Margiela en blouse blanche »<ref name=outofsight/>. Les vêtements sont décrits comme « des manteaux fabriqués de [[perruques]] synthétiques, des [[justaucorps]] rassemblant des pièces de [[trench-coat]] et [[Smoking (vêtement)|vestes de smoking]], et des [[Collant de corps|collants]] conçus pour ressembler à des boules de disco »<ref name=NYTInvisible/>{{,}}<ref name=20ans/>.
===Changement de nom===
En octobre 2009, on annonce la démission de Martin Margiela de son poste de directeur artistique de la Maison Martin Margiela<ref name="annuaire"/>{{,}}<ref name=vogueleaper/>. Il y a une certaine spéculation sur les raisons de ce départ, et l'on évoque un désaccord à propos de la volonté de Rosso de transformer la Maison Martin Margiela en marque internationale, mais Margiela lui-même ne donne pas de motif officiel<ref name=vogueleaper/>{{,}}<ref name=NYTInvisible/>{{,}}<ref name=sansmargiela> [http://www.puretrend.com/article/maison-martin-margiela-sans-martin-margiela_a38070/1 « Maison Martin Margiela sans Martin Margiela »]. ''Puretrend.com'', le 10 décembre 2009. Consulté le 25 mars 2017.</ref>. Après le départ de Margiela, l’équipe de stylistes continue de travailler collectivement sans qu’un directeur artistique soit nommé<ref name=vogueleaper/>{{,}}<ref name=vogueliste/>{{,}}<ref name=sansmargiela/>. Le [[Directeur Général]], Giovanni Pungetti, affirme que « nous souhaitons rester avant-garde et provocateur, mais sans nouveau directeur artistique. C’est un défi. Nous le savons. Nous allons probablement faire des erreurs, mais le plus important est d’en tirer des leçons »<ref name=vogueleaper/>{{,}}<ref name=sansmargiela/>.


De 1997 à 2003, pendant la collaboration de la Maison Martin Margiela avec la maison Hermès, les collections qu’elle conçoit pour cette dernière sont dévoilées deux fois par an dans la boutique Hermès de la [[rue Saint-Honoré]]<ref name=businessoffashion/>{{,}}<ref name=hermes2>{{en}}[http://www.vogue.co.uk/gallery/martin-margiela-discusses-his-hermes-years « Martin Margiela Discusses His Hermès Years »]. ''Vogue'', le 30 mars 2017. Consulté le 30 mars 2017.</ref>. ''[[The Independent]]'' qualifie ces collections de « discrètes », avec parmi eux des « contours masculins peu serrés » et des « robes de soirée en [[Crêpe (tissu)|crêpe]] noire »<ref name=superstar>{{en}} [https://www.independent.co.uk/life-style/fashion/features/martin-margiela-fashions-invisible-superstar-868562.html « Martin Margiela: Fashion's invisible superstar »]. ''The Independent'', 15 juillet 2008. Consulté le 20 mars 2017</ref>. À son tour, ''New York Magazine'' décrit les styles comme « de douces explorations du luxe qui se concentrent sur des vêtements classiques portant des variations subtiles mais magistrales »<ref name=NYmag/>.
En 2010, l’entreprise élargit son activité de production d’articles ménagers et de design intérieur<ref name=drapers>{{en}} [https://www.drapersonline.com/news/martin-margiela-exits-margiela/5008679.article « Martin Margiela exits Margiela »]. ''Drapers'', le 9 décembre 2009. Consulté le 29 mars 2017.</ref>, et en juillet 2011 la maison conçoit plusieurs suites d’hôtel conceptuelles pour La Maison Champs-Élysées à Paris<ref name=vogueleaper/>{{,}}<ref name=ellebio/>. À l'automne 2014, la marque génère un [[chiffre d’affaires]] annuel de 100 millions d'euros et est rentable depuis deux ans<ref> [http://fr.reuters.com/article/topNews/idFRKCN0HV0W120141006 « John Galliano devient directeur artistique de Margiela »]. ''Reuters'', le 6 octobre 2014. Consulté le 29 mars 2017.</ref>{{,}}<ref name=bilan]>{{en}}[http://wwd.com/fashion-news/designer-luxury/john-galliano-joins-maison-martin-margiela-7968581/ « John Galliano Joins Maison Martin Margiela »]. ''WWD'', le 6 octobre 2014. Consulté le 29 mars 2017.</ref> avec quelque 50 boutiques détenues en propre<ref name=bilan]/>{{,}}<ref name=50boutiques>[https://journalduluxe.fr/boutique-accessoire-maison-martin-margiela/ « Première boutique consacrée aux accessoires pour Maison Martin Margiela »]. ''Journal du Luxe'', le 18 octobre 2014. Consulté le 29 mars 2017.</ref>.
=== Rachat par OTB et nouveau siège ===
En 2002, la Maison Martin Margiela est rachetée par le groupe OTB, une société holding dirigée par Renzo Rosso, également propriétaire de la marque de mode italienne Diesel<ref name="annuaire"/>{{,}}<ref name=vogueleaper/>{{,}}<ref name=ellebio/>{{,}}<ref name=leave/>. En {{date-|décembre 2004}}, la Maison Martin Margiela déménage dans son nouveau siège dans un [[couvent]] du [[18e siècle]] dans le {{11e}} arrondissement de Paris<ref name=couvent>[http://archives.lesoir.be/-titre-l-8217-antiluxe-titre-_t-20110517-01EAEK.html « L’antiluxe »]. ''[[Le Soir]]'', 21 mai 2011. Consulté le 23 mars 2017.</ref>. L’intérieur et les meubles du nouveau [[Siège social|siège]] sont entièrement peints en émulsion blanche afin de leur donner un aspect vieilli<ref name=couvent/>. En plus de l’environnement blanc, tous les employés portent la blouse blanche traditionnelle des artisans de la couture<ref name=vogueliste/>{{,}}<ref name=couvent/>. Ces blouses sont aussi bien un clin d’œil à l’histoire et à l’esthétique<ref name=EcoleParis2>Stefano Caputo, dans [https://www.cairn.info/revue-le-journal-de-l-ecole-de-paris-du-management-2012-2-page-8.htm « La création sans créateur : le cas de Maison Martin Margiela »]. ''Journal de l'École de Paris du Management'', 2012/2, p. 8.</ref> qu’un signe d’égalité puisque chaque membre du personnel en porte quel que soit son titre<ref name=vogueliste/>{{,}}<ref name=couvent/>.
=== Entrée dans le monde de la haute couture ===
En {{date-|mai 2006}}, la Maison Martin Margiela est invitée par la [[Chambre syndicale|Chambre Syndicale]] à présenter sa première collection de haute couture à Paris, et en 2012 la maison en reçoit l'appellation officielle<ref name="annuaire"/>{{,}}<ref name=vogueleaper/>. La maison fête le défilé de sa 20<sup>e</sup> anniversaire en {{date-|septembre 2008}}, à Paris encore<ref name=20ans>[http://www.lapresse.ca/vivre/200809/30/01-24901-defiles-parisiens-margiela-celebre-ses-20-ans.php. « Défilés parisiens: Margiela célèbre ses {{nombre|20|ans}} »]. ''Lapresse.ca'', le 30 septembre 2008. Consulté le 29 mars 2017.</ref>, avec une piste conçue comme un gâteau d’anniversaire ambulant et « une [[fanfare]] entourée des assistants Margiela en blouse blanche »<ref name=outofsight/>. Les vêtements sont décrits comme « des manteaux fabriqués de [[perruques]] synthétiques, des [[justaucorps]] rassemblant des pièces de [[trench-coat]] et [[Smoking (vêtement)|vestes de smoking]], et des [[Collant de corps|collants]] conçus pour ressembler à des boules de disco »<ref name=NYTInvisible/>{{,}}<ref name=20ans/>.
=== Changement de nom ===
En {{date-|octobre 2009}}, on annonce la démission de Martin Margiela de son poste de directeur artistique de la Maison Martin Margiela<ref name="annuaire"/>{{,}}<ref name=vogueleaper/>. Il y a une certaine spéculation sur les raisons de ce départ, et l'on évoque un désaccord à propos de la volonté de Rosso de transformer la Maison Martin Margiela en marque internationale, mais Margiela lui-même ne donne pas de motif officiel<ref name=vogueleaper/>{{,}}<ref name=NYTInvisible/>{{,}}<ref name=sansmargiela>[http://www.puretrend.com/article/maison-martin-margiela-sans-martin-margiela_a38070/1 « Maison Martin Margiela sans Martin Margiela »]. ''Puretrend.com'', le 10 décembre 2009. Consulté le 25 mars 2017.</ref>. Après le départ de Margiela, l’équipe de stylistes continue de travailler collectivement sans qu’un directeur artistique soit nommé<ref name=vogueleaper/>{{,}}<ref name=vogueliste/>{{,}}<ref name=sansmargiela/>. Le [[Directeur Général]], Giovanni Pungetti, affirme que « nous souhaitons rester avant-garde et provocateur, mais sans nouveau directeur artistique. C’est un défi. Nous le savons. Nous allons probablement faire des erreurs, mais le plus important est d’en tirer des leçons »<ref name=vogueleaper/>{{,}}<ref name=sansmargiela/>.


En 2010, l’entreprise élargit son activité de production d’articles ménagers et de design intérieur<ref name=drapers>{{en}} [https://www.drapersonline.com/news/martin-margiela-exits-margiela « Martin Margiela exits Margiela »]. ''Drapers'', le 9 décembre 2009. Consulté le 29 mars 2017.</ref>, et en {{date-|juillet 2011}} la maison conçoit plusieurs suites d’hôtel conceptuelles pour La Maison Champs-Élysées à Paris<ref name=vogueleaper/>{{,}}<ref name=ellebio/>. À l'automne 2014, la marque génère un [[chiffre d’affaires]] annuel de {{nombre|100|millions}} d'euros et est rentable depuis deux ans<ref>[https://reuters.com/article/topNews/idFRKCN0HV0W120141006 « John Galliano devient directeur artistique de Margiela »]. ''Reuters'', le 6 octobre 2014. Consulté le 29 mars 2017.</ref>{{,}}<ref name=bilan]>{{en}}[http://wwd.com/fashion-news/designer-luxury/john-galliano-joins-maison-martin-margiela-7968581/ « John Galliano Joins Maison Martin Margiela »]. ''WWD'', le 6 octobre 2014. Consulté le 29 mars 2017.</ref> avec quelque 50 boutiques détenues en propre<ref name=bilan]/>{{,}}<ref name=50boutiques>[https://journalduluxe.fr/boutique-accessoire-maison-martin-margiela/ « Première boutique consacrée aux accessoires pour Maison Martin Margiela »]. ''Journal du Luxe'', le 18 octobre 2014. Consulté le 29 mars 2017.</ref>.
L’arrivée de John Galliano en tant que directeur artistique est annoncée en octobre 2014<ref name="annuaire"/>{{,}}<ref name=journalduluxe> [https://journalduluxe.fr/john-galliano-maison-martin-margiela/ « John Galliano, de retour pour Maison Martin Margiela »]. ''Journal du Luxe'', le 6 octobre 2014. Consulté le 29 mars 2017.</ref>. Galliano avait déjà occupé la même position chez [[Givenchy]] et [[Christian Dior (entreprise)|Dior]] ainsi que pour sa propre griffe, « John Galliano »<ref name=journalduluxe/>{{,}}<ref name=Newsweek>{{en}}[http://www.newsweek.com/2015/04/24/john-galliano-back-and-ready-take-over-fashion-world-again-322563.html « JOHN GALLIANO IS BACK AND READY TO TAKE OVER THE FASHION WORLD »]. ''[[Newsweek]]'', le 24 avril 2015. Consulté le 19 mars 2017</ref>. Selon le ''[[The Guardian|Guardian]]'', la seule directive offerte par Margiela à son nouveau directeur est « faites d’elle la vôtre »<ref name=guardian>{{en}} [https://www.theguardian.com/fashion/2016/jul/06/maison-margiela-topsy-turvy-designs-with-historical-depth « Maison Margiela: topsy-turvy designs with historical depth »]. ''[[The Guardian]]'' 6 juillet 2016. Consulté le 29 mars 2017.</ref>. Pendant de rares interviews données au cours de la période intérimaire, Galliano présente sa première collection conçue pour la Maison Margiela<ref name=Newsweek/>. En même temps que la sortie de cette première collection de Galliano, on révèle que la maison a enlevé le prénom « Martin » de l’enseigne pour n’être plus que « Maison Margiela »<ref name="annuaire"/>{{,}}<ref>{{en}}[http://www.luxury-design.com/mode/mode-mode/maison-margiela-la-renaissance-de-john-galliano « Maision Margiela, la renaissance de John Galliano ? »]. ''Luxurydesign.com'', le 19 janvier 2015. Consulté le 29 mars 2017.</ref>. Un porte-parole de la Maison Margiela dit que ce changement de nom « représente une évolution de la maison »<ref> [https://ahintoffashion.com/2015/01/13/maison-martin-margiela-a-change-de-nom/ « MAISON MARTIN MARGIELA A CHANGÉ DE NOM »]. ''A (Little) Hint of Fashion'', le 13 janvier 2015. Consulté le 29 mars 2017.</ref>. Grâce à la focalisation de Galliano sur l'aspect « haute couture » de l’entreprise, à la fin de l'année 2015 les rentrées avaient augmenté de 30%<ref name=guardian/>.


L’arrivée de John Galliano en tant que directeur artistique est annoncée en {{date-|octobre 2014}}<ref name="annuaire"/>{{,}}<ref name=journalduluxe>[https://journalduluxe.fr/john-galliano-maison-martin-margiela/ « John Galliano, de retour pour Maison Martin Margiela »]. ''Journal du Luxe'', le 6 octobre 2014. Consulté le 29 mars 2017.</ref>. Galliano avait déjà occupé la même position chez [[Givenchy]] et [[Christian Dior (entreprise)|Dior]] ainsi que pour sa propre griffe, « John Galliano »<ref name=journalduluxe/>{{,}}<ref name=Newsweek>{{en}}[http://www.newsweek.com/2015/04/24/john-galliano-back-and-ready-take-over-fashion-world-again-322563.html « JOHN GALLIANO IS BACK AND READY TO TAKE OVER THE FASHION WORLD »]. ''[[Newsweek]]'', le 24 avril 2015. Consulté le 19 mars 2017</ref>. Selon le ''[[The Guardian|Guardian]]'', la seule directive offerte par Margiela à son nouveau directeur est « faites d’elle la vôtre »<ref name=guardian>{{en}} [https://www.theguardian.com/fashion/2016/jul/06/maison-margiela-topsy-turvy-designs-with-historical-depth « Maison Margiela: topsy-turvy designs with historical depth »]. ''[[The Guardian]]'' 6 juillet 2016. Consulté le 29 mars 2017.</ref>. Pendant de rares interviews données au cours de la période intérimaire, Galliano présente sa première collection conçue pour la Maison Margiela<ref name=Newsweek/>. En même temps que la sortie de cette première collection de Galliano, on révèle que la maison a enlevé le prénom « Martin » de l’enseigne pour n’être plus que « Maison Margiela »<ref name="annuaire"/>{{,}}<ref>{{en}}[http://www.luxury-design.com/mode/mode-mode/maison-margiela-la-renaissance-de-john-galliano « Maision Margiela, la renaissance de John Galliano ? »]. ''Luxurydesign.com'', le 19 janvier 2015. Consulté le 29 mars 2017.</ref>. Un porte-parole de la Maison Margiela dit que ce changement de nom « représente une évolution de la maison »<ref>[https://ahintoffashion.com/2015/01/13/maison-martin-margiela-a-change-de-nom/ « MAISON MARTIN MARGIELA A CHANGÉ DE NOM »]. ''A (Little) Hint of Fashion'', le 13 janvier 2015. Consulté le 29 mars 2017.</ref>. Grâce à la focalisation de Galliano sur l'aspect « haute couture » de l’entreprise, à la fin de l'année 2015 les rentrées avaient augmenté de 30 %<ref name=guardian/>.
Le 26 septembre 2018, à l'occasion du défilé Printemps-été 2019, Maison Margiela lance son nouveau parfum, ''Mutiny''. La campagne met en scène six « Mutinists » représentant les multiples facettes du parfum : [[Willow Smith]], [[Destiny Frasqueri|Princess Nokia]], Molly Bair,[[Teddy Quinlivan]], [[Hanne Gaby Odiele]] et [[Sasha Lane]]<ref>{{Article |prénom1=Mélanie|nom1=Nauche|titre=A quoi ressemble Mutiny, le nouveau parfum disruptif de John Galliano ?|périodique=Vogue|lire en ligne=https://www.vogue.fr/beaute/buzz-du-jour/articles/a-quoi-ressemble-mutiny-le-nouveau-parfum-disruptif-de-john-galliano-/69239|consulté le=2018-10-09}}</ref>.


Le {{date-|26 septembre 2018}}, à l'occasion du défilé Printemps-été 2019, Maison Margiela lance son nouveau parfum, ''Mutiny''. La campagne met en scène six « Mutinists » représentant les multiples facettes du parfum : [[Willow Smith]], [[Destiny Frasqueri|Princess Nokia]], Molly Bair,[[Teddy Quinlivan]], [[Hanne Gaby Odiele]] et [[Sasha Lane]]<ref>{{Article |prénom1=Mélanie|nom1=Nauche|titre=A quoi ressemble Mutiny, le nouveau parfum disruptif de John Galliano ?|périodique=Vogue|lire en ligne=https://www.vogue.fr/beaute/buzz-du-jour/articles/a-quoi-ressemble-mutiny-le-nouveau-parfum-disruptif-de-john-galliano-/69239|consulté le=2018-10-09|date=27 septembre 2018}}.</ref>.
==Expansion internationale==

La première boutique internationale s'ouvre à [[Tokyo]] en 2000<ref name=ellebio/>{{,}}<ref name=fashionantwerp>[http://www.fashioninantwerp.be/fr/designer/martin-margiela « Martin Margiela »]. ''Fashion in Antwerp'' [La Mode à Anvers] (site web). Consulté le 19 mars 2017.</ref>, et dès l’été 2008, 14 boutiques de l’enseigne sont en opération à travers le monde, avec des entrées à [[Dubaï (ville)|Dubaï]], [[Hong-Kong]], [[Moscou]] et [[Munich]] dans les six mois qui suivent. Fin 2009, la marque ouvre une boutique « pop-up » au salon artistique « [[Art Basel Miami Beach]] »<ref name=leave/>. Le nombre de boutiques indépendantes augmente jusqu’à 17 dès 2012 et il y a 21 boutiques « stop-in » [« de passage »] à travers le monde<ref name=drapers/>. Propriétaire de 50 boutiques en 2014<ref name=bilan]/>{{,}}<ref name=50boutiques/>, dès 2017 la Maison Margiela est présente en France, au [[Royaume-Uni]], en [[Belgique]], en [[Chine]], en [[Allemagne]], à Hong-Kong, en Italie, au [[Japon]], en [[Corée du Sud]], au [[Taiwan]], aux [[États-Unis]] et en [[Thaïlande]]<ref> [http://www.puretrend.com/marque/maison-martin-margiela_b4294784834 « Maison Martin Margiela - Boutiques Martin Margiela »]. ''Puretrend.com''. Consulté le 23 mars 2017.</ref>.
== Expansion internationale ==
==Des créations alliant « déconstruction, récupération, et révélation »<ref name=figaromadame/>{{,}}<ref name=momu/>==
La première boutique internationale s'ouvre à [[Tokyo]] en 2000<ref name=ellebio/>{{,}}<ref name=fashionantwerp>[http://www.fashioninantwerp.be/fr/designer/martin-margiela « Martin Margiela »]. ''Fashion in Antwerp'' [La Mode à Anvers] (site web). Consulté le 19 mars 2017.</ref>, et dès l’été 2008, 14 boutiques de l’enseigne sont en opération à travers le monde, avec des entrées à [[Dubaï (ville)|Dubaï]], [[Hong-Kong]], [[Moscou]] et [[Munich]] dans les six mois qui suivent. Fin 2009, la marque ouvre une boutique « pop-up » au salon artistique « [[Art Basel Miami Beach]] »<ref name=leave/>. Le nombre de boutiques indépendantes augmente jusqu’à 17 dès 2012 et il y a 21 boutiques « stop-in » [« de passage »] à travers le monde<ref name=drapers/>. Propriétaire de 50 boutiques en 2014<ref name=bilan]/>{{,}}<ref name=50boutiques/>, dès 2017 la Maison Margiela est présente en France, au [[Royaume-Uni]], en [[Belgique]], en [[Chine]], en [[Allemagne]], à Hong-Kong, en Italie, au [[Japon]], en [[Corée du Sud]], au [[Taiwan]], aux [[États-Unis]] et en [[Thaïlande]]<ref>[http://www.puretrend.com/marque/maison-martin-margiela_b4294784834 « Maison Martin Margiela - Boutiques Martin Margiela »]. ''Puretrend.com''. Consulté le 23 mars 2017.</ref>.
Fidèle aux pratiques de la Maison Martin Margiela, la Maison Margiela continue d'attribuer à chacune de ses lignes de produits le code de référence breveté<ref>{{en}} [https://trademarks.justia.com/850/16/maison-martin-margiela-and-the-numbers-0-23-85016831.html « MAISON MARTIN MARGIELA AND THE NUMBERS 0-23 »].''Justia Trademarks'', consulté le 30 mars 2017.</ref>, constitué d’un chiffre entre 0 et 23, sans ordre numérique particulier<ref name=vogueliste/>. Ce système s'applique tant aux vêtements qu'à la bijouterie fine, aux chaussures, à la [[lunetterie]], aux objets, et aux parfums<ref name=ellebio/>{{,}}<ref name="modissimo"/>. La maison produit aussi bien des collections artisanales que des collections de prêt-à-porter, ces dernières s’inspirant des premières qui sont des « laboratoires d'expérience de la mode » et qui sont sorties en éditions très limitées<ref name=ellebio/>{{,}}<ref name="modissimo"/>.
== Des créations alliant « déconstruction, récupération, et révélation »<ref name=figaromadame/>{{,}}<ref name=momu/> ==
Fidèle aux pratiques de la Maison Martin Margiela, la Maison Margiela continue d'attribuer à chacune de ses lignes de produits le code de référence breveté<ref>{{en}} [https://trademarks.justia.com/850/16/maison-martin-margiela-and-the-numbers-0-23-85016831.html « MAISON MARTIN MARGIELA AND THE NUMBERS 0-23 »].''Justia Trademarks'', consulté le 30 mars 2017.</ref>, constitué d’un chiffre entre 0 et 23, sans ordre numérique particulier<ref name=vogueliste/>. Ce système s'applique tant aux vêtements qu'à la bijouterie fine, aux chaussures, à la [[lunetterie]], aux objets, et aux parfums<ref name=ellebio/>{{,}}<ref name="modissimo"/>. La maison produit aussi bien des collections artisanales que des collections de [[prêt-à-porter]], ces dernières s’inspirant des premières qui sont des « laboratoires d'expérience de la mode » et qui sont sorties en éditions très limitées<ref name=ellebio/>{{,}}<ref name="modissimo"/>.
[[Fichier:Martin Margiela Gilet en porcelaine.jpg|Une création de la maison à base de porcelaine|vignette]]
[[Fichier:Martin Margiela Gilet en porcelaine.jpg|Une création de la maison à base de porcelaine|vignette]]
Sans allégeance formelle à un mouvement de mode spécifique, les styles de la Maison Margiela continuent d'être reconnus pour leurs lignes déconstructionnistes, avec des coutures visibles, des tailles trop grandes et du recyclage de vêtements<ref name=vogueliste/>{{,}}<ref name=interviewmag/>. D'autres stratégies déconstructionnistes employées chez la Maison Margiela incluent l’emploi de doublures en tissus traditionnels pour façonner les couches extérieures des habits<ref name=vogueleaper/>{{,}}<ref name=outofsight/>. L'usage de matières peu conventionnelles inclut des vêtements fabriquées à partir de sacs de transport en plastique et de [[cintres]] métalliques<ref>{{en}} [https://www.theguardian.com/fashion/2015/apr/27/margiela-documentary-the-artist-is-absent-what-do-we-learn-about-the-greta-garbo-of-fashion Margiela documentary: « The Artist is Absent – what do we learn about the Greta Garbo of fashion? »]. ''The Guardian'', 27 avril 2015. Consulté le 30 mars 2017.</ref>, des ensembles à pantalon découpés à partir de tissues d’ameublement des années 1970, des hauts cousus à partir de gants en cuir, et des bijoux faits de glace colorée qui teint les vêtements pendant que les bijoux fondent<ref name=vogueleaper/>{{,}}<ref name=arty> [https://beartybechic.com/2015/11/02/martin-margiela/ « MARTIN MARGIELA »]. ''Be Arty, Be Chic'', le 2 novembre 2015. Consulté le 29 mars 2017.</ref>{{,}}<ref> [https://www.bonnegueule.fr/decryptage-maison-martin-margiela/ « Dossier : Maison Martin Margiela »]. ''Bonne Gueule'', le 30 mars 2010. Consulté le 29 mars 2017.</ref>.
Sans allégeance formelle à un mouvement de mode spécifique, les styles de la Maison Margiela continuent d'être reconnus pour leurs lignes déconstructionnistes, avec des coutures visibles, des tailles trop grandes et du recyclage de vêtements<ref name=vogueliste/>{{,}}<ref name=interviewmag/>. D'autres stratégies déconstructionnistes employées chez la Maison Margiela incluent l’emploi de doublures en tissus traditionnels pour façonner les couches extérieures des habits<ref name=vogueleaper/>{{,}}<ref name=outofsight/>. L'usage de matières peu conventionnelles inclut des vêtements fabriquées à partir de sacs de transport en plastique et de [[cintres]] métalliques<ref>{{en}} [https://www.theguardian.com/fashion/2015/apr/27/margiela-documentary-the-artist-is-absent-what-do-we-learn-about-the-greta-garbo-of-fashion Margiela documentary: « The Artist is Absent – what do we learn about the Greta Garbo of fashion? »]. ''The Guardian'', 27 avril 2015. Consulté le 30 mars 2017.</ref>, des ensembles à pantalon découpés à partir de tissues d’ameublement des années 1970, des hauts cousus à partir de gants en cuir, et des bijoux faits de glace colorée qui teint les vêtements pendant que les bijoux fondent<ref name=vogueleaper/>{{,}}<ref name=arty>[https://beartybechic.com/2015/11/02/martin-margiela/ « MARTIN MARGIELA »]. ''Be Arty, Be Chic'', le 2 novembre 2015. Consulté le 29 mars 2017.</ref>{{,}}<ref>[https://www.bonnegueule.fr/decryptage-maison-martin-margiela/ « Dossier : Maison Martin Margiela »]. ''Bonne Gueule'', le 30 mars 2010. Consulté le 29 mars 2017.</ref>.
==Des défilés de la Maison Margiela==
== Des défilés de la Maison Margiela ==
Décrits par le ''New York Magazine'' comme étant « peut-être davantage comme des [[Happening|happenings artistiques]] que des productions [[Thématisation|thématisées]] et opératiques typiques de la mode parisienne des années 80 »<ref name=NYmag/>, les défilés de la Maison Margiela sont célèbres pour la présentation des collections dans des lieux inhabituels et selon des manières atypiques<ref name=mystère/>{{,}}<ref name=arty/>. Le ''New York Times'' dépeint ces présentations comme « alternativement électrisantes ou drôles ou sexy, sinon tout bonnement bizarres »<ref name=NYTInvisible/> .
Décrits par le ''New York Magazine'' comme étant « peut-être davantage comme des [[Happening|happenings artistiques]] que des productions [[Thématisation|thématisées]] et opératiques typiques de la mode parisienne des années 80 »<ref name=NYmag/>, les défilés de la Maison Margiela sont célèbres pour la présentation des collections dans des lieux inhabituels et selon des manières atypiques<ref name=mystère/>{{,}}<ref name=arty/>. Le ''New York Times'' dépeint ces présentations comme « alternativement électrisantes ou drôles ou sexy, sinon tout bonnement bizarres »<ref name=NYTInvisible/> .


===Le choix des scénarios insolites===
=== Le choix des scénarios insolites ===
Les défilés de mode de la Maison Margiela se distinguent par le fait que les visages des femmes sont souvent cachés par des [[Capuche|capuches]], des masques ou des cheveux longs dans un souhait de diriger le regard vers les vêtements et non pas sur les mannequins<ref name=ellebio/>{{,}}<ref name=arty/>. En 1989, la maison présente une collection sur un terrain de jeu dans la [[banlieue parisienne]]<ref name=figaromadame/>{{,}}<ref name=arty/>{{,}}<ref name=fashionpost/>. Le défilé fait appel aux enfants des environs pour interagir de manière spontanée avec les mannequins sur la piste et à une disposition de places assises organisée sur la base du premier arrivé, premier servi<ref name=estula/>. Selon la revue ''Business of Fashion'', « Les critiques l’ont détesté. L’industrie l’a adoré »<ref name=businessoffashion>{{en}}[https://www.businessoffashion.com/articles/bof-exclusive/remembered-the-game-changing-martin-margiela-show-of-1989 « Remembered: The Game-Changing Martin Margiela Show of 1989 »]. ''Business of Fashion'', le 6 février 2016. Consulté le 18 mars 2017.</ref>.
Les défilés de mode de la Maison Margiela se distinguent par le fait que les visages des femmes sont souvent cachés par des [[capuche]]s, des masques ou des cheveux longs dans un souhait de diriger le regard vers les vêtements et non pas sur les mannequins<ref name=ellebio/>{{,}}<ref name=arty/>. En 1989, la maison présente une collection sur un terrain de jeu dans la [[banlieue parisienne]]<ref name=figaromadame/>{{,}}<ref name=arty/>{{,}}<ref name=fashionpost/>. Le défilé fait appel aux enfants des environs pour interagir de manière spontanée avec les mannequins sur la piste et à une disposition de places assises organisée sur la base du premier arrivé, premier servi<ref name=estula/>. Selon la revue ''Business of Fashion'', « Les critiques l’ont détesté. L’industrie l’a adoré »<ref name=businessoffashion>{{en}}[https://www.businessoffashion.com/articles/bof-exclusive/remembered-the-game-changing-martin-margiela-show-of-1989 « Remembered: The Game-Changing Martin Margiela Show of 1989 »]. ''Business of Fashion'', le 6 février 2016. Consulté le 18 mars 2017.</ref>.

La maison continue d’organiser des défilés dans des lieux insolites et au printemps 1992 un show dans une station abandonnée du [[Métro de Paris|métro parisien]] présente des mannequins qui descendent des escaliers illuminés par des bougies et accompagnées d'[[Artiste de rue|artistes de rue]] recrutés dans le métro même<ref name=ellebio/>{{,}}<ref name=figaromadame/>. D'autres [[décor]]s inhabituels sont mis à contribution à l'exemple des tables à manger rondes installées dans des dépôts négligés, des terrains vagues, des cages d’escalier dans des vieilles maisons de ville, et des [[wagon]]s de métro hors service<ref name=ellebio/>{{,}}<ref name=arty/>{{,}}<ref name=legend/>{{,}}<ref name=superstar/>.


Bien que la maison ait une réputation d’éviter de faire appel aux mannequins célèbres<ref name=mystère/>, au printemps 1993 des mannequins comme Cecilia Chancellor et [[Kate Moss]] présentent « un [[Minimalisme (mode)|minimalisme]] allié à l’[[époque victorienne]] »<ref name=legend/>. 1993 voit aussi un défilé de mannequins se faufilant parmi les musiciens d’une [[fanfare]]<ref name=NYmag/>, et en 1994 la marque présente une collection basée sur l’apparence vraisemblable des vêtements de [[poupée Barbie]], en taille humaine<ref name=NYTInvisible/>{{,}}<ref>[http://www.elle.fr/People/Style/Trajectoire-mode/Barbie-relookee-par-les-createurs/Maison-Martin-Margiela « Barbie relookée par les créateurs »]. ''Elle'', le avril 2009. Consulté le 30 mars 2017.</ref>. En 1995 des mannequins prennent place parmi les spectateurs, et en 1997 l’entreprise envoie une carte d'invitation à la presse spécialisée pour un rendez-vous sur un coin de rue en France<ref name=businessoffashion/>, où les mannequins et une fanfare belge présentent la nouvelle collection après être descendus d’un [[Routemaster|bus Routemaster]]<ref name=superstar/>. ''Vogue'' rapporte que « lors d’un défilé, les éditeurs et les acheteurs sont mis au défi de se placer selon l’importance qu’ils se donnent », et à l'occasion d'un autre défilé « les mannequins sont sorties sur des chariots »<ref name=vogueleaper/>. Toujours selon ''Vogue'', pendant deux saisons en 1998, la maison a présenté des collections sans mannequin humain<ref name=legend/>. L’une de ces présentations a été effectuée au moyen de [[marionnette]]s conçues par Jane How<ref name=legend/>{{,}}<ref>Jure Purgaj, [https://www.academia.edu/4644586/Dadaist_Elements_in_the_Works_of_Martin_Margiela_Dadaist_Elements_in_the_Works_of_Martin_Margiela ''Dadaist Elements in the Works of Martin Margiela''], p. 3. ''Academia.edu''. Consulté le 30 mars 2017.</ref>.
La maison continue d’organiser des défilés dans des lieux insolites et au printemps 1992 un show dans une station abandonnée du métro parisien présente des mannequins qui descendent des escaliers illuminés par des bougies et accompagnées d'[[Artiste de rue|artistes de rue]] recrutés dans le métro même<ref name=ellebio/>{{,}}<ref name=figaromadame/>. D'autres [[Décor|décors]] inhabituels sont mis à contribution à l'exemple des tables à manger rondes installées dans des dépôts négligés, des terrains vagues, des cages d’escalier dans des vielles maisons de ville, et des wagons de métro hors service<ref name=ellebio/>{{,}}<ref name=arty/>{{,}}<ref name=legend/>{{,}}<ref name=superstar/>.
=== Des traditions bousculées ===
En {{date-|janvier 2015}}, la Maison Margiela présente ses deux premières collections sous Galliano, d’abord par la collection « Artisanale » de la marque<ref name="annuaire"/>{{,}}<ref name=galliano>[http://madame.lefigaro.fr/style/john-galliano-ou-le-retour-du-fils-prodigue-de-la-mode-120115-93752 « John Galliano : les premières photos de sa collection pour Maison Margiela »]. ''Le Figaro'', le 12 janvier 2015. Consulté le 22 mars 2017.</ref>{{,}}<ref name=gallianospring>{{en}} [http://www.vogue.com/fashion-shows/spring-2015-couture/maison-martin-margiela « Spring 2015 couture Maison Margiela » ]. ''Vogue'', le 12 janvier 2016. Consulté le 22 mars 2017.</ref>. Ce premier défilé se déroule exceptionnellement à Londres, à l'occasion de la « Fashion Week »<ref name="annuaire"/>{{,}}<ref name=galliano/>. La deuxième collection comprend 30 ensembles avec des accessoires en [[néon]], des [[ballerine]]s et des [[chausson]]s en fourrure synthétique, des manteaux longs, et des finitions vernis<ref name=Newsweek/>. Galliano rompt lors des défilés avec la tradition d'anonymat de la maison, bien qu'il s’abstienne de venir saluer les spectateurs en fin de défilé<ref>{{en}} [https://www.theguardian.com/fashion/2016/mar/02/john-galliano-takes-maison-margiela-non-traditional « John Galliano takes Maison Margiela non-traditional »]. ''[[The Guardian]]'', le 2 mars 2016. Consulté le 20 mars 2017.</ref>{{,}}<ref>[https://www.lofficiel.com/passe/articles/257734 « Maison Margiela, haute couture A-H 15/16 »].''Lofficiel.com'', le 8 juillet 2015. Consulté le 27 mars 2017.</ref>. La collection de {{date-|juillet 2016}} réunit les approches de Margiela et de Galliano, et présente des articles comme des manteaux de style militaire, une robe parachute, de la peinture néon sur les visages, et des habits du {{s-|XIX}}<ref>{{en}} [[Suzy Menkes]], [http://www.vogue.fr/suzy-menkes/la-chronique-de-suzy-menkes/diaporama/la-chronique-de-suzy-menkes-suzycouture-margiela-heritage-overwhelmed-by-john-gallianos-own-vision/35512#la-chronique-de-suzy-menkes-suzycouture-margiela-heritage-overwhelmed-by-john-gallianos-own-vision « #SuzyCouture: Margiela Heritage Overwhelmed by John Galliano’s Own Vision »]. ''Vogue'', le 6 juillet 2016. Consulté le 29 mars 2017.</ref>{{,}}<ref>[http://www.marieclaire.fr/,defile-maison-margiela-haute-couture-automne-hiver-2016-2017,826004.asp « Couture déconstruite et esprit punk assumé, retour sur le défilé Maison Margiela Haute Couture Automne-hiver 2016/2017 »]. ''[[Marie-Claire]]'', le 6 juillet 2016. Consulté le 30 mars 2017.</ref>.


En {{date-|septembre 2016}}, la Maison Margiela entre en partenariat avec [[Barneys New York|Barney’s New York]] pour la décoration des vitrines d’automne sur la [[Madison Avenue]], créant quatre vignettes pour refléter les artisans récents de la maison et les collections de prêt-à-porter<ref name=barneys>{{en}} [http://www.vogue.com/article/john-galliano-maison-margiela-interview-barneys-new-york « The Designer Is Present! John Galliano Discusses His Maison Margiela Window Collaboration at Barneys New York »] ''Vogue'', le 2 septembre 2016. Consulté le 19 mars 2017.</ref>.
Bien que la maison ait une réputation d’éviter de faire appel aux mannequins célèbres<ref name=mystère/>, au printemps 1993 des mannequins comme Cecilia Chancellor et [[Kate Moss]] présentent « un [[Minimalisme (mode)|minimalisme]] allié à l’[[époque victorienne]] »<ref name=legend/>. 1993 voit aussi un défilé de mannequins se faufilant parmi les musiciens d’une fanfare<ref name=NYmag/>, et en 1994 la marque présente une collection basée sur l’apparence vraisemblable des vêtements de [[poupée Barbie]], en taille humaine<ref name=NYTInvisible/>{{,}}<ref> [http://www.elle.fr/People/Style/Trajectoire-mode/Barbie-relookee-par-les-createurs/Maison-Martin-Margiela « Barbie relookée par les créateurs »]. ''Elle'', le avril 2009. Consulté le 30 mars 2017.</ref>. En 1995 des mannequins prennent place parmi les spectateurs, et en 1997 l’entreprise envoie une carte d'invitation à la presse spécialisée pour un rendez-vous sur un coin de rue en France<ref name=businessoffashion/>, où les mannequins et une fanfare belge présentent la nouvelle collection après être descendus d’un [[Routemaster|bus Routemaster]]<ref name=superstar/>. ''Vogue'' rapporte que « lors d’un défilé, les éditeurs et les acheteurs sont mis au défi de se placer selon l’importance qu’ils se donnent », et à l'occasion d'un autre défilé « les mannequins sont sorties sur des chariots »<ref name=vogueleaper/>. Toujours selon ''Vogue'', pendant deux saisons en 1998, la maison a présenté des collections sans mannequin humain<ref name=legend/>. L’une de ces présentations a été effectuée au moyen de [[Marionnette|marionnettes]] conçues par Jane How<ref name=legend/>{{,}}<ref>Jure Purgaj, [https://www.academia.edu/4644586/Dadaist_Elements_in_the_Works_of_Martin_Margiela_Dadaist_Elements_in_the_Works_of_Martin_Margiela ''Dadaist Elements in the Works of Martin Margiela''], p. 3. ''Academia.edu''. Consulté le 30 mars 2017.</ref>.
===Des traditions bousculées===
En janvier 2015, la Maison Margiela présente ses deux premières collections sous Galliano, d’abord par la collection « Artisanale » de la marque<ref name="annuaire"/>{{,}}<ref name=galliano> [http://madame.lefigaro.fr/style/john-galliano-ou-le-retour-du-fils-prodigue-de-la-mode-120115-93752 « John Galliano : les premières photos de sa collection pour Maison Margiela »]. ''Le Figaro'', le 12 janvier 2015. Consulté le 22 mars 2017.</ref>{{,}}<ref name=gallianospring>{{en}} [http://www.vogue.com/fashion-shows/spring-2015-couture/maison-martin-margiela « Spring 2015 couture Maison Margiela » ]. ''Vogue'', le 12 janvier 2016. Consulté le 22 mars 2017.</ref>. Ce premier défilé se déroule exceptionnellement à Londres, à l'occasion de la « Fashion Week »<ref name="annuaire"/>{{,}}<ref name=galliano/>. La deuxième collection comprend 30 ensembles avec des accessoires en [[néon]], des [[Ballerine|ballerines]] et des [[Chausson|chaussons]] en fourrure synthétique, des manteaux longs, et des finitions [[vernis]]<ref name=Newsweek/>. Galliano rompt lors des défilés avec la tradition d'anonymat de la maison, bien qu'il s’abstienne de venir saluer les spectateurs en fin de défilé<ref>{{en}}[https://www.theguardian.com/fashion/2016/mar/02/john-galliano-takes-maison-margiela-non-traditional « John Galliano takes Maison Margiela non-traditional »]. ''[[The Guardian]]'', le 2 mars 2016. Consulté le 20 mars 2017.</ref>{{,}}<ref> [https://www.lofficiel.com/passe/articles/257734 « Maison Margiela, haute couture A-H 15/16 »].''Lofficiel.com'', le 8 juillet 2015. Consulté le 27 mars 2017.</ref>. La collection de juillet 2016 réunit les approches de Margiela et de Galliano, et présente des articles comme des manteaux de style militaire, une robe parachute, de la peinture néon sur les visages, et des habits du [[19e siècle]]<ref>{{en}}[http://www.vogue.fr/suzy-menkes/la-chronique-de-suzy-menkes/diaporama/la-chronique-de-suzy-menkes-suzycouture-margiela-heritage-overwhelmed-by-john-gallianos-own-vision/35512#la-chronique-de-suzy-menkes-suzycouture-margiela-heritage-overwhelmed-by-john-gallianos-own-vision « #SuzyCouture: Margiela Heritage Overwhelmed by John Galliano’s Own Vision »]. ''Vogue'', le 6 juillet 2016. Consulté le 29 mars 2017.</ref>{{,}}<ref>[http://www.marieclaire.fr/,defile-maison-margiela-haute-couture-automne-hiver-2016-2017,826004.asp « Couture déconstruite et esprit punk assumé, retour sur le défilé Maison Margiela Haute Couture Automne-hiver 2016/2017 »]. ''[[Marie-Claire]]'', le 6 juillet 2016. Consulté le 30 mars 2017.</ref>.


== Œuvres humanitaires ==
En septembre 2016, la Maison Margiela entre en partenariat avec Barney’s New York pour la décoration des vitrines d’automne sur la [[Madison Avenue]], créant quatre vignettes pour refléter les artisans récents de la maison et les collections de prêt-à-porter<ref name=barneys>{{en}} [http://www.vogue.com/article/john-galliano-maison-margiela-interview-barneys-new-york « The Designer Is Present! John Galliano Discusses His Maison Margiela Window Collaboration at Barneys New York »] ''Vogue'', le 2 septembre 2016. Consulté le 19 mars 2017.</ref>.
Chaque année depuis 1994 la maison sort un T-shirt au bénéfice d'une association française de lutte contre le SIDA<ref name=ellebio/>. Traduit chaque année depuis 2010 dans une langue différente, le slogan imprimé sur le T-shirt reste toujours le même : « Il y a plus à faire pour combattre le Sida que de porter ce t-shirt mais c'est un bon début »<ref name="modissimo"/>{{,}}<ref name=tshirt>[http://www.puretrend.com/article/le-t-shirt-maison-martin-margiela-pour-aides_a56214/1 « Le t-shirt Maison Martin Margiela pour Aides »]. ''Puretrend.com'', 2011. Consulté le 21 mars 2017.</ref>.


== Rétrospectives et expositions ==
==Oeuvres humanitaires==
En 2008, le [[Musée de la mode d'Anvers|Musée de la Mode de la Province d’Anvers]] (MoMu) tient une exposition rétrospective du travail de la marque<ref name=fashionantwerp/>{{,}}<ref name=momu>[http://www.vogue.fr/mode/news-mode/articles/maison-martin-margiela-fte-ses-20-ans-au-momu/18148 « Maison Martin Margiela fête ses 20 ans au MoMu »]. ''Vogue'', le 14 novembre 2008. Consulté le 20 mars 2017.</ref>. L'exposition se déplace à la [[Haus der Kunst]] (Maison de l'Art) à [[Munich]] en 2009<ref>{{en}}[http://www.hausderkunst.de/en/agenda/detail/maison-martin-margiela-20-the-exhibition-1/ « Maison Martin Margiela – '20' the Exhibition »]. Haus der Kunst (site web), le 20 mars 2009. Consulté le 22 mars 2017.</ref>, puis à la [[Somerset House]] à [[Londres]] en 2010<ref name=fashionantwerp/>{{,}}<ref>[http://www.puretrend.com/article/la-maison-martin-margiela-a-la-somerset-house_a41851/1 « La Maison Martin Margiela à la Somerset House »]. ''Puretrend.com'' le 29 mars 2010. Consulté le 22 mars 2017.</ref>. Début 2015, la cinéaste Alison Chernick sort ''L’Artiste est Absent'', un bref biopic au sujet de Martin Margiela qui est projeté en ouverture du [[Festival du film de Tribeca|Festival du Film de Tribeca]], à [[New York]]<ref>{{mul|en|fr}} [http://www.vogue.fr/video/mode/videos/le-documentaire-martin-margiela-the-artist-is-absent/11381 « "Martin Margiela : The Artist is Absent" »]. Vidéo. ''Vogue'', le 25 avril 2015. Consulté le 22 mars 2017.</ref>. En 2017, le MoMu présente les 12 collections produites par la Maison au temps de sa collaboration avec Jean-Louis Dumas chez Hermès<ref name=hermes2/>{{,}}<ref>[http://www.francebelgiqueculture.com/agenda/margiela-annees-hermes/ « Margiela, les années Hermès »]. Site internet de l'Ambassade de France en Belgique. Consulté le 19 mars 2017.</ref>, et une exposition mettant la Maison Margiela à l'honneur est organisée au [[Musée de la Mode et du Textile]] à Paris en 2018<ref>[http://www.grazia.fr/article/l-exposition-margiela-reportee-en-2018-826248 « L'exposition Margiela reportée en... 2018 ! »]. ''[[Grazia]]'', le 2 septembre 2016. Consulté le 2 mars 2017.</ref>{{,}}<ref>[https://www.ladepeche.fr/article/2017/01/10/2493716-le-palais-galliera-accueillera-la-retrospective-margiela-en-2018-2018.html « Le Palais Galliera accueillera la rétrospective Margiela en 2018 »].''[[La Dépêche du Midi|La Dépêche]]'', le 10 janvier 2017. Consulté le 2 mars 2017.</ref>.
Chaque année depuis 1994 la maison sort un T-shirt au bénéfice d'une association française de lutte contre le SIDA<ref name=ellebio/>{{,}}<ref name="modissimo"/>{{,}}<ref name=tshirt>[http://www.puretrend.com/article/le-t-shirt-maison-martin-margiela-pour-aides_a56214/1 « Le t-shirt Maison Martin Margiela pour Aides »]. ''Puretrend.com'', 2011. Consulté le 21 mars 2017.</ref>. Traduit chaque année depuis 2010 dans une langue différente, le slogan imprimé sur le T-shirt reste toujours le même : ''« Il y a plus à faire pour combattre le Sida que de porter ce t-shirt mais c'est un bon début »''<ref name="modissimo"/>{{,}}<ref name=tshirt/>.
==Rétrospectives et expositions==
En 2008, le [[Musée de la mode d'Anvers|Musée de la Mode de la Province d’Anvers]] (MoMu) tient une exposition rétrospective du travail de la marque<ref name=fashionantwerp/>{{,}}<ref name=momu> [http://www.vogue.fr/mode/news-mode/articles/maison-martin-margiela-fte-ses-20-ans-au-momu/18148 « Maison Martin Margiela fête ses 20 ans au MoMu »]. ''Vogue'', le 14 novembre 2008. Consulté le 20 mars 2017.</ref>. L'exposition se déplace à la [[Haus der Kunst]] (Maison de l'Art) à [[Munich]] en 2009<ref>{{en}}[http://www.hausderkunst.de/en/agenda/detail/maison-martin-margiela-20-the-exhibition-1/ « Maison Martin Margiela – '20' the Exhibition »]. Haus der Kunst (site web), le 20 mars 2009. Consulté le 22 mars 2017.</ref>, puis à la [[Somerset House]] à [[Londres]] en 2010<ref name=fashionantwerp/>{{,}}<ref>[http://www.puretrend.com/article/la-maison-martin-margiela-a-la-somerset-house_a41851/1 « La Maison Martin Margiela à la Somerset House »]. ''Puretrend.com'' le 29 mars 2010. Consulté le 22 mars 2017.</ref>. Début 2015, la cinéaste Alison Chernick sort ''L’Artiste est Absent'', un bref biopic au sujet de Martin Margiela qui est projeté en ouverture du [[Festival du film de Tribeca|Festival du Film de Tribeca]], à [[New York]]<ref>{{en}}{{fr}}[http://www.vogue.fr/video/mode/videos/le-documentaire-martin-margiela-the-artist-is-absent/11381 « "Martin Margiela : The Artist is Absent" »]. Vidéo. ''Vogue'', le 25 avril 2015. Consulté le 22 mars 2017.</ref>. En 2017, le MoMu présente les 12 collections produites par la Maison au temps de sa collaboration avec Jean-Louis Dumas chez Hermès<ref name=hermes2/>{{,}}<ref>[http://www.francebelgiqueculture.com/agenda/margiela-annees-hermes/ « Margiela, les années Hermès »]. Site internet de l'Ambassade de France en Belgique. Consulté le 19 mars 2017.</ref>, et une exposition mettant la Maison Margiela à l'honneur est organisée au [[Musée de la Mode et du Textile]] à Paris en 2018<ref>[http://www.grazia.fr/article/l-exposition-margiela-reportee-en-2018-826248 « L'exposition Margiela reportée en... 2018 ! »]. ''[[Grazia]]'', le 2 septembre 2016. Consulté le 2 mars 2017.</ref>{{,}}<ref>[https://www.ladepeche.fr/article/2017/01/10/2493716-le-palais-galliera-accueillera-la-retrospective-margiela-en-2018-2018.html « Le Palais Galliera accueillera la rétrospective Margiela en 2018 »].''[[La Dépêche du Midi|La Dépêche]]'', le 10 janvier 2017. Consulté le 2 mars 2017.</ref>.
==Prix et Récompenses==
- En 1989, Martin Margiela reçoit le Prix de l'ANDAM (Association Nationale pour le Développement des Arts de la Mode)<ref>[http://www.defimode.org/soutien-a-filiere/actions/le-prix-de-landam/ Blog « Defimode »]. Consulté le 21 mars 2017.</ref>.
- En 2010 la Maison Martin Margiela reçoit le Grand Prix ''[[Stratégies]]'' du Design <ref> [http://www.strategies.fr/actualites/marques/146280W/ryswyck-pour-maison-martin-margiela-grand-prix-strategies-du-design-2010.html « RYSWYCK POUR MAISON MARTIN MARGIELA, GRAND PRIX STRATÉGIES DU DESIGN 2010 »]. ''[[Stratégies]]'', le 7 octobre 2010. Consulté le 24 mars 2017.</ref>.
== Notes et références ==
== Notes et références ==
{{Références nombreuses|taille=30}}
{{Références nombreuses|taille=30}}


== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
[[Liste des stylistes#Belge]]
● [[Martin Margiela]]
=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* Martin Margiela, ''Maison Martin Margiela'', édition Rizzoli International Publications, octobre 2009.
* Martin Margiela, ''Maison Martin Margiela'', édition Rizzoli International Publications, {{date-|octobre 2009}}.
=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
* [[Fashion !]]
* [[Fashion !]]
* [[Diesel (entreprise)|Diesel]]
* [[Diesel (entreprise)|Diesel]]
* [[Renzo Rosso (styliste)|Renzo Rosso]]
* [[Renzo Rosso (styliste)|Renzo Rosso]]
* [[Liste des stylistes#Belge]]


=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
* {{Site officiel|http://www.maisonmargiela.com//}}
* {{Site officiel|http://www.maisonmargiela.com//}}
* {{Lien web|auteur=Valérie Abécassis|url=http://www.elle.fr/Mode/Les-defiles-de-mode/Haute-Couture-automne-hiver-2012-2013/Femme/Paris/Maison-Martin-Margiela-La-recup-Couture/Maison-Martin-Margiela-La-recup-Couture-2108108|titre=Maison Martin Margiela : La récup’ Couture|jour=|mois=|année=2012|site=elle.fr|éditeur=[[Elle (magazine)|Elle]]|}}
* {{Lien web|auteur=Valérie Abécassis|url=http://www.elle.fr/Mode/Les-defiles-de-mode/Haute-Couture-automne-hiver-2012-2013/Femme/Paris/Maison-Martin-Margiela-La-recup-Couture/Maison-Martin-Margiela-La-recup-Couture-2108108|titre=Maison Martin Margiela : La récup’ Couture|année=2012|site=elle.fr|éditeur=[[Elle (magazine)|Elle]]}}


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{{Portail|Entreprise|Mode|Paris}}


[[Catégorie:Entreprise du secteur du luxe ayant son siège en France]]
[[Catégorie:Entreprise du luxe ayant son siège en France]]
[[Catégorie:Marque française de mode vestimentaire]]
[[Catégorie:Marque française de mode vestimentaire]]
[[Catégorie:Entreprise fondée en 1988]]
[[Catégorie:Entreprise fondée en 1988]]

Dernière version du 27 mars 2024 à 12:50

Maison Margiela

"Neuf"

logo de Maison Margiela

Création 1988

(Anciennement "Maison Martin Margiela -MMM")

Dates clés 27-09-1989 : immatriculation de la société
Fondateurs Martin Margiela

Jenny Meirens

Forme juridique Société à responsabilité limitée
Siège social Paris
Drapeau de la France France
Direction Gaetano Sciuto (Gérant)

John Galliano (Directeur artistique)

Activité haute couture
Produits vêtements, accessoires, articles ménagers
Société mère Groupe OTB
Sociétés sœurs Margiela France (830960647)
Effectif non précisé
SIREN 352067110[1]Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web www.maisonmargiela.com

Chiffre d'affaires 189 861 600.00 € au 31-12-2020
Résultat net 12 450 900 € au 31-12-2020 (bénéfice)

Margiela[2], anciennement la Maison Martin Margiela, est une maison de haute couture française établie à Paris[3],[4]. Fondée en 1988[3],[5] par le couturier belge Martin Margiela, la maison produit des collections artisanales[6] qui tirent leur inspiration de la haute couture et dont les créations servent à leur tour d’inspiration à des collections de prêt-à-porter[5],[7],[8],[9]. Les lignes de produits recouvrent aussi bien des vêtements pour femmes et pour hommes que de la bijouterie fine, des chaussures, des objets décoratifs, des parfums et des articles ménagers[4],[5],[8]. La maison est connue pour ses designs déconstructifs et d'avant-garde et ses matériaux peu conventionnels[4],[5],[9],[10]. Les défilés de la Maison Margiela se déroulent traditionnellement en public et dans des décors inhabituels comme des stations de métro ou des coins de rue[5],[10]. Les visages des mannequins sont souvent cachés par des pans de tissu ou des cheveux longs afin de focaliser le regard des spectateurs sur les vêtements et leur design[5],[10],[11]. Après l’entrée en Bourse en 2002 de la Maison Martin Margiela, en 2009 son fondateur Martin Margiela quitte son poste de directeur artistique[3],[4],[5] et en 2014 ce rôle est confié à John Galliano[3],[10]. La société a collaboré aux vitrines et à la conception avec d’autres marques telles que Barneys New York[7],[12], Converse[13], G-Shock[14], Opening Ceremony[5], Hermès[3], H&M[15], L’Oréal[16], et Swarovski[17].

Historique[modifier | modifier le code]

La Maison Margiela est fondée en 1988 par et sous le nom du couturier belge Martin Margiela[4],[5],[8],[9]. Ce dernier fait des études de haute couture à l’Académie Royale d'Anvers[5],[8],[10] et bien qu’il termine celles-ci une année auparavant, en 1979[18], il est souvent associé par erreur aux membres du groupe de jeunes stylistes d’avant-garde des années 1980, diplômés de la même académie, les « Six d’Anvers »[19],[20]. En 1984 Margiela s’installe à Paris pour devenir l’assistant styliste de Jean-Paul Gaultier[3],[5],[21], qui apprécie beaucoup le talent du jeune couturier[10]. Il jouera ce rôle jusqu’en 1987[3],[4],[10]. En 1988, Margiela lance une marque sous son propre nom, la « Maison Martin Margiela »[3], en collaboration avec la styliste Jenny Meirens[3],[9],[22]. Travaillant dans un premier temps dans un appartement parisien, ils ouvrent leur première boutique dans un espace vide et sans distinction à Paris[21],[23].

Premières collections et anonymat[modifier | modifier le code]

Le premier défilé d’une collection femme de la Maison Martin Margiela, celle du printemps 1989, a lieu en 1988 au Café de la Gare à Paris[3],[4],[5],[8]. Cette première collection femme comportait ce que The Independent décrit comme « un tablier de boucher en cuir retravaillé de façon à en faire une robe de soirée séduisante »[24] ainsi que plusieurs vestes taillées à partir d'une vieille robe en tulle[24]. Dix ans plus tard, en 1998, la maison présente sa première collection hommes, la « Ligne 10 »[4],[8],[25].

Dévoilée pour la première fois en 1989 et lancée en 1992, l’une des pièces les plus connues de la marque est la botte « tabi », une interprétation de la chaussette traditionnelle japonaise qui sépare le gros orteil des autres[4],[26],[27]. En 1994, la Maison Martin Margiela lance ses premières pièces d’époque par une ligne de « reproductions totales »[28], après avoir reconstruit sa collection précédente uniquement à partir de ses archives[28]. Au dévoilement des bottes « tabi » en 1988 au Café de la Gare à Paris, les modèles marchent d'abord dans de la peinture rouge pour laisser une empreinte de la chaussure scindée aux orteils lors du défilé[29].

Homme extrêmement discret[5] qui refuse les apparitions sur le podium à l’occasion de ses défilés en public[30], Margiela commence à éviter les photographes et à s’entretenir par fax[23] avec les médias au moyen de communications signées au nom collectif « nous »[5],[8],[9],[25]. Les interviews se déroulent collectivement en présence de l’équipe de design au complet[21]. De 1997 à 2003, la maison supervise la direction artistique des vêtements femmes pour la maison de couture française Hermès[3],[31], avec une équipe de stylistes placés sous la direction du président d’Hermès, Jean-Louis Dumas, mais Margiela reste dans l'anonymat[4],[5]. Avant l’acquisition de la marque en 2002 par le Groupe OTB[28], les boutiques de la maison ne se trouvent pas dans l’annuaire téléphonique et le nom de Margiela n’apparaît jamais à l'extérieur des boutiques[6],[8],[32]. Les vêtements de la marque portent des étiquettes simples à quatre brides blanches, portant le chiffre de référence à la ligne, mais sans logo[4],[5],[9]. Les différentes lignes de produits sont désignées par des chiffres, sans ordre chronologique particulier[4],[9].

La presse spécule que cet anonymat est une stratégie publicitaire[33], bien que la Maison Martin Margiela affirme que l’anonymat de Margiela est une réaction face à une industrie de la mode qui s’était trop commercialisée[34] et une tentative sincère de recentrer la focalisation de la mode sur les vêtements et non pas sur les personnages qui y sont derrière[23],[35]. Par conséquent, la presse qualifie Margiela de « Greta Garbo de la mode » en référence à l’aversion similaire que ressentait l'actrice face aux feux des projecteurs[36],[37], et en 2008 le New York Times décrit Margiela comme « l’homme invisible de la mode »[34].

Un style qui intrigue[modifier | modifier le code]

Au cours des années 1980, Margiela, tout comme d’autres couturiers belges y compris les Six d’Anvers, s’inspire des modes déconstructives présentées par des avant-gardistes japonais comme Rei Kawakubo[20], créatrice de la marque « Comme des Garçons »[27],[38]. Margiela commence à appliquer le style déconstructif pendant cette même période alors qu’il travaille en tant que styliste indépendant à Milan, en Italie[39]. Dès ses débuts son travail révèle la structure des vêtements à l’exemple des doublures et des coutures qui sont délibérément laissées visibles[8],[10],[40].

La collaboration entre Martin Margiela et Jenny Meirens donne lieu à des collections qui se distinguent par leur fabrication à partir de vêtements et d’objets récupérées[6],[18]. La revue New York Magazine remarque que « le styliste a vite défini un look déconstruit [pour sa nouvelle marque]… De manière quelque peu dadaïste, comme si Marcel Duchamp s'était réincarné en styliste de mode, Margiela a remis en question chaque principe de la mode et du luxe »[21]. Plus tard, le magazine Vogue écrira que les idées initiales de Margiela « choquaient et intriguaient » l’industrie de la mode[4].

En 1994 le New York Times reconnaît l’influence de la maison en écrivant que « ses vêtements de [style] frusques recyclées ont mis fin à la consommation flagrante [de l’industrie de la mode] des années 1980 »[28]. Margiela est décrit par son premier attaché de presse, Pierre Rougier, comme « un ovni avec une vision sans compromis[10] ». Le style de la maison met en avant, à l'avis de Linda Loppa, ancienne directrice de l'Académie Royale d'Anvers[10],[20],[30], « une esthétique de l'inachevé[10] » qui inspire bientôt de nombreux autres créateurs[8],[18],[30].

De 1997 à 2003, pendant la collaboration de la Maison Martin Margiela avec la maison Hermès, les collections qu’elle conçoit pour cette dernière sont dévoilées deux fois par an dans la boutique Hermès de la rue Saint-Honoré[26],[31]. The Independent qualifie ces collections de « discrètes », avec parmi eux des « contours masculins peu serrés » et des « robes de soirée en crêpe noire »[41]. À son tour, New York Magazine décrit les styles comme « de douces explorations du luxe qui se concentrent sur des vêtements classiques portant des variations subtiles mais magistrales »[21].

Rachat par OTB et nouveau siège[modifier | modifier le code]

En 2002, la Maison Martin Margiela est rachetée par le groupe OTB, une société holding dirigée par Renzo Rosso, également propriétaire de la marque de mode italienne Diesel[3],[4],[5],[28]. En , la Maison Martin Margiela déménage dans son nouveau siège dans un couvent du 18e siècle dans le 11e arrondissement de Paris[42]. L’intérieur et les meubles du nouveau siège sont entièrement peints en émulsion blanche afin de leur donner un aspect vieilli[42]. En plus de l’environnement blanc, tous les employés portent la blouse blanche traditionnelle des artisans de la couture[9],[42]. Ces blouses sont aussi bien un clin d’œil à l’histoire et à l’esthétique[43] qu’un signe d’égalité puisque chaque membre du personnel en porte quel que soit son titre[9],[42].

Entrée dans le monde de la haute couture[modifier | modifier le code]

En , la Maison Martin Margiela est invitée par la Chambre Syndicale à présenter sa première collection de haute couture à Paris, et en 2012 la maison en reçoit l'appellation officielle[3],[4]. La maison fête le défilé de sa 20e anniversaire en , à Paris encore[44], avec une piste conçue comme un gâteau d’anniversaire ambulant et « une fanfare entourée des assistants Margiela en blouse blanche »[24]. Les vêtements sont décrits comme « des manteaux fabriqués de perruques synthétiques, des justaucorps rassemblant des pièces de trench-coat et vestes de smoking, et des collants conçus pour ressembler à des boules de disco »[34],[44].

Changement de nom[modifier | modifier le code]

En , on annonce la démission de Martin Margiela de son poste de directeur artistique de la Maison Martin Margiela[3],[4]. Il y a une certaine spéculation sur les raisons de ce départ, et l'on évoque un désaccord à propos de la volonté de Rosso de transformer la Maison Martin Margiela en marque internationale, mais Margiela lui-même ne donne pas de motif officiel[4],[34],[45]. Après le départ de Margiela, l’équipe de stylistes continue de travailler collectivement sans qu’un directeur artistique soit nommé[4],[9],[45]. Le Directeur Général, Giovanni Pungetti, affirme que « nous souhaitons rester avant-garde et provocateur, mais sans nouveau directeur artistique. C’est un défi. Nous le savons. Nous allons probablement faire des erreurs, mais le plus important est d’en tirer des leçons »[4],[45].

En 2010, l’entreprise élargit son activité de production d’articles ménagers et de design intérieur[46], et en la maison conçoit plusieurs suites d’hôtel conceptuelles pour La Maison Champs-Élysées à Paris[4],[5]. À l'automne 2014, la marque génère un chiffre d’affaires annuel de 100 millions d'euros et est rentable depuis deux ans[47],[48] avec quelque 50 boutiques détenues en propre[48],[49].

L’arrivée de John Galliano en tant que directeur artistique est annoncée en [3],[50]. Galliano avait déjà occupé la même position chez Givenchy et Dior ainsi que pour sa propre griffe, « John Galliano »[50],[51]. Selon le Guardian, la seule directive offerte par Margiela à son nouveau directeur est « faites d’elle la vôtre »[52]. Pendant de rares interviews données au cours de la période intérimaire, Galliano présente sa première collection conçue pour la Maison Margiela[51]. En même temps que la sortie de cette première collection de Galliano, on révèle que la maison a enlevé le prénom « Martin » de l’enseigne pour n’être plus que « Maison Margiela »[3],[53]. Un porte-parole de la Maison Margiela dit que ce changement de nom « représente une évolution de la maison »[54]. Grâce à la focalisation de Galliano sur l'aspect « haute couture » de l’entreprise, à la fin de l'année 2015 les rentrées avaient augmenté de 30 %[52].

Le , à l'occasion du défilé Printemps-été 2019, Maison Margiela lance son nouveau parfum, Mutiny. La campagne met en scène six « Mutinists » représentant les multiples facettes du parfum : Willow Smith, Princess Nokia, Molly Bair,Teddy Quinlivan, Hanne Gaby Odiele et Sasha Lane[55].

Expansion internationale[modifier | modifier le code]

La première boutique internationale s'ouvre à Tokyo en 2000[5],[56], et dès l’été 2008, 14 boutiques de l’enseigne sont en opération à travers le monde, avec des entrées à Dubaï, Hong-Kong, Moscou et Munich dans les six mois qui suivent. Fin 2009, la marque ouvre une boutique « pop-up » au salon artistique « Art Basel Miami Beach »[28]. Le nombre de boutiques indépendantes augmente jusqu’à 17 dès 2012 et il y a 21 boutiques « stop-in » [« de passage »] à travers le monde[46]. Propriétaire de 50 boutiques en 2014[48],[49], dès 2017 la Maison Margiela est présente en France, au Royaume-Uni, en Belgique, en Chine, en Allemagne, à Hong-Kong, en Italie, au Japon, en Corée du Sud, au Taiwan, aux États-Unis et en Thaïlande[57].

Des créations alliant « déconstruction, récupération, et révélation »[10],[58][modifier | modifier le code]

Fidèle aux pratiques de la Maison Martin Margiela, la Maison Margiela continue d'attribuer à chacune de ses lignes de produits le code de référence breveté[59], constitué d’un chiffre entre 0 et 23, sans ordre numérique particulier[9]. Ce système s'applique tant aux vêtements qu'à la bijouterie fine, aux chaussures, à la lunetterie, aux objets, et aux parfums[5],[8]. La maison produit aussi bien des collections artisanales que des collections de prêt-à-porter, ces dernières s’inspirant des premières qui sont des « laboratoires d'expérience de la mode » et qui sont sorties en éditions très limitées[5],[8].

Une création de la maison à base de porcelaine

Sans allégeance formelle à un mouvement de mode spécifique, les styles de la Maison Margiela continuent d'être reconnus pour leurs lignes déconstructionnistes, avec des coutures visibles, des tailles trop grandes et du recyclage de vêtements[9],[25]. D'autres stratégies déconstructionnistes employées chez la Maison Margiela incluent l’emploi de doublures en tissus traditionnels pour façonner les couches extérieures des habits[4],[24]. L'usage de matières peu conventionnelles inclut des vêtements fabriquées à partir de sacs de transport en plastique et de cintres métalliques[60], des ensembles à pantalon découpés à partir de tissues d’ameublement des années 1970, des hauts cousus à partir de gants en cuir, et des bijoux faits de glace colorée qui teint les vêtements pendant que les bijoux fondent[4],[11],[61].

Des défilés de la Maison Margiela[modifier | modifier le code]

Décrits par le New York Magazine comme étant « peut-être davantage comme des happenings artistiques que des productions thématisées et opératiques typiques de la mode parisienne des années 80 »[21], les défilés de la Maison Margiela sont célèbres pour la présentation des collections dans des lieux inhabituels et selon des manières atypiques[6],[11]. Le New York Times dépeint ces présentations comme « alternativement électrisantes ou drôles ou sexy, sinon tout bonnement bizarres »[34] .

Le choix des scénarios insolites[modifier | modifier le code]

Les défilés de mode de la Maison Margiela se distinguent par le fait que les visages des femmes sont souvent cachés par des capuches, des masques ou des cheveux longs dans un souhait de diriger le regard vers les vêtements et non pas sur les mannequins[5],[11]. En 1989, la maison présente une collection sur un terrain de jeu dans la banlieue parisienne[10],[11],[35]. Le défilé fait appel aux enfants des environs pour interagir de manière spontanée avec les mannequins sur la piste et à une disposition de places assises organisée sur la base du premier arrivé, premier servi[30]. Selon la revue Business of Fashion, « Les critiques l’ont détesté. L’industrie l’a adoré »[26].

La maison continue d’organiser des défilés dans des lieux insolites et au printemps 1992 un show dans une station abandonnée du métro parisien présente des mannequins qui descendent des escaliers illuminés par des bougies et accompagnées d'artistes de rue recrutés dans le métro même[5],[10]. D'autres décors inhabituels sont mis à contribution à l'exemple des tables à manger rondes installées dans des dépôts négligés, des terrains vagues, des cages d’escalier dans des vieilles maisons de ville, et des wagons de métro hors service[5],[11],[37],[41].

Bien que la maison ait une réputation d’éviter de faire appel aux mannequins célèbres[6], au printemps 1993 des mannequins comme Cecilia Chancellor et Kate Moss présentent « un minimalisme allié à l’époque victorienne »[37]. 1993 voit aussi un défilé de mannequins se faufilant parmi les musiciens d’une fanfare[21], et en 1994 la marque présente une collection basée sur l’apparence vraisemblable des vêtements de poupée Barbie, en taille humaine[34],[62]. En 1995 des mannequins prennent place parmi les spectateurs, et en 1997 l’entreprise envoie une carte d'invitation à la presse spécialisée pour un rendez-vous sur un coin de rue en France[26], où les mannequins et une fanfare belge présentent la nouvelle collection après être descendus d’un bus Routemaster[41]. Vogue rapporte que « lors d’un défilé, les éditeurs et les acheteurs sont mis au défi de se placer selon l’importance qu’ils se donnent », et à l'occasion d'un autre défilé « les mannequins sont sorties sur des chariots »[4]. Toujours selon Vogue, pendant deux saisons en 1998, la maison a présenté des collections sans mannequin humain[37]. L’une de ces présentations a été effectuée au moyen de marionnettes conçues par Jane How[37],[63].

Des traditions bousculées[modifier | modifier le code]

En , la Maison Margiela présente ses deux premières collections sous Galliano, d’abord par la collection « Artisanale » de la marque[3],[64],[65]. Ce premier défilé se déroule exceptionnellement à Londres, à l'occasion de la « Fashion Week »[3],[64]. La deuxième collection comprend 30 ensembles avec des accessoires en néon, des ballerines et des chaussons en fourrure synthétique, des manteaux longs, et des finitions vernis[51]. Galliano rompt lors des défilés avec la tradition d'anonymat de la maison, bien qu'il s’abstienne de venir saluer les spectateurs en fin de défilé[66],[67]. La collection de réunit les approches de Margiela et de Galliano, et présente des articles comme des manteaux de style militaire, une robe parachute, de la peinture néon sur les visages, et des habits du XIXe siècle[68],[69].

En , la Maison Margiela entre en partenariat avec Barney’s New York pour la décoration des vitrines d’automne sur la Madison Avenue, créant quatre vignettes pour refléter les artisans récents de la maison et les collections de prêt-à-porter[7].

Œuvres humanitaires[modifier | modifier le code]

Chaque année depuis 1994 la maison sort un T-shirt au bénéfice d'une association française de lutte contre le SIDA[5]. Traduit chaque année depuis 2010 dans une langue différente, le slogan imprimé sur le T-shirt reste toujours le même : « Il y a plus à faire pour combattre le Sida que de porter ce t-shirt mais c'est un bon début »[8],[70].

Rétrospectives et expositions[modifier | modifier le code]

En 2008, le Musée de la Mode de la Province d’Anvers (MoMu) tient une exposition rétrospective du travail de la marque[56],[58]. L'exposition se déplace à la Haus der Kunst (Maison de l'Art) à Munich en 2009[71], puis à la Somerset House à Londres en 2010[56],[72]. Début 2015, la cinéaste Alison Chernick sort L’Artiste est Absent, un bref biopic au sujet de Martin Margiela qui est projeté en ouverture du Festival du Film de Tribeca, à New York[73]. En 2017, le MoMu présente les 12 collections produites par la Maison au temps de sa collaboration avec Jean-Louis Dumas chez Hermès[31],[74], et une exposition mettant la Maison Margiela à l'honneur est organisée au Musée de la Mode et du Textile à Paris en 2018[75],[76].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Sirene, (base de données)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Martin Margiela, Maison Martin Margiela, édition Rizzoli International Publications, .

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]